Entre El Castillo et Monteverde il y a environ 30km à vol d'oiseau, 60km par les pistes (itinéraire fortement déconseillé même pour les locaux) ou 120km par des petites routes tortueuses. On opte pour la dernière solution et on roule quasiment 3 heures (les routes sont meilleures sur la carte que dans la réalité) avant d'arriver à destination. Cela dit les paysages sont splendides et très variés.
Monteverde est le nom du parc naturel situé à proximité de la petite bourgade de Santa Elena. Ici tout tourne autour du parc et des activités liées. Le programme est donc chargé.
Zip line
On commence dès notre arrivée (après un ptit casado pour reprendre des forces) par les Zip-lines à savoir les tyroliennes. Sur le parcours on a un enchainement de treize tyroliennes au-dessus et au travers de la canopée. De 100m à 1km de long, de 10m à plus de 80m du sol le parcours total nous prend près de 2h30. On va beaucoup trop vite pour espérer voir des animaux mais la vue d'ensemble sur la canopée est très sympa.
Refuge des Paresseux
Pendant que entre garçons, on s'en donne à cœur joie dans les hauteurs, Céline reste sur le plancher des vaches (en plus il y en pas mal dans la région) pour aller voir de plus près une des stars du pays : le paresseux.
Non loin de la zip-line se trouve en effet un refuge qui recueille les animaux électrocutés, ou gardés illégalement en captivité, et essaye de les remettre sur pied pour les relâcher dans la nature. D'ailleurs trois paresseux ont été relâchés avant-hier, mais tous n'auront pas cette chance. Un paresseux électrocuté tremble encore de partout et le guide explique que les tendons de l'animal ont beaucoup soufferts... Même avec de la rééducation, il n'est pas certain qu'il puisse regagner un jour son habitat naturel. Le médecin le fait travailler en suspendant de la nourriture sur une corde avec une pince à linge, pour qu'il aille la chercher, mais ce n'est pas encore ça !
Dans ce refuge, on trouve uniquement des paresseux à deux griffes (sur les pattes de devant), bruns à la naissance, ils s'éclaircissent en vieillissant. En tout cas ils portent bien leur nom : bien calés entre les branches ils roupillent près de 20 heures par jour.
Reserve Bilologica Bosque Nuboso Monteverde
La réserve de Monte Verde est une forêt primaire, tropicale humide. Baignée de brume, on la surnomme aussi la forêt des nuages. Fait intéressant, elle résulte des efforts de la communauté locale qui a décidé d'agir et de protéger son patrimoine naturel sans attendre la création d'un parc national. L'accueil des visiteurs est limité à 160 personnes par jour et les randonnées suivent des sentiers très bien aménagés. Pour espérer voir des animaux il faut venir tôt aussi nous y sommes dès l'ouverture à 7h du matin. Les bruits, les chants des oiseaux, le vent qui souffle beaucoup aujourd'hui créé vraiment une atmosphère particulière.
Nous commençons par suivre le "sendero camino" en direction du Mirador La ventana. Situé sur une ligne de crête les nuages filent à une vitesse incroyable. On comprend mieux le nom la foret des nuages.
Au retour, Jacques oeil-de-lynx, aperçoit un truc qui bouge dans les arbres. On admire la bestiole qui grignote des fruits et se laisse photographier. On apprendra par la suite (en discutant avec les "rangers") qu'il s'agit d'un Tyra (famille des mustélidé), grosse bestiole plutôt agressive (qui s'attaque mêmes aux chiens) et est très discrète; on est très chanceux de l'avoir vu.
En revenant sur nos pas nous empruntons un autre sentier assez raide qui serpente au milieu de cette jungle touffue. Heureusement qu'il ne pleut pas car les chemins, avec l'humidité des nuages, sont déjà bien glissants et boueux.
Histoire de se réchauffer et reprendre des forces : petite pause chocolat chaud. Un vrai régal. En bonus on a le droit au ballet des colibris pour lesquels des mangeoires ont été installées. On arrive enfin à photographier ces superbes oiseaux, car dans la nature impossible de dégainer l'appareil assez vite !
On clôt la visite du parc par un dernier sentier qui mène à une petite cascade. En chemin, nous rencontrons deux français avec leur guide. Ils semblent très concentrés à observer quelque chose que nous ne distinguons pas ! Avec leur aide, on finit par apercevoir un couple de quetzal (l'oiseau vénéré des mayas). Avec sa petite tête tout hirsute, il est très mignon, et ses couleurs sont superbes ! (photos en gros plan non contractuelles😉).
A un moment on entend un grand bruit, c'est un singe hurleur qui donne de la voix juste au-dessus de nous. Même après qu'il ait dévoilé ça présence on arrive tout juste à le distinguer en haut des arbres.
On ressort du parc il est midi passé. Il faut reprendre des forces car ce soir on y retourne !
Night walk
Effectivement à 18 heures; on rechausse les godillots, on prend les frontales et c'est parti pour une exploration de nuit de la selva. Ce coup-ci on a un guide pour nous ouvrir le chemin et nous montrer tout ce qu'il y a à voir : grenouilles, araignées (dont des tarentules !), phasmes (ici ils font jusqu'à 40cm), oiseaux endormis (tranquilles sur les branches ballotés dans tout les sens par le vent), singe hurleurs assoupis, coatis dans leur nids et même un discret bébé serpent lové sur une feuille. Aujourd'hui c'est vraiment carton plein d'animaux en tout genre ! On voit également un ficus version cathédrale végétale : cette liane a entouré un arbre et l'a etouffé. L'arbre est mort et il ne reste plus que le ficus qui l'entourait. C'est très beau à voir.