A notre arrivée à New-Orleans et après avoir rendu la voiture de location, nous emménageons dans un petit hôtel dans le quartier français. Situé sur la « Esplanade Avenue » nous avons la chance d’être environné par de très belles maisons tout en étant éloigné des lieux "agités". En effet, même en dehors du Mardis Gras et du Carnaval la ville est réputée pour être très festive (le chauffeur du Uber disait même carrément que c'était la ville des alcooliques).
Le Quartier Français.
A la Nouvelle-Orléans les vieux quartiers ont été préservés de toute urbanisation sauvage et ont conservé un cachet indéniable. Historiquement, la ville a été créée par les Français sur une zone légèrement surélevée au-dessus du Mississippi (sur les indications d’une tribus indienne). Lorsque New-Orleans devint Espagnole de nombreux espagnols s’y sont établis mais très peu de de la gente féminine ont osé le voyage. Et ce qui devait arriver arriva … ces messieurs prirent pour épouse celles qui étaient sur place ! Des locales de culture française et bien décidées à la conserver. C’est pourquoi même si l’architecture est espagnole (peu de bâtiment Français d’époque subsistent) on parle bien du quartier Français.
Ici pas de gros buildings, on ne trouve que des maisons (plus ou moins grosses) de un à trois étages. Le perron (et le fauteuil à bascule qui va avec) est indispensable ; dès que les maisons font plus d’un étage on peut admirer de magnifiques ferronneries. De couleurs variées, aucune n’est identique à sa voisine ce qui donne au quartier un charme fou.
Très touristique, bon nombre de voyageurs ne viennent à Nola que pour faire la fête. Dans le quartier de Burbon Street jusqu’à l’heure de midi les rues sont calmes et endormies ... mais dès que les premiers bars et restos ouvrent tout change : les rues et les terrasses se remplissent et les festivités commencent. A 17h l’ambiance est déjà survoltée, musique à fond, cocktails à la main. Mieux vaut ne pas trop regarder ce qui se trame dans les petites contre-allées sombres. Après 17h on ne sait pas … mais ça doit bien dégénérer vu le nombre de sirènes de police qui retentissent toute la nuit.
Au sein du Quartier Français plein de choses à voir…
Le Musée du Vaudou
Ramené d’Afrique et des îles, le culte Vaudou (animiste) est profondément lié à New-Orleans, il fait partie intégrante du folklore local et on ne pouvait pas passer à côté. La « Reine du Vaudou », Marie Laveau qui a sauvé la ville de la fièvre jaune est sans doute la plus connue et pour certains son esprit continue de hanter et protéger la ville. Dans ce petit musée on trouve pêle-mêle des gris-gris (sacs amulettes de protection), des fétiches, des autels aux sept divinités, des offrandes et tous les ingrédients pour jeter sortilèges et malédictions. Visite rigolote qui a beaucoup plu aux enfants.
La Pharmacie Française
On visite également une très vieille pharmacie (la première de la Nouvelle-Orléans) très bien conservée où l’on peut observer tous les remèdes et traitements des années 1850. Bien ordonné sur des étagères, fioles, poudres et onguents attendent le client, la caisse enregistreuse et les ordonnances sont en place. De la machine à fabriquer les pilules (dorées à la feuille d’or pour les plus riches) à la cuve à sangsue en passant par le bar à soda (datant de la prohibition), on y trouve tout !
Les médicaments de l’époque : cocaïne, codéine, mercure, cura radioactif font parfois frémir. D’autres sont plus marrants comme les premiers tire-laits et tétines ou l’électrothérapie (avec le chargement des électrodes par l’électricité statique) pour enlever les maux de têtes.
A l’étage du dessus on en apprend un peu plus sur les premières tentatives de chirurgie esthétique avec des autogreffes un peu effrayantes, les premières sages femmes, les premiers fauteuils roulants,…
Le Steamboat
On ne pouvait pas passer à côté de la promenade sur le Mississippi en Bateau à roue à aube. Le bateau en lui-même est un ancien casino réhabilité pour pouvoir promener les touristes venus à la Nouvelle-Orléans. Pour patienter pendant la queue on a droit à un petit concert d’orgue à vapeur joué directement depuis le pont du bateau.
Une fois sur le bateau, et le temps que tout le monde embarque, le repas est servi : au menu saucisse créole (bien poivrée), jumbalaya de saucisse, gumbo, salade de pâtes, gâteau au pomme le tout arrosé de thé glacé.
Le repas terminé nous faisons le tour du bateau, des différents ponts. Au micro le capitaine (ou un adjoint) nous commente la balade. On y apprend que le Mississippi fait 300m de large, 60 m de fond, qu’il représente à lui tout seul ¼ de l’eau douce des USA, que c’est le troisième plus grand fleuve du monde, l’importance du port pour l’économie de la Louisiane… Beaucoup d'infos mais on préfère quand le petit trio jazz commence à jouer.
Sur les berges on aperçoit encore les stigmates d’Ida auxquels sont venus s’ajouter les dégâts de la tornade qui nous avait confiné à Bâton Rouge. On comprend mieux les ravages de Katrina car le fleuve, bordé de digues est vraiment plus haut que les habitations; et l'importance du fleuve pour l'économie de la Louisiane (industrie pétrolière , sucre) .
Le musée du Jazz
Puisque les bars sont interdits au moins de 21 ans, difficile d'aller avec les enfants se faire un petit concert jazzy; nous nous tournons donc vers le Musée du Jazz. On y apprend pourquoi et comment le Jazz a émergé dans cette ville de New-Orleans : les français avaient en effet autorisé, le dimanche, les esclaves à se rencontrer, danser et chanter sur la place du Congo Square. A partir de là, avec leurs instruments et ce qu'ils avaient sous la main (comme la wash board), les esclaves ont créé et fait évoluer cette musique, pour donner naissance au jazz. On trouve également dans le musée une salle dédiée à Louis Prima , chanteur de la musique du "Roi Louie" du Livre de la jungle et une salle dédiée à l'invention de la batterie (créée à partir des tambours et instruments amenés d’Afrique), et quelques instruments de légende (trompette de Louis Amstrong, saxo soprano de Sideny Becket) ; mais c'est à peu près tout.
Nous sommes donc un peu déçus car on s'attendait à un musée détaillant l'histoire du jazz, ses évolutions, ses acteurs majeurs, ses différentes variantes (blues, rythm'n blues, band...) et des exemples musicaux.
En dehors de ce quartier central , également de belle découverte
Le smoothie King stadium : Pelicans VS Bull
Nous l'avions loupé à Miami mais nous nous rattrapons ici . Ce soir il y a de l’enjeu ! Les Pélicans de New-Orleans face aux les Chicago Bulls ! On arrive vers 18h30 aux abords du stade et l’ambiance est très bon enfant avec beaucoup de familles. Après un petit contrôle des billets on entre dans le stade des Pelicans… Enorme !
On prend les escalators (nos places sont au troisième étage) et à chaque niveau on trouve des fast-foods, des stands à pop-corn, des bars à bières, d’autres à cocktails,… On entre dans les gradins en même temps que retentit l’hymne national, tout le monde est debout mains sur le cœur !
Quelques minutes plus tard le match commence… Pour la faire courte, très beau match, belle bagarre des deux équipes qui tour à tour prennent l’avantage. On a le droit à une ribambelle de shoots à 3 points, des dunks, tout ça dans une ambiance de folie. Ça se termine par un 109 à 126 … pour les Pelicans ! GEAUX PELS !!
Le Musée du Carnaval
Sur les bords du Mississipi, un peu à l'écart du centre, dans de gros entrepôts se trouve la plus grosse entreprise de création de décors pour le Carnaval. On nous y explique les techniques de base utilisées : dessins, projection à l'échelle, découpe du polystyrène, contre-collage, puis ponçage et enfin peinture. On déambule parmi les animaux fantastiques, les super-héros, les groupes de rock...
Petite déception quand même, vu le prix de l'entrée on aurait bien aimé voir des artistes en action. On se console avec une part du King Cake, le gâteau aux trois couleurs du carnaval (sorte de brioche à la cannelle).
La maison de la famille Degas
Et oui , "notre " Degas était le fils d'Auguste de Gas, banquier, et de Célestine Musson, une créole américaine de la Nouvelle Orléans. Après avoir refusé d'embrasser une carrière d'avocat et s'être tourné vers les arts, il entreprit en 1872-1873 un voyage à la Nouvelle Orléans où il séjourna chez son frère René. C'est sa propriété que nous visitons aujourd'hui. Ici pas de tableau du Maître, juste des reproductions, mais un éclairage de la vie de Degas sous un jour nouveau ponctué d'anecdotes familiales.
Son tableau, "Le bureau de coton à la Nouvelle-Orléans", passerai pour être la première œuvre impressionniste du peintre.
Notre guide, enthousiaste, prolonge même la visite par un tour du quartier où résident de nombreux artistes.
Ces trois jours passés à la Nouvelle Orléans terminent notre périple en Louisiane, Etat qui nous est apparu beaucoup plus pauvre que la Floride, un peu trop gâté par les catastrophes naturelles mais aux habitants authentiques et vraiment chaleureux.