Carnet de voyage

ON THE ROAD AGAIN

28 étapes
66 commentaires
Floride, Louisianne, côte ouest , yeaaahhhhh
Février 2022
10 semaines
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1

A San José tout c'est bien passé : Uber pour l’aéroport à l'heure (chauffeur très sympa et volubile), enregistrement rapide et embarquement à l'heure. Seulement 2h30 de vol pour arriver à Fort Lauderdale (juste au nord de Miami), débarquement pile à l'heure, mais pour récupérer les bagages quasi 30 minutes d'attente et le passage à l'immigration ... très très long. On a le droit à une deuxième vérification des sacs et à un interrogatoire en bonne et due forme : d’où vous venez, profession, financement du voyage aux US, vols de retour et domestic, location de voiture, école pour les enfants... tout est passé au crible ! Bon on avait toutes les réponses et ils nous laissent passer (ouf !). On avait prévu un taxi pour nous emmener à l’hôtel et fort heureusement il nous a attendu (merci !!) . Changement de décors radical avec le Costa Rica : les voitures, les buildings, l'appart... C'est clair on est plus au pays de la Pura Vida !

Après une bonne nuit de sommeil (le temps d'aller faire des courses et de se préparer à manger on a du se coucher à 23h) on met le sac à dos et c'est parti, Miami nous voilà.

Histoire de commencer en douceur on débute cette journée ... par la plage. Énorme plage de sable avec bien-sur des parties parasols/transats mais également des emplacements libres. Une population disparate : de la famille aux groupes de jeunes (c'est spring-break), du bedonnant au bodybuildeur, du pâle touriste (qui si il ne fait pas attention sera tout rouge le soir) au black dansant avec sa grosse stéréo ; tout un univers cosmopolite qui profite de la plage et des vagues. A intervalle régulier on trouve les guitounes des nageurs/sauveteurs aux couleurs variées (niveau physique c'est plus "la grande bouffe" qu'"alerte à Malibu").

Tout le long de la plage il y a une grande promenade qui nous amène jusqu'à la partie art-déco de Miami-beach. En effet tous les vieux hôtels des années 60 qui accueillaient les seniors de l'époque (Miami-Beach était appelée "la salle d'attente de Dieu") ont été protégés des vilains promoteurs et on retrouve un certain charme, un peu désuet, aux bâtiments. Au milieu des Maseratis, Corvettes et Porsches on voit même quelques vieilles Cadillacs étincelantes.

Niveau nourriture on se fait un petit sandwich dans un café censé être bon-marché... Aie ! Ça pique quand même bien ! 12$ le sandwich, on prendra désormais l'option pic-nic. Les restos on a jeté un coup d'oeuil aux cartes : 25-40$ le plat, on regardera de nouveau quand on sera dans des coins moins touristiques.

Après on prend le bus pour aller se promener dans le Downtown Miami. Sur le trajet on voit défiler sur les iles avoisinantes des propriétés de luxe gigantesques devant lesquelles d'énormes yachts sont à l'ancre. Le downtown lui est assez particulier parce qu'on y trouve beaucoup de logements et pas uniquement des bureaux. On prend une ligne de métro aérien gratuite qui permet d'en faire le tour, balade très sympa au milieu des gratte-ciels.

On s'arrête également du côté du port de MIami : Bayside ! Grande-roue, magasins de toute sorte, tours en bateaux, pèche sportive, musée des dinosaures (?), banc version "Forrest Gump", c'est le coin à touriste. La bouteille d'eau (la petite) nous revient à 4$ ! Plus au nord on trouve la FTX Arena où joue l'équipe de basket des Miami Heat. Arrêt obligatoire pour Jules ! Dans trois jours il y a un match Miami Heat vs Chicago Bulls, on sera malheureusement parti. Grosse déception, mais on se rattrapera plus tard dans le voyage.

Après tout ça il commence à se faire tard et il faut penser à prendre un bus pour rentrer sur Miami Beach. Avant l’hôtel on fait un brin de course et en profitons pour faire un saut (c'est sur la route) au mémorial de la shoah, grosse sculpture impressionnante et petit cours d'histoire aux enfants.

La journée a été bien chargée et demain on récupère la voiture. Direction le sud et les Keys...

2

Situé à l’extrême sud de la Floride, on appelle les Keys un chapelet de 1700 îles et ilots qui s'égrenent sur plus de 175 km ! Une route, la n°1, aussi appelée "Overseas Highway" relie ces ilots en enjambant près de 42 détroits ! Et tout cela pour quelques milliers d'habitants seulement à l'année. Les ponts sont impressionnants : à gauche l'Océan Atlantique, à droite le Golfe du Mexique. Construits à l'origine en 1912 pour relier les Keys avec le chemin de fer (auparavant on ne pouvait venir aux Keys qu'en bateau), ils furent ravagés par un ouragan en 1935. Vendus à l'état de Floride pour le dollar symbolique, ils servirent par la suite de route avant d'être en partie abandonnés avec la construction de la nouvelle highway dans les 70's. Rouillés et fissurés ils restent impressionnants.

Pour dormir, nous avons opté pour la bourgade de Marathon située à peu près au milieu de l'archipel, nous permettant ainsi de rayonner tout autour. C'est notre premier motel à l'américaine (et certainement pas le dernier vu le prix des hôtels ici) .

Les Key Dear State Park et Big Pine

Malgré la pression touristique, Big Pine est resté un petit village avec ses maisons en bois bordants pontons et canaux et qui ressemble (parait-il) à ce qu'étaient les Keys il y a quelques années. Nous partons à la rencontre d'une espèce endémique du coin : les "Key's dear", un petit daim de 75 cm au garrot. On espère le croiser sur deux petits sentiers que nous empruntons, mais c'est finalement en se baladant en voiture, au beau milieu du village de Big Pine que nous les verrons le mieux.

Ici il y a deux types de chemins : ceux très bien balisés (quasi une autoroute), soit ceux très partiellement balisés, avec des sentiers et des marquages dans tous les sens. En nous aventurant dans le Wildlife refuge, nous avons bien faillit finir par tourner en rond !

Key West

Complètement au sud de l'archipel se trouve la petite ville de Key West. Ici tout est propret, les jardins bien verts et bien tondus, sur les maisons (en bois) de style caraïbe, pas un bardage n'est à repeindre. La ville ne grandira plus car les nouvelles construction y sont interdites. Toutes ces villas forment un ensemble très homogène. Certaines ont appartenu à des personnalités célèbres (le président Truman y avait même sa petite "maison Blanche"), bref tout n'est que luxe, calme et volupté... C'est trop beau !

D'autant que on fait plusieurs visites bien sympa !

Hemingway House

En premier lieu la maison d'Hemingway. Après Cuba, c'est là que le journaliste, correspondant de guerre, écrivain et lauréat du prix Nobel de littérature a choisi de s'installer. Ici il pouvait s'adonner à son passe temps favori : la pêche sportive (il aurait d'ailleurs gagné tous les concours de pêche des Keys). Sa maison est très jolie avec des grands porches, un jardin et une piscine magnifique (la piscine lui aurait coûté trois fois le prix de la maison, il y aurait laissé son dernier "penny" encore scellé dans le béton !!) et partout des chats polydactyles (à 6 doigts) et même leur cimetière.

USCGC

On enchaîne avec la visite du bâtiment des Coast Gards : le "USCGC ". Inauguré en 1936 il a connu et servit lors de la seconde guerre mondiale, au Philippines, au Vietnam, pour le rapatriement des cubains après la révolution, contre les passeurs de drogue,... une vie bien remplie qui lui offre une retraite dorée à Key West. On visite tout le bâtiment, les cabines, le mess des officiers, les quartiers et cantines de l'équipage, la salle des machines, l'armurerie,... Les enfants (promus guides honoraires pour l'occasion) adorent et sont vraiment impressionnés par la cabine du capitaine.

Mel Fisher Museum

Après un rapide pic-nic devant un "spalsh games" où les enfants s'en donnent à coeur joie, on poursuit la visite de Key West avec le musée Mel Fischer.

Mel Fischer, initialement propriétaire d'un centre de plongée, a tout abandonné pour partir à la recherche des trésors de l'Atocha et la Santa Margarita .... engloutis par les flots dans une tempête en rentrant en Europe chargés de trésors en 1622. Après 16 ans de recherche acharnée, envers et contre tout (son slogan : "Today is the Day"), il a mis la main sur un trésor fantastique évalué à 500 millions de dollars : plus de quarante tonnes en or et argent et pierres précieuses, sans même parler de la valeur historique des découvertes !!!

Marathon et son Turtle Hospital

On visite également le Turtle Hospital de Marathon. C'est rigolo car ils ont transformé un motel en véritable hôpital pour les tortues. Les bâtiments n'ont pas changé, à part les nombreux bassins qui ont poussés partout pour accueillir les quelques 200 tortues résidentes.

Les tortues se retrouvent ici pour trois raisons principales :

-soit elles ont choppé un cancer (un papillonavirus) qui leur donne des tumeurs énormes de partout ;

-soit elles ont été heurtées par un bateau ;

-soit elles ont été attaquées par des prédateurs (bien souvent les requins).

De la "Turtle ambulance", au scanner en passant par la salle de chirurgie, tout est prévu pour remettre d'aplomb les créatures à carapaces.

Certaines (souvent après avoir été heurtées par un bateau) développent d'énormes bulles d'air sous leur carapaces qui les empêche par la suite de pouvoir plonger. Elles deviennent alors résidentes permanentes du centre et sont nourries par les visiteurs de passage (comme nous autres).

Les State Park

Dans les Keys pas de National Park, ici les parcs sont plutôt petit et gérés par l'état de Floride. Bien souvent il ne s'agit que d'une plage et d'un petit sentier aménagé. Nous en parcourons plusieurs qui nous permettent de rencontrer quelques animaux sympas : les fameux crocodiles américains, les crabes, le "bared eagle " américain ou simplement de se baigner sur une plage sympa.

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Aujourd'hui nous quittons les Keys. Aussi nous prenons des forces pour notre prochaine étape en avalant un gros petit déjeuner "à l'américaine" avec bacon, saucisse, œuf, pancake, hashed brown... Rien que pour les oeufs c'est déjà tout un poème. Ils peuvent être : cage-free egg white, over easy, over medium, over hard (en fonction de la cuisson), scrambled (brouillés) ou sunny side up (oeufs au plat). Le serveur semble tout étonné que nous soyons français et encore plus que nous sachions faire des pancakes en France. Gaspard ose même lui répondre que les meilleurs sont ceux de sa mère (What a good boy) !!

Maintenant que le plein de calories est fait, on part en direction des "Everglades" qui signifie eau herbeuse dans la langue des indiens Séminoles qui occupaient jadis cette partie de la Floride. Gigantesque marais vieux de 6000 à 8000 ans, cet écosystème très particulier est classé au patrimoine mondial mais est aujourd'hui en péril notamment à cause de la pollution au phosphate de l’industrie sucrière.

Et c'est parti pour quatre jours dans les "Glades" !

Les Glades à pied

Pour nous familiariser avec la faune locale, on commence par une première étape à la "Alligator Farm". Y'a du croco dans tous les sens et de toutes les tailles. C'est Pierrelatte fois 10. En plus on a droit à un petit show pour le nourrissage et pour montrer les techniques "seminoles" de capture à la main d'un croco. Ils soutiennent qu'aucun croco ne finit à la casserole, mais bon on doute un peu : ils sont plus de 250 dans un petit étang sans parler de tous les autres bassins où ils grandissent...

Maintenant qu'on a les techniques, on peut s'aventurer dans le parc ! On passe par l'entrée Est du parc des Everglades et empruntons plusieurs sentiers aménagés. Ici pas trop question de s'aventurer seul hors des chemins : les alligators sont partout. Anhinga trail, avec son ponton qui s'enfonce au milieu des marais nous permet de voir également (en plus des crocos) de grands hérons cendrés, des tortues, des poissons, et le fameux anhinga, un cousin du cormoran aussi appelé oiseau serpent car seul son cou dépasse de l'eau quand il nage.

Partout dans le parc on trouve plein d'autres petits "trails" (rarement plus de 2km) très biens aménagés qui permettent de se balader au milieu des différents types de végétation présents dans le parc : grass land, pins,cyprès nain...

Les Glades en vélo

Au nord du parc se trouve l'entrée de la Shark Valley qui permet une belle balade jusqu'à une tour d'observation au milieu des Glades. C'est un peu long pied (25km aller-retour) alors on opte pour le vélo (hors de question de prendre le bus). Le chemin est plat et goudronné et on se fait assez rapidement au freinage par rétro-pédalage.

Dès les premiers coups de pédale on voit un premier alligator qui nage nonchalamment à quelques mètres de nous, puis un deuxième qui se repose au bord du chemin, puis un troisième... En fait y'a des gators partout et c'est parfois compliqué de garder ses distances avec eux. On voit même des bébés entassés sur un tuyau béton dans lequel leur mère (?) se repose.

Au bout d'un moment on ne s’arrête même plus pour les regarder, il faut quand même avancer ! On arrive enfin (il fait chaud) à la grande tour d'observation où on prend un pic-nic bien mérité. Après la pause on prend le chemin du retour. C'est un peu différent qu'à l'aller car il y a moins d'eau et donc moins d'alligators mais on y voit plus d'oiseaux.

Ouf ! Bien content de rendre les vélos et de pouvoir refaire le plein d'eau.

Les Glades en airboat

A l'occasion de notre visite à la Alligator Farm nous avons fait un premier tour en Airboat dans les "grass land". Les Airboats ce sont ces grandes barques à fond plat sur lesquelles ils ont installés de gros ventilateurs. Ça fait un bruit du tonnerre (casque antibruit obligatoire) et ça fonce à toute vitesse sans ce soucier de la profondeur car il n'y a ni dérive ni gouvernail. On a pu voir des crocos, une foule d'oiseaux, des iguanes et quelques tortues. Notre capitaine, "Captain Psycho", Pat de son prénom, filait à toute vitesse dans le marais en s'amusant à faire des 360 et passer au milieu de la végétation. Nous finissons ce tour complètement trempés mais avec un petit sentiment de pas assez.

Du coup on refait un deuxième tour du côté de Everglade City, ce coup-ci dans la Mangrove. On a le temps de voir un raton-laveur qui grignote des crabes avant que le chauffeur n'appuie sur l'accélérateur : c'est partit pour quarante minutes à toute berzingue dans la mangrove. Les tunnels défilent à toute vitesse et les airboats (on est pas les seuls) jaillissent de tous les côtés dans un bruit de moteur énorme. Ok on est loin de la sortie nature où on observe la faune et la flore et ça ressemble plus à un parc à sensation (style rollercoaster) mais ç'est plutôt rigolo.

Les Glades en kayak

Enfin, et bien loin des tonitruants Airboats on part visiter les Glades en kayak et empruntons les premiers kilomètres de la "Wilderness Waterway", parcours en canoe de 150 kilomètres qui relie Flamingo à Everglade City en traversant tout le parc des Everglades.

Outre les maintenant traditionnels alligators, hérons et aigrettes on a la chance d'apercevoir des lamantins. Pas facile à distinguer dans les eaux sombres et opaques ; on ne distingue au début qu'une paire de moustache qui émerge de l'eau. En regardant mieux on voit une forme plus claire sous l'eau (avec sa queue triangulaire) qui remonte respirer à la surface. Très sympa !

Pour finir ce tour des Everglades direction la petite ville typique de Everglades City. On pousse jusqu'à la petite ile de Chokoloskee pour voir un "general store" dans son jus, c'est à dire datant de 1930. Le temps s'y est arrêté, les étagères regorgent de produits d'époque. Les garçons goutent un bubble gum !

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Après les Everglades on repart vers le nord et nous arrêtons brièvement à Naples (ce prononce Napels). C'est une petite ville (20 000 habitants) assez huppée de la côte Est de la Floride. Située au bord du Golfe du Mexique elle est connue pour sa longue plage de sable blanc. Ça faisait bien longtemps qu'on avait pas remis les pieds dans l'eau (au moins cinq jours!) à cause des crocos notamment et nous retrouvons avec plaisir l'océan. D'autant qu'on a pu apercevoir des dauphins à quelques mètres du bord seulement.

La Pier sur laquelle les bateaux déchargeaient autrefois marchandises et passagers (directement dans le train qui arrivait jusqu'au bout) est devenue un lieu pour flâneurs et pécheurs. On profite d'un superbe coucher de soleil.

Tout était parfait jusqu'au moment ou est allé remettre des sous pour le parking... trois misérables minutes de retard et PAF ! On s'est fait aligner pour 77$ ! Ça fait cher la minute !

Enfin dans le quartier, vu la taille des baraques et des voitures c'est sûr qu'ils ont les moyens. Les maisons sont toutes plus belles les unes que les autres (à part quelques fautes de goût ; mais bon c'est les US) et on croise des Lamborghinis, des Porsches, des Corvettes presque à chaque coin de rue. Mais le nec plus ultra ici, c'est la voiturette de golf électrique !

On nous a conseillé d'aller nous promener dans le Jardin botanique de la ville, financé en grande partie par des donateurs de "la communauté". Un tel a payé pour un banc, un autre pour une fontaine, un troisième pour une cascade,... Le Jardin est magnifique, très bien entretenu avec plein de fleurs (notamment de très belles orchidées) et d'essences d'arbres. On y trouve également de jolis bassins aux nénuphars, un jardin asiatique, un autre brésilien, et une œuvre d'art toute tressée que l'on a trouvé vraiment très poétique.

Naples : une courte étape tranquille après les Glades.

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Juste un peu plus au nord, lieu de résidence du célèbre inventeur Thomas Edison et de son pote Henri Ford, la région de Fort Myers est surtout fréquentée pour ses plages, et vit du tourisme et de la pêche au gros !

Sanibel Island

Située à quelques miles de la côte et reliée par un pont (à péage) on trouve l'île de Sanibel. Les deux tiers sont préservés au sein d'un parc naturel : le "J.N.Darling Wildlife Refuge". On peut y croiser pas mal d'animaux (des bobcats aux loutres en passant par les coyotes et les lamantins) et une foule d'oiseaux (près de 230 espèces y vivent). Arrivés un peu tard nous ne voyons que des oiseaux mais ne sommes pas déçus du voyage. Nous avons pu voir entre autre : pélicans blancs, ibis, hérons, osprey, spatules, anhinga... Session photo spéciale ornithologie :

L'autre activité très prisée à Sanibell Island est le "shelling", comprendre par là la recherche de coquillages. Sur la grande plage de Bowman's Beach Park on cherche donc. Notre récolte parait bien maigre à côté des spécimens aperçus dans les vitrines mais on se console en observant les ailerons des dauphins qui nagent non loin.

Edison et Ford Estate Musem

C'est au bord de la rivière Caloosahatchee (ca vaut des points au scrabble ce mot là !) que Thomas Edison, le célèbre inventeur, a construit en 1886 sa résidence de vacance. Il y venait surtout en hiver pour échapper au froid qui sévissait au nord dans son New Jersey natal. Il acheta le terrain surtout pour ses bambous qu'il utilisait comme fil conducteur pour ses ampoules. La maison et le labo sont restés dans l'état où ils étaient lorsque la veuve de Edison en fit don à la ville.

La propriété est vraiment immense. On commence par un petit tour dans le jardin, pour découvrir un ponton où les bateaux venaient débarquer du matériel pour ses expériences. Il y a ensuite plusieurs bâtiments : son bureau, sa maison, celle des invités (que du beau monde : Kellog, Colgate, Firestone), celle du personnel, le garage,... Les meubles sont d'époques, tout comme les premiers lustres électriques. L'architecture de la maison est vraiment magnifique, les pièces sont superbes ! Précurseur en toute chose Edison installa tout un réseau d'eau, de téléphone, et bien-sur d’électricité. Chez lui il y avait des ampoules dans chaque pièce, un réfrigérateur,.. En ayant eu assez d'aller à l’hôtel pour profiter d'une piscine, il en fit construire une dans son jardin.

La maison d' à côté est celle de son grand pote Mr Henry Ford (qui il avait travaillé pour Edison dans sa jeunesse). Il l'a achetée en 1916, pour passer des vacances entre copains. Sous un abri, à côté de la maison, on peut admirer plusieurs modèles de Ford T. On apprend que ces deux là enchainaient les virées pêche et camping et partaient régulièrement en expédition avec 6 ou 7 voitures, des Ford bien-sur (ce qui leur garantissait un confort certain).

De l'autre côté de la route se trouve le musée qui présente un nombre incroyable d'objets sur lesquels Edison a posé des brevets : ampoules, gramophones, piles, compteurs, projecteurs... (plus de 1000 brevets déposés). Il revient également sur la guerre courant continu VS courant alternatif (contre Tesla), et expose quelques modèles Ford.

Le clou du spectacle est sans doute le labo, où Edison chercha avec son ami Firestone, des plantes capables de produire localement du caoutchouc (pour les pneus) et qui rendrait les US indépendants des importations de cette matière première. Après près de 17 000 essais et grâce à l'hybride de plantes ils retinrent le "Goldenrod" (spécimen séché et encadré ci-dessous).

En sortant, on admire un immense banian : ce serait le plus grand d’Amérique. Bref une superbe visite !

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Toujours en remontant la côte ouest de la Floride nous faisons halte à Saratosa. Cette ville accueillait depuis 1989 le festival du film français avant qu'il ne soit remplacé par le festival du film international (faut croire que les productions françaises n'attiraient pas assez de monde). Mais elle a également d'autres cordes à son arc...

Le Ringling Museum

C'est au sein d'un immense domaine que sont érigés plusieurs bâtiments rendant hommage à l'âge d'or du cirque, lorsque John Rigling et sa troupe prenaient ici, dans les années 20, leurs quartiers d'hiver. le premier bâtiment, le "Tibbals learning center", présente une maquette du cirque miniature des années 1920 - 1930 (son créateur Howard Tibbals a passé presque 50 ans à la fabriquer). Un travail d'orfèvre ! Tout y est : de l'arrivée des wagons à la gare, au grand chapiteau, en passant par la ménagerie...

Rien à voir avec le cirque tel que nous le connaissons aujourd'hui en Europe. A l'époque le cirque était une véritable ville, avec une cantine prévue pour nourrir les 1300 employés, des loges, des tentes d'entrainements pour les animaux (plus de 800), un orchestre,... Le cirque se déplaçait en train et comptait plus d'une centaine de wagons ! Lorsque le cirque s'arrêtait dans une ville (parfois pour une seule journée) c'était une fête (les usines, les écoles fermaient leurs portes). Bien souvent il était la seule occasion pour les locaux de voir des animaux inconnus, les "foires aux monstres", de s'étonner devant les shows des clowns et des artistes. La publicité, les "teasing" , les parades en villes, tout était fait pour attirer les spectateurs sous le grand chapiteau qui pouvait accueillir jusqu'à 13 000 personnes.

L'exposition qui retrace l'histoire du cirque aux États-Unis est superbe : films, figurines, photos, affiches et objets d'époque. On est plongé dans l'ambiance "Dumbo" .

Dans un second bâtiment attenant, on trouve : des gravures des "bêtes de foire" (des siamois, à la famille albinos, ou à l'enfant dalmatien), des affiches vantant cette galerie des monstres, une collection de roulottes du cirque (dont la voiture de l'homme canon) et le wagon privé, très cossu, de Mr et Mme Ringling).

Un peu plus loin, au bord de l'eau se trouve la résidence Ringling ! Même si on n'aime pas le style vénitien (vu par les américains), il est difficile de rester insensible à ce palais fantaisiste dressé devant la baie de Saratosa, hommage des époux à l'architecture Italienne.

Enfin on termine la visite du domaine par un troisième bâtiment (toujours dans un style italien mais plutôt Renaissance), le Museum of Art. Construit autour d'un beau jardin décoré de copies en bronze des chefs d’œuvre antiques, il présente la collection privée des époux Ringling. On y trouve pêle-mêle des œuvres italiennes, flamandes, anglaises et françaises. On doit avouer qu'on a passé un peu rapidement car on en avait plein les guiboles, mais même s'il ne s'agit que d’œuvres mineures, c'est une collection impressionnante .

Le Mote Marine Laboratory

Encore un parc aquatique ? Que nenni ! Le Mote Marine c'est à la fois un aquarium, un laboratoire d'étude et de recherche, un centre de réhabilitation pour les animaux blessés et une galerie d'exposition.

La partie aquarium, même si on commence à en avoir vu quelques-uns est toujours sympa. On a tout particulièrement aimé le calamar et le bernard-l'hermite géant (conservés dans ce que l'on pense être du formol), les méduses qui vivent sur le sol tête à l'envers en symbiose avec une algue, et les nombreux bassins tactiles. On passe en petit bout de temps à caresser limules, oursins, holothuries et surtout des petites raies qui apparemment aimaient bien ça.

Dans le centre, ils étudient la croissance des coraux et ont développé tout une technologie pour faire croitre les coraux quatre fois plus vite qu'en mer, et ainsi les "replanter" en milieu marin afin de reconstituer les barrières de corail. Ils font également de même avec certains de leurs pensionnaires dont les rejetons sont libérés dans la grande bleue.

Une des fondatrice était un grand nom de l'observation des requins (notamment des grands blancs) et on trouve pleins d'explications sur les techniques de marquage, la pose de balises et on peut même géolocaliser certains des requins marqués ici au large de l'Australie.

La galerie présente d'ailleurs toute une série de photos réalisées par le National Geographic sur les requins.

Enfin, dans un autre bâtiment du centre on trouve des tortues, des loutres et surtout des lamantins. Après les eaux sombres de notre dernière rencontre, les voir dans une eau translucide (même si c'est en captivité) c'est quand même sympa. Grâce à une bénévole, on apprend plein de choses sur ces gros mammifères et on a le droit à un gros bisous sur la vitre avant de partir.

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Tampa est principalement connu pour ses parcs d'attraction et notamment le Busch Gardens qui combine un zoo (principalement les animaux de la savane africaine) et des roller-coasters (montagnes russes) réputés comme les "plus hard" du pays. Malheureusement, entre la météo pas très clémente, la motivation limitée d'une partie de l'équipe, les limites de taille aux attractions et le prix des billets (400$+taxes+parking+bouffe) on change notre fusil d'épaule. On choisit l'option "culture".

Le musée Dali

En effet on a appris qu'à St-Petersbourg la ville voisine (rien à voir avec la Russie), se trouve la plus importante collection privée au monde des oeuvres de Dali. Rassemblée par le couple Morse qui avaient rencontré Dali lors de son séjour aux US pendant la seconde guerre mondiale, c'est plusieurs centaines d'huiles, croquis, objets insolites et photos du Maître que l'on montre aux enfants, un peu ébahis par l'imagination du peintre : femmes tiroirs, montre molles, objets volants...

Le Musée en lui-même est une oeuvre d'art avec son escalier hélécoidal, ses façades très contemporaines, complètement à contrepied avec celui de Figueres. A l'extérieur un petit jardin présente quelques statues, un labyrinthe et une reproduction plastique du fameux sofa/bouche.

Pour les "juniors", le musée propose un cahier d'activités. Le dessin intitulé "Tout n'est pas dans l'ordre" est de Gaspard, les deux autres de Jules. Avis aux maitresses de Tresserve, on a travaillé notre art plastique.

Le Riverwalk

On enchaine avec une petite ballade dans Tampa. Avant tout de chose il s'agit de remettre un peu de carburant dans la machine. Pour changer on décide de se faire une pizza au milieu du downtown. Rien à voir avec chez nous. Ici pas de serveur mais un panneau tactile. On choisit la taille de la pizza puis les ingrédients. Quand elle est prête un buzzer sonne ! La pizza est juste ENORME, toute dégoulinante (pas de couverts, bonjour les tâches). On sort du resto avec un bon mal de bide, l'experience ne sera pas renouvelée !

Heureusement qu'on a prévu une promenade sur les quais aménagés, le "Riverwalk" ,qui va nous permettre de digérer (l'autre option c'était le Tiki Boat, une paillote-bar flottante qui traverse la ville). On déambule tranquillement quand le ciel s'osbcurcit et le vent se lève, quelques instants plus tard les premières gouttes commencent à tomber : la promenade est terminée, on n'aura pas eu le temps d'éliminer la pizza !

Le Schiller Homosassa Springs Wildlife Park

A Crystal River, au nord de Tampa, il y a une rivière réputée cristalline (comme son nom l'indique...) où des lamantins trouvent refuge lorsque l'eau est trop froide dans le golfe du Mexique, soit normalement de décembre à mars. Bon là aussi un petit échec, car en arrivant au lieu dit des "Three sisters spings", un Ranger nous informe que les lamantins sont déjà repartis ! Aie, c'est loupé pour la nage avec le "manatee" (nom anglais du lamantin) ! On doit donc se rabattre sur un autre state park : le Schiller Homosassa Springs Wildlife Park. Outre une jolie balade, celui-ci nous permet de voir quelques d'animaux qui ont été recueillis par le centre suite à de graves blessures (bien souvent des impacts avec des véhicules) rendant impossible leur retour à la vie sauvage.

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Comment venir en Floride et ne pas aller à Cap Canaveral ! Impossible. Aller c'est parti pour notre dernière journée dans cet état.

Implanté sur l'île de Meritt à proximité de Titusville on trouve le célèbre centre de lancement de Cap Canaveral. C'est d'ici qu'ont été tirées toutes les fusées américaines depuis les années 60. Un lancement de Space-X a d'ailleurs eu lieu il y a quelques jours seulement.

Nous commençons par nous rendre dans le bâtiment qui abrite une fusée Saturne 5, la même que celle qui a lancé Amstrong, Aldrin et Collin, dans l'espace en 1969. Il s'agit en fait de la fusée prévue pour la mission Apollo 18, qui n'a pas eu lieu (le programme ayant été abandonné). Dans ce gigantesque hangar dédié au programme Apollo, on trouve : des modules lunaires utilisés lors des différentes missions sur la lune, les combinaisons des astronautes, la capsule qui permet le retour sur terre, des fragments de pierre lunaire,... Lorsqu'on voit les ordinateurs de l'époque on réalise que c'était vraiment un exploit !

Un petit spectacle avec film et bande son d'époque, permet de revivre avec beaucoup d'émotion, le premier pas de l'homme sur la lune.

On peut voir également, mais de loin seulement, les différents pas de tir et le bâtiment GEANT qui permet d'assembler les fusées.

On continue notre visite par le secteur dédié aux navettes spatiales et notamment à la navette Atlantis. Quatrième navette opérationnelle construite, et la dernière à voler, après les destructions de Challenger (1986) et de Colombia (2003) et la mise à l'arrêt des navettes Discovery et Endevour. Son dernier vol fut effectué le 21 juillet 2011 après 33 missions dans l'espace, vers la station Mir ou pour le montage de ISS. Un film présente également la complexité du travail des ingénieurs chargés d'imaginer une navette réutilisable. Sacré défi, tout était à inventer !

La visite continue de manière plus ludique avec des simulateurs (du décollage, à la sortie d'un bras articulé dans l'espace, en passant par l’atterrissage de la navette), la visite d'un module de l'ISS (réduit), des explications sur la vie à bord (notamment les lits et les toilettes).

OK ils l'ont fait, et après ? Pour demain l'objectif affiché est clairement Mars avec le programme Artemis (sœur jumelle d'Apollon) qui commence par une nouvelle mission sur la lune mais cette fois avec l'installation d'une base. Dans un dernier bâtiment on peut voir exposer les répliques des différents engins envoyés sur Mars et toutes les challenges que pose cette nouvelle conquête spatiale pour les scientifiques.

Le temps de voir un dernier film 3D sur la gestion du risque astéroide sur la Terre et les différentes solutions envisagées pour nous prémunir d'une fin similaire à celle des dinosaures et il est déja 17h. Nous n'aurons malheureusement pas le temps de rendre visite au hall des légendes ou de rencontrer des astronautes, mais quelle journée !

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Après la Floride direction la Louisiane. Malgré une file d’attente gigantesque quand on arrive à l’aéroport d’Orlando (pourtant à 6h du mat) le check-in se déroule en moins de 2 minutes. Ici on ne s’encombre pas de détails comme le contrôle des passeports, ou de la vaccination, ou même d’un test antigénique, on vérifie nos cartes d’embarquement, le poids de bagages et hop au suivant. A la sécurité on vérifie les passeports, scan intégral et idem hop au suivant. Une heure et demie après le décollage on arrive à l’aéroport de New-Orleans, nos bagages sont les premiers à sortir… tout roule à merveille !

Pour récupérer la voiture de loc c’est un peu plus compliqué. On prend un bus jusqu’au bâtiment des loueurs de voiture, là on appelle notre loueur qui envoie une navette pour nous récupérer et quand on arrive au guichet ... on nous explique que notre réservation n’a pas été validée et qu’ils n’ont plus de voiture disponible ! Heureusement, nous avions eu un échange de mail avec eux en confirmant la résa, du coup ils sont bien embêtés mais nous dénichent une voiture et on peut enfin prendre la route direction Houma, notre premier arrêt en Louisiane.

HOUMA ET SES ENVIRONS

A Houma, au bout de la Funderburk avenue plantée de chênes verts, on arrive chez Audrey. C’est un petit bout de bonne femme de 84 ans, débordant d’énergie, bavarde comme tout, Acadienne de surcroit, qui nous accueille avec le drapeau Français. S’exprimant dans un très bon Français, on est tout de suite très à l’aise et elle nous organise en deux trois mouvements notre séjour : la Générale (c’est son surnom) est aux manettes !

CocoDrie

La visite à Cocodrie, « le Finistère Acadien » ne se déroule pas du tout comme prévu. C'était sensé être une excursion loin de la grand-ville, une aventure d'une journée où l'on aurait mangé du bon poisson, papoté avec des pêcheurs de crevette... On aurait visité un lieu sauvage, authentique, entre terre et mer et pris de la hauteur depuis la tour d'observation du LumCon au bout du bout du bout de la Louisiane...

... mais ça, c'était avant ! Depuis l'ouragan Ida est passé par là (il y a 6 mois environ). Nous avions déjà vu sur la route entre Nola (New-Orleans) et Houma les stigmates laissés par l’ouragan, mais, ici à Cocodrie, c’est vraiment spectaculaire : maisons complètement dévastées, toitures arrachées, bateaux au milieu des champs, partout des bâches et des réparations de fortune, les camping-cars sont garés au pied des maisons brinquebalantes. L’heure n’est plus à accueillir les touristes de passage, il faut reconstruire !

Chauvin Garden

Nous passons également par la petite ville de Chauvin, où se trouve un jardin de sculptures un peu excentriques. C’est un peu leur facteur cheval local. Un poseur de brique, vétéran du Vietnam, Mr. Kenny Hill, a commencé un jour à réaliser des statues sur un terrain (a priori pas le sien) sous le regard surpris des voisins. Il a continué plusieurs années jusqu’ au jour où ... il a disparu en laissant tout en plan. Une université locale a pris sur elle de préserver le site. C’est … spécial ! Les enfants ont dit « hideux ». A priori les oeuvres de Dali ont été bien mieux appréciées !

Le Swamp Tour

Sur les conseils insistants de notre hote Audrey, nous nous décidons pour faire un tour en bateau dans le bayou. Ce terme “bayou” désigne le vaste ensemble de 12 000 km2 de marécages du pays Cajun, au sud-est de la Louisiane et vient de “bayuk”, terme des Indiens Choctaw pour désigner les rivières stagnantes et les criques. Ces marécages sont constitués de nombreux bras d’eau du fleuve Mississippi (donc de l'eau douce) qui se ramifient à l’infini, et de végétation aquatique faite de cyprès chauves géants, de palétuviers (les deux seuls arbres capable de survivre en étant perpetuellement indondé) et de mousse espagnole. Avec Marc, petit-fils d'Amy, trapeuse de légende et première femme à avoir organisé des sorties dans le Bayou de Houma, nous nous embarquons dans un bateau à fond plat. Nous commençons pas naviguer sur l’Intercontinental Canal (un gigantesque canal qui va du Texas à New York) puis sur des canaux plus petits et arrivons dans le Swamp. La « barbe espagnole » pend aux branches des arbres et donne tout son charme au paysage.

Nous voyons des aigles américains, des ragondins, des serpents et bien sur des alligators. Pour le show (évidemment nous sommes aux US) Marc se permet de nourrir Robert (un de "ses" alligators) tout en nous tenant un discours travaillé sur la préservation de la faune sauvage, les problèmes des espèces invasives... On est pas à une contradiction près !

Au retour, le long de l’intercontinental Canal s’alignent les bateau pétroliers ! Et oui à quelques encablures d’ici il y a le Golfe du Mexique et ses gisements off-shores. De nombreuses compagnies privées exploitent champs pétrolifères et rafineries ! La Louisiane compte un certain nombre des multi-millilardaires américains.

Le Mandalay Trail

Le parc de Mandalay est une zone naturelle initialement crée par les locaux puis reprise en charge par les autorités fédérales dans les années 2000. On y fait une petite balade sympathique pendant laquelle on admire les paysages et ... pleins de serpents dont le célèbre Cottonmouth ou Mocassin d'eau (bien bien venimeux) !

Vivre chez l’habitant

Et surtout, bien plus que toutes ses visites et sorties nous passons un séjour merveilleux aux côtés d’Audrey, de sa famille et ses amis. Au cause de l’ouragan, le BNB d'Audrey est inhabitable et du coup c’est son fils André qui nous loue des chambres. Mais en réalité c’est quasi toute la maison que nous avons à disposition : une vrai maison à l'américaine, tout en bois, un peu brinquebalante, avec son backyard.

Le matin nous avons droit à un petit déjeuner pantagruélique avec biensûr les œufs, le bacon mais aussi les croissants, les pancakes et le pain perdu. Il nous sera d’ailleurs impossible de manger le midi autre chose qu’une simple pomme pendant les trois jours passés sur Houma.

Audrey nous raconte toute sa vie: ses seize frêres et sœurs (oui-oui 16), sa sœur jumelle (décédée du Covid), ses origines en Poitou et en Nouvelle-Ecosse, sa vie étudiante à Grenoble, son association qui gérait jusqu'à une centaine de car de visiteurs francais par an... Elle nous présente Budd, un de ses amis Acadien passionné de langue française et ensemble ils nous expliquent l’histoire des Cajuns (= acadiens), comment ils ont été chassés de Nouvelle-Ecosse par les Anglais lors du Grand Dérangement, comment ils ont été mal reçus par les Créoles (riches Français et Espagnol établis de longue date en Louisiane) et se sont donc installés dans le Bayou en conservant leur langue et une vive foi catholique. Nous ferons nos devoirs et reliront l'histoire de la Louisiane : un sujet passionnant !

Jules et Gaspard découvrent avec elle le Baseball. Armés du gant, de la balle et la batte ils vont faire des lancers sur le terrain de l’école voisine.

Afin de remercier Audrey de son si chaleureux acceuil, on prépare un repas. Au menu : œufs en meurette, bœuf bourguignon, le tout arrosé d’une bouteille de Pinot Noir (de Californie). Son ami Budd sera présent : il ne veut pas manquer ces spécialités ! Pour faire glisser le tout, Audrey nous prépare pour le dessert et avec l'aide des garcons… des beignets ! Waouh le repas full calories ! On finit en entonnant quelques chansons : chevalier de la table ronde, rien-de-rien d’Edith Piaf, le port d’Amsterdam, My darling Clementine,…

Lorsqu’on commence à ranger André (le fils d'Audrey) débarque avec sa copine, officier de probation de l’Etat de Louisianne. On remet le couvert mais ce coup-ci en anglais (le français des acadiens s'est arrété à la génération précédente), un peu plus tard un de leur amis (professeur à Houston) passe le nez à la porte et les discussions s’enchainent : voyage, politique, système carcéral, Ukraine,…une superbe soirée .

Le lendemain , derniers adieux avec le drapeaux du Nouveau Brunswick (anciennement la Nouvelle Ecosse, et l'Acadie), les garçons sont couverts de colliers aux couleurs de Mardis Gras !

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Nous nous dirigeons vers New Iberia, mais plutôt de que dormir en ville, nous avons réservé une nuit dans un parc régional situé non loin, le Lake Fausse Pointe State Park.

Evengeline Oak

En chemin, nous traversons Saint-Martinsville et en profitons pour faire une petite pause pic-nic et commémorative devant un chêne très célèbre en Lousianne.

Selon la légende, Evangeline et Gabriel sont deux jeunes amoureux déportés lors du Grand Dérangement et malheureusement séparés (ce qui est arrivé à de nombreux Acadiens). Evangeline débarque au poste des Attakapas (aujourd'hui Saint-Martinsville) et telle Pénélope, elle y attend Gabriel son amour, persuadée qu'ils se retrouveront. Effectivement bien des années plus tard elle retrouve son bien-aimé sur le bord du Bayou Tèche, sous un grand chêne. Mais c'est alors la douche froide car elle apprend que Gabriel s'est marié à une autre. Submergée par la douleur, elle perd la raison et meurt peu après. À la fin du XIXe siècle, on a aménagé un petit parc municipal et désigné un de ses vieux chênes comme étant celui d'Evangeline, symbole pour tous les acadiens du traumatisme de la déportation.

Lake Fausse Pointe State Parc

Nous découvrons avec émerveillement notre logement pour la nuit : une cabane (luxe) au bord de l'eau ! La véranda est bien pensée et permet de profiter de la vue sur la rivière et des bruits de la faune à la tombé de la nuit sans être dérangé par les insectes.

Des chemins de randonnées sont aménagés dans le parc et nous voici partis ! Les paysages sont superbes, on croise plein de petites grenouilles, des alligators (et oui encore...), des serpents, et on a même la chance d'observer une très belle chouette !

Le lendemain pour le petit déjeuner on profite de la terrasse de notre logement. Il a plu à plusieurs reprise cette nuit et le temps est légèrement couvert. Nous décidons de ne pas nous embarquer pour un tour en canoé mais plutôt de se refaire une petit marche dans parc, avant d'aller découvrir Avery Island.

Avery Island

Avery Island est entourée de plans d’eau et de marais, mais cette « île » est en fait le sommet d’un immense dôme de sel enfoui très profondément dans le sol. C’est d'ailleurs ici que l’on a découvert le premier gisement de sel de roche du continent, en 1862.

C'est aussi ici que se trouve l'usine de fabrication du Tabasco. En 1868, Edmund Mcllhenny (banquier ruiné par la guerre) récolte ses premiers piments Tabasco à partir desquels il crée, pour sa famille et ses amis, une sauce piquante destinée à libérer les saveurs des aliments (plutôt rares après guerre). Seuls trois ingrédients entrent dans sa fabrication (piment de Tabasco, sel et vinaigre) et sa fabrication est très simple ; mais cette sauce révolutionnera pourtant les habitudes alimentaires dans le monde entier. Avec le sel et ses plantations de piments sur Avery Island, M Mcllhenny disposait donc des deux ingrédients majeurs à portée de main. Lui et ses descendants firent prospérer l'entreprise et aujourd'hui 150 ans plus tard, le Tabasco est toujours mis en bouteille par la famille d'Edmund sur l'ile, selon le même procédé.

Nous pouvons voir toutes les étapes de fabrication dans les divers bâtiments du domaine : les serres où poussent les plants de piments avant d'être replantés, le local de broyage, de salage, de stockage et vieillissement en fût de chêne (pendant trois ans), puis enfin le mélange avec le vinaigre et la mise en bouteille finale.

Bien sur, ce succès à l'américaine est pour partie issu d'un sens du marketing très poussé (vêtements, "goodies" en tout genre, soutients sportifs), aux partenariats (US Army, Heinz), aux amis de la famille (quand on est bien pote avec Théodore Roosevelt ça aide) et aux développement de nouvelles recettes pour conquérir d'autres marchés.

Nous avons même droit à une série de mignonnettes qui vont nous permettre de relever nos sandwichs !

Nous finirons cette visite par la découverte des jardins de la famille où une colonie d'aigrettes a trouvé refuge en cette période de nidification.

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Poursuivant notre route vers le nord nous arrivons à Lafayette. Fondée en 1823 au bord de la rivière Vermilion c'est une agglomération de tradition francophone qui produit toujours riz, sucre, soja, ainsi que du pétrole (découvert en Louisiane en 1901) et du gaz naturel. En 1884, Vermilionville est rebaptisée "Lafayette" en hommage au marquis de La Fayette.

Acadian Museum

Nous nous rendons au centre culturel acadien, qui présente l'histoire des Acadiens qui se sont établis dans les bayous et marais du sud de la Louisiane. Il explore en détail tous les aspects de leur culture : la maison acadienne, la famille, l'habillement, le mobilier, la religion, la cuisine, l'agriculture,... Nous assistons également à une projection d'un film très instructif (et plutôt émouvant) sur la déportation des Acadiens de la Nouvelle-Écosse lors du "Grand Dérangement". Certes on ne parle que de quelques dizaines de milliers d'hommes (rien à voir avec d'autres déportations qui ont eu lieu au cours de l'histoire) mais l'épopée de ces français est saisissante. Le nom Acadie vient de Arcadie qui est une région montagneuse en Grèce présentée comme le pays du bonheur, un "paradis" qu'ils pensent avoir perdu.

Devant la frise historique (rappelons que Napoléon a vendu la Louisiane pour 15 millions de dollars au jeune États-Unis pour financer sa guerre contre les anglais) nous rencontrons deux frères. Ils ont retracé leurs origines jusque dans les Pyrénées où ils sont déjà allés deux fois à la recherche de la terre de leurs ancêtres. En discutant ils nous apprennent qu'un festival Cajun à lieux tous le week-end à Lafayette !

Enfin, à l'entrée du musée quelques musiciens viennent de s’installer et chante en cajun des petites balades.

Vermilionville

Portant l'ancien nom de la ville de Lafayette, c'est un village musée qui présente une reconstitution à l'authentique d'un village acadien du dix-neuvième siècle aménagé sur les rives d'un bayou.

Pour prendre des forces nous commençons par ... le restaurant (!) où nous goûtons aux spécialités de la Louisiane : crevettes frites, Jambalaya (sorte de paella), Po Boy (sandwich cajun épicé) et Gumbo (soupe relevée avec du poulet et de la saucisse).

Une fois le ventre plein c'est parti pour la visite du village. Les différentes maisons qui le composent ont été rapportées d'un peu partout en Louisiane. Elles sont construites pour la plupart en cyprès (un bois imputrescible et résistant aux insectes) et assemblées selon la méthode du "bousillage entre poteaux", qui consiste à combler les espaces entre les planches à l'aide d'un mélange de boue et de mousse espagnole. Elles datent de différentes époques et représentent différents milieux sociaux (de la simple cabane à la maison de ville avec l'eau courante et le téléphone).

Dans plusieurs maisons, des personnes en costumes d'époque perpétuent les gestes des fermiers et des artisans acadiens d'autrefois : filature, tissage de couvertures, fabrication d'édredons, réparation des filets pour la pêche ou encore travail du bois. Au Canada, les femmes acadiennes tissaient la laine et le lin. En Louisiane, elles apprirent à carder et filer le coton.

On visite également l'école (sur le tableau noir on peut lire "I will not speak French" car en 1916, le conseil scolaire de Louisiane avait en effet interdit l'usage de la langue française), l'église (pièce importante pour ces catholiques très pratiquants), la forge (chaque communauté avait sa propre forge) , la cabane de trappeur ou encore le traversier que l'on fait fonctionner à la main.

Le lake Martin

Le lendemain nous prennons la direction de Lake Martin que tous le monde nous vante depuis notre arrivée en Louisiane. Réserve ornithologique, il est surtout connu pour ses magnifiques cyprès et nous faisons une belle balade le long de la berge où nous apercevons les maintenants traditionnels alligators et serpents cottonmouth.

Le Festival Cajun

Pour finir notre week-end à Lafayette nous nous rendons donc au festival Créole et Cajun. C'est un joyeux rassemblement de personnes de tout âge tous venus célébrer dans la bonne humeur leurs origines Acadiennes et Créoles. On y trouve bien évidemment des stands d'artisans et artistes locaux.

Egalement de très nombreux stands de boissons et nourriture diverses et variées : fritures diverses (des crevettes aux pommes de terre), jumbulayas de poisson ou de viande, gumbos, beignets, écrevisses "à l'étouffée" (les plateaux sont impressionants), gateaux au noix de pécan,... Sous un chapiteau on peut même suivre en direct des cours de cuisine. De quoi se mettre en forme pour l'attraction principale...

Ce festival est avant tout un festival de musique traditionnelle. Pendant les trois jours du festival c'est plus de cinquante groupes qui se succèdent sur les quatre scènes principales. Et ici qui dit musique, dit danse ! Toute le monde se déhanche joyeusement au son des guitares, accordeons, violons et 'tit fer (frottoir)...

On passe donc un super moment. Comme ils disent ici :

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Après Lafayette, nous partons vers l'est direction Baton Rouge.

Mais d'abord un petit arrêt à Breaux Bridge, village proclamé capitale mondiale de l'écrevisse par le parlement Louisianais (c'est marrant cette volonté d'être toujours le premier dans quelque chose ici). Elle a été fondée en 1825 par une Acadienne très déterminée du nom de Scholastique Breaux. Nous passons au Visitor Center et sommes accueillis très chaleureusement : distribution de colliers écrevisse, trousse de premier soin (?), brochures, recommandations... On nous demande (en sabir franco-anglais) quels sont les plus vieux bâtiments en France en nous vantant l'ancienneté de ceux de Breaux, qui avec plus de deux cents ans aux compteur sont une vraie rareté. La petite ville a effectivement gardé quelques uns des bâtiments originels (la banque, le General Store, la maison du docteur, l’hôtel) et nous nous baladons dans ses rues (aujourd'hui bordées d'antiquaires) pour finir au bord de la rivière dite du Teche. Selon la légende (des indiens Chitimacha) son lit et ses circonvolutions auraient été créés pendant l'agonie du serpent géant Teche.

Beaucoup des restaurants étant fermés le lundi nous n'aurons pas le plaisir de goûter à la fameuse écrevisse de Breaux que l'on voit partout et nous mettons donc le cap direction la capitale de l’État de Louisiane : Bâton Rouge (et oui ce n'est pas la Nouvelle-Orléans).

Bâton Rouge abrite l’université d'Etat, la Louisiane State University ou LSU (ptit clin d'oeuil à Yannick qui a fréquenté ses bancs). On passe par le campus et sommes vraiment impressionnés par sa taille et les infrastructures qui permettent d’accueillir plus de 30 000 étudiants. On profite d'ailleurs du grand terrain de parade pour un petit pic-nic sous les chênes. L'emblème de l'université est le tigre : "Tiger Mike" (il y a un vrai tigre quelque part sur le campus, mais on n'aura pas l'occasion de le voir).

Après-manger, on prend la direction des rives du MIssissipi pour la visite de l'USS KIDD, un contre torpilleur de 2000 tonnes datant de la seconde guerre mondiale. Nommé en l'honneur de l'Amiral Kidd (mort à Pearl Harbor) il arbore, outre la bannière étoilée, le Jolly Roger (le drapeau des pirates) et porte le surnom de "pirate du Pacifique" (à cause du Captain Kidd pirate de légende). Ce contre torpilleur faisait partie de la flotte Fletcher (qui comptait 175 contre-torpilleurs) et était équipé pour attaquer aussi bien des bateaux de surface que des sous-marins ou des avions. Le KIDD participa à la défense aérienne lors de la bataille d'Okinawa, pendant laquelle un kamikaze s'écrasa sur son pont faisant 38 morts. Vaillant l'USS KIDD se sombra pas et (après un passage en cale sèche) continua de servir pendant plus de 20 ans.

Il s'agit vraiment d'un navire de combat : tout est très basique (douche, toilettes,cantine) et pensé dans un but purement fonctionnel. Avec 300 hommes à bord, on est loin du bateau des Coastgards que l'on avait vu à Key West. Confort minimum mais niveau armement par contre ils ont mis le paquet, entre les lances grenades, les torpilles, les canons anti-aériens y'avait de quoi faire.

Après cette visite, on prend nos quartiers dans un petit airbnb très sympa aménagé dans le garage d'une maison. Tout est aux couleurs de la LSU : les coussins, la peinture des murs (violet et jaune), les affiches, un vrai studio d'étudiant !

Le lendemain on décide d'aller à la découverte d'une plantation de coton à une cinquantaine de kilomètres de la ville. Lorsqu'on y arrive on trouve ça un peu bizarre ... il n'y a pas grand monde. A l’accueil tout le monde nous regarde avec des grands yeux, on apprend que toute la région est sous le coup d'une alerte tornade : les écoles sont mêmes fermées ! On nous conseille vivement de rebrousser chemin, et de se calfeutrer... Juste le temps de prendre une photo de la plantation et retour à la casa.

Au final la tornade frappe bien... mais une centaine de kilomètres plus à l'est du côté de New-Orleans. On se prendra bien un peu de vent et de pluie mais rien de bien terrible, une journée perdue (sauf pour les devoirs).

Du coup, le lendemain on opte pour la visite de la plantation Laura. C'est intéressant car la visite est basée sur les mémoires de Laura Locoul (morte à 101 ans), la dernière propriétaire, et revient sur près de cent années de vie à la créole. Tout ayant été très bien préservé (et restauré), c'est un témoignage assez poignant de la vie dans une plantation de canne-à-sucre, et à travers elle c'est aussi (et surtout) l'histoire de l'esclavage et de la guerre de Sécession.

La plantation a été gérée de main de maître par quatre femmes successives (certaines paraissaient absolument ignobles, mention spéciale à la grand-mère Elisabeth) : c’étaient elles les chefs d’entreprise. La plantation a été construite en 1805 par Guillaume Duparc (l’arrière grand-père de Laura), un Français originaire de Caen ayant accompagné Lafayette et Washington lors de la révolution américaine. La plantation s'est transmise aux enfants qui ont eu la bonne idée de monter un conglomérat pour éviter le morcellement. Ils vivaient tous ensemble (près de 20 personnes avec leurs esclaves personnels) neuf mois de l'année, ensuite ils se rendaient à la Nouvelle-Orléans pour vendre leur production.

Dans cette famille, c'est un peu Dallas au 19ème : le business passe avant tout, on ne côtoie que les "créoles" (c'est à dire des gens nés en Louisiane, parlant français et de religion catholique), les mariages sont arrangés et entre héritiers les entourloupes sont la règle. Une fois à la retraite Elisabeth (qui s'était fait construire une maison sur le domaine pour tout surveiller) facturait plus de 25000 $ par an ses précieux conseils... Pour la petite histoire, un des petits-enfants est mort d'une maladie infantile pour la seule raison qu'il était hors de question qu'un médecin Américain (donc un vil Anglais) ne l'ausculte... Laura elle, était une rebelle, elle ne voulait pas être vivre créole mais Américaine et finit par vendre la plantation en 1892.

La visite met l'accent sur la question des esclaves (dont on visite également les cases) et les rapports particuliers maîtres-esclaves. On apprend qu'un esclave "qualifié" pouvait valoir très cher à l'achat et qu'il pouvait être simplement loué pour une tâche particulière. Bien souvent plusieurs générations habitaient dans la plantation et ils étaient parfois considérés comme des membres de la famille (certains avaient d'ailleurs effectivement pour père des Duparc !). Après l'abolition de l’esclavage, nombreux sont ceux qui sont revenus travailler à la plantation n'ayant ni autre lieu où aller ni compétences autres que celles acquises à la plantation.

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A notre arrivée à New-Orleans et après avoir rendu la voiture de location, nous emménageons dans un petit hôtel dans le quartier français. Situé sur la « Esplanade Avenue » nous avons la chance d’être environné par de très belles maisons tout en étant éloigné des lieux "agités". En effet, même en dehors du Mardis Gras et du Carnaval la ville est réputée pour être très festive (le chauffeur du Uber disait même carrément que c'était la ville des alcooliques).

Le Quartier Français.

A la Nouvelle-Orléans les vieux quartiers ont été préservés de toute urbanisation sauvage et ont conservé un cachet indéniable. Historiquement, la ville a été créée par les Français sur une zone légèrement surélevée au-dessus du Mississippi (sur les indications d’une tribus indienne). Lorsque New-Orleans devint Espagnole de nombreux espagnols s’y sont établis mais très peu de de la gente féminine ont osé le voyage. Et ce qui devait arriver arriva … ces messieurs prirent pour épouse celles qui étaient sur place ! Des locales de culture française et bien décidées à la conserver. C’est pourquoi même si l’architecture est espagnole (peu de bâtiment Français d’époque subsistent) on parle bien du quartier Français.

Ici pas de gros buildings, on ne trouve que des maisons (plus ou moins grosses) de un à trois étages. Le perron (et le fauteuil à bascule qui va avec) est indispensable ; dès que les maisons font plus d’un étage on peut admirer de magnifiques ferronneries. De couleurs variées, aucune n’est identique à sa voisine ce qui donne au quartier un charme fou.

Très touristique, bon nombre de voyageurs ne viennent à Nola que pour faire la fête. Dans le quartier de Burbon Street jusqu’à l’heure de midi les rues sont calmes et endormies ... mais dès que les premiers bars et restos ouvrent tout change : les rues et les terrasses se remplissent et les festivités commencent. A 17h l’ambiance est déjà survoltée, musique à fond, cocktails à la main. Mieux vaut ne pas trop regarder ce qui se trame dans les petites contre-allées sombres. Après 17h on ne sait pas … mais ça doit bien dégénérer vu le nombre de sirènes de police qui retentissent toute la nuit.

Au sein du Quartier Français plein de choses à voir…

Le Musée du Vaudou

Ramené d’Afrique et des îles, le culte Vaudou (animiste) est profondément lié à New-Orleans, il fait partie intégrante du folklore local et on ne pouvait pas passer à côté. La « Reine du Vaudou », Marie Laveau qui a sauvé la ville de la fièvre jaune est sans doute la plus connue et pour certains son esprit continue de hanter et protéger la ville. Dans ce petit musée on trouve pêle-mêle des gris-gris (sacs amulettes de protection), des fétiches, des autels aux sept divinités, des offrandes et tous les ingrédients pour jeter sortilèges et malédictions. Visite rigolote qui a beaucoup plu aux enfants.

La Pharmacie Française

On visite également une très vieille pharmacie (la première de la Nouvelle-Orléans) très bien conservée où l’on peut observer tous les remèdes et traitements des années 1850. Bien ordonné sur des étagères, fioles, poudres et onguents attendent le client, la caisse enregistreuse et les ordonnances sont en place. De la machine à fabriquer les pilules (dorées à la feuille d’or pour les plus riches) à la cuve à sangsue en passant par le bar à soda (datant de la prohibition), on y trouve tout !

Les médicaments de l’époque : cocaïne, codéine, mercure, cura radioactif font parfois frémir. D’autres sont plus marrants comme les premiers tire-laits et tétines ou l’électrothérapie (avec le chargement des électrodes par l’électricité statique) pour enlever les maux de têtes.

A l’étage du dessus on en apprend un peu plus sur les premières tentatives de chirurgie esthétique avec des autogreffes un peu effrayantes, les premières sages femmes, les premiers fauteuils roulants,…

Le Steamboat

On ne pouvait pas passer à côté de la promenade sur le Mississippi en Bateau à roue à aube. Le bateau en lui-même est un ancien casino réhabilité pour pouvoir promener les touristes venus à la Nouvelle-Orléans. Pour patienter pendant la queue on a droit à un petit concert d’orgue à vapeur joué directement depuis le pont du bateau.

Une fois sur le bateau, et le temps que tout le monde embarque, le repas est servi : au menu saucisse créole (bien poivrée), jumbalaya de saucisse, gumbo, salade de pâtes, gâteau au pomme le tout arrosé de thé glacé.

Le repas terminé nous faisons le tour du bateau, des différents ponts. Au micro le capitaine (ou un adjoint) nous commente la balade. On y apprend que le Mississippi fait 300m de large, 60 m de fond, qu’il représente à lui tout seul ¼ de l’eau douce des USA, que c’est le troisième plus grand fleuve du monde, l’importance du port pour l’économie de la Louisiane… Beaucoup d'infos mais on préfère quand le petit trio jazz commence à jouer.

Sur les berges on aperçoit encore les stigmates d’Ida auxquels sont venus s’ajouter les dégâts de la tornade qui nous avait confiné à Bâton Rouge. On comprend mieux les ravages de Katrina car le fleuve, bordé de digues est vraiment plus haut que les habitations; et l'importance du fleuve pour l'économie de la Louisiane (industrie pétrolière , sucre) .

Le musée du Jazz

Puisque les bars sont interdits au moins de 21 ans, difficile d'aller avec les enfants se faire un petit concert jazzy; nous nous tournons donc vers le Musée du Jazz. On y apprend pourquoi et comment le Jazz a émergé dans cette ville de New-Orleans : les français avaient en effet autorisé, le dimanche, les esclaves à se rencontrer, danser et chanter sur la place du Congo Square. A partir de là, avec leurs instruments et ce qu'ils avaient sous la main (comme la wash board), les esclaves ont créé et fait évoluer cette musique, pour donner naissance au jazz. On trouve également dans le musée une salle dédiée à Louis Prima , chanteur de la musique du "Roi Louie" du Livre de la jungle et une salle dédiée à l'invention de la batterie (créée à partir des tambours et instruments amenés d’Afrique), et quelques instruments de légende (trompette de Louis Amstrong, saxo soprano de Sideny Becket) ; mais c'est à peu près tout.

Nous sommes donc un peu déçus car on s'attendait à un musée détaillant l'histoire du jazz, ses évolutions, ses acteurs majeurs, ses différentes variantes (blues, rythm'n blues, band...) et des exemples musicaux.


En dehors de ce quartier central , également de belle découverte

Le smoothie King stadium : Pelicans VS Bull

Nous l'avions loupé à Miami mais nous nous rattrapons ici . Ce soir il y a de l’enjeu ! Les Pélicans de New-Orleans face aux les Chicago Bulls ! On arrive vers 18h30 aux abords du stade et l’ambiance est très bon enfant avec beaucoup de familles. Après un petit contrôle des billets on entre dans le stade des Pelicans… Enorme !

On prend les escalators (nos places sont au troisième étage) et à chaque niveau on trouve des fast-foods, des stands à pop-corn, des bars à bières, d’autres à cocktails,… On entre dans les gradins en même temps que retentit l’hymne national, tout le monde est debout mains sur le cœur !

Quelques minutes plus tard le match commence… Pour la faire courte, très beau match, belle bagarre des deux équipes qui tour à tour prennent l’avantage. On a le droit à une ribambelle de shoots à 3 points, des dunks, tout ça dans une ambiance de folie. Ça se termine par un 109 à 126 … pour les Pelicans ! GEAUX PELS !!

Le Musée du Carnaval

Sur les bords du Mississipi, un peu à l'écart du centre, dans de gros entrepôts se trouve la plus grosse entreprise de création de décors pour le Carnaval. On nous y explique les techniques de base utilisées : dessins, projection à l'échelle, découpe du polystyrène, contre-collage, puis ponçage et enfin peinture. On déambule parmi les animaux fantastiques, les super-héros, les groupes de rock...

Petite déception quand même, vu le prix de l'entrée on aurait bien aimé voir des artistes en action. On se console avec une part du King Cake, le gâteau aux trois couleurs du carnaval (sorte de brioche à la cannelle).


La maison de la famille Degas

Et oui , "notre " Degas était le fils d'Auguste de Gas, banquier, et de Célestine Musson, une créole américaine de la Nouvelle Orléans. Après avoir refusé d'embrasser une carrière d'avocat et s'être tourné vers les arts, il entreprit en 1872-1873 un voyage à la Nouvelle Orléans où il séjourna chez son frère René. C'est sa propriété que nous visitons aujourd'hui. Ici pas de tableau du Maître, juste des reproductions, mais un éclairage de la vie de Degas sous un jour nouveau ponctué d'anecdotes familiales.

Son tableau, "Le bureau de coton à la Nouvelle-Orléans", passerai pour être la première œuvre impressionniste du peintre.

Notre guide, enthousiaste, prolonge même la visite par un tour du quartier où résident de nombreux artistes.

Ces trois jours passés à la Nouvelle Orléans terminent notre périple en Louisiane, Etat qui nous est apparu beaucoup plus pauvre que la Floride, un peu trop gâté par les catastrophes naturelles mais aux habitants authentiques et vraiment chaleureux.

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Changement de décor, bye-bye Lousiana ! Hello California ! Nous voici à San Francisco !

Pour changer des motels et rester à un tarif correct (les prix à San Francisco c'est la folie) nous avons décidé de réserver dans une auberge de jeunesse en plein centre. Bon alors avec le Covid, l'auberge n'est plus tellement un lieu de brassage des voyageurs mais elle est devenue une solution palliative pour les travailleurs qui n'arrivent pas à trouver de logement tellement les prix sont élevés (ou pour ceux qui se mettent au chaud une fois de temps en temps). Du coup c'est très calme et on est loin de l'ambiance routarde que l'on connait.

Les rues de SF

Alors San Francisco c'est une ville construite sur des collines et sur laquelle on a appliqué la grid (le plan d'urbanisme rectiligne de toutes les villes américaines). Alors du coup : ça monte, ça descend, et ça remonte, puis ça redescend. Les mollets en prennent pour leur grade ! Mais ça vaut le coup d'oeuil quand au sommet d'une cote on découvrez la Sky line du downtown de la ville.

La seule exception aux lignes droites : c'est la partie haute de Lombard Street. Les riverains excédés par les accidents (la pente est de 27% à cet endroit) ont réaménagé la rue en aménageant huit virages très serrés avec des pots de fleurs. Aujourd'hui c'est tout joli, bien fleuri mais ils s'en mordent peut-être les doigts car c'est un défilé permanent de véhicules et de piétons venus voir cette bizarrerie !

Non loin, niché au sommet d'une colline, on trouve la "Coit Tower" un des monument symbole de la ville. Érigée par un particulier en hommage aux pompiers de la ville elle offre une très belle vue sur la ville et la baie.

San Francisco, c'est bien sur une architecture bien à elle avec ses maisons si reconnaissables (et des fois une limousine qui passe).

On ne pouvait pas venir à San Francisco sans faire un tour de Cable Car. Sur les sièges ou bien accrochés sur les côtés ... Sympa !

Le Golden Gate

Symbole mondialement connu de la ville, il a droit à un petit paragraphe rien que pour lui. À compter de 1906, lors de la reconstruction de la ville touchée par un séisme, il est question de développer de nouveaux axes routiers dans cette partie des États-Unis. Les bacs et les ferries, qui sillonnent le détroit, sont surchargés. Mais les travaux ne démarrent qu'en 1933. Les défis sont nombreux : faire accepter le montant des travaux aux habitants, convaincre les sociétés de ferries que le pont ne leur fera pas perdre d'activité, poser les fondations alors que les eaux sont agitées. Au final, deux tours de 227 mètres sont édifiées : le Golden Gate de San Francisco est inauguré le 27 mai 1937 et enjambe le détroit sur une longueur de 2,7 Km !

La balade que nous faisons le long de la plage est très sympa, d'autant que cette matinée de fin mars est claire et ensoleillée ce qui nous offre une vue splendide de l'intégralité du pont (bien souvent avec le brouillard c'est pas gagné).

Chinatown

Notre quartier coup de cœur c'est lui ! Un vrai petit bout d’Asie au beau milieu de la métropole avec ses panneaux en chinois, ses lanternes rouges, ses échoppes foisonnantes, ses écoles de Karaté ou de Dragon Dance, ses bancs public en forme de nuage ! Sur les murs des tags Bruce Lee (y'a même des pancartes "We are Bruce Lee" aux lampadaires).

On passe par une biscuiterie des gâteaux porte-bonheur, une institution ici, et Gaspard rédige même son propre message.

Les petits restaurants proposent des plats très abordables (ouf enfin) et on se fait bien plaisir. Ce sera notre cantine pour les prochains jours. Il y a même une allée Jack Kérouac prénommée ainsi car l'écrivain-baroudeur aimait apriori à utiliser cette ruelle.

Alcatraz

Nous prenons le bateau pour "The Rock" ! Son nom lui a été donné par les Espagnols (Alcatraz signifie fou de Bassan en espagnol). Initialement (1850) un fort avait été construit sur l'île et une garnison de 400 hommes défendait la baie avec des pièces d’artilleries.

Transformé tout d'abord en prison militaire (1909) elle devint la prison fédérale que l'on connait tous de réputation en 1934. En 1963, un an après l'évasion de Morris et ses compères (on a revu "L'évadé d'Alcatraz" avec les enfants) sa réfection est déclarée trop couteuse et la prison est fermée. De 1969 à 1971, on en avait jamais entendu parler mais des activistes indiens l'occupent en vertu du traité de Fort Laramie les autorisant à occuper les terres fédérales inutilisées (ça personne l'avait vu venir). Une fois le soufflé médiatique (favorable aux Amérindiens) retombé, ils sont gentiment exfiltré par le FBI et Alcatraz devient un parc naturel et un Musée.

Un audio guide (en français) nous permet de visiter les cellules, le réfectoire, les douches, le quartier D (haute-securité), le mitard, la cour de récréation... Les cellules sont vraiment minuscules (1m50 par 3m) et les détenus étaient seuls. Ce pénitencier hébergea les prisonniers les plus terribles d'Amérique : Al Capone, George "Machine gun " Kelly (un braqueur de banque), Arthur "Doc" Barker (enlèvement et meurtre, lui aussi tenta de s'évader d'Alcatraz). Les commentaires rendent la visite très poignante, on en aurait presque froid dans le dos.

On visite également les jardins, qui offraient à certains prisonnier un exutoire à leur enfermement. Le gouvernement en a fait un "state parc" et ce sont les oiseaux qui y font leur nid aujourd'hui.

A la fin de la visite, on peut acheter la tenue que portait les détenus (un peu macabre non?) ou un gobelet! ll y a également une salle sur le système carcéral aux États-Unis dans laquelle des statistiques édifiantes interpellent le visiteur.

Le musée des sciences naturelles( Academia of science)

Situé dans le Golden Gate Parc, complètement à l'Est de la ville, nous pensions n'y passer qu'une heure ou deux avant de se balader dans le reste du parc. Et bien ce musée est immense ! On y trouve : un planétarium, une expo sur les minéraux, une exposition sur les couleurs dans le règne animal, une biosphère reproduisant le climat d'une forêt humide, un aquarium, un étage complet sur la taxidermie, un simulateur de tremblement de terre (coup de cœur des enfants)... le tout très ludique et vraiment pensé pour les enfants. Nous n'aurons malheureusement pas le temps de tout faire.

En sortant, pressés par le temps et déjà bien fatigués, on passe rapidement devant le jardin japonais et on délaisse le jardin botanique pour aller voir le parc aux bisons. Malheureusement ils sont parqués et nous ne les verrons que de loin.

Warf et le Pier 39

Au Pier 39, les lions de mer sont bien au rendez-vous, enfin seulement une trentaine d'individus alors qu'ils peuvent être plus d'un millier parfois. Autrement le Pier 39 c'est un ensemble de boutique souvenirs, de bars, de restaurants (le crabe est à l'honneur), de manèges pour les enfants, tout ça au milieu des effluves de cacahouètes grillées au sucre et de donuts.

Au milieu de cette fête foraine on trouve également le Bay Aquarium que l'on visite avec les enfants (c'est inclut dans le City Pass). On y observe la faune marine présente sur les cotes de la Californie notamment avec un tunnel assez sympa.

L'Exploratorium

C'est l'équivalent de la Citée des sciences à Paris en presque deux fois plus grand. L'ensemble des bâtiments est rempli de mini-expériences très ludiques sur des thèmes aussi variés que la lumière, le magnétisme, l'électricité, la chaleur, les vibrations, la photosynthèse...

C'est un enchainement sans fin de petits ateliers et les enfants (comme les parents) s'en donnent à cœur joie. On fait voler une goutte d'eau, léviter des objets, on conduit un mini Mars Rover,on crée des œuvres d'art avec des la poussières aimantées, on apprend le morse, on cherche notre date de naissance dans les décimales de Pi, on s'enferme dans des bulles! Bref on y passe plus de quatre heures !

Des journées bien remplies où on s'accordait quand même des pauses "jeux" dans les parcs de la ville !

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Après San Francisco on prend la direction le sud en empruntant la fameuse route n° 1, la ONE ! Dès les premiers kilomètres cette route tient toutes ses promesses : vues magnifiques sur l'Océan Pacifique, lions et éléphants de mer se prélassant au soleil, surfeurs jouant dans les vagues, sequoias gigantesques...

On passera trois jours à descendre le long de la côte jusqu'à San Simeon : voici du nord au sud (et pas forcément dans l'ordre chronologique) les moments forts de ce parcours !

17 Miles Drive

Le 17 miles drive est une route privée payante (11dollars par véhicule), qui sillonne la forêt de Del Monte sur la péninsule de Monterey : ici les maisons de millionnaires côtoient les golfs grands standings et les hôtels de luxe ... mais surtout la route offre de magnifiques points de vue sur l'océan. Nous nous arrêtons d'abord à Spanish Bay (appelée ainsi depuis que les Espagnols y mouillèrent l'ancre en croyant avoir trouvé la baie de Monterey), puis à Restless sea (car les vagues sont sans fin). On y voit d'ailleurs nos premiers surfeurs prendre des vagues, et également nos premières loutres de mers (bien tranquilles au milieu de la houle) ! Super spectacle ! Un peu plus loin le "Lone Cypress" perché sur son rocher continue de braver les éléments. Pour terminer le parcours en beauté on s'arrête pour observer une colonie de phoques.

Point Lobos

Ce state parc, qui est aussi une réserve marine, offre plusieurs randonnées assez facile. Sur les conseils des rangers nous enchainons deux petits trails qui nous permettent d'observer des lions de mers (deux femelles viennent d'avoir leur petits ), des biches et des oiseaux en périodes de nidifications .

Whale Peak

Tout le long de cette côte du Pacifique, il est possible de voir des baleines ! Celles-la même que nous avons croisés au Costa Rica remontent maintenant avec leur petits vers les eaux froides du Canada et empruntent le canyon marin de Monterey attirées par ses eaux poissonneuses. Nous tentons donc une observation depuis le Whale Peak, en se disant que ce nom devrait bien nous porter chance ! Il y a effectivement des bateaux de touristes sur l'eau, mais même avec les jumelles rien de visible depuis la terre. Nous ne sommes pas déçus pour autant, la balade est très sympa.

Calla Lilly Valley

A l'heure du pic-nic on fait un petit arrêt sur cette plage bordée de fleurs. Si pour nous l'eau est bien trop froide pour mettre autre chose qu'un orteil cela ne semble pas déplaire aux lions de mers dont les têtes sortent par intermittence des vagues.

Bixby Creek Bridge

Ouvrage historique construit dans les années 30 (grands travaux mis en œuvre après le crach de 29), c'est un des ponts les plus photographiés de cette mythique route. Les écureuils ne s'y trompent pas et sont au rendez-vous pour glaner quelques denrées auprès des touristes de passage.

Big Sur State Parc

Dans ce parc aussi appelé le "Mini Yosemite" du fait de la présence de très beaux sequoias (certains auraient plus de 1200 ans) on trouve de très jolies randonnées (toujours courtes, assez faciles et bien équipées). Outre les Sequoias et une petite cascade, on croise de nombreux "geais bleutés". On voit encore les traces des incendies ayant frappés le parc à plusieurs reprises ces dernières années.

Pfeiffer beach

Malgré une météo bien nuageuse une étonnante plage sauvage au sable violet par endroit !

Mac Ways Falls

Normalement c'est une promenade sympa jusqu'à une cascade qui plonge directement dans l'océan. Malheureusement les chemins d'accès sont barrés, on ne pourra pas approcher.

Kirk Creek Trail

Nous voulions à l'origine randonner dans le Julia Burns State Parc mais malheureusement les trails sont fermés pour cause de travaux suites aux incendies. Du coup, nous nous arrêtons un peu par hasard en face du camping Kirk Creek car MapsMe fait apparaître le départ d'un chemin de randonnée (de plusieurs jours). Nous décidons d'en faire un bout jusqu'à un campement dans la forêt à environ 3km, selon l'estimation de Jacques... Il s'avère finalement que le campement est plutôt à 5km, que le brouillard est à couper au couteau et le chemin bien raide (mais bon passons !)... Heureusement on passe bientôt au dessus du brouillard en traversant une forêt de sequoias et le retour se fait sous un ciel dégagé qui nous permet d'apprécier la vue sur l'océan (invisible à l'aller).

Elephant point

A quelques kilomètres au nord de San Simeon, nous nous arrêtons pour observer cette fois une importante colonie d’éléphants de mers. Les mâles sont partis, il ne reste que les juvéniles, déjà bien gras et très imposants !

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Nous voici rendu à Santa Barbara, on retrouve un climat doux, il fait même jusqu'à 32 degrés l'après midi. A la suite d'un séisme en 1925, la ville vota des règles d'urbanisme strictes lors de sa reconstruction, ce qui explique le style architectural homogène qu'elle présente aujourd'hui à savoir des bâtiments peu élevés, couvertures de tuiles rouge, peintures blanche. C'est très propret, joli et bien entretenu (faut dire qu'il y a l'air d'avoir des sous).

La Purisima Mission

Avant d'être "Américaine", la Californie était "Mexicaine". Ce n'est qu'en 1848 que ce qui va devenir la Californie (en même temps que le Nevada, l'Utah, l'Arizona, le Wyoming...) fut cédée au États-Unis mettant ainsi fin à la guerre américano-mexicaine. Avant la déclaration d'indépendance du Mexique c'était une colonie Espagnole et à ce titre, comme dans toutes les colonies espagnoles, le système des Missions était à l’œuvre pour coloniser et évangéliser les populations indigènes.

La Purissima Mission témoigne de cette période un peu oubliée. Fondée par des frères franciscains (21 missions établies en Californie) en 1787, elle a abrité jusqu'à un millier d'indiens Chumash. On peut y voir l'église, les quartiers de la garnison (il fallait bien protéger la Mission), les ateliers de tissage, de poterie, de travail du cuir et du fer, les pressoirs à huile, les fours servant à la fabrication des tuiles...


On y trouve également un jardin, où on peut déjà voir tout le système d’adduction de l'eau pour l'irrigation, l'eau potable, le lavoir, et les enclos qui abritaient ovins, bovins, chevaux, mules...

En 1834, l'ordre des Missions de Californie est aboli et il est décidé que ses actifs sont dorénavant être administré civilement. Les terres sont réparties entre les habitants, les indiens retournent à leurs occupations... et les bâtiments de la Mission finissent par s'effondrer faute d'entretien. Il faut attendre 1934, grâce aux efforts du Comté de Santa Barbara dans le cadre de la Grande Dépression, pour qu'une campagne de restauration soit mise en œuvre. La qualité de la restauration (techniques d'époque) et la diversité des bâtiments offre une vue unique du fonctionnement des Missions.


Le village de Solvang

Le village de Solvang a été fondé en 1911 par des enseignants Danois. Aujourd'hui elle regorge de restaurants, boutiques, boulangeries aux accents Danois. C'est comme un petit bond en Scandinavie ! Les bâtiments présentent une architecture nordique avec des maisons à colombages, des moulins, des églises de style danois, où du moins à ce qui dans l'imaginaire américain peut s'approcher de l'Europe du nord. Il y a même de fausses cigognes sensées portées bonheur plantées sur les toits. Bref c'est bien kitsch, ça fait un peu Disney Land, mais qu'à cela ne tienne, on se fait un plaisir de gouter aux pâtisseries locales !

Un après midi cool

Après une petite coupe chez le coiffeur pour Jules (impossible de convaincre Gaspard), nous partons faire une petite balade dans le port de plaisance et sur le wharf. Soleil, vent et plage ! C'est plutôt relax, même les rues marchandes du "Paseo Nuevo" sont assez tranquilles.

Universal Studios

Nous l'avions loupé à Orlando, alors zou, cette fois on y va ! Celui-ci est situé en banlieue de Los Angeles, à 1h30 de Santa Barbara. On se lève tôt pour arriver à l'ouverture mais il y a déjà quelques voitures !

Plus qu’un parc d’attraction sur le thème du cinéma, Universal Studios c'est aussi le lieu de tournage (encore aujourd’hui) de nombreux films et séries. On commence donc par la visite des studios (le studio tour). En petit tramway, on serpente à travers les décors et les studios, ce qui permet aux enfants de voir l’envers du décors : fausse pluie, fausse inondation, fausses maisons, fausses rues, faux métros, faux requin…

Entre films d’hier (Psychose, les dents de la mer,…) et d’aujourd’hui (Fast and Furious, Jurassic World,…) on a le droit à la visite complète. On est assez impressionné par la scène de désolation de l’avion écrasé de «La guerre des mondes » et les sessions 3D notamment l'animation "King Kong 360 3D" réalisé par Peter Jackson.

Une fois le tour terminé, on enchaine avec les différentes attractions du parc : Harry Potter, La Momie, Transformers, Jurassic World...

Ça va y’a du monde mais les queues restent correctes et on en profite pour se promener dans les différents "quartiers".

Gros coup de cœur pour le Wizarding World of Harry Potter, et notamment pour Prés-au-Lard très bien fait avec le magasin de baguettes, le Poulard Express, le magasin des livres scolaires et balais volants...

En fin de journée on assiste au show Waterworld : super ! Entre sauts en Jet-ski, plongeons du troisième étage, effets pyrotechniques, projections d’eau on en a pris plein la vue et les oreilles.

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On commence notre série des Parc Nationaux par le parc de Josuha Tree. On s’arrête au Visitor Center pour prendre notre Pass « America Beautifull » (qui donne accès à une bonne partie des parcs nationaux) et pour s’assurer que tous les trails sont ouverts. Et c'est parti, en route pour la « Scenic Drive ». Nous nous arrêtons tout au long du parcours pour faire des petites balades. En cette période printanière, le désert est fleuri : de petites notes de couleurs rouges et jaunes ponctuent le paysage. Certains rochers ont des formes fantastiques, comme Skull Rock. L'arbre de Joshua (nommé ainsi par les colons Mormons) est omniprésent, mais on trouve aussi yucca et cactus. Pour la faune, on ne voit que de gros lézards, serpents et petits mammifères des sables déjà très furtifs restent souvent cachés. Les big-horns (espèce de mouflons), coyotes et pumas sont invisibles...

Il se trouve que le site est également connu pour être un haut-lieu de l’escalade Californienne. Il y a des voies équipées, des voies en trad., des blocs,… Tout le site est un énorme terrain de jeux et on s’en donne à cœur joie avec les enfants. On se faufile entre les blocs, on grimpe à droite à gauche, sous le regard attentif (désespéré?) de maman.

Key View est un point de vue perché sur une crête (avec un vent à décorner les bœufs) d’où on a une vue panoramique sur la vallée de Cochella et les Santa Rosa Mountains.

Sur le Barker Dam Trail, on voit quelques pétroglyphes gravés. Certains se sont "amusés" à les peindres sans doute pour mieux en voir les contours, mais biensur c'est strictement interdit !

Un peu plus loin on arrive à un ancien barrage qui ne retient plus aucune eau... Dans les années 1900 la retenue d'eau faisait plus de 20 hectares et plusieurs mètres de profondeur (on devine encore le niveau de l'eau sur les rochers). Aujourd'hui les abreuvoirs restent désespérément vides...

On termine par une balade à Arch Rock où de gros rochers arrondis forment une très belle arche.

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Entre Josuha Tree et Grand Canyon nous empruntons la fameuse route 66 (reliant par le passé Chicago à Santa Monica près de Los Angeles). Histoire de se mettre dans l'ambiance (et après deux heures de route au milieu du désert) on s'arrête dans un petit resto du village de Needles. Le village fait un peu penser à celui du dessin animé "Cars", un peu désuet, pas mal de choses fermées, des trains de marchandises arrêtés le long des quais déserts... Mais quand on pousse les portes du "Last Wagon Restaurant" tout change : accueil enthousiaste, ça rigole aux tables, la déco "road 66"... Pour ne rien gâter les burgers sont énormes et bien goutus, les frites bien grillées et le thé glacé maison coule à profusion : super adresse !

Les ventres bien remplis nous partons à l’assaut des Black Mountains et de ses virages (cette portion est réputée la plus sinueuse de la R66). Honnêtement ça tourne un peu mais rien de bien terrible. Nous faisons halte à Oatman, petite ville perchée à 850 mètres d’altitude, située dans une vieille région aurifère d'Arizona. Elle devient célèbre en 1915 avec la découverte d'un filon extraordinaire (à la surprise de tout le monde). Le filon s'épuise et en 1941 le gouvernement ordonne la fermeture de toutes les mines restantes encore en activités. Sur cette courte période Oatman aura produit pour 40 millions de dollars en or(soit 700 millions actuels), ce qui est assez remarquable. Alors que tout la destinait à devenir une ville fantôme, la route 66 lui permet de développer une activité touristique. Aujourd’hui la visite se résume à la rue principale bordée de vieux bâtiments en bois abritant boutiques de souvenirs, restaurants, glaciers,...

L’une des attractions de la ville ce sont les « burros » (mules) qui déambulent librement. Descendantes directes des mules utilisées par les mineurs pour transporter le minerai et les fournitures, à la fermeture des mines, les « burros » ont été laissés libres d’errer dans les collines (attention sur la route). Maintenant elles en redescendent juste pour se gaver de croquettes auprès des touristes de passage.

On manque de peu le temps fort de la journée : la reconstitution d'un braquage de banque, l'intervention du shérif et des ses adjoints et le grand duel final au milieu de la grande rue. Mais le spectacle est aussi ailleurs avec les bikers qui traversent le village.

L’hôtel de la ville est l’une des plus anciennes structures en adobe de l’Arizona. La légende raconte que Clark Gable y a passé sa lune de miel. Par contre le bar de l’hôtel regorge de billets de 1 dollar (dûment signés) placardés sur les murs et le plafond. A l'époque les mineurs procédaient de la sorte de manière à être sur de toujours pouvoir se payer un coup à boire.

On fait quelques pas dans l’entrée d’une mine (reconstituée pour les touristes) déambulons dans les différents bâtiments, admirons le bric à brac rouillé entreposé un peu partout...

Bref l’ambiance est charmante, on se croirait presque revenus dans une petite ville du Far West. Il ne manquerait d'ailleurs pas grand-chose (à commencer par rendre la rue totalement piétonne) pour rendre l’expérience géniale.

Quelques kilomètres plus loin on s'arrête faire le plein dans la bourgade de Selingman. Ici aussi on trouve General Store, vieux véhicules rouillés (le camion de pompier),...

Nous n'avons parcouru que quelques kilomètres sur cette fameuse route qui, comme dans "Cars", ne survit aujourd'hui plus que par les touristes .

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Quelques heures de route après avoir quitté la 66 on arrive enfin à Grand Canyon. Ils annoncent une heure d'attente au poste d'entrée mais heureusement une ligne est réservée à ceux qui ont déjà leur entrée : vive le pass America Beautifull !

On récupère rapidos notre chambre (en plein cœur du parc) et ni une ni deux on prend le pic-nic et on file au bord du Canyon. La vue est vraiment magnifique ! Le Grand Canyon porte bien son nom : c'est GIGANTESQUE !

Nous sommes sur le côté sud (le South Rim) et un sentier d'une vingtaine de kilomètres serpente tout au long du Canyon : le Rim Trail. Nous commençons notre exploration par une descente le long du South Kaibab Trail qui permet d'aller jusqu'à la Colorado River, 1500 mètres en contrebas. Ça descend sec et c'est bien vertigineux par endroit, mais le sentier est confortable et très bien aménagé. Nous nous arrêtons au Ooh Aah Point (il est déjà tard) avant de rebrousser chemin.

Le lendemain nous prenons une navette gratuite pour nous emmener au point le plus à l'ouest du Rim Trail l'Hermits Rest. De là c'est retour à pied, soit à peu près 15km tout au long de la falaise. Par endroit le chemin est large, goudronné et fréquenté également par les vélos, à d'autres c'est juste un petit sentier au bord de l'à-pic. On y a croisé des daims bien cachés dans les broussailles !

Plusieurs points de vue ont été aménagés tout au long, tous plus spectaculaires les uns que les autres. On perd la notion de grandeur ! Un petit coup de cœur pour le Mohave Point qui offre un panorama à 250° sur le Canyon, et d'où on peut voir les méandres de la rivière Colorado loin loin tout au fond.

Toute cette partie est très sympa car on y croise presque personne. La majorité des visiteurs se contente de descendre de la navette, prendre quelques photos, remonter dans une autre navette...

Sur la partie la plus proche du Visitor Center, a été aménagé un petit chemin géo-chronologique où des échantillons de chacune des strates du Grand Canyon sont présentées. En effet le Grand Canyon présente, sur ses 1500 mètres de haut, une véritable coupe géologique permettant de remonter au travers des âges. Un petit musée explique les différentes traces d'océans, d'animaux ou humaines que l'on peut retrouver et dans quelle strate elles se situent.

Nous finissons notre séjour au Grand Canyon par la visite du point le plus à l'Est, le Desert View, où on espérait pouvoir monter au sommet d'une tour d'observation. Malheureusement cette dernière est fermée à notre arrivée (le gift shop à côté est, quant à lui, bien ouvert...).

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Le Lac Powell est en fait un bassin de rétention constitué suite à la construction du barrage "Glen Canyon Dam" sur la rivière Colorado. Sa construction s'est achevée en 1963 mais le remplissage a duré plus de 17 ans. Depuis le lac Powell fournit électricité et eau à une bonne partie de l'Arizona et des états voisins et notamment à la ville de Las Vegas.

Page a été créé pour la construction du barrage et son exploitation. Elle est devenue très populaire pour les activités sur le lac : ski nautique, House Boat, pêche,... Lorsqu'on arrive à Page la ville à l'air un peu "assoupie" et on comprend vite pourquoi. Si le Covid n'a pas aidé, cela fait deux ans que le niveau du lac diminue pour se situer aujourd'hui à moins de 25% de sa capacité maximum. Plutôt que lac Powell, on pourrait presque parler de la "flaque Powell". Pour exemple le "Lone Rock", énorme piton qui émergeait de l'eau est maintenant complètement à sec (photo de gauche prise sur internet évidemment). C'en est terrifiant !

Cela étant, entre le Colorado, ce qu'il reste du lac (quand même impressionnant), les canyons et déserts environnants, le coin offre des paysages magnifiques et des randos très sympas.

Le "Horseshoe Bend"

Il s'agit d'une vue sur un méandre du Colorado particulièrement photogénique. Gratuit pendant longtemps, pour accéder à la falaise il faut maintenant s'acquitter d'un droit d'entrée pour le parking. Il faut dire qu'avec quatre millions de visiteurs annuel (avant covid), le stationnement au bord de la nationale devenait dangereux. Malgré une forte fréquentation, la vue est vraiment splendide. On en profite pour escalader à droite à gauche et se faire un petit pic-nic dans ce cadre magnifique.

Antelope Canyonr

Sur environ 400 mètres de longueur, les jeux de lumière dans cet étroit canyon façonné par l'eau et le vent sont de toute beauté, en particulier à l'heure de midi quand les rayons au zénith y pénètrent. Victime de sa popularité, le site, en accès libre et gratuit il y a quelques années, est facturé maintenant plus de cent dollars par personne (du coup Céline est missionnée pour la visite). Les Tours (12 personnes) se succèdent toutes les dix minutes, arrêt photo à chaque détour, mais pas plus de cinq minutes par groupe... Heureusement que les photos sont splendides ! Voici donc une sélection d'images d'écran de veille pour vos ordis (ceux qui sont intéressés nous contacter au retour, on en a plein d'autre)!

Le Hanging Garden Trail

Pendant que Céline explore Antilop Canyon, avec les enfants on se fait une petite session grimpe autour du Hanging Garden (jardin suspendu) Trail. Cette petite rando nous emmène jusqu'à un ensemble de rochers où l'érosion a aménagé des renfoncements. Là, à l’abri du vent et du soleil, on trouve un véritable mur végétal qui aurait été mis à profit par les populations indiennes pour faire quelques cultures.

On en profite pour jouer dans les rochers, grimper au sommet des blocs, mettre les pieds dans le vide,...

Wilderness River

Pour changer des randos on opte pour une descente du Colorado du barrage jusqu'à Lees Ferry. Pour accéder à l'embarquement on emprunte un long tunnel de 2 miles percé dans le roc et qui a permis l’approvisionnement du chantier du barrage. Une fois dans le bateau on profite de la ballade au fil de l'eau entre des falaises de 400 mètres de haut. L'eau est très claire et on peut apercevoir de nombreux poissons (et de nombreux pêcheurs aussi d'ailleurs). Sur les berges les falaises abruptes se succèdent, certaines marquées de pétroglyphes (vieux de 6000 ans). On a même vu quelques chevaux sauvages ! Lees Ferry était le seul endroit sur plus de 800km où l'on pouvait traverser le Colorado (avant le chemin de fer et la construction des ponts) : en effet ici les falaises disparaissent sur quelques kilomètres et les "ferry" pouvaient ainsi assurer la traversée.

Le Barrage du Lac Powell

Nous aurions bien aimé le visiter, mais là c'est pas possible nous dit le ranger : "No staff"; Ah ok. Et bien nous nous contenterons de l'observer depuis l'extérieur. On comprend aisément que la baisse du niveau du lac va vite devenir un problème pour la production d'électricité dès lors que l'eau arrivera sous les bouches d'entrée, ce qui est presque le cas.

Paria Rimrocks Toadstool : les "Hoodoos"

A une quarantaine de miles de Page se trouve un parc réputé pour ses formations géologiques (ici tout est géologique...). On se fait donc une nouvelle rando pour aller les admirer. C'est assez rigolo, caprice de l'érosion, de gros rochers sont juchés en équilibre au sommet de piliers. Ici il y a deux couleurs de roches qui alternent : blanc, orange, blanc et vraisemblablement la couche orange est beaucoup moins dure et se transforme en sable.

Smoky Mountain Road

On nous a conseillé de faire un petit détour par une ancienne highway en nous disant que là-bas on était sur la lune ! Effectivement, le paysage est assez étonnant, oscillant entre dunes grises et blocs de pierre gigantesques ! C'est aussi le terrain de jeux des buggys, il y a des traces de partout !

Nous nous sommes sentis un peu privilégiés d'avoir pu toucher les eaux du lac Powell ... tant qu'il existe encore ! Espérons que Page saura rebondir...

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Ah ! Monument Valley ! Pour tout voyageur dans l'ouest américain c'est un rêve, un lieu devenu mythique dans l'imaginaire collectif construit autour des albums de Lucky Luck et des westerns ! D'ailleurs on c'est refait "Il était une fois dans l'Ouest" avec les enfants pour marquer le coup.

On arrive en fin d'après-midi, juste le temps d'une petite ballade avant d'admirer le coucher du soleil sur la vallée. De notre hôtel on a une vue vraiment sympa sur les Mesas très caractéristiques de la Monument Valley.

Le lendemain on commence la journée par un petit tour en voiture, le 17 miles drive, au milieu de la vallée. On sinue entre les différents monuments, chacun a son petit nom choisi en fonction de sa forme ou d'une célébrité locale.

Monument Valley n'est pas un National Park mais une partie de la réserve Navajo qu'il est possible de visiter. Ces derniers gèrent le tourisme et nous sommes assez surpris de constater qu'ils habitent également au sein de la vallée. On peut d'ailleurs voir des Hogan, ces petites maisons faites de bois, de terre et de paille utilisées pour les cérémonies traditionnelles sacrées.

Une fois le tour terminé, on se dit qu'à pied se serait bien aussi. On part donc sur le "Wildcat Trail" qui fait le tour de la Merrick Butte. On voit quelques traces d'animaux mais à part quelques gros lézards léopards peu de faune, le spectacle est ailleurs.

En repartant on s'arrête deux secondes sur la route US 163, à l'endroit où Forrest Gump arrête sa course folle dans le film.

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Après Monument Valley on prend la route direction l'Est et la petite bourgade de Moab. Lorsqu'on y arrive on ne comprend pas trop ce qui se passe : il y a des 4x4 partout, des petits, des gros, des très gros... On apprend bien vite que c'est un rassemblement pour le week-end de Pâques. Moab est en effet niché dans une petite vallée à l'intersection de plusieurs parcs (notamment Arches National Park et Canyonlands National Park) et de nombreux reliefs en faisant un terrain de jeu idéal pour tous les passionnés de 4x4, VTT, rafting, escalade,...

On abandonne bien vite l'idée d'une sortie rafting ou escalade (300$/pers !!!) et nous concentrons donc sur l'exploration des parcs par la plus simple des manières : les gambettes. D'autant plus, qu'au camping où nous longeons, nous rencontrons des fans de randonnées qui nous prodiguent moults conseils.

Canyonlands National Park

Gigantesque parc de 1400km2, il est divisé en plusieurs parties. Nous, nous visiterons la partie "Island in the Sky" qui offre des balades superbes. On commence par le Upheaval Dome où l'on peut observer un impact de météorite. A l'origine les scientifiques pensaient que le cratère résultait d'une remontée de sel mais certaines nouvelles découvertes accrédites la thèse de la météorite. Le spectacle de ce cratère est vraiment exceptionnel.

Nous nous arrêtons également pour une courte balade pour observer la Mesa Arch (notre toute première arche), qui surplombe le Canyon creusé par le Colorado. Beaucoup de monde mais ça vaut le coup d'oeuil !

Un peu plus loin nous empruntons le Murphys Trail. Après avoir traversé une espèce de prairie on arrive sur un plateau battu par les vents qui surplombe les canyons et la Green River. C'est un peu un mélange de Grand Canyon et de Monument Valley, juste à couper le souffle.

Les Pétroglyphes

Non loin de Moab, en bas des falaises de la "Poison Spider Mesa" on trouve de nombreuses voies d'escalade (plutôt dalle) et également une multitude de pétroglyphes. Ils sont beaucoup plus nombreux que ceux que nous avions vu lors de la descente du Colorado !

Arches National Park

Depuis peu il est nécessaire de réserver au préalable pour accéder à ce parc et notre créneau d'entrée est entre 9h à 10h. Arrivé à 9h15, la file d'attente est longue et nous mettons quarante minutes pour passer la barrière du parc.

On commence par se faire à titre de mise en bouche (la journée va être longue) le Park Avenue Trail où (même si aucune arche n'est visible) l'on discerne pour la première fois les formations géologiques typique de ce parc.

Quelques kilomètres plus loin nous faisons le tour du "Balanced Rock", ce gros rocher en équilibre sur son pilier.

On poursuit avec le Window Primitive Trail qui nous emmène au pied de trois arches : la North Window, la South Window et la Turret Arch, avec en fond les montagnes enneigées (les Salt Mountains).

Juste à côté nous ne manquons pas d'aller au pied de la "Double Arch" si particulière avec ses deux arches reliées. On pique-nique même juste en-dessous à l'ombre d'un pin.

Une fois les batteries rechargées c'est partit pour le gros morceau de la journée : le Devils Garden Trailhead. Situé à l’extrême nord du parc, ce sentier nous emmène à la rencontre de plusieurs arches très impressionnantes. Certains passages sur des crêtes un peu engagées sont vraiment très sympa (enfin ceux (celle) qui ont le vertige ont quand même du mal à apprécier !) De retour à la voiture, tout le monde est bien content de s'asseoir (voir de s'étaler sur les rochers ) ! OK cap sur l’hôtel !

"Jurassic Parc"

Aujourd'hui c'est notre journée repos/dinos. Les Etats-Unis et plus particulièrement ses régions désertiques (Utah, Arizona) sont des zones bien connues de tous les paléontologues ! Au milieu de tout ces monuments géologiques, on trouve de nombreuses traces de dinosaures et quelques petits trails nous permettent de les observer en toute tranquillité au milieu de la nature.

On trouve également le long d'un autre sentier, quelques fossiles d'os de dinosaures : une vertèbre par-ci, un fémur par-là. Heureusement que les panneaux sont là pour nous les indiquer car ce n'est pas toujours évident à discerner. On y voit également un tronc d'arbre fossilisé.

Pour finir on visite un "Dino Center" qui combine, des films 3D, un parcours avec des reconstitutions de dinosaures taille réelle, un musée,.. le tout avec un petit côté kitsch assumé ! Que voulez-vous c'était la journée repos !

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On poursuit notre tournée des parcs nationaux avec le "Capitol Reef National Park". C'est un petit parc et il fait bien avouer qu'après en avoir pris plein les yeux autour de Moab, on est tout d'abord un peu déçu mais on y a fait de jolies balades .

Nous effectuons une première petite rando pour aller voir le "Hickman Natural Bridge". On accède à cette belle arche par un sentier un peu raide mais dans un paysage de gros dômes de pierre jaune et pleins de reliefs sympas.

Après avoir récupéré la voiture, nous continuons la route le long du canyon jusqu'à l'ancien village de Fruita. Ici nous sommes en terres mormones (comme un peu partout dans l'Utah d'ailleurs). Ces derniers se sont installés dans les années 1910, ils ont travaillé la terre aride et ont réussi à développer la culture des arbres fruitiers, d'où le nom de ce hameau. La petite école (vraiment petite) est toute mignonne. D'une trentaine d'élève en 1910, ils ne sont plus qu'une dizaine cinquante ans après. Nous visitons également la maison de la famille Gifford, toute simple, on y ressent la sobriété de cette vie loin de tout dans leur "Red Rock Eden".

Ici quelques marmottes ont élu domicile. Au début on a cru que c'était la marmotte "Xing", mais en fait pas du tout, le signe "Xing" signifie "crossing" . On a réalisé cela envoyant un autre panneau "Deer Xing" et là, on a bien rit de notre erreur !

On emprunte également la Scenic Drive avant de faire une balade dans "Grand Wash". C'est un joli canyon très étroit et encadré de hautes falaises. Lorsqu'il pleut c'est un véritable torrent qui se forme, d’où le nom Grand Wash (ça nettoie tout). Les rochers sont creusés et percés d'une multitude de trous ce qui en fait un beau terrain de jeux.

Un peu plus loin, en direction de Torrey, nous nous arrêtons le long de falaises où on peut voir des pétroglyphes : ils sont plus grands et de forme plus "humanoïdes" que ce que nous avions déjà pu observer. Malheureusement, l'érosion a déjà fait sont œuvre et nombre des dessins gravés, que l'on apercevait encore il y a quelques années, ont aujourd'hui disparus.

Le soir on dort dans un super hôtel ambiance cow-boy/pionnier. Toute la déco est sur le thème : fer à cheval, roulottes, charrettes, posters de John Wayne, statues d'indiens et de chevaux, puma empaillé. On aurait même pu dormir dans des roulottes de pionnier mais vu le vent à décorner les bœufs on est bien content d'avoir opté pour notre petite chambre ! En plus le petit-déjeuner américain offert le matin est au top et on a même accès à la piscine et au jacuzzi !

Lorsqu'on repart (en direction de Bryce Canyon) on emprunte la "US12". C'est une route magnifique qui passe par des cols à 3000m (on touche même des névés), sinue entre les canyons et où les vues spectaculaire s'enchainent sur près de 60 km .

On s'arrête pour une halte pique-nique à Calf Creek Falls et on en profite pour faire une belle balade d'une dizaine de kilomètre A/R jusqu'à une haute et belle cascade.

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Quand on arrive à Bryce Canyon, surprise ... il neige ! Et oui le parc est situé à près de 2700m et même si ce n'est plus l'hiver, il neige encore assez régulièrement (et ça caille !).

Cela étant, et même si du coup il faut s'habiller un peu plus chaudement que d'habitude, ça ne gâte rien, au contraire ! Le paysage déjà magnifique est encore plus beau avec, en plus de la palette de couleur habituelle (rouge, orange, jaune, rose,...), quelques taches blanches là où la neige a tenu.

La vert des arbres, et notamment des pins, ajoute une touche de couleur supplémentaire. On se demande d'ailleurs parfois comment des arbres si grands arrivent à pousser tout au fond des canyons encaissés. A voir leur racines tourmentées, on voit que leur vie n'a pas été facile.

Niveau animaux, on a la chance de pouvoir voir, outre les chip-munks (petits écureuils omniprésents dans le parc), des chiens de prairie (espèce de marmotte), des aigles et des Pronghorn (espèce de chevreuil).

L'an dernier une partie du parc a été ravagée par un incendie et les stigmates sont toujours bien présentes. Même si les rangers expliquent que les incendies font partie du système de régénération "normal" de la forêt, ça reste quand même impressionnant. Niveau rando on a l'embarras du choix et nous nous arrêtons sur trois d'entre elles : Le Navajo Loop Trail, le Queen's Graden Trail, le Hat Shop Trail. Les balades sont toutes très sympa, pas compliquées et dans un paysage fabuleux. On sinue entre les hoodooes, ça monte, ça descends, c'est beau à droite, à gauche, tout partout... Parfois des trous ont été aménagés dans le rocher pour permettre au chemin de passer.

A l'extérieur du parc on se promène également sur le "Mossy Cave Trail", jusqu'à une grotte où la glace à l'abri du soleil persiste souvent jusqu'en juin. Il y a également une petite cascade située sur un canal en partie creusé par les mormons pour permettre d'irriguer la vallée.

Le dernier soir, avant de partir en direction de Zion, on fête l'anniversaire de Jules dans un petit resto cow-bow : 11 ans ! JOYEUX ANNIVERSAIRE !

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Aujourd'hui le départ est matinal pour rejoindre le parc de Zion. Sur la route, nous apercevons au détour d'un virage des bisons ! Arrêt obligatoire pour approcher cette bête mythique des Etats Unis.

Nous arrivons dans le parc par la route US 9 qui tournicote au milieu des falaises abrutes du parc.

Nous faisons un premier arrêt au "Canyon Overlook Trail". Pas facile de se garer, il nous faudra près de 40min (et deux demi-tours) pour trouver une place. Mais cela en valait vraiment la peine ! Cette petite rando passe le long de la falaise sur une chemin sécurisé (enfin partiellement sécurisé), il y a un peu de gaz mais belle surprise, nous voyons enfin des Big Horn Sheep (pas de gros male toutefois).

Nous nous dirigeons ensuite vers le Visitor Center pour poser la voiture. En effet, le parc (victime de son succès) a rendu obligatoire le déplacement en bus-navette, car avec plus de 5000 voitures qui s'engageaient certains jours sur la petite route menant aux fameux Narrows il y avait pas mal de problèmes. Vu la température de l'eau nous faisons une croix sur les Narrows, pour opter plutôt pour le "Emerauld Lake Trail". Et là, grosse déception ! C'est la cohue sur le chemin, on attend à chaque virage et lorsqu'on arrive au but, le soit-disant "lac d'émeraude" ressemble beaucoup plus à une petite flaque boueuse (devant laquelle malgré tout c'est le défilé photo) ! Heureusement la deuxième partie de la balade sur le "Grotto Trail" est beaucoup plus tranquille et offre de très belles vue sur la rivière et les falaises.

Nous ne pousserons pas plus la visite de ce parc car les autres randonnées proposées, même si elles ont l'air fantastiques, sont plus exigeantes (minimum 15 km, de niveau plus ardu et bien bien gazeuses).

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Pour couper un peu la route qui doit nous emmener à Death Valley dans la journée (6 heures de route quand même), nous nous arrêtons à un petit State Park : la "Valley of Fire".

Désertique, il nous fait un peu penser à certains paysages qu'on a vu du côté de Page avec ses roches rouges et blanches. On emprunte donc la Scenic Drive, le long de laquelle (comme d'habitude) on peut emprunter différents trails qui amènent voir un rocher en forme d'éléphant (?), des pétroglyphes, des "big horn"...

Mais l'attraction principale du parc, ce sont les "Waves of fire", des vagues de roches alternativement rouges et blanches. Très beau !

Enfin on termine (il fait vraiment une chaleur de plomb!) avec une petite rando pour admirer des troncs pétrifiés. Mais chut comme le précise la pancarte, il ne faut pas les déranger ! C'est vrai qu'au bout de 150 millions d'années....

Nous arrivons en fin de journée à un petit bled paumé du nom de "Death valley Junction". C'est vraiment l'archétype de la ville fantôme : reste uniquement en activité le motel et un café (à quelques miles de là) et tout autour les ruines d'une gare, d'une station service-garage et d'un petit théâtre. Le motel (centenaire) en lui-même est tout décrépi et dans le long couloir qui dessert les chambres on s'attend presque à voir un petit tricycle (comme dans Shining). Cet hôtel, l'Armagosa, et son théâtre ont vraiment une histoire atypique.

Armagosa Opera House

A l'origine (début 1900),on exploitait à Death Valley Junction (le nom du bled) une mine de Borax. La ville était le terminal d'une ligne de chemin de fer qui permettait le transport des hommes et du matériel. Les mineurs dormaient dans de simples tentes au milieu d'animaux venimeux (veuves noires, serpents, scorpions) ! La Pacific Coast Borax Compagny fit finalement construire, en 1923, un bâtiment de style colonial espagnol pour y loger les mineurs (dans des dortoirs), un restaurant, un hôtel de 23 chambres, un petit magasin, une salle de théâtre pour diverses cérémonies (mariage, fêtes de Noël, projection de film...) et un bordel (pour récuperer la paye des mineurs). Au plus fort, cette petite bourgade comptait 350 personnes. Début des 50's le train est démantelé, l'activité de la mine est arrêtée : le complexe tombe en ruine.

En 1967, une certaine Martha Becket, tombée en panne dans la Vallée de la Mort débarque dans le village (ce qu'il en reste) pour y faire réparer son pneu. Pour patienter elle fait le tour de la bourgade et découvre le théâtre (elle dira plus tard que celui-ci l'a littéralement appelé...). Martha est une artiste qui rêve depuis toujours d'avoir son propre théâtre : ni une ni deux elle convainc son mari de tout laisser derrière eux pour venir vivre ici. Elle loue l’endroit pour 45 dollar le mois et commence à faire les réparations qui s'imposent (17 ans que personne n'y avait mis les pieds). Plus tard, elle commence à donner des représentations, mais très peu de spectateurs y assistent (avec une quinzaine de personnes dans le bled...) Alors elle décide de prendre les pinceaux et de peindre des spectateurs sur les murs afin d'être sûre d'avoir tout le temps une audience satisfaisante. Elle repeint également le plafond avec des anges et à la façon d'une coupole. Six années de boulot pour tout terminer ! Elle joue près de trois représentations par semaine (même si il n'y a aucun spectateur) pour lesquelles elle prépare tout elle-même : les textes, la musique, les décors, les costumes...

Par hasard un jour, une équipe du National Geographic venue réaliser un papier sur la Vallée de la Mort, entre dans le théâtre où Martha est justement entrain de jouer. Ils sont tellement étonnés qui lui consacreront un article, le Times suit... La renommée arrive enfin ! Elle jouera ici jusqu'à la fin de sa vie, montant sur scène jusqu'à ses 87 ans. Elle est décédé en 2017, et on répandra ses cendres au gré du vent du désert qu'elle aimait tant. On vous l'a faite courte mais on pourrait encore en dire sur cette femme indépendante et très têtue, qui a réalisé son rêve au milieu de nulle part !

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Comme toujours aux US on est pas avare de superlatifs, la Vallée de la Mort est "the driest, the lowest, the hotest" comprendre le plus sec, le plus bas , le plus chaud ! Et effectivement même si on est loin des la chaleur étouffante du brasier estival (record à 57°C !), en se début de printemps il y fait quand même presque 40°C avec un vent chaud et un soleil de plomb. On y passe une belle journée alternant balades (pas trop longues vu la chaleur), points de vue et clim dans la voiture.

Zabrisky Point

Il s'agit d'un point de vue très connu. Jacques disait que quand il y était venu rien n'était aménagé, mais aujourd'hui un chemin de béton permet d'accéder au petit sommet et de profiter, sans effort, de cette jolie vue !

Golden Canyon

Premier essai de petite randonnée pour déambuler sur cette terre aride. On y croisera quelques lézards tout blancs (technique d'adaptation aux conditions extrême ?), mais Jacques finira tout seul cette randonnée jusqu'au point de vue de Red Cathedral. Les garçons et moi-même avons abandonné au bout de 1 km et sommes retournés à la voiture.

Bad Water

Au sud du parc ce trouve un endroit appeler 'Bad water'. Il s'agit du point le plus bas de l'Amérique du Nord : on est à 85 mètres sous le niveau de la mer. On peut marcher sur un immense lit de sel laissé par un ancien lac, présent il y a quelques milliers d'année. Du coup, forts de notre expérience au Salar d'Uyuni en Bolivie, on apprend aux enfants à jouer avec les perspectives et cela donne des photos rigolotes.

Artist Scenic Drive

C'est une petite piste à sens unique qui permet, d'admirer des roches qui, étant composées de métaux (fer, manganèse,...) prennent des couleurs fantastiques : du rouge au vert en passant par le violet et le bleu. Désolé, les photos ne rendent pas honneur au spectacle !

Mesquite Dunes

Nous rejoignons ensuite le nord du parc pour aller voir les Mesquite Flat Sand Dunes et jouer un peu dans le sable, malgré le soleil très vite assommant.

Mosaic Canyon

Petite balade dans un canyon très étroit (ouf un peu de vent et d'ombre!) pour admirer ses parois de marbres toutes lisses .

Borax Mine

Comme évoqué lors de l'étape précédente, il y avait au début des années 1900 des mines de Borax dans la Vallée de la Mort. Abandonnées depuis longtemps, un arrêt permet de voir ce qu'il reste des installations qui raffinaient, sur place, ce minerai servant à la fabrication de pesticide, d'anti fongique ou de produit d'entretien pour la maison. Les conditions de travail devaient vraiment être éreintantes !

Dantes View

"Last but not least", le point de vue appelé 'Dante' ! Pour y accéder ça grimpe sec puisqu'il se situe à une altitude de 1600 mètres. Même si les températures deviennent beaucoup plus supportables en montant, on est bien content d'y accéder tranquillement par la route. La vue panoramique sur toute la Vallée de la Mort est vraiment superbe !

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Voilà le voyage touche à sa fin... Avant de décoller il nous reste deux jours à passer dans l'empire du vice et de l'extravagance : Las Vegas ! On déroge à la règle : ce qui se passe à Vegas ne reste pas à Vegas.

Finalement, offre de dernière minute, on dort dans un des grands casinos du Strip : le Circus Circus. Il a perdu un peu de ses paillettes d’antan, les peintures sont un peu défraichies mais la chambre est confortable et tout est prévu pour les enfants avec une partie du casino qui leur est dédiée : Midway.

Ici on change des dollars contre des crédits sur une carte puis, avec cette dernière on peut se payer différents jeux (jeux d'adresse, de chance, arcade, vidéo, 3D,...) et ainsi gagner des Tickets. Quand on a suffisamment de Tickets on peut les échanger aux magasin contre des lots. Les enfants s'en donnent à cœur joie avec une nette préférence pour une espèce de bowling.

On assiste également sur la scène de Cirque en plein cœur du Casino à différentes représentations : clowns, trapézistes, jongleurs, acrobates,... C'est pas du haut niveau mais c'est quand même sympa et les artistes sont vraiment à cinq mètres de nous.

MnM's shop

En passant sur le strip on s'arrête devant une immeuble complet dédié aux MnM's, arrêt obligatoire ! Sur quatre niveaux on trouve tous les produits dérivés MnM's du T-shirt aux mugs en passant par la robe de chambre, la valise,... Mais surtout on y trouve toutes les couleurs (un véritable arc-en-ciel) et tous les types de MnM's : au miel, aux amandes, au beurre de cacahouète, à la menthe, aux caramels...

Pinball Museum

On visite également le Musée du Flipper, un immense espace où sont réunis plus de 200 flippers ainsi que de nombreux jeux d'arcade datant pour les plus anciens des années 50's. On peut les regarder, et même voir de quoi ils sont faits, mais surtout on peut y jouer ! On retrouve certains flippers phares des années 90 : la famille Adams, Indiana Jones,...

Le strip

On se fait également le long du Strip la tournée des casinos soit plus de 15 kilomètres à travers les rues et les buildings. Chacun y va de sa déco et de son ambiance, du rigolo au kitsch, il y en a pour tous les goûts. Par contre, une fois passé l’accueil, les magasins et les décors, dès qu'on entre dans la partie casino proprement dit, ils se ressemblent tous.

Le Bellagio

Le Paris Paris

Le Venetian

Le Caesars Palace

Le Cosmopolitan (spécial Girly)

Le Luxor

Le New York New York

Bon il en restait encore pleins d'autres à visiter mais au bout d'un moment on commençait à saturer. Si on devait en retenir un, ce serait sans doute le Bellagio : très "classe", lumineux et aéré, c'est notre préféré.

Adventure Dome

Et pour finir en beauté, nous passons un après-midi dans le petit parc d'attraction du Circus Circus : The Adventure Dome. C'est en gros comme une fête foraine avec quelques manèges à sensation, des autos-tamponneuses, des roller-coasters, un laser-game,...

On a hésité à se remarier mais finalement on a simplement tenté notre chance au casino (sans excès bien-sûr) en espérant gagner le jackpot. Bilan après deux heures de roulette et demachines à sous : 5 dollars de gain ! Bon c'est pas avec ça qu'on va pouvoir prolonger notre fantastique aventure et nos sept mois de voyage ! Tant pis, on prendra l'avion demain...