Notre arrivée à Bagan après un voyage en minibus sans histoire de 7h pour effectuer 170 kms n’a pas été sans émotion. Nous étions bien dans la ville choisie mais par erreur j’avais réservé un hôtel situé à plus de 200 kms d’ici. Evidemment, personne ne connaissait ni cette adresse ni cet hôtel. Après pas mal de contacts téléphoniques nous avons pu annuler la réservation. Mais ce n’en était pas fini avec les ennuis…Au moment de décharger nos bagages, nous nous sommes aperçus que nous n’avions plus d’appareil photo !!! Appel téléphonique à l’hôtel à Mandalay, rien. Appel à la compagnie de bus par le personnel charmant de la Guest House…Tout souriant le jeune homme me dit « yes, he have !!! ». Traduction « oui, il l’a ». Explosion de joie de notre part. Le personnel de nettoyage l’avait retrouvé et mis de côté !!! Super. Une heure après nous partions le récupérer avec le patron de notre hébergement. Ce n’était pas fin avec les em…ments. Je recevais sur mon PC une alerte au piratage de nos comptes bancaires. Une grosse montée d’adrénaline. Heureusement nous n’avons communiqué ni identifiant, ni code car il s’agissait d’une tentative d’arnaque. Problème résolu avec l’aide de notre fils Ugo, du téléphone via SMS ! Mais cela ne s’arrête pas là…Ayant loué un scooter électrique pour visiter les temples, je pars essayer l’engin…en revenant à la GH, une moto me percute par l’arrière et me projette à terre. Les personnes présentes sur le bord de la route se précipitent pour me porter secours. Le tibia n’est pas fracturé mais j’ai un énorme hématome au genou, au mollet et sur le devant de la jambe. J’ai eu de la chance et la jeune femme qui conduisait la moto aussi car nos têtes n’ont pas rencontré d’obstacles. Poches de glaces pendant une bonne partie de la journée. Mais vous n’allez pas le croire…Alors que mon infirmière particulière s’occupait de ma jambe, la chaise en plastique a cédé (est-ce la vétusté du matériel ou mon poids respectable, nul ne le saura jamais !) et je me suis écroulé en me cognant le derrière de la tête sur le mur !!! Une journée à rester couché ! Cela ne nous a pas découragé et en fin de journée, en vélo cette fois, nous sommes partis visiter les temples…et sommes revenus à la nuit…à la lueur de nos lampes frontales ! Pas très prudent tout cela…sales gamins de 66 balais !!! Certaines personnes qui nous suivent depuis quelques années s’étaient étonnées que nous qualifiions « d’apprentis voyageurs ». Elles comprendront maintenant que ce n’était pas par fausse modestie ou coquetterie !!! Lors de nos deux précédents voyages, nous n’avions connu la moindre petite misère mais à part cela comme le dit Madame La Marquise « tout va très bien, tout va très bien !!! ».
Bagan est située au sud-ouest de Mandalay, sur les rives de l’Irrawaddy aussi appelé Ayeyarwady, long et majestueux fleuve de 2170 kms qui prend sa source dans montagnes du nord de la Birmanie à la limite du Tibet pour se jeter dans la Mer d’Adaman. La ville de Bagan est composée de deux villes « Vieux Bagan » et « New Bagan » ville créée de toutes pièces par le pouvoir politique en 1990 après avoir expulsé un campement de plusieurs milliers personnes installées dans l’enceinte du Vieux Bagan. Le nouveau Bagan accueille de nombreux hôtel. C’est l’activité principale de cette ville sans intérêt ni charme. Le vieux Bagan est une ville fortifiée où est située la quasi-totalité des monuments les plus importants. Située à égale distance des deux Bagan (3kms), la petite ville de Nyaung U centralise, les services, l’activité sociale et économique…une vraie ville. Jusque l’année 1287 date de l’envahissement mongol, les rois de Bagan firent édifier plus de 4000 temples en brique et en stuc. Ce sont ces vestiges qui ont résisté aux pillages, à l’érosion mais aussi aux divers séismes dont un violent en 1975 et un de moindre importance en août 2016. Rien de plus agréable que d’utiliser un vélo pour partir à la découverte de tous ces édifices disséminés dans une nature. Les visiteurs étrangers sont nombreux mais les Birmans fréquentent ces lieux avec ferveurs un en grand nombre. Les moments de la journée les plus propices à la visite se situent le soir, pour le coucher du soleil et le matin à l’inverse pour le lever du soleil. La luminosité donne une dimension particulière à tous ces édifices. Cette abondance de temples, pagodes et stupas n’est pas sans rappeler, toutes proportions gardées, le site d’Angkor au Cambodge.
Nous avons eu l’occasion en taxi collectif de nous rendre au Temple de Popa situé à 55 kms de Bagan. Bien entendu, c’est le jeu, le chauffeur nous a arrêté dans une sorte de ferme où l’on transforme le jus de palmier en divers produits : bonbons, sucre, boisson, alcool…pas inintéressant mais un peu folklorique quand même !!! Que dire du temple de Popa perché sur un éperon rocheux assez spectaculaire ? Tout d’abord, il faut aborder pieds nus un nombre de marches important pendant 25 minutes pour accéder au temple ni plus ni moins spectaculaire qu’un autre. C’est toutefois un lieu très prisé des Birmans qui viennent en masse le visiter et y prier. Etant donné le nombre de stands vendant souvenirs, babioles, nourritures de toutes sortes, c’est aussi une bonne affaire économique !!!
Nos balades en vélo à travers la campagne sous une chaleur torride (nous prenions «3 à 4 douches par jour et consommions environ 6 à 7 litres d’eau à nous deux par jour) nous ont aussi permis de découvrir la vie professionnelle des ouvriers et ouvriers des travaux publics. La construction de la route se fait par tronçons de 50 à 100 mètres sur la moitié de la voie. Il n’y a ni barrières de chantier ni feux alternatifs pour réguler la circulation. L’encaissement se fait à la main à partir de pierres de différents calibres. Pendant ce temps, du goudron est chauffé dans des bidons en fer de 250 litres posés sur un feu de bois. Quand il est chaud, il est transporté à l’aide d’un manche de bois traversant le bidon. Puis, les ouvriers se servent d’une sorte d’arrosoir pour étaler le liquide en fusion. Bien sûr, il n’est pas question ici de vêtements de travail, de protections, de chaussures de chantier, tout s’exécute en tongs !!! D’un autre âge…