Carnet de voyage

Toulouse au fil des saisons

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Liée à la "Ville rose" par mes racines familiales, je viens à Toulouse chaque année. On croit connaître les lieux, mais chaque fois, on découvre des détails et des ambiances différentes.
Février 2017
7 jours
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En hiver, comme au printemps voici une invitation à déambuler au bord de la Garonne, sur les quais, les ponts ou les passerelles, pour admirer de nombreux lieux panoramiques.

Par le pont Saint Pierre, nous accédons au Dôme de la Grave qui est rattaché à l'hôpital de la Grave.

Le Pont Neuf, qui n'est autre que le plus vieux pont de Toulouse est intéressant avec ses fameux dégueuloirs

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Au hasard des rues, on ne se lasse pas de regarder ces magnifiques façades alternant harmonieusement la brique et la pierre.

"Ville rose à l'aube, ville mauve au soleil, ville rouge au crépuscule"... Toulouse mélange ses couleurs et ses époques !

Des balcons ouvragés 

La brique, seul matériau fourni en abondance par la plaine alluviale de la Garonne, a longtemps dominé dans les constructions toulousaines et fait aujourd'hui le charme de cette ville.

 Une diversité architecturale impressionnante 
Une richesse de sculptures 
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De nombreux hôtels particuliers cossus reflètent le statut social de leurs propriétaires, souvent des capitouls ou autres notables de la ville.

Hôtel du Vieux Raisin, hôtel Dahus ou hôtel d'Astorg 

L'hôtel Dahus a été bâti au XV siècle pour le capitoul Pierre Dahus. La tour Tournoer qui date de 1532, doit son nom au président du Parlement, Paul Tournoer, qui la fit ériger.

Sur celle-ci, une devise en latin est gravée dans la pierre : « Sois pour moi, Seigneur, une tour de courage face à l'ennemi ».

Hôtel d'Assézat

L'hôtel d'Assézat est incontestablement le plus bel hôtel de Toulouse, il fut érigé par le plus grand architecte toulousain de la Renaissance, pour le capitoul Assézat, négociant enrichi dans le commerce du pastel

Le Lauragais, triangle compris entre Toulouse, Albi et Carcassonne, connut une grande prospérité grâce au commerce du pastel. Au XVI e siècle le bleu était devenu un produit de luxe.

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Sur cette place de 2 ha s'élève le Capitole, haut lieu historique abritant l'hôtel de ville de Toulouse et le célèbre théâtre. La façade de 128 m est agrémentée de statues et de colonnes qui symbolisent les Capitouls, ces magistrats dont les blasons ornent les balcons.

la place et la Croix occitane

Arrêtons nous devant la croix occitane. Si les 12 boules de cette croix symbolisaient à l’origine les 12 Apôtres, Raymond Moretti les a remplacées de manière originale par les 12 signes astrologiques. L’ensemble est réalisé en bronze (20 tonnes) .

Pour connaître l’altitude de la ville rose par rapport à la mer, un repère de nivellement prouve qu'à cet endroit nous culminons à 143,50 mètres au-dessus du niveau de la mer !

la cour intérieure 

C'est dans cette cour intérieure qu'eut lieu la fameuse exécution en 1632, du duc de Montmorency, gouverneur du Languedoc entré en rébellion contre le pouvoir de Louis XIII.

Empruntons l'escalier majestueux, dont la décoration des murs et plafond ne manque pas d'attirer notre attention.

Nous arrivons dans le salon Paul Gervais décoré d'allégories sur le thème de l'amour (l'amour à 20 ans, 40 ans et 60 ans), au plafond, l'Amour encore avec Eros entouré de quatre nymphes incarnant la Grâce, la Pureté, l'Innocence et la Fidélité.

Nous empruntons la salle Henry Martin et ses magnifiques toiles impressionnistes représentant les bords de la Garonne, les quatre saisons ou encore "les rêveurs".

La salle des Illustres, grandiose, telle une immense galerie, accueille les réceptions et sert de salle de mariage. Elle offre une quinzaine de tableaux, douze bustes, des statues, des fresques au plafond... bref un projet impulsé par Jean-Paul Laurens soutenu par deux maîtres d’œuvres Pierre-Joseph Esquié et Paul Pujol

La salle des Illustres avec 62,20m x 8,40m x 9,68m de haut, comparée à la galerie des glaces de Versailles de 73m x 10m x 13m de haut, est une merveille où s'unissent les œuvres d'artistes les plus divers !

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Lorsqu’on emprunte la rue du Taur, on n’imagine pas d’emblée, la noirceur de l’histoire qui a valu à cette rue d’être baptisée ainsi. C'est là que Saint Saturnin, 1er évêque de Toulouse, finit en martyr.

En 250, accusé d’être à la source du silence des oracles romains du Capitole historique, Saint Saturnin refuse de sacrifier un taureau en l’honneur de l’Empereur. Il sera alors traîné depuis Esquirol à travers la rue St Rome, attaché par les pieds à un taureau furieux.

Bien des années après, l'église Notre-Dame du Taur (Taur signifiant «taureau» en occitan) est érigée, recueillant les reliques de Saint Saturnin (celles-ci étaient profondément ensevelies par deux saintes)

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Suite à l’afflux de pèlerins les siècles suivants, les reliques furent déplacées en 402 dans une Basilique fraîchement construite au bout de la rue, l'ancienne Basilique St Sernin (dérivation occitane de Saturnin)…Faisant place à celle-ci, l'actuelle construction est commencée en 1080.

Toute l'architecture et l'histoire de cet édifice répondent à la préoccupation médiévale : " comment accéder au Paradis ?". Les pèlerinages et le culte des reliques, étaient un moyen d'expier des fautes parfois lourdes !!

Les stalles du chœur, l'autel majeur et le magnifique tombeau de Saint Saturnin 

Église de pèlerinage, la basilique comporte une ensemble exceptionnel de cinq nefs, dominées par des tribunes monumentales. Le déambulatoire, autour du tombeau de Saint Saturnin présente les précieuses reliques de Saints, et permettait la circulation des pèlerins, sans perturber les offices des chanoines.

A l'extérieur on retiendra le superbe clocher octogonal, à l'intérieur le mobilier exceptionnel, les peintures murales ou encore les bas reliefs en marbre, mais surtout un bel équilibre architectural !!

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Fondé par l’Ordre des dominicains, le couvent des Jacobins est un joyau de l’art médiéval.

Dans l'église reposent les reliques de Saint-Thomas d’Aquin. Nous sommes émerveillés par la double nef, les magnifiques vitraux, et cette surprenante voûte en forme de palmier.

Le cloître, lieu central du couvent symbolisant le jardin d'Eden, dessert l’ancien réfectoire, la salle capitulaire et la chapelle Saint Antonin, dont les décors peints, magnifiquement restaurés, ressemblent à une véritable bande dessinée !!

Au cœur du Couvent des Jacobins, siège la plus ancienne université de France après la Sorbonne.

"la parole est une arme qui conduit parfois au bûcher ! Entre les inquisiteurs et les hérétiques, il faut choisir son camp et défendre ses idées".

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L’Hôtel Dieu Saint-Jacques bénéficie de deux musées aux collections complémentaires: le Musée d’Histoire de la Médecine, ouvert en 1996 et le musée des Instruments de Médecine, ouvert en 2005.

Ainsi plus de 2000 objets hospitaliers et d’instruments représentant une douzaine de spécialités médicales et chirurgicales, résume de façon attractive un demi-siècle d’évolution de l’instrumentation médicale.

Nous y découvrons des appareils de stérilisation, de mesure du pouls, de lavements, des microscopes, des seringues, ou encore des instruments qui n’ont plus leur équivalent aujourd’hui tels que la machine de Wimshurst, la clef de Garengeot, le thermocautère, le pulvérisateur de Lucas-Championnière...

Visité il y a des années, ce musée me laisse un souvenir ambivalent entre cette partie historique très intéressante et cette exposition temporaire insoutenable qui m'avait choquée: il s'agissait de photos de femmes ayant subi une ablation du sein, suite à un cancer !!!

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Le couvent des Augustins devenu musée, accueille de nombreuses œuvres d'art, des sculptures gothiques ou romanes, des peintures religieuses.

A l'étage dans le salon Rouge, le mode de présentation des œuvres peut surprendre: une verrière zénithale, le beau rouge pompéien des cimaises, la laque noire des lambris et surtout l'accrochage des cadres en hauteur sur plusieurs rangs en font une galerie étonnante !

Le cloître aux 176 colonnes jumelées en marbre, surmontées de chapiteaux sculptés reste une merveille de l'art gothique

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La cathédrale apparait curieusement disparate, en fait sa construction s'est étalée du XIème au XVIIème siècle !! A l'intérieur, la nef et le chœur ne sont pas dans le même axe, ce sont des raccordements de fortune, une succession de projets jamais menés à leur terme !!

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Continuons plus au sud et nous voici sur les allées Jules Guesde. Récemment encore, vous y auriez vu plusieurs voies de circulation, et de nombreuses places de stationnement. La politique de la ville en a décidé autrement, privilégiant les piétons, vélos et transports en commun !!

Le Palais de justice est constitué d'un ensemble de bâtiments construits entre 1492 (Place du Salin) et 2008 (côté allées Jules Guesde). Une belle continuité entre ancien et moderne, que j'ai pu retrouver également à l'intérieur, en poussant la curiosité d'entrer dans le nouveau bâtiment.

Le palais de justice de Toulouse regroupe au sein de ses différents bâtiments le tribunal de grande instance (TGI) de Toulouse, la cour d'assises de la Haute-Garonne, la cour d'appel de Toulouse, le tribunal pour enfants de Toulouse.

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Le Muséum d'histoire naturelle de Toulouse abrite une collection de plus de deux millions et demi de pièces sur une superficie d'environ 6 000 m².

Il est le deuxième plus grand de France après le musée national d'histoire naturelle de Paris..

Après 10 années de fermeture, le muséum rouvre ses portes en janvier 2008, l'occasion pour nous de parcourir les trois étages d'exposition.

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Il est bien agréable de flâner, à l'écart de l'effervescence du centre ville, dans ce jardin public de 7 ha 😀. Mais penchons nous sur son histoire:

Un premier jardin des plantes est créé en 1730 par la Société des sciences, aux abords de Saint-Sernin, mais la qualité du sol ne donne pas satisfaction. En 1794, Philippe Picot de Lapeyrouse, naturaliste, décide de créer le jardin actuel, à l’emplacement du couvent des Carmes déchaussés.

Fort d'une collection de 1 300 espèces, locales ou en acclimatation, ce grand Jardin Botanique est aussi le lieu où les plus démunis pouvaient recueillir des plantes médicinales.

Aujourd'hui, ce que vous voyez à travers ces photos, ce sont des statues de bronze ou de marbre, des massifs fleuris, un petit cours d'eau tranquille, mais ce qu'il faut imaginer, ce sont les touristes allongés sur les pelouses, les enfants sur les aires de jeux, le petit train, le manège et les stands de barbe à papa !!

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Magnifique même en hiver, il suffit de faire trois pas de plus pour se retrouver dans le jardin Royal.

Créé en 1754 par Louis de Mondran, le jardin Royal fait partie des jardins remarquables de France. Il est composé de nombreuses essences d'arbres comme le ginkgo biloba, le micocoulier, des cèdres du Liban, le tulipier de Virginie, l’oranger des Osages, les magnolias.

Au bord d'un plan d'eau, ce havre de verdure est agrémenté de nombreuses statues dont celle en l’honneur de Saint-Exupéry et du Petit Prince.

Nous empruntons la passerelle à quelques pas et nous voici au jardin du Grand-Rond.

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Imaginez un énorme rond-point reconnaissable sur tous les plans de Toulouse, au centre duquel se niche ce magnifique bassin fleuri. Vous oubliez alors les voitures et plongez dans un cadre reposant !

Ce rond-point est tellement vaste (4 hectares) qu'il est transformé en jardin à l'anglaise au XIXe siècle


Le bassin en fleurs 
Et le kiosque à musique
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Suite à de nombreux actes de vandalisme, la ville de Toulouse a remplacé la plupart de ses statues dans les lieux publics par des copies, et mis à l’abri les originaux…

Place Jeanne d'Arc, une statue équestre nous rappelle cette page de l'histoire de France, et près du parvis de St Etienne ce buste d'évêque, confirme le statut de cathédrale de l'église.

Au Grand Rond, nous restons en admiration devant le réalisme de ces deux statues:

"La chienne protégeant ses chiots", et en vis-à-vis "La louve ayant volé un des chiots affolé ", deux statues de Pierre Louis Rouillard.

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Revenons à l'époque de l'argentique, ces photos datent en effet de Noël 2001 !! L'hiver était particulièrement froid et le spectacle de ces fontaines et du jet d'eau du Grand rond pris dans la glace était tout simplement magique.

Je me souviens de la traversée du Pont Neuf. Avec le vent de face, nous peinions pour avancer, et même avec mon manteau de fourrure, j'étais transie par ce froid glacial !!

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Toulouse by night à l'approche de Noël, c'est aussi cela le charme des grandes villes !

Pas besoin de croire encore au Père Noël, pour apprécier cette ambiance de fêtes et ces décors de rues.

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Pour quelqu'un comme moi, qui ne suis pas gourmande, pourquoi s'arrêter devant les vitrines du chocolatier Pillon ou autres confiseurs ? Tout simplement pour le plaisir des yeux 😀

Rapportée par des soldats français à l'issue des guerres napoléoniennes d'Italie, la

violette fit la fortune des fleuristes, des parfumeurs et des confiseurs !!


A Noël comme à Pâques, je ne manque pas mon lèche vitrine rituel devant l'atelier Pillon. De fabrication artisanale, j'y ai découvert la sculpture de Claude Nougaro ou celle d'un indien grandeur nature, toutes en chocolat, et les traditionnels sapins, Père Noël, ou ces animaux de Pâques décorés à la main.

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A deux pas de l'appartement, vers le quartier des demoiselles, nous empruntons les voies sur berge du canal du Midi. A vélo, en deux tours de roues, nous voici complètement dépaysés et nous pouvons profiter de ce coin de verdure

Belle palette de bleus et de verts pour cette promenade au bord de l'eau, en cet début de printemps !!

Pierre-Paul Riquet a su convaincre Louis XIV, de creuser un canal de jonction entre les deux mers: la Méditerranée et l'océan Atlantique.

En 1681, après 15 ans de travaux titanesques, le Canal du Midi est ainsi inauguré, reliant la ville de Sète à Toulouse. Depuis 1996, il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial par l’Unesco.

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Ainsi s'achève le récit de cette ville, chère à ma famille.

Nous quittons l'appartement, avec dans la cage d'escalier le blason familial, une pensée pour mes ancêtres qui y vécurent sur plusieurs générations.