Vietnam, motos, nems et paysages

Avec mon acolyte Thomas 2 et nos montures Christiane et Martine
Décembre 2018
53 jours
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L'année fêtée et le corps reposé, nous partons pour 3 jours de randonnées et séjours chez l'habitant dans la région de Sapa, à l'extrême Nord Ouest. La météo est à la hauteur des prévisions, malheureusement.

Malgré le brouillard, on distingue des animaux et des végétaux

C'est ici que j'ai perdu ma naïveté de touriste à jamais. En partant de la ville pour la randonnée, des dames souriantes commencent à nous accompagner, portant des hottes au contenu mystérieux. Je leur demande ce que c'est mais elles ne répondent pas, je me dis que c'est donc personnel. Nous rions, glissons dans la boue et discutons succinctement durant la marche.

Arrivé au village, je découvre le pot aux roses. Les rires lors de nos glissades n'étaient sûrement pas forcés, mais l'ensemble paraît moins authentique quand on se retrouve entouré de toutes ces dames nous demandant d'acheter leurs bracelets et sacs "faits main". Leur insistance me fait finalement craquer et je m'en sors avec un bracelet en tissu. Je suis juste déçu, et me sens bête d'avoir cru bêtement que leur gentillesse était simplement une ouverture aux autres, gratuite.

Un village riche en activités : des buffles, chiens et pizzas 

Nous arrivons au premier homestay où nous devons participer à l'élaboration du dîner (ou souper pour les belges). Nous avons donc eu l'honneur de préparer les nems (en fait juste de garnir et rouler des feuilles de riz, le reste est fait par les hôtes). C'était les meilleurs du monde, surtout ceux que j'ai roulé. Pour aider à la digestion et à la fraicheur de la nuit, nous dégustons un bol de Happy Water (de l'alcool de riz maison, doux comme un agneau).

Deuxième jour et un brouillard un peu plus léger. Le temps de se préparer nous voyons des dames en hotte s'accumuler doucement devant notre logement. Nous savons cette fois ce qu'il en est et sommes moins naïf. Elles le savent d'ailleurs et demandent subtilement si on a prévu d'acheter à la fin. Après une réponse négative, elles disparaissent discrètement.

Après la randonnée, nous nous égarons dans le village, ses rizières et chemins sur les flancs de la montagne. Sans riz près à être récolté ou soleil pour irradier les reliefs, les scènes sont déjà magnifiques. Olala.

Vient enfin le seul moment qui compte dans la vie : le diner. Nous partageons une fondue (hot pot) avec les autres résidents du jour. Celle-ci est arrosée de beaucoup de happy water, que nous emportons dehors, tous assis autour du feu.

Il sera question d'une grande retrouvaille à l'Oktoberfest de Munich (dans le tas il y a des Allemands, des Sud Africains, des Canadiens, un Colombien et des Français). Si vous ne voyez pas de carnet sur cet événement d'ici un an, c'est que les idées alcoolisées, si bonnes soient-elles, ne se concrétisent pas toujours. Mais ne perdez pas espoir, vous allez l'ouvrir ce bar avec des chèvres en guise de serveurs.

Hot pots (à manger à gauche, à regarder à droite) 

ENFIN! Me voilà malade comme un chien. Les mauvaises langues diront que c'est le happy water, mais il ne s'appelle pas vomi water que je sache.

Nous avions quitté la ville dans le brouillard, les rues inondées, et la retrouvons ensoleillée et pleine de vie. Bravo le soleil! C'est le weekend, la place principale est occupée par les plus jeunes qui jouent au foot. C'est un chaos organisé et la traversée se fait aussi sereinement qu'en traversant les rues d’Hanoï, en se disant qu'à priori on ne va rien se prendre dans la tête. Nous attendons sagement notre bus de nuit pour Hanoï, en compagnie de Chaton 1 et Chaton 2.

Toujours et encore malade, nous repoussons le départ d'un jour puis deux. On a jamais été autant dans les starting blocks!

Ça y est, je ne vais pas mieux mais il est temps de partir! Nous enfourchons nos brêles (Christiane et Martine, pour les intimes) pour Cat Ba, île au Sud de la baie d'Halong. C'est avec la pluie, main dans la main, que nous ferons ce premier trajet. Nous avons désormais 6 semaines pour rallier Ho Chi Minh City (Saigon).

Une évidence à l'arrivée : il y a mieux qu'un jean niveau étanchéité.

L'objet de nos convoitises : le poncho. Mention spéciale tendance pour celui-ci 

Premier arrêt en moto, nous arrivons dans une chambre humide avec du linge humide, pour essayer d'y faire sécher le notre. Ça s'annonce mal barré mais on essaie quand même, sans succès.

L'attraction principale du coin, c'est bien sûr de s'approcher de la baie d'Halong. Nous partons en bateau pour la journée, voir toutes ces falaises de plus près. C'est joli mais on aura le brouillard à la place de l'eau turquoise, une incompréhension sur notre commande sûrement.

Ces gens pensaient avoir le bon spot sur les transats mais ils se sont fait rincer comme des rats morts par la pluie et le vent 

Nous avons passé deux jours à côté de cette ville. Le temps incertain est resté avec nous et on a pu profiter des attractions locales.

Le premier jour nous sommes allé à Tam Coc, observer l'ingéniosité locale qui consiste à assembler des planches pour en faire des engins flottants. Habile.

Trouvez CharLee 
Je ne connais même pas cette personne mais c'était joli 
Thomas & Thomas, Christiane & Martine 

Direction ensuite Hang Mua, où des temples ont été érigés sur la montagne. Ça aurait été plus simple de les mettre dans la plaine pour tout le monde mais c'est ainsi. Pas génial pour l'accès handicapés non plus.

Hang mua, grimpette et chaise en bois 

Pour la deuxième journée, nous décidons de nous laisser bercer par une balade en barque sur l'eau, au gré de différentes caves. Nous avons quand même été obligés de bouger nos têtes pour éviter des rochers, c'était terriblement éreintant.

Ambiance mystique 
Vus le flou et mon visage, imaginez la vitesse incroyable 
Le moment le plus impressionnant : quand on est miniaturisé et qu'on passe à travers la statue de poisson 


 Interlude lampadaire

Le temps de manger 3 nouilles et un nem et nous voilà au milieu de l'après-midi! Nous partons en excursion pour Bai Dinh Pagoda au pas de course. Navette électrique et marche rapide sont au programme, car la nuit va finir par tomber. L'endroit est magnifique et les monuments sont très joliment éclairés, en attestent ces photos prises avant qu'ils le soient.

Près de 500km en deux jours, il n'en faut pas plus pour arrêter de sentir ses fesses et ses jambes! On voit enfin le soleil, de belles routes de montagnes et des supers paysages. Nous avons seulement manqué de perdre la vie 4 ou 5 fois, lorsqu'un poids lourd ou un bus décide de dépasser face à nous alors qu'il n'y a pas de place pour notre moto à part dans le bas côté...

Nous étions en partie sur un itinéraire peu touristique où nous étions rapidement l'attraction des villages que nous passions. C'est une bonne occasion de se dégourdir les bras en faisant coucou aux enfants sur le bord de la route...

La recette du bonheur : de l'huile et de l'essence 
Découverte du soleil, il existe bien! 
Escale en Farmstay au bord d'un lac. Au programme : trop à manger 
Dab, bike and sun 

Journée promenade dans les alentours de Phong Nha, dans les montagnes.

Plus de nourriture, plus d'huile, plus de fun! 


Des rochers sauvages dans l'énorme Paradise Cave


Le jardin botanique, une jungle avec des zones de nage gigantesques 


Grosse étape moto de 230km. Tout se déroulait bien jusqu'à Serge... Désolé de t'avoir rencontré ainsi, de t'avoir abandonné. J'ai vérifié de loin, tu n'agonisais pas, tout a été rapide et franc entre nous. En hommage j'ai essayé de raconter ta vie, ce qui a pu te pousser à passer à l'acte ainsi.


Je souris mais je suis intérieurement encore sous le choc 

On a quand même traversé de belles routes avec des vues panoramiques plutôt sympathiques.

"L'Asie du Sud Est, c'est chaud et ensoleillé." "Oh le Vietnam, oubliez pas votre crème solaire." "Mangez cinq fruits et légumes par jour."

Je n'aurais dû croire aucune de ces phrases, on nous ment. Hue rime avec soyez mouillés et ça se vérifie.

Je pointais juste la pluie du doigt, n'y voyez aucune offense 

Sur les recommandations de notre auberge, nous allons dans un restaurant qui propose un menu dégustation des spécialités locales. Surprise, beaucoup sont à base de riz! Mais sous toutes ses formes (en feuille, gluant, soufflé, frit). C'est très bon et on peut désormais manger des pizzas la conscience tranquille.

Je me réveille tôt le matin pour aller chercher une GALETTE DES ROIS, commandée la veille à la "Boulangerie Française". On partage ce moment de bonheur avec les gens présents à l'auberge. Pas de fève, pas de roi, la déception se lit sur les visages. En fait non, à part nous et une française personne ne connaissait cette tradition étrange. Un Anglais fait remarquer que c'est marrant qu'on fête les rois alors qu'on a décapité le dernier. Pas faux...

Le ventre plein, on prend notre courage et notre capote à taille humaine à deux mains et partons en visite pour la cité impériale. Hue est l'ancienne capitale du Vietnam et a de ce fait un patrimoine cult...zzzz.

Il y a même la classique cabine téléphonique Londonienne! 

A l'intérieur d'un des bâtiments, on trouve une très belle exposition d'un peintre local, Hue Nguyen. Ca faisait longtemps que j'avais pas autant apprécié des peintures alors je balance tout ici!

Hue Nguyen / www.phonghuegallery.com / 110A Le Ngo Cat st, Hue, Vietnam 

Hue n'a pas dit son dernier mot! Nous pensions partir directement tenter notre chance météorologique à Da Nang mais la pluie nous laisse du répit. Nous allons visiter un parc aquatique abandonné, dont le chantier n'a jamais été terminé.

Pas de speedo ou de bouée flamant rose ici, l'eau ne semble pas bien traitée pour la baignade!

Des trous de partout, le poinçonneur des lilas est passé par là
Des toboggans qui donnent envie de se lancer, mais à l'arrivée c'est une mare aux canards (enfin aux poissons surtout) 
Des attractions trépidantes : l'éléphant nain, la voiture au logo douteux, et l'escalier 
L'amphithéâtre, le seul spectacle était une vache sous les cocotiers 

La visite finie, nous dégustons un dernier repas à peine copieux avant de prendre la route, vers Da Nang.

Après l'absence d'effort, le réconfort quand même. Tout est végétarien et délicieux! 
Le repas du soir est passé à toute berzingue sans même couiner 

Da Nang a été une bonne surprise! On est parti visiter le temple Chùa Linh Ứng qu'on voit de loin grâce à la statue de Lady Buddha. L'architecture était vraiment sympa et l'ensemble très harmonieux.

Cette collection de statue m'a interpellé. Je trouve qu'elle montre un flagrant manque d'égalité à la distribution des montures. Perso si on me filait cet espèce de pégase perroquet, la tortue géante, ou le dromadaire frisé pendant que d'autres chevauchent un lion féroce, je l'aurais un peu mauvaise.


Da Nang est la troisième plus grande ville du Vietnam mais garde le charme du bord de mer.

Premier jour de vrai soleil du séjour, nous décidons donc logiquement d'aller dans des caves, où l'eau nous ruisselle sur le museau, pour ne pas trop nous dépayser de la pluie des jours précédents. Il y a de belles sculptures, arborant des éclairages aux néons psychédéliques.

Session grimpette et trip dans la cave 

Il y avait un avant, il y aura un après. On s'était dit qu'il fallait porter la moustache pour faire de la moto correctement. J'ai passé le cap et j'hésite toujours à apprécier ce look...

Prochaine étape : Hoi An!

La journée appartient à ceux qui se lèvent tôt et si on se place sur le fuseau français, on s'est levé à 3h du matin. Pas mal! La pluie nous tend les bras mais nous choisissons de rester secs aujourd'hui et partons pour une leçon de cuisine. Rien avoir avec un argumentaire pour les cuisines Schmidt, nous allons cuisiner vietnamien.

Mais nous dégustons d'abord le prétendument meilleur Banh Mi de Hoi An chez Banh Mi Queen. C'est la première fois que le pain ressemble à du pain comme on le voit en France : pas de goût de coco étrange, une mie moelleuse, une croûte craquante mais pas coupante, une coloration qui donne envie de danser en chantant l'amour. Bref un bon sandwich pâté porc poulet.

Le moment des regrets, le sandwich est déjà presque fini. Aurais-je dû mâcher plus?

Avant toute chose, direction le marché, pour y acheter les ingrédients à préparer.

Bananes, poivrons, communisme. Tout les ingrédients d'un bon repas entre camarades. 

Nous passons ensuite un petit interlude dans un bateau panier, tout rond et peu stable, à essayer de pêcher des crabes nains qui ne mordent pas.

Le chauffeur de panier a fait sa demande en mariage, mais pas d'Elvis en vue pour officialiser la chose. 


Circuit court, la viande est littéralement élevée aux portes de la cuisine. Aucune poule n'a été renversée ce jour-là.

Nous enfilons nos beaux uniformes et nous voilà lancés dans la confection des plats.

Mario et Luigi, prêts à en découdre avec la coriandre 

Au programme du jour :

  • Goi Cuốn (Rouleaux de printemps)
  • Bánh xèo (Galette de riz garnie et servie comme un tacos aux légumes)
  • Nouilles sautées aux crevettes
  • Pho Bo (Nouilles de riz et boeuf sauté dans un bouillon de boeuf)
Dans l'ordre : Goi Cuốn, Bánh xèo flou, nouilles sautées au crevette man, et Pho Bo

Malgré la beauté incommensurable de ces plats, la préparation est plutôt simple et tout est très frais et délicieux! On ressort de cette session en PLS digestive mais avec un livre de recette, et des baguettes de cuisine en souvenir. Que demande le peuple.

Entre deux dégustations de toutes les délicatesses que la ville a à apporter, nous trouvons le temps d'aller visiter le Precious Heritage Art Gallery Museum. On y trouve une exposition photo d'un Français ayant parcouru le Vietnam à la rencontre des minorités ethniques du pays (il y en a des dizaines). Y sont aussi exposés les authentiques costumes traditionnels de chacune des ethnies avec un descriptif de celle-ci. C'est la belle surprise visuelle et culturelle de la ville que nous avons eu le temps de voir.



Il est déjà temps de quitter Hoi An pour 3 jours de route vers Nha Trang!

Des formes d'art diverses. On n'est pas allé vérifier le restaurant café, le nom suffisait.  

Pour la première partie du trajet, nous nous rendons à Morlaix!

On se croirait en Bretagne. Ça vallait le coup de voyager! 

Ah non en fait on est toujours au Vietnam, pays aux villes difficiles à orthographier (finalement un mélange de Bretagne et d'Alsace donc). De tête (merci internet) ça s'appelait Quảng Ngãi. Il y avait aussi des cactus et des bateaux longs.

Après une nuit riche en Chocopie, nous nous mettons en route mais commençons par un petit mémorial en souvenir de la guerre du Vietnam (American War pour les Vietnamiens).

Une fois rassurés sur la bonté naturelle de l'humain, nous partons en direction de notre prochain logement, à Quy Nhơn.

Photos dans l'ordre de découverte des lieux 

Nous nous sommes arrêtés dans un petit restaurant au bord de la route, situé devant un feu rouge pour plus d'agrément sonore et de gaz d'échappements. Le repas était correct (on peut lire la perplexité sur le visage de Thomas toutefois), en tout cas j'ai bien aimé. Le chemin vers les toilettes est un spectacle en soi, qu'il vaut mieux vivre après avoir fini son assiette pour les plus fragiles de l'estomac. Pas de blessés à dénombrer après ce repas, tout est bien qui finit bien.

Du riz, toujours plus de riz! Et un Bouddha 

Les litres d'essence et d'huile grillés nous amènent cette fois-ci dans un backpacker nommé Life's a Beach (petit jeu de mot bien original), où nous séjournons dans une petite hutte. Nous goûtons à la mer très rapidement, il y a des rochers et quelques vagues pour être sûr de s'y râper, c'est pas top. Chutes d'eau, babyfoot, hamac, foot, bière, tout y est. La vie, la vraie.

Même les meilleures choses ont une fin et nous décidons de continuer notre chemin vers Nha Trang pour en finir avec ces bêtises.

Le plein d'iode et d'huile, nos corps et montures sont prêts pour de nouvelles aventures 

Une pause bien méritée à mi chemin dans les routes sinueuses et venteuses du bord de mer nous amène à ce point de vue. Le paysage est à couper le souffle, comme les rafales de vent. Le coq est un bonus bienvenu. Je ne l'ai pas écrasé non plus.

Sur le chemin se dresse également une grande baie, protégée des vagues, où prolifère un énorme village flottant. A perte de vue on y voit des bateaux de pêche et de petites maisons s'agitant au gré de la houle. Ils ont tous un grand jardin, dommage qu'il soit dans l'eau.

Après un passage éclair à Nha Trang, ville très (trop) touristique, nous arrivons à Ðà Lạt. Nous sommes accueillis par une palanquée de structures dorées (on a vérifié c'est pas du vrai, sinon j'aurais fait un article sur ma nouvelle scie à métaux).

Mais d'autres formes d'expression existent dans ce monde, l'or n'a pas le monopole bien heureusement.

Des bols, des crêpes, un moine blasé, un personnage de Dragon Ball, et une bouse en verre. Beau melting pot. 

Nous dégustons un délicieux barbecue à notre auberge, la plus belle du Vietnam jusqu'ici au passage. Après avoir fait le plein de capital social, et encaissé les nouvelles amitiés du jour, notre nouvelle troupe se met en route vers le Maze Bar, un bar concept sous forme d'un labyrinthe sur 4 étages, permettant d'aller d'un bar à... un autre bar!

Animaux féroces, marches tranchantes, statues siphonnant votre âme, flaques qui mouillent les chaussettes, les périls sont nombreux. Nous arrivons à bout de cet incroyable labyrinthe en seulement un demi cocktail, soit environ 10 minutes. La vue au bout fait oublier cet effort qui laissera, à n'en point douter, des courbatures pour plusieurs jours.

Pardonnez mes anglicismes, la plateforme ne me laisse pas beaucoup de mou sur les titres, j'ai l'impression d'écrire des SMS avec ma Mobicarte de 1999.

En ce premier jour complet à Ðà Lạt, le gang du labyrinthe se met en quête d'une belle chute d'eau, et d'un nom plus cool si possible.

Ça en fait de l'eau gâchée, et on nous fait tout un foin pour un robinet qui goutte. 

Il fait chaud, et se retrouver au pied d'une chute d'eau où la baignade est compliquée se vit un peu comme une torture. Nous nous contenterons du slalom entre les selfies comme activité principale.

Bois, roche, papier mâché , cochon, toutes les matières sont exploitées pour créer des statues

En voyage tout n'est pas toujours tout rose. Auberges aux descriptifs trompeurs, tarifs doublés pour les touristes, bières tièdes, tongs trop petites dans les hôtels, la liste est longue. Nous avons ci-dessous un exemple flagrant d'affichage mensonger. Il est indiqué que la grille ferme à 16h30, mais elle était toujours ouverte à 16h45 (horodatage dans le coin inférieur droit à l'appui). Voilà j'essaie de tolérer l'intolérable, d'excuser l'inexcusable, mais des fois y en a trop dans la cocotte, et faut sortir les patates.

L'affront au centre, et le milieu dans lequel on l'a trouvé autour 

Le soleil se couche doucement et nous nous rendons au Lac Paradis (Tuyen Lam Lake). On a eu une idée originale, on est seulement une cinquantaine à se battre pour un joli point de vue vierge de silhouette humaines autres que celles qu'on connait.

On trouve une petite jetée inhabitée où savourer une bière fraîche, de la musique douce et un soleil qui enjolive tout ce qu'il effleure.

Nous finissons la journée dans un restaurant local où nous sommes les seuls touristes, et où les menus sont, une fois n'est pas coutume, uniquement en vietnamien. Nous commandons à moitié à l'aveugle et nous en sortons sans pattes de poulet, ni cervelle de chien dans nos assiettes, ouf!

3ème et dernier jour à Ðà Lạt, une des villes coups de cœur du voyage. Levé de bon matin (avant 9h!!), j'en profite pour partir en solo observer les perles cachées de la ville. Je me retrouve devant un bâtiment qui ressemblait au Temple dorée de Kyoto de loin, mais un peu moins de près...

C'est en fait un bâtiment privé avec des clôtures et un terrain vague autour. Ça donne un certain charme quand même, ce décalage. Après cet interlude je vais au point de rendez-vous du crew : Linh Phuoc Pagoda.

Une pagode et du yaourt 

En attendant les gens je déguste un yaourt chaud à la noix de coco et au sirop de gingembre. Tous les locaux en commandaient alors j'ai tenté, c'était pas mal, et ça renforce le système immunitaire donc je prends. Je m'attarde sur les sculptures et fresques, j'aime beaucoup les assemblages très colorés et pleins de textures.

Saurez-vous retrouver la photo où je suis présent?

A peine regroupés, nous sonnons la cloche de l'amitié (en vrai c'est une cloche qui exauce le vœu qu'on colle dessus, mais c'est pas aussi cool). Nous analysons ensuite des statues de moines très réalistes et une imitation de singe bluffante, avant d'entrer en enfer.

L'enfer, c'est bleuté, il y a beaucoup de papier mâché, des écritures chinoises jonchent les murs et les gens parlent en vietnamien. Au moins je sais à quoi m'attendre maintenant si je n'aide pas mon prochain ou que je ne donne rien à la quête.

N'ayant pas été impressionnés par l'enfer, nous bravons immédiatement les lois en vigueur du pays en nous rendant à une chute d'eau fermée au public pour rénovation. On s'est jamais sentis aussi punks!

La chute d'eau est belle et surtout on est tous seuls, mis à part quelques animaux en pierre et en pâturage. Notre méfait effectué, nous payons une petite taxe surprise auprès du gardien des lieux et reprenons le chemin pierreux pour aller à la gare.

Oh, la belle gare 
Wagons, quais, rails, tout comme à la maison mais en plus sec 

C'est une ancienne gare plus exploitée, où on peut encore voir des trains de collection et des rails quelconques.

La belle surprise c'est une boutique de chocolat dans l'enceinte des lieux, où une petite dégustation de chocolats aux différentes saveurs nous attend. Dédicace au chocolat durian, qui a le même goût que l'odeur de ce fruit infâme. Ça m'étonnerait pas qu'on en bouffe pour l'éternité en enfer.

Le dernier stop de la journée s'annonce grandiose : Crazy House (maison folle pour les non anglophones)

Quelqu'un a pas vu ma seringue? 
Oh les murs me parlent 
Au delà des frontières de la folie, le monde normal parait bien terne 

Cette Crazy House est en fait un projet sur plusieurs décennies qui dépeint la nature dans l'architecture. Les bâtiments ont des formes biscornues comme une forêt dans un film d'horreur mis en scène par un gars qui a abusé de beaucoup de substances. C'est intéressant à naviguer, on arrive même à se perdre par endroits, et à contempler l'absence de rebords de plus de 40cm à 10m de haut.

Cette étape a posé beaucoup de questions. Peut-on "tricher" et prendre un avion à Saigon pour se rendre sur l'île? Pouvons-nous rouler assez vite pour prendre le ferry avant le nouvel an lunaire où tout ferme? Quand est-ce qu'on mange? Nous décidons finalement de tenter notre chance en moto pour que l'aventure soit complète, et que la moustache soit rentabilisée.

Le programme est donc très simple : on doit faire plus ou moins 600km en 4 jours pour prendre un ferry sur la côte et emmener Martine et Christiane snorkeler avec nous. En réalité nous en ferons près de 700, dont une grande partie sur des routes infernales avec des camions qui ne tiennent pas beaucoup à notre vie. Le pari, c'est que les motos soient vraiment utiles sur l'île, sinon je mentirai simplement dans les futurs articles.

Nous faisons une escale significative à mi chemin à Cần Thơ, où nous partons en balade sur le Mékong (de 5h à 11h, youpi le réveil!).


De gauche à droite : Madame X. notre pilote non anglophone, un autre bateau, encore un autre bateau 
Passage à travers le marché flottant, où les gens viennent faire leurs courses. Le Banh Mi est présent même ici!

Un fait marquant : le bateau devra s'arrêter au moins 5 fois pour qu'on ôte les plastiques qui s'enroulent autour de l'hélice. Le fleuve est visuellement assez pollué par tous les déchets, et on se rend compte ici qu'on ne voit en fait que la face émergée du problème.

Passage dans la jungle, les crocodiles guettent parait-il 

La dernière étape de cette escapade nous amène dans une fabrique de feuilles et nouilles de riz. On peut y voir le procédé finalement assez simple :

  • Le riz est frappé et filtré pour séparer la glumelle du caryopse.
  • Le caryopse est moulu et mélangé avec de l'eau pour obtenir du lait.
  • Une toile est tendue sur une casserole où de l'eau est portée à évaporation. Le lait est versé et étalé sur la toile puis recouvert pour cuire à la vapeur. Le feu est alimenté par la glumelle.
  • Après une minute, la feuille est retirée avec un espèce de rouleau en bambou et mise à sécher.
Les différentes étapes de fabrication d'une feuille de riz. Et un intrus 

La suite du chemin est belle, longeant des canaux et des petites villes pleines de vies et de soleils dans le ciel et les yeux des gens.

Mais la vraie beauté de cette étape, c'est cet enclos de canard sur le bord de la route. Des centaines de canards me regardent et ricanent avec leur rire diabolique, pendant que leur propriétaire vient voir pourquoi donc je filme leur danse quand j'essaie de m'approcher d'eux. Une tentative de communication en mimant "beaucoup" et "canard" décrochera un sourire, ce qui est je pense le maximum que je pouvais espérer.

Je finis le trajet jusqu'à la côte pour regarder des pêcheurs remonter des sacs plastiques et chaussettes au bout de leur ligne.

Sans aucune encombre, ce qui est décevant pour la rédaction de ce blog, nous prenons le ferry pour Phu Quoc! Nous voilà prêts à glander pas grand chose pendant 4 jours.

Jeu d'équilibre avec des motos, des planchettes, et beaucoup d'eau 

En arrivant sur l'île une chose est flagrante : ça n'a rien à voir avec Koh Rong. Tout est très goudronné et "resorté", même s'il reste heureusement des coins encore un peu naturels.

Nous allons observer notre premier coucher de soleil insulaire sur une plage à proximité de notre logement, où se trouve le sanctuaire Dinh Cậu.

Le deuxième jour nous enfilons nos shorts de bain, il est temps de faire mieux que regarder la mer! Nous emmenons Christiane et Martine en opération séduction à Starfish Beach (plage étoile de mer). Je vous laisse deviner pourquoi elle s'appelle comme ça.

Moto, lagon, palmiers, soleil, frisbee, poisson frais, la journée ne pourrait être plus heureuse. Nous traînons sur nos serviettes, dans l'eau, nous promenons aux alentours mais pas trop quand même.

A peine le temps de ne rien faire que le soleil se couche déjà! Chacun dégaine son appareil photo et tente de capturer LE cliché. Pour ne souffrir d'aucune concurrence, je n'ai mis que mes photos.

Un ponton, un soleil, différentes interprétations. 

Un spectacle que nous n'avons pas capturé mérite mention : une fois les touristes partis (les gens s'en foutent du coucher de soleil dans l'ensemble), des personnes jettent toutes les étoiles de mer émergées dans les coins plus profonds. On n'a pas su dire si c'était des touristes ou des gens qui travaillaient là, mais je n'ai pas pu m'empêcher d'imaginer la surprise pour les étoiles de mer de se retrouver à faire des saltos à 5m de haut. Peut-être qu'ils préparent un numéro de cirque...

Le soleil couché, nous reprenons la route vers l'auberge. Enfin la route commence par un chemin entre sable et gravier, où je manque de peu de tomber à 5km/h. Nous fêtons la survie avec des bières, pour bien se réhydrater après tout ce soleil.

Pour notre deuxième journée, nous partons en meute assoiffée de sable fin. Le choix se porte sur une île au sud, qui semble un bon spot pour le snorkeling et la glande sous toutes ses formes : Hòn Thơm.

Pour s'y rendre nous prenons le téléporté le plus long du MONDE! Près de 8km dans une petite cabine très haut perché pour admirer l'archipel et l'eau turquoise.

Vues aériennes somptueuse. Un tour d'hélicoptère sans le bruit ni l'hélicoptère 

Après 15 minutes trépidantes, nous arrivons sur l'île, qui sera dans quelques années un énorme complexe touristique avec parc d'attraction, barres d’hôtel, et j'espère un casino, sinon je n'y retournerai pas. Ça me fait moins rêver que la plage bien plus sauvage de la veille mais on y trouve notre compte quand même.

Sur la troisième photo, notre salut 

On la distingue assez mal mais on peut apercevoir la course d'obstacle gonflable qui nous aura tenus occupés une bonne partie de l'après midi. Nous avons retrouvé nos âmes d'enfant et c'était un bon changement après le frisbee, pour lequel nous avons dans l'ensemble un talent encore trop caché.

Le reste du temps est consacré à sécher sur la serviette puis à se refroidir dans la mer chaude. Le soleil se rapproche doucement de l'horizon et nous décidons de chercher un coin pour les voir se rencontrer. Nous remontons donc dans le téléporté.

Nous trouvons rapidement un coin sympa, où les locaux cultivent certainement une plante quand c'est la saison. La seule chose qu'on voit à perte de vue, ce sont des déchets sur le bord de mer. Heureusement il y a aussi un chien et des bateaux.

Dernière journée complète sur l'île, nous nous disloquons en petites entités selon les envies de chacun. Je pars avec Pedro faire le tour du sud touristique et visiter des temples et l'est sauvage si le temps le permet.

La première épreuve de ce périple sera de trouver de l'essence, nous sommes le jour de l'an lunaire, l'île est presque entièrement éteinte. Une fois les dinosaures égouttés dans nos brêles, nous partons vers les plages du sud.

Jet-skis, bananes, transats, resorts, russes, bling bling, selfies, tout y est. Je nage en plein bonheur. Enfin non je nage tous les cent mètres marchés sur la plage pour me rafraîchir. Short mouillé et promenades en motos font que je n'ai jamais mon téléphone sous la main donc pas de photos. Dommage il y avait des licornes et la vraie recette du couscous, mais j'ai déjà oublié.

En arrivant à la pagode Ho Quoc, j'ai eu le temps de sécher mes poches et il restera quelques souvenirs autres que dans ma tête! Les routes étaient désertes mais beaucoup de locaux se rendent ici, peut-être pour des prières ou autres actes en rapport avec nouvel an.

Pedro, giraffe, quelque chose et chute d'eau plutôt fraiche 

Le temps de capturer la faune locale sous son meilleur jour et de me baigner dans le petit bassin d'eau fraîche au pied de la chute d'eau, et nous voilà partis pour visiter la côté est. En fait non, il n'y a pas grand chose à voir et nous n'avons pas le temps.

Un coucher de soleil nuageux nous attend de l'autre côté. Je perd patience et pars faire mon premier massage du Vietnam. Il était temps, ça fait un mois qu'on dit qu'on en fait un le soir. Une fois mes muscles relâchés, mon corps sentant bon la coco et glissant comme un cochon savonneux, je rentre pour un dernier volley dans la piscine de l'auberge. C'est déjà la fin de notre aventure sur l'île mais je pense qu'on avait vu l'essentiel donc sans regret!

Arriver sur l'île a été très simple, en sortir un peu moins...

Le ticket gagnant, je n'ai pas pu imprimer celui de mon trajet initialement prévu 

Je suis passé à deux doigts de la "catastrophe". Je n'ai plus internet donc pas de moyen de vérifier bien où je vais et j'avais sélectionné le mauvais port pour prendre le ferry. Une fois perdu, c'est l'engrenage infernal, j'ai erré de port en port, demandant mon chemin à des locaux non anglophones, jusqu'à définitivement dépasser l'heure de départ de mon bateau. Le temps de trouver un café et du wifi, j'arrive à récupérer le port tant recherché. Je m'y rends et la chance me sourit. Un bateau part dans la demi heure, peut embarquer ma moto et m'emmène exactement où je veux aller pour récupérer un objet oublié dans un hôtel sur le continent.

Ce qui devait arriver contre ce qui est arrivé 

Résultat des courses : une dizaine d'euros, beaucoup de désespoir, mais j'ai eu des biscuits dans le ferry!

Biscuits et "happy money" 

Petite tradition mignonne : pour nouvel an les business offrent des pochettes de happy money aux clients. J'en ai reçu une à l'auberge et une dans le ferry. Dedans on trouve une somme de monnaie aléatoire. J'ai eu de quoi payer l'essence brûlée dans mon escapade sans queue ni tête!

Christiane se fait débarquer à Rach Gia 


Tout est bien qui finit bof. Nous arrivons à Ho Chi Minh City presque sans encombre. Le garde chaîne de ma moto a décidé de s'accrocher dans la chaîne, et donc de remplir l'opposé de son rôle initial. Par chance c'est arrivé juste avant un garage que j'ai découvert après 5 minutes à inspecter ma moto alors que j'étais garé juste devant...

Au revoir, tas de ferraille en ruine 

Nous rendons les clés de nos montures, sans cérémonie d'aucune sorte malgré l'attachement qui s'est tissé pendant ces 5 semaines.

Nous avons 15 minutes de marche pour aller à l'auberge, la dernière de notre séjour au Vietnam. 15 minutes, c'est court, mais déjà long par cette chaleur. Par chance la ville est encore calme, les gens ne sont pas rentrés de leurs vacances.

En tout cas, 15 minutes, même 3 minutes, c'est tout à fait suffisant pour que je me fasse voler mon téléphone par un binôme en scooter sans que je voies le truc arriver. Ça fait 2 vols au Vietnam et 1/4 de mon budget total... Ça m'attriste un peu mais ça m'apprendra à exhiber ma richesse en cherchant mon chemin sur la carte.

Du coup pas de photos du reste de la journée! Dommage, j'aurais aimé partager ces grands buildings, ces rabatteuses devant les bars, le charme d'une grande ville d'Asie en gros.

Thomas étant rentré en Europe, il a pu décharger son reflex et il y a quelques clichés supplémentaires. Pour ne pas casser la narration, je mets juste les plus beaux et significatifs ici!


Dernier bonus, une vidéo montée par Thomas sur les vidéos capturées pendant le voyage

Même les meilleures choses ont une fin! Pour le coup la fin donnait envie de partir donc c'est pas un mal.

C'est l'avion de Thomas, mais c'est la même ville qu'on a quitté 

Nous sommes dans un monde de calculs, de statistiques, je vais donc rentrer dans le moule. Le Vietnam c'était :

  • 2 Thomas
  • 2 moustaches (RIP)
  • 48 jours sur place
  • 33 jours et 3500km en moto
  • 1 chute en moto, à l'arrêt...
  • des dizaines de Hello en passant dans les villages
  • des centaines de sourires
  • des milliers de virages
  • des millions de klaxons subis et infligés
  • des milliards de grains de riz
  • 1 poulet (RIP)
  • 3 îles
  • 2 téléphones achetés
  • 2 téléphones volés (RIP)


Reste le non quantifiable... Tous les supers paysages, les gens adorables ou pas, locaux ou touristes, les galères, les incompréhensions, et tous ces souvenirs qui restent dans ma tête!

Bref, une belle aventure de découverte dans ce super pays qu'est le Vietnam.


La prochaine étape : la Thaïlande ! Ça se passe par ici !