Après le court retour à Chiang Mai, je pars pour Pai que j'ai déjà entraperçu pendant la boucle en moto! J'ai eu un avant-goût de la route, avec ses 700 virages, et on y ajoute les avis peu encourageants des gens ayant subi ce périple.
Finalement plus de peur que de mal, notre minivan est à moitié rempli et le trajet se déroule bien, presque trop bien pour que ce soit honnête... Le karma frappera peut-être...
A l'arrivée, j'ai le droit au spectacle de la nature : des petits chemins verdoyants pour aller jusqu'à mon auberge, dont ni l'intérieur ni l'extérieur ne déméritent. J'ai même le droit à un dortoir privé! Enfin mon intégrité me force à avouer que 5 minutes après la photo, il était plein... mais j'ai savouré cet instant.
L'auberge comprend un petit-déjeuner et un cours de yoga gratuits chaque matin. Sauf quand on se lève à 10h. Je prends ma montre à mon poignet et mes jambes à mon cou et pars pour un footing. J'ai repéré un trajet de 5km car j'ai encore des courbatures d'une randonnée faite 2 jours plus tôt.
Finalement j'arrive au bout d'un chemin qui est le départ d'une randonnée vers une chute d'eau et je me prends au jeu. Je cours dans la jungle, sur un chemin qui comptera pas moins de 30 passages à gué. Bonjour les chaussettes mouillées.
J'avais lu en ligne qu'il n'était pas forcément prudent de courir dans la jungle, entre araignées, serpents et autres animaux qui vous veulent du bien. Mais comme Saint Thomas, je ne crois que ce que je vois. J'ai donc couru dans cette jungle aux chemins sinueux et très peu dégagés sans me soucier de ce qui pouvait se cacher sous les feuilles ou les herbes.
Ce qui devait arriver arriva : dans un chemin en descente je prends de la vitesse et me retrouve soudainement nez à nez avec un grand spaghetti vert foncé, qui ondule et saute suffisamment haut pour me faire pousser un cri, et détaler plus vite que Speedy Gonzalez sous ectasy. Je ferai le reste de la randonnée en marchant...
Une fois mon rythme cardiaque redescendu sous les 200 battements par minute et une ascension de montagne avalée, j'arrive à bon port, une très belle cascade sur 3 étages! J'ai appris par la suite qu'on pouvait y grimper. Ça m'apprendra à partir sans savoir où je vais.
Pour le retour j'ai une certaine appréhension à repasser par le spot serpentin. Le chemin longe le cours d'eau alternant de rive en rive (d'où les traversées multiples), je décide donc de marcher dans le cours d'eau, ça me ramènera bien en bas.
L'aventure est plaisante, les roches glissantes, l'eau rafraîchissante. Mes chevilles se plient mais ne rompent pas. Je ne suis pas un chêne.
Un coccyx fracassé sur un rocher et une frayeur quand un allemand que j'ai mépris pour un serpent vengeur apparaît dans mon dos plus loin, et me voilà sorti de la jungle. La température grimpe, le soleil redevient agressif, et les 1,5L que j'ai emmené ne suffisent pas pour 5h d'activité, je suis au bout de ma vie. L'Allemand me ramène sur son scooter, sans casque, ce qui sera le dernier danger de cette journée.
Après une PLS de déshydratation je m'active pour déjeuner à 16h et suis ensuite scooteré au canyon pour observer le coucher de soleil. On arrive quand le soleil a déjà quitté les lieux mais le ciel reste magnifique et la lune pointe le bout de son nez. Fait intéressant : c'est la lune la plus lumineuse de l'année, j'espère que vous l'avez appréciée!
Je peux décrire l'ensemble des soirs très facilement : le groupe du jour se retrouve au marché de nuit, une rue piétonne avec pleins de stands de nourriture. On goûte et partage un peu de tout puis chacun va chiller oklm.