Nouvelle Zélande, les beaux jours

Début du voyage en été austral!
Du 1er février au 30 avril 2018
88 jours
31
janv

Tout commence par un début!

Mon périple démarre dans les contrées des Hobbits et des kiwis, le plus au bout du monde depuis la France! Enfin le plus au bout du monde est un peu à côté mais j'avais pas de bouée et y avait rien à faire au milieu de l'eau à part attendre un requin un peu affamé.

Mais pourquoi la Nouvelle-Zélande? Eh bien je ne sais pas, les gens y allaient ça avait l'air frais et un peu exotique. Et c'était simple! Une demande en ligne pour un Permis Vacances Travail, 48h d'attente et me voilà autorisé à passer un an sur le territoire et à y travailler comme bon me semble! Il faudra attendre Noël pour que je m'offre le billet d'avion. Me restait alors un mois pour ne pas préparer mon voyage et savourer le compte à rebours.

Pourquoi partir? Les astres étaient alignés. Tout commence par une fin ou des fins : d'une période de ma vie, de la trentaine, d'un emploi, d'un logement, d'une histoire. Je ne pouvais imaginer pareille situation se représenter si je ne la saisissais pas à ce moment. D'autant que le PVT pour la Nouvelle Zélande n'est possible que jusqu'à 31 ans et que même si j'ai toujours 23 ans dans ma tête, ils s'en foutent à l'immigration.

2
fév

Mon vol partait de Paris pour rejoindre Auckland, en passant par New Delhi et Sydney. J'avais par expérience une petite anxiété à changer de vol en Inde mais tout s'est bien passé du début à la fin. Trop facile! En quelques 30 heures, me voici à l'autre bout du monde, mais pas complètement dépaysé.

Il faut avouer qu'il y a plus violent comme choc culturel que la Nouvelle-Zélande. Il faut toutefois noter des différences majeures, au delà de la culture :

  • On roule à gauche. Phénomène de mode ou de société? Législation? Je me demande encore. Mine de rien j'ai failli mourir 12 fois en traversant, mais une fois que j'avais mon van, ce n'était plus moi qui était du côté de l'écrasé alors tout allait bien.
  • On parle Anglais, mais on trouve des Français partout...
  • Le ciel est en bas.
  • Le soleil brûle bien plus qu'en avril à Benodet.


Pour être dans le cliché, j'avais réservé une auberge intitulé Brown Kiwi 

Auckland m'a surtout servi de point de chute pour les démarches administratives (compte en banque, déclaration pour travailler, permis de conduire), et pour réaliser que je n'étais plus tout à fait à côté de Strasbourg! J'ai aussi pu réaliser que le soleil était parti en vacances en même temps que j'arrivais. J'ai donc été accueilli par des premiers jours pluvieux qui m'ont rapidement amené à prendre un vol pour Christchurch, sur l'île du sud.

J'ai tout de même pu me promener dans la ville est ses nombreux parcs pendant quelques jours, et rencontrer quelques voyageurs avec qui déguster des bières

Méli mélo d'oeuvres d'art, de valises sous les yeux, et de brins d'herbe 
8
fév

Parti chercher le soleil, j'avais aussi en tête de trouver rapidement un van pour y vivre et y voyager. Christchurch est une jolie ville pour qui aime l'art de rue et les déviations. Après avoir fait le tour de 50 patés de maison de trop pour faire 200m en vélo, ma passion pour les déviations a connu une fin abrupte.

Mon vélo "vintage" (comprenez tout pourri mais cher quand même) m'a mené au bout du monde 
Arts de rue et de musée 
Annonces pour des véhicules aménagés 

Après quelques jours à essayer des véhicules sans coup de coeur je vois l'annonce du véhicule de mes rêves. Peinture moche, nom débile, petit volume, 1h de route pour le voir, toutes les cases se cochent et mes yeux s'illuminent. Je me mets donc en route pour Akaroa

12
fév

La quête du van idéal m'emmène dans la péninsule de Banks, à l'Est de Christchurch. Pour s'y rendre, une seule route, et une seule ligne de bus. Organisé comme jamais je suis hors délai pour le bus du lendemain et décide donc ma première aventure : faire du stop en Nouvelle-Zélande!

Je prends donc un bus pour sortir de la ville vers ma destination. Une fois hors de la ville, dans la zone légale d'auto stop (il est interdit d'en faire dans la ville car il y a des bus), je me prépare à un long moment de sourires, pouce levé, et musique en espérant qu'une âme généreuse daigne nous prendre, moi et mon gros sac. Que nenni, pas le temps d'allumer la musique, de sourire, ou de lever un pouce qu'une voiture s'arrête déjà! C'est Alessia, une Suissesse Allemande, qui s'est dit que randonner à deux, c'était plus mieux(©).

Me voilà arrivé à Akaroa, qui s'avère être la seule ville fondée par les Français en Nouvelle-Zélande. On y trouve donc tout en Français, mais plus pour l'attrait touristique que par identité culturelle.

J'y rencontre des voyageurs, des randonneurs, et même des Allemands.

Balades sur les hauteurs 
Des dauphins et des hommes 
Visite de grottes, ateliers créatifs à la plage, léchage d'anguille, douches naturelles, randonnées nocturnes 

J'y rencontre Linda, avec qui je fais la plupart des activités de la péninsule. Le courant passant bien et notre projet de ballade coïncidant plus ou moins, nous décidons de partir à l'aventure ensemble, dès que j'aurai un véhicule pour nous transporter.

16
fév

Parfois les photos parlent mieux que les mots, voici la bête.

En même temps van, salon, chambre, salle d'eau, toilettes, source d'ennui, placard à balai, cuisine, Bumblebee a tout pour plaire. Un moteur qui crie station essence à chaque accélération, une sono qui grésille, des fenêtres qui ne s'ouvrent pas complètement, tant de choses qui le rendent plus mignon et différent.

Après un nettoyage en profondeur et la difficile séparation des objets indispensables laissés par son ancien propriétaire (j'ai quand même gardé les feutres et la ponçeuse, sait-on jamais), nous sommes bel et bien parés pour le ROAD TRIP! Direction ailleurs!

17
fév

Ca y est, premiers tours de roue en tant que propriétaire, en compagnie de Linda. Nous partons directement vers l'Ouest, à la conquête du grand lac Tékapo.

La nuit tombe et nous utilisons le joker "on sait pas trop si on peut" pour dormir sur une aire de repos. Le temps de prendre quelques photos de qualité, et nous tombons de sommeil.

Encore quelques ajustements de cadrage à faire, mais on apprend vite 


Petit-déjeuner au bord du lac avant de partir randonner 


Après quelques heures de marche, nous nous posons au bord d'un plus petit lac pour la nuit, avec nos amis les canards.

Sur la route vers Dunedin nous voyons un panneau : Omara Clay Cliffs. Nous décidons d'y aller, et nous engouffrons dans 10km de gravel road, où j'apprends à dompter Bumblebee. Au bout du chemin, cette joli formation rocheuse de type caillasse.

Après une interprétation libre de la canne à sucre à la saison des pluies par Linda et un peu de grimpette dans les graviers, nous levons les yeux au ciel : ça sent pas bon. Un cyclone doit frapper l'île plus au Nord mais sans être dans l'oeil et ses vaches tourbillonnantes, on aura quand même le droit aux précipitations de sa périphérie. Nous continuons donc notre chemin sans précipitation (!) imprudente jusqu'à Dunedin, où vous ne croirez pas ce qui va nous arriver.

19
fév

On arrive à Dunedin et la pluie fait déjà rage. On va pouvoir découvrir sans plus attendre la vie de van quand tout est mouillé! Mais on est pas du genre à se laisser abattre et on prend les devants : piscine! C'est nous qui choisissons quand on est mouillé.

20 longueurs pour Linda et 4 noyades manquées pour moi nous suffisent. Il est l'heure d'affronter le monde extérieur, gris et mouillé. En fait non! Il pleut il mouille, on va se mettre au chaud dans des restaurants, avec concours de photos.

Au réveil de notre douce nuit pluvieuse, une mauvaise surprise nous attend. La lumière du plafond a cessé de fonctionner. Jusque là tout va bien, mais c'est en fait la batterie, ou plutôt les batteries car il y en a 2, qui ont décidé de faire grève. Après deux démarrages aux câbles et du désespoir, nous appelons une dépanneuse et partons au garage. Finalement c'est juste un alternateur à réparer et une journée pluvieuse à tuer dans la ville. Comme toute personne sensée, nous partons donc faire du minigolf et du lasertag. Je ne dirais pas qui a tout gagné mais ce n'était pas moi.

Le van réparé, nous voilà partis pour visiter les alentours de Dunedin, plus précisément la péninsule d'Otago.

Après avoir mangé notre pain sec sans gluten, nous partons randonner en bord de mer.

Bord de mer multicolore , art du cirque et rocher tortue

Nous avons vu notre premier pingouin! Échoué sur la plage. On a aussi vu un phoque en décomposition, dans un piège à possum. La nature donne, la nature reprend.


Le problème avec les descentes, c'est qu'il faut les remonter, souvent

Nous expérimentons parfois le dessin sur tablette, voici un résumé des premiers jours en van par Linda

23
fév

Eh non, derrière ce titre racoleur, aucune excursion sur un traîneau de pingouins, juste de la randonnée et des pingouins!

Mais tout commence par des découvertes. Nous nous levons à New Brighton, le soleil en fait autant mais avec plus de classe. Depuis quelques jours, la porte latérale de Bumblebee ne s'ouvre plus de l'intérieur, ce qui implique des contorsions chaque matin ou même le soir quand on oublie quelque chose hors du van une fois enfermés à l'arrière. On pensait que le mécanisme était cassé. En discutant avec tonton Alain, je découvre l'existence d'une sécurité enfant plutôt visible qui a la bonne idée d'être juste dans le chemin où on frotte à chaque montée/descente du van. Ce n'est pas la dernière fois que ça nous arrive mais on sait maintenant comment remédier au problème!

Lever de soleil et bumblerie 

Une fois notre pain de ce jour dûment mâché et ingurgité, nous nous mettons en route pour les Catlins, où nous passerons quelques jours sur différentes randonnées. C'est l'occasion de beaucoup de photos mises en scène avec brio.

La nature est un terrain de jeu sans frontières 
Une grande cave et un mouton qui moutonne 
Turlututu chapeau pointu, ponts, et beaucoup d'eau qui coule partout 
Atelier chaussettes mouillées et recherche de style 

Nous faisons un passage éclair par Curio Bay, la dernière étape avant de partir sur une nouvelle île!

Des HLMs pour pingouins ont été construits derrière un chemin pour touriste, il est donc possible d'observer la sortie matinale ou le retour de fin de soirée des pingouins. Ils sont super drôles, marchent avec toute la maladresse qui les caractérise.

Tout est bon dans le pingouin, sauf le bec 

Au bout d'un moment nous laissons ce pingouin tranquille, il avait l'air de ne pas oser rentrer chez lui de peur de montrer sa cachette. Cette association de photo est bien sûr mensongère et aucun pingouin n'a été cuit dans ce van. On est un sur un repas de qualité à base de pâtes et haricots verts.

27
fév

J'ai déjà été sur 2 îles, les plus fréquemment parcourues par les voyageurs. Nous passons dans un endroit moins fréquenté qui est l'île plus au sud que l'île du sud : Stewart Island.

On y trouve un des Great Walks (randonnées majeures sur plusieurs jours, très accessibles) de Nouvelle Zélande sur 3 jours, et une randonnée plus hardcore de 10 jours avec des cours d'eau et des bras de mer à traverser. Nous faisons les petits foies et nous contentons de 3 jours.

Début de randonnée de 3 jours, encore tous frais et pimpant 

Nous avons de la chance avec les météos, nous sommes dans une fenêtre de temps correct. On va marcher dans la boue mais pas trop sous la pluie!

Tous les protagonistes de ce premier jour : Linda, le train rouillé et moi 

Après 2h de marche, je n'en peux déjà plus de mon sac qui couine à chaque pas à cause de jeu sur une armature de bretelle. Ce bruit va me suivre un an!

On entame nos réserves de nourriture qui pèsent dans le sac. Nous avons fait le choix très discutable de ne pas acheter de brûleur à gaz (trop chers et de mauvaise qualité). Nous avons donc cuit tout notre riz pour 3 jours à l'avance et mangerons ça et du pain au houmous, tout froid. En gros toute l'eau de la nourriture est déjà sur nos épaules plutôt que dans les citernes des abris de chaque soir. Ça donne envie de tout manger tout de suite pour alléger les sacs.

Une deux! Une deux! Pas le temps de niaiser, ça va très vite et la caméra n'arrive pas à suivre 

Après quelques heures de marche et d'admiration des paysages et des quelques oiseaux croisés, nous arrivons au premier abri, assez tôt pour avoir deux lits voisins. Nous profitons du paysage de bord de mer et nous promenons aux alentours avant de dégainer le uno et le pain sec.

Le début d'une révolution dans le monde du rap allemand 

Une fois le soleil commençant à montrer des signes de fatigue, nous nous rendons dans la salle commune pour confectionner notre repas. On est un peu jaloux de tous les autres voyageurs qui ont leur cuiseur et mangent chaud. Mais ils n'ont pas de Uno et s'amusent nettement moins que nous! Ce sera l'occasion de rencontrer deux Suédois : Nils et Marcus.

Nous partons en expédition nocturne à la chasse au kiwi. Nous scrutons les buissons à la lumière rouge donc pas de photos souvenirs. Mais l'animal est simple et difficile à traquer : il fait beaucoup de bruit dans les branchages, mais reste bien camouflé dans la nuit. L'un d'eux à décider de se mettre sur le chemin et manquera de se faire écraser par Marcus. On a vu mieux comme instinct de survie. Après beaucoup de marche et de temps à observer des branches en silence, nous rentrons dormir, contents d'avoir aperçu 2 ou 3 kiwis. Des kiwis (les humains néo-zélandais) nous confieront que beaucoup ne voient jamais de kiwis (l'oiseau) de leur vie. On est donc très chanceux!

28
fév

Notre famille double de taille, nous sommes désormais 4 à gambader.

Marcus, moi, Linda et Nils  
Un genre de biche, une chouette et des humains hauts en couleurs, et les montagnes

Quand on est seul on va vite, quand on est plusieurs on va loin. Et ben ça change rien, on va aussi vite, et pas plus loin que le prochain abri pour y dormir. Nous arrivons à notre deuxième escale, une jolie maison au bord d'une baie où nous allons nous rafraîchir, un peu plus fort que prévu, la mer est froide.

Photos à contre jour qui masquent l'absence de muscles 

Nous partons à la cueillette aux moules qui sont nombreuses sur le récif au repli de la mer. Au fur et à mesure que les rochers émergent, on découvre des moules toujours plus grosses. On se fera un petit festin grâce aux Suédois qui, eux, ont un brûleur à gaz et un oignon. Il nous manquait juste le savoir faire, la moitié des moules ont bouillies au lieu d'être dans la vapeur et ne s'ouvriront jamais. Un sacrifice qui profitera, on l'espère, à la faune locale qui a hérité de leurs dépouilles.

La fine équipe observe le coucher de soleil. Linda ne comprend pas les consignes du photographe 


Le dernier jour sera rapidement expédié, ça descend beaucoup et je suis pris de bougeotte, je décide donc de courir l'ensemble de l'étape, d'où le peu de photos.

L'aventure stewartienne touche à sa fin et nous prenons le ferry pour revenir sur l'île du sud principale le lendemain.

2
mars

Pour cette dernière journée avec nos amis suédois, tout commence super bien, il pleut!

Dès que le ciel s'assèche, tous les campeurs sortent de leur camping-car / van / voiture / tente. Nous nous regroupons et nous lançons dans une longue séance de lancer de torpille en mousse, balle de football américain, et balle de foot. Les buissons n'ont pas été en reste et ont fortement participé. Nos vans ont aussi tenté quelques amortis du rétroviseur ou du par brise avec plus ou moins de succès.

Ne réalisez pas ça chez vous, les personnes représentées ici sont des professionnels entraînés pour ces cascades 

Après avoir bien sué durant cette phase d'hyperactivité, nous regardons de l'autre côté de la butte derrière les vans. Que voilà?! La mer! Des vagues de plus de 12(m)m brisent le plat de l'océan et nous invitent à embarquer nos planches pour le grand saut.

On a attendu LA vague un moment, mais l'hypothermie était trop forte 

Une personne a rejoint la troupe pour la journée : Nicole. On se fait des combats de regards troublés Linda, elle et moi. Finalement après 1h on comprend : c'est une des deux personnes qui nous a aidé en démarrant Bumblebee aux câbles à Dunedin! Elle avait rencontré les Suédois plus tôt et la revoici.

C'est l'heure de se dire au revoir. Nous partons nous promener dans les montagnes, eux doivent se dépêcher d'aller faire une randonnée dont ils ont réservé les emplacements à l'avance.

4
mars

Nous sommes arrivés au sud du sud de la Nouvelle Zélande, la bonne direction semble désormais le nord. Nous nous mettons en route vers Te Anau, sur la partie ouest de l'île.

Nous passons dans un premier temps par les Clifden Caves, un ensemble de grottes sous des collines aux allures de contée Hobbit.

On rentre vite dans cette grotte dans laquelle on peut voir des vers luisants et crapahuter sur le sol glissant, en esquivant les flaques tant bien que mal. Il aurait fallu un super appareil photo pour capturer les vers alors il n'y a que des photos de nous et des rochers.

Une fois la grotte visitée et nos yeux accoutumés à la lumière du jour, nous faisons un bout de route en montagne vers le Borland Saddle Alpine Walkway. Le chemin accidenté est sans fin et on est pas sûr d'être au bon endroit... La confiance s'amenuise encore plus quand on se retrouve face à un arbre écrasé sur le chemin et qu'il faut le contourner en passant très près du ravin. Mais bumblebee tient le cap et tient autant à la vie que moi. Linda est quand même sortie, dans le doute.

A l'arrivée une très belle randonnée qui commence dans une forêt aux couleurs et textures différentes de tout ce qu'on avait vu jusqu'alors, l’altitude aidant.

Sortis de la forêt, on se retrouve sur les hauteurs dégagées et venteuses. Le spectacle est magnifique, le ciel gris reflété dans les lacs et mares aux alentours rend le relief surréaliste.

La randonnée terminée, nous préparons notre dîner devant un coucher de soleil à la hauteur du reste de la journée.

Le jour suivant nous descendons la montagne tôt pour petit-déjeuner au bord du lac Manapouri. Au menu du jour : céréales, pain sec et soleil concombre.

Nous arrivons alors à Te Anau, où nous faisons le jour suivant la première étape du Kepler Track aller-retour. Cela nous amène sur les cimes embrumées, où nous ne verrons rien sinon nos propres larmes. On est balayé par le vent et la bruine jusqu'au refuge. Deux ou trois nous laissent apercevoir le spectacle en dessous, pas assez longtemps pour prendre une photo.


Résumé des derniers jours par Linda 
7
mars

Nous voulons visiter le Milford Sound, mais nous accordons d'abord un peu de temps sur la route qui traverse des montagnes impressionnantes.

Nous nous arrêtons aux points touristiques pour des photos aux mises en scènes toujours plus recherchées. Finalement la nature est un très beau spectacle en soi. C'est comme Maxwell ce n'est pas la peine d'en rajouter.

Nous embrayons le pas sur une des plus belles randonnées que j'ai pu faire : Gertrude Saddle. Les panneaux mettent en garde, danger de mort sur le chemin, ce qui semble évident en hiver, vu que même en été le sol est difficile par endroit et les crevasses nombreuses et profondes. La montée ne se fait pas sans glissades et escalades au talent mais on en prend plein les yeux à chaque virage.

Le clou du spectacle est en haut, on arrive sur une vue de toute la vallée jusqu'au Milford Sound, qui nous fait nous sentir tous petits. On passe du temps en haut pour apprécier toute l'immensité du paysage.

Le temps de faire quelques étirements aériens et on s'active pour la descente qui est plus délicate que la montée sur le sol meuble.

Étirements et la petite cowgirl dans la prairie 

Nous dormons dans les campings des alentours et participons au grand recensement de tous les habitants et touristes de Nouvelle-Zélande. Des agents se sont déplacés dans tous les parcs de rangers pour l'occasion!

8
mars

On arrive au légendaire Milford Sound. On a le droit d'enfiler des tenues pour rester chauds et stylés. J'ai un haut vert et un caleçon violet et jaune du plus bel effet. Aucune photo n'a malheureusement été prise, Linda avait sûrement trop de respect pour moi, ou était trop occupée à rire.

L'option kayak sur le Milford Sound oblige un tour guidé coûteux et n'était finalement pas une option incroyable. On se retrouve coincé à l'allure du plus lent de l'expédition, et Linda comme moi avons envie d'en débattre avec l'eau et nos pagaies. On s'amuse quand même et se promène le long des falaises pour observer quelques phoques, qui font des tonneaux dans l'eau quand ils ne sont pas occupés à glander sur un rocher.

On est passé dans cette chute d'eau! 

Petite leçon pour ceux que ça intéresse : quelle est la différence entre un Sound et un Fjord, d'apparence assez similaires? Et bien Jamy, c'est très simple :

  • Un Fjord est le résultat du repli d'un glacier qui laisse alors la place à la mer pour remplir la vallée.
  • Un Sound est issu d'une hausse du niveau de la mer ou d'un effondrement du sol dans la mer.

Après cette page intellectuelle, pas de Marcel ni de camion pour nous emmener à la prochaine destination, nous nous contenterons de Bumblebee. Nous nous arrêtons au hasard d'un panneau pour aller voir un lac dans les montagnes.

Deux styles de chevauchée différents, et une rivière qui coule comme il faut 

Nous ne nous attendions à rien et avons été agréablement surpris, un magnifique mais glacé lac caché dans les reliefs nous tend les bras, enfin il le ferait s'il en avait. Je vais lui rendre visite le temps de constater qu'il est bien glacé sur tout mon corps.

Bon j'ai quand même retrouvé le nom : c'est le lac Marian!

9
mars

Il y a un millier de choses à faire à Queenstown, pour les amateurs de sports de montagnes, de sensations fortes, de fête ou de sports aquatiques sur le lac. Nous manquons de temps et donc totalement de respect pour le lieu et ne prévoyons d'y rester que le temps d'une randonnée hasardeuse et d'un dîner avec nos amis suédois.

La journée commence tout de même bien avec des paysages de bord de mer très mignons.

Nous choisissons une randonnée qui boucle au départ du mont Creighton en passant par la Sam's summer hut.

Un film sur Astérix et Obélix n'aurait pas pu être tourné ici. Désolé Gérard. 

La randonnée est variée. On passe de passages étroits dynamités dans la montagne à des explorations le long des cours d'eau.

Mosaïque narcissique, je suis partout! Je ne suis pas vraiment au bord de la mort, c'est ce qu'on appelle un trompe l’œil.

Après avoir mangé tous les champignons rouges pour aller plus vite comme dans Mario Kart, je me mets en PLS dans la maison de vacances de Sam (Sam's summer hut). Elle a été construite en haut de la montagne par un seul homme courageux qui avait sûrement besoin de calme.

Nous continuons de marcher jusqu'à une belle ouverture sur les montagnes, c'est top.

A ce moment nous sommes face au lac Dispute mais on s'est bien entendu sur le chemin à suivre avec Linda. Au loin on aperçoit le lac Moke, qu'on n'a pas eu le temps d'approcher par manque de temps mais on s'en moquait un peu.

Le soir nous mangeons des burritos avec Marcus, Nils et Nicole avant d'aller chercher une nuit gratuite hors de la civilisation. La ville est très sympa, a des airs d'Annecy en plus touristique. Ça semble un bel endroit où passer du temps mais pour le moment nous devons continuer vers le nord.

10
mars

Rob Roy, un glacier pas comme les autres. Au lieu de nous désaltérer de ses cornets aux parfums naturels, il aura ébloui nos yeux et rempli nos cœurs.

Le chemin pour y accéder commence par un peu de rally qu'il vaut mieux faire après quelques jours sans pluie. De nombreux fords (passages à gué) sont à dénombrer. Bumblebee ne bronche pas et est peut-être même content de ce bain inattendu.

Le chemin avant le glacier n'est pas déplaisant et je sautille d'impatience. 
Ça ressemble à un glacier cette histoire.

La fin du sentier nous amène sur une montagne ensoleillée, face au glacier et ses dizaines de chutes d'eau. Il fait 30°, il transpire autant que nous.

Le paysage est à tomber à la renverse, ce que je fais avec plaisir, après avoir estimé que l'herbe était moelleuse. Linda a une réaction moins expressive, mais au moins elle prend soin de ses pokémons. Nous profitons du soleil et du spectacle pendant une heure ou deux avant de redescendre.

Retournés au van, on va se baigner dans la rivière glacée (normale, elle prend sa source dans la fonte du glacier). On voit ensuite que le camping est autorisé ici, on aura donc une belle vue depuis notre chambre cette nuit.

11
mars

Décidément, cet homme en a fabriqué des montagnes pendant sa courte vie. Aujourd'hui nous partons à l'assaut du Roys Peak, un sommet qui doit nous offrir une vue panoramique sur les lacs de la région.

La montée est pentue et peu intéressante. Le soleil nous assomme et on se motive réellement à continuer pour la vue en haut. Il suffit de jeter un coup d’œil vers l'horizon pour se motiver à aller jusqu'au bout. J'ai choisi de faire la montée en mode sportif. Je n'ai pas eu la foi de courir, mais je marche rapidement et double pas mal de gens qui me regardent interloqués. Pour l'ascension finale, je choisis le raccourci assez pentu et instable. Mon cœur bat vite face à l'effort et l'inquiétude car redescendre cette portion n'est pas plus tentant que de la monter.

La vue finale est assez incroyable, on a du mal à savoir si les lacs sont posés sur les montagnes ou si toute la région baigne dans la mer. Nous restons un moment en haut avant d'entamer la descente, douloureuse pour les genoux.

On trace notre route vers la côte, où l'on va longer la mer de Tasmanie, pour aller au nord. Sur le chemin on tombe sur un spot de sauts depuis un pont. L'eau est extrêmement claire est d'une teinte qui fait rêver. C'est pas les Maldives mais presque.

On observe les courageux exécuter des sauts plus ou moins périlleux et acrobatiques mais ne restons pas trop longtemps, les sandflies sont de la partie, et plutôt agressifs.

La tâche la plus compliquée de la journée sera en fait de trouver un coin où stationner gratuitement. La région ne propose, semble-t-il, pas d'espaces gratuits. Nous nous posons alors dans un petit coin en contrebas de la route, à l'abris des regards indiscrets des rangers.

12
mars

La fin de soirée et la nuit ont été compliquées! On comprend un peu pourquoi personne ne vient dans ce petit coin de tranquillité. La zone est infestée de sandflies, on le réalise quand on commence à manger. J'enfile mes habits longs mais je peux en compter des dizaines qui cherchent une ouverture dans mes habits ou chaussures. Après avoir mangé rapidement, on se jette dans Bumblebee. Le moteur se trouve au niveau de la tête du lit et il restera chaud toute la nuit. Ça n'aurait pas été un problème si la non étanchéité du van n'avait pas été démontrée ce soir là. Nous sommes infestés de moustiques qui s'infiltrent par dizaines, plus vite qu'on ne peut les tuer. N'ayant pas la force de déplacer le van dans la nuit, nous ferons avec. J'ai le choix entre mourir de chaud sous un drap ou me faire piquer et subir le bourdonnement des moustiques. Ça restera la pire nuit en van de tout le séjour, sans aucun doute!

Le matin venu nous passons un bon moment à écraser et dégager tous les moustiques qui se sont endormis (ou noyés dans la condensation?) sur les vitres. Nous déguerpissons ensuite vers le glacier Franz Joseph.

La promenade, parcourue par de nombreux touristes ce jour, nous amène au pied du glacier, ou un peu plus loin peut-être.

Le soir venu on s'offre un camping pour se décrasser et profiter des services à disposition : un terrain de badminton qu'on n'aura pas le temps d'utiliser et un barbecue en pierre où nous laissons mijoter de délicieuses papillotes.

Le van garé au bord de la mer, nous passons une nuit bercés par le bruit des vagues.

13
mars

Après les joyeusetés devant des glaciers, nous nous attaquons à une zone notable de la côte ouest. Les pancakes rocks sont des rochers qui ressemblent à des gâteaux de crêpes, sans le chocolat.

J'ai déjà fait une leçon il y a quelques articles alors je ne chercherai ni ne partagerai l'explication de la formation de ces falaises. En tout cas on a jonglé toute la journée entre averses, vent, et expressions faciales intéressantes.

En nous promenant sur une autre plage, Linda est tombée nez à nez avec un squelette de T-Rex plutôt bien préservé. Nonchalamment, nous n'avons pas prévu Jurassic Park et avons tracé notre chemin.

LE fait marquant de cette journée, c'est l'achat d'une table spacieuse pour enfin cuisiner comme il se doit! En plus elle se range parfaitement à l'arrière de bumblebee, et tient compagnie à la chaise pliante saumon sur laquelle je suis assise.

Oh mais quel repas original!  Admirez la brillance de la table, d'une durée de vie de 20 minutes.
14
mars

Nous voilà arrivés plutôt au nord de l'île du sud! Nous avons deux journées à tuer avant le début de notre randonnée dans le parc Abel Tasman. Nous profitons donc des plages et du frisbee.

Nous aurons également droit à un lever de soleil paranormal (le ciel était bien plus fou quand on roulait, le temps de trouver un point de vue).

15
mars

Nous voilà reparti comme en 40, ou plutôt comme en février, pour une nouvelle randonnée sur plusieurs jours en passant par des abris. Ce sont cette fois-ci 4 jours de marche qui nous attendent et la météo a décidé de nous épauler dans cette petite épreuve.

Je contemple un plongeon dans la mer avant de commencer la randonnée. Finalement 20cm de fond c'est pas assez. 

Ce premier jour de randonnée nous fait longer la mer sur des chemins plutôt simples d'accès. Nous sommes sur une grande randonnée après tout, c'est accessible à tout le monde. Cela n'enlève rien aux paysages sublimés par le ciel bleu et le soleil.

A l'arrivée, je me bats avec une statue et contre moi-même en faisant du frisbee avec Linda. A notre surprise l'abri est très confortable, et il y a même du wifi. On est pas trop dépaysé.

Le deuxième jour sera également très joli, bien que rentrant un peu plus dans les terres, donc nous voyons moins de panoramas incroyables.

Nous trouvons quand même des plages plus ou moins fréquentées pour pratiquer le frisbee et nager dans les bras de mer. Mention spéciale à ce monsieur (non photographié) qui se pensait seul et a partagé la vue de son serpent de mer avec nous.

17
mars

Le jour se lève mais on l'a pris de cours, on est sur la plage avant lui! La fraîcheur est présente, ainsi que deux gros poissons. L'un est un dauphin et l'autre un ONNI (objet nageant non identifié). Nous craignons que ce soit un requin mais le ranger de l'abri nous dira que c'était vraisemblablement une mère dauphin qui enseignait la nage en bord de mer à son petit.

On ne voit pas les dauphins, il va falloir me faire confiance 

Ce troisième jour est mouillé. Heureusement le ciel gris n'a pas donné suite et nous nous ferons simplement tremper par la mer. Un passage de la randonnée nous oblige à traverser une rivière se jetant dans la mer. La marée est montante et le passage de plus en plus haut. Nous nous en sortons avec nos sacs sur la tête sans boire la tasse. Ouf!

On a pas mouillés nos sacs, quelle joie 

Nous continuons le reste de la journée au sec et allons nous baigner dans la baie le soir venu. Le courant de repli de la marée descendante est assez fort et nous passons notre temps à chercher le frisbee dans le courant. Quand on sait pas lancer on sait nager.

Le clou du spectacle n'a pas été capturé, luminosité oblige. Nous devons traverser la baie dans laquelle nous avons pataugé, et ce à marée basse. La marée basse est à 5h du matin le lendemain.

Au réveil c'est un défilé de zombies, pas prêts mais déterminés à en découdre avec cette baie. Il faudra bien sûr compter sur quelques petits cours d'eau glacés à traverser avant d'arriver de l'autre côté. Nous disons au revoir à nos compagnons d'infortune et partons finir la nuit sur une plage devant le lever de soleil.

Nous continuons notre bonhomme de chemin une partie de la journée, en attendant notre watertaxi qui doit nous ramener à la civilisation et surtout à Bumblebee.

18
mars

Le parc Abel Tasman quitté, nous nous mettons en route vers Picton, où Linda devra prendre le ferry quelques jours plus tard pour l'île du nord.

Sur le chemin, nous trouvons des petits coins sympas, et faisons quelques rencontres.

En arrivant sur une aire de repos pour la nuit, je vois des gens qui regardent Dikkenek dans leur van. Le matin venu je leur demande si je peux le récupérer. Ce sont en fait 3 enseignantes françaises qui partent travailler vers Motueka, vers là où j'ai prévu de faire la même chose. Nous échangeons nos contacts pour se refiler des plans job.

Sur la même aire, au matin je vois un visage familier qui plie sa tente. C'est Julien, un Dijonais qui traverse la Nouvelle Zélande en vélo, que nous avions rencontré vers les Catlins. Nous décidons de faire une petite randonnée avec lui.

La destination finale, ce sont des baies dans le nord est de l'île, avant Picton, où le réseau et l'agitation ne sont jamais arrivés. Nous passons les derniers jours au calme entre frisbee, musique, et détente. La baie est plutôt sale mais fraîche, ce sera mon circuit de refroidissement.

Après un mois avec Linda dans cette super chambre de 2m² et son jardin de quelques millions d'hectares, il est temps de se dire au revoir. Nous restons en contact, et elle emporte une partie de Bumblebee, heureusement pas le moteur, mais juste le chapeau de cowboy qui y était accroché quand je l'ai acheté.

La seule photo de fin, particulièrement bien réussie! 

Le voyage purement ludique touche à sa fin, pour le moment en tout cas. Je vais maintenant remonter vers Nelson et Motueka pour profiter de mon Visa Vacances Travail.

Le travail, c'est par ici!