Cambodge, Angkor du soleil

Facile le jeu de mot...
Du 13 au 25 décembre 2018
13 jours
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Nous nous étions infligés la traversée du Laos en bus, nous voilà repartis pour un peu plus de bonheur, avec en bonus une frontière terrestre. Nous ferons en fait le trajet en minibus. Tout se passe bien à trois détails près :

  • nous avons passé 3h au milieu de nulle part, sans trop savoir ce qui se passait, à attendre qu'un minibus nous emmène à notre destination. Un véhicule a failli nous soulager de notre attente au bout d'1h, mais une fois tout le monde installé il est tombé en panne.
  • le minibus arrive enfin mais il est conçu pour 13 passagers sans gros sacs, nous sommes 14 avec des très gros sacs. Je ferai donc le trajet dos au conducteur, les jambes en quinconce avec un autre voyageur. 5h sans bouger les jambes ça use les genoux.
  • ce dernier minibus nous emmène à une gare extérieure à la ville alors que tout le monde a acheté un ticket pour être déposé à son auberge. Pas de bol, il y a eu 5 intermédiaires entre nos vendeurs de ticket et le conducteur qui refuse. Nous marchons donc dans la nuit pour rejoindre notre auberge.

Arrivés à notre auberge, nous partons à la découverte de cette nouvelle culture Cambodgienne, un peu de fatigue mais surtout la faim au ventre.

Après quelques centaines de mètres dans le calme, nous arrivons dans l'artère touristique de la ville, où les basses des bars/clubs vous retournent la tête et l'estomac 120 fois par minute. C'est un concours de qui a la plus grosse sono. Je pense que les clients réguliers font un concours de qui a la plus grosse prothèse auditive...

Ne nous sentant pas aventureux après cette longue journée, nous nous contentons d'une pizza jambon champignons décibels. Fin du premier jour au Cambodge, on est refait.

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Ne sachant pas réellement quoi faire mais ne souhaitant pas rester dans la ville toute la journée, nous louons de jolis scooters en se disant qu'on va bien s'amuser dans les petits chemins. Les routes du Cambodge sont toutefois mieux développées et entretenues qu'au Laos. On fera finalement un trajet de 20km sur une ligne droite avant de bifurquer vers le village flottant Kâmpóng Khleăng. En saisissant la destination, je suis fasciné de voir que le lac a 2 contours très différents sur la carte, pour la saison sèche et la saison des pluies.

Nous sommes en saison sèche, mais la nature reste verdoyant et l'eau humide. Nous nous promenons dans le village sur pilotis. La hauteur de ceux-ci laisse imaginer l'amplitude des crues en saison des pluies. Mais c'est en prenant un bateau pour un tour vers le cœur du lac que nous découvrons le village flottant à demeure. Les maisons sont alors à mi-chemin entre radeau de fortune et Hilton 5 étoiles. Enfin peut-être un quart / trois quarts plutôt. C'est en tout cas super joli et il y a même une école au milieu, ce qui est rassurant pour l'avenir de tous ces gens... qui ne sont pas laissés à la dérive.


Juste le temps de planter un appât dans la Mangrove et on est reparti 
Un enfantier (arbre à enfants), pêche, et beaux reflets 

Nous avons pu échanger des sourires et quelques mots d’incompréhension avec les habitants du coin. Mais pas le temps de niaiser avec ces histoires d'échanges, demain on va manger du temple!

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Il aurait été difficile de passer au Cambodge sans faire une escale à Ankgor. Je n'aurai pas assumé devant la machine à café avec les collègues. Ah je n'ai plus de collègues, j'étais pas obligé en fait.

Nous louons les services d'un chauffeur de tricycle à moteur avec une voisine de l'auberge, enfilons nos meilleures chaussures de marche et nous mettons en route. En fait j'ai naïvement imaginé qu'il y aurait beaucoup d'intérieur et donc de fois où il faudrait enlever et remettre ses chaussures, j'ai donc opté pour mes tongs! Il n'en est rien. Sur place je fais partie du 1% qui écoute son cœur plutôt que les conseils de Lonely Planet.

Nous avons opté pour le lever de soleil sur Angkor Wat, le plus grand et le plus connu des temples du complexe. Les nuages ont décidé de venir pour le lever du soleil aussi, et cachent la vue à tout le monde. Aucune éducation. Du côté des humains, c'est un combat de perche à selfie et de bras vers le ciel pour prendre une photo sans intrus dessus.

Même endroit, même moment. La réalité et ce qu'on met sur instagram
Angkor Wat de dos

Nous nous promenons dans une partie du complexe de temples. Nous ne passons qu'une journée, certains mettent 5 jours à tout visiter, mais ça me donne des frissons d'imaginer y faire plus d'une journée. C'est joli mais très différent de ce que j'imaginais.

La première étape nous emmène à un temple qui n'ouvre que dans 30 minutes. Nous y sommes allés plutôt que de prendre un petit déjeuner, sur les conseils de notre chauffeur, qui a vite disparu une fois la déconvenue réalisée. On patiente avec les singes, enfin eux attendent plutôt de la nourriture ou des cheveux à agripper on dirait.


La pépite d'Angkor : le joli chat. Je l'ai caressé et je bave toujours pas de la mousse!

Certains endroits sont de vrais labyrinthes, avec les centaines d'escaliers et chemins cachés entre les ruines.

Trouvé! Trouvé! 

Parfois le problème est simplement une hypertrophie musculaire qui empêche de passer dans les ouvertures. Heureusement des employés se promènent avec des pistolets à huile pour vous décoincer. Je ne suis plus sûr, c'est peut-être un souvenir fabriqué.

Une journée seulement, mais on la sent dans les pattes! La case et cochée, nous pouvons continuer nos aventures hors de cette ville bruyante qu'est Siem Reap.

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Nous voilà arrivés à la dernière étape du voyage avec JD et ça va faire du bien! L'île est très sauvage et la partie habitée est paisible. C'est un petit village ensablé au bord de la mer, un Nassau d'autrefois sans le bon rhum et les bordels. Sans pirates non plus en y réfléchissant bien.

Instant narcissique : journée type sur l'île 
Koh Rong, ce sont aussi des sapins de Noël, des chiens sur des rochers et une corde

Grâce aux capacités de survie de Jean Denis, nous avons 3 poissons frais en apéritif pour le dîner. J'ai aussi joué mon rôle en ne bougeant pas sur ma serviette pour ne pas effrayer les poissons. Nous préparons un feu et des brochettes pour que ces animaux ne soient pas morts en vain. Je tente de fabriquer une fourchette en bois de cagette. Pour des raisons que j'ai oublié nous mangerons finalement avec les doigts.

Les étapes de préparation d'un bâtonnet Findus 


Evènement notoire de ce voyage : j'ai vu un lever de soleil! Le voici en grand.

Wouaouh
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Le dernier jour à Koh Rong, j'ai eu la bonne idée de rétro pédaler pied nu sur le corail, ce qui m'a valu une belle coupure/déchirure. Ça semblait mériter des points de suture mais l'unique médecin, qui refusait de faire 50m pour une personne qui avait perdu connaissance, m'a prescrit des pansements et des compresses. J'ai préféré avoir un second avis et ai donc quitté le paradis plus tôt que prévu avec Jean Denis.

Je n'ai pas pris de photo de Phnom Penh, j'y ai surtout reposé mon pied mais pas mon estomac. Je me suis quand même promené dans la ville, en pleine après midi, quand seuls les blancs sont assez fous pour marcher au soleil. J'ai également traversé le Mekong en ferry, assez pour constater la nette fracture économique entre les deux rives. Buildings et goudron d'un côté, bidon-villes et terre de l'autre.

C'était Noël j'ai donc voyagé au Japon, enfin culinairement uniquement.

C'est la fin du Cambodge! Peu d'étapes mais beaucoup de souvenirs qui ne sont pas sur les photos finalement. Quel égoïste je suis!


Pour Noël je m'envole à Hanoi. Cette année je troque la dinde et le foie gras pour une saucisse en boîte et un pain au lait à 10000 mètres d'altitude. Chacun son truc.

Le Vietnam c'est par ici!