Conclure sur notre mois au Laos est un exercice encore plus difficile que pour les pays précédents car tout ne s’est pas déroulé comme on l’imaginait.
En arrivant, nous étions vraiment contents car nous avions réussi à préparer un peu notre itinéraire, nous avions une idée de ce que nous allions faire et on en avait l’eau à la bouche. On a donc passé nos 10 premiers jours en alternant un peu de farniente sur le Mékong et puis surtout 2 boucles en 2 roues vraiment sympas. On renouait un peu avec les campagnes, la nature plus verdoyante, les animaux… En parallèle on avait quand même des petits soucis au ventre pendant ces 10 jours et du coup au niveau des repas c’était pas la folie car on évitait les jus, les bières et on se gavait de riz… Et puis ce n’est pas toujours facile d’apprécier toutes les visites dans ces conditions mais on passe les détails.
Et puis on a fini par aller à l’hôpital où on a appris que Steph avait la dengue. Avec un peu de recul, c’était vraiment une expérience hors du commun. Pas forcément très agréable mais ça fait partie du voyage. On est contents que ça n’était pas si grave comme par exemple un diagnostic de paludisme.
A partir de là, ça a bien modifié la suite de notre voyage. 1 semaines d’hôpital et 2 jours de repos signifient qu’on a consacré 10 jours sur 30 à nos soucis de santé. Et puis même une fois sortis d’affaire, jusqu’à la sortie du pays on traînera un peu les pieds. Plus de fatigue, moins d’entrain, besoin de faire des siestes, chaleur plus difficile à supporter… On se demande aussi s’il n’y a pas aussi une fatigue accumulée après ces 6 premiers mois de voyages.
Ce n’était pas facile non plus d’accepter de voyager à ce rythme, de ne pas aller visiter telle ou telle chose, de ne pas se lever tôt pour aller voir des points de vue mais nous n’avions pas le choix.
En revanche on a pu compenser cela grâce aux personnes autour de nous. Nous avons fait de belles rencontres, on pense évidemment à Alex et Oliv mais aussi Julie avec qui on a partagé plusieurs étapes et avec qui on a pu vraiment faire connaissance. On a aussi réussi à revoir Judith et Dani, nos copains espagnols du nord du Vietnam et leur présence à l’hôpital nous a fait du bien au moral à tous les deux.
Quoi qu’il en soit on tient à dire que les commentaires qui vont suivre sont forcément biaisés car sur une grosse partie de notre itinéraire nous n’étions plus vraiment dans notre assiette en mode voyage mais on vous livre quand même notre ressenti sur ce mois passé au Laos
Généralités sur le pays :
Lors de diverses discussions ou recherches sur le pays, on nous évoquait souvent un pays pauvre, sans trop de moyens avec des prix encore plus bas, des transports chaotiques, sur des routes défoncées. Sur l’ensemble, nous ne sommes pas vraiment d’accord avec ces avis. Contrairement au Cambodge, les habitants se logent tous dans des maisons en pierre et non pas dans des petites maisons en bois. Les écarts de richesse entre les différentes classes sociales ne sont pas aussi marqués par rapport aux pays précédents. On ne peut pas noter une grande différence entre les grandes villes et moyennes villes. Les différentes architectures se ressemblent d’une ville à l’autre, on a la sensation que le nombre d’habitants reste relativement le même un peu partout. Pour vous dire, la capitale nous semble ne pas être une capitale de part sa taille, ses bâtiments et le nombre de personnes qui y vivent.
Même au niveau transport, on ne sent pas de nettes différences avec le Cambodge et le Vietnam. Les connexions entre chaque ville se font plutôt bien avec un budget raisonnable. Par contre un changement assez important à souligner, nous n’avons pas fait de stop. Peu de voiture, peu de circulation et une population qui n’a guère l’habitude.
Comme d’habitude, on loue un scooter pour une journée ou plusieurs jours et on en profite pour se balader dans les alentours. C’est très agréable parce que ça nous permet d’être libres, de s’arrêter ou on le souhaite et de s’égarer un peu plus.
Cependant on est d’accord sur une chose avec les ont dits, le Laos a encore du chemin à faire concernant le monde médical. Diagnostic, hygiène, prise en charge médicale, gestion du patient… sont des aspects bien loin des standards européens. Mais on en reparlera plus tard.
L’histoire du pays :
L’histoire du Laos est très peu mise en avant. Il y a très peu de musées ou de lieux permettant d’en apprendre un peu plus sur le pays dans lequel nous voyageons.
Faisant partie de l’Indochine, le Laos a vécu des périodes de colonisation (Chine, France) et des périodes de guerres marquantes (France, Amérique). Dans beaucoup de lieux ont peu encore constater des traces de colonisations (écritures françaises, le pain dans la base de l’alimentation, temple chinois,…)
Un point très important sur l’après-guerre ressort quand même car il meurtri encore le pays. 1 laotien meurt ou/est blessé tous les 2 jours suite aux mines et bombes encore présentes dans de nombreuses zones ayant été bombardées.
Ce problème deviendra en partie un problème pour nous aussi, car il nous sera difficile, voire très difficile de sortir des sentiers battus. Pour faire de la randonnée ou du trek, nous devons être accompagnés afin de ne pas prendre le risque d’être sur des zones à risques. Lors de visites, il est aussi ultra conseillé de ne pas sortir des chemins d’accès. Il y a très peu de balisages voire aucun en fonction des endroits pouvant nous aider à faire des randonnées seuls. Du coup, ce n’est pas encore au Laos que nous profiterons de la nature comme on l’aime. C’est vraiment dommage car les paysages sont bien plus attirants qu’au Cambodge. On retrouve un peu nos montagnes du nord du Vietnam avec sa forêt abondante et ses petits villages qu’on aime tant. On en profite de loin avec nos yeux !
La famille :
Notre passage au Laos, nous fait retrouver la mixité des générations qu’on avait perdu au Cambodge (résultat de l’après-guerre avec les khmers rouges). Grands-parents, parents, enfants et petits-enfants, tout le monde se côtoient et vivent parfois sous le même toit.
Comme un peu partout en Asie du sud-est l’enfant est le roi de la famille. Il fait ce qu’il veut, quand il veut. Mais on remarque aussi qu’ils sont tout de même livrés à eux même. A 22h, il est commun de voir des enfants encore dans la rue, à s’occuper comme ils peuvent. On est loin du rythme européen.
A l’âge où nous sommes adolescents et insouciants, eux doivent prendre de grandes décisions. Ils ont le devoir de réussir dans la vie et de se donner à 100% pour avoir une vie meilleure. Il est donc courant que les enfants-adolescents soient séparés du cocon familial pour faire leur cursus scolaire dans d’autres villes ou intégrer un temple bouddhiste pour avoir une meilleure éducation et l’accès à l’éducation. Ils peuvent être aussi envoyés à l’étranger pour étudier dans de meilleurs conditions toujours dans l’optique de pouvoir obtenir un métier plus qualifié.
Le tourisme national :
Le Laos comme l’Asie du sud-est accueil de plus en plus de tourisme. C’est une des principales ressources du pays après l’agriculture et la production d’énergie.
Cependant les activités proposées nous semblent parfois hors de prix comparées à la qualité des services.
Un trek peut vite nous coûter au moins 50 dollars la journée. A ce prix-là, on n’est même pas sûr d’avoir un bon guide, prenant le temps de bien nous expliquer l’environnement dans lequel on progresse et en plus on dort dans un hamac après un repas au coin du feu (très sympa mais le coût de la prestation est bien des frais engendrés).
L’accès à la natureest payant aussi. On paye la moindre entrée de grotte, d’un petit parc ou d’une chute d’eau en se demandant même si l’argent est bien utilisé pour entretenir les lieux d’accueils. Ce n’est en général pas grand-chose, souvent 1€ ou 2€ mais le principe nous est toujours difficile à accepter du fait de notre habitude Française.
Nous étions aussi en demande de rencontrer des éléphants, non pas pour les monter ou les bichonner mais pour mieux comprendre pourquoi le tourisme de l’éléphant en est arrivé la (même si on a notre avis sur la chose). On voulait en savoir un peu plus sur le fonctionnement de ces gros nounours, les projets misent en place pour s’assurer que l’espèce ne soient pas braconnés ou torturés. Mais ça s’était avant de découvrir le prix exorbitant de certains centres de conservation. On ne parle pas d’une cinquantaine d’euros mais plutôt quelques centaines d’euros.
On est aussi lucides sur le fait qu’un grand nombre de centres de conservation des éléphants se disent bienveillant mais en y regardant de plus près, nous constatons que nous n’avons pas la même définition de la bienveillance. Du coup, nous n’avions que peu de contacts avec de bons centre et ceux-ci nous demandaient un détour assez compliqué pour y aller. Devant la difficulté à s’y retrouver et les hésitations, on a décidé de faire l’impasse malgré nous sur une expérience avec des éléphants.
Par contre, on est de nouveau content de retrouver nos scooters à 6 euros la journée et d’en profiter comme on aime.
Notre ressenti d’un côté plus personnel :
Communication :
Au niveau des échanges et rapports avec les laotiens, ça n’a pas toujours été facile et il a fallu accepter leur fonctionnement.
Comme au Cambodge nous n’avons pas pu utiliser le couchsurfing (séjour chez l’habitant gratuit) car il n’y avait pas beaucoup de membres. Du coup cela réduit déjà les rapports avec la population.
On retiendra quand même la façon amusée et chantante des laotiens pour nous dire bonjour (Sabaideeeeeeee) et merci beaucoup (coptchay lay lay). Toutefois, après ce bonjour, les échanges n’étaient pas toujours facile. Les gens ont une attitude bienveillante mais on comprend bien qu’ils gardent leurs distances. On s’est dit qu’ils ont peut-être peur de discuter avec les étrangers car ils ne savent pas forcément parler anglais. On a aussi la grosse impression que pour certains ils n’avaient pas l’envie de discuter tout simplement. Ils ont aussi beaucoup de pudeur entre eux, ce qui créé une barrière, pas toujours facile à effacer. Mais une fois le contact établi, on peut vous assurer qu’on a passé quelques bons moments.
On va donc dire que les laotiens étaient avec nous assez timides et introverties.
Alimentation :
Au niveau de nos assiettes, c’était plutôt agréable. On a gagné en diversité même si la base reste toujours du riz. On a quand même pu avoir quelques plats de viandes en sauces vraiment bons et toujours les classiques riz ou nouilles frits. On a aussi découvert le riz gluant/collant que nous n’avions pas vraiment gouté jusque-là. Même si les repas étaient un peu plus chers on s’est fait quand même plaisir à manger. On a aussi bien profité des jus des fruits et shakes que l’on trouvait un peu partout pour environ 1€ et autant dire que la mangue ou la passion ici n’ont rien à voir avec ce que l’on a en France !
Si vous voulez en savoir un peu plus sur le sujet, comme d’habitude on vous invite à faire un tour dans notre assiette sur notre carnet dédié ici : Un tour dans notre assiette
Budget :
La gestion du budget n’est pas forcément très intéressante pour vous mais pour nous elle fait partie de notre quotidien à chaque instant. Comme pour les autres pays, on avait établi un budget assez large et on est largement en dessous de ce que nous avions prévu et sans pour autant se priver. Ce n’est pas Noël tous les jours mais en restant raisonnables ça se passe très bien. Au quotidien on fait quand même la chasse au moindre centime. Pour rester dans les clous, il faut réfléchir par rapport au niveau de vie du pays et non pas comparer avec la France. Il peut nous arriver de marcher plusieurs kilomètres avec nos 40 kg de sacs pour ne pas payer 4€ de taxi. Ça parait fou mais quand on sait que notre budget journalier est de 13€ et bien le taxi parait tout de suite super cher ! Le pays reste peu cher, on mange un repas pour 2€ environ. La chambre d’hôtel coûte en moyenne 6€ sur notre mois de voyage. On prend souvent le plus simple et le moins cher mais en Asie pour cette gamme de prix on a quand même quelque chose de correct. D’ailleurs même avec l’hôpital on aura quand même fait 15 hôtels différents en 30 jours ! Pas le temps de déballer les sacs !
Pour plus d’infos, un petit résumé en infographie (les prix sont par personne sauf pour les hôtels) :
Une page se tourne...
Enfin, à la porte d'embarquement pour les Philippines, on regarde devant nous et derrière nous. On s'apprête à quitter le contient pour les îles. On laisse derrière nous 4 mois de voyage à travers l'ex-Indochine française. On a été vraiment contents de découvrir ces pays voisins et leurs différences. D'un autre côté, il est temps de changer d’environnement pour découvrir un pays avec plus de différences. 4 mois ainsi que nos 2 mois en Chine, au final c'était le bon choix!