Cambodge

3 ème pays de notre épopée qui s'annonce fort en histoire, en chaleur et en découvertes
Du 21 février au 21 mars 2019
29 jours
Dernière étape postée il y a 2077 jours
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Publié le 2 mars 2019


21 février 2019, 19h30. Nous voilà enfin arrivés à Phnom Penh, capitale du Cambodge. Après 2 escales et des retards d’avion à cause de la météo on arrive quand même à l’heure prévue. C’est beau ! Il est donc temps de renfiler notre costume de globe-trotters pour de nouvelles aventures.

Nous n’avions pas eu le temps de nous préparer à rentrer en France 3 semaines auparavant mais nous n’étions pas plus préparés à retrouver l’Asie. Les premiers jours sont assez difficiles. On subit pas mal le décalage horaire. Et puis même s’il ne faisait pas si froid en France, ici il faut maintenant supporter les 32° au plus frais de la nuit. Et puis nous revoilà plongés dans le brouahah des rues, du trafic, …

Qui dit nouveau pays dit aussi nouvelle langue, le khmer avec son alphabet très particulier. Il nous faut aussi revoir nos tables de multiplication car les choses se corsent : au Cambodge on peut payer en dollars ou en riels. Du coup par exemple, avant un achat de 10$, il faut convertir en euros (8,80€), puis payer en dollars (je n'ai qu'un billet de 20$), réfléchir à combien on doit nous rendre (10$) puis vérifier que l’argent rendu (40 000 riels) correspond bien à 10$. En plus de ça il faut vérifier que les billets sont des vrais et élaborer tout un plan pour pouvoir « casser » nos billets de 100$. Après 1h de recherches sur le web on trouve un distributeur qui ne taxe pas 5$ de frais à chaque retrait (c’est toujours ça dans notre poche).


Comme pas mal de ville en Asie du sud est, Phnom Penh est un vrai musée ou spectacle en plein air. Il suffit de marcher dans les rues pour voir plein de choses incroyables (et on en fait des km!). On vous laisse observer les photos de la ville ainsi que leurs légendes :

Phnom Penh reste une petite capitale de 1,5 millions de personnes ( pour comparer: 2,3 millions pour l’aire urbaine lyonnaise), ce qui n’est pas forcément étonnant pour un pays de 16 millions d’habitants qui vivent sur un territoire 3,5 fois plus petit que la France.

La ville est en pleine croissance. Il n'y a que quelques lignes de bus depuis peu et ils sont quasi vides! Ils ont été offerts par la Chine et le Japon. Il y a encore 10 ou 15 ans la ville était apparemment beaucoup moins accueillante avec un port d'arme assez courant et des "taxes" des différents partis politiques à chaque coins de rues.

Nous allons profiter de nos quelques jours ici pour visiter des lieux forts en histoire cambodgienne, aussi bien récente qu’ancienne.

Quand on dit Cambodge on dit souvent « Angkor », la fameuse cité avec ses nombreux temples incroyables. Du coup on commence par aller au musée national afin de découvrir cette fameuse histoire angkorienne. Malgré un prix de 10$ nous sommes un peu déçus du musée. Un enchaînement de statues avec peu d’explications, on est vite perdus. On demande à des français qui acceptent gentiment que nous suivions leur guide dans le musée. Cela nous permet tout de même de mettre un premier pas dans le sujet.

Le musée national 

Quand on dit Cambodge, ce qu’on ne dit pas forcément c’est « génocide » ou « Khmers Rouges ». Et c’est pourtant l’un des sujets les plus récents mais aussi difficile de l’histoire cambodgienne.

On va essayer de résumer cela en quelques lignes:

Si on commence en 1863, la France place le Cambodge sous tutelle française. Le Cambodge est donc intégré au Vietnam et Laos dans l’Indochine française. En 1953, à la fin de la guerre d’Indochine, le Cambodge retrouve son indépendance. Le pays qui est une monarchie constitutionnelle est donc dirigé par le roi. Une guerre civile s’installe entre le gouvernement et les fameux Khmers Rouges, des rebelles communistes qui montent des actions de guérilla contre le gouvernement depuis les campagnes et la jungle. Devant cette montée du communisme et du fait que les vietnamiens (alors en guerre avec les américains) acheminent du matériel au sud du Vietnam en passant par la jungle Cambodgienne, les Etats-Unis bombardent massivement la frontière Cambodge/Vietnam. Plus de bombes y sont larguées que durant toute la seconde guerre mondiale. Malgré cela, soutenus par la Chine, les KR (Khmer Rouges) prennent la capitale en 1975 pour instaurer un régime de terreur pour 3 ans et 8 mois.

Quelles sont leurs motivations ? Durant leur guérilla dans les campagnes ils ont décidé que chacun devait travailler comme les paysans car tout vient de la terre et du travail. Du coup ils vont vider toutes les villes du pays et envoyer les citadins en « rééducation » travailler en campagne afin de créer une société sans classes. Ils réussissent à vider la capitale en 48h. Même les patients des hôpitaux furent mis sur les routes. Les gens sont réduits à l’esclavage ils doivent tripler la production de riz, ce qui est juste impossible. Le riz sert aux soldats KR et à la Chine qui envoie des armes en échange. En attendant, la population se tue à la tâche et meurt de faim. Tout est collectivisé c’est-à-dire que la possession est interdite, il est interdit de cueillir un fruit pour le manger. Tout le monde mange en même temps, les hommes et femmes sont séparés dans des camps, les enfants embrigadés. L’argent, la religion, le commerce, tout est aboli. En parallèle de cela, un génocide se met en place. Toute trace de culture comme le simple fait de parler une autre langue ou porter des lunettes est passible d’emprisonnement ou de mort. C’est souvent toute la famille qui est exécutée afin d’éviter que les enfants ne se vengent plus tard. Selon leur doctrine il ne faut pas « couper une mauvaise herbe mais enlever la racine ». Pol Pot, le dirigeant serait donc responsable de plus de 1,7 millions de mort en presque 4 ans soit 20% de la population à l’époque. Imaginez qu’autour de vous, une personne sur 4 disparaisse… Ce régime tombe début 1978 lorsque les vietnamiens envahissent progressivement le Cambodge redoutant ce chaos qui s’est mis en place chez leur voisin.

C’est loin d’en être fini pour les KR, mais ces quelques décennies sont assez complexes et il nous faut encore un peu de temps pour comprendre ce qu’il s’est passé par la suite. Nous y reviendrons dans nos prochaines étapes comme ça vous avez le temps de digérer un peu cette première partie.

Vous voulez en savoir plus? Voir des images? Vous avez 1h devant vous? Alors voici un documentaires qui résume cette partie avec des témoignages vraiment biens:



Après cette petite lumière historique, il est temps pour nous de visiter le S-21 Tuol Sleng, une ancienne école au centre de la capitale qui avait été transformée en prison par les KR.

C’est une visite qui se déroule dans le silence et le recueillement car c’est assez poignant émotionnellement.

Pour donner un ordre d’idée sans trop rentrer dans les détails, cette prison aurait vu séjourner environ 17 000 personnes, hommes, femmes et enfants. Elle avait aussi la réputation de la prison dont on ne ressort pas. Outre l’internement c’était surtout un centre de tortures. Les Geôliers torturaient les prisonniers jusqu’à obtenir des aveux signés de leur part avant de les exécuter dans d’autres camps. Ce qui est encore plus incroyable c’est que la plupart des gens n’avaient pas commis de crime mais ils étaient forcés d’inventé faire partie de la CIA, du KGB ou de l’opposition et de dénoncer des dizaines de personnes de leur réseau « imaginaire». Il n’est pas forcement utile de vous fournir tous les détails morbides que l’on a pu découvrir mais autant dire que la cruauté humaine avait peu de limite. Les prisonniers en cellules devaient faire leurs besoins dans une caisse à munition. S’ils avaient le malheur de salir un peu la cellule ils devaient lécher le sol. Ils étaient torturés à longueur de journée et de nuit. L’eau, les fouets, l’électricité, les pinces, … tout était utilisé.

En plus du côté historique, ce qui est frappant c’est qu’on a l’impression que tout est resté comme à l’époque. Comme si on avait simplement nettoyé les lieux. Dans les anciennes salles de classes, transformées en chambres de torture on tombe sur une pièce vide avec un lit en fer et sur le mur, une photo d’un prisonnier torturé à mort. Cela donne tout d’un coup énormément de poids à ce vieux lit rouillé qui se trouve devant nous ou même au carreau de carrelage où l’on pose son pied…

Seul 7 prisonniers ont étés retrouvés vivants par les Vietnamiens qui ont libéré la prison. Dans certaines salles, les photos des prisonniers sont affichées sur des panneaux. Ce qui est assez surprenant c’est que tout était archivés, répertoriés, photographié, signé, compté… Cela a permis à de nombreux cambodgiens de retrouver des traces de leur famille. Une machine à tuer qui n’est pas sans rappeler celle mise en place par un petit moustachu dans l’Europe des années 40.


Le lendemain, nous continuons sur ce sujet en allant visiter le 2e site de mémoire de la ville : les Killing fields (comprendre, « champs d’exécution »). A 10km de la ville nous arrivons dans un espace ombragé, vert et même fleuri. Puis en passant nos étapes de notre audio guide nous sommes là aussi amenés à mieux comprendre ce qui s’est déroulé sous nos pas ils y a peu d’année (1975 à 1978). Après la libération par les vietnamiens, des charniers ont été découverts ici. Le camp resté très secret fut la dernière étape pour plus de 20 000 personnes. Elles étaient tuées en arrivant par camions et de toute les manières les plus rapides et simples possibles pour économiser les balles et rester discret. La moitié des corps ont été exhumés et placés dans un monument. Le reste est toujours sous terre.

Même si c’est un lieu très poignant et très fort qui est à visiter pour comprendre le pays actuel, ce ne fut pas facile. C’est dur de se rendre compte que sous nos pas il y a encore des corps, que contre cet arbre, des enfants étaient tués ou encore que ces morceaux de tissus ou d’os qui sortent de terre et qu’on aperçoit appartiennent au génocide. Tous les 3 mois les gardiens doivent ramasser les os et tissus qui refont surface avec les pluies. Tout comme la visite des camps de concentration allemands, c’est un moyen de se rappeler ce qu’il s’est passé, de comprendre un peu mieux et aussi de savoir ce qu’il peut se passer avec les dirigeants, la politique et le fanatisme. Quoi qu’il en soit, c’est toujours la population qui en fait les frais.

On a pris peu de photos par respect et on ne juge pas utile de les partager ici 

A côté de cela, certaines choses nous ont parus un peu étranges par rapport à notre façon européenne de «gérer» les lieux de mémoire. Le site est exploité par des japonais donc on se demande où va réellement l’argent des tickets d’entrées. Il reste près de 10 000 dépouilles dans le sol qui ne sont pas exhumées par faute de moyens et de place dans le monument (… ?). Enfin on a trouvé presque un peu malsain d’avoir le regard attiré par les os et les tissus sur le sol, ou encore que des crânes soient exposés en fonction de la façon dont la personne a été tuée, avec en dessous ces mêmes armes (baïonnette, pioche, hache, bambou, …). Est-ce une autre approche du souvenir ?

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Pour ne pas terminer sur une note trop tragique, on vous propose de deviner quelques objets découverts dans le musée national. Laissez votre avis en commentaires (ATTENTION, pour savoir la réponse, n'oubliez pas de cocher "Souhaitez-vous être informé par e-mail des réponses à ce message" au moment de poster votre commentaire)

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Publié le 6 mars 2019

Après la chaleur étouffante de Phnom Penh et son histoire difficile, on prend nos sacs direction le sud du Cambodge. Plus précisément à Kampot, une petite ville en bord de rivière, non loin de la mer.

On décide de tester notre pouce au pays des temples pour 150 kilomètres. Comme d'habitude on préfère sortir des grandes villes avec un bus local.

10 minutes plus tard, nous voilà dans un camion avec un jeune homme de notre âge, nous présentant sa famille en photo. Après un bon bout de chemin ensemble, on descend et à peine 15 minutes plus tard, nous montons ensuite dans un 4*4 avec une famille vietnamienne dont le mari vis au Texas. Il nous dépose car il doit faire une course mais au final il s'est pris au jeu du stop et nous emmène jusqu'au bout. Cette première session stop au Cambodge est comme vous l'imaginez, plutôt motivante :)

On choisi de poser nos sacs dans un petit bungalow pour 4 jours. Qu'est ce qu'on est bien ici. L'air est plus frais, c'est apaisant, calme. La terrasse de l'hôtel donne sur la rivière qui est peuplée de milliers de palmiers d'eau. La vue est plutôt agréable. Vous en pensez quoi de notre chambre ?!

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Le lendemain on part en scooter faire la visite d'une plantation de poivre. On ne peut pas s'empêcher de ce foutre de la tête de l'un et de l'autre avec nos casques. Du coup voici une petite photo :

En arrivant à la ferme, on était loin de s'imaginer qu'on allait tomber sur un si beau eco-projet. Un couple franco-belge, a construit une plantation de poivre il y a maintenant 6 ans. Le but est de promouvoir la qualité du poivre présent dans la région de Kampot et de développer via les bénéfices, des projets sociaux avec le village. (meilleurs salaires des villageois, apprentissage d'eco responsabilité, gîtes, financement des cours d'écoles... )

On est plus beaux avec ces 2 chapeaux. 

La visite guidée en français par un sympathique cambodgien nous apprendra qu'il existe 4 types de poivres à partir de la même plante avec une cueillette et des traitements différents.

- Le poivre vert frais,

- La poivre noir,

- le poivre blanc,

- Le poivre rouge.

Nous apprenons aussi des techniques d'exploitation éco-responsables :

- engrais naturel obtenu avec de la bouse de vache et des crottes de chauves souris fermentés pendant 4-5 mois,

- médicaments contre certaines maladies (écorce, et nous avons oublié les 3 derniers composants).

- 1 ère et deuxième année pas de récolte pour que la plante puisse bien se développer. Récolte à partir de la troisième année

- éviter l’apparition de maladies en évitant l'eau stagnante, ainsi le terrain est incliné et permet à l'eau de s'écouler jusqu'aux fossés.

- Les terrains de culture sont séparés par des routes de terres ou fossés pour éviter en cas d'épidémie, de contaminer les autres terrains.

Nous finissons par un test de tous les poivres qui se trouve sur la photo de ci-dessous. Comme vous vous en doutez, on avait la bouche en feu au bout du 4ème lol!!

Nous repartons avec du poivre rouge de Kampot afin de participer un minimum au projet.

Sur le chemin du retour on s'arrête tout d'abord sur le bord du lac pour admirer la vue et ensuite dans une grotte. À l'intérieur on peut y trouver un temple datant de plus de 1000 ans. Les enfants du village nous proposent de les suivre à travers quelques chemins dans la grotte moyennant quelques dollars. Ils s'amusent à nous faire peur et énumérer quelques mots Français. On en profite pour leur poser 2, 3 questions sur eux, leur vie d'écolier.

On vous laisse ensuite regarder nos premières photos de campagne cambodgienne. On peut remarquer une nette différence avec le Vietnam. Tout est plat, les champs sont délimités par des palmiers faisant quelques dizaines de mètres de haut et les routes sont dans un sale état.


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Après ces 2 jours à Kampot, on décide d'aller dans la ville de Kep, non loin de là, pour profiter de la mer et de ces délicieux mets. La ville de Kep est réputée pour son crabe au poivre vert de Kampot. Il faut donc absolument que nos papilles vous disent ce qu'on en pense. Vous vous en doutez, ça ne vas pas être si simple que ça ! La mission s'est de trouver du bon crabe, de ne pas payer une fortune et de ne pas avoir 3 bouts de crabe qui se balade dans notre assiette et finir par savourer. En arrivant sur le marché, on voit de loin la cohue, imaginez nos vendeurs de fruits et légumes en France et bien ici les vendeuses vous inonde le cerveau avec Crab, do you want crab? 1 kilos? 1 kilos for you ? 10 dollars ? En français : du crabe, du crabe ! Voulez-vous du crabe ?! 1 kilos ? 1 kilos pour toi ?! 10 dollars le kilos !

Après 5 minutes on arrive à se faire oublier parmi les cambodgiens qui achètent les crabes par gros sacs. Les vendeuses stocks leurs crabes dans des paniers qu'elles sortent de l'eau quand un potentiel acheteur arrive.

Une fois le contrôle des crabes notamment sur leur face dorsale fait la plus-part sont cuits directement sur place dans un bout de stand en front de mer. (On ne peut pas faire plus frais !)

On n'a pas oublié notre mission. On découvre que certains stand cuisinent le crabe sur place.On réussi à négocier un kilo de crabe, cuisiné au poivre de Kampot pour 8 dollars. Pas facile de manger sans l'équipement adéquat mais on s'y fait et on savoure!!! Léchez vous les babines :)

Du marché à l'assiette, bonne dégustation.

On décide de faire notre digestion à la plage :)

Pour éliminer tout ça, on fini notre journée par une boucle de 3,5 Km en kayak entre rivière et palmiers d'eau. On vous laisse vous émerveiller devant ces belles photos :


Green cathedral. 

On aime bien nos petites Curiosités, les voici :

Rendez- vous à Battambang 😉

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Publié le 10 mars 2019


C’est à 5h du matin qu’on nous réveille dans notre mini couchette double du bus pour nous déposer sur un trottoir. Sauf que nous sommes à 5km du centre et que le chauffeur nous dit qu’il n’y va pas. Pas vraiment ce qui nous avait été vendu. Curieusement il y a plusieurs tuk tuk qui attendent pour nous emmener. Comme nous ne voulons pas marcher dans cette combine, c’est sous les étoiles que nous allons commencer notre journée en marchant avec nos sacs les 5km jusqu’à l’hôtel.

Notre boite à sardines dans le bus couchette 

Comme il est trop tôt pour avoir notre chambre on se repose un peu puis on part à nouveau à pied dans le centre pour un petit circuit à la découverte des bâtiments coloniaux de la ville.

C’est sympa et ça nous permet de prendre nos marques dans la ville

Vers 11h la chaleur se fait vraiment sentir et on retourne à l’hôtel pour profiter de la piscine et avancer sur la suite du voyage, du blog, etc…


Le lendemain on décide de louer un scooter. On n’est pas très rassurés quand l’hôtel nous demande de signer une décharge qui stipule que si quoi que ce soit se casse, c’est à notre charge. On l’est encore moins quand on demande si c’est la chaîne ou le moteur qui casse et qu’on nous dit clairement que ça sera à nous de payer. Quand on voit le scooter arriver du moyen âge, c’est encore plus flippant mais bon, les freins marchent, les pneus vont tenir encore un jour et puis même s’il faut connecter les fils sous le guidon entre eux pour mettre les phares, nos frontales feront l’affaire le soir.

Nous voilà donc en route pour le Bamboo train. C’est en fait un petit chariot sur voie ferrée sur lequel on promène les touristes sur 15km. C’est assez fun et ça va super vite! Tout est démontable car quand on croise un chariot dans l’autre sens et bien il faut démonter son chariot pour le laisser passer. C’est en fait 2 essieux avec une plaque en bambou. Il y a un moteur genre moteur de tondeuse avec une courroie. Pour accélérer, le pilote tire sur le moteur et ça tend la courroie. Pour freiner il appuie sur un bâton avec le pied. Pourquoi faire plus compliqué au final ? Bref petit moment bien marrant


On part ensuite visiter des ruines du temple Ek Phnom. Un des premiers que l’on voit au Cambodge. On se sent tout de suite dans les traces d’Indiana Jones à se promener entre les vielles pierres ! C’est comme si on faisait un bon dans un temps révolu. En regardant les ruines on essaie de s’imaginer à quoi ça ressemblait lorsque c’était entretenu. On aperçoit des pierres gravées qu’on essaie de déchiffrer et de comprendre. C’est un bon avant-goût de notre visite des temples d’Angkor, notre prochaine étape.

Mais midi approche, le soleil nous cuit et c’est un peu la course pour trouver à manger sur le chemin. Surtout qu’il n’y a que des soupes et qu’aujourd’hui il est quand même annoncé 38°.

La piscine de l’hôtel nous rafraîchi encore une fois. C’est vraiment du luxe et on a bien fait ! C’est notre 2 ème piscine en plus de 4 mois. Nous sommes en pleine saison sèche au Cambodge et le pays semble complètement brûlé par le soleil. Les campagnes sont désertiques et on a l’impression que le soleil est tout proche tellement il brûle.

Vers 15h on reprend notre scooter pour aller vers un autre temple à 1h d’ici. Il y a pas mal de marches (400) mais c’est joli. La route pour y aller était vraiment sympa aussi. Le Cambodge se visite beaucoup en roulant car on voit plein de choses de la vie sur les bords des routes.

On compare aussi des statues de l'époque avec de nouvelles statues vues le matin.

Quand nous partons nous entamons une piste de terre, superbe, amusante mais on serre les fesses pour ne pas casser le scooter. Bon c’est sûr que quand on croise des camions il y a tellement de poussière que ça revient à rouler les yeux fermer. On s’arrête de respirer et parfois on s’arrête tout court. Le soleil, la sueur, la poussière, le vent… je vous laisse imaginer notre état.


Enfin nous arrivons vers Phnom Sampeou, une des seules montagnes ou plutôt collines des environs car tout est plat. On monte voir un temple au sommet. On abandonne le scooter à mi-chemin car même en poussant avec les jambes il n’arrive plus à monter. Là-haut on retrouve les copains de Steph : les singes ! La vue est vraiment belle sur toute la campagne !

Cette montagne comporte aussi une grotte. Une grotte tristement célèbre puisque c’est aussi un charnier des khmers rouges. Plus de 10000 personnes ont été tuées ou jetées dans la grotte. On passe notre tour pour cette fois-ci. La nuit approche et cette fois la nature nous réserve quelque chose d’incroyable. En effet, l’une des grottes est habitée par des millions de chauve-souris. Il est donc possible de voir leur envol à la tombée de la nuit. On se trouve donc une petite table avec une bière (les habitants ont mis en place des stands de boissons avec des chaises pour observer le spectacle). On entend les chauves-souris s’agiter à l’intérieur de la grotte et à 18h01, c’est parti ! Un nuage commence à sortir. C’est comme un gros essaim ou banc de poisson qui va sortir de la grotte pendant 20 min. Il y aurait environ 4 millions de chauves-souris. Ça donne le tournis et c’est vraiment incroyable !

On passe la journée suivante à préparer la suite du voyage, la visite des temples d’Angkor, les photos, le blog… tout cela entre quelques ploufs à la piscine.

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Les Khmers Rouges, suite de l'histoire:

Rappelez-vous, dans notre première étape de Phnom Penh nous vous avions parlé de la période difficile des Khmers Rouges. On y voit un peu plus clair (un peu seulement) et du coup on profite de cette étape pour en expliquer un peu plus.

On vous avait dit qu’en 1975, les Khmers Rouges avec à leur tête Pol Pot avaient pris le contrôle du pays et réduit les gens en esclavage tout en massacrant les intellectuels et toutes personnes susceptibles de se rebeller. Fin 1978 les vietnamiens ont envahi le Cambodge pour faire cesser cela. On pourrait croire que tout allait aller pour le mieux. Et pourtant, le Cambodge a continué a être victime des acteurs internationaux.

Pour faire simple : la Chine soutenait les Khmers Rouges car leur idéologie était basée sur celle de Mao (le dictateur au pouvoir en Chine à ce moment-là). Le Vietnam était soutenu par l’URSS. Comme il y avait des tensions entre la Chine et L’URSS les combats ont continué. La Chine a même envahie le nord du Vietnam pendant 1 mois. Les Khmers Rouges sont retournés mener la guérilla dans les campagnes et la jungle. La Thaïlande avait aussi peur d’être envahie par les vietnamiens donc ils soignaient les Khmers Rouges blessés et entraînaient leurs soldats. Les américains qui avaient perdu la guerre contre le Vietnam soutenaient aussi les Khmers Rouges ! Les vietnamiens se retirent du Cambodge en 1989 (10 ans après). Il faut attendre 1991 pour que les Khmers Rouges commencent à négocier un traité de paix. Les violences continuent jusqu’en 1998. Cette année-là, Pol Pot le chef des Khmers Rouge meurt à 73 ans sans avoir été vraiment inquiété et en ayant vu ses enfants et petits-enfants grandir tranquillement… C’est la fin des Khmers Rouges. (oui oui en 1998 ! L’année où nous fêtions tous la coupe du monde).

Depuis 1985, le premier ministre (un ancien Khmer Rouge) a curieusement gagné toutes les élections. Quand on essaie d’en parler, les gens nous disent qu’ils ne veulent pas avoir de problème… D’ailleurs beaucoup de cadres Khmers Rouges ont été intégrés à l’armée ou à la politique et les procès des quelques dirigeant KR ont seulement commencé vers 2010.

Le pays reste classé 157/176 parmi les pays les plus corrompus. (On nous dit d’éviter la police au maximum).

Tout était à reconstruire, ce qui n’est pas du tout évident quand tous les professeurs, médecins, ingénieurs et autres ont été tués...

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Voici un mélange de photos du quotidien:


Bon plan :

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Publié le 17 mars 2019

On vous emmène avec nous pour une journée dans notre sac, bon visionnage !

Point histoire :

Avant l'histoire de la cité d'angkor, le lieu témoigne d'une vie 1800 ans avant notre ère. 59 squelettes ont été identifiés dans 29 sépultures. Ils permettent d'expliquer une bonne partie de la vie du peuple préhistorique.

La cité d'Angkor a été redécouverte en premier par des espagnoles et portugais. Mais les véritables redécouvertes se feront par des chercheurs français.

Auparavant la cité d'Angkor a été considérée de nombreuses fois comme la capitale du pays, mais elle sera aussi plusieurs fois oubliée. Les nombreuses guerres et l'occupation des Chams modifieront sans cesse l'évolution d'Angkor mais aussi la religion qui y préside tantôt hindouiste, tantôt bouddhiste. A son apogée Angkor comptait 750 000 personnes sur une superficie de 1000 Km2 (à la même époque, Londres ne compte que 50 000 habitants).

Angkor est définitivement abandonnée comme capitale vers 1431 suite à de nombreuses catastrophes de sécheresses pendant la saison sèche et à d'important dégâts durant la saison des pluies. Les temples deviennent donc inutilisables.

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Glenn est déjà venu ici il y a 4 ans. Du coup, il s'occupe d'organiser nos journées pour que je puisse avoir la surprise totale. Je suis donc impatiente de découvrir ce qui se cache derrière cette jungle.

Premier jour à Angkor, on se lève tôt et on donne nos premiers coups de pédales. Ah oui, on ne vous l'a pas précisé, on a décidé de faire la visite en vélo, plus plaisant, plus indépendant et plus économique. Nous avons un livre explicatif sur les temples et téléchargé pas mal de documents sur le sujet.

Il est 6h, on a les yeux encore collés mais on est excités de découvrir la cité d'Angkor. 1h plus tard, on arrive à notre premier temple. Et la, bien sur WAAAOUUUH!!!

Temple Ta Prohm construit en 1186 par le roi Jayavarman VII.

Ce premier temple se nomme Ta Prohm. Sur les photos le temple peut paraître en abandon. C'est exactement l'objectif des archéologues. Ils ont voulu garder l'ambiance dans laquelle ils ont découvert Ta Prohm. Les arbres prennent une place importante dans le décor et donne se côté un peu Indiana Jones !!! (quelques scène de Tomb Raider y ont été tournées)


On continue notre découverte avec le temple Preak Khan et Neak Pean qui sont aussi tous deux construits par le roi Jayavarman VII. On commence à y voir un peu plus clair dans la structure des temples.

Temple Preak Khan construit en 1191 par le roi Jayavarman VII. 

Le temple suivant, Neak Pean, était considéré comme un hôpital public. Les habitants de Angkor pensaient que les eaux de chaque bassin qui entourent la tour centrale avaient des propriétés guérissantes.

Temple Neak Pean construit à la fin du XII° siècle par le roi Jayavarman II. 

Vous allez surement vous posez la question. Quel type de pierre ils utilisent ? Pour le bas des temples et parfois l'intérieur des murs, ils utilisent de la latérite. C'est une pierre composée d'argile oranges. Pour les parties centrales, tape à l'oeil, ils utilisent du grès. Plus résistant que la latérite.


Pour la suite, on change de roi, c'est Rajendravarman II qui a construit le temple suivant. Le style est différent et pas que, les matériaux sont aussi différents. Pour la première fois, on peut voir qu'ils utilisaient de la brique. Ce matériau permet un travail plus fin, moins grossier.

Temple Pre Rup construit en 961 par le roi Rajendravarman II. 

On a fini notre visite pour aujourd'hui après 45 kilomètres, on a bien mérité notre ploufff dans la piscine.

Quelques curiosités de la journée :

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Entre ces deux jours, nous avons passé une journée relax au bord de la piscine. Bon ce n'était pas tout à fait relax entre le blog, les photos, l'avancement du voyage et la musique à fond. Mais on avait de quoi se rafraîchir.

Pour notre deuxième jour à Angkor, on monte de nouveau sur nos vélos, il est 4h30 du matin. Dur, dur le réveil. Mais on est trop content d'aller contempler le lever de soleil sur l'un des plus beaux temple de Angkor.

45 min plus tard, on arrive sur le site. On vous laisse vous plonger dans l'ambiance. Il fait nuit noire, on avance avec le bruit de quelques animaux, on traverse un pont avec nos frontales et avec notre GPS on trouve le lieu où nous voulons voir le lever de soleil. A ce moment là, Steph n'a aucune idée du temple qu'elle va découvrir. Au fur et à mesure que le soleil se montre, on découvre donc les détails du lieu et où nous sommes en ce 7 mars 2019. On savoure car le moment est bien sympa. Bon dans tout ça, nous sommes des centaines à vouloir voir le lever de soleil. On oublie donc le moment Love, Love.

Temple Angkor Vat construit au début du XII° siècle par le roi Suryavarman II.

Ce temple est un temple montagne. Sa partie centrale est surélevée.

Après ce beau spectacle, on veut voir l'intérieur de ce beau temple nommé Angkor Vat. C'est le plus connu du site mais étrangement nous ne sommes pas tant emballés que ça. Sa taille est impressionnante mais ont s'attendait à plus que ça. C'est un peu comme quand on nous parle tant de ce film qui est génial, du coup on en attend beaucoup et au final on est un peu sur notre faim. On peut tout de même admirer beaucoup de sculptures et gravures un peu partout.

On remonte sur nos vélos et on part quelques kilomètres plus loin. Sur la route on découvre les portes d'entrées d'une ancienne cité fortifiée. Plus loin on s'amusera à faire notre traditionnel photo-saut.

Quelques gouttes de sueur plus tard, on arrive au temple Ta Keo. Ce temple est assez impressionnant. C'est un temple montagne, cependant on s'approchant on remarque qu'il n'y a aucunes gravures, statues, pas de décorations. En faite la construction du temple a été interrompue de nombreuses fois face aux différentes guerres qu'a connu le pays.

Temple Ta Keo construit entre 968 et 1OO1 par le roi Jayavarman V et interrompu.

Sur le chemin du retour, Steph crève. Le réparateur du coin nous prend pour des pigeons en nous demandant 5 dollars. On décide donc de faire du stop en espérant qu'un camion ou qu'un pick up nous prenne. 20 minutes plus tard et après avoir essayé de remorquer le vélo en scooter. Un monsieur met nos vélos dans son pick up et nous arrête plus loin chez un réparateur. Il nous paie la réparation (1 dollars) malgré notre refus et repart aussi rapidement qu'on l'a connu. Cette bonne action comme tant d'autres qu'on a déjà vécu, nous fait encore réfléchir sur notre état d'esprit et sur notre propre générosité.


Voici quelques curiosités de la journée :

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Pas de jour de repos cette fois ci, on repart donc pour notre troisième jour dans le parc. Toujours en vélo malgré le genou douloureux de Steph. On visite un autre temple figurant dans le top de Angkor. Il est à peine 7h30 et nous aurons 20 minutes de répit. Pour finir la visite, il va falloir être patients parmi tous les chinois qui manquent cruellement de respect. Mais le temple nous fait oublier tout ça et nous sommes encore émerveillés à voir ce décor digne d'un film d'aventuriers .

Temple de Bayon construit au début du XIII) siècle par le roi  Jayavarman VII.

Le temple de Bayon est un de nos coups de cœur durant ces 3 jours. Il est majestueux mais aussi mystique. Ce temple est doté de 39 tours toutes composées de 4 visages toujours dirigés selon les points cardinaux. Tous les visages qui le compose nous impressionnent. Ils dégagent un genre de bienveillance, de calme ancré dans la pierre depuis des centaines d'années. On trouve aussi dans le temple beaucoup de gravures sur plusieurs mètres de long. Nous avons clairement l'impression de lire une BD. On se plaît à passer du temps à scruter les détails et essayer de comprendre l'histoire.

On part ensuite voir d'autres temples en cours de rénovation.

Temple Baphuon construit vers 1060 par le roi  Udayadityavarman II.

On découvre que ce temple a été démonté et estactuellement en cours de remontage. Ses fondations étaient trop instables, il a donc fallu reprendre de zéro. Un boulot de fourmis. En se perdant dans les jardins on découvre la nature qui reprend ses droits.

Non loin on se retrouve sur la terrasse aux éléphants, connue pour être un peu notre arc de triomphe et l'avenue des Champs Elysée. L'ancien roi aimait se présenter sur cette terrasse pour faire honneur à son peuple et présenter son armée. Son nom est tout simplement lié au fait que les bas reliefs de la terrasse représentes des éléphants.

Terrasse construit par le roi Jayavarman VII.

Et juste à côté on peut observer la terrasse du roi lépreux. Apparemment son nom fait suite à la statue du roi qui est dépourvue de doigts de main et pieds. La terrasse fait quelques mètres de haut, les murs sont couverts de statues.

Terrasse du roi lépreux construit à la fin du XII° siècle par le roi Jayavarman II. 

Quelques curiosités de la journée :

Après cette dernière et dur journée de 30 kilomètres, on rentre à l'hôtel. On profite de la piscine et on décide d'aller se faire masser. On découvrira qu'on peut même négocier le prix d'un massage. Tout est négociable au Cambodge. C'est donc partie pour 1 heure de détente pour 7,50 euros. Malgré l'heure de relaxation Steph ne trouve pas que ce soit foufou, déformation professionnelle ou réalité ?!

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Notre étape à Siem Reap ne s'arrête pas ici. Comme on vous l'a dit plus haut nous avons rencontré Setan et Randa qui offrent de leur temps à plusieurs projets caritatifs. On part donc avec eux et leur ami Joe pour 2 jours à l'orphelinat. On découvre un beau projet avec une volonté de toujours apporter mieux aux enfants. L'orphelinat est bien plus grand que celui que nous avons côtoyé au Vietnam et avec plus de moyens. Mais il y a toujours à faire. Ils ont d'autres projets, un centre pour nourrir des enfants pauvres, un autre pour obtenir des papiers d'identité aux enfants des rues pour leur permettre d'aller à l'école, des églises, des dortoirs pour étudiants ayant peu de moyens... Nous avons donc une nouvelle adresse pour des dons financiers à l'avenir.

Leur site si vous voulez en savoir plus, connaitre leur livre ou voir le documentaire sur eux:


Voici le lieux de brossage des dents et le mur d'un bâtiment. Ils sont tous peints et décorés par les volontaires et les enfants.

Les véhicules conduisant les enfants à l'école ou à l'église :

Les cadeaux qu'on a pu leur faire. De la dînette pour faire la cuisine et des camions, simple mais efficace!

Setan et Randa s'efforcent de recueillir le maximum de dons chaque année pour rendre la vie meilleure aux enfants. On les remercie énormément pour cette belle rencontre.

Suite au prochain épisode.

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Publié le 20 mars 2019

Steph: Il nous faut au moins 10h de route pour faire les 450km jusqu'à notre prochaine étape.

Glenn: Outch! On pourrait faire une étape à mi-chemin non?

Steph: On a qu'à aller à Kratie. Il paraît qu'il y a des dauphins d'eau douce!

Glenn: Ah Ouai? Génial! Mais on le tente en stop?

Steph: Aller c'est parti!!


C'est grâce à 3 camions et 3 voitures qu'on arrive à Kratie après 10h sur les routes. Que de rencontres sympas quand même! Entre ceux qui dorment dans la benne, ceux qui nous invitent à manger ou encore les 4 enfants qui font les fous avec nous a l'arrière, on est content de trouver notre hôtel ou nous sommes même surclassés.

En soit la petite ville n'est pas exceptionnelle mis à part quelques vieux bâtiment coloniaux.

Le lendemain on loue un scooter pour se balader un peu et c'est justement au bord du Mekong que l'on traverse de superbes villages de maisons traditionnelles en bois et sur pilotis. Un régal pour nos yeux.

Après une poignée de kilomètres nous montons sur un petit bateau et là MAGIE des dauphins opèrent. Pendant 1 heure nous les voyons revenir à la surface respirer et c'est vraiment un beau spectacle. Ces dauphins sont en fait un genre de mélange entre le dauphin que l'on connaît et le beluga. Leur nez est écrasé et ils vivent dans l'eau douce. C'est une espèce menacée et il n'est resterait que 7000 sur la planète dont une petite centaine dans le Mekong entre le Cambodge et le Laos. Cette zone est donc protégée.

On était contents de voir que le bateau semblait quand même respecter l'animal. Le moteur était coupé et on restait à distance. Dans ce genre de sortie touristique on craint toujours de se retrouver au milieu d'une pagaille de bateaux qui foncent sur les animaux... D'ailleurs le tourisme est encouragé par les organisme comme le WWF pour développer un revenu pour les locaux et éviter qu'ils ne pêchent et tuent les dauphins.


Mais cette matinée d'aventure n'était en fait qu'un début. La 2 ème attraction de la ville c'est une petite île sur le Mekong. Du coup on décide d'aller faire un tour en scooter. Pour cela il faut prendre un bateau sauf que... Il n'y a qu'un grand escalier pour rejoindre le bateau. Pas très certain de la méthode, Glenn descend le scooter dans les escaliers tant bien que mal tandis qu'une cambodgienne s'y cramponne pour retenir le tout. Arrivé enfin en bas ce n'est pas fini. Le quai en bois a coulé sur un côté donc il faut rouler sur une planche immergée avec le scoot. Quelle histoire.

Tout terrain en scooter! 

Après 5 min nous voilà de l'autre côté sur la plage de sable et on va donc découvrir cette jolie île. C'est très rural, chaque maison à ses bœufs, sa charrette et son lopin de terre pour cultiver du riz. Par contre c'est plus soigné et propre que les bords de routes que l'on a vu jusque là. Il y a des fleurs, des petites clôtures...

En quittant l'île, il faut a nouveau monter les escaliers. Pas trop le choix Glenn fait rouler le scoot pendant qu'il monte les marches en courant.

Après cet effort sous la chaleur, on s'arrête prendre un truc frais à boire. A côté de nous 2 cambodgiens mangent des œufs fécondés cuits. Ça fait un moment qu'on se tâte pour goûter car c'est dégoûtant mais bon c'est le moment et on se lance!!!

C'est un mélange d’œuf mais quand même plus dur. A l'intérieur il y a déjà des petits os et intestins de formés et sur les parties noires on distingue déjà ce qui deviendra les plumes... répugnant mais un goût pas si mauvais au final. Il fallait le goûter!

Quelques curiosités rencontrées:

Plus de la moitié de la population à moins de 20 ans. Il y a donc énormément de mariages tous les jours au bord des routes.

Après quelques tours dans la ville on réserve notre 2 ème bus depuis notre arrivée au Cambodge en direction du Rattanakiri, entre jungle, plantation, cratère et cascades...

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On vous partage ci-dessous quelques infos de livres ou de films sur le Cambodge, en particulier sur l'époque Khmers Rouges.

-Le livre le plus connu est "D'abord ils ont tué mon père" de Loung Oun. Une petite fille de 5 ans raconte son exil de Phnom Penh puis sa vie dans les campagnes sous le régime Khmer Rouge. Ca se lit très bien et on vous le conseil. Angelina Jolie l'a adapté au cinéma il y quelques années mais nous ne l'avons pas encore vu.

-François Bizot a écrit plusieurs livres. Son histoire est un peu particulière. Il travaillait à la conservation des temples d'Angkor quand il a été fait prisonnier par les Khmers Rouges et notamment le futur chef de la fameuse prison de torture de Phnom Penh. En 1998 quand ils ont retrouvé ce chef pour le jugé il s'est confié à François Bizot. Le livre Le Portail est le plus connu et a aussi été adapté au cinéma (Le temps des aveux). On n'a vu que le film qui est déjà très bien!

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N'oubliez pas que vous pouvez suivre notre itinéraire en temps réel avec le lien ci-dessous!


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On part de Kratie en voiture familiale au lieu d'un bus. On pense être surclassés et avoir du confort mais on découvrira que dans une voiture 6 places on peut y caser 8 personnes (dont 2 sur le siège conducteur) et un nombre incalculable de colis et cartons. On ne vous cache pas que le trajet était un peu long tous agglutinés. Heureusement nous n'avions que 4h de route.

On est content de trouver un hôtel au calme et avec piscine. On n'arrive toujours pas à se faire à la chaleur !! On va y rester 1 semaine car dans 8 jours nous devons passer la frontière pour le Laos.

Nous sommes impatients de découvrir la région, du coup dès le lendemain on loue un scooter pour découvrir quelques cascades. On sait que vous appréciez nos vidéos, du coup on vous met une petite compilation de notre séjour à Banlung.

Arrivés aux cascades, on est impatients de les voir, le paysage est sympa mais on ne peut s'empêcher de se dire qu'il serait beaucoup plus beau en saison des pluies. Nous sommes sur la fin de la saison sèche et les rivières sont à sec.

Au passage, on fait la rencontre de nos tendres copains, on ne peut s’empêcher de les photographier. Malheureusement ils sont attachés et ont très peu de liberté.

Ils se couvrent de terre, probablement pour se protéger 

On repart ensuite découvrir une autre cascade un peu plus perdue. Mais la c'est nous qui allons nous y perdre. On s'engage dans des chemins de plantations mais au final on se retrouve dans un labyrinthe géant. On pourrait presque y perdre notre orientation. Après plus d'une heure, on rebrousse chemin. On finira par aller se relaxer autour d'un lac qui est en fait un ancien cratère de volcan. L'eau y est clair, la température est idéale. Et l'environnement est plaisant. Regarder par vous même ;)

Après quelques jours de repos, nous devions refaire une journée en scooter et faire un trek en pleine jungle. Ça, s'était avant de découvrir que la région est fortement déforestée par les plantations d'hévéa (arbre à caoutchouc), arbres à café et cultures de poivres. On a aussi le sentiment que la jungle n'est pas forcément la jungle qu'on s'était imaginé, avec une faune et une flore incroyable. Après les retours des voyageurs et conseils, on préfère reporter notre trek au Laos, pays qui sera beaucoup plus axé sur la montagne et la jungle.

Du coup on fait le choix de préparer la suite de notre voyage pour en profiter au maximum au Laos et aux Philippines. Au passage, chaque jours, quelques enfants du village viennent se baigner dans la piscine de l'hôtel. On a donc plaisir de leur apprendre à nager.

On prend plaisir à aller au marché s'approvisionner en fruits. On aime bien l'ambiance qui y règne. On va y faire d'étranges découvertes.

On se retrouvera avec plusieurs voyageurs dans le même hôtel que nous, du coup on se plaît à se détendre tous ensemble. Les apéros sont sympa 😉

Glenn tombe bien malade les 3 jours avant de quitter le Cambodge et Steph enchaîne le jour d'après. Intoxication alimentaire ou gastro ? On ne saura jamais.

On vous présente les curiosités de cette semaine :

Après ces quelques jours de repos et boulot, il est temps pour nous de quitter le Cambodge.Toutes les agences de bus et guesthouses proposent des bus combinés : frontière Laos-passage de frontière-transport ville suivante Laos. Vous allez nous dire c'est super. Pour nous pas vraiment. La frontière est apparemment corrompue. Du coup ils demandent de payer plus que ce qu'il faut payer, on appel ça un bakchich. Si on prend un bus combiné, on sera obligés de payer le bakchich (le chauffeur ne nous attendra pas) qui n'est pas énorme en soit mais qui nous agace fortement. Du coup on décide de faire le passage de frontière en stop.

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Le 20 février nous rejoignons en stop la ville plus proche de la frontière Stung Treng. Le début en auto stop a été compliqué. On a mis 2 heures à trouver une voiture. Tous le monde était amusé mais nous remarquons une certaine crainte. Ils ont moins l'habitude de voir des gens faire du stop. Mais une fois partis on ne nous arrête plus.

Le lendemain on a à peine le temps de lever le pousse qu'un routier nous prend, suivi d'un 4*4. Que demander de plus ? Passer la frontière sans donner de bakchich? Et bien notre vœu est exaucé. Les douaniers cambodgiens ont tenté de nous demander 2$ pour nous rendre nos passeports mais aucune demande du côté laotien. Et pourtant on a lu un grand nombres d'articles ou les personnes s'armaient de patience durant des heures pour passer cette frontière.

Nous arrivons à notre deuxième destination avec un petit van pour 2 euros. La fin de notre épopée au Cambodge se termine très bien pour nous. Rendez vous au Laos 😀


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En arrivant dans le pays nous vous avions lancé une petite devinette sur 2 objets vus au musée national de Phnom Penh

Certains d'entre-vous n'étaient pas loins de la réponse et d'autres... disons qu'on les remercie d'avoir participé :P

Le premier est un fil à tracer de charpentier. Un fil qui s'enroule et qui passe dans un petit récipient qui l'imbibe de couleur. (Isabelle n'était pas loin avec sa "ficelle pour planter droit")

Le 2 ème n'est pas un "bungalow de camping" (Valé) mais c'est presque "une chariote pour les personnes de la haute société à l'époque" (Cora) car c'est une cabine de bateau en bois datant du 19e siècle

On vous remercie quand même pour vos commentaires qui nous font bien rire!!

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Publié le 27 mars 2019
Notre itinéraire au Cambodge 

Voilà il est temps pour nous de conclure après 1 mois passé au Cambodge. C’est toujours une étape qui est difficile. Surtout qu’un mois c’est assez court pour découvrir un pays. Comme dans les carnets précédents, on vous donne un retour à chaud, nos impressions et ce qu’on a pu voir dans les lieux qu’on a visité.

D’une manière générale, le Cambodge n’aura pas été notre coup de cœur dans notre aventure. On a vu de très belles choses et vécu de beaux moments mais comme c’est notre 3 ème pays on a tendance à vouloir comparer.

On ne souhaite pas forcément lister ce qui ne nous a pas trop fait accrocher avec ce pays mais on s’est quand même posé plusieurs fois la question.

L’une des raisons évidentes, c’est parce que le début était un peu difficile. On avait été brusquement parachutés en hiver en France dans des conditions familiales difficiles. Puis nous avons retrouvé nos familles, commencé à reprendre des marques avant d’être à nouveau catapultés dans la capitale par 35°. On était pas préparés à cela et le moral n’était pas au top.

Ajouter à cela un début difficile avec l’histoire des khmers rouges. Pas toujours facile d’aborder ces dures histoires de guerre avec le moral dans les chaussettes. De ce fait on a mis un peu de temps à se remettre en jambes dans notre costume de globe trotter.

Concernant la température, nous avons eu chaud, très chaud. Ce mois nous aura fait suer. Il en est de même pour le paysage et la végétation. En cette fin de saison sèche, les campagnes étaient littéralement brulées par le soleil. Du coup on a tendance à vous conseillez de visiter le pays en fin de saison des pluies pour avoir des campagnes plus vertes, des rizières en culture car à travers tout le pays les paysages étaient un peu désertiques. Par contre nous ne nous sommes pas privés de baignades dans les lacs et les cascades ou encore les piscines d’hôtels et c’était vraiment cool !

Les campagnes se ressemblent mais ce mois de découverte nous a permis de voir différents environnements et différents sites touristiques. Nous sommes passés du bord de mer, aux plantations de poivre puis à la rivière. On a vu des grottes avec des millions de chauve-souris avant d’aller dans la forêt dense qui cache des dizaines de temples anciens, nous sommes allés à la recherche de dauphins dans le Mékong avant de terminer dans une zone de jungle en pleine déforestation avec quand même cascades et balades à la clef.

On le redit encore mais Angkor ça fait partie des choses que l’Homme a mis en œuvre pour sublimer la planète tout comme la muraille de Chine ou les pyramides d’Egypte, ça vaut donc le coup de venir au Cambodge pour juste visiter les temples d’Angkor.

Ce qui nous a beaucoup impressionné dans ce pays c’est de voir et de comprendre que tout est un peu nouveau. Le pays est en plein développement et depuis peu, du fait de son passé historique assez tragique. Connaitre cette histoire récente c’est ajouter une dimension à ce que l’on voit chaque jour au bord des routes. C’est aussi comme ça qu’on a pu remarquer que toute une génération de la population était absente et qu’il était assez rare de trouver des personnes âgées. C’est un pays qui sort de la guerre et qui se développe extrêmement vite. La plupart des routes sont en construction pour agrandir et améliorer les transports. Les chemins de fer sont peu à peu remis en état. L’accès à l’électricité s’améliore même si ça reste assez rudimentaire et beaucoup de magasin se contentent de glacières et de blocs de glace au lieu d’un frigo. Il reste encore beaucoup de travail à faire notamment au niveau des déchets qui malheureusement ne sont pas vraiment collectés à part les canettes. On a souvent eu mal au cœur de voir le paysage plein de plastique et de voir les gens qui jettent tout par les fenêtres. On espère que bientôt cela pourra changer…

On a aussi constaté un écart de richesse avec le Vietnam voisin. C’est aussi cela qui fait tout le charme du Cambodge. Traverser les provinces à travers les campagnes et voir comment la vie rurale s’organise. Il y a encore une majorité de maisons traditionnelles toutes en bois ce qui donne des villages vraiment sympas. On ne savait plus où donner de la tête. Par contre on a aussi vu que le mode de vie est moins tourné vers la consommation. Moins de restaurants, moins de gens qui « sortent » entre amis, moins de cafés-bars…

De ce fait, la gastronomie du pays nous a semblé moins riche et moins diversifiée. Le pays n’étant pas très grand cela joue aussi. On y a quand même trouvé la meilleure baguette de pain depuis le début de notre aventure. Pour plus de détails n’hésitez pas à faire un tour sur notre carnet dédié à nos assiettes dans chaque pays « Un tour dans notre assiette ».

A propos des échanges et des contacts avec les cambodgiens nous sommes mitigés. On a bien senti la bienveillance des gens mais tout s’est déroulé avec plus de timidité et de retenue. Les gens sont moins démonstratifs et semblent rigoler moins facilement. D’une manière générale, une bonne partie des gens connaissent quelques mots d’anglais mais c’était vite limité pour des conversations et nous n’avions pas de traducteur hors ligne pour nous aider. Eh oui la technologie mine de rien ça aide beaucoup !

Sur le plan personnel il y a des choses à dire aussi ! Du fait des distances relativement petites, nous avons pu utiliser notre pouce et faire du stop notre premier moyen de transport dans le pays. On a quand même fait plus de 50% de trajets en stop soit près de 1200 km et faits de belles rencontres.

On a pu discuter avec pas mal de touristes, beaucoup de français ce qui est toujours un moyen de s’ouvrir l’esprit, d’en apprendre sur d’autres pays, de commencer à rêver nos prochaines destinations. Nos envies changent un peu ou se précisent. Il y a quelques mois on apprenait à « faire du stop » et aujourd’hui on découvre de nouvelles envies, de nouvelles astuces, de nouvelles possibilités sur cette terre où rien ne nous semble impossible… On ne vous en dit pas plus, vous verrez cela dans nos prochains carnets !

Notre organisation est un peu mieux rodée. On arrive à tenir le rythme entre le tri des photos et vidéos et la rédaction et publication des articles du blog. On a pris quelques jours pour tout terminer mais globalement on sort du pays en étant bien à jour, mis à part cette conclusion qui demandait quelques jours de recul. Néanmoins, on trouve qu’on passe beaucoup de temps à préparer nos visites, nos transports, nos hôtels et du coup on a essayé de mieux préparer le Laos afin de se libérer du temps libre le soir ne serait-ce que pour lire un peu ou simplement se relaxer. Et oui, voyager sur du long terme demande de grosses journées et beaucoup de « travail » mine de rien, même si c’est bien mieux de se lever tôt pour aller voir une cascade…


Enfin, voici un petit bilan de ce mois à travers quelques chiffres:


On terminera par cette citation trouvée sur un mur, qui nous a permis de reprendre la route au début du mois :

« Vivre, voyager, c’est comme faire du vélo. Pour garder l’équilibre il faut aller de l’avant »