Lundi 15 mai, temps pluvieux et brumeux. Nous avons dormi tout près de Mère Térésa, dans un village, non loin de la frontière.
En regardant la carte Gilbert s'est aperçu que la belle route qui traversait le village de Hot, menait également à un poste frontière, mais dans la montagne. Alors pourquoi pas ? D'autant qu'il y a une croix dessinée sur le flanc de la montagne et hier soir elle était illuminée, donc on en profitera pour voir de près. Et puis c'est tout à fait nous de sortir des sentiers battus...
Donc ce matin, nous voilà partis au milieu des nuages, sous la pluie et nous allons découvrir une route superbe, non seulement en qualité, mais en beautés naturelles.
On ne s'est pas rendu compte tout de suite que la route était parsemé de tableaux en métal repoussé, qui représentaient les stations du chemin de croix. Ce qui implique que les gens du village où l'on a dormi et du village voisin, doivent faire le chemin de croix par la route ou des sentiers, le jour du Vendredi Saint. La dernière station étant la croix monumentale à flanc de montagne. Gilbert l'avait aperçue de très très loin hier soir cette croix !
Les cailloux de la montagne sont peints en blanc Au pied de la croix sur la dernière photo, on voit des espèces de bâtons lumineux, c'est ce qu'on devait voir hier soir.
On voit un bras de l'immense lac de Shkodër qui est comme une mer pour les albanais et monténégrins, il est partagé en 2 entre les 2 pays.
Plus nous montons, plus nous sortons des nuages et donc de la pluie, la lumière est très crue et fait bien ressortir la verdure environnante.
La montagne semble en feu. Nous découvrons un view-point très bien aménagé, avec des balcons surplombant le vide pour apercevoir les gorges. C'est superbe ! d'autant que le temps changeant très vite, les images ne sont pas les mêmes.
Quelques instants plus tard, au même endroit :Voilà la route que nous allons descendre Et en fait le poste de douane n'est pas sur la montagne, mais dans la vallée
En bas, le poste frontière Du côté opposé à la douane, des montagnes serbes et albanaises Allez, nous descendons
L'eau ruisselle de partout...DOUANES
C'était certain qu'en arrivant aux postes de douanes, les albanais se poseraient des questions sur notre passage de frontière en ces lieux ; ils ne doivent pas souvent voir des touristes par ici car ce n'est pas la route la plus directe, mais la plus belle, peut-être ! Bref le douanier peu enclin à la plaisanterie, regarde nos papiers, prend des notes à la main et nous maugrée qu'on va fouiller le véhicule ! Nous, morts de rire, car dans la chambre, nos polaires et nos serviettes de toilette sont pendues à la fenêtre de toit et puis pour fouiller un camping-car sans chien ni scanner, tu peux te lever de bon matin !!! Bref, il envoie son coéquipier qui souffle grave. Je lui ouvre gentiment la porte et il s'attaque au placard de la cuisine, plein de boites. Il referme aussitôt, regarde la quantité de placards et par acquis de conscience fait semblant d'en examiner un autre. Je l'invite dans la chambre . STOP ! Certains vont encore penser à je ne sais quoi ! Mais il décline aussitôt, tout gêné.
Bref, la visite fut courte et l'autre a bien été obligé de nous laisser avancer de 2 mètres pour passer à la douane monténégrine. Le gars bien informatisé, nous a retrouvés probablement sur l'ordinateur et en moins de 2 a levé la barrière ! Nous sommes de grands habitués des frontières et on sait quand ça va bien se passer ou pas. Bon ce n'était rien de grave, mais s'il avait vraiment fouillé, il aurait été fort embarrassé le monsieur, avec tout ce qu'on trimballe!!!
Petit à petit les falaises diminuent en taille et la vallée s'élargit. La route monténégrine est aussi bonne que l'albanaise, mais on ne donne pas longtemps avant qu'elle ne soit partiellement dévorée par la rivière. Là elle est en crue et ronge les berges qui ne sont pas consolidées par des rochers. De belles maisons nous montrent que nous approchons de la capitale, mais leur accès reste très modeste : un petit pont, un chemin.
Nous sommes à 7km de la capitale, aucun champ cultivé, aucune zone industrielle. On sait que Podgorica est la pire capitale de tout le secteur Adriatique. Tout le monde recommande de ne pas y aller, car il n'y a rien à voir, rien de rien !
PODGORICA
Le premier contact avec la capitale est terrible, terrible. On tombe sur un quartier zonard en apparence et pourtant il y a quelques belles maisons.
Bon j'arrête là, mais il y en a encore ! Et les gamins jouent avec les ordures. On se demande quand même s'il n'y a pas eu de grève des , car ici éboueurs ! Dis-donc Thierry, finalement tu as la vie belle à Cavillargues ! Car ici on en a vu y aller au tractopelle direct sur les trottoirs.
Enfin sortis de cette banlieue infecte, nous arrivons en ville, avec toujours le même problème : Internet ! Il nous faut trouver un chip pour le téléphone de Gilbert. Pourquoi c'est toujours son téléphone qui est choisi ? Tout simplement car il a un tiroir pour mettre le chip et le mien, non, donc il est plus pratique.
Nous nous garons dès qu'on peut et là, Oh surprise ! L'internet de l'Albanie, fonctionne aussi au Monténégro. Pour plus de sûreté, nous préférons quand même aller dans une boutique pour vérifier. Et bien, après avoir fait une partie du centre ville, je peux confirmer que c'est MOCHE, aucune âme.! Des boutiques alignées, avec une protection pour la pluie ou le soleil, des immeubles modernes devant des anciens très vétustes et rien à visiter. Enfin ce qui est sûr c'est que les 2 pays ont dû conclure un accord au niveau d'internet , pas besoin de racheter de carte !!!
La tour de l'horloge, unique vestigeEn fait elle date de l'époque ottomane, du 17è et c'est effectivement le plus vieux vestige du Monténégro.
Nous rejoignons le fourgon garé à côté du cimetière, immense du reste et du coup je vous fais profiter des fleurs qui sont partout en vente à proximité. Ce ne sont bien sûr que des artificielles, c'est pour cela que les cimetières sont bien fleuris.
Et nous suivons la rivière pour sortir de la ville et aller vers la montagneNous sommes maintenant, arrêtés sur un parking, ceux-ci ne manquent pas car c'est la route qui va de Podgorica à Belgrade et allons manger du poulet aux petits pois, cuisiné à la Gazo et c'était bon hier ! Aujourd'hui encore meilleur donc !
Le mot du Papé : ces montagnes, ce matin, entre pluie, lumière diffuse, nuages déchirés qui se meuvent au gré des vents nous ont offert un spectacle féérique. Et au fond de la vallée cette rivière si petite, vue d'en haut, mais large et rugissante dès que l'on se trouve près d'elle. Il faut dire que nous sommes descendus de 500m en 6km de route. Un vrai régal ! Et en bas la douane ; bon Momo vous a raconté l'épisode du douanier gêné de fouiller la chambre conjugale, mais moi, j'étais côté papiers et je voyais son collègue se battre avec nos cartes d'identité et notre carte grise, le tout à la main alors que dans les autres postes, tout est informatisé... Notre venue vers ce poste improbable a dû leur sembler louche : ils nous ont pris pour de dangereux trafiquants😀. Heureusement, ils n'ont pas vu le poulet aux petits pois et aux câpres... Je resterai discret sur Podgorica, de peur que mes propos dépassent ma pensée. Demain, nous continuons notre grimpette vers une rivière et son canyon unique en Europe. Señor Météo, por favor, no lluvia.