Par Gilmo
Nous continuons notre voyage, en remontant la Grèce, tout d'abord par le Centre dans lequel nous inclurons l'Epire et les Météores puis vers le Nord-ouest de la Macédoine, pour passer en Albanie.
Avril 2023
3 semaines
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Mardi 25 avril : toujours beau

Aujourd'hui, route des écoliers pour nous approcher de Delphes. Pas de grands axes, nous restons le maximum possible sur la route côtière, mais aussi la montagne et la plaine ; paysages variés donc.

Hier, nous nous étions rendus compte que là où nous avions dormi, dans ce si bel endroit, c'était plutôt " la mer du pauvre " et ce matin, ça va se confirmer. La route n'est pas toujours en très bon état et peu de gens vivent à l'année sur cette partie de côte.

Nous tombons sur des travaux routiers qui nous amusent beaucoup car la technique de travail employée n'est pas du tout celle que nous utiliserions, mais c'est toujours une avancée.

Quelques amas de pneus nous interpellent au milieu de ces travaux, puis Gilbert remarque qu'ils sont placés plutôt dans les virages, donc on suppose une course prochaine ???

C'est du recyclage, car sur cette portion de route, il y en a énormément !!! 
Une belle serpentine que nous venons de monter 

Nous traversons encore des hectares de forêts calcinées, l'année dernière d'après mes recherches. La Grèce a pris depuis des mesures sérieuses semble-t-il pour éviter les incendies. On a remarqué que les sites classés sont très équipés de pompes , de tuyaux et c'est du matériel tout neuf.

un monument pour un défunt
Encore une fois le facteur cheval est dans tous les pays...

Nous avons constaté que les femmes étaient souvent à des travaux "d'hommes", comme les ordures ménagères, les nettoyages des rues ou les entretiens d'espaces verts, en voici un exemple.

Nous arrivons ensuite dans une plaine où bien sûr, tout terrain est exploité pour la culture, oignons, céréales, pommes de terre, lupins . Un canal d'irrigation permet d'arroser les champs. Enfin, nous trouvons un endroit pour nous arrêter boire un café et là, c'est un vestige qui va nous poursuivre jusqu'à Delphes !

céréales
Lupins
champ d'oignons
Victory Monument, voilà l'intitulé sur un pauvre panneau, pour quelle victoire ???? 

Donc, curieuse, je cherche sur internet avec ma photo et je trouve immédiatement !

La bataille de Leuctres a lieu en 371 av. J.C. et voit la victoire des Thébains, habitants de la région de Thèbes, sur les Spartiates (Sparte ) lesquels Spartiates refusaient toute démocratie.... C'est bizarre comme l'histoire ne cesse de se répéter ! Donc victoire tellement importante qu'elle méritait un monument, car l'hégémonie spartiate fut mise à mal et la cité ne s'en releva pas !!!

Après cet épisode historique, passons à un épisode plutôt " grand reportage sur les transports de l'impossible" chaine 24 ou 23 RMC découverte.

Depuis un moment, nous avions bien remarqué que dans notre montée, la montagne était attaquée, les virages élargis, la route élargie aussi, sans en comprendre le pourquoi. Jusqu'à ce que nous tombions pile poil sur un camion transportant une pale d'éolienne. Alors là, nous étions au spectacle, en plein reportage pour RMC.

On voit la longueur du véhicule prolongé
le prolongement du camion
le gars ebn orange, guide et parfois ça passe juste au ras du virage
là, une voiture s'impatiente et passe dessous, nous on attend et on regarde
Mais le technicien en orange, nous fait aussi passer dessous
Puis il nous reste qu'à regarder les manoeuvres du haut
On voit bien comment la route a été modifiée
Et finalement nous avons mangé au pied d'une éolienne... 

Nous faisons route maintenant vers un monastère, oui, je sais, encore, mais franchement, il y a un petit moment que l'on ne vous en avez pas proposé et celui-ci est unique, il est quand même classé au Patrimoine Mondial de l'Unesco !

Carrière de marbre 

Perché au sommet d'une montagne, le monastère d'Ossios Lukas, est planté dans un décor magnifique, avec des cyprès- cierges qui se dressent un peu partout et qui donnent du relief à cette mer d'oliviers .

Il fut édifié sur les pentes du mont Hellicon, il compte parmi les plus beaux monastères byzantins de Grèce et l’un des plus importants édifices médiévaux.

Au départ, Ossios Lukas ( Lucas, le Bienheureux) avait fondé une chapelle dédiée à Ste Barbe.

Attention en entrant :

L'arrière du bâtiment et la crypte

Saint Luc devait reposer ici, ses reliques sont dans la grande église en réalité
Crypte dédiée à Ste  Barnaba et où était prévu le tombeau de St Luc


A sa mort, une communauté monastique s'installa afin de construire une 2ème église pour les pèlerins. Puis peu à peu le monastère s'est considérablement étoffé, pour former une vaste enceinte .


Après avoir franchi la porte flanquée d'un beau clocher, on entre dans une immense cour, bordée de bâtiments conventuels et de 2 églises

le clocher
Les bâtiments conventuels
la 2ème église
La 1ère église

Commençons par la 1ère église qui est la plus petite et la plus sobre, malgré son sol en marbre. La Panagia dédiée à la Vierge. C'est l'église d'origine

pavement de marbre
Construite au 10ème siècle, quand même 

A l'etage

une cellule monacale

La 2ème église, la plus grande date du 11ème; Elle est richement décorée de mosaïques d'origine qui lui donne un caractère unique

Ce sont des mosaïques en or ... Les pavements sont de marbre polychrome

Une volumineuse coupole de 9mètres de diamètre est percée d'une quinzaine de baies


Bon mais ce n'est pas le tout de ça, il faut qu'on aille faire 4 courses et surtout qu'on prépare la visite du lendemain...Oui mais...

Arrivés au village avant Delphes , Arachova, la police nous fait signe de nous arrêter, une autre voiture aussi. Gilbert commence à chercher ses papiers, le flic fait signe que ce n'est pas la peine, nous devons attendre. Nous attendons jusqu'à ce que passe un convoi de voitures diplomatiques, on a demandé ce qu'il se passait " grande rencontre sur la finance et la présidente est là !" En traversant le village nous comprenons qu'il doit y avoir un spectacle organisé en tenues grecques.

Partout des "gilets  jaunes", ici des flics

Et tout d'un coup ce village entièrement basé sur le ski, avec des boutiques vendant des chapkas et autres bonnets en fourrure, se retrouve être une base de politiques pour un grand rassemblement demain à Delphes. Ce n'est sûrement pas nous qu'ils vont attendre ...

A Delphes, impossible de s'arrêter pour faire des courses. C'est un village à flanc de colline, heureusement avec des ruelles à sens unique. Il faut que nous descendions au bord de la mer, il n'y a rien entre les 2. Si, une mer d'oliviers, c'est impressionnant ! Que des oliviers à perte de vue.

Courses, puis nous remonterons un peu vers Delphes afin de gagner un peu de temps pour le lendemain, car le réveil va sonner de bonne heure. Nous avons repéré un coin tranquille pour stationner, ce sera parfait.

Vous comprendrez donc bien que le blog , après une journée comme ça , a attendu un jour de plus...

Le mot du Papé : à force de concocter des itinéraires improbables, loin des sentiers battus, sur lesquels il nous arrive de ne croiser personne pendant longtemps, il fallait bien que des choses hors du commun nous arrivent. Déjà hier soir et ce bivouac incroyable au bord du golfe de Corinthe. Et puis aujourd'hui ! Nous le voyions bien ce champs d'éoliennes tout là haut, très haut. Mais d'un moment je dis à Momo que cette route très très large avec les virages remblayés, les courbes coupées, ça sentait à plein nez l'infrastructure routière liée aux éoliennes. Et vous me croirez ou non, sur le ton de la boutade, je rajoute : "il ne manquerait plus que l'on tombe sur un convoi de pales". Je n'avais pas fini ma phrase qu'au virage d'après, un peu plus haut, un convoi bloque la route avec... des pales ! Naturellement nous assistons au spectacle des manœuvres. Impressionnante la précision de conduite de ces spécialistes. Et puis LE GRAND MOMENT : on nous invite à dépasser le convoi, en passant sous la queue de l'hélice (voir photo avec le GPS). 47 mètres de long, ça donne une idée de la taille de la remorque. Juste pour dire, des éoliennes Momo s'est arrêtée de compter à 50, soit 150 pales ! Bon la route continue avec ses paysages infernaux et nous arrivons au fameux monastère. Unesco, il y a des raisons. Des fresques nombreuses, plutôt bien lisibles, mais surtout des mosaïques. Ici elles sont en or, tout simplement ! Et il y en a à foison. Mais il faut y regarder de près pour les observer, rien d'ostentatoire. Du grand art ! Il est encore relativement tôt quand nous sortons. Demain nous aimerions visiter Delfi (Delphes), mais il nous faut faire des repérages pour stationner, passer la nuit ; nos infos nous disent que ce n'est pas si simple. Vite il faut qu'on file à Delfi !

👍👍Bien sûr il l'a dit !!!! 👍

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Mercredi 26 avril : le temps est resté souvent couvert avec quelques gouttes de temps à autre.

Réveil en fanfare à 6h, à 7h45 nous sommes garés devant le site, bien entendu, à cette heure là, nous n'avons pas eu de mal. En fait il n'y a aucun parking précis pour se garer, il faut stationner en bord de route, quant aux bus, ils larguent leurs passagers et ont des parkings pour eux mais à quelques km. Nous sommes les premiers à entrer et avec joie, les ruines nous appartiennent, pas pour longtemps certes, mais nous en profitons. Je sais qu'il y a 200 mètres de dénivelé, donc quand ça va monter !!!

Quelques mots sur Delphes au préalable. Autrefois le village était dans l'antique cité, rendant les fouilles impossibles. A la fin du 19ème, l'école française d'archéologie d'Athènes a convaincu le gouvernement grec de déplacer la ville un peu plus loin et la France a financé sa reconstruction. Ce qui explique, je suppose que pour la 1ère fois tous les panneaux explicatifs qui sont généralement en grec et en anglais, le sont aussi en français...

Au loin nous apercevons le temple d'Athena, du moins ce qu'il en reste, c'est un autre site et grosso modo, c'est tout ce qu'il reste donc nous n'irons pas .

Nous allons suivre la Voie Sacrée sur tout son parcours pour visiter le sanctuaire d'Apollon. Elle part de l'Agora romaine, la grande place des boutiques, où l'on pouvait acheter des offrandes pour Apollon. Elle est plus tardive puisque du 4ème siècle.


Il reste quelques colonnes qui abritaient autrefois des boutiques  

Son parcours était jalonné de monuments votifs et surtout de trésors, c'est-à-dire des ouvrages d'art édifiés par les Cités, pour célébrer une victoire, militaire ou autre... Vous voyez où je veux en venir ?

Et 2 victoires sur Sparte sont célébrées par 2 hémicycles, se répondant par leur forme : la victoire d'Oenoé ET la victoire de LEUCTRES, vue hier .... On ne pensait pas que ce pauvre petit monument vu hier, allait être beaucoup plus conséquent à Delphes.

Les 2 hémicycles se faisant face. 

Le trésor le plus important reste bien sûr le trésor des Athéniens, pourquoi bien sûr ? Parce que le monument était le reflet de l'importance de la ville . C'est le seul monument à avoir pu être remonté .

 Le temple offert par Athènes, à Apollon, pour sa victoire à Marathon.

Le" nombril" du monde : Delphes aurait été désignée selon la mytologie grecque, comme le nombril du monde spirituel : l'omphalos ; celui-ci a été représenté généralement par une pierre en forme d'ogive.


Mur Polygonal

D'une longueur de 83 m. et d'une hauteur entre 2 et 4 m. ce mur de soutènement est constitué de pierres polygonales irrégulières mais parfaitement ajustées, ce qui lui a permis de résister aux séismes et éboulis.

Terrasse du temple d'Apollon

Le carrefour des trépieds : il accueillait les offrandes les plus monumentales, particulièrement en forme de trépied, symbole de la Pythie.

Il ne reste plus que cette copie en bronze de la colonne serpentine :

La partie supérieure qui était en or massif et a servi depuis longtemps au financement d'autres guerres 

Le temple qui est, ou du moins ce qu'il en reste, le 4è temple dédié à Apollon depuis le 7è avant J.C., les précédents furent détruits par des glissements de terrain ou le feu... Il date quand même de 330 avant J.C.

Pendant des siècles ce fut le centre du monde et l'antre de la Pythie, celle qui prédisait les oracles .

Au début on choisissait les Pythies parmi les jeunes paysannes vierges de Delphes. Les Grands des Cités venaient les consulter pour se concilier les faveurs d'Apollon, avant de partir en guerre ou d'entreprendre un long voyage. Sauf qu'un jour, une Pythie est partie avec un consultant... Du coup, ils ont mis à la place des jeunettes, des femmes de 50 ans, en ayant soin de les habiller en jeunettes bien entendu...

Ce qu'il reste du temple d'Apollon , certes cela ne peut plus engendrer la même émotion qu'avant, mais le panorama quand même !
 Voilà ce qu'il était ...

Le théâtre

date à l'origine du 4è, mais il fut remanié par les romains au 2ème après JC.

Le théâtre dominant le temple d'Apollon et la vallée du Pleistos. Les petits hommes en orange arrachent l'herbe du théâtre

Mais ce n'est pas terminé, depuis un moment on voit indiquer stade et jamais on ne l'entraperçoit, étrange ???

Nous continuons donc à monter

écoulement des eaux


à monter...

Ancienne fontaine

à monter...

Cherchez la route en contrebas
En bas, la route devient de plus en plus petite ...

Et tout d'un coup, plus de végétation ! le stade est là, tapi au pied de la montagne, bien plat !!!

Mais qu'est-ce qui leur a pris d'aller terrasser là-haut un stade de cette ampleur là !

Construit à partir du 5è av. JC. pour accueillir les épreuves athlétiques des Jeux Pythiques, il fait partie des stades les mieux préservés de Grèce

une ouverture dans le mur de soutènement, pourquoi ? pour qui ?
Des sièges honorifiques avec dossier étaient réservés aux juges des épreuves
La tribune nord , taillée dans la roche, s'étire sur 178 m. 

On ne peut le prendre qu'en morceaux car on n'a pas d'accès pour une vision globale

L'entrée monumentale des athlètes  

Et peu à peu on entame la redescente et lorsque d'en haut, nous voyons le monde qui fait la queue ou qui est en train de monter, nous nous félicitons d'avoir mis le réveil ! Il est dix heures, nous avons terminé et nous avons rencontré beaucoup de Français en chemin, surtout de bonne heure. Et des écoles aussi, lycée ou collèges ? Les profs se baladent ....😉


Comme il est tôt et que nous avons traversé hier le village d'Arachova qui avait en vitrine des chapkas ou des fourrures, car c'est "une station de ski", nous voulons aller voir à quoi ressemble une station de ski grecque. Surtout quand on est à 2 pas de la mer ...

Déjà la bourgade d'Arachova, 970m. sent l'argent à plein nez, car il n'y a que belles boutiques, restaurants et hôtels en pierres avec des noms très ronflants et enneigés "Alpin hôtel" "Paramount" etc.... Mais Gilbert se fera un plaisir de vous raconter la suite.

De fait, ce matin en traversant Delphes ville, j'ai vu un panneau qui indiquait "station de ski" une trentaine de kilomètres. Alors dans ma petite tête, je me suis dit : si on a le temps, je suis curieux de voir ca ! Nous avions repéré que Delphes était dans le massif du Mont Parnasse qui culmine à 2 500m. Dans la mythologie, cette montagne était celle des Muses et est devenue symbole de la poésie. Une autre histoire dit que des poètes parisiens allaient déclamer des vers dans le quartier qui portera plus tard ce nom de Montparnasse. Le mouvement des Parnassiens s'en est inspiré semble-t-il. Alors allons y faire un tour !

Un premier village d'altitude (1 100m) avec maisons en pierre, toits à deux ou quatre pentes et tous les attributs de la station dans laquelle on se replie le soir : restaurants, hôtels, locations, patinoire. Mais beaucoup de ces bâtiments sont soit abandonnés, soit non terminés. Atmosphère étrange, pas âme qui vive ! Ce n'est pas ici que l'on skie, il va falloir monter. Une superbe route nous amène à 1 700m au pied des pistes.

la patinoire 


toute en pierres 
superbes sapins au bord d'une excellente route 
et au bout, ça ! 
 bon ski !

De 1700 à 2200 m, de mi-décembre à fin mars dans le meilleur des cas. Evidemment la période est trop courte pour pouvoir en vivre, d'autant que nous n'avons pas vu d'animations annexes comme VTT, chemins de randonnée, luge d'été ou autre. Nous ne sommes pas bien loin d'Athènes. Y a-t-il eu un engouement soudain pour le ski... Qui aurait fait long feu ? Tout ceci sentait l'argent, mais était d'une redoutable tristesse.

Nous finissons notre tour par l'autre versant. Pas côté Athènes donc. Et changement de route, on est à la limite de la piste. Choisis ton versant camarade ! Mais bon, le spectacle de la montagne est grandiose ainsi que les couleurs de la vallée dans laquelle nous déjeunerons avant de rejoindre une machine à laver.

les cimes du Parnasse 

Nous passons 2 jours au camping afin de nous mettre à jour pour beaucoup de petites choses. En ce moment voilà le travail de Gilbert : calculer le temps pour tout ce qui nous reste à faire.... Et ce soir on dort dans des draps propres !!!

Quel bel homme ! 

La conclusion est un peu exagérée je trouve...

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Vendredi 28 avril. Grand beau.

Comme d'hab', après avoir fait vides et pleins, nous quittons à regret cette région que nous avons beaucoup aimée, de par ses richesses historiques et géographiques. C'est de loin la région la plus riche en vestiges, quels qu'ils soient, mais même si les paysages sont à couper le souffle souvent, nous savons qu'ailleurs, nous allons aussi avoir des surprises.

 Vues à 360° depuis le camping

Aujourd'hui est une étape de transition et de vide au niveau des ruines . Ouf ! allez-vous dire !!! mais ceci ne devrait pas durer. 😀

En voiture !

Une île habitée, il y a au moins une maison
Une autre apparemment déserte
Une église et son cimetière, toujours perchés

Le fameux pont que l'on avait pris à l'aller (1ère étape : route vers la Crète ) et qui nous avait coûté 22€. Il pleuvait des cordes, là nous avons grand beau. Nous quittons définitivement le golfe de Corinthe, dont nous avons fait un bon tour et qui nous a régalés.

 un vrai faux air du pont de Millau, mais plus petit et moins haut

Petit détour car visiblement un pont a disparu sous les eaux donc ils en ont construit un autre, submersible, mais bien goudronné.

Plus de pont
même la rembarde a pris mal
Nouvelle route dans la rivière...

Les marais salants de Mesolongi, qui pour la plupart sont encore sans eau, mais quelle immensité !!!

Et puis, le mystère du jour...

Nous avons les yeux partout lorsque nous nous arrêtons faire une pause et là, nous tombons sur des falaises pleines de grottes. Sauf que l'une d'elles crache du blanc... On prend les jumelles, ce n'est pas une bâche, on dirait plutôt du sel. Affaire à suivre ! Si vous trouvez une solution, nous sommes preneurs, à part du sel gemme ???

Un défilé 
Encore lui. 

Et le bivouac de ce soir :

Pas mal non plus. Nous sommes à l'abri du vent derrière une touffe d'arbres, ça pourrait être pire  !!! 

Le mot du Papé : ce golfe de Corinthe, nous aurons sillonné toute sa rive nord. Avec en face le Péloponnèse, région qui, avec la Crète, nous a éblouis. Difficile d'en sortir, d'autant que nous ne sommes pas sûrs d'y revenir ! Comme dit Monique, journée de transition. Bon, mais des transitions comme ça, c'est quand on veut ! Nous n'imaginions pas ce pays aussi montagneux, offrant de tels points de vue. Et quand une des mers s'en mêle, souvent on s'arrête, de longues minutes, tellement nos neurones n'en croient pas leurs yeux ! Pourvu que ça dure, mais nous ne sommes pas très inquiets ...

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ARTA-DODONI-IOANINNA

Samedi 29 avril : encore beau et chaud, ça ne devrait pas durer( manière de vous remonter le moral), selon le berger Christos que Gilbert a rencontré ce soir. Un berger avec lequel tu peux discuter, c'est vraiment sympa qu'il parle anglais.

Coucher de soleil sur notre panorama d'hier soir 


Aujourd'hui, route vers des visites diverses . J'appréhende un peu ce que l'on va voir car maintenant qu'on a vu le mieux apparemment au niveau archéologique, nous allons faire la fine bouche.

Nous musardons le long de la côte jusqu'à ce qu'on voit au loin un bord de plage sympa, donc nous y descendons et ne serons pas déçus.

Au loin un bus déploie de drôles d'ailes, en fait c'est une famille : la Guillemonde family 2 adultes, 2 ados qui font le tour du monde en bus, sans diesel, rien qu'avec des panneaux solaires et 3 batteries de Tesla... Ce sont leurs débuts d'après ce que j'ai vu sur le net et ils sont en Grèce, donc ça a l'air de marcher, tant qu'il y a du soleil ou de la lumière...


ARTA

Une rue piétonne sympa, sauf qu'elle est en travaux, des bistrots partout, sauf qu'on s'installe et que jamais on est servi, une église inratable car très byzantine, très belle, sauf qu'elle est à plus d'1km à pied, allez, bon ça fait 2 en tout, mais on n'a pas trop envie de marcher ce matin, c'est de bonne heure et nous avons un peu la flemme. Ce qui fait que le tour de ville est rapide. Cependant voici quelques images :

Des cerisiers au pied de montagnes enneigées
Au travers du plastique, on voit les quartiers de viande .
Pour les âmes sensibles, ne regardez pas trop la 2è image. C'est surtout au niveau de la protection contre les mouches ... 
Ce sont les "chars" qu'ils sortent des églises, le Samedi Saint
Ils sont magnifiquement fleuris et encore certaines fleurs ne sont pas fanées
On n'a pas vu la principale, mais celle-ci n'était pas mal non plus 

La ville se vante d'un vieux pont qui fait parler car personne n'est d'accord pour arriver à le dater ? 15è, suite à la donation d'un voyageur turc ? Au 17è, grâce à la donation d'un marchand grec, ou du temps des romains avec un architecte qui aurait été obligé d'emmurer sa femme dans une pile du pont, pour ne pas qu'il se démolisse ? Bref au choix, mais il est bien calculé avec ces trous dans les piles pour que l'eau puisse passer en cas de forte montée et il n'est pas tout jeune :

revêtement pour les sabots des mules ou des chevaux...

L'eau cristalline du fleuve Arachtos, dont le fond est grillagé pour maintenir les graviers en place.


Agios Giorgios

Au hasard, ou au flair du Gazo, on trouve un coin sympa pour manger, à côté d'un aqueduc romain en ruines et pour une fois depuis longtemps on voit de l'eau qui coule de partout. En général, les rivières sont détournées pour l'irrigation, ou bien n'ont pas d'eau à cause du manque de pluie ; mais là c'est Byzance !

Il y a eu, fut un temps, de la pisciculture, abandonnée ici peut-être car l'été l'eau manque, mais plus haut, nous en verrons d'autres en service.

Dodoni

C'était semble-t-il, l'un des plus grands théâtres antiques, certes il a été modifié par les Romains qui l'ont raccourci pour faire les jeux romains avec les lions et les gladiateurs. Il est en restauration à présent. Sa grandeur a imposé la construction de murs latéraux, pour pouvoir supporter le poids des pierres

Des gradins manquent car ils sont en restauration actuellement 
Les gradins déjà restaurés, ils sont plus clairs, mais vont vite se patiner
Là où ils ont été enlevés, il ne reste que la roche
L'entrée des artistes sur la scène, derrière le local de restaurationoi
Bien sûr le local de derrière est provisoire. 

Juste à côté du théâtre, une partie du stade, les gradins sur la gauche, la piste partielle et sous l'herbe à droite, on peut deviner des gradins ou des ruines de gradins, ainsi qu'au premier plan.

Beaucoup d'autres choses à voir sur ce site, mais complètement en ruines, donc, nous n'insistons pas ...

Route vers la capitale de région Ioaninna, mais nous ne faisons que la traverser pour le moment. Nous cherchons un coin sympa pour dormir et ce sera au pied de la montagne que nous allons parcourir demain, au milieu des moutons. Pour le moment nous avons vu 3 bergers rentrer leurs bêtes, pour un pauvre petit village.

ce soir au menu, nous essayons les haricots secs grecs, ils sont énormes !

Le mot du Papé : encore un bivouac improbable, cette fois au milieu des moutons et de la valse des bergers qui les ramènent des pâtures. A peine garés sur ce terrain, un imposant troupeau arrive accompagné, outre des chiens réglementaires, du pâtre sur sa moto "champêtre". Je m'approche et nous commençons à parler... dans un anglais scolaire des années 70. Il m'apprend que ces bêtes sont de race française, que leur lait part à la coopérative pour la féta essentiellement. Le lait de brebis ne se vend pas pour boire en Grèce, contrairement à celui de chèvre ou bien sûr de vache. Naturellement je lui demande si notre stationnement "sauvage" ne gêne pas. Il m'a regardé, comme surpris de ma question, et m'a répondu : "of course no, you are welcome". Dans cette réponse spontanée, j'ai ressenti beaucoup d'hospitalité et de gentillesse. Il est revenu dans notre secteur avec ses bêtes et un amical geste de la main. Il s'appelle Christo et fait partie de ces rencontres fortuites qui te confortent dans cette volonté d'aller à la rencontre de l'Autre. Très belle journée !

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Dimanche 30 avril : après 4 gouttes cette nuit, ce matin temps correct et finalement il fera très beau

Zagoria en slave, signifie au delà des montagnes, alors aujourd'hui, on vous emmène "tras los montes ", comme on dirait en Espagne, ou à Narbonne...

Dispersés sur les flancs du Massif du Timfi, les 47 villages de la région des Zagoria, se fondent dans un paysage de montagnes, traversées de gorges, de torrents et couvertes de forêts. La région ne vit à l'heure actuelle que de l'élevage et surtout du tourisme. Les villages sont bien retapés et achalandés de toutes sortes de produits pour convaincre le touriste. Et aujourd'hui encore une fois, on tombe mal au niveau des visites car c'est le pont du 1er mai et il y a du monde partout, donc il va falloir faire avec et ce ne sera pas simple ! Mais dans la région, pas grand chose d'autre à se mettre sous la dent... Et comme c'est le pont nous allons voir des ponts, tout d'abord, puis des villages et des gorges.

Allez, on y va. 1ère étape, on s'arrête à un monument immense . C'est un monument hommage à la Femme Zagorienne du Pinde ( montagne du nord), pendant la 2è guerre mondiale. Le sac contiendrait de la nourriture et des pièces détachées d'armes à feu et de canons destinées aux soldats de l'armée grecque, cachés dans les montagnes.

Du haut de ses 6mètres elle est tournée vers la montagne

Le regard est froid et sévère, mais ces femmes là avaient la réputation d'être des montagnardes "dures à cuire" et elles ont affronté des conditions météorologiques glaciales pour aider les soldats

Couverte d'un majestueux manteau de neige en hiver, la région échelonne ses sommets entre 400m. et 2456m. Aujourd'hui nous monterons jusqu'à 1400m. environ

1er pont

Celui-ci mène à une maison  La construction est très particulière

2ème pont : celui du capitaine Arkouda

Accès aménagé, celui-ci est un chemin de randonnée ; nous n'avons pas trouvé qui était ce capitaine et encore moins son âge.

3ème pont : pont de Kokoris 18è

Il a fallu attendre que les personnes d'un bus passent dessus, donc j'ai eu le temps de faire des photos...

village de pierres, qui se confond avec le paysage
Petit sentier empruntée par les femmes zagoriennes du Pinde
Gilbert a enfin réussi à être seul, ou presque !

4è pont : Plakida-Kalogeriko : pont à 3 arches, toujours même type de construction, toujours sur la rivière Voidomatis dont l'eau disparaît très souvent . Ce sont des constructions ottomanes donc turques

Nous traversons quelques villages pour aller soit à un bout des gorges, soit à l'autre. Tous mignonnets mais oh combien difficiles à traverser un dimanche quand tout le monde est au restau et qu'il n'y a presque que des restaurants. Les grecs sont toujours garés à l'arrache, ce qui fait que nous n'avons pas visité un seul village, à pied.

peu importe les noms, moi-même je ne m'y retrouve plus, tellement ils se ressemblent : pierres et toits de lauzes

Nous tombons tout à coup sur une sacrée vaisselle. Des piles d'assiettes bien empilées, s'entassent tout le long de la route, il y en a même une forêt. Certaines sont parsemées de fleurs roses ou de lierres et adoptent des formes très rigolotes.

Moi, pas volontaire pour tant de vaisselle... NON  

Un peu partout nous remarquons des arbres couverts d'usnée, il y en a même des forêts entières, ce qui laisse présager de beaucoup d'humidité. La végétation est nettement en retard, par rapport à celle que l'on a connu avant. Ici de nombreux arbres n'ont pas encore de feuilles.

aa

Les sommets à 2500m. sont encore bien couverts de neige... 

Et tout à coup, comme un coup de hache dans les falaises : la gorge de Vikos est classé comme la gorge la plus plus profonde du monde par rapport à sa largeur CF Guinness des Records

On y va droit dessus 

Les photos sont décevantes par rapport à la réalité 1100m. de profondeur, ça cause quand même, mais un groupe de jeunes grecs, étaient installés pile en face des vues imprenables et ils buvaient des canons, on n'allait pas les virer, nous petits français, alors j'ai composé. Et nous avons refusé de monter plus haut dans des endroits non sécurisés. Déjà que pas grand chose n'est sécurisé, sur les routes, rares sont les rembardes par exemple, sauf si c'est très très dangereux.

Bref nous irons les voir ailleurs, mais pour ce faire, il va falloir emprunter une serpentine avec des virages très serrés, mais plutôt larges, pas comme au Monténégro . On part du bas de la rivière pour arriver dans le haut des gorges

Gilbert sur son siège est au cinéma, la Métro Goldwin Mayer est à l'oeuvre
Les gorges ailleurs
Et là nous dominons la serpentine

Et pour terminer sur une image fort rare , nous avons vu nos premières vaches depuis fort longtemps :

Mais c'est les vaches maigres.... 
Et les prés fleuris... 

Le mot du Papé : au pire, tous les endroits que vous voyez sont situés dans un rayon de 30km à vol d'oiseau. Ce massif montagneux est si âpre, que rares sont les villages, et les routes finissent en cul de sac. Donc tu redescends plus ou moins bas dans une vallée pour remonter. Nous l'avons fait 3 fois pour nous régaler de ces vues à couper le souffle, notamment les gorges. La route serpentine (la photo n'en montre que la moitié supérieure) fut un grand moment avec des épingles tous les 100/200m où tu accroches la 1ère, des bus et un monde fou. Mais quel plaisir quand tu prends place sur un siège "cinéma", bord de route, tu es vraiment à Hollywood et tu entends le lion rugir ! Bon ce soir, j'ai les épaules en compote, mais je suis heureux comme un gamin qui a ouvert son premier cadeau de Noël tellement nous nous sommes extasiés !

6

Lundi 1er mai, chez nous c'est la fête du muguet, ici en Grèce, les familles doivent cueillir des fleurs fraîches pour en faire un bouquet ou une couronne, c'est le symbole d'un renouveau. ( Ce matin, nous voyions des gens à droite à gauche, cueillir des fleurs parfois banales et l'on se demandait pourquoi, nous avons donc cherché l'explication )

Il a plu un peu cette nuit mais la lumière est très crue dès le matin. je n'ai pas très bien dormi contrairement à d'habitude, aussi je me réveille à 9 heures, la matinée est déjà bien avancée, c'est l'heure à laquelle on part d'ordinaire... Tant pis . Aujourd'hui étant une journée de transition, on fera ce que l'on pourra.

Notre objectif premier est d'aller visiter la petite ville montagnarde de Metsovo, station de ski du nord de la Grèce. Alors en route.

D'abord il faut continuer à descendre vers la capitale de l'Epire : Ioaninna. C'est une ville carrefour car elle se situe très près de la frontière Albanaise et elle permet l'accès à la mer d'un côté et à la montagne de l'autre. C'est également une porte pour aller aux Météores, mais je n'en dis pas plus.

L'île de Ioaninna sur le lac Pamvotida, et en premier plan des roselières pour épurer l'eau 
une petite route semble faire le tour de l'île
Ici c'est la plaine, donc on cultive dans des champs  bien rectangulaires 

Puis la route monte en zigzags , nous savons que nous devons passer un col à 1700m. Encore une fois les paysages nous émerveillent !

Non ce n'est pas une tête stylisée mais une indication d'épingle à cheveux
Toujours quelques nuages accrochés à la montagne
Je ne sais pas qui a renversé la pile d'assiettes
Et toujours lui, il est de tous les coups !

D'un moment Gilbert remarque que le GPS lui fait prendre un bout d'autoroute, alors qu'il lui a demandé simplement un trajet sans péage. Donc c'est qu'un tronçon doit être gratuit. Mais nous continuons sur la route car elle est très jolie, alors que l'autoroute est farcie de tunnels.

Et là, il n'y a plus qu'une voie 

Bien entendu nous avons vite compris pourquoi !!! 1er mai , le nettoyeur des routes n'était pas passé avec sa lame et comme il a plu cette nuit, il y avait du dégât ...

Le réseau autoroutier désenclave tout et il y a eu beaucoup de travail fait, surtout sur les tunnels 

METSOVO

Maisons en pierres ou blanchies à la chaux, rehaussées de boiseries, Metsovo affiche un petit air de Suisse, dans son centre-ville. Le problème c'est que même là, on n'est pas tranquille, loin de là ! 1er mai oblige, ils sont encore au restau et ici le restau ça dure un sacré moment. Garés des 2 côtés de la route, mal garés, les flics ferment les yeux, comme d'hab'. Heureusement qu'un bus nous a fait la route en partie, car les bus ici sont braves ! Imaginez qu'à Conques ou dans la Cité de Carcassonne, les bus circulent et vous déposent au centre ville pour que vous n'ayiez quasiment pas à marcher !!!

Au début tout va bien !
Puis le bus vient de déposer ses passagers qui se précipitent dans les boutiques
...où l'on vend beaucoup d'objets en bois. Artisanat local bien sûr
Ils sont garés très loin de la sortie ville
Visite de la ville au cul du car, pas le choix, impossible de se garer, il faut SORTIR 

Nous continuons encore un peu la montée, juste le temps d'apercevoir une petite station de ski, quand, tout à coup...

Non mais vous croyez qu'ils l'auraient indiqué au début de la route, qu'elle était fermée !!! On sait que ce n'est pas à cause de la neige, mais le chasse-cailloux n'a pas dû passer, donc on ferme. Voila, un des caractères grecs : on ne prévient pas à l'avance ...

Donc demi-tour, heureusement que l'autoroute n'était pas loin, mais nous n'aurons pas notre col à 1700m.

Une piste
le bistrot-restau
La piste locale, le bistrot de la piste , quelques chalets en bois, et probablement pleins de pistes de ski de fond...

Heureusement que l'autoroute n'était pas chère, je crois que c'était l'euro symbolique, alors que nous sommes passés par quelques tunnels... Mais nous en sommes vite sortis.

Du coup, nous continuons notre route vers les Météores, mais ça c'est une autre histoire...

Le mot du Papé : journée de transition comme je les aime : sans objectif de temps, juste le choix de la route, d'en profiter et c'était somptueux. Avant le col fermé, "quelques cailloux" sur la route, un peu de gymkhana. Le panneau d'interdiction indiquait : "si vous y allez c'est à vos risques et périls..." Vu les pavasses qui peuvent tomber, demi-tour ! Et tunnels et viaducs ! Incroyable cette autoroute : sur 80km, ça en est une succession. Du génie civil de haut de gamme ! La neige nous entoure encore. Vraiment nous ne nous attendions pas à un pays aussi escarpé. Bon an mal an, nous descendons vers ce qui devrait être une vraie et vaste plaine. Cette transition c'est pour aller revoir la mer Egée, une dernière fois. En attendant demain, encore un bivouac de rêve...

7

Mardi 2 mai , pluie annoncée dans la journée, mais pourvu que la matinée tienne le coup !

Jour très important aujourd'hui car nous l'attendons depuis le début du voyage... On vous a "bassiné" avec les ruines, avec les églises et bien notre cerise sur le gâteau c'est AUJOURD'HUI. Quelque chose d'unique et je dois dire que depuis hier on était comme des avions et si nous avons bien décollé, nous avons du mal à atterrir. Ca va, je vous ai bien fait assez languir ?

Alors d'abord que sont les météores ?

C'est une curiosité géologique de toute beauté, qui domine la plaine thessalienne : un conglomérat de sédiments consolidés. Ce sont les restes d'une énorme masse rocheuse qui commandait, il y a 60 millions d'années, l'embouchure d'un grand fleuve. Sous l'action de l'érosion et des secousses sysmiques, cette masse s'est disloquée. Il ne restait plus qu'au temps et à l'eau de faire leur travail d'usure en enlevant les parties les plus friables, comme le calcaire et en laissant les parties les plus dures comme le grès.

Le mot "Météore", signifie "suspendu dans le ciel. Et comme si la beauté naturelle ne suffisait pas 😉, quelques ermites ou moines, ont voulu vivre dans les grottes creusées dans ces roches. Elles correspondaient totalement à l'état d'esprit, de la personne qui veut méditer, prier et vivre de pas grand chose. Cela n'a pas duré car petit à petit les grottes n'ont plus suffi et dès le 14è, de généreux donateurs ont financé la construction de... de... de MONASTERES. Non mais, nous n'allions pas vous en priver...

Il fallait bien échapper aux Turcs ou aux Albanais ! Et puis éventuellement se rapprocher de Dieu !

Après ces brèves, oui, très brèves explications nécessaires pour comprendre, je vous laisse avec les photos que nous avions prises déjà hier soir, puisque nous étions installés juste en face. Autant vous dire qu'on l'a contemplé ce paysage !

Nous sommes à deux pas de la rivière 

Alors si en plus on rajoute ceci :

Là, nous entrons dans une autre sphère !!!  Bien sûr, ne cherchez pas de route, il n'y en a pas !

Donc après avoir passé une bonne nuit, à 6h., le réveil sonnait car les Météores sont hyper touristiques et il y a un circuit de 17 km à faire, sur une belle route aménagée pour que les bus puissent s'y rendre, avec des points de vue par-ci, par-là. Gilbert a même concocté le circuit à l'envers pour qu'on n'ait pas les panoramas à contre-jour. Donc dès 7h30 nous sommes sur la route, le soleil commence à poindre , ouf !

Et là c'est un régal ! Seuls ou presque, nous découvrons ces Météores couronnés de monastères. En pleine apogée on en comptait 24, à présent il n'en reste que 6 en activité.

A gauche , le monastère très mignon d'Agia Triada, la Sainte Trinité , à droite, rien
Agios Stefanos 

Là nous avons assisté à notre premier spectacle de monte charge se baladant dans le ciel. Ben il faut bien livrer le pain et les croissants...

Croissants frais !!!
Des amoureux déjà sur place, attendent l'heure d'ouverture
vu sous un autre angle

Nous continuons la route qui nous mène au Mégalo , c'est à dire au grand Météore. C'est le plus ancien et les plus vaste. Un moine avait choisi au milieu du 14è, le rocher le plus vaste pour y fonder un petit monastère avec une chapelle et quelques cellules... Il est fermé le mardi, donc nous ne le visiterons pas.

Il est vraiment mégalo !!! 

Nous avons assisté à notre 2è livraison de croissants 😉

Nous, nous avons des scrupules, craignons les amendes, mais pas tous les camping-caristes car quelques uns ont dormi au pied de l'autre le monastère de Varlaam, que nous allons d'ailleurs visiter . On vous emmène ?

J'aime beaucoup son architecture car il a des accents andalous, maures même avec ses arcades en briques alternées. Pour y entrer, c'est un des plus faciles, car il a beaucoup moins de marche à monter que d'autres , c'est un passage qui a été creusé dans la roche qu'il faut emprunter en partie.

Il porte le nom d'un moine qui s'installa sur le piton rocheux au milieu du 14e siècle et y bâtit une église et une cellule. Après lui, le site fut abandonné. En 1517, deux frères, d'une famille puissante de Ioaninna, réoccupèrent le site et y bâtirent le monastère actuel.

On arrive sur une spacieuse terrasse d'où le panorama est grandiose

Alors que ce monastère paraît immense , en fait la partie église est petite

L'entrée très majestueuse peut être prise en photo 

Pour les reste de l'église, ses caractéristiques sont les peintures murales très anciennes et un iconoclaste en bois doré et décoré d'icones bien sûr, qui a gardé toute sa splendeur .

La particularité de ce monastère est qu'ils ont conservé un tonneau de 12 000 litres, construit sur place . Litres de quoi ? Devinez !

 Y'a plus rien, ils ont tout bu !

Eux aussi ont leur plateforme pour transporter, ici celle-ci sert aux maçons qui restaurent un partie de l'établissement

Autrefois c'était avec la poulie
maintenant c'est sur cables et rails

Une petite descente au trésor nous permet de visiter l'ancien réfectoire où sont conservés des livres extrêmement précieux , des vêtements liturgiques brodés d'or et d'argent, des meubles en Marqueterie etc...

celui-ci est traduit en 5 langues
Un espagnol qui a de l'humour...
porte martelée avec l'emblème des orthodoxes, l'aigle à 2 têtes

Nous réempruntons le tunnel pour rejoindre le fourgon et continuer la route

Le plus petit, le plus mignon Agios Nikolaos, encore lui, St Nicolas 
Il faut du vin de messe...

Et au détour d'un virage, avant d'arriver au petit village de Kastraki, on aperçoit au sein d'une grotte, comme du linge en train de sécher, mais la Mère Denis n'est plus là donc on se doute bien que c'est quelque chose de particulier. En fait , la légende veut qu'une femme turque se soit convertie au christianisme après un vœu exaucé, en ayant prié St Georges. Depuis chaque 23 avril, les femmes du village offrent un foulard et les jeunes gens les plus vigoureux, montent sur la falaise à l'aide de cordes pour aller les accrocher à la chapelle de St Georges. Ce qui assure une bonne santé pour l'année à venir.

Ce rocher est tout particulier car c'est Obélix qui l'a oublié quand il est venu en Grèce...

Un petit dernier pour la route car après ce qui nous attend est moins rigolo, c'est de la plaine....

Autant dire que cette journée a été unique et fabuleuse. On les a vus à la télé ces Météores mais jamais, au grand jamais, on n'a vécu ce que l'on a ressenti aujourd'hui. Je n'ai pas de mot pour traduire cette émotion qui m'a animée toute la journée.

Le mot du Papé : c'est qu'elle était inquiète ma Momo, hier après une nuit chaotique. Elle avait révisé les Météores... Site le plus visité de Grèce (hors Athènes), donc son flot de bus, même le train y arrive. En plus la météo n'était pas très engageante. Bon, moral pas terrible pour un (le ?) clou de notre voyage. Néanmoins hier soir on se rapproche, et trouvons un bivouac avec vue sur le site ; le soleil couchant étant de la partie, le spectacle est grandiose, déjà. Et puis cette matinée d'aujourd'hui, temps clair, belle lumière, nous sommes seuls au monde en découvrant Agios Triada. Alors tout s'enchaîne, les autres monastères, les points de vue ; la magie fait son œuvre, les images sont gravées dans le marbre, à jamais ! Cette matinée a filé trop vite, tel un météore !

8

Mercredi 3 mai : cette nuit il a pas mal plu, ce matin, le ciel est couvert mais le soleil finit par se montrer .

Donc, hier, j'étais tellement emportée par les Météores que je n'ai pas du tout évoqué l'endroit où nous nous sommes arrêtés pour passer la nuit. Comme la route n'était qu'une ligne droite sans possibilité de se garer, nous avons bifurqué dans un village et c'est dans ce genre de situations que nous faisons toujours des découvertes. Après avoir salué une cigogne qui nichait sur le toit de l'église, nous avons découvert un endroit tranquille, juste à côté de la gare tout près du village. Gare plutôt désaffectée, bien que les cailloux nous paraissent très propres

Gilbert s'amuse à changer d'aiguillage...
Paysage très bucolique, bien qu'en broussailles... 

Mais cette gare qui ne nous paraissait pas très animée, a vu le passage de 2 trains, un hier, un aujourd'hui, avec le sifflet d'antan.

Petite parenthèse animalière : comme vous le voyez sur la droite de la photo du dessus, il y a beaucoup de nichoirs à oiseaux. Nous étudions un peu leur manège, manière de savoir à qui on a à faire. 2 espèces visiblement : des Choucas des tours ( famille des corbeaux ) et des faucons crécerelles. Au départ je pensais que les choucas voulaient piquer les nids des faucons, mais c'est bien l'inverse ; Les choucas sont bien installés, ils ont des petits qui piaillent et les faucons veulent aller chercher les petits... Donc les choucas tâchent de se mettre 2 par 2 pour attaquer les faucons...

le faucon crécerelle essaie aussi de piquer les nids des choucas
Les choucas des tours
toujours par 2


Allez, trêve de plaisanterie, mais au moins ça change !, nous allons faire le tour de la péninsule du Pélion et c'est le temps qui va déterminer dans quel sens on tourne. Visiblement côté mer on arrive à avoir quelques rayons, côté montagne, les sommets sont dans les nuages, donc nous partons pour l'ouest de la péninsule qui a une forme très particulière, comme une chaussure d'Aladin, recourbée au bout . C'est semble-t-il un monde étrange, au niveau de la végétation presqu'unique en Grèce, donc qui favorise les légendes. Nous traversons la ville de Volos qui est le point de départ de notre tour de 200km.

Volos, rien à dire, c'est une ville plutôt moche, enfin ce que nous traversons, et nous passons par le port et le centre ville. 3è port de Grèce quand même, donc il y a du trafic, mais la ville se traverse bien, sauf quand une dame s'avise de faire un créneau impossible devant une moto .

On est resté un moment, puisqu'elle nous coinçait ,le peu de place rendait la situation ubuesque  !!!

Je vous parlais de légendes favorisées par les paysages et bien un rond-point en témoigne, puisque dans l'antiquité on croyait ce coin de Grèce peuplé par les centaures.

1er arrêt café, fort sympathique au niveau du paysage :

Nous longeons la côte pendant un bon moment, mais chaque fois que nous voulons nous arrêter c'est mission impossible : arrêt interdit ! Nous nous enfonçons un peu dans les terres et effectivement, la végétation est très surprenante car très luxuriante. Les arbres sont très grands et protègent bien la route, tant que l'on n'est pas trop haut, après bien sûr, la végétation se raréfie et devient plus méditerranéenne.

Argalasti : On essaie de s'arrêter dans la petite ville qui a tout pour plaire , nous n'y parviendrons pas...

le monsieur fait ses courses en tracteur
Derrière cette belle tour horloge, il y avait tous les commerces, mais bon, râté
Pour les enseignants, allez une école locale

Un thème que je n'ai pas encore abordé, c'est les marchands de bois, très particulier ici. Ils trient le bois par taille, par essence, je suppose, empilent en stère toutes grosseurs , c'est très beau à voir, mais je n'arrive pas à les prendre en photo car je les vois au dernier moment et je ne peux anticiper car je ne comprends pas la langue...

Redescendons vers la mer nous aurons des chances de trouver un coin sympa pour manger ! Et bien c'était mal juger le talent des Grecs... Nous voyons un bord de mer accueillant avec de belles places pour se garer, ah oui, mais la rue est toute petite, pas pour nous quoi et il n'y en a pas d'autres. Plage suivante, des glissières de sécurité, ne laissent passer que des voitures... Ouh, ça commence à sentir le pâté ! Et très rapidement on se rendra compte que les accès à la mer sont la plupart du temps, privés. Celui qui possède l'oliveraie jusqu'à la plage, a sa plage privative

Pas besoin de saler les olives, les oliviers ont déjà les pieds dans l'eau... 
Ceux-là ont les pieds dans l'eau...  C'est beau hein !

Enfin, nous irons jusqu'au bout du crochet de la chaussure, sauf qu'à aucun moment on ne t'avertit que c'est un cul de sac... Et demi-tour obligé entre les voitures qui stationnent au bistrot...

c'est dommage c'était beau...
Le bateau bleu est un ferry qui dessert les îles Sporades ci-dessous 
Elles sont plutôt dans la brume... 

Mais nous sommes habitués à ce genre de situations, sur la côte d'Azur ce n'est pas mieux par exemple, dans les Calanques à Cassis ou à Sormiou !!! 😥

Nous nous sommes arrêtes dans un camping, tout au bord de l'eau, mais il vient de pleuvoir donc nous ne profiterons guère de la balade au bord de l'eau...Par contre, on peut cueillir tous les citrons qu'on veut et comme il y en avait qui cognait sur la carrosserie, Gilbert a taillé, moi j'ai cueilli. Mais quel régal !!! On s'est fait un jus de citron 3 ***. Aucun traitement et une variété sûrement particulière. Et maintenant je laisse la place au Papé...

Le mot du Papé : très curieuse notre étape d'hier soir, avec cette gare insolite. Je n'avais jamais vu de près, encore moins "manœuvré" ces leviers à aiguillages comme on en voit dans "La bataille du rail". Et puis ces oiseaux dans leur guerre de territoire, tactique contre tactique ! Les hommes ont multiplié les nichoirs, dans quel but ? Encore un bel endroit, bien calme et sans crainte. Pour aujourd'hui, ne boudons pas le plaisir de ces paysages mer/montagne, toujours fascinants. La privatisation des accès terrestres aux rivages, par contre, me pose toujours un problème. Vieux débat, et comme dirait "l'autre", tu peux toujours y aller à la nage ! Mais c'est la première fois en Grèce que nous constatons ceci. Demain, cap sur le Massif du mont Olympe, domaine de Zeus. Ce sera sans doute du tonnerre !

9

Jeudi 4 mai . Il a beaucoup plu cette nuit, et le temps était bien couvert ce matin, donc nous avons opté pour revenir sur nos pas et ne pas faire la partie montagneuse franchement dans les nuages. Donc aujourd'hui, étape de liaison, nous roulons plein Nord.

Sous olivier et citronnier
La Momo à la lavette
Voilà notre vue, même si c'est brumeux, on ne se plaint pas...
Pas mal le bivouac ! 
La brume  rajoute une aura de mystère à ce paysage de légendes 
Encore des vendeurs de bois 

Et nous retrouvons la plaine de nos fameux oiseaux avec de la polyculture mais plutôt tournée vers les céréales diverses et les fruitiers genre cerisiers, poiriers, pommiers, et fruitiers non identifiés .

Enfin des vignes en quantité et fort belles déjà. 

Puis nous laissons la côte qui est plutôt réservée à l'autoroute et nous montons vers le Mont Olympe. Ce soir nous l'avons en face mais j'espère que demain la photo sera mieux, là il est plutôt sous les nuages... Le mont Olympe était le sanctuaire des Dieux, de Zeus mais aussi des autres...

Vers le fond, l'Olympe

Petite image rigolote pour terminer : 2 jeunes en moto, celui de derrière porte une table à bout de bras et il fait des pompes avec ...

Le mot du Papé : nous bivouaquons vraiment au pied du point culminant de la Grèce, un poil moins de 3 000m d'altitude. Ce soir les cimes enneigées se dévoilent un peu, au gré des déchirures des nuages. Il n'y a pas eu le tonnerre de Zeus, comme prévu. Mais nous ne désespérons pas.😀. Il y aura des jours plus fastes. Autant le dire, c'est sans doute notre dernier WE en Grèce, alors ça fait bizarre de se préparer à quitter ce pays qui nous a tant donné. Les personnes que nous avons rencontrées ont montré tant de bienveillance envers nous qu'en reparler m'émeut beaucoup.

10

5 mai : il fait beau, nous avons des chances de voir l'Olympe avec quelques uns de ses 47 sommets...

Déjà hier soir

les sommets enneigés du mont Olympe, au milieu des nuages, mais on les voit...

Ce matin nous avons 70km à faire pour finir le tour de l'Olympe et arriver à Dion, où se trouvent des vestiges dans lesquels on honorait les dieux et déesses. Mais on en a au moins pour 2 heures...

DION

Le nom de Dion vient de Dios dérivé de Zeus, puisque c'est la cité de Zeus.

Au 5è av. J.C un roi, pour rendre hommage à Zeus, avait instauré des festivités qui réunissaient pendant 9 jours les meilleurs athlètes et comédiens du monde grec. A partir de là, la ville devint un lieu de pèlerinage renommé durant toute l'antiquité.

Le site se situe dans un endroit très humide, très arboré, ce qui a rendu sa découverte fort difficile.

A l'extérieur de l'enceinte, puisque nous commençons par là, s'étalent les ruines du temple de Démeter, la déesse des céréales.

Bon , je sais que ce n'est pas très parlant , mais je vous promets que je ne vous en reparlerai plus.

Puis celui d'Isis, assez étonnant car c'est une déesse égyptienne , mais si je vous en parle c'est parce qu'il est dans un site plutôt particulier, très marécageux et auréolé de mystères

 Je vous garantis que ce n'est pas moi dans l'eau...

Nous poursuivons la suite des extérieurs de la ville par une longue balade aménagée, au milieu d'une végétation tropicale.

Partout des lianes... Les pauvres figuiers ont bien du mal à pousser au milieu de tant de plantes parasites

Même Gilbert semble nain au sein de cette verdure...

Et enfin nous arrivons au théâtre romain et chose étonnante, dès que nous pénétrons dans l'orchestra, on entend nos voix qui portent, alors que le théâtre est à moitié démoli. Un peu plus loin, le théâtre grec

Les gradins chez les Romains étaient construits sur ces bras  de pierre et non taillés dans la roche (déjà vu) 
Le théâtre grec a été restauré car il s'y donne des spectacles. 

Nous entrons ensuite dans la ville en franchissant les remparts de Cassandre, dont il ne reste pas grand chose. La ville est quadrillée de cuadras, ( on n'a rien inventé de nos jours ), ce sont des rues totalement perpendiculaires comme on en trouve en Amérique du Sud, en Espagne ou en Grèce, souvent. Ces pierres portent les vestiges des roues de charrettes qui ont circulé dans cette rue marchande.

décorations dans une rue principale 
 Dans le 2ème , on verrait bien le volailler, coincer une bestiole dans le trou de son étal et la tuer...

Ces boutiques ont des étals entaillés selon le métier qui travaillaient là.

Le clou du spectacle est le palais de Dyonisos, non seulement pour sa grandeur, il comportait, maisons, temple, boutiques, salle de banquet etc..., mais surtout pour ses mosaïques. Et arrivés sur place, devant la salle des banquets, la mosaïque avait disparu... Dans un autre local pour plus de sécurité et éviter quelques dommages, je suppose.

Voila ce que nous aurions dû voir
La cathédrale, avec ses 2 absides. Les mosaïques ne sont dévoilées qu'en été , là elles sont couvertes d'un film

Les thermes, partie très intéressante car ils très importants à l'époque. Une multitude de mosaïques reconstituées, les décorent

D'étranges vestiges souterrains de thermes émergent désormais à la surface du sol : de petits piliers qui servaient, avec des conduits muraux, à diffuser la chaleur jusqu'aux bassins édifiés au-dessus. Ce système de chauffage par hypocauste date de l'époque romaine.

L'Odéon vient d'être restauré, mais  un peu trop neuf encore

2 heures que nous marchons presque sans arrêt sur un site immense. Il n'y avait personne ou presque sur le parking quand nous sommes arrivés, là il y a des bus partout... Il était temps qu'on s'en aille. Gilbert me promet d'aller manger en bord de mer, Avanti !

Et nous aurons notre bord de mer bien tranquille, excepté des militaires qui jouent à la guéguère pas loin. Nous voulions nous baigner, mais le vent s'est levé, du coup, ça a fraichi un poil et nous éviterons.

Comme on est trop bien on va y rester l'après-midi et jusqu'à demain.

Le mot du Papé : insolite ce site archéologique ; très gréco-romain et sur un territoire bien vaste. De l'eau, des arbres de partout, et aussi beaucoup de bâtiments très ruinés, sur lesquels il est difficile de se projeter. Mais nous sommes sur l'Olympe (au pied), là où les dieux importants vivaient. C'est un lieu mythique, mystique, c'est comme on veut. Néanmoins, il se dégage de cet endroit une sensation de calme et de sérénité. Certes ce n'était pas la visite la plus intéressante, mais Zeus nous en aurait voulu de ne pas venir le saluer. Nous n'avons pas pris ce risque sachant son caractère irascible😀. Puis farniente cet après-midi, beau soleil, plage, pour faire un dernier coucou à la mer Egée.

11

Samedi 6 mai : beau temps mais même au bord de la mer ce matin, Zeus est resté dans ses nuages et ne s'est pas beaucoup dévoilé, mais hier soir, c'était pas mal .

Après le repas, le soleil était en train de se coucher, nous sommes allés nous balader au petit port de pêche d'à côté. Toujours intéressant de découvrir les méthodes des autres pêcheurs et ce qu'ils pêchent.

Nous remarquons qu'ils ont des espèces de nasse et devant leur bateau de gros rouleaux. Gilbert découvrira ce matin comment ça fonctionne. Pour relever leurs nasses, ils les enroulent sur les rouleaux, mais que pêchent-ils ? On ne sait pas.

L'hélicoptère militaire tourne encore et continue à jouer à la guéguère, on espère simplement que cela ne va pas durer toute la nuit. ! Et en fait on s'est endormi donc on ne s'est pas trop rendu compte.

Ce matin, Direction le Nord Ouest, nous nous rapprochons de l'Albanie, puisque finalement, si nous ne faisons pas la partie montagneuse, nous aurons une connaissance partielle de ce pays compte tenu du fait que nous n'avons fait que la côte.

Un cigogneau et une maman cigogne nourrissant ses petits 

Au fur et à mesure que nous avançons, nous trouvons que le style de maisons change beaucoup : toits à 4 pentes, balcons avec poutres, grandes maisons;

Nous sommes dans une plaine vivrière : ici c'est le royaume des kiwis, toujours, des cerisiers, abricotiers, pêchers. Nous avons découvert il y a un moment que les amandiers, les noyers, les figuiers, ne sont pas plantés volontairement, les Grecs, font des cueillettes" sauvages". Entre les fruitiers, des céréales, orge, épeautre, un peu de blé, mais très peu, la Grèce est obligée de l'importer.

Soudain, nous apercevons des cyprès cierges, au milieu de nulle part, en apparence et seuls. En réalité, ils sont plantés sur ou à côté de tumulus, qui sont des monticules recouvrant une grande chambre funéraire de l'antiquité. Plus que des tombeaux ce sont parfois des petits palais, cela dépendait de l'importance de la personne, avec des trésors enfouis.

À proximité de Vergina, dans le nord de la Grèce, fut découvert au XIXe siècle l'ancienne Aigai, première capitale du royaume de Macédoine. Les plus importants vestiges sont le palais monumental à la somptueuse décoration de mosaïques et stucs peints et la nécropole renfermant plus de trois cents tumulus dont certains remontent au XIe siècle av. J.-C. Parmi les tombes royales qu'abrite le Grand Tumulus figurerait celle de Philippe II qui conquit l'ensemble des cités grecques, ouvrant la voie à son fils Alexandre .

Le grand tumulus se visite, il est devenu un musée sûrement fort intéressant car il expose tous les trésors que contenaient les tumulus royaux. Mais la visite se faisant sous terre et dans une obscurité presque complète, nous ne la faisons pas, je n'arriverai plus à respirer ! Déjà que dans chaque tunnel, je suis obligée de mettre de la musique pour m'obliger à penser à autre chose !!! Et Gilbert, l'atmosphère plutôt glauque, ne le tente pas non plus. Donc nous passons notre chemin et laissons le champ libre aux bus.

Nous arrivons à un immense plan d'eau qui est en fait un fleuve, avec des barrages multiples et des détournements d'eau. C'est clair, ici l'eau ne manque pas, on comprend mieux la quantité de fruitiers .

Cette rivière prend sa source non loin des Météores... 

Gilbert nous fait un dépassement à la grecque, c'est à dire sur les doubles traits, alors qu'un grec, nous dépasse mais reste à gauche ...

Conduite grecque... 

Puis petit à petit nous montons et sans trop nous en rendre compte, nous nous retrouvons à 1300 m.

en bas, l'autoroute
Entre les arbres on aperçoit la rivière de tout à l'heure

Un petit tronçon autoroutier gratuit, sur lequel nous voyons que les clôtures ont été renforcées et qu'on nous signale des ours...Il y en a quelques 300 dans la macédoine et ils sont protégés...

Les clôtures n'étaient pas assez hautes, elles ont dû être renforcées. 

J'ai écarquillé mes yeux pour voir à droite et à gauche, si une masse noire ne se distinguait pas, mais non ! et Ouf !

Et nous arrivons enfin à notre destination du jour : Kastoria

Quelques dernières courses grecques, ou nous rencontrons une vendeuse parlant bien le français. Du coup, elle nous a conseillés pour nos achats de viande... Puis nous allons nous installer au bord du lac de la ville, dans un endroit superbe, autorisé aux camping-cars. Un bistro à côté...

Le mot du Papé : oui, à côté d'un café et du lac. Nous avons profité du café ! Et le lac est joli... Cette ville a été un centre mondial de la pelleterie. Aux foires de Leipzig et d'ailleurs, on s'arrachait les vêtements venant d'ici. Avec les élevages, on a dans cette région encore 25% des peaux de vison mondiales. Bon, c'était juste pour dire ; ce type d'activité, on s'en passe fort bien ! Ce matin, au lever de soleil sur la mer Egée, le Mont Athos a révélé sa silhouette, au loin. Nous n'irons pas car très excentré, et quasi interdit au public lambda ; on y retrouve un concentration de monastères comparable aux Météores, mais beaucoup moins accessibles au tourisme, voire pas du tout. Encore plus loin vers l'est, il y a la Thrace qui touche la Turquie ; ce sera peut-être l'objet d'un autre voyage. Le Massif de l'Olympe enneigé surplombant la mer Egée restera, pour moi, la dernière des images fortes que la Grèce nous aura livré. 😥

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ATTENTION ATTENTION !!!

Lundi nous entrons en Albanie, ce qui veut dire que j'éteins mon téléphone. Seul Gilbert est joignable mais que sur WhatsApp. Je sais que Lundi est un jour trrrrrès important pour lui, mais nous n'aurons pas d'internet avant midi, le temps d'aller dans une ville, trouver une boutique et se faire installer le Chip.

Donc, n'appelez que Gilbert,

Sur Whatt'App

et pas avant Lundi Midi

Tout ça n'est valable que si les ours ne nous ont pas croqués avant...

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Dimanche 7 mai : très beau et chaud

Nous quittons notre petit nid douillet au bord du lac de Kastoria, par une petite route qui longe celui-ci et c'est un plaisir d'observer tous ces oiseaux qui sont parfois très rares .

La rousserolle turdoïde ou rossignol des marais
le grèbe huppé
Et le fameux pélican frisé que nous étions allés voir en Albanie.
Le plus lourd des oiseaux, le Pélican frisé, roi des Balkans. 

Les maisons sont très caractéristiques et n'ont rien à voir avec les maisons grecques habituelles, ce sont des maisons de montagne.

Une belle promenade longe une partie du lac 
Zoom sur la ville et église orthodoxe... 

Puis nous montons, car les lacs où nous devons aller, sont en altitude;

La péninsule dont nous avons fait le tour 
Gilbert au café 

Puis, pour nous qui n'avons vu que des moutons et des biquettes depuis 2 mois, nous apercevons tout d'un coup 2 vaches, puis 10, puis une trentaine et puis nous ne comptons plus, au moins une centaine... Elles se suivent et marchent dans la trace de leurs bouses ! Et devant, le vacher. Vu les traces sur la route elles font des km pour aller au pré, donc ce ne doit pas être des laitières !!!

Et pour finir cette route qui était au demeurant très jolie, l'estocade finale, le pont de la mort comme l'a gentiment appelé Gilbert.

On est passé là dessus ! Au secours !!! 
Le petit lac prespa bordé de champs de cultures de lentilles et de gros haricots
Terre ocre...
Ce sont les très gros haricots que nous avons essayé un jour et qui étaient bons
La bande de sable qui sépare les 2 lacs et où nous avons dormi 

Nous avons fait une rando sur une île et pour s'y rendre, il fallait passer par une passerelle mobile, sur 800m. Et ce fut un plaisir pour les ornithologues très amateurs que nous sommes, mais Papé vous l'expliquera plus bas.

Grèbes : danse des amours, ils gonflent leurs plumes de façon considérable
Le petit est caché dans les plumes du dos
C'était superbe ! 
La foulque macroule
Le buffle qui n'était pas caché

Sur l'île quelques églises bien entendu, nous n'en avons fait qu'une, celle qui était en ruines. ( Pour changer un peu)

Basilique de l'empereur de Bulgarie du 10ème siècle

Puis Psaredes, le dernier village de Grèce. Il faut encore monter...

La bande de sable entre les 2 lacs
On a bien ri avec ses jumelles braquées sur la Macédoine, comme pour espionner
Les pros et les anti ours !!!
Carte affichée dans le village. Elle a quelque chose de bizarre. A trouver !!!

C'est un village de montagne, coquet , avec des maisons en pierres et surtout beaucoup de restos, ici les villageois proposent aux touristes des balades sur le la , en bateau. La carte sur un vieux panneau de bois date du temps où la Macédoine faisait encore partie de la Yougoslavie, puisqu'ils ont dessiné les 3 frontières grecques, albane et Yougoslave. Donc, avant 1992.

Et pour conclure :

Le mot du Papé : ces lacs Prespa sont à la croisée de la Grèce, de l'Albanie et de la Macédoine du Nord. C'est dire que nous sommes allés encore à un bout du monde, tellement bout du monde que c'est un cul de sac. Encore un bivouac superbe, sur l'étroite bande de terre/sable qui sépare le petit et le grand lac. En allant sur l'île, nous aurions pu voir un troupeau de buffles endémiques, mais ils devaient faire la sieste au milieu des roseaux ! On n'en a vu qu'un ! Par contre le spectacle du grèbe portant son petit dans ses plumes dorsales, puis le lâchant dans le lac lui apprenant la dure vie des oiseaux aquatiques, nous a accaparés de longues minutes. Finalement, la rampe de remontée sur le dos, c'est la queue de la maman... On y a vu les stratagèmes de celle-ci qui n'a offert le droit de se hisser que quand elle a estimé qu'il était temps. Un bon moment. Il faut dire la richesse ornithologique de cet endroit préservé de toute pollution industrielle peut-être à des centaines de km à la ronde. Oui un vrai bout du monde ! Sans parler du cadre des montagnes environnantes, enneigées ou pas, grecques ou pas ; ce plaisir panoramique se gausse des frontières fournies par les hommes. Sans idéalisme de bistro, ces genres de moments font du bien !