Située sur la rive ouest de la péninsule Istrienne, Porec est une ville dont les origines remontent à l'Antiquité. Datée du VIème siècle sa basilique euphrasienne est LE monument culturel à voir, il est du reste classé à l'Unesco. Alors c'est par ici la visite. Encore une fois nous sommes garés un peu loin, moins qu'hier, certes, donc nous visitons, en passant.
Des palmiers, des parasols sur une île , une eau cristalline, un bateau et un Gazo devant la Mairie , que réclamer de plus?
Pour atteindre l'objectif, il faut se faufiler dans les ruelles parfois très étroites, mais complètement désertes à quasi 10heures du matin. Vous avez résolu j'espère le problème du linge, car j'en remets une couche...
Ca Y est nous y voilà : Pour se mettre dans l'ambiance une pseudo-mosaïque orne la porte d'entrée, mais elle est du 20ème siècle. L'atrium, belle pièce, ornée de colonnes de marbre et de chapiteaux sculptés, venant de Byzance.
Nous ne monterons pas au campanile, non nous ne sommes pas petits joueurs , mais raisonnables ! Au moyen-Age comme il était à la mode de construire des campaniles à côté des églises, celle-ci n'échappa pas à la règle. Voilà le campanile
Le palais épiscopal :
La salle des audiences, c'était là où l'évêque recevait ses invités , assis sur son cathèdre de velours
Les salles suivantes présentent des objets récupérés de-ci-delà : vêtements liturgiques, Madone du 15ème, triptyque du 16ème, Christs en bois du 15ème, Cathèdre en pierre du 9ème .
Puis nous arrivons dans les salles où sont rassemblés les mosaïques de la 1ère église euphrasienne datant du 2ème et 3ème siècles . Gilbert sert de gabarit
La basilique pré-euphrasienne:
A la fin du 2ème siècle, existait déjà une communauté chrétienne, dont le premier évêque s'appelait Maur. Les chrétiens se rassemblaient dans sa maison qui peu à peu devint une église . Au sol était la mosaïque du poisson du dessus. Maur et l'ensemble du clergé de l'époque sont morts en martyrs puisqu'il n'y avait encore pas de liberté de culte. Au 5ème siècle une grande basilique fut construite à côté de la basilique existante, il n'en reste que des ruines.
Les ruines de la basilique pré euphrasienne à côté du palais épiscopal, Avec vue sur mer
Vestiges dans l'ancienne maison de St Maur , ou l'on construisit au 13ème un sarcophage en marbre qui renferme ses reliques
La basilique euphrasienne :
Vous allez enfin comprendre le sens de ce mot que j'utilise depuis le début. Au milieu du 6ème siècle l'évêque Euphrasius voyant l'état de ruines et de dépouillement de la basilique qui n'avait été construite qu'un siècle plus tôt, la fit presque entièrement détruire et fit ériger à sa place une magnifique basilique que nous allons pouvoir admirer. Bien sûr qu'elle est unique en son genre car c'est la seule qu'Euphrasius ait fait construire .
Mais outre sa basilique , il fit en même temps ériger un ensemble de bâtiments annexes que nous venons de voir : un atrium et un palais épiscopal. Si je vous donne tous ces détails c'est pour que vous compreniez pourquoi cette unité architecturale très ancienne a un sens et une logique . Voilà, l'idée de cet Euphrasius , une mosaïque géante, même Gilbert ne peut servir de gabarit ! Désolée pour la qualité photo Je trouve un peu dommage que le baldaquin ait été rajouté, beaucoup plus tard, au 13ème, par un autre évêque; mais il faut reconnaître que cette pièce rajoutée a été bien intégrée, malgré tout. Moi je me suis assise et j'ai contemplé pendant un bon moment, je n'ai pas pu faire beaucoup de photos car quand on est devant un chef d'œuvre aussi immense , on a envie de le comprendre avant tout. En haut le Christ entouré de ses douze apôtres , en dessous la vierge Marie, montée au ciel, et la main de Dieu lui pose une couronne sur la tête A droite à côté de l'ange, ce sont les premiers martyres , à gauche, après l'ange, c'est St Maur et à son coté Euphrasius et son frère Claude avec son fils. ( c'est écrit à côté )A droite et à gauche, l'annonciation, puis Marie enceinte, une guirlande de médaillons que de femmes , mais qui sont-elles ? des saintes ? des martyres ?
Et en s'approchant on s'aperçoit que toutes les frises du bas sont faites avec de la nacre et du vernis ! Travail extraordinaire et si réaliste alors que la matière première n'est pas fine...Des colonnades de marbre, arrivées par bateaux de Constantinople, soutiennent la charpente.
Mais à côté de ces vestiges du temps , les chapelles qui suivent sont plus modernes, ainsi la 2ème, date d'après la 1ère guerre mondiale, alors que les stalles du chœur sont du 15ème. quant à la 3ème, elle fut construite au 17ème, pour repousser la peste.
Ici se termine la visite , n'oubliez pas le guide !
On change d'univers en faisant quelques boutiques dont celle de candy shop où se trouvent des quantités de bonbons qu'on ne voit plus trop chez nous si ce n'est dans les foires, ou la boulangerie, exceptionnellement écrite en français.
Admirez les ouvertures des volets et la place pas encore très animée.
Une école d'agriculture et de tourisme, et tout près un agriculteur spécialisé dans l'aïl, grande production locale
Et quand on voit ça , on se dit " pauvre de nous"!!!
Après-midi courses. Au début, on va y aller timidement, manière de . Un grand LIDL, on va voir , ça au moins on connaît. Mais c'est que déjà eux ils ont mis en pratique la consigne de bouteilles Un Lidl ressemble à un autre , avec beaucoup de produits très formatés et souvent allemands. Mais celui-ci avait beaucoup de fringues ...
On tente un autre supermarché, pas mal on y trouve de tout et je vous dis pas le rayon huile d'olives, il y en a partout. Nous n'avons rien osé de particulier pour le moment, il nous fallait surtout des crudités et des filtres à café, mais ils boivent le café turc , donc sans filtre et beaucoup de capuccinos de toutes espèces... On osera la prochaine fois peut-être .
Et c'est sur ces bonnes paroles que se termine la visite de Porec
Le mot de Papé : une pure merveille ! Lorsque tu es en face de cet autel, tu es subjugué à des titres divers. Déjà la beauté pure cette fresque, lumineuse, lisible et compréhensible. Et puis tu te mets une baffe : non ce n'est ce n'est pas une peinture, mais une mosaïque ! Tu te pinces et tu te rapproches pour vérifier ; de fait tu observes et de petits carrés apparaissent, des centaines, des milliers, bien plus sans doute, d'une taille de l'ordre du centimètre. Alors tu pleures devant ce chef d'œuvre du VIème siècle parfaitement conservé. Tu imagines le travail de ces artistes bâtisseurs. Oui, c'est pour ce type d'émotion que nous sommes prêts à faire des kilomètres !