Par Gilmo
Encore dans la continuité de notre voyage vers la Grèce, nous voici en Albanie, que l'on vous propose de découvrir avec nous. Tout d'abord la côte à l'aller, la montagne au retour .
Mars 2023
15 jours
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Samedi 25 mars

Dès 8h30 nous étions prêts à passer la frontière et il y avait une bonne queue. Nous pensions avoir comme d'habitude la police Monténégrine, puis la douane Albanaise, mais que nenni, tout était au même endroit, donc finalement, c'était rapide malgré l'attente. Et nous voilà partis pour de nouvelles aventures...

Première étape une ville, des sous et internet...

Une ville, c'est Shkodër, comme au Monténégro il y avait des distributeurs partout, on s'est dit que c'était peut-être pareil avec beaucoup de chance ! Et bien non, les distributeurs sont très très rares, donc il faut en profiter quand on en tient un ! On sait qu'en Albanie, les paiements par carte vont aussi se raréfier, car le gasoil, par exemple se paie en cash. Nous sommes désormais dans un autre univers auquel nous allons vite nous habituer, peut-être, car il y a des choses très difficiles, j'y reviendrai plus tard.

Nous trouvons rapidement une charmante demoiselle qui nous installe notre chip internet, pendant que nous taillons la bavette avec un clochard, cultivé, qui parlait français... 22Go pour 14 €, ça va...

Nous voici prêt à visiter ! Mais dans ce pays compte tenu que le gasoil est bien plus cher puisqu'à 1,84€, (nous étions à 1,50 au Monténégro et à 1,38 en Croatie !), il y a beaucoup de vélos et dans tous les sens, même à contresens...Les Albanais, sont comme les Monténégrins au niveau de la conduite. Attention!!!

Comme vous pouvez le constater, ils aiment bien le contre-sens
véhicule garé
véhicule garé
comme la 3ème file est occupée, on va dépasser dans les voies d'en face
comme la 3ème file est occupée, on va dépasser dans les voies d'en face
Là le gars discute avec un copain qui est au bistro
Là le gars discute avec un copain qui est au bistro
celui-ci manoeuvre juste au moment où l'on arrive
celui-ci manoeuvre juste au moment où l'on arrive

A part ces images plutôt cocasses, quelques autres pas mal aussi

mosquée à double minaret
Clinique du beau sourire et la mercedes du chef est garée en bas
Après vérification perime signifie légumes ...
cages de foot bricolées, le ballon c'est des canettes

Le PONT de MES

Allez trêve de plaisanterie, première visite, nous allons voir un pont construit par les Ottomans en 1770. Il enjambe la Kir de ses 13 arches en pierre.

Comme l'heure du repas approche, nous allons chercher à manger au bord du lac Shkodra en Albanais dont on a déjà parlé au Monténégro. Et là nous découvrons une Albanie à 2 têtes : celle des beaux restaurants du bord de lac et celle des favelas où nombre de gens font les poubelles pour récupérer des canettes ou tout autre chose qui pourra être vendue ou mangée par la suite. Nous découvrons aussi la mendicité et ça fait vraiment mal au cœur de voir à quoi certains en sont réduits.

vivre sur un trottoir...
ou dans de pauvres maisons...
Vivre sur un trottoir ou dans de pauvres maisons ...
 Tout près d'endroits très beaux et très prisés
le lac et au loi, la ville
Un des bunkers annoncés par Gilbert
Le lac Shkodra, le plus grand lac des Balkans, où viennent mourir les Alpes Dinariques. (enneigées au fond)

C'était notre panorama du repas...

Cet après-midi, visite d'une forteresse...

La FORTERESSE de ROZAFA

Le château de Rozafa offre les meilleures vues sur la ville de Shkodra et son lac. Bâti par les Illyriens à l'Antiquité et réédifié par les Vénitiens, puis les Turcs des siècles plus tard, il a reçu son nom d'une jeune femme qui aurait été enterrée dans ses murs en guise d'offrande aux dieux lors de sa construction.

Quand j'ai vu le dénivelé, j'ai pris peur. Là ce n'est rien, mais de là où l'on était garé , c'était autre chose. 

La mosquée de plomb

Du haut des remparts on voit bien la mosquée de plomb : Cette mosquée du XVIIIe siècle est l’un des plus beaux monuments islamiques du pays. En cours de rénovation depuis 2022, elle est située au pied de la citadelle de Rozafa, au confluent du Drin, de la Kir et de la Buna, dont elle subit les inondations... Elle doit son nom à ses 18 coupoles et à son grand dôme autrefois couverts de plomb. Elle a perdu son minaret en 1967, époque du fameux dictateur athée.

ancienne église
Vues panoramiques du haut de la forteresse 

La ville est très aérée et compte peu d'immeubles contrairement à ce que nous avons connu jusqu'à présent. On voit bien l'étendue des eaux qui font de cette plaine, une endroit propice à la culture.

Nous avons sympathisé avec des Kosovars, qui nous ont invités à nous joindre à eux. Un seul parlait anglais, donc il servait d'interprète, c'était un ORL. Son beau-frère avait servi dans l'armée yougoslave et se trouvait à présent, chauffeur de bus à Vienne en Autriche, donc il ne parlait qu'allemand... C'était une situation amusante et ils nous ont appris beaucoup.

Et après une descente bien plus rapide mais plus douloureuse que la montée, nous reprenons le cour du voyage en nous dirigeant vers un bord de mer, pensant trouver de quoi s'arrêter pour la nuit.

Une grande avenue du temps de l'ancien dictateur, entourées de friches industrielles, de maisons en ruines et à côté un restaurant, des maisons avec chacune une parcelle identique, que chacun emploie à sa manière, mais le plus souvent en vigne et jardin. Du reste nous avons constaté que les jardins étaient bien plus en avance qu'au Monténégro, alors que c'est tout près.

Le blé est déjà haut
Au secours Bernard ! Viens leur montrer comment on fait l'électricité, chez nous !!! 

Nous arrivons au bord d'une plage très select, où vont paraît-il les gens de Tirana, la capitale. Les abords sont très modernes. Mais les plages sont dégoûtantes ! Jonchées de tout ce que les rivières et la mer ont pu traîner comme cochonneries... Si les citadins voyaient ça ! Mais évidemment elles seront nettoyées avant la saison...jusqu'à l'année prochaine.

Quel contraste entre les immeubles et la plage qui sont  pourtant face à face souvent...

Nous trouvons un petit camping avec douche extérieure froide, mais nous n'irons pas, nous vous rassurons ! C'est juste un terrain, mais il y a de l'eau que nous allons traiter bien entendu car ici, elle n'est pas garantie potable, même si nous ne la buvons jamais.

Allez je vous laisse avec le mot du Papé :

Oui vraiment changement d'Europe ! Dès nos premiers tours de roues, c'est flagrant : une cohabitation entre vestiges assez récents d'une dictature "socialiste" et ce besoin de renouveau calqué sur des modèles occidentaux déjà dépassés chez nous. L'avenue qui nous a menés au pont de Mes est une exemple ; loin du centre ville, un boulevard à quatre voies sur 6 ou 7km ; de part et d'autre, des lopins de terre parfaitement identiques avec maison ou jardin, aucun immeuble. L'ouvrier avait droit à son carré de verdure. A contrario, au bord de la mer des immeubles neufs, pieds dans l'eau, qui se touchent. Mais au fait, où est donc passée l'Adriatique ? Nous verrons si tout ceci se confirme. Côté conduite, il s'agit d'avoir des yeux devant, derrière, à droite, à gauche, si possible en même temps ! Découverte aussi du contresens, du stationnement en triple file, du dédain complet du panneau "STOP". Je pense aussi que dans ces pays des Balkans, les voitures sont livrées sans clignotants😀



 Quelques images du soir prises par Gilbert.
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Dimanche 26 mars

Nous avons aussi changé d'heure ...

Partis ce matin avec l'intention de rallier le Cap Redon à midi, et bien rien ne s'est passé comme prévu. La route pour rejoindre ce cap paraissait correcte, du moins sur le papier, mais elle nous en a fait voir de toutes les couleurs; je dis nous, car si Gilbert était stressé, j'étais souvent cramponnée au siège ...

En partant, tout allait bien, beaux immeubles, beaucoup de modernité.

 Des cultures de la plaine, peu à peu nous grimpons sans oublier ce qui nous cerne partout où nous allons : les plastiques

Aujourd'hui, je vais vous faire visiter par lots, sinon il va y avoir des répétitions.

Alors commençons par les lieux de culte; j'ai l'impression que là où nous sommes passés ce matin c'était plus une région musulmane que catholique, compte tenu du nombre de mosquées vues.

Tout est neuf bien entendu, toujours l'histoire du dictateur athée. 

Les maisons

Partout des maisons, même dans des endroits les plus insolites et difficiles d'accès.

maison et vignes
Quelques exemples, elle sont parfois hautes en couleurs, mais je n'en ai pas pris cette fois-ci 

Les routes

Celles que nous avons empruntées aujourd'hui étaient en mauvais état, voire en très mauvais état, ce qui nous a fait capituler: à 5kilomètres de l'arrivée au cap Redon, Gilbert a jeté l'éponge et a fait demi-tour dès qu'il a pu. Il faut s'imaginer que ces routes sont souvent à une voie et quand elles sont mauvaises, les bas-côtés sont aussi mauvais, car les eaux de pluie ruissellent et creusent un profond sillon, au bord du goudron, donc on fait comment? Et surtout, les autochtones en règle générale sont pressés, ils attendent rarement et s'engagent, on verra après, ou bien quand ils vous suivent, ils veulent vous dépasser ! Grr! Vous comprenez pourquoi, cramponnée au siège !

Ca c'est sur route à 2 voies 

Une route à été refaite pour pouvoir construire un lotissement dans les montagnes, à une 30 de km de la mer, sauf qu'à force, les camions la détruisent et parfois elle est entièrement ruinée. Des pans de route s'affaissent, ou le revêtement se fissure sérieusement. Ils n'ont pas fait une sous chaussée correcte.

Là des branches et un pneu marquent le danger, comme en Am. Sud
Non seulement on croise des voitures mais aussi des camions de béton car comme au Monténégro, ils travaillent le dimanche ...

Toutefois lorsqu'enfin nous nous sommes débarrassés de cette vilaine route, nous avons pris de la 4x2 voies, avec elle aussi des malfaçons et pour finir de l'autoroute gratuite, ouf nickel !

Evidemment on ne peut pas avoir des thématiques sans parler des ordures. C'est un phénomène récurrent, qu'on soit en ville ou à la campagne, les plastique est essaimé partout. Les poubelles sont entassées même si le conteneur est plein, jusqu'à ce que ça déborde et c'est une constante.

Cultures

Dans la plaine la culture du blé semble dominer, quelques vignes et beaucoup d'oliviers. Chaque maison a son jardin, souvent travaillé par la femme.

champs et mer
jardins, oliviers, prairies et neige

Les voitures

Voici un thème pour Gaêl qui connait toutes les voitures. En Albanie, pas de moyenne voiture. Ou bien on a une petite voiture genre Ford, citroën, ou bien c'est une grosse et pas n'importe laquelle : le triplé gagnant : Mercedes, Audi, Volkswagen, on peut rajouter après BMW et Range Rover.

Bien sûr, beaucoup de gens n'ont même pas de voiture, mais une moto, mobylette ou un vélo. Mais n'oublions pas les ânes et les chevaux.

Quelques images insolites:

Vaches qui passent sur l'autoroute 
Quelques petits mots qui ressemblent au français 

Le mot de Papé : dure journée, mais par chance, pas de dégât visible sur le véhicule. En fait pour aller à ce cap, il n'y a qu'une route dont les infrastructures datent du temps des ânes. Seulement, aujourd'hui, on y fait passer toupies à béton, camions divers. La chaussée n'en peut plus et cède de tous côtés. Pour faire demi-tour, macache avec les ornières au ras du goudron. Heureusement, un carrefour m'a permis une conversion et un arrêt pour faire une pause. Durant cette pause, deux camions de béton sont passés, une gageure ! Allez hardi petit ! Ce ne sont pas quelques frayeurs qui vont nous arrêter. Mais mes épaules ont besoin de repos, muy buenas chicos...

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Lundi 27 mars Il pleut et parfois des trombes d'eau

APOLLONIA d'ILLYRIE

Ce matin nous devons visiter le Parc Archéologique d'Apollonia qui s'étale sur deux collines et qui abrite des vestiges précieux dans un cadre très méditerranéen, où les blocs de marbre reposent à l'ombre des oliviers...

Dès qu'une averse se calme, nous partons à l'assaut de la colline. Le monsieur de l'entrée, très émouvant, ne nous fait même pas payer mais comme il voit Gilbert en train de fumer, il lui demande un cigare, par gestes. Gilbert lui en offrira 2 et ce brave monsieur, fort ému, nous soulèvera la barrière pour nous faire passer au retour et nous saluera avec des courbettes et sa main sur le cœur.

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Après la découverte des ruines au 18ème, ce n'est qu'au début du 20ème siècle, qu'une équipe d'archéologues français va commencer à mener des fouilles sérieuses. C'est le début d'un lien fort entre la France et l'Albanie, sur ce chantier culturel mené conjointement par les deux nations. Ce qui explique sûrement que pour la première fois de notre voyage, les explications aient une traduction en français.

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D'abord fondée par les Corinthiens au 4ème siècle avant JC, la ville devint romaine par la suite, donc les 2 influences sont flagrantes dans l'architecture qui a été mise à jour jusqu'à présent, 10%, semble-t-il.


Le Bouleutérion  servait à accueillir le Conseil de la ville
L'Odéon, théâtre , pouvant contenir 650 spectateurs 
Le portique aux 17 niches 

Ce dispositif architectural, conçu par les romains, était chargé de maintenir la colline en place, juste derrière et il le fit si bien qu'il résista à tous les séismes que la région connut. Cet édifice ne trouve pas de parallèle dans l'histoire de l'archéologie. Dans chaque niche se dressait une statue de marbre.

Sanctuaire et Bibliothèque 

Je ne vais pas vous énumérer tous les autres vestiges présents, dans ce cadre très bucolique excepté le document suivant :

Si l'on regarde attentivement les pierres on voit sur la plupart d'entre elles la signature du tailleur, belles autographes...

Les bunkers au loin et des oliveraies à perte de vue , c'est ce cadre, le berceau des telles ruines

Nous partons faire des courses à la ville voisine, mais d'abord faudrait trouver un supermarché accessible, c'est à dire pas en centre-ville. Nous allons à Fier, la ville d'à côté. Quelques photos :

Quelques véhicules particuliers pour satisfaire toutes les curiosités :

faute de véhicule de gendarmerie...
Les 2 chevaux sont limités à 50...
 Souvent dans des sacs géants les gens récupèrent les bouteilles plastique qu'ils vendent ensuite.

Bref les ipermarkets, comme ils disent sont au centre ville, on va à la ville suivante, quand en chemin on voit au milieu de nulle part, ce beau magasin :

Comme encore emballé dans du papier cadeau, c'est un centre commercial. Gilbert va jeter un coup d'œil, effectivement il y a Intersport et d'autres boutiques et au fond était prévu un Spar qui n'a jamais vu le jour. C'est ça aussi l'Albanie.

Dépités nous partons à 30km de là, où nous trouverons un vrai Spar, petit mais pas grave , une petite rue pour se garer et nous voilà partis sous une pluie battante avec nos sacs à dos, nos sacs de courses, on devait faire peine à voir😡 Nous ne trouvons pas de pain ???, pas de légumes , mais on a vite compris pourquoi, des petits marchands ambulants en vendent un peu plus loin. Donc nous irons chez une petite dame, où nous avons acheté plein de légumes même des fraises pour 3€!!! Elle aussi était très contente de nous servir et on la sentait considérée et presque redevable envers nous, c'est très difficile à expliquer, ou alors ces gens là, comme le monsieur du matin, saluent comme les japonais !!!😀 Cette sensation nous l'avons connue en Amérique du Sud, toujours chez des gens humbles et ça nous fait étrange de la retrouver ici.

Bref courses à peu près faites, nous avons décidé désormais de nous arrêter dans les petits supermarchés de village ou nous pourront nous garer.

Nous prenons la direction d'un parc national à visiter demain, où nous sommes parqués maintenant .

Le mot de Papé : ce matin, nous étions quatre sur le site d'Apollonia : nous et un autre couple. Des Français, alors un petit brin de causette. Des gens du Cantal, qui ont font le même trajet que nous, partis le même jour et qui au retour irons comme nous dans les montagnes croates et monténégrines enneigées aujourd'hui. Mais eux finissent en Turquie, nous en Grèce. Hasard des choses, des lieux et des dates : petit clin d'œil à Sergio et Coco et notre rencontre improbable à La Paloma. Dans ce site, il reste un maximum à trouver encore, mais ce qui a été mis à jour est déjà très intéressant. Il y a sans doute des traces des tribus illyriennes, véritables racines lointaines du peuple albanais. Pour nous c'étaient d'autres tribus, ces fameux gaulois !

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Mardi 28 mars : déjà 1 mois que nous sommes sur la route, nous avons l'impression d'avoir beaucoup vu et nous n'en sommes qu'à un petit tiers. Le fait de découvrir des univers et des gens très nouveaux pour nous, loin de nos modes de vie, est sans cesse un enrichissement renouvelé.

LA LAGUNE DE KARAVASTA

Nous sommes dans un parc naturel très bien aménagé car on peut le parcourir à pied, en vélo ou en bateau. Nous avons opté pour le bateau et normalement à 10h, il doit y avoir un départ, sauf que d'après la dame du guichet, le pilote du bateau, est resté chez lui, à cause de la météo, le vent est glacial en effet, car il a neigé cette nuit sur les montagnes pas loin et il passe sur la neige... Elle l'appelle et il accourt sur sa petite moto. Le temps d'écoper car il a plu toute la journée d'hier et nous voilà partis.

Nous sommes étonnés du travail accompli par les Rangers du Parc, car tout est conçu pour maintenir une certaine biodiversité et qu'en particulier, les oiseaux soient le moins dérangés possible. C’est en effet le refuge du pélican dalmate, le plus grand oiseau d’eau douce du monde, et de nombreuses autres créatures fascinantes et parfois en voie de disparition.

Des branches tressés avec des feuillages, maintiennent la boue en place
Cormoran se séchant au soleil
nous observons d'en haut de la tour
Après de petits canaux, nous arrivons dans la lagune 

Puis arrivés à une tour d'observation, notre batelier coupe le moteur et nous fait monter sur la tour en nous expliquant en italien, où regarder pour voir les pélicans dalmatiens et les dizaines de flamants roses un peu partout. Avec les jumelles c'est facile, mais comme je n'ai plus l'appareil photo qui avait un très gros zoom, on se contentera d'essayer de deviner 3 pélicans sur l'île du fond. On voit que de la neige fraîche couvre les montagnes et notre batelier est emmitouflé dans sa capuche car il se régale d'aller vite et de prendre les virages " à la vitesse", comme disait Rémi quand il était petit...

L'envol des flamants roses
Cherchez les pélican dalmates en haut à gauche de l'îlot en branches tressées
3 pélicans  se situent  juste au dessus, à gauche de l'îlot fabriqué en branches, sur la dernière île.

Superbe fouettage de peau pour commencer la journée, un bon café sera le bienvenu en arrivant au fourgon!

Les neiges de la nuit 

Nous retournons au Park Rangers pour revoir mon copain Johnny ; nous l'avions déjà vu hier de très près, là, il est beaucoup plus loin mais on le voit très bien cependant.

Il vit sa vie avec les Rangers du parc 
Je m'appelle Johnny, je suis arrivé au parc en 2016, je ne peux plus voler car j'ai une aile blessée. donc j'assiste les Rangers  

( il en profite pour faire de la représentation au Park Center 😉). Son corps mesure entre 160 et 180cm, il pèse 12kg, et ses ailes mesurent entre 270cm et 320cm. Voilà vous êtes aussi calés que nous sur les pélicans dalmates qui se trouvent dans les lacs, les rivières, les deltas et les estuaires, plutôt vers l'est.

Une tour permet de voir mer, lagune et bois à 360°
Des passerelles traversent les marais pour faciliter la randonnée
Les aménagements du parc

Les cultures

Cette région est une région vivrière pour l'Albanie, partout dans cette plaine alluviale des jardiniers plantent et récoltent ; la saison des choux, des poireaux énormes, se terminent, ils ont déjà des tomates, des fraises, de petits oignons, de petits choux-fleurs, des aubergines, des poivrons sous serres quand même.

La vigne côtoie les oignons

Le MONASTERE d'ARDENICA

Qu'il fut difficile à trouver et pourtant plutôt simple ! Nous avons tourné pendant plus d'une heure, suivis par un van de Suisses... Nous voyions de loin le monastère et impossible de trouver une route pour y aller, si ce n'est un chemin, et quel chemin ! Tout d'un coup plus de Suisses, nous avons pris un autre chemin, sont-ils arrivés? on ne saura pas. En fait du côté où nous étions, il était vraiment inaccessible . Mais en prenant un bout d'autoroute et un bout de route, enfin, il était fléché, mais ....de l'autre côté de la montagne.

Arrivés au sommet, un camping-car familial d'Irlandais ! Ca fait un bout quand même ! Petite pensée pour les autres Gas camping-caristes, qui se trouvent à l'heure actuelle, juste en face de nous, sur la côte Adriatique italienne, dans le talon de la botte. Ils se baignent !!! mais pas nous encore, nous avons trop de montagnes ...

Nous avons fait très vite demi-tour sur ce chemin qui y parvenait , mais à quel prix!  De l'autre côté, on le voit au sommet .
Voilà ce que l'on peut vous proposer comme photos de l'extérieur 

Pendant des siècles il a été un centre spirituel important pour l'Eglise Orthodoxe car il était à proximité de la route menant à Constantinople, donc reliant l'Europe, à l'est.

Le premier noyau date du 10ème siècle, par la suite le monastère aurait été fondé entre 14 et 15ème , puis 18ème. Il est surtout très connu pour ses peintures murales . Toute l'église est décorée de fresques , datant les premières du 18ème . La chaire, le trône épiscopal , sont gravés, bref l'intérieur est d'une richesse extraordinaire.

Pas de photos à l'intérieur car ça abimerait à la longue les peintures murales qui sont gardées dans une certaine obscurité. Je me suis permis d'emprunter des photos sur internet pour que vous ayez une idée.

à gauche, la chaire, à droite, le trône, au fond, les icones
Le trône épiscopal
fresque murale
Tout le travail d'orfèvrerie est aussi remarquable ...

Comme on ne peut pas faire le tour du monastère car il est clôturé, nous n'avons pas eu accès au panorama 4 **** que l'on devait voir. Vue sur mer, lagune etc

voilà une partie de ce panorama 

Retour vers la mer

Salines de Narta  
Ponton qui  traverse le lagon de Narta et relie la terre à l'île de La saline de Narta, très particulière. 

Nous ne l'avons pas traversé ce ponton, d'abord car on n'a pas pu se garer, ensuite, très difficile de faire demi-tour, donc sur le coup, on ne s'est pas plus intéressé à cette traversée, du reste par grand vent, il fallait être courageux !!!

Puis en traversant une forêt presque sauvage, nous arrivons à VLORNA, une station balnéaire très plaisante, malgré le béton omniprésent. Que des immeubles face à la mer, mais construits avec goût, ordre et thématique, des boutiques et restaurants au rez de chaussée et en face, une immense promenade. Le tout avec grand espace et grand boulevard

Des mosaïques à tous les ronds-points , des passages piétons colorés, même si celui-ci s'efface...

Restent encore en premier plan au début de l'esplanade front de mer, 3 ou 4 immeubles qui à mon envie ne vont pas rester très longtemps ??? Mais ce n'est qu'une opinion personnelle, j'aimerais me tromper.

Nous n'avons pu stationner dans cette belle ville balnéaire et portuaire, donc nous sommes installés non loin de là dans une immense station service qui fait parking, restau etc... on espère y trouver de l'eau demain matin. Quelques mots sur les stations services: elles sont très nombreuses et la plupart du temps, immenses. Des camions s'y garent pour passer la nuit, souvent il y a un hôtel et pas n'importe quoi parfois, un restaurant, un mini market.

Sur l'autoroute, à chaque station service il faut ralentir car souvent il y a un carrefour .

Pour le mot du papé, je glisse 3 photos qui vont le rendre bavard:




Le mot du Papé : les trois dernières images sont un peu énigmatiques. Donc quelques précisions : - c'est donc un parking public, mais les places peuvent être délicates à occuper car la moitié des plaques sont manquantes, volées m'a-t-on dit. J'imagine si nous y étions arrivés de nuit... - que vient faire ce terre-plein central ici ? Et bien dans mon rétro, j'ai vu débouler un gars qui me dépassait en roulant dessus ! Encore une première ! - comme vous l'aviez bien sûr compris, ce cordage de marine posé sur la route sert de ralentisseur... - pas de photo, mais vous connaissez les coopératives agricoles : viticoles, fruitières, céréalières, etc... Ici ils ont des coopératives à choux ; c'est la grosse saison et ils y viennent avec brouettes, tombereaux. Ce sont des blancs, type à choucroute. Etonnant ! Non ?

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Mercredi 29 mars

Aujourd'hui, le temps est plus chaud, les températures plus clémentes sauf quand il y a du vent.

Ce matin après avoir fait plein et vides nous repartons vers la ville d'hier Vlorë. Cette fois-ci nous passons par le centre et donc la rue commerçante qui est déjà très animée, on a l'impression que ça grouille de partout.

comment se garer en Albanie, pour ne pas être sur le passage piétons
ça ressemble étrangement aux gomisterias d'Am.Sud
Belle place très aérée
Le Palace show, voisine avec la pharmacie...
rue piétonne pour le marché
Chocolatier, intraduisible ...Pas encore goûté l'Albanais
Devant nous ? il est garé, mais les policiers sont en train de verbaliser.
Ca sert à tout un terre plein central, même à se garer

Désormais c'est ici que nous quittons la Mer Adriatique, pour entreprendre la Côte Ionienne.

Quelques parasols sont déjà installés mais encore très peu... Et au fond tout le territoire de la base navale à visiter

Nous devions aller sur une base militaire pour voir plusieurs sites, on se réjouissait d'avance, car l'histoire était rigolote, Gilbert se fera un plaisir de vous la raconter. Oui mais voilà, aujourd'hui c'était fermé... Pas de chance ! on ne peut pas gagner à tous les coups.

Et ça ne rigole pas, à l'entrée un garde vous attend, vous laissez vos papiers et on vous emmène visiter. 

Je sens qu'il y en a une qui rit bien sous cape, connaissant les militaires...

Bref profitons de l'environnement, la mer, la neige, tout ceci au même endroit, et mangeons un peu.

Nous allons ensuite grimper presqu'en haut de la montagne enneigée, à plus de 1000m. Nous entrons dans les Monts Acrocérauniens ( yes, je l'ai casé !, après les Alpes Dinariques ...!) , très importants car ils servent de toile de fond à la côte Ionienne. Cette portion de route grimpe jusqu'au col de Llogara en traversant le parc national du même nom, très particulier de par les essences qui y poussent. Finie la végétation méditerranéenne de bord de mer, dans ce parc ne pousse que des pins noirs , des pins de Bosnie (blancs),des sapins bulgares, des chênes et des frênes. C'est le royaume des chamois, des chats sauvages, des loups et des aigles, (emblèmes du pays). Bon, nous n'avons pas vérifié ces dire par des randonnées, mais ...

pins, sapins...
ça va monter encore
En haut, la neige, et encore on ne voit pas le sommet à 2000m.
Un restaurant-château
En bas, les eaux turquoise...

Puis on entame la descente et papé va bien exagérer, car je n'ai même pas eu peur là.

Bunker déguisé en soleil et lunettes noires qui rigolent...Ils ont de l'humour !
panorama, où nous attendent évidemment 2 Mercédes
La preuve...on ne voit que ça...
mais..voilà qui nous attendait au panorama, "un loup" local,
Voilà vue d'en haut un village vacances , il fait rêver!!!😉

Et puis tout à coup, on change de pays et nous voilà transportés dans les villages blancs du sud de l'Andalousie, bon excepté les églises orthodoxes...

ou bien dans les ocres méridionaux:

La partie que l'on voit est ocre, mais le haut de la montagne est blanc

Nous nous arrêtons pour prendre des photos de la rivière annoncée et là, nous nous rendons bien compte que la quantité d'eau n'est pas au rendez-vous, en effet, des tuyaux, la prélèvent pour l'amener un peu partout.

et au bout de cette photo et de cette si belle eau...
...un canapé...
et des tuyaux...

Et c'est là qu'une voiture s'arrête et nous demande si l'on a besoin d'aide : c'était un canadien dont la mère habitait un village un peu plus haut, dont la famille vivait au Canada et lui travaillait au Burundi sur des centrales hydroélectriques. Drôle de rencontres !!! Il nous dit " vous êtes ici en Grèce " Nous : "????" , lui : "oui oui, ici tout le monde parle grec" , Nous" toujours ???? " et en fait on a compris que ce côté de la montagne, complètement tourné vers la Grèce et isolé du reste du pays, s'était coupé de l'Albanie. A vérifier .

" Faites triplement attention aux Albanais au volant, ils ne savent pas conduire !" ajoute-t-il en partant . Oh oui, on s'en était rendu compte...

Et arrivés au bord de la mer, commence une fin de journée épique, à classer dans les annales ... On avait décider d'aller au camping ce soir. Premier village un camping est ouvert, mais il est inacessible, même pour nous ! Une toute petite route en pente raide ... Non !

Village d'après, chouette , c'est au bord de la mer ! , oui, mais ... Bizarre ! La rembarde est dans le ruisseau pourtant à sec. Eh bien ! Un jour l'orage a du être violent !

Et arrivés au bout de la route, un monsieur nous stoppe, demi-tour, ils sont en train de buser tout, route coupée, camping inaccessible ! et de 2

On remonte la route et nous continuons optimistes, oh il est encore tôt, tout va bien!

Ancienne base militaire et bunker sous-marin
Ici l'entrée du bunker à sous-marins
forteresse
élevage de poissons
Euphorbes arbustives, c'est la 1ère fois que j'en voyais d'aussi grosses
Du coup le paysage était tout vert pomme

On descend vers une nouvelle plage, contents, camping ouvert, nous dit internet, bord de mer . Tout droit puis à gauche et là, plus de route, un chemin plein de trous. "vous arrivez dans 350m.", nous dit le GPS. Bon on va faire l'effort.

Que des nids de poule !!! 

"Vous êtes arrivés, votre destination est à votre gauche " Non mais il "déconne " le GPS à gauche on a ça:

On interroge un autochtone " camping, caput, finish, "et voilà comment se monte l'immobilier du bord de mer... Le pire c'est qu'internet nous le disait ouvert! ce n'était pas en temps réel ! Et là commence une véritable descente aux enfers ; au lieu de faire demi-tour, nous espérons retrouver la route qui mène à ces hôtels et ces immeubles, ces bars et restaurants que l'on voit là-bas au loin ! Et bien non, là-bas au loin c'est toujours que des nids de poule, et des mares, tout est défoncé et nous n'avons trouvé aucune route qui remonte sur la principale, c'est la déchéance absolue, comme si ce coin si déshérité était laissé à l'abandon. Pourtant il y a plein de gens qui y vivent, qui y viennent en été, mais tant que des camions travailleront en bord de mer ce sera comme ca. Au Montenegro, nous trouvions que les constructeurs commençaient d'abord par des routes somptueuses et puis construisaient les maisons. En Albanie c'est l'inverse...Pas d'accès, mais on construit. Gilbert a cru capituler, puis dans un dernier sursaut, il a fait demi-tour au bout d'un kilomètre de saloperies et maintenant nous sommes certes sur la même plage mais juste en face du début de la route goudronnée, par laquelle on est arrivés.

le camion épicerie, lingerie etc...
sans commentaires
Pareil...
C'est le b....bazard 

Là, on a touché le fond de ce que peuvent vivre les gens qui habitent dans ce genre d'endroit... L'Albanie ou le pays des extrêmes. Plages de luxe et plages de m..... , c'est aussi ça l'Albanie, toujours deux visages, comme l'aigle qui est sur le drapeau, 2 têtes, deux visages sauf que sur le drapeau c'est pour les différences religieuses : chrétiens et orthodoxes...

Le mot de Papé : donc la mer Ionienne se dévoile à nos yeux avec ses couleurs en palette de bleus. Encore un vrai régal, d'autant que le soleil, froid mais radieux en était chef d'orchestre. L'histoire de la base navale m'a bien fait rigoler. Le dictateur local, Hoxha, se tourne vers l'U.R.S.S. dès 1948 puisque Tito sort du pacte de Varsovie. Lune de miel avec Moscou. Hoxha offre même une base navale aux russes pour y loger des sous-marins. Las, en 1961, Khrouchtchev montre des signes de "libéralisme"(😀😀) en prônant la déstalinisation ! Horreur, malheur ! Ca ne lui plaît pas du tout à ce bon Enver ! Alors exit l'U.R.S.S. et vive la Chine, nouvelle amie pour toujours. Oui mais ; car il y a un mais. Des sous-marins étaient stationnés dans la fameuse base. Ni une ni deux, pour l'Albanie les submersibles russes ; la "blague" est d'envergure ! J'imagine Khrouchtchev tapant sur son bureau avec sa chaussure... Que sont devenus ces navires ? Appel au peuple... Pour revenir à cette journée, nous avons passé un col à 1 100m, quasi en falaise sur la mer. Je vous laisse imaginer les épingles, en montant dans la forêt, mais surtout en descendant vers les plages. Plus aucune végétation. J'en connais une qui n'avait plus un poil de sec. Ce n'est qu'anecdotique pour nous, mais ce col isole le sud maritime du reste du pays. De gigantesques travaux sont en cours pour pallier ce problème : percement d'un tunnel double tube de plusieurs kilomètres et nouveau tracé de la route sur 90%. Belle ouvrage en perspective. Ayez une pensée émue pour nous, qui dormons sur la plage, bercés que nous sommes par le doux clapotis des vaguelettes. Merci d'avance !

A droite, on voit sortir un tube de la montagne et à  côté, ils commencent à creuser pour le 2ème tube
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Jeudi 30 mars, grand beau .

Quelques photos de la plage où nous étions

En face , l'île de Corfou où nous serons bientôt  et une petite anse

Ce matin, nous empruntons une route qui monte et qui descend sans arrêt dès qu'il y a une plage . Nous sommes ébahis par la quantité d'oliviers que nous avons vu depuis que nous sommes dans ce pays et il faut croire que la culture n'est pas prête de s'arrêter car ils en replantent sans arrêt. De tous les pays traversés, c'est l'Albanie qui bat les records ! On doit acheter de l'huile, on verra à combien ils la vendent...

Et encore aujourd'hui, chaque fois que nous montons, en terrasses ou à flancs de côteau, les hommes et les femmes s'activent à finir la taille, à nettoyer et brûler. Parfois on a l'impression qu'ils sont obligés de s'encorder pour pouvoir travailler ! Nous surprenons toute une famille, parents et enfants ( et l'école ?) à descendre avec les mulets chargés, dans un côteau très pentu ! euchère..., je ne les envie pas

cultures en terrasses et encore sur celles-ci peu d'oliviers
Des forêts d'oliviers
En bas une plage
Je ne sais pas si le monsieur est content que je le prenne en photo ! 

Depuis que le temps s'est remis au beau, nous avons une urgence : laver le fourgon et tant qu'à faire, dirai-je, le faire laver, car ici des lavages voitures il y en a à tous les coins de rue. parfois ce sont des enfants qui s'y collent, alors autant faire travailler les locaux.

Nous nous arrêtons dans une station service- bar-restaurant- lavage. Le préposé s'y colle, pendant que nous nous installons au soleil, à la terrasse du bar et observons la manœuvre et nous serons estomaqués. 1er lavage, ah, mais non c'était un prélavage, tellement sérieux qu'on a bien cru que, mais non. Après l'appareil à sulfater avec la lessive, le nettoyage, le rinçage, l'essuyage et le fin du fin, je n'avais jamais vu ça : le lustrage des pneus à l'extérieur. Il passe avec un gros pinceau, un produit lustrant sur le caoutchouc extérieur du pneu, il l'étale aussi sur les enjoliveurs et essuie bien. Pourquoi ? Pour faire briller les pneus et aussi pour éventuellement détecter une fuite . Tout neuf le fourgon, il n'a jamais été aussi propre !!! Quand je vais payer, j'avais un peu honte, 1000leks, soit même pas 10 euros pour le temps passé !!!

Bref, c'est sûrement pour cela que les autochtones lavent si souvent leur Mercedes et leur Audi 😉

prélavage
shampouinage
et le fameux passage des roues au pinceau

Résultats :

ça brille !!!

Après cet intermède d'une heure, nous allons visiter un œil. Certains ont l'Œil Doux 😉 nous allons à l'œil bleu. C'est une résurgence, à l'heure actuelle très bien aménagé, accessible même en voiture pour les touristes pressés. Nous, nous irons à pied, ce qui nous permettra en chemin de rencontrer un jeune couple d'Espagnols de Tolède, alors avec grand plaisir nous avons renoué avec la langue de Cervantès, encore lui ! Et un Ukrainien avec sa famille qui avait envie de parler français, même s'il ne savait pas bien, mais pour le plaisir de pratiquer la langue de Molière ; "très belle langue le français, "il l'avait un peu appris par plaisir!"

moutons et biquettes viennent un peu voir ...
petite chapelle orthodoxe, à côté de cet immense parking
digue du barrage de retenue

Voilà comment égayer un peu une journée ... La balade était superbe et au bout la résurgence aussi.

le déversoir avec un pont de singe
Big Foot, on dirait un pied et ses gros orteils
les guneras sont déjà superbes
vestiges de bassins d'ancienne aquaculture
idem


et je garde le meilleur pour la fin, la belle résurgence, dont la source a une origine karstique et mine de rien qui a une profondeur de 50mètres.

 l'eau bouge sans arrêt  comme un petit geyser qui parfois fait des bulles. 

Et nous reprenons la route vers notre destination de demain Gjirokastër et là, sans problème nous allons nous installer dans un camping, avec machine à laver et tout et tout. Grand confort. En face, la ville que nous visiterons demain et ça ne me réjouit qu'à moitié, qu'est-ce que ça monte !!! Mais demain est un autre jour.

Le mot du Papé: oui, la belle Albanie a cet œil d'un bleu si profond que l'on pourrait s'y noyer ! La sublime Albanie serait elle borgne ? Non, bien sûr ! Elle possède, dans le nord un autre œil de la même couleur. La nature fait des miracles. Belles albanaises, ne soyez pas jalouses, vos regards sont magnifiques et si expressifs ! Momo vous a raconté l'épisode lavage. Pétard de sort, comment il est ressorti notre fourgon après avoir été ruiné par la boue et les chemins fangeux ! Le pourboire ne semble pas répandu ici et Momo a dû insister sous le regard réprobateur du patron. Sinon encore des paysages à te faire péter la rate ; on ne sait plus où regarder quelquefois. L'olivier, on en reparlera sans doute ; ici c'est de la monoculture arbustive. A priori, nous n'avons pas vu d'autres fruitiers, si ce n'est de manière anecdotique dans quelque jardin. Bisous à tous...

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Vendredi31 mars, il fait grand beau.

Ce matin, nous traînons au camping, enfin, nous faisons grand nettoyage, séchage lessive etc.... Puis quelques courses pour être à jour en attaquant Corfou et sur le coup de midi, allons nous garer dans un parking non loin de la vieille ville, ouf! Gilbert a dégoté un parking nickel chrome... et comme il est en pente, nous ne pouvons pas manger là, donc nous irons grignoter en ville ! Depuis que j'attendais de goûter un byrek, on voit ça affiché partout.

Vues du camping, d'un côté les montagnes plus ou moins enneigées , de l'autre la ville où nous devons monter, mais j'ai zoomé...

Quelques mots sur la ville de Gjirokastër

C'est une ville qui se caractérise, non seulement par sa citadelle du haut de laquelle on embrasse toute une vallée fertile, mais aussi par ses maisons fortes, uniques dans le pays, et son bazar au cœur de la vie urbaine. Plusieurs centaines de ces énormes bâtisses datent de l'époque ottomane pour la plupart ; elles sont en pierre et ont un toit de lauzes, ce qui fait que de loin, on ne les repère guère sur le fond de végétation, elles se fondent dans le paysage.

Quelques maisons fortes 

C'est la ville qui a vu naître le fameux dictateur Enver Hoxha, qui l'a déclarée "ville musée", ce qui lui a permis de parvenir jusqu'à nous avec le même aspect qu'au 19ème siècle...Au moins ça de bien!

Dès notre arrivée dans le bazar, nous nous installons sur une mini terrasse et enfin pouvons commander un fameux byrek. Nous n'avons pas été très originaux puisque nous avons pris le même, au fromage, alors qu'on nous le proposait aussi à la viande. En fait c'est un triangle ou un rond, de pâte filo, au départ, farci avec ce qu'on veut bien, souvent du fromage, des épinards, de la viande etc...pas cher et se mange avec les doigts. Bon les nôtres étaient plutôt avec de la pâte feuilletée et pas trop de fromage, mais nous avions pris dans le sac à dos des douceurs que nous n'avons même pas sorties, donc c'était copieux; un café pour pousser et en route pour continuer la grimpette. Stop arrêt au bazar pour la Momo qui va s'acheter des boucles d'oreilles bien sûr ! Il me faut bien compléter ma collection...

Voilà notre byrek...
Que voilà une vitrine originale!!!Ce ne sont que des doudous faits au crochet
Ne vous inquiétez pas le chien n'est pas mort, il dort au milieu du bazar
Quartier du Bazar ( 5 rues ) 

Quelques maisons fortes sont recommandées par le guide, donc nous y allons et ce n'est pas rien !

traduction : poste albanaise
La mosquée du Bazar, date du 18èm, en pierres également.
maison Skënduli 18ème
Maison Zekate: début 19ème

jjjj

Et nous n'avons pas encore fini de monter... c'est pause  ! je n'ai pas compté les marches.

Arrivés là-haut, nous étions quasiment au même niveau que la citadelle, nous espérions donc pouvoir y entrer, mais que non, il fallait redescendre pour mieux remonter 😥 Ah non ! De toutes façons comme dit Gilbert, il n'y avait pas grand chose à voir de plus, qu'on n'ait déjà vu, au moins de loin.

comment font-ils pour leurs courses, il n'y a pas toujours des rues
La ville à nos pieds
Belle vallée glaciaire
La citadelle
au bout de la citadelle, la tour de l'horloge
Beaucoup plus bas, le consulat de Grèce

Et nous voilà reparti à Sarandë où nous sommes déjà passés hier matin, mais nous n'empruntons pas du tout la même route. C'est une beaucoup plus récente qui monte moins et passe sous la montagne, par un tunnel. Elle n'est pas totalement terminée, puisqu'ils sont en train de faire des aménagements de sécurité, mais effectivement elle est bien plus courte et en très bon état, bien sûr.

Arrivés à la ville , nous nous dirigeons tant bien que mal vers le port, afin d'avoir des renseignements sur la traversée pour Corfou, car sur internet pas moyen... Et là au terminal, nous apprenons que les navires ne sont pas prêts pour le transport des véhicules, seuls les passagers peuvent aller à Corfou ! Donc, il nous faut passer en Grèce d'abord, puis prendre un bateau depuis la Grèce, puisque Corfou est en Grèce, ce devrait être plus facile.

Donc nous partons pour notre dernière visite en Albanie, à quelques kilomètres de Sarandë, existe un parc national incontournable : Butrint, mais ce sera pour demain. Là nous sommes stationnés devant le parc en attendant.

Le mot de Papé : oui, nous avons bien crapahuté cet après-midi, sous un chaud soleil ! Rocamadour puissance 10... Mais tout ce que l'on a vu méritait bien ces gouttes de sueur. Les maisons fortes, comme ils les appellent, sont vraiment très impressionnantes tant par leur taille que par les astuces architecturales qui leur permettent de rester debout à flanc de montagne. Très forts ces anciens ! Comme dit plus haut, nous ne rentrerons pas en Grèce par Corfou, mais par un obscur poste de douane avec un accès "exotique" ; voir demain ! L'Albanie nous aura concocté beaucoup de surprises. Bonnes pour la plupart. Pour moi la meilleure est l'accueil que nous avons reçu : des gens toujours prêts à nous aider, à nous parler, à nous faire un petit signe de la main, le tout avec beaucoup de dignité. Une grande chaleur humaine, manifestement non feinte. Et notre vieille France fait rêver. Au-delà de ces bonnes surprises, le point noir reste la conduite : les routes et leur état, mais surtout les imprudences et incivilités des conducteurs. Nous sommes ici dans le domaine de la caricature ! Il est vrai que le soir, si nous avons fait de la ville, je suis KO. Et aujourd'hui, ce fut le cas...

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Samedi 1er Avril du vent et temps couvert.

BUTRINT

C'est LA visite incontournable en Albanie, classée au Patrimoine Mondial de l'Unesco, depuis 1992, cette ville antique n'a été découverte que dans les années 30, au milieu d'une végétation très luxuriante.

Butrint offre un parcours remarquable au travers des différentes époques de l'Histoire. Ses débuts remontent au 8ème siècle avant JC. Cette vieille ville est un témoignage de la culture grecque, romaine, byzantine, vénitienne et ottomane...

Les Grecs avaient construit au milieu de remparts, un temple dédié au Dieu de la médecine, donc les gens venaient de tous les Balkans pour essayer de trouver une guérison miraculeuse ; c'était le Lourdes français. puis ils ajoutent un théâtre et des lieux de culte.

Les Romains sont arrivés au 1er siècle avant JC et sans démolir ce qui existait, ils ont largement construit un aqueduc, des thermes, un forum, en asséchant les marécages et en gagnant ainsi du terrain. Puis elle passe aux mains des autres civilisations qui modifient l'aspect de la ville, jusqu'à tomber dans l'oubli au 19ème, ensevelie sous du sable et de la terre.

Tour vénitienne du 16ème, qui communiquait autrefois avec le palais vénitien, situé en face sur l'autre rive du canal  de Vivari 
Des remparts à doubles murs  entourent la ville. 
Maison privée romaine : le triconque . C'est immense comme un palais 

On s'aperçoit très vite que même si les marais ont été asséchés par les romains, ils reviennent en force aujourd'hui et à cette période-ci qui est plutôt humide, c'est envahi de moustiques. Vous auriez vu la Momo se débattre avec ses bâtons contre ces prédateurs ! On en a ramené quelques uns en Grèce, dans le fourgon...

la margelle d'un puits, usée par les cordes
le puits
L'agora, lieu où tout le monde se rassemblait, avec les thermes, les vestiges du temple d'Asclépios et surtout le théâtre

Les grecs construisaient avec de grosses pierres alors que les romains utilisaient plus les petites et de la brique.

Pierres écrites qui constituent un mur, mais non identifié, non expliqué , peut-être juste juxtaposées ???

Le baptistère, 6ème siècle après JC, est l'un des monuments les plus importants de la ville.

Une double colonnade entourait la cuve baptismale 

Le sol est revêtu de mosaïques, recouvertes de sable pour qu'elles ne subissent pas les affres du temps.

photo de mosaïques du sol
photo de mosaïques des fonds baptismaux

La grande Basilique qui suit n'a été découverte que dans les années 1970 et se trouve dans un état de conservation très étonnant, sachant qu'elle date, elle aussi du 6ème siècle.

L'autel
un tout petit bout de mosaïques, dévoilé, le sable et la bâche sont enlevés
 La porte du lion qui combat un taureau ; elle a été barrée au Moyen âge, pour reculer d'éventuels assaillants.

Nous suivons les remparts du IV ème siècle avant JC, érigés par les Grecs et nous longeons le lac de Butrint.

A Cuzco, nous nous étonnions de l'habileté des Incas pour construire et imbriquer des pierres gigantesques afin d'ériger une forteresse, mais c'était au 13ème siècle, alors que lorsqu'on voit la dextérité des Grecs, plus dans la simplicité, c'est quand même assez impressionnant pour l'époque.

Attention cette  photo c'est à Cuzco ! Bon c'est plus compliqué comme travail, certes.
et là au pied du mur, 2 clims....

En montant sur les hauteurs, où se trouvait autrefois l'Acropole, on arrive au château vénitien, qui fut reconstruit dans les années 30

Maintenant que la visite est terminée, il ne nous reste plus qu'à traverser le canal de Vivari sur un bac à traille. Le bac suit un câble et il avance, non pas tiré par câble mais simplement motorisé. Le jeune qui nous fait payer, nous demande d'où on vient "France"," Ah Parc des Princes !" Les vieux nous disent plutôt "Ah Paris!"

Et maintenant une frontière est à 20km.

La montagne attire bien l'orage. 

Comme il nous reste des leks à dépenser, vu que nous n'avons pu aller au restau hier soir, nous nous arrêtons dans une station service, tout près de la frontière. Et là, le patron discute un peu avec nous et décide de nous offrir des cafés, mais comme la machine ne marchait pas, il a tenu à nous offrir des cocas bien frais.

Voilà une attitude qui résume bien l'âme Albanaise. Ils n'ont pas grand chose parfois, mais un sourire ou un geste de la main à notre égard est un manifeste de respect envers l'autre. C'est un peuple vraiment très aimable et ouvert aux autres, curieux des autres. Même si on a pu râler parfois à cause des routes,( je crois que je répète un peu ce que Papé a écrit hier), c'est cette image là qui me restera de notre traversée en Albanie. Ce coca presqu'à la frontière, parce qu'on leur a dit notre contentement.

le poste de police et douane de l'Albanie est tout neuf
On voit flotter le drapeau européen mais à côté il y a le drapeau rouge albanais
Le  poste de police et de douane

Même s'ils ont un scanner pour les cartes d'identité ou passeport, ils en sont encore à remplir une feuille à la main. Par contre, ils ont un super beau scanner tout neuf, pour scanner les véhicules douteux, d'ailleurs juste devant attend un policier avec un chien renifleur, détecteur de drogue.

Et c'est ainsi que s'achèvent les pages sur l'Albanie, avec une sensation très mitigée. C'est un pays qui a des gens pauvres, des gens qui ouvertement font les poubelles, mais qui restent très dignes. C'est un pays qui n'a pas encore pris la mesure de la nuisance des plastiques, on vous en donne ouvertement aux caisses, pourtant le recyclage existe et dans le sud on a vu des bacs de recyclage, sud qui est du reste plus propre que le nord, sud où l'on n'a pas vu de mendicité, ou si peu. Et à côté de ça les gens aisés roulent en voitures chères et ont de grandes maisons. Ils sont très fiers de montrer leur voiture reluisante et les font laver très souvent. Leur conduite est catastrophique pour la plupart, à croire qu'ils ne passent pas le permis, d'ailleurs hier j'avais quelques échantillons sur Sarandë, mais comme le wifi n'était pas violent, je n'ai rien mis, je vais vous les proposer aujourd'hui, une dernière fois :

stationnement en double file
Le gars nous regarde, on lui fait signe, mais il s'en fout il va à la banque
Là le summum, un garé en épi, une autre en double file, du monde en face
Voilà quelque chose que Gilbert ne va pas regretter, à moins que les grecs.... 

Il n'en reste pas moins que c'est un pays autosuffisant, contrairement au Montenegro qui importait presque tout.

Les gens sont travailleurs, courageux et se contentent de ce qu'ils ont. Comme me disait un monsieur hier, le laveur de voitures va gagner 8€ par jour mais il va sortir, va profiter de la vie et il sera content. Ils ont tellement été brimés pendant des décennies qu'à présent, ils goûtent à la liberté et la savoure, sans contrainte.

Ils ont su aussi exploiter leurs richesses touristiques et tout est bien balisé, bien expliqué et on a vraiment vu des choses superbes. Reste que la bonté des gens et leur ouverture d'esprit, est la plus grande qualité de ce peuple avide de savoir ce qu'il y a ailleurs et comment c'est le "ailleurs".

Il n'est pas prévu qu'on y revienne donc une conclusion s'imposait, contrairement aux 2 autres pays précedents.


Le mot du Papé : en quittant l'Albanie, je me dis qu'une page de ce voyage se tourne. Politiquement et culturellement. La Croatie est dans l'UE et dans la zone € ; le Monténégro est presque dans l'UE, utilise l'€ sans être en zone UE ; l'Albanie dans rien du tout mais candidate. Tout à coup nous allons revenir sous la bannière UE, avec notre monnaie, dans l'espace Schengen. Un grand écart. Culturellement, nous verrons bien. Notre démocratie, par exemple, n'a-t-elle pas quelques racines en Grèce ? D'avance, je suis gourmand de la suite, but et cœur de ce périple.

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Lundi 8 mai : C'est l'anniversaire de Papé 😥 et oui, changement de dizaine ! Bienvenue au club !

Dernier café en Grèce 

Nous sommes à 17km de la frontière donc, vite faits.

Dans son champ, le monsieur vient de butter surement quelques patates
Frontière grecque
frontière albanaise

Le passage de la frontière est vite fait, nous sommes déjà dans les ordinateurs...

1ère étape, comme à l'aller, un distributeur , car on change de monnaie et deuxième, un chip pour le téléphone de Gilbert, puisque nous ne sommes plus en Europe.

Bilisht

On a tourné en rond un moment car aucun ATM, ( distributeur) visible, jusqu'à ce qu'un monsieur nous explique en albanais et nous suive en courant, pour nous montrer. Super ! On retrouve cette gentillesse qui nous avait tant touchés à l'aller. Cela ne va pas durer avec le téléphone car visiblement, la nana n'arrivait pas à installer le chip correctement et ne voulait pas demander de l'aide à ses chefs, elle s'y est résolue en soufflant, car ça l'embêtait beaucoup, pour rester polie, et au bout du 3è coup de fil et 1 heure après ! elle y est parvenue !!! Donc 4G plein pot, ça roule.

Et nous découvrons déjà une autre Albanie, celle de la culture fruitière et maraichère. En effet sur la côte il n'y avait que des agrumes, par contre ici toutes sortes d'arbres fruitiers sont cultivés ainsi que des céréales et autres...

KORçË

Nous avons opté pour ne pas s'arrêter au seul point d'intérêt : le bazar, nous visiterons la ville en la traversant, puisqu'il y a de grands boulevards à la Enver Hoxha

Nous retrouvons aussi les immeubles, folie des grandeurs. Sur qu'après  le manque total de liberté, ils ont eu envie de beau...

Visite rapide de la ville où se mélange beaucoup de modernisme et quelques bâtiments désaffectés.

centre sportif
Terminal de bus très moderne
architecture originale
le monsieur pousse une charrette de fleurs
le quartier du bazar
bâtiment partiellement désaffecté
Planteurs

Et à partir de là une route superbe, toute neuve s'offre à nous. Nous nous réjouissons en disant " finalement on a mal jugé les routes albanaises."

En plus avec des couleurs superbes ! 

Et puis au bout de quelques dizaines de km, le chantier n'est pas terminé, donc nous roulons sur une route non revêtue, jusqu'à ce que, on nous sorte complètement des travaux pour reprendre l'ancienne route.

Belle voiture , mais petite maison

Et bien, on comprend pourquoi ils refont carrément un nouveau tracé !!! C'est une pauvre route, pleine de trous, de bosses et malgré les villages qui se succèdent aucune place pour s'arrêter manger !

Ici, visiblement tes familles ont 2 vaches, pas plus, parfois 3 mais rarement
2 vaches pour patrimoine 
La statue d'un partisan à l'enfant, construite sur un cimetière martyre
Borove , une petite ville fortifiée, mais qui a connu les mêmes épreuves qu'à Oradour s/Glane

Et à partir de là on va sans cesse jongler avec ce camping car, qui compte tenu de son porte à faux et du poids de son scooter, avance à 10 à l'heure, nous on roule à 20 quand même avec parfois une petite pointe à 30...

Comme on peut le voir sur la photo, ce ne sont pas des routes qui conduisent aux différents petits villages excentrés, mais des chemins...

Le petit ventre sur la route, nous a permis de nous arrêter, pour manger !!!
Le temps qu'on s'arrête manger à 14h, quand enfin on a trouvé un bac côté convenable, 2 camping cars nous ont dépassés. 

Nous attendions impatiemment un camping, annoncé depuis des km, sauf qu'il était blindé, vu l'état de la route on comprend. Pas de choix il nous faut continuer jusqu'à la fin de ces travaux. Ils ont entrepris des travaux pharaoniques sur 60 km, mais au lieu de faire par tronçons, ils font tout à la fois et ne sont pas assez nombreux. Ah ! un panneau " attention travaux" Gilbert a juste eu le temps de me dire : " ça pue !" car s'ils avertissent c'est que c'est sérieux :

" Oh, tu as vu ? un joli petit lac ! On va enfin pouvoir s'arrêter !" .Mais en Albanie, on ne raisonne pas comme chez nous. Déjà il y a plein d'engins de chantier et c'est un hôtel, charmant, mais c'est l'accès hôtel.

Arrivés enfin à une route convenable à Leskovic, là on pourrait se garer mais c'est toujours en pente, alors on continue

Ici, c'est le royaume de la vigne, il y en a partout, bien souvent en terrasses 

Les gorges de la Vjosë, très belles gorges, panoramas superbes, route superbe bien que les view- points, soient fort rares, mais Gilbert n'en peut plus, moi je suis moulu de chez moulu, on a repéré un camping on va s'y arrêter.

Au dessus des gorges que l'on ne peut voir ...
Des eaux superbes mais qui doivent être d'un froid glacial 

Enfin, arrêt dans un camping fort plein car il y a en ce moment des compétitions de rafting, camping spartiate mais très bien quand on est crevé, l'ambiance est très jeun's comme dirait Gilbert. Avant le mot du Papé, le petit village d'avant

Petit village où les méridionaux se retrouveront... 

Le mot du Papé : quelle journée ! Mo m'a cueilli un bouquet de lilas, sorti d'on ne sait d'où des bougies, et un gâteau était apparu comme par magie ! Passage de frontière : OK. Distributeur et internet : OK. Albanie nous revoilà ! Et puis il y a eu cette route sur une soixantaine de kilomètres. Ca a commencé par une chaussée pétassée, repétassée, sur-repétassée, même que les premiers tas de goudron ne sont datables qu'au carbone 14... Puis ce chantier d'élargissement où les trous alternent avec des cailloux. Un gymkhana permanent sur 50 km. Ce n'était pas prévu. Manifestement sur cette route il y avait beaucoup de touristes, peu de locaux ! Je souhaite simplement aux utilisateurs réguliers de ce tronçon une rapide amélioration de leurs conditions de circulation, ce sont eux les premiers pénalisés. Un mot sur les gorges : dissymétriques. Une rive gauche au pied de falaises impressionnantes (plus de 1 000m de haut), et une rive droite, sur laquelle nous roulons, légèrement en surplomb de l'eau d'un vert glacial et au débit impétueux. Ambiance sauvage ! L'arrêt est le bienvenu.

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Enfin à jour! Donc aujourd'hui, 9 mai. Il fait beau mais peut-être un peu orageux.

Nous avons très bien dormi car les sportifs se couchent tôt, donc pas de bruit nocturne. Ce matin ce fut très difficile d'accéder aux toilettes et à la douche, Gilbert a osé, moi non, il n'y avait plus d'eau chaude, je sais, l'eau froide raffermit les chairs ! Mais tant pis

Spectacle du ramassage des ordures plutôt cocasse vu le type de camion benne utilisé... 

Comme je n'ai pas terminé le blog d'hier , nous partons du camping car il n'est pas loin de midi et nous allons manger au village voisin et je peux après me mettre à jour :

Permet

Le cadre est plutôt accueillant

En face , je vois des iris, donc pendant que Papé écrit son mot, je vais visiter. Il s'agit d'un cimetière de soldats morts pendant la 2è guerre mondiale, je suppose :

Puis nous suivons le fleuve Vjosë qui grossit au fur et à mesure que d'autres rivières le rejoignent jusqu'à atteindre une largeur impressionnante.

Est-ce une source qui vient se mêler aux eaux turquoises ?

En chemin nous voyons des plantations curieuses et après recherches, il s'agit de plantations de Paulownia, fleur connue, mais en arbre aussi grands c'est plus surprenant. En réalité c'est un bois très léger et robuste qui sert à faire des choses qui nécessitent de la solidité et de la légèreté, comme des instruments de musique, ou des meubles . De plus c'est un arbre qui pousse aussi vite que le peuplier et son feuillage, qui ne coûte rien est une excellente plante fourragère pour les animaux.

ma photo n'est pas très belle car prise en roulant, mais ça donne une idée

Et aujourd'hui Gilbert se régale de conduire sur de si belles routes, il peut passer la 6ème ! et ce n'est pas grave si par hasard, il y a une déviation pour cause d'éboulis...

Quelques routes différentes 
Maisons troglodytes. 
Petite piqure de rappel , trio gagnant Mercedes, Audi, Volkswagen et ça va vite !!!
Petite photo rigolote, on a l'impression d'être à la plage, au bord de l'eau, mais pas du tout, la rivière est en contrebas !

Là nous sommes installés non loin de la ville que nous visiterons demain, dans un camping où l'on ne serait jamais entré en temps normal, super luxe, mais pas le prix 10€ ...

Le mot du Papé : donc journée de transition bienvenue. Avec cet agréable "camping", ce soir. En fait annexe du parking d'un hôtel avec sanitaires spécifiques en marbre et tout, électricité à discrétion. Demain, pour moi, deuxième douche en deux jours ! Quel luxe, et quel plaisir, soyons honnêtes... Il ne manquerait plus que l'on revienne demain😀.

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Mercredi 10 mai : beau et très chaud dès le matin 22°. On courbe l'échine au niveau de la pluie. Mais on se rend compte que dans ce pays on est passé directement de l'hiver à l'été. Nous qui pensions qu'en remontant nous allions retrouver des températures plus fraîches, ce n'est pas le cas, donc, la végétation suit, les productions de fruits et légumes aussi. Il y a des pastèques partout , des cerises, des fraises, des haricots verts tout ça en vente au bord des routes, ainsi que des fruits secs de l'année dernière...

Bérat

Fondée jadis comme forteresse sur la rivière Ossum, elle est l'une des plus anciennes villes d'Albanie. Elle se targue d'avoir 2400 ans ! Elle est classée à l'Unesco depuis 2008, mais est à présent sur la liste rouge du patrimoine mondial en péril, à cause de la construction illégale d'un grand nombre d'immeubles neufs. Si j'explique cela, c'est parce que c'est une caractéristique d'un pays qui est resté longtemps opprimé et qui maintenant "s'éclate "mais dans la démesure et l'exagération...

La ville est en total chamboulement, des travaux d'aménagement sont entrepris de toutes parts et ce qui est sûr, c'est qu'au moins, ça emploie du monde .

3 quartiers sont intéressants et nous allons les visiter : - Gorica : quartier chrétien; - Mangalem : quartier musulman et - Kala , la forteresse.

Le quartier Gorica : des ruelles pentues, voire très pentues et empierrées, des maisons blanches avec des belvédères (avancées sur la rue), une seule rue principale.

De l'autre côté de ce pont ottoman par lequel nous reviendrons au retour, ce quartier est le pendant du quartier musulman en face, seule la rivière les sépare. A l'arrivée des Ottomans les chrétiens s'étaient réfugiés de l'autre côté de l'Ossum.

ruelle
très très pentue
encore plus pentue pour accéder aux maisons de l'étage supérieut
fenêtre typique, grille en fer forgé à l'intérieur, puis 2è fenêtre
Là, nous sommes au niveau 2 mais il y a d'autres niveaux au dessus de nos têtes et plus de ruelles, sauf ce genre d'escalier .
Les belvédères 

Nous passons sur la rue principale, niveau 1

Il y avait un trou ! la voiture a une roue dedans 

Nous traversons le pont ottoman qui d'abord en bois, fut construit en pierres en 1777, ( la date est rigolote c'est uniquement pour ça que je la mets), avant d'être détruit au 19è par les flots puis reconstruit à l'identique .

Un peu des remparts de la citadelle et à flanc de côteau une église
C'est au guide qu'on se fait toujours reconnaître... 

Le quartier Mangalem : Recollez les 2 photos à partir de la grosse maison blanche et vous avez presque la totalité du quartier

Ici se dresse un premier minaret , celui de la mosquée des célibataires 
Elle était jadis réservée aux garçons de boutique et ....
aux apprentis non mariés. Elle date du 19è et ne sert plus guère.
Il nous a semblé que ces hommes jouaient avec des dominos???
Le boulevard côté citadelle
et de l'autre côté, immense, ombragé et aménagé
Morte à 18 ans elle lutta contre le fascisme pendant la 2ème guerre

Edifiée au 16è la grande mosquée de plomb doit son nom au revêtement de ses coupoles. Elle a été restaurée il y a quelques années.

La Kala

Un accès à la forteresse plus aisé que l'accès de la ville, nous permet d'y monter déjà avec le fourgon, mais les places sont peu nombreuses.

2 portes permettent d'entrer, dont l'une très imposante

1ère porte
2è porte

A l'intérieur de l'enceinte se déploie tout un réseau de ruelles bordées de maisons blanches, car il y a encore des gens qui y habitent.

Nous optons pour un circuit qui doit nous conduire à une vue panoramique en longeant les remparts :

La ville neuve
Un" Rambo" local
Vue panoramique, mais nous souhaitions plutôt voir les vieux quartiers 

On continue alors la balade

La mosquée rouge largement détruite pendant la guerre

L'autre panorama étant encore trop loin, nous redescendons au fourgon

Voilà une image citadine qui correspond bien à "la folie des grandeurs"

Le mot du Papé : j'espère que vous avez compté les fenêtres😀. Elles sont vraiment spéciales et impressionnantes ces maisons ottomanes avec leurs "belvédères" et toutes ces ouvertures. Les deux quartiers de la vieille ville se font face, adossés aux montagnes, mais le style architectural est le même. Puis cette citadelle perchée, en bon état de conservation avec sa double enceinte défensive. C'est un verrou dans la vallée, quasi inexpugnable. En amont, la rivière Ossum va se faufiler dans des gorges, sillonnant un massif encore enneigé. Encore une journée sportive ; demain si tvb, Tirana, la capitale : ça va marcher !

12

Jeudi 11 mai, il a plu une bonne partie de la nuit et de la soirée et nous sommes installés dans un camping où les emplacements ne sont pas empierrés, seuls les chemins le sont à l'emplacement des roues de véhicules ; heureusement que Gilbert s'est garé comme il faut et tout près des graviers, car déjà hier soir le temps de caler, la cale s'était déjà enfoncée dans le sol... Nous étions sensés rester dans ce camping pour sa proximité de la capitale et car une navette nous emmenait à Tirana.

Le propriétaire parle pas trop mal le français, c'est un vigneron et il fait son raki, qui est de l'eau de vie de vin. Donc hier soir, alors que nous étions à table, il est passé de camping-car en camping-car, pour nous faire goûter son raki, " désinfectant !", nous dit-il. Zeus pater !!! Rien que de tremper les lèvres, (ça sent bon) tu les as en feu, alors tu sens le feu descendre peu à peu... Brrrrrrr ! 😡 Bref ! on a mis ça en réserve, dans un petit pot de confiture de Bernard, ( je garde, mais ça sert toujours !)


Le petit lac des vignerons
quelques vignes

Mais ce matin, je me suis réveillée avec un mal de dos terrible, beaucoup marché hier sur des revêtements difficiles, et par dessus tout 1km de chemin très grossièrement empierré pour arriver au camping. Donc besoin de repos, nous changeons notre fusil d'épaule. Il pleut sur Tirana, allons donc voir la mer à une 40 km de là. On choisit un camping avec machine à laver, soleil, un peu de vent, tout bien. Avant on trouve un super, supermarché, comme on n'en voit jamais en Albanie, du coup on a fait des réserves de confitures, d'olives, à des prix défiants toute concurrence. Il faut dire qu'ici, le salaire moyen est de 250€, donc il est vrai que nous, avec notre niveau de vie, nous trouvons la vie pas chère, surtout que les tentations ne sont pas très grandes, tant au niveau de la viande que du fromage !.


Encore une fois, pour accéder au camping, 1km de chemin en terre battue, plutôt inondé, heureusement avec empierrements sous les flaques. Camping désert, seul un camping car et un fourgon juste face à la mer, superbe. On a bien réussi car il a fait beau tout l'après-midi, nos 2 machines ont séché, car il y avait 2 machines !!!! C'est bien la 1ère fois ! et là depuis 1 heure, un rush impressionnant ! tout d'un coup beaucoup de camping cars allemands et autrichiens et quelques polonais "m'as-tu vu", ça s'est rempli à la vitesse grand V.

Notre couple de voisins allemands chantent et grattent la guitare pendant la sieste, fort agréable... 

La propriétaire est de Genève et son mari macédonien naturalisé albanais. Ils sont contents de parler français et cet après-midi on a taillé la bavette avec le monsieur, ce qui nous a permis d'apporter des réponses à pas mal de questions que l'on se pose depuis le début sur le pays. Ils ont acheté le terrain, puis en ont fait un camping, mais ils ont dû eux-mêmes amener l'eau, l'électricité et faire le chemin. Là, comme il pleut, impossible de refaire le chemin, il faut attendre des jours meilleurs.

Il nous a bien expliqué les très riches qui ont des maisons "folies des grandeurs", ce serait plutôt du blanchiment d'argent, et les pauvres qui ont effectivement de petites maisons qu'ils ne montrent jamais, mais qui ont une belle Mercédès. C'est tout à fait l'analyse qu'on avait faite, il faut briller, à part que la question était : Comment se payent-ils de si belles voitures ? En réalité les voitures sont des "poubelles de 400 000km, qu'ils achètent à l'étranger, pas cher et qu'ils se font retaper en Albanie pour 3 francs 6 sous. Se faire repeindre, pour 1000 € ils s'en sortent et ensuite ils vont chez le Gomiste du coin, je crois que j'avais déjà mis une photo car c'est comme en Am.Sud., le marchand de pneus qui vend des jantes superbes et des accessoires qui vous rendent une voiture neuve en un clin d'œil. Bref c'est la version qu'on nous a donnée aujourd'hui, mais on est bien porté à la croire car très vraisemblable .

On devait aller boire l'apéro au restaurant du camping, mais même ça, alors qu'on est à 2 pas on a la flemme, et on est si bien dans notre fourgon avec porte-ouverte-sur-mer en attente du coucher de soleil, mais ce n'est pas encore l'heure... Mon Gazo cuisine du melon au muscat de Samos ( Grèce) et des fraises au citron de la péninsule du Pélion, cueilli sur l'arbre... Et sur ce je vous laisse car j'ai déjà l'eau à la bouche, oui je sais, il y en a une qui rigole bien car elle connait ma gourmandise, n'est-ce pas Christiane ? Mais on ne se refait pas. Avec tous les km que l'on marche dans des conditions parfois très dures, nous devrions maigrir, mais je ne crois pas, ou alors ce sont les muscles qui poussent sous les habits et remplacent la graisse !

Le (petit) mot du Papé : oui, ça fait du bien de s'arrêter un peu, de se poser comme dit ma cigogne domestique lorsque la migration nécessite une pause ! Demain, ce sera le même tarif avec restaurant à midi. C'est ma petite caille qui s'est occupée du menu. Côté ornithologie je fais de gros progrès comme vous le constatez : j'ai un peu de mal à différencier une caille d'une cigogne, mais peu importe, j'aime tant les deux ! Allez, à demain, l'apéro est servi😀

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Vendredi 12 mai . Beau soleil ce matin, après-midi 4 gouttes balayées par un vent plutôt fort, aujourd'hui on a fait les "pétasses".

Pas toujours vrai, car comme d'hab' quand on s'arrête on en profite pour tout mettre d'équerre comme on dit , on décharge l'aspirateur et on le recharge tant qu'on a de l'électricité. En tous cas ce n'est pas du luxe ce dyson, je n'ai pris que les embouts principaux, ça suffit bien et il nous tient bien 15 jours, avec nos 13 m2 !!!.

Alors d'abord que je vous raconte hier soir. Nous n'avons pas eu droit à notre coucher de soleil car le soleil s'est couché avant l'heure. Mais on a eu droit à une soirée cinéma gratuite. Je vous ai parlé des jeunes parvenus polonais qui étaient arrivés hier soir à grand renfort de discussions fortes. Nous pensions les grecs très bons au niveau de la gouaille mais les polonais sont pas mal dans le genre ! Ils ne passent pas inaperçus. La bière à la main, le chapeau de cow-boy sur la tête, on fait le tour du camping, puis à la nuit tombée, on enfile le grand poncho et toujours la bière à la main ( enfin une autre ), on commande à droite, à gauche et des loupiotes s'allument sur la table, et tout à coup, une espèce de sapin de noël s'allume et clignote. C'étaient des rubans de leds, accrochés à un arbre. Bon, il faut vivre l'ambiance. Ce matin nous avons eu droit à une séance plongée avec masque et tout le tralala, puis ils sont partis en vélo, avec l'équipement complet, depuis les tenues jusqu'aux gants. Bref ce sont des choses auxquelles nous ne sommes pas habitués en France , la haute frime, ça ne marche pas chez nous. Quant au copain qui lave son buggy avec l'eau du camping... Bref bel épisode !

Le soleil avant qu'il ne disparaisse
le fourgon et en première ligne , un camping car polonais,

Bon à midi, restau au camping, Gilbert voulait un menu surprise, j'avais réservé une goulash albanaise pour moi et un loup pour lui, avec un vin blanc de cépage typique albanais le " shesh".

La mer très agitée, n'est plus bleue aujourd'hui et nous avons supporté de manger, portes ouvertes mais  dedans.
le goulash de veau à la feta ou assimilé
visiblement le bar est délicieux, surtout local.

Gilbert avait pris une salade grecque, mais moi j'ai essayé, la salade de petits légumes cuits, c'est à retenir. De fines tranches de courgettes, d'aubergines de poivrons, passés à la plancha, puis en vinaigrette. Super bons ! Le goulash, puisque c'est plutôt masculin, super aussi, ainsi que le bar qu'on ne mange jamais car c'est hors de prix chez nous. Les desserts, pas le temps de faire une photo, genre fondant au chocolat avec glace et tranches d'oranges *** Et après le café, la patronne nous a offert l'eau de vie typique : le raki encore ! Moi j'ai décliné alors j'ai eu droit à une liqueur d'oranges très bonne, mais même sucrée , c'est fort aussi !!!

Les touristes à la fin du repas... 

Les espèces de portants métalliques que vous voyez dans notre dos, servent à poser des canisses, à l'endroit où sont les chaises longues l'été.

Notre Genevoise et sa liqueur d'oranges 
L'effet "raki"... Mais il ne dort que d'un œil.

Le mot du Papé : avec cette histoire de cachoterie sur mon menu, je me doutais bien qu'il y avait un "loup"...😀. Superbe repas, je n'ai pas faim bien qu'il soit 19h ; ça en surprendra plus d'un ! Sinon, préparation du retour jusqu'en Slovénie. Encore de belles choses à voir, des richesses naturelles essentiellement. On verra pour la météo. Demain, promis, Tirana : mon petit doigt me dit que vous attendez ça avec impatience😉 !

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Samedi 13 mai : beau temps !!! Mais pas pour longtemps...

Gilbert avait repéré un parking gros véhicules, plutôt facile d'accès et non loin de ce qu'il nous faut aller voir. Ok, nickel, par contre difficile d'estimer les distances quand on a des boulevards et avenues aussi immenses ....

2 quartiers nous intéressent : d'un côté de la rivière Lana, tout ce qui gravite autour de la Place Mère Térésa, et de l'autre, la fameuse Place Skanderbeg, centre de vie de la capitale.

Autour de la place Mère Térésa

Nous sommes garés au pied d'immeubles plutôt originaux, c'est tout un quartier très moderne et coloré.

Le quartier à dominante rouge et verte, orné de coquelicots est composé d'un ensemble d'immeubles gigantesques

Tout d'un coup, on débouche sur la place Mère Térésa, place, elle aussi gigantesque, ainsi que les boulevards qui y conduisent

Ex bâtiment du parti fasciste
Université Polytechnique 

Non seulement une place honore Mère Térésa, mais un aéroport et un hôpital portent également son nom. Née de parents albanais, elle est toujours restée albanaise dans le cœur de la population, même si elle a été naturalisée indienne.

Le  boulevard qui se termine par la place .

Non loin de là, dans un grand parc urbain qui longe ce boulevard, le Postblock Mémorial. Il consiste en 3 parties : un bunker, des piliers en béton et une partie du mur de Berlin.

Le bunker était le poste de contrôle chargé de protéger " le Biloku", c'est à dire le quartier de la Nomenklatura albanaise ( sorte d'aristocratie socialiste ). Cette zone était interdite aux simples citoyens.

L'armature en béton est un ensemble de piliers provenant d'une galerie de mine de Spaç, dans le nord du pays. C'était l'endroit le plus terrible pour les prisonniers politiques qui y étaient déportés ( dont l'auteur de ce mémorial )

Un morceau du mur que Berlin a offert à l'Albanie, en mémoire aux victimes du communisme

Même si un cycliste passe devant sans que je m'en rende compte, fragment du mur. 

Pause café en face de l'ancien musée d'Henver Hoxha, en forme de pyramide, qui commence à être cachée par la végétation. Plusieurs fois, pour l'oublier, il fut réhabilité en studio télé ou autre, mais maintenant à l'abandon, laissé aux gamins du quartier qui s'en servent de toboggan.

Nous traversons la rivière Lana qui est canalisée et nous nous retrouvons dans le 2ème quartier à visiter.

Tout d'abord, nous allons au musée Bunk'art2 : c'est une sorte de ville souterraine qui avait pour principale fonction, à l'époque communiste, de relier les différents bâtiments gouvernementaux et de permettre des déplacements secrets, tout en abritant des prisons et des pièces opérationnelles .

Moi qui suis claustro, ce fut une épreuve, mais la prise de conscience de ce que fut cette vie de terreur, sous le régime communiste, permet d'"oublier" que l'on est sous-terre.

Depuis la naissance de la gendarmerie en 1913, jusqu'à sa disparition après l'invasion fasciste en 39, de la naissance des Forces de Police, des exactions du régime communiste : des moyens de torture employés, de la surveillance machiavélique du citoyen, des salles de torture, des cellules, bref tout y passe. On ne peut que rester silencieux devant une telle violence de faits à notre époque, puisque jusqu'en 1992, ou enfin un parti démocrate est élu.

Les chiens dressés à attaquer tout intervenant extérieur aux frontières
Les nombreuses listes de disparus.
symbole de la surveillance perpétuelle
l'antichambre de la salle de réunion
la salle de réunion ministérielle
le lit du ministre de l'intérieur si beoin
sculpture machiavélique de l'animal monstrueux d'Hoxha
une des nombreuses cellules

La place Skanderbeg

Skanderbeg, héros national qui fut l'un des personnages les plus influents au 15è, a sa place et sa statue au centre de la ville. La place a une forme arrondie en son sommet et du coup, la vision de tout ce qui entoure est très particulière. Elle est en partie entourée de ministères qui sont des bâtiments tous ressemblants. La mosquée est le seul bâtiment de culte qui ait réchappé à la folie destructrice de Enver Hoxha qui était anticlérical et avait fait détruire tous les éléments religieux, je me répète. Peut-être car elle était très belle de par ses peintures.

Jusqu'en 1992, les statues de Lénine et d'Hoxha, lui tenaient compagnie 
ministère du tourisme
ministère de l'agriculture
musée d'histoire nationale
Gilbert est au sommet de la sphère.
La tour de l'horloge 1821
la mosquée fut terminée dans les années 1830
peintures murales de la mosquée

De la place part une allée ombragée qui mène à un curieux monument de l'amitié Koweit-Albanie

Le majestueux hôtel Plaza. Arrive-t-il à se remplir ?
Le tombeau de Kaplan Pasha, ancien gouverneur ottoman
Encore le gigantisme albanais... 

aaa

ce ne sont pas des vélos de location, mais ça viendra... 

Petite parenthèse :

Déjà le pays commence à se mettre au vert en utilisant quelques bus hybrides et on a vu quelques boutiques bio ; peu à peu les jeunes vont prendre conscience qu'il faut soigner la planète, ce qui n'est pas le cas de l'endroit où j'écris à l'heure actuelle qui est une vraie poubelle en bord de mer.

Reprenons le chemin de Tirana, pour aller à l'ancien bazar qui est devenu marché. Ils ont refait l'extérieur très moderne mais tout autour c'est comme avant.

Toujours les contrastes, neuf et vieux 

Quant à la vente de la viande, des légumes ou du poisson, c'est comme au marché de Narbonne ou autres, donc je n'ai pas pris de photos.

Une autre mosquée vraiment imposante. 

Finalement aux alentours de 14heures comme nous avons accompli la visite que nous nous étions fixée, après avoir mangé dans une espèce de street food, nous rentrons retrouver notre véhicule.

Encore un petit clin d'œil pour Gaêl. Ce sont les voitures garés non loin du fourgon, sur le parking... 

Comme il est plus tôt que prévu, nous devons chercher une autre destination qui sera Kruje là où Skanderbeg s'installa pour mener la résistance contre les Ottomans. Cette ville nous avait été chaudement recommandée par des albanais, donc pourquoi pas ? Et alors que nous avons traversé la capitale sans encombre, nous nous trouvons au milieu d'une circulation très dense aux alentours de Kruje.

Nous en profitons pour faire laver le fourgon qui est très sale, par des gamins qui à tour de rôle s'impliquent dans une tâche précise.


Kruje

Peu à peu, la ville s'enfonce dans les nuages, le plafond devient bas et nous devions trouver un camping ou un stationnement mais nous nous sentons mal à l'aise dans cet environnement étouffant, donc nous préfèrerons redescendre dans la vallée où les horizons sont plus dégagés. Nous verrons la citadelle ainsi que la ville médiévale, de loin...

vendeur de bricoles
Mais que fait cet engin tout seul là-haut, alors que le chemin est éboulé
Superbes gorges 
A Tirana les taxis sont jaunes, ici , vers Kruje, ils sont oranges  , mais ils ont toujours des plaques écrites en rouge

Camping non loin de la mer, petit mais original et sur autobloquants.

Hélas ce matin quand on s'est levé le fourgon était tout sale, il avait plu des pluies marron. Gilbert vient de passer la raclette pour le nettoyer.

Le mot du Papé : bon, Tirana : "veni, vedi, pas convici". Bien sûr, il y a ce musée des atrocités policières de régimes fascistes ou socialistes totalitaires. Il faut le dire nettement, l'Albanie de Hoxha a sans doute été le régime communiste le plus dur pour sa population. Dans les médias, on a parlé de la Chine, de l'U.R.S.S. et de ses satellites, de la Corée ; nous souvenons-nous d'avoir eu quelques nouvelles de l'Albanie ? Ce musée permet de jauger l'ampleur des dégâts occasionnés par la folie d'un homme. Dans certaines salles, des vidéos de rescapés qui témoignent ; même si on ne comprend rien, on ressent une dignité, une tristesse et une foi en l'avenir. Ce type de lieu est insoutenable, mais d'une nécessité absolue. Alors lorsque tu sors du bunker, que tu observes cette ville en chantier avec ses immeubles récents dans lesquels l'architecture se gausse des règles, de la géométrie et des pastels, j'ai envie de dire revanche sur les années d'obscurantisme. Bonne chance et bienvenue dans cette U.E. que vous souhaitez rejoindre au plus tôt !

15

dimanche 14 mai, il pleut

Alors quelques dernières images de l'Albanie avant que nous fassions une conclusion, mais je pense que ces dernières photos, résument à peu près ce pays.

Shengjing

Cette plage est très fréquentée l'été par les habitants de Tirana et comme je vous l'avais montré au début, les immeubles sont très beaux. Nous avions vu la plage très sale en avril, là elle a été en partie nettoyée. La partie correspondant aux beaux immeubles. Les photos, elles, montrent la suite de la plage où il y a quand même des bars et restaurants, mais ce n'est pas encore nettoyé. Là où nous stationnions tout à l'heure, une voiture s'est arrêtée, visiblement ça avait l'air d'une vente, mais le proprio a jeté plein de trucs, genre plastiques, papiers et autres, discrètement, mais il l'a fait. Je crois que les anciennes générations qui ne connaissent le plastique que depuis 20 ans, puisqu'avant le pays vivait dans une totale autarcie, sont comme nous dans les années 80. Nous n'avions pas conscience à ce moment là du danger du plastique. Dans les supermarchés, ils donnent des sacs et sont étonnés quand ils nous voient sortir nos sacs réutilisables et en plus on frime, avec l'Uruguay, Fragonard, etc... ( bof ! ils ne connaissent pas .)

Les grandes poubelles sont nombreuses et sur tous les parkings. Le hic, c'est qu'elles n'ont pas de couvercle et les chats se régalent de trier. Les gens aussi trient. On a vu pas mal de personnes faire les poubelles pour récupérer les plastiques ou le carton et le revendre. ou bien récupérer des objets jetés dans les endroits les plus pauvres. (A Athènes un monsieur avait 2 énormes sacs de bouteilles récupérés, il les a mis dans un collecteur et à la fin le montant s'est affiché, il avait gagné 8 euros.)

Ceci dit, le tri sélectif existe, surtout en ville, il n'est pas trop en pratique en campagne.

Tout ça pour dire qu'il faudra du temps et la génération nouvelle, pour évoluer dans la propreté.

Les lavages de véhicules sont omniprésents en Albanie, car ils ont le culte de la voiture. Il suffit que vous ayez un point d'eau, une bâche pour faire un toit, des produits et roule ma poule, vous vous installez laveur de voitures. Si vous avez quelques tables pour boire un café, c'est encore mieux. Dans les stations services c'est l'idéal car il y a tout le confort, mais nous avons bien aimé faire travailler des petites gens qui prennent le travail au sérieux.

Non loin du Palace du dessous 
le Royal Palace à Koplik une petite ville de 3700 habitants 

Grandeur et démesure. Ce sont des lieux qui vendent du rêve donc qui sont réservés pour des festivités, mariage, baptème etc..., avec un service 5 étoiles . Les albanais adorent le clinquant, le doré, ce qui se voit bien et tombent vite dans la démesure. Difficile de résister quand cela vous est proposé...

Et non loin de là, on a aussi des bidonvilles, peut-être de migrants, de gitans? Hier par exemple, des petites gitanes d'une dizaine d'années, passaient dans les cafés pour vendre 1 paquet de kleenex !

Les gens de la campagne sont beaucoup plus modestes aussi et on a vu cette semaine, un monsieur qui coupait son herbe dans son champ à la faux, comme autrefois. Juste à côté de l'endroit où l'on est, il y a un parc naturel très préservé, car les gens sont tellement isolés l'hiver, qu'ils vivent complètement en autarcie et sont très pauvres. Voilà le contraste albanais.

Que ce soit des champs de lavande, de haricots ou de pommes de terre, les champs sont petits, réguliers, ce sont les portions qu'avaient chaque famille autrefois. Certains en ont plusieurs. En tout cas, ils sont très travailleurs et même le dimanche, ils sont à vendre, à cueillir ou à biner ou bien à garder leusr 4 brebis ou leurs 2 vaches.

Peuple qui a souffert, peuple qui s'est relevé, peuple fier de ce qu'il devient, peuple accueillant envers les étrangers, je trouve ces gens admirables, car ils viennent de si loin, qu'on a du mal à imaginer le chemin parcouru en si peu de temps, trop peu de temps, car je me répète, tout va trop vite. Nous n'avons pas pu affronter totalement la montagne à cause de l'état des routes, mais d'ici quelques années, ça ira mieux. Cependant, je ne pense pas qu'on y revienne, non pas par déception, mais parce qu'à notre âge, quand on l'a fait, on passe à autre chose... Il y a tellement à voir dans ce monde !!!

Le mot du Papé : il est vrai que tout va très vite et que rattraper les locomotives de la démocratie, d'internet, des images tous azimuts sur les chaînes infos, de la consommation, est une gageure. Surtout si d'autres s'en occupent pour vous et vous indiquent le droit chemin commercial.

Alors, avec votre permission, revenons-en à des choses plus pratiques. Nos amis albanais ont résolu le problème angoissant du cabinet de toilette "tout en un". Je dis bien cabinet pour les besoins, toilette pour réparer les dégâts, le tout, tout en un ! Ne rêvez pas, j'ai déjà un brevet sur le coup ! Comme tout campeur qui s'installe, il va visiter les commodités promises, notamment les douches. Au premier tour d'horizon, pas de douches. Avant de râler, un second tour s'impose. Et là, la révélation :

Il suffisait d'y penser ! J'ai essayé toutes les options proposées, ça fonctionne à merveille ! Sur ces paroles pleines de promesses, à demain au Monténégro.