Carnet de voyage

Japon et ses cerisiers en fleurs

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Par GetM
Après deux mois de voyages en tête-à-tête, nous retrouvons maman et Valentin pour 3 semaines au Japon. De Tokyo à Hiroshima, un beau voyage en famille en perspective!
Mars 2018
3 semaines
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Nous voilà arrivés au pays du soleil levant! Un voyage que nous rêvions de faire depuis longtemps! Découvrir une culture complètement différente de la nôtre, qui s'est développée sans influence du reste du monde pendant la période Edo, du 17e à la moitié du 19e siècle.

Nous avons une petite semaine à Tokyo. Trop peu pour tout voir, mais un bon début pour se faire une idée de cette mégapole tentaculaire de 13 millions d'habitants (43 millions en comptant la périphérie!).

Nous commençons en douceur notre première journée par un Free Walking Tour avec GetLocalized. Nous avions beaucoup aimé le Free Walking Tour que nous avions fait à Sydney, c'est une bonne manière de prendre la température de la ville.

Notre guide nous donne rendez-vous dans le quartier de Akihabara, devant le café AKB48. Comme nous avons de l'avance, nous décidons d'y déjeuner. Ce café est dédié au "girls band" AKB48, constitué d'une soixantaine de jeunes filles (de 13 à 17 ans environ). A l'intérieur, les chaises sont tournées vers un écran géant qui projette des clips et concert du groupe. Le menu est constitué des plats "favoris" de l'une ou de l'autre des filles et à chaque commande, on reçoit un dessous de verre à l'effigie d'un des membres du groupe. D'après ce qu'on a lu, ce groupe a été critiqué en raison de la sexualisation des jeunes chanteuse. En effet, si elles comptent beaucoup de fan chez des adolescentes du même âge, le groupe attire aussi des hommes plus âgés. Et c'est vrai qu'autour de nous, on compte plus d'hommes que d'adolescentes...

Ça nous a vite mis dans l'ambiance, très original!

Au moment où nos desserts sont arrivés, servis dans des coupes en plastique jetable, nous devions rejoindre notre guide. Nous avons donc décidé de prendre nos desserts à emporter. Alors que nous nous apprêtions à sortir, la serveuse nous fait des grands signes et nous fait comprendre que nous ne pouvons pas consommer nos desserts à l'emporter. Bizzarre. Nous attendons qu'elle ait le dos tourné pour prendre la fuite avec nos desserts.

Notre guide nous expliquera que, pour les japonais, c'est impoli de manger dans la rue. Peut-être également est-ce dû au fait qu'il n'y a pas de poubelles dans les rues de Tokyo, depuis un attentat en 1985 causé par un dispositif caché dans une poubelle.


AKB48

Nous commençons notre tour guidé par le quartier de Akihabara, quartier des geeks (otaku), aussi surnommé "la ville électrique". Partout autour de nous, des panneaux publicitaires accrochés aux buildings et des gens déguisés. Nous sommes tombés le bon jour, le dimanche la rue est piétonne!

Akihabara

La spécialité du quartier, ce sont les "Maid Café". Mais qu'est-ce? Il s'agit de cafés dont les décors varient selon les thèmes et les mangas (pirates, Jeanne d'Arc, gothique, tout-le-monde-il-est-gentil, etc.) où des jeunes filles, déguisées en soubrette, chouchoutent leurs clients, le plus souvent des hommes. Oui. Mais attention, rien de sexuel dans tout cela, cela reste bon enfant.

Notre curiosité piquée, nous sommes retournés dans le quartier deux jours plus tard. Nous avons choisi le café "Maidreaming" pour cette expérience...spéciale. La première chose que le guide ne nous a pas dit, c'est qu'en plus de la consommation, le temps de présence dans le café est minuté et payant. Maidreaming était le moins cher: 500 yen pour 1h + la consommation.

On a tout fait pété: les oreilles de lapins, la glace panda, les mains en forme de coeurs. Notre hôtesse nous fait taper dans les mains dès qu'une bière arrivait. Elle fait la conversation comme elle peut en anglais, en bref, elle se donne beaucoup de mal pour faire de ce moment un moment de douceur, loin de la réalité de ce monde. C'est trop, mais c'est amusant.

Maid Café
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Nous avons visité notre premier temple shinto avec le guide pendant le Free Walking Tour, le temple Kanda Myojin. Le guide nous a expliqué comment il fallait procéder lors de l'entrée au temple: tout d'abord, il faut se laver la main gauche puis la main droite et enfin se laver les lèvres et la bouche en recrachant l'eau. Il y a une petite fontaine à l'entrée du temple pour faire les ablutions. Puis on doit passer une porte (Torii) en saluant.

La religion Shinto est la plus ancienne du Japon. Elle émerge entre le 4e et 7e siècle après J.C. Cette religion animiste voit en tout élément une force vitale ou divinité que l'on peut vénérer ou prier. On peut demander d'avoir plus de chance au travail ou plus d'argent. Les petites cartes en bois s'appellent des "Ema", sur lesquelles les personnes écrivent leur voeux (ex voto chez nous). C'est assez drôle de voir des dessins manga sur ces Ema dans un lieu sacré.


Kanda Myojin

Un des grands parcs dans Tokyo est le parc de Ueno. C'est le plus connu pour célébrer la période des cerisiers en fleurs (Hanami). célébrée dans tout le Japon. Les japonnais viennent y pique-niquer en famille ou entre amis, se retrouver, prendre des photos. C'est bondé tous les jours de la semaine pendant Hanami. Marcher dans ces allées est vraiment magnifique. Les fleurs des cerisiers ont une déclinaison de couleurs incroyables allant du blanc immaculé au bordeau, passant par le rose. On a l'impression de se balader dans un tableau de Monet qui a pris le temps de déposer au pinceau toute ses petites touches de couleur. L'émotion nous étreint dans ce paysage bucolique. On ne peut être que béat devant ces peintures qui libèrent leurs parfums de romantisme et de sérénité.

Nous sommes retournés plusieurs fois dans ce parc. Un midi nous y avons mangé. Il y a des petits stands de nourriture où l'on cuisine de petits mets comme des épis de maïs grillés, des calamars, des boulettes de viande, des nouilles. Toutefois le repas n'était pas succulent. Valentin a eu la surprise de tomber sur un ragoût de tripes alors qu'il pensait avoir commandé une bonne soupe au poulet.

Nous sommes allés au Musée National de Tokyo qui contient lui, à l'intérieur de son enceinte, 4 musées. Nous n'en avons visité qu'un seul, faute de temps. Il regroupait des panneaux peints, des estampes ainsi que des kimonos de personnes de haut rang. Vraiment très joli 😊!

Musée national de Tokyo

Après le parc Ueno nous avons dîné dans la rue marchande d'Ameya Yokocho. Une de ces petites rues bordées de petites gargottes. On peut y manger du poisson grillé, des huîtres, des brochettes de viande cuites au feu de bois (yakitori). Nous avons opté pour une sorte de soupe avec pâtes, saucisses et crevettes. Donc un bon compromis. Très bon. Ce qui est par ailleurs agréable au Japon, c'est qu'il y a une réelle attention sur la qualité des produits et la propreté. Où que l'on mange les produits sont frais et de bonne qualité.

Rue Ameda Yokocho
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Nous ne pensions faire qu'une brève halte au temple de Senso-ji dans le quartier de Asakusa. Au lieu de ça, nous y sommes restés deux bonnes heures. Depassée la porte de Kaminarimon, nous avons dédié la première heure à remonter l'allée Nakamise-dori qui mène au temple. En effet, cette longue allée est bordée de boutiques souvenirs, artisanat, poupées en bois, kimonos, etc. On se savait plus où donner de la tête et de son porte-monnaie et il était difficile de résister à l'envie se tout acheter! Le souvenir de la taille limitée de nos sacs à dos nous a bien retenu.

Par contre, nous ne nous sommes pas retenus sur les biscuits et autres douceurs intrigantes qui étaient vendues! Maman a tout acheté, "juste pour goûter" 😀

Au bout de cette allée, apparaît enfin le temple de Senso-ji.

Comme beaucoup de bâtiments anciens à Tokyo, ce temple, datant de 1692, a été entièrement détruit par les bombardements de 1945 et fut reconstruit dans le même style par le suite. Comme beaucoup de ces temples, il y a peu de choses à voir à l'intérieur, on y vient surtout pour l'atmosphère qui baigne les lieux.

Beaucoup de japonais sont venus en costume traditionnel (kimono pour les femmes et yukata pour les hommes).

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Après plusieurs matins difficiles, nous décidons de commencer notre journée plus tôt. Et pour cause, Michèle, une amie, est à Tokyo en même temps que nous pour quelques jours et nous nous sommes donné rendez-vous au Palais impérial pour voir les cerisiers en fleurs.

L'accès au Palais même est interdit (l'empereur et sa famille y réside) mais nous nous promenons à loisir dans ses jardins.


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Le même jour de notre visite au Palais impérial, nous visitons les quartiers de Harajuku et Shibuya.

De bon matin, nous descendons à l'arrêt de métro Meiji Jingumae pour visiter le sanctuaire Meiji Jingu. Très rapidement on abandonne la ville pour rentrer dans un parc. On se retrouve dans une forêt d'arbres gigantesques à laquelle la jungle de buildings cède sa place. L'air devient plus frais et humide. Le silence réapparaît. Le vert émeraude des feuilles, associé au brun du troncs des cyprès. La nature reprend sa place dans ce sanctuaire et ça fait du bien!

Le sanctuaire Meiji Jingu fut construit en 1920 et a abrité un moment les âmes de l'empereur Meiji (1866-1912) et de son épouse. Le sanctuaire et le parc autour, composé de plus de 100 000 arbres offerts par des japonais de tout le pays, furent détruits par les bombardements en 1945 (comme la plupart des édifices de Tokyo) et reconstruit. Avant d'arriver au temple shintoïste on passe sous un Torii (le plus grand du Japon) taillé dans un cyprès vieux de 1500 ans. Magnifique.



Dans l'après midi nous visitons le quartier de Shibuya. Un des quartiers les plus emblématiques de Tokyo où la jeunesse sort faire la fête et vient acheter les derniers vêtements à la mode. Sympa mais similaire à d'autres quartiers que l'on a fait.

C'est dans ce quartier qu'on retrouve le carrefour piéton très connu où des milliers de piétons traversent dans tous les sens.

Puis nous avons marché jusqu'au quartier de Harajuku qui abrite la rue Takesita-dori censée être la promenade favorite des cosplays (les ados qui se déguisent en personnage de dessin animé pour fuire la réalité et ses nombreuses responsabilités). Mais nous n'en avons pas vu. Quel dommage... C'est vrai que cette rue est marrante et qu'il y a de nombreux magasins presentant des vêtements extravagants, des bijoux en plastique et des gadgets assez déments. Toute cette foule et ces cavernes de vrais faux objets donnent parfois le tournis et nous font plonger dans une réalité très artificielle à la limite du virtuelle. On ne sait plus trop à la fin de la journée où l'on est et ce qu'on est censé voir. Et surtout à quoi cela sert tout ça. Le Japon c'est ça! C'est un mélange de tradition et de modernité. C'est un pays magnifiquement dépaysant.

Quartier de Shibuya
Shopping Mall exclusivement féminin à Shibuya
Quartier de Harajuku
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Nous commençons notre journée en flânant dans les rue du quartier de Shinjuku, nous rentrons dans des boutiques vendant des accessoires à l'utilité inconnue et aussi dans ces fameux "Game Center" où les japonais aiment venir dépenser leur argent. Nous avons adoré les machines à attraper les peluches. Ça a l'air si facile et pourtant, qu'est ce que c'est traître! La pince n'a aucune poigne, le butin, une fois saisi, tombe à la première secousse du ressort. C'est bien calculé! Après plusieurs jetons (probablement le prix de la peluche) et acharnement, nous gagnons un joli bonhomme rose. Nous vous présentons Kibi.

Kibi, le début d'une histoire d'amour

Pour ne pas mourir bête, nous nous engoufrons également dans un Game Center meublé de jeux électroniques. Horreur! On sort aussi vite qu'on est entré! Il y règne une de ces cacophonies! Toutes les machines crachent à tue-tête son refrain électronique. Et ça pue la cigarette. Vraiment aucun intérêt.

Jeux électroniques

Comme nous avions bien aimé notre tour guidé avec la compagnie GetLocalized lors de notre premier jour à Tokyo, nous nous sommes inscrits pour le tour guidé du soir: visite du quartier de Shinjuku "by night".

Nous commençons notre tour par une petite rue, élégamment appelée "Piss Allée" (parce qu'à l'époque il n'y avait pas de toilettes...). La spécialité de cette rue, ce sont les brochettes yakitori (et les soupes aux trippes). Sans notre guide, pas sûr que nous aurions remarqué cette minuscule rue sombre, ni que nous eussions osé nous y aventurer (usage du subjonctif plus-que-parfait, check! 😜)


Yakitori (Piss Allée)

Nous entrons ensuite dans le Kabukicho, quartier chaud de Shinjuku. Initialement, ce quartier avait été construit pour accueillir des théâtres de Kabuki (d'où le nom de Kabukicho). Toutefois, ce sont les premiers cinémas qui s'y implantèrent. Or, le cinéma était un art très mal perçu à ses débuts car considéré comme spectacle populaire et donc méprisé par les intellectuels. Il tombe du coup rapidement sous la coupe des Yakusa (mafia japonaise). Est ce pour cette raison? Dans tous les cas, le quartier de Shinjuku est réputé pour être un quartier géré par les Yakusa, qui y font régner l'ordre. Notre guide nous explique que la police n'intervient de ce fait pas dans le quartier pour faire cesser les activités illicites de la mafia. Une sorte d'entente tacite entre les Yakusa et la police pour maintenir une paix civile.

L'entrée du Kabukicho est marquée par une porte de néons rouges. À chaque heure pleine du soir, le gozilla accroché à l'immeuble, s'anime et crache de la fumée.

Pendant notre tour, notre guide nous parle des bars à hôtesses et de la prostitution (qui est interdite si le paiement se fait à un intermédiaire), mais aussi des love hôtel, ces fameux établissements où les japonais connaissent un moment d'intimité, pour quelques heures ou une nuit. Notre guide insiste sur le fait que cette pratique est très normale ici.


Kabukicho

Pour terminer notre tour, notre guide nous emmène dans le Golden Gai. Il s'agit d'une zone très particulière dans le quartier de Shinjuku. Les ruelles sont également très petites et on y trouve une succession de bars tous plus étroits les uns que les autres. Notre guide nous explique qu'avant 2011, seuls les habitués y avaient leurs entrées. Suite au tremblement de terre et au tsunami, beaucoup de journalistes du monde entier sont venus à Tokyo pour couvrir l'évolution des événements. En sillonnant la ville, ils auraient découverts ce bout de quartier et lui auraient fait de la publicité à l'étranger. Fort de cette nouvelle notoriété, le Golden Gai se serait démocratisé.

À nous quatre, nous remplissons un bar. En plus de la consommation, nous devons payer un droit d'entrée ("cover charge"). Après coup, nous remarquons que certains bars n'appliquent plus ce droit d'entrée. Notre guide nous fait remarquer le caractère discriminatoire de cette exemption: elle ne s'applique qu'aux touristes.

Nous avons beaucoup apprécié pouvoir nous promener avec un guide dans ce quartier chaud. Ça nous a permis de nous engouffrer dans de petites rues dissimulées et également de voir avec les yeux d'un japonais ce quartier animé de la ville.

Golden Gai
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Le dernier jour à Tokyo, après avoir fait nos bagages et les avoir déposés à la bagagerie de la gare, en route pour le Fish Market; le marché de poisson le plus grand du monde. Malheureusement nous n'avons pas pu assister à la criée car elle a lieu très tôt le matin, à 5 heure. Mais ce marché gigantesque avait de quoi nous enthousiasmer quand même. Nous avons été happés par la myriade de petites échoppes où nous avons pu déguster poissons crus, frit, poulpe, huîtres, crabe et plusieurs autres spécialités locales. Vraiment délicieux 😊! Avec cette contradiction toutefois, qu'on nous vend des choses à manger et on nous indique ensuite qu'on ne peut ni boire, ni manger dans la rue. Mais visiblement, personne ne respecte cette interdiction.

Fish Market

En début d'après-midi, nous sommes allés visiter le musée d'Hokusai. Cet illustré artiste de la période Edo, célèbre pour ses estampes a vécu de 1760 à 1849. Il est connu dans le monde entier, notamment pour ses "36 vues du Mont Fuji". Ce musée vient d'ouvrir et il manque encore les plus grandes oeuvres d'Hokusai. Nous avons donc été un peu déçu.

Puis nous retournons à la gare, direction la région de Hakone et du Mont Fuji, pour un changement de décor radical.

Musée Hokusai
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En consultant les itinéraires proposés sur internet, Hakone apparaissait comme un incontournable.

Nous n'avons toujours pas compris l'intérêt de s'y rendre. Certes, il y a des onsen (bains thermaux japonais) en veux-tu-en-voilà, mais il y en a en plein d'autres endroits bien plus jolis et nous n'avions pas une très bonne vue sur le Mont Fuji. Par ailleurs, les déplacements dans la région nous ont pris une éternité. Et pourtant, les guides touristiques et les blogs encensent ce parcours "multi-moyens de transport" pour sillonner Hakone et ses environs: croisière en bateau sur le lac Ashinoko, puis un premier bus, changement, un second jusqu'à Gora, ensuite un funiculaire jusqu'à Sounzan, prendre des oeufs pour voir les fumerolles et changer à Owakudani pour des autres oeufs qui nous amènent au bateau du début. Bref, on est content, on a tourné en rond et en ayant l'impression de ne pas avoir vu grand chose...

Le mieux aurait probablement été de faire l'aller-retour en bateau, puis de prendre les oeufs pour voir les fumerolles ou pour aller directement aux bains du Hôtel Green Plaza à Sengoku, les seuls qui offrent une vue sur la Mont Fuji. Les autres de la région sont exclusivement en intérieur (NB: les bains thermaux en intérieur s'appellent des "onsen" tandis que les bains en extérieur s'appellent des "rotemburo").

Pour notre part, avec ce parcours du combattant, nous n'avons eu le temps, le soir, que de prendre le dernier bus de retour pour Fujiyoshida, où nous avons déposé nos valises pour 2 nuits.

Lac Ashinoko
Fumerolles d'Owakudani
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Au réveil, le Mont Fuji nous accueille, vêtu de son beau manteau blanc. Un beau spectacle pour bien commencer la journée.

Le Mont Fuji est la plus haute montagne du Japon, elle culmine à 3776m. Il n'est possible de tenter son ascension que pendant 2 mois en été. Le Fujisan est vénéré par les japonais depuis le VIIe siècle. Pour les shintoïstes, il serait habité par des "kami", ces divinités qui veillent et gouvernent le monde visible et invisible.

Mont Fuji depuis Fujiyoshida

Nous prenons le train pour nous rendre à Shimoyoshida, à deux stations de train de Fujiyoshida, où se trouve la Chûreitô Pagoda.

Quelle surprise! Le train qui nous y amène nous apprend que le Mont Fuji est jumelé avec le Matterhorn!

La pagode est accessible à pieds depuis la gare, après une courte promenade au milieu d'un champ et quelques volées de marchés.

Depuis la pagode, nous avons une vue de carte postale: la pagode rouge, les cerisiers (qui n'ont pas encore fleuri ici) et au fond, le Mont Fuji. Somptueux. Sans nul doute la plus belle vue sur le Mont Fuji que nous ayons eue.

Chureito Pagoda

Ensuite, nous avons été faire un tour vers le lac de Kawaguchiko, un des cinq lacs dans la région du Mont Fuji. Probablement qu'une croisière sur le lac ou l'accès en remontée mécanique sur un sommet environnant nous aurait offert un nouveau point de vue sur la montagne sacrée japonaise. Mais nous avons eu notre dose de moyens de transports hier. On se contente de profiter du soleil en buvant un café sur un banc au bord du lac. Ici, impossible de trouver un café avec une terrasse, ça n'existe pas vu que manger dehors est impoli. Je me demande ce que pensent tous les japonais en visite dans nos pays! Nous devons leur sembler tellement grossier!

Lac de Kawaguchiko

Nous dédions notre après-midi à la découverte des joies du onsen. Notre hôtel nous a conseillé celui de Fujiyama. Un shuttle gratuit nous y conduit (il relie plusieurs points dans la région).

C'est notre premier onsen et nous sommes heureux de notre choix: il est magnifique, tout en bois.

Au Japon, on se baigne nu et les bains des hommes sont séparés de ceux des femmes. Il semblerait qu'autrefois les bains étaient mixtes, mais la pudibonderie américaine est intervenue pour mettre de l'ordre à la fin de la guerre.

À l'entrée, nous nous voyons remettre un petit linge (minuscule), un linge plus grand et un Yukata, sorte de pyjama (NB pour les français: un linge = une serviette de bain 😉). Et à présent, que l'aventure commence.

Nous saluons Genseric et Valentin et entrons dans la section réservée aux femmes. On nous a bien expliqué qu'il fallait bien se laver avant d'entrer dans les bains, qui ne sont là que pour se détendre. Il faut également bien faire attention à garder les cheveux et le petit linge hors de l'eau. Les japonaises posent cette dernière gracieusement sur leurs têtes pendant le bain.

Malgré ça, nous nous sentons un peu démunies. Quand faut-il utiliser le Yukata? Nous les enfilons pour aller dans l'espace bain, puis nous nous ravisons en voyant que nous sommes les seules. Retour au casier, nous optons donc pour la grande serviette. Erreur à nouveau, on nous fait signe qu'il ne faut prendre que la petite. Après 10 minutes d'aller-retour, nous entrons dans l'espace des bains.

Directement à l'entrée, se trouve une rangée de petits tabourets, chacun face à une zone d'eau et un miroir. Nous regardons autour de nous, c'est ici que se fait la toilette pré-trempage. L'établissement met à notre disposition savon pour le corps, shampoing, après-shampoing et savon pour le visage. Le rêve!

Une fois ripolinées, nous entrons dans le premier bain. Mon Dieu que c'est chaud! 42°, nous avons l'impression de cuire. Après avoir tenu 3 minutes, nous courons au bassin d'eau froide.

Le reste des bains se passe tranquillement. Nous nous détendons dans la chaleur des bains et au son de l'écoulement de l'eau, en regardant le reflet du soleil onduler sur les bassins. De temps à autres, nous faisons un tour par le bassin d'eau gelée que nous sommes les seules à apprécier.

C'était une très bonne expérience, nous sommes sorties détendues. Et quelle service, dans les vestiaire, après les bains, nous avons trouvé des soins pour le corps, pour le visage, brosses à cheveux stérilisées, etc.

Une fois propres et détendues, quelques co-baigneuses ont enfilé leur Yukata (c'est à ce moment là qu'il faut le mettre!) pour monter dans les étages. Nous n'avons malheureusement pas le temps d'en faire autant, nous avons un train à prendre. Mais nous montons jeter néanmoins un coup d'oeil. Il y a un restaurant et surtout, plusieurs salles de détente. Les gens dorment, recroquevillés sur les tatamis, lisent ou regardent la TV dans des salles plongées dans l'ombre. On sent qu'on peut passer ici la journée et se requinquer.

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Après près de 3h de train depuis Nagoya où nous avons fait une halte pour la nuit, nous arrivons à Takayama, charmante petite ville traditionnelle de montagne.

Nous nous promenons dans ses rues, où nous trouvons plein de magasins d'antiquaires et de petites échoppes d'artisans qui travaillent le bois, la céramique ou le papier. Les tasses, bols et théières sont belles, on voudrait toutes les acheter.

Takayama est connue pour son saké. On dit en effet que l'eau de la région avec laquelle le riz est brassé est une des plus pure du Japon. Les brasseries de la ville sont indiquées par des boules de cèdres accrochées à leurs devantures. Lorsque le saké est brassé, une boule de cèdre vert est pendue. On dit qu'on moment où la boule aura séché, le saké sera arrivé à maturation.

La ville abrite également un joli temple Shintô.

Chaque matin se tiennent deux marchés dans la ville. Nous y avons déambulé, nous arrêtant à des petits stands de nourriture: brochettes de viandes (yakitori), boules de pâte de riz, fourrées à la viande ou encore au poulpe. Vraiment délicieux 😊.

Le soir, nous avons passé un moment dans le onsen du Green Hotel Plaza où Valentin et Maman ont dormi. Etait-ce parce que nous avions déjà fait un onsen le jour précédent ou parce qu'il manquait un bain froid? Quoiqu'il en soit, nous avons moins bien supporté la chaleur que la veille.

Marine et moi avons dormi dans un autre hôtel, le Hodakaso Yamanoiori que l'on peut que recommander. C'est un hôtel traditionnel japonais, avec table et chaises basses et futons sur tatamis. Les toilettes se trouvaient à l'étage et pour ce qui est de la salle d'eau, il s'agissait du onsen de l'hotel. Logique, c'est là qu'on se lave traditionnellement. Super rapport qualité prix!


Rues de Takayama


Nous sommes allés visiter le village de Hida pas loin de Takayama qui regroupe des maisons traditionnelles au toit de chaume, datant du 19e siècle. Ce village est un musée au jour d'aujourd'hui, mais était habité à l'époque.

Nous avons pu voir comment les maisons étaient organisée. Au centre, le foyer diffusait de la fumée dans la maison, ce qui permettait de fumer les aliments, mais était également indispensable pour protéger les structures en bois des insectes et de l'humidité.

Ce village était connu pour sa maîtrise dans la confection de belles étoffes de soie et de kimonos sophistiqués et autres vêtements traditionnels.

Une des maison abrite une exposition sur la fabrication de la soie: le ver à soie est nourri jusqu'à ce qu'il fasse son cocon pour se transformer en papillon. Quand le cocon est bien garni, il est plongé dans une eau bouillante avec le ver dedans. On le fait ensuite sécher avant de retirer le ver du cocon. La soie est rassemblée en pelotes, qui peuvent être teintes. Puis commence la phase de tissage.

Dans le village, nous avons vu un petit hangar où on laissait fermenter les pousses de soja pour en faire du misô. Les japonais en utilisent beaucoup dans les plats, comme assaisonement, en soupes ou en sauce.

D'ailleurs, nous avons goûté à Takayama la spécialité du coin, le Hoba Misô. Sur une plaque, une feuille de magnolia est déposée, tartinée de Misô et recouverte enfin de pousses de soja et champignons. Certains ajoutent des morceaux de Tofu ou de fines tranches de boeuf (le boeuf Hida est la spécialité locale). La chaleur émanant de la plaque doit permettre à la feuille de magnolia de donner de la saveur au Misô en même temps que celui-ci caramélise avec les légumes et la viande. A déguster avec du riz. Un régal!

Depuis le début de notre voyage au Japon nous avons eu un temps fabuleux et il fait souvent plutôt chaud, aux alentours des 18-22 degrés. En montant en altitude, les températures se rafraîchissent légèrement mais restent très agréables! Quel chance 😊!



Village folklorique de Hida
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Nous sommes arrivés en début d'après-midi au village de Shirakawa-go, après 50 minutes de bus depuis Takayama.

Le village de Shirakawa-go est un charmant village de montagne aux maisons aux toits de chaume. Voici une vue en hauteur.

Village de Shirakawa-go

Sur la rue principale, plusieurs boutiques de souvenirs nous confirment que le tourisme est la principale source de revenus ici. Malgré le nombre d'autres touristes que nous croisons, le village ne perd pas de son charme.

Nous nous éloignons de la rue principale et nous promenons dans les petites rues périphériques. Au milieu de ces jolies maisons de bois, le temps semble s'être arrêté. Les champs sont encore partiellement recouverts de neige et les sommets des montagnes au loin sont blanc. Ici, l'hiver est rude et les portes et fenêtres coulissantes en papier de riz des habitations ne semblent pas garantir la meilleure isolation.

Le village est petit et nous en avons fait le tour en 3h.

Village de Shirakawa-go

Pour mieux nous imprégner des lieux et en profiter une fois le dernier cars de touriste parti, nous avons réservé une nuit en demi-pension dans le Minshuku Furusato. Un Minshuku est une chambre d'hôte. Nous avons donc dormi chez l'habitant.

Le couple qui nous a reçu chez eux était très gentil et très discret. Si discrets que nous n'avons malheureusement pas eu beaucoup d'occasion d'échanger avec eux. Il faut dire que la barrière de la langue n'aidait pas.


À notre arrivée dans la chambre, se trouvaient simplement une table basse avec des coussins au sol. Sur la table, de quoi nous préparer un bon thé vert et caler un petit creux. Avant le repas, nous passons au onsen du coin pour se détendre et se laver.

Notre chambre

Le repas était servi tôt, à 18h. Et pas une minute de plus. Notre hôte vient nous chercher dans nos chambres. Pire que la ponctualité suisse: la ponctualité japonaise (quoique cela ne semble pas concerner les bus). Pour se sentir un peu plus dans l'ambiance, nous enfilons les Yukata mis à disposition dans notre chambre (ce sont des peignoirs japonais).

Le repas est composé de plein de petits plats. Nous ne savons pas par quoi commencer. Le Hoba Miso, spécialité de la région, est en train de cuire lentement sur le feu avec le boeuf Hida. C'est un boeuf très persillé, très tendre. Le gras donne un goût de noisette, c'est très fin. Nous nous régalons et sortons repus de ce souper.

Repas traditionnel

Pendant le repas, nos hôtes ont été discrètement préparer nos chambres. Quand nous revenons, nos lit sont près. Les futons ne sont pas inconfortables, par contre le coussin rempli de graines reste un douloureux souvenir pour la nuque. Une fois que le soleil disparaît, il fait froid. Recroquevillés sous le poids des lourdes et chaudes couvertures qu'on nous a donné, nous passons une excellente nuit.

Nos lits sont prêts
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Nous avons passé deux journées fabuleuses dans les alpes japonaises. Nous aurions souhaité y rester plus longtemps encore, mais le temps nous manque et nous avons beaucoup de choses à voir encore au Japon!

L'étape suivante est Kanazawa que nous avons choisie pour ses jardins, qui compteraient parmi les plus beaux du Japon. Il s'agit d'un jardin typique de l'époque Edo.

Une fois de plus, nous remarquons des japonais qui pique-nique sous les cerisiers en fleurs.

Après plusieurs jours de beau temps, le ciel se fait menaçant. Nous pressons donc le pas pour voir au mieux les jardins avant que la pluie ne commence à tomber.

Nous tombons sur des mariés. Mariage pluvieux mariage...

Alors qu'il commence finalement à pleuvoir, nous voyons une maison de thé providentielle se dessiner au milieu des arbres. Nous courons vite sous les grosses gouttes de pluie qui s'abattent sur nous.

Nous nous réjouissons de cet arrêt forcé: nous avons trouvé là une maison de thé traditionnelle japonaise. Nous commandons un Matcha, cette poudre de thé qui mousse et devient onctueuse lorsqu'elle est bien préparée. La saveur est forte et franche. Elle n'est pas au goût de tous: Maman et Valentin lui prête un goût de gazon. Une petite pâtisserie traditionnelle à base de pâte de riz est servie avec.

Nous sommes assis en tailleur sur les tatamis, en rang, à côté d'autres promeneurs surpris par le mauvais temps. Le thé nous a été servi par une japonaise en kimono, qui s'est inclinée devant nous en nous le servant et en nous invitant à faire de même. Les portes coulissantes sont ouvertes sur le jardin. La fraîcheur de la pluie et le parfum des plantes envahit rapidement la pièce. Un moment de calme bienvenu.

La météo ne s'améliorera pas pour aujourd'hui, ça c'est sûr! Nous voulions aller voir un temple samouraï avec moultes corridors cachés et portes secrètes, mais nous n'avons pas le courage d'affronter la pluie. Nous optons donc pour le musée d'art contemporain de Kanazawa, dubitatifs. Pas très envie de voir une carafe en plastique rose coupée en morceau se transformer subitement en oeuvre d'art après les explications tordues de son auteur. Heureusement, mis à part un trou noir oval peint sur un mur et une collection de toile brune avec un cercle tracé chaque fois en fil jaune, les pièces exposées sont intéressantes. La plus connue des pièces exposées est la seule que l'on puisse par ailleurs photographier. Cette piscine dont nous avons accès et vue depuis le fond.

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Nous sommes arrivés à Himeji en fin de matinée et sommes partis rapidement visiter son château, qui est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Ce château, est surnomé " le château du héron blanc" en raison de sa couleur blanche éclatante. Il a été édifié dans les années 1600 et fut un exploit architectural pour l'époque. Alors que beaucoup des monuments historiques au Japon sont des répliques, le château de Himeji est d'origine.

Ce château semble sorti d'un dessin animé de Miyazaki et donne l'impression d'être accroché dans le ciel au coeur des nuages roses et blancs que forment les fleurs de cerisiers. Magnifique.


Le Château de Himeji sous tous ses angles

Dans l'après midi, nous avons visité le jardin japonais Koko En, qui date de 1992. Il est décrit comme étant le jardin des samouraïs, mais à part le nom et une maison que l'on ne peut pas visiter, ce jardin est surtout un joli jardin japonais.

En fin d'après-midi, nous sommes rentrés nous détendre dans les bains chauds de l'hôtel. Je pense que vous avez compris qu'on adorait ça. On va revenir tout frippés de ce voyage 😂

Jardins de Koko En
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Nous sommes partis le matin vers 8h pour Hiroshima. Ce jour là, le temps était vraiment très mauvais. En arrivant il faisait froid, il y avait du vent et il pleuvait. C'est comme si le ciel lui aussi s'était mis à pleurer pour donner une note encore plus triste à la découverte de ce lieu si tragiquement connu.

Nous avons pris un bus et sommes rapidement arrivés à l'épicentre, c'est-à-dire le lieu où la bombe atomique a explosé ce matin du 6 août 1945. Ce fût le point de départ de la visite. Nous sommes tombés par hasard sur une japonaise qui a offert de nous faire une visite guidée du parc gratuite du parc de la paix. Nous avons accepté avec plaisir! Elle-même n'était pas encore née ce jour funeste, mais elle a perdu sa tante dans l'explosion.

Le premier bâtiment que nous voyons est surnommé le dôme de la bombe A. Bien que partiellement détruit, il est l'un des seuls proche de l'épicentre à être resté debout. Après la seconde guerre mondiale, décision fut prise de le garder en l'état et d'en faire un mémorial.

Puis, notre guide nous a montré plusieurs autres statues et lieux commémorant ce triste jour. Un pour les victimes jamais identifiées ou réclamées, un pour les coréens qui vivaient à l'époque au Japon. Le mémorial de ces derniers est représenté par une tortue faisant face à l'ouest, c'est-à-dire vers la Corée du Sud, où elle ramène les âmes des victimes coréennes.

Elle nous montre également les vestiges d'un totem ayant appartenu à un temple shintô qui était bâti ici. Les pierres qui composaient ce totem, dispersées sur le sol, n'ont pas été touchées depuis le jour du drame.


Nous arrivons ensuite vers le monument des enfants pour la paix. Celui-ci a été construit à l'initiative d'une classe d'élèves qui avaient perdu une camarade. La jeune Sadako Sasaki est décédée en 1955 à l'âge de 11 ans, des suites d'une leucémie après avoir été irradiée par la bombe. Lorsqu'elle avait appris le diagnostic, elle entreprit de réaliser 1000 grues en origamj suite à une croyance populaire selon laquelle celui qui réalisera 1000 grues de papier verra son rêve être réalisé. Elle espérait pouvoir ainsi guérir. Elle mourru avant d'y parvenir. Sa classe confectionna la nombre restant de grue afin qu'elle puisse être enterrée avec. Chaque année, des classes d'enfants confectionnent des grues en papier qui sont conservées sur les lieux du mémorial.

Les lieux commémorant la bombe atomique dans ce parc sont plein symbole. Ici, sur cette plateforme qui se veut représenter deux mains, une flamme brûle et ne sera éteinte que le jour où l'arme nucléaire aura disparu du monde par l'action commune en ce sens de tous les pays.

La visite se termine ici, où a lieu chaque année une cérémonie à la mémoire du 6 août 1945. Dans cet axe, nous pouvons voir plusieurs des mémoriaux de cette visite. Au premier plan, se trouve l'arche sous laquelle sont répertoriés tous les noms des victimes connues de la bombe et dont le nombre continue à augmenter encore de nos jours. 200'000 personnes mortes à la fin de l'année 1945 et l'on recense de nos jours encore 5'000 décès par année liés à l'irradiation.

Au bout du parc, se trouve le musée de la paix qui retrace l'histoire de l'invention à l'utilisation de l'arme nucléaire ainsi que des témoignages.

Toute cette journée nous a mis de bien triste humeur. L'on saisit ici la capacité d'autodestruction des humains.

Le midi, pour nous réchauffer le corps et le coeur, nous avons mangé une spécialité locale: des Okonomiyaki; une galette d'oeuf et de choux, cuites sur une plaque brulante. Pas mal.

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Après notre visite de Hiroshima, nous nous rendons au large, vers des horizons plus enchanteur: l'île de Miyajima. Nous y accédons par ferry. A notre arrivée, des biches en liberté nous approche, en quête de nourriture. Comme nous n'avons rien à leur offrir, elles mangent le plan que Valentin avait à la main, indiquant les onsen du coin. Mince!

Ce soir là, nous avons réservé un ryokan, qui est un hôtel traditionnel japonais, en demi-pension. Le repas du soir était un véritable régal, un des meilleurs que nous ayons eu depuis notre arrivée. Une succession de petits plats avec du poisson frais. Nous avons adoré leurs moules panées.

Après le repas, un petite promenade digestive s'impose. Nous sommes aller voir le Torii, dont les pieds sont immergés à marée haute.

Le matin, nous retournons voir le Torii, avant de partir en randonnée dans les hauteurs de l'île.

Nous montons en téléphérique, puis à pieds jusqu'au sommet où nous avons une belle vue sur le golfe et les îles aux alentours. Au sommet, une belle pagode nous attend. Par contre, quel froid de canard! A notre plus grande surprise, il commence à neiger! On aura eu tous les temps ici!

Nous descendons à pied et visitons un autre temple sur le chemin, dont les allées sont bordées de statues, représentant des divinités hindoues, shintô, bouddhique et même certaines qui ressemblent à des personnages de fiction. On n'y comprend plus rien.

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Le Mont Koya est un haut lieu du bouddhisme au Japon. C'est en effet ici qu'a commencé l'histoire du bouddhisme au Japon vers 816. Kukai, issu d'une famille noble, a été envoyé en Chine en 804 par l'empereur Kammu, pour étudier le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme. A la mort de son maître bouddhique Hui-Ko, il revint au Japon et fonda, sur le Mont Koya, la secte Shingon. Selon ce courant, le croyant peut atteindre la révélation au cours de sa vie en adoptant "une bonne pensée et une bonne pratique" et non après celle-ci.

Nous sommes arrivés au Mont Koya un peu tard dans la journée et comme les temple ferment tôt (aux alentours de 17h), nous avons couru à l'un des temples majeurs du coin: l'ensemble de Danjô Garan. Une merveille.

Le pavillon d'or de l'ensemble (Kondo) a été construit en 819. Les autres temples aux alentours ont été construit dans les siècles qui suivirent. Toutefois, rien n'est d'origine. Des incendies ont détruit plusieurs fois les temples. Le Kondo a brûlé pas moins de 6 fois et a été reconstruit pour la dernière fois à l'identique en 1932.

Dans la structure rouge vermillon (Konpon Daito) nous avons pu voir de belles fresques peintes sur les piliers représentant les Bodishattvas. Pas possible toutefois de les prendre en photo.

En arrière plan, nous sommes surpris de voir un torii et des statues représentant des divinités shintô. Quel est le rapport entre le bouddhisme et la religion shintô? Durant la période Meiji, il était d'usage de construire des temples shintô au sein des temples bouddhistes afin que les dieux shintô protègent le bouddhisme. Les divinités shintô étaient considérées comme les premières manifestations du Bouddha et des Bodhisattvas au Japon. Une bonne manière d'expliquer qu'on ne s'est pas "trompé" de dieu...

Comme le temple s'apprêtait à fermer, nous avons pu profiter des lieux sans la foule.


Nous avons réservé une nuit en demi-pension au monastère Saimonin. Nous avons fait une entrée fracassante: Valentin a piétiné, sans le vouloir, le jardin zen (des gravillons bien peignés).

Le moine qui nous a reçu était très gentil et tout était bien rodé. Une aile entière du monastère était dédiée aux personnes de l'extérieure. D'ailleurs, nous n'étions pas les seuls, un car d'une vingtaine de japonais a fini de remplir les lieux. Le tourisme est une manne dans la région. Néanmoins, pas de chichi ici. Le repas est servi tôt pour tout le monde, après quoi nous regagnons notre chambre. Le monastère ferme ses portes à 21h et de toute façon il n'y a rien à faire ici à la nuit tombée. Le chauffage aussi est très rudimentaire et consiste en une machine qui brûle avec du gaz et souffle de l'air chaud. Vu l'odeur qui s'en échappait, nous avons compris qu'il fallait choisir entre mourir asphyxié ou de froid. Nous avons choisi le froid.

C'est le premier souvenir que nous garderons de ce bref temps au monastère. Un froid humide. Du repas que l'on a mangé (tout était gelé) à la nuit que nous avons passé. Nous avons beaucoup plaint les moines. Nous tenons peut-être là une réponse à la question de savoir pourquoi ces temples ont brûlés si souvent...

Le meilleur souvenir est probablement la prière du matin, à 6h30. Dans une ambiance tamisée et capitonnée, enveloppés du parfum des bougies et de l'encens, nous avons pu voir deux moines répéter ensemble des sutras (versets bouddhiques). Très apaisant. Et probablement la seule salle de ce monastère ou il faisait chaud. Le froid rend peut-être fervent? (Nous échaffaudons des hypothèses).

Bien entendu, il n'était pas possible de prendre de photos.


Le lendemain, après avoir décongelé, nous partons au cimetière Okunoin. Au sein d'une vaste forêt de pins et de cèdres, dont les cîmes montent haut vers le ciel, se succèdent près de 200'000 tombes recouvertes souvent d'un tapis de mousse vert tendre. Les tombes sont celles de samouraïs et de leur famille depuis le XIe -XIIe siècle. Au bout du cimetière, nous visitons le temple de Torodo, le temple des lanternes.

Nous avons été un peu choqué de voir, dans le cimetière, des tombes portant des inscriptions de sociétés. Ces pierres tombales ont été offertes par les compagnies au décès de leurs employés. Un super coup de pub, gravé dans le marbre. Plutôt de mauvais goût.

Nous terminons notre visite du Mont Koya par le temple de Kongobu-ji, entouré d'un jardin zen. Les panneaux à l'intérieur, qu'on ne pouvait pas immortaliser, représentaient la faune et la flore japonaise. Ils étaient très beaux.

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Nara était la capitale du Japon au VIIIe siècle, avant que celle-ci ne soit déplacée à Kyoto. À l'époque, les capitales étaient itinérantes. À la mort de l'empereur, la ville devenait "impure", il fallait donc en changer. En 710, l'impératrice Genmei décida de transférer la capitale dans ce lieu déjà plein de temples. Du coup, il y a énormément de choses à visiter et en un jour, nous n'avons pas assez de temps pour tout voir. Nous décidons de nous focaliser sur ceux qui se trouvent autour et dans le parc de Nara.

Nous nous promenons dans le parc avec les biches et les daims qui s'y baladent en liberté dans le parc. Ils sont considérés comme des divinités dans la religion shintô.

Les daims en liberté font la joie des touristes

Nous arrivons au temple Todai-ji qui est un des temples les plus imposants du Japon. Le grand pavillon Daibutsu-den a brûlé et a été reconstruit à plusieurs reprises. Le bâtiment actuel est plus petit que celui initialement construit. Et il est déjà gigantesque!

Nous passons une première porte gardée par deux statues de bois magnifiques et gigantesques représentant des samouraïs.

Ensuite nous visitons l'intérieur du temple où nous attend, assis, ce Buddha imposant. Une autre statue de bois, recouverte d'une cape rouge, se trouve à l'entrée. Malgré son air peu avenant, il semblerait qu'elle guérisse ceux qui la touche de leurs maux


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Après la visite nous déambulons dans le quartier traditionnel où il y a plein de petites maisons et échoppes. Nous tombons sur un restaurant où nous mangeons un très bon repas: une soupe misô comme d'habitude, avec un petit plat deviande et une petite assiette de légumes à côté. Il y a souvent un grande attention sur le détail au Japon. Les menus sont beaucoup plus petits en quantité. On valorise plus la qualité du produit. Il y a, la plupart du temps, du riz et/ou des pâtes.

On se ballade encore un peu on chine puis en route pour Kyoto.

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Bon, il nous semblait essentiel de faire un topic sur la nourriture au Japon (et Elsa nous a aussi dit qu'on mettait pas assez de photos de nourriture 😉).

Du coup, voilà de quoi éveiller vos papilles.

Nous avons souvent mangé des soupes aux nouilles ici avec, à choix des ramen (fines pâtes aux oeufs), des udon (grosses pâtes aux oeufs), des soba (pâtes au sarasin) ou plus rarement des nouilles de riz.

Les autres plats très répandus sont les dotonburi, un bol de riz avec, sur le dessus, soit du poulet panés, du porc pané et omelette, etc.

Il était possible de choisir le plat simple ou le "set" (comme un menu). Dans ces cas, les plats étaient toujours composés de plusieurs petits bols et assiettes. Toujours du riz et de la soupe miso, des pickles (légumes marinés au vinaigre), puis ça dépendait: des légumes, salades, tofu, viande, etc. Parfois des mauvaises surprises, souvent des bonnes.

Nous avons mangé une fois dans le train. Des plateaux repas (bento) étaient vendus à la gare. On avait l'impression d'avoir un petit festin à emporter.

Nous avons aussi goûté plusieurs douceurs locales. Il y en avait tellement de différentes qu'on ne pouvait pas tout goûter. Et au bout d'un moment on a compris. Elles ont pour ingrédient principal soit la pâte de riz, soit les haricots rouges ou les deux ou encore le thé vert. Nous avons adoré les glaces au thé vert. Ils y mettent des corn flakes, c'est simple et super bon!

Nous avons finalement mangé peu de sushis.

Au bout d'un moment, le riz nous a lassé. C'était bon, mais on avait souvent l'impression que ça nous ouvrait l'appétit. Il est vendu sous toutes ses formes: brochettes de pâtes de riz, biscuits au riz soufflé, boulettes de riz, etc.

Devant les restaurants, les plats qui sont servis sont souvent représentés par des maquettes en plastique si bien faites qu'on les mangerait!

Au Japon, impossible de mourir de faim ou de soif. Il y a des magasins de proximité à chaque coin de rue (Seven Eleven, Family Mart ou Lawson) qui vendent beaucoup de plats déjà préparés. On a eu l'impression que les japonais cuisinaient peu, peut-être n'ont-ils pas le temps?

De manière générale, la nourriture est suremballée, on jette beaucoup de plastique, on nous donne des sacs plastiques pour tout. Nous avons acheté un paquet de chewing gums et avons vu que chacun d'eux était emballé individuellement dans la boîte!

Partout dans les villes, se trouvent des distributeurs automatiques de boissons. La pointe de génie réside dans le fait que certaines bouteilles sont tenues au chaud. On met 130 yen, et hop! un thé chaud, ou un café ou encore des jus bizarre réchauffés. C"est super!

On a beaucoup ri ici en voyant le nom de pâtisseries ou restaurants. On aurait dû les prendre aux photos des le débuts. Les japonais adorent utiliser le français pour leurs commerces. Ça doit faire chic. Mais ils ne vérifient pas trop, du coup ça donne des noms assez drôle ou carrément sans sens.

Nous sommes donc tombé sur une très jolie boulangerie appelée de manière très classe "Melon de Melon". On a essayé de leur dire qu'ils ne vendaient pas de melon, en vain. Ou un restaurant de viande "Steak Ciel Bleu" (??). On est tombé sur une pâtisserie appelée "Frais Frais Bon, de Gaspar Zinzin" ou une autre "Famille de Chie".

Bref, c'était à chaque fois très drôle.

Nous avons lu dans le Routard qu'il existait un restaurant qui s'appelait "la Touffe" et un autre "Culotte", malheureusement, on les a pas vu...

Les étals de fruits devant lesquels ont est passé nous ont mis l'eau à la bouche, mais les prix nous ont vite arrêté! Des fraises pour 10 CHF, des melons à 30 CHF, un pomme pour 12 CHF! Par la suite, nous en avons vu des moins cher, mais ça restait un budget de manger des fruits ici!

De manière générale, on a très bien mangé ici, pour pas trop cher, entre 900 et 1600 yen. Et surtout, nous n'avons pas eu à craindre pour la propreté, qui était impeccable. C'était très agréable.

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Nous avons commencé notre journée en beauté: nous avons assisté à un spectacle des Miyako Odori qui se joue à l'arrivée du printemps. Il s'agit d'une pièce retraçant les saisons et jouées par des Maiko (apprenties Geisha) et des Geisha. Il n'était pas possible de prendre des photos, pour éviter de gêner les artistes.

Dans un balcon à notre droite, des femmes d'âge mûr jouaient du shamisen (sorte de guitare à trois cordes) et à notre gauche, des Maiko jouaient flûte et percussions en chantant. Pour être tout à fait franc, le tout n'était pas très mélodieux, mais accompagnait très bien le merveilleux spectacle qui se déroulait sur la scène. Très esthétique et aérien. Les Maiko et les Geisha ne marchaient pas mais semblaient glisser sur le sol tant leur pas était souple sous leurs longs kimonos. Chacun de leurs gestes et de leurs expressions faciales étaient précis. Elles étaient très joliment vêtues et coiffées. Pour chaque saison, les couleurs des décors et des costumes étaient vives. Nous avons passé un très bon moment. Un voyage au coeur du voyage.

Nous avions un audioguide qui nous distillait des informations et nous avons notamment appris qu'on distinguait les apprenties des Geishas notamment aux clochettes dans leurs cheveux et aux manches plus longues de leurs kimonos.

Spectacle de Miyako Odori

Dans l'après-midi, nous avons été à Arashiyama, à l'ouest de Kyoto, pour visiter sa fameuse forêt de bambou. C'était beau, mais le spectacle aurait été probablement plus majestueux si nous avions été moins de touristes et s'il n'avait pas commencé à pleuvoir. Nous y sommes arrivés un peu tard et n'avons pas pu visiter le temple bouddhiste du coin, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Pas trop de regrets, nous frisons l'indigestion.

Après la forêt de bambou, nous avons repéré le onsen du coin. Il était super!

Sur le chemin de retour, la nuit était déjà tombée. Nous sommes tombés par hasard sur une autre forêt, des tubes illuminés contenant chacun les motifs classiques des kimonos. Déserté cette fois-ci.

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À 10h ce matin, nous avons suivi une visite guidée au Palais impérial de la ville. La visite était gratuite et était la seule manière de visiter le Palais. Malheureusement, nous avons surtout retenu que l'attitude de la guide nous agaçait profondément et que ce Palais était le moins joli site que nous ayons vu jusqu'à présent. Devant chaque bâtiment, on nous a expliqué qu'il y avait de très belles estampes, mais que nous ne pouvions pas les voir... Il y a tellement d'autres choses à voir à Kyoto, le palais n'est pas une priorité.

Palais impérial

Nous nous sommes ensuite baladé dans le quartier de Gion, le vieux Kyoto, où l'on retrouve encore de vieilles maisons. Dans le coin de Shimbashi, nous voyons plein de belles boutiques d'antiquaires. Les objets sont magnifiques, mais les prix complètement prohibitifs. Une assiette 5000 CHF. On s'en échappe en prenant garde de ne rien casser avec nos sacs.

Nous prenons ensuite la rue de Sannenzaka, bien plus bondées. Les maisons sont belles et la rue, envahie par des boutiques souvenirs. Beaucoup de filles sont habillées en kimonos. Durant notre voyage, nous avons vu beaucoup de jeunes japonaises visiter en kimono les sites cuturels plus que pour se balader dans la rue, parfois accompagnées de leurs copains un peu ronchon, habillés eux, en Yukata (ce grand peignoir). Mais ici, beaucoup sont des touristes: on peu louer un kimono à l'heure ou à la journée. Non, on ne s'est pas déguisé. En plus, ça n'a pas du tout l'air commode pour marcher. Ils ont tous des tongs aux pieds et pour ne pas avoir froid aux pieds, ils portent des chaussettes où l'orteil est isolé (à la façon des gants) et glissent en marchant. Pas top.

Nous visitons le temple de Chion-In et juste avant qu'il ne ferme, au moment où le soleil se couche, nous parvenons à rejoindre le temple de Kiyomizu-dera qui domine la ville de Kyoto.

Temple de Kiyomizu-dera

Nous sommes très contents de notre hôtel à Kyoto: Kamo River Guesthouse. Notre chambre a un petit balcon et une petite kitchenette avec frigo et même une machine à laver le linge! Les toilettes sont comme toutes les toilettes ici: à boutons. On en a pas parlé jusque là, mais il fallait le mentionner à un certain stade. Depuis le début de notre voyage, nous avons expérimenté les toilettes gadget. Des boutons pour régler la chaleur du siège, le jet et sa puissance, parfois même de la musique pour couvrir les bruits gênants. Plein de boutons, mais celui qu'on a souvent de la peine à trouver...c'est celui de la chasse d'eau!

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Nous avons pris le train ce matin pour aller voir le temple de Fushimi-Inari, dédié à la déesse Inari, protectrice des céréales et du riz. Il est surtout connu pour son sentier de près de 5 km de Torii (ces portes rouges). Au début du chemin, nous avons bien cru que nous allions faire demi-tour: tellement de monde!! Mais au fur et à mesure que nous avancions, nous avons laisser la foule derrière et avons pu profiter réellement de la beauté et spiritualité des lieux.

Temple de Fushimi-Inari

Nous avons ensuite pris le train jusqu'à Kurama pour faire un Rotemburo, un bain extérieur. On ne pouvait pas quitter le Japon sans avoir essayé. Malheureusement, le seul dans la région se trouvait à 40 minutes en train au nord de la ville et nous nous sommes retrouvés dans un lieu éloigné de tout, où l'on en voit visiblement les touristes. Alors que normalement nous ne voyions que des japonaises dans les bains avec nous, là la Russie, les USA et quelques pays d'Europe étaient représentés, mais de japonais. Et les bains eux-mêmes ne valaient pas le détour, d'autant plus qu'ils coûtaient deux fois plus cher que les autres bains que nous avions fait. On a quand même apprécié s'y rechauffer, la température a baissé ces derniers jours.

On nous a dit qu'il y avait une belle promenade à faire dans le coin, mais nous n'avons pas eu le temps.

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Aujourd'hui, nous avions prévu de visiter les temples de Ryoan-ji et de Kinkaku-ji et ensuite d'aller au château de Nijo-jo avant de prendre notre train pour Osaka. Ça, c'était avant d'arriver au temple de Kinkaku-ji, connu pour son pavillon d'or par beaucoup trop de personnes. Nous sommes arrivés dans un bain de foule terrible. Ça bousculait, ça criait, ça piétinait et ça enlevait tout son charme aux lieux pourtant enchanteurs. Nous avons essayé de gommer cette cohue et retrouver l'essence du temple et de son joli jardin. Trop dur. Nous avons abandonné les visites suivantes.

Pavillon d'or du temple Kinkaku-ji

A la place, nous sommes retournés dans le vieux quartier de Gion. Nous n'avions pas pu tout visiter l'autre jour. Nous nous sommes promenés cette fois autour du Gion Corner, qui est une école d'art.

Puis nous avons suivi l'agréable chemin pédestre qui longe la rivière Kamo, loin de l'agitation.

Gion Corner et Kamo River
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Au Japon, nous avons fait l'expérience de quelques différences culturelles qui nous ont marquées.

La première a été le fait qu'il était malpoli de manger ou de boire dans la rue. De même qu'on était regardé de travers à chaque fois que l'on se mouchait (par contre renifler fort n'est pas un problème...).

Les tatouages sont également très mal perçus. Normalement, les personnes tatouées au Japon font partie de la mafia. Les bains interdisent par ailleurs l'accès aux personnes tatouées.

Les gens regardent à la dérobée mais ne se dévisage jamais ostensiblement pour des raisons de politesse.

C'est aussi mal vu de trinquer avec du saké chaud, mais avec le saké froid ça va. D'ailleurs, ne pas dire "chin-chin" (qui veut dire "zizi"), mais "kampaï".

Les objets, argent, etc. se tendent et se reçoivent avec les deux mains en signe de politesse.

Prendre le train était aussi tout une expérience: le contrôleur de train s'incline bas devant les passagers à chaque fois qu'il rentre dans un wagon et le quitte, sous l'indifférence totale des voyageurs.

Enfin, comme dans beaucoup de pays, nous devions retirer nos chaussures avant de rentrer dans les habitations et dans certains restaurants (et dans les cabines d'essayage aussi). Mais enlever ses chaussures ne suffit pas. Il faut ensuite chausser des chaussons, avec lesquels on peut marcher à l'intérieur dans les parties communes d'une habitation, mais qu'il faut à nouveau penser à retirer lorsque l'on rentre dans une pièce avec tatami au sol (souvent les chambres ou salle de repas). Si l'on veut aller aux toilettes, on pensera à chausser les sandales d'intérieure, qu'il faudra laisser au seuil de la salle d'eau pour enfiler d'autres souliers encore. Au final, on se retrouve avec les sandales des toilettes aux pieds, dans la chambre à coucher. Et là, c'est le drame!

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Dernier jour au Japon, nous sommes à Osaka. L'avion de Maman et Valentin est le soir, tandis que le nôtre est le lendemain.

Ce dernier jour est un jour de fête, Maman fête son anniversaire. Pour l'occasion, nous allons bruncher au restaurant du Swisshotel, d'où nous avons une vue époustouflante sur la ville tentaculaire d'Osaka. Seules les montagnes au fond nous rappellent l'existence de la nature, loin de cette jungle de béton.

Le brunch est délicieux et festif. Nous sommes heureux de manger autre chose que du riz.

La veille, nous avions fait nos derniers bains. Non pas un onsen, mais des bains publics qui seraient les plus grands du monde. Un étage réservé aux femmes, un autre aux hommes, chacun sur des thématiques différentes (Rome et Grèce antique, Égypte ancienne, Bali, bains turcs, etc.). C'est assez bien réussi et pas trop cher (1200 yens). Les autres étages font un peu usine, il y a une piscine mixte avec toboggan (pour lesquels il faut payer en plus), restaurant, salle de relaxation, etc. Ce spa est ouvert 24h/24 et il nous semble que certaines personnes y passent même la nuit moyen un supplément. Une dernière toilette complète avant de quitter ce magnifique pays dont nous garderons de beaux souvenirs.

Départ pour la Corée du Sud où nous retrouvons les parents de Genseric. Pensez à vous abonner à notre prochain carnet! Bisous à tous!