Nous avons décidé de passer 2 jours à Winnipeg. Nous avons trouvé un joli Airbnb, qui porte bien son nom: "The Castle". Un vrai château avec ses 3 étages et ses nombreuses pièces. Et nous y avons été reçus comme des rois par Dave et Barbara, un charmant couple de retraités, qui adorent voyager et ont décidé de restaurer cette belle demeure pour y accueillir des voyageurs de tout horizon.
Bien installés dans notre chambre, nous avons passé la première journée à ne rien faire du tout. C'était très chouette! Ça peut paraître gonflé, mais voyager c'est aussi fatigant! Bien sûr, rien à voir avec la fatigue accumulée de plusieurs semaines de travail. Mais tout de même, changer tous les jours d'endroits, visiter, faire des randonnées, conduire; en un mot: "découvrir" chaque jour, c'est fatigant. Alors nous étions super contents de ne rien faire le premier jour.
Bon, le soir nous sommes quand même sortis écouter un groupe de musique dans un pub en ville. Nos hôtes nous ont expliqué que Winnipeg était une ville très bon marché en comparaison des autres grandes villes canadiennes et qu'elle était très bien située dans le pays, parce qu'au milieu. Beaucoup de musiciens y ont donc élu domicile, de manière à pouvoir voyager facilement pour les concerts et vivre une vie agréable avec peu de moyens. Les habitants de Winnipeg ont donc la chance de pouvoir écouter, tous les soirs, un concert différent dans un bar ou une salle de spectacle de la ville, pour pas cher. Bon, nous on a fait chou blanc, on est tombé sur un pianiste d'ambiance dans le joli lounge où nous avons soupé 😜
Le lendemain, nous nous sommes (tout de même!) résolus à sortir de notre chambre et à nous promener dans la ville. Dave et Barbara ont été très prolifiques en conseils et nous avons du faire un choix.
Nous avons commencé notre journée par un bon café au Clementine Café puis nous nous sommes balladés dans la ville.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers The Fork. Il s'agit d'un lieu, situé à la jonction des rivières Assiniboine River et Red River, réputé pour le commerce et les échanges par le passé. Aujourd'hui, s'y dressent plusieurs musées ainsi qu'une halle regroupant plusieurs enseignes de restauration. Nous avons beaucoup aimé l'ambiance décontractée des lieux et avons mangé sur place, en résistant tant bien que mal à tout goûter!
Nous avions ensuite le choix entre les nombreux musées disséminés dans la ville. Vaut-il mieux aller voir la collection d'art inuit au Manitoba Museum ou alors visiter Fort Gibraltar, reconstitution d'un fort de commerce des fourrures? Ou encore aller se promener dans le quartier de Saint Boniface, une des plus vieille communauté francophone en dehors du Québec?
Finalement, nous optons pour le Musée des droits humains, où nous perdons la notion du temps.
Le musée définit ce qu'on entend par droits humains, expliquent comment ceux-ci ont été lentement intégrés à la constitution au Canada, rappelle combien ces deoits sont fragiles et menacés chaque jour et comment ceux-ci ont été bafoués par le passé et de nos jours encore.
Nous avons été particulièrement marqués par le placement quasi systématique des enfants métis et issus des premiers peuples dans des internats religieux (Residential Schools) de 1880 à 1990! Le but était d'évangéliser, éduquer et assimiler les jeunes autochtones. Ces enfants ont été arrachés de force à leur famille et ont souvent été l'objet de violences psychiques, physiques voire d'agression sexuelles par les religieux. Bref, un pan bien triste de l'histoire canadienne et qui rappelle beaucoup ce que les australiens ont fait avec les aborigènes.
Notre hôte nous a expliqué que cette politique d'assimilation forcée à encore des répercussions à ce jour et qu'elle serait la cause des nombreux problèmes sociaux au sein des communautés des Premiers Peuples, qui ont perdu leur identité et cherche difficilement de renouer avec leurs origines.
Aujourd'hui, les Premiers Peuples, les métis et les inuits ne constituent plus que 5% de la population canadienne. L'accès à l'éducation et aux soins est difficile, leur espérance de vie est d'une dizaine d'année moins longue que les autres canadiens, la plupart des enfants sont dans des famille d'accueil et ils constituent une bonne partie de la population carcérale. Le taux de suicide chez les jeunes est 5 à 7 fois plus élevés que chez les "non-aborigènes". Bref, beaucoup d'inégalités et de progrès à faire par le gouvernement canadien à ce jour!
Winnipeg est considérée comme la ville la moins sûre du Canada, et ça se ressent! Beaucoup de personnes avec des problèmes sociaux, qui traînent dans les rues, qui interpellent les passants. Nous sommes contents de nous y être arrêtés et d'avoir découvert le "Downtown", mais soulagés aussi d'être répartis sans problèmes. On ne s'y sent pas très en sécurité.