Je pense avoir passé suffisamment de temps dans le pays pour être en mesure de disserter un peu sur la société japonaise. Pour résumer : une société de contradictions, inutilement compliquée (osé!).
On remarque tout d'abord un contraste considérable entre le Japon urbain et celui rural. À Tokyo, il y a des konbini partout, des enseignes ouvertes jusqu'à tard (à Shibuya du moins), des transports en communs très réguliers, de nombreuses salles d'arcades, etc. Mais dès que l'on s'éloigne de la capitale, les transports se font plus rares, tout ferme tôt, on trouve surtout des temples vides et des maisons qui semblent toutes inhabitées. Je trouve que malgré le fait que ce soit une grande ville, Kyôto représente bien cet ancien Japon rural. On est débarrassé du bruit incessant et des lumières aveuglantes de Shinjuku, la culture kawai ne s'est pas encore imprégné partout et le cœur de l'activité reste la culture traditionnelle. En revanche on se rend compte que c'est moins pratique et surtout bien moins dynamique, je pense que le covid a mis un coup à tous ces lieux qui dépendaient du tourisme. Pour l'anecdote, même le vocabulaire est différent entre l'ancienne capitale et Tôkyô (au passage, kyô veut dire capitale). Apparemment, c'est encore pire dans le sud, à Okiniwa : certains tokyoïtes ne les comprennent même pas. J'ai entendu dire que le Japon était aussi le pays avec la plus variété d'accents, mais je ne sais pas si c'est vrai.
Je vous avais dit au début que je trouvais le pays moins bruyant que la France. Il se trouve cependant que je me suis trompé. Il est vrai que les petites ruelles où il n'y a personne sont très calmes, et on n'entend jamais klaxonner. C'est aussi globalement malpoli d'être soi-même bruyant, typiquement dans le métro où il n'est pas bien vu de parler fort ou au téléphone. On s'est fait rappeler à l'ordre par un passant un vendredi soir alors qu'on rigolait dans la rue : "urusai!" (je n'imagine même pas leurs réactions face aux touristes Américains). Mais on est aussi constamment entourés de petits bruits très vite insupportables : les feux aux passages piétons qui font piou piou (comme dans Star Wars), les voix dans le métro ou dans la rue qui nous rappellent je ne sais quelle information redondante, les petits jingles dans les konbini, les incessantes phrases de politesse à peine on bouge un doigt dans un magasin, les groupes de lycéennes qui s'esclaffent avec leurs voix suraiguës ou les garçons qui hurlent dès qu'ils ont bu trois verres. Quand il s'agit de bruits plus utiles, comme des ambulances ou bien des speech de politiciens, ils n'hésitent pas à mettre le volume au maaaximum. Passer trop de temps dans un quartier animé peut donc vite donner mal à la tête. Fort heureusement, ces quartiers s'éteignent tôt dans la journée. Pour les lieux touristiques, tout ferme à 17h, et pour les bars, avant minuit, car les Japonais tiennent si mal l'alcool qu'ils sont bourrés de 21h à 23h puis dodo. Il ne reste alors que les konbinis et ramens. Pour l'anecdote, on ne sort pas en ville le samedi soir, c'est plutôt le moment de dormir. En revanche, ils se lèvent tôt pour aller se balader le dimanche.
Aussi, le pays est très propre, c'est indéniable. Mais je ne comprends absolument pas comment. Il n'y a pas une seule poubelle dehors. Le seul endroit où l'on peut jeter ses déchets est chez soi, ou bien dans les konbini, auquel cas il faut consommer ses snacks sur place. C'est vraiment insupportable quand on n'y est pas habitué. Ce n'est par exemple tout bonnement pas possible de sortir en été sans sac, de se prendre un petit goûter frais et de le manger tranquillement en marchant, car on se retrouve avec des déchets plastiques dont on ne sait quoi faire. Car aussi, tout est emballé en plastique. La planète, ici on s'en fout (être végétarien est d'ailleurs quasi impossible, en témoigne Nathan). Il paraît que l'absence de poubelles est dû à des attaques au gaz sarin par une secte il y a quelques années. Il a fallu trouver une solution à l'époque, et depuis rien n'a changé. En fait, ça n'a peu de chance de changer, car les Japonais ne sont pas du tout du genre à rouspéter (ils n'ont globalement pas d'opinion politique, en tout cas chez tous les universitaires que nous avons interrogés), et respectent très bien les règles. Cela me fait aussi penser au tri des déchets : on doit séparer les bouteilles PET, les canettes, puis les combustibles et les non-combustibles. Si l'on ne respecte pas ces règles, on peut se faire bien réprimander - indirectement bien sûr. Je crois qu'ils s'attendent tellement à ce que les Japonais les respectent, qu'ils n'ont rien de prévu en car d'erreur de tri. Le problème est que les consignes ne font pas toujours sens. Il y a a parfois une option pour le plastique (cela ne signifie pas qu'il est recyclé), mais il n'y a la plupart du temps que les bouteilles et combustibles. Je n'ai pas bien compris s'ils considéraient le plastique comme combustible ou bien si on est réellement censé se les coltiner jusqu'à la fin de ses jours... Cela me fait aussi penser aux mesures covid, qui sont respectées à la lettre mais qui n'ont pas plus de sens. Je pense notamment aux barrières plastiques entre les places au restaurant, qui laissent passer l'air en dessous, au dessus, sur les côtés🤦.
L'organisation est aussi un facteur clé dans la vie des Japonais. Tout a un protocole, tout a été pensé. Mais rien ne va vite. Dans le prochain blog, je parlerai par exemple de ma sortie à Fuji-Q, un parc d'attraction dans lequel on attendait quasiment deux heures par attraction, à cause de leur système de queue incohérent (croyez moi, même à Disneyland ça irait plus vite). Par ailleurs, il faut toujours une quantité absurde de travailleurs pour chaque tâche. Pour installer une climatisation par exemple, il faut poser trois rendez-vous : un ouvrier va vérifier qu'il y a la place, un autre va faire le trou, et un dernier va l'installer. Pour la simple installation d'un plot sur la route, ils peuvent être 5 : deux pour le poser et trois pour te faire comprendre qu'il ne faut pas circuler. Ce sont littéralement des panneaux de circulation humains. Ce genre de job "robot" est assez répandu. On croise souvent des gardes devants les parkings, qui ne servent qu'à te dire : "oui entrez" en indiquant la direction de l'entrée. On les voit au loin, rester debout au soleil toute la journée et bouger le bras une fois toutes les deux heures pour faire sortir une voiture.
On a en fait parfois l'impression que les Japonais sont des Sims. Je n'ai par exemple jamais eu autant de problèmes à croiser une personne dans la rue qu'ici. Si l'on se décale à droite et que eux aussi, c'est le bug total. On est toujours obligé de prendre la main pour résoudre ce genre de situation. Quand ils essayent de parler anglais, ils réfléchissent dix ans pour sortir la phrase exacte. Ils font cela en regardant vers le haut ou bien en bougeant de gauche à droite des mains, et on ne peut plus les interrompre. Ça nous fait penser à des processeurs d'ordinateurs qui surchauffent. Et le pire c'est qu'il ne finissent que par sortir "rice... free", alors que je comprendrais très bien en japonais, s'ils ne parlaient pas à dix-mille à l'heure et ne tournaient pas autour du pot avec leurs milliards de formules de politesses. Si vous avez vu le film Lost in Translation, c'est comme dans la scène de publicité pour le whisky. Ils parlent et ils parlent mais le contenu se résume souvent à trois mots.
En tout cas, pour revenir à cette métaphore des Sims, cette impression découle aussi du nombre incalculable de règles qu'il faut respecter, et qu'ils respectent absolument sans exception. Par exemple, traverser quand le feu piéton n'est pas vert, on ne fait pas ça. (Même s'il n'y a pas eu de voitures depuis 5 minutes!). S'assoir momentanément sur un rebord ou une chaise qui n'est pas prévue à cet effet, on ne fait pas ça (même s'il fait 40 degrés et qu'on a marché toute la journée). Manger ou se moucher en public, on ne fait pas ça. Tu mets ton masque même s'il n'y a personne, tu t'excuses même si c'est l'autre qui gène, bref tu ne te fais pas remarquer et tu ne crées pas de conflits.
Cette tendance à respecter toutes les règles permet en revanche un tas de choses inimaginables en France : il n'y a jamais d'antivols dans les magasins, un grand nombre d'objets sont disposés en dehors sous la surveillance d'absolument personne, on peut aller jouer aux fléchettes en se servant dans les pots prévus à cet effet : il n'y a jamais de vols !
Pour être honnête, il y a bien un - et un seul - endroit où j'ai vu les Japonais réellement se lâcher et transgresser les règles : sur la route. Je suis en effet parti en road-trip d'une semaine avec une voiture de location, et j'ai pu constater par moi même l'ampleur du phénomène. Les véhicules qui roulent en moyenne à 30km/h au dessus de la limite, les camions qui te doublent dans la file la plus rapide ou bien qui ralentissent mais ne reviennent pas sur la plus lente, la rangée de camions qui t'empêche alors de passer à l'entrée d'un tunnel, ceux qui doublent quand tu t'apprêtais à le faire, ... 😤.
Enfin, il y a la fameuse politesse. J'ai déjà bien parlé de ce sujet, mais je tenais à rappeler l'absurdité de ce système. On évite de te dire de te décaler quand tu gènes, mais alors la personne reste coincée derrière toi ou bien elle te pousse comme si de rien n'était. On évite de dire aux clients de sortir quand ça va fermer, alors on lance une musique caractéristique qui signifie globalement : "c'est l'heure de dégager". On a mis du temps à s'en rendre compte, mais c'est effectivement toujours la même mélodie qui est jouée à l'heure des fermetures (on a cru reconnaître "ce n'est pas un au revoir"), et cela rend le jingle tout de suite plus agressif. Ce passif-agressif est quelque chose que l'on ressent beaucoup en tant qu'étranger. Typiquement, quand les Japonais veulent te dire que tu n'as pas le droit de faire quelque chose, la réponse typique est un petit "dame" avec les bras disposés en croix. "Puis-je passer ici?" -> "INTERDIT 🙅". Croyez-moi, on est assez surpris quand on reçoit ce genre de réponse. Bref, je trouve donc la "politesse" un peu hypocrite par moment, et surtout inutilement compliquée. J'ai par ailleurs écrit un petit rapport en anglais sur l'amitié au Japon, et en quoi c'est très difficile de se faire des amis justement à cause de ces conventions de politesse. Vous pouvez le retrouver ici : making friends in Japan. Pour résumer rapidement, les Japonais sont très timides, sortent peu de leur zone de confort social, et la communication est basée sur des conventions qui rendent le processus très long et d'une grande complexité. Aussi, le fait qu'une grande partie de la communication soit basée sur ces conventions font qu'il n'y a parfois aucun réel échange en soi, et cela pourrait expliquer en partie la grande solitude (statistiquement démontrée) du pays.
Une petite dernière contradiction que je tenais à ajouter car m'énerve un peu : l'hypocrisie des Japonais envers la nature. Ils se considèrent très respectueux de celle-ci, et c'est vrai quand il s'agit de préserver la flore : les paysages sont très verts, il y a des fleurs partout et bien plus d'insectes qu'en France. Mais pour ce qui est des animaux... J'étais déjà choqué du peu de places qu'ils avaient dans les zoo, mais c'est encore pire dans les animaleries. On en trouve un peu partout et on peut y voir des oiseaux en cage, des poissons en surnombre, des chiens en vitrine... Ça ferait scandale en France. Ils n'ont en fait très peu d'empathie pour les animaux domestiques qu'ils traitent plus ou moins comme des machines, à la Descartes.
Bref laissez moi vous raconter une succession d'événements cocasses qui illustrent bien tous les propos précédents. C'était quand on était en weekend à Hakone tous les quatre. Le soir où nous nous baignons dans le lac, à 2 heures de matin, on faisait un peu les fous. Sortir aussi tard, faire du bruit avec de la musique ou en criant dans ce petit village abandonné, se jeter à l'eau, pisser dehors, c'était trop pour le Japon. Ugo-Paul et moi nous sommes pris deux parpaings de suite dans les pieds en sortant. On s'est dit que le karma nous frappait pour notre égarement. À peine plus tôt, nous étions dans la ville de Gôra, réputée ultra touristique, et tout était fermé. Aucun onsens d'ouverts, pas un chat dans les rues. Nous avions pris un free-pass pour avoir les transports en commun illimités, mais la moitié des lignes de bus ne l'acceptaient pas. Bref, le dernier soir, nous étions allé à un onsen tout au fond de Hakone. Vers 19h30, il fallait vite partir pour ne pas louper le dernier bus (oui c'est tôt), mais le téléphone de Nathan n'avait plus de batterie en arrivant à la gare de Odawara. Le problème était que chacun avait son ticket sur son smartphone ; c'était un lien avec un QR code et une horloge qui s'écoulait en temps réel. Fort heureusement, Nathan nous avait envoyé un screenshot de son ticket avant que celui-ci ne s'éteigne. Nous sommes arrivés devant le contrôleur du guichet et lui avons expliqué la situation. Notre train (le dernier possible) partait dans quelques minutes. Je lui ai montré mon ticket, puis celui de Nathan. "Dame🙅". Nous lui montrons qu'il n'a plus de batterie, que nous avons fait un screenshot juste avant. "Dame🙅". En effet le temps ne s'écoulait pas sur l'image, évidemment, donc aucun moyen de vérifier qu'il s'agissait d'un vrai ticket. C'était la première fois que nous utilisions un système aussi con. Quoi qu'il en soit, aucun moyen de faire accepter au contrôleur qu'il fallait bien qu'on rentre. Nous nous sommes alors dépêchés pour trouver une prise dans la gare, afin de rallumer le téléphone de Nathan. "Vous ne pouvez pas faire ça non plus" a-t-il alors ajouté, puis nous a indiqué un konbini au loin où il y avait un ATM. Il voulait donc que nous sortions du cash pour acheter un nouveau ticket (car on ne peut pas charger sa carte par CB évidemment). Mais il était de tout manière hors de question de racheter un ticket alors que nous en avions déjà un pré-payé. Nous somme alors allés un peu plus loin pour charger discrètement puis sommes revenus avec 3% de batterie, et le ticket de Nathan qui fonctionnait. Le contrôleur nous laissa passer comme si de rien n'était, tout était en règle. À quelques secondes prêt nous loupions le train.
Nous voulions ensuite manger à Noborito, avant de prendre notre second train jusqu'à Tokyo. Il devait être 20h et Google Maps indiquait que les restaurants étaient ouverts. Nous sommes arrivés dans une ruelle un peu étrange, avec des hommes tatoués et habillés en costumes noirs. Le ramen où nous voulions aller était fermé. Heureusement un Burger King se trouvait un peu plus loin ; les portes étaient ouvertes. On rentra à l'intérieur, il n'y avait personne, on appela la femme de ménage, qui vint seulement après 3 appels, pour nous dire que c'était fermé. Il était clairement écrit 21h sur la porte, m'enfin... On s'est alors résolu à acheter des snacks au konbini du coin puis sommes allés attendre notre train. Heureusement, il y avait quelques bancs à cet endroit-là, ce qui est très rare au Japon. On a mangé sur place comme de bons étrangers, ce qui est bien évidemment mal vu. Pas de poubelle en vue bien sûr, donc on a gardé nos déchets sur nous tout le trajet. On s'est posé dans un coin du train, mais des places se sont libérées à l'autre bout ; on s'y est installé. J'ai alors vu du coin de l'œil un papi qui sortait en courant du train pour aller voir un contrôleur, puis qui est revenu. Je me suis demandé s'il ne nous avait pas rapporté pour avoir mangé dans la gare. Quelques instants plus tard, le train démarre et Ugo-Paul se rend compte qu'il n'a plus son portefeuille. J'ai alors le déclic. Je vais voir le papi pour lui demander s'il n'a pas vu un portefeuille sur la banquette. Celui-ci l'a donné au contrôleur... Nous sortons donc à la prochaine station pour faire demi-tour. Arrivé de nouveau à Noborito, le contrôleur ne l'a plus, il faut se rendre aux objets trouvés. On sent que ça va devenir casse-cou*****. En effet, en arrivant au guichet, ce n'est pas une mais trois personnes qui s'occupent de nous, on doit décrire l'objet, remplir des papiers, pour enfin récupérer ce foutu portefeuille. On reprend le train. Une femme alcoolisée se met à vomir à côté de la porte. Elle garde son masque sur elle et personne ne vient l'aider. J'hésite à lui proposer de l'eau mais elle sort à l'arrêt d'après, toujours en gardant son masque. Au Japon, il vaut mieux sauver les apparences que son confort. On arrive à Hiyoshi vers 23h, en n'ayant mangé que quelques gâteaux. Des Japonais bourrés sont au sol, classique à cette heure-là. Nous voulons nous rendre au McDonald ouvert 24h/24, mais celui-ci est fermé, comme par hasard. On observe un message étrange placardé sur la porte "fermé car les quartiers sont devenus dangereux, faites attention." Nous regardons autour de nous, tout est relativement calme. On repense alors aux vieux qui s'écartent de nous dans le métro, aux gars bourrés qui nous disent de ne pas rendre le Japon "unsafe". On se dit que ce pays a un petit problème. On est alors obligé de manger au dernier resto d'ouvert du coin, le Yoshinoya. Le serveur est franchement peu aimable, et le plat que je commande est abominable. Des légumes verts gluants, une pate blanche que je pensais être des œufs mais qui s'avère être une sorte de purée de radis sans sel, de la peau de poulet cuite à l'huile, et du riz. Ce soir-là on s'est tous dit qu'on aimerait quand même bien rentrer. Les différences culturelles, ça a du bon un certain temps, mais parfois on a juste envie de souffler un bon coup chez soi. En sortant, un étudiant de Keio me reconnaît, il vient de finir son part-time job, à minuit. Il me dit qu'il faudrait qu'on se refasse un resto un jour, puis je n'ai plus jamais eu de nouvelles de lui.
J'aimerais conclure sur des notes plus positives, car mes propos précédents étaient consciemment quelque peu caricatural (même si c'est réellement ce que j'ai vécu). Tout ce que j'ai dit n'enlève en rien à la beauté du pays - comme vous le verrez encore dans les deux prochaines blogs sur mes roadtrips - et ce n'est pas comme si je ne supportais complètement plus les Japonais. Ils sont effectivement nés dans une société que je caractériserais d'inutilement compliquée, mais beaucoup considèrent que cela fait son charme, en tout cas pour ma part je trouve que c'est un aspect qui les rends attachants. Ils n'ont pas été habitués à remettre en question tout ce qui les entoure et ça a parfois du bon de s'en fier aux traditions, c'est même rassurant par moments. On les sent unis, dans le sens qu'il y a comme un accord tacite à respecter, qui les lie tous entre eux. Et c'est toujours amusant de les voir paniquer quand ils ont affaire à des étrangers qui ne respectent pas toutes ces conventions. On sent qu'ils essayent par moments de s'ouvrir, même si il faut l'avouer, ils ne le font pas très bien.