Carnet de voyage

A life in New Zealand

35 étapes
13 commentaires
Sac sur le dos, passeport et visa en main; une année de découverte de soi, des autres, et d'une toute petite partie du monde...
Du 22 janvier 2018 au 24 avril 2019
457 jours
Partager ce carnet de voyage
1

À 10 jours du départ, je commence tout juste à réaliser que c'est bientôt l'heure pour moi de faire mes bagages. Je réalise tout cela lorsque mes amis me disent "bon... je ne sais pas si on va se revoir avant que tu partes, alors si c'est pas le cas, bon voyage!".

À chaque fois, ça me met une claque.


Je crois que j'ai eu le droit à toutes les réactions possibles lorsque j'annonçais mon départ pour un an: Pourquoi tu pars? Tu vas faire quoi là-bas? Tu as de la chance, je t'envie! Mais tu y arriveras jamais ! Tu es sûre que tu veux y aller? Pars pas, au pire. J'aimerais bien venir avec toi! C'est pour glander que tu y vas? Non mais tu vas jamais partir de toute façon! Non mais tu vas jamais revenir de toute façon.

Dans tous les cas, je vous souhaite à tous de vivre une telle expérience. Ne vous cherchez pas de raisons pour partir, suivez simplement votre coeur. Quand on me demande, "et en fait, pourquoi la Nouvelle-Zélande?", la seule chose que je peux répondre c'est "je ne sais pas l'expliquer, ça vient du coeur". Comme le sentiment que ma place est là-bas.

Aujourd'hui, j'ai du mal à me rendre compte que dans à peine deux semaines, je serai à l'autre bout du monde. Après des mois de questionnements, de recherches et de procédures, le départ me semble toujours aussi loin! De manière assez contradictoire, je ne ressens ni peur, ni excitation... Et pourtant, ce voyage est un saut dans l'inconnu le plus total! Premier "vrai" voyage à l'étranger, premier voyage solo...

Je n'ai aujourd'hui qu'une hâte: voir ce que cette année me réserve et pouvoir la partager avec vous, malgré la distance!

2

Les aux revoirs sont un peu compliqués en quittant l'aéroport de Lyon. Même si j'ai dit mille fois à mes parents de ne pas pleurer, j'ai versé ma larme en les quittant pour la dernière fois. Le sourire compatissant et les quelques mots d'encouragement de l'agent qui s'occupe d'accueillir les voyageurs me redonne un peu le sourire.



Dans l'avion jusqu'à Dubaï, je rencontre un australien qui rentre chez lui. L'avantage, c'est que ça me met déjà un peu dans le bain ! Je passe presque tout le voyage collée au hublot, à m'émerveiller devant les paysages de nuit. L'arrivée à Dubaï est un peu catastrophique, je suis un peu perdue dans l'aéroport, et j'ai du mal à trouver ma correspondance et comprendre ce qu'attendent parfois les agents. L'escale de 4h passe finalement très vite, mais le voyage est encore long... l'avion d'Emirates qui nous emmène jusqu'à Auckland est gigantesque et grand confort ! J'avoue, j'ai beaucoup trop mangé. À 2h de l'arrivée à Auckland, je commence à stresser un peu: le passage des douanes m'inquiète un peu, et surtout, le grand saut dans l'inconnu. Mais finalement, tout se passe très vite, et je me retrouve rapidement dans le hall de l'aéroport. En attendant le Skybus ($18 pour 30 minutes de bus), je rencontre deux belges très sympa, et on échange rapidement quelques coordonnées.

Finalement, l'arrivée à l'auberge se fait sans encombre, et je rencontre sur le chemin Valentin, un français, qui se rend également au Bamber House. On est super bien accueillis par les voyageurs qui sont déjà présents (en réalité, il y a 80% de français, alors je suis pas trop dépaysée!). Anthony, qui s'occupe de l'accueil, est également français. Il m'explique rapidement les démarches pour ouvrir un compte et faire la demande d'IRD (les taxes sont prélevées à la source en Nouvelle-Zélande, et ce numéro évite surtout de se faire taxer à 45%!). L'après-midi, je me rend avec Valentin à la Westpac. Super accueillants, ils nous donnent rdv pour le lendemain matin.



Le soir même, on se retrouve entre français autour de quelques bières, posés dans l'herbe devant l'auberge. Le chill total, et bordel, c'est plutôt cool ! 25°, grand soleil, une bière et des potes rencontrés le jour-même: à ce moment-là, la France ne me manque pas du tout ! En discutant, je me rend compte qu'on est un peu tous là pour les mêmes raisons: fins d'études, pas envie de travailler tout de suite, et surtout, l'occasion donnée d'un départ à l'autre bout du monde. Pour certains, c'est également leur premier voyage à l'étranger solo.

Finalement, je ne ressens même pas les effets du décalage horaire. Et en réalité, je ne me rends toujours pas compte que je suis maintenant à l'autre bout du monde! Je m'habitue toujours pas à la conduite à gauche, à regarder du bon côté de la route, et surtout, à traverser n'importe où - et en courant (il n'y a aucun passage piéton), ni au grand soleil et aux 27° 😉. À 23h, je tombe littéralement de fatigue...


La première nuit se passe bien, même en dortoir de 8 ! Surtout après deux très courtes nuits... À 9h, on se rend à la banque avec Valentin. Le banquier nous accueille avec un grand sourire et un "Hi, What's up?" qui déstabilise totalement de notre manière bien française et bien cadrée de dire bonjour ! Tout se fait très rapidement et le banquier est assez patient pour bien nous expliquer les démarches. En fin de matinée, on se rend au Mount Eden, juste au dessus de l'auberge de jeunesse. Vingt minutes de marche qui nous offre une magnifique vue sur tout Auckland !





L'après midi, on se retrouve en (petit) groupe de 15-20 personnes en direction du centre ville. On visite le jardin d'hiver et le war memorial proche de l'auberge avant de rejoindre notre maison! On finit la journée devant un très beau de soleil au Mount Eden avec une petite bière ... en réalité, ils sont tous plus ou moins fêlés, et incroyablement attachants!


... Les premières 24h offrent de belles promesses...


3

Le jeudi soir, on se motive (presque) tous pour partir le lendemain à l'île de Rangitoto, à 30min de ferry d'Auckland.

Le départ est prévu à 6h30 de l'auberge pour être au ferry à 7h30. En arrivant au ferry, le monsieur qui s'occupe de l'accueil nous dit que le premier ferry est à 9h15 ! En réalité le ferry de 7h30 ne part que le weekend ... On rigole en insultant gentiment David, notre "guide" du jour, qui nous avait proposé cette randonnée. Au moins, ça a le don de faire rire le mec de l'accueil! On prend quand même les places ($33/personne A/R), et le mec est super sympa, nous expliquant patiemment les choses à voir et à faire. On attend jusqu'à 9h dans le centre d'Auckland, un café to-go à la main, sur une petite place, regardant les gens passer.


On part d'Auckland sous la pluie (mais avec le sourire!) mais l'arrivée sur l'île se fait davantage sous les nuages. On patiente une heure au départ de la randonnée pour attendre un compagnon de voyage qui prenait le prochain ferry, ce qui nous donne l'occasion de faire une petite marche de 10mn dans une forêt aux airs de jungle!



Rangitoto est une ancienne île volcanique, est c'est assez impressionnant de voir comment elle est aujourd'hui et les traces qui restent de son ancienne activité!


La randonnée jusqu'au somment prend quelques heures, on s'arrête ici et là pour prendre quelques photos, s'extasier un peu et passer également par les caves !


L'arrivée au somment se fait non sans douleur mais la vue en vaut vraiment la peine ... une vue totalement dégagée sur toute la baie d'Auckland! Les photos rendent mal mais en vrai c'était cool...


On redescend ensuite pour une bonne heure de marche jusqu'à la tant voulue plage de sable noire de la Mckenzie bay! La plage de galets noir et sable noir est superbe et on n'hésite pas une seconde avant d'aller se baigner. Un père de famille sur son bateau nous prévient de faire attention, et on ne comprends pas vraiment pourquoi jusqu'à ce qu'on voit plusieurs raies (énormes!) d'une cinquantaine de centimètre d'envergure!



On reste environ 1h à la plage, le dernier ferry étant à 16h30. Après une bonne heure et demie de marche sous un soleil de plomb sur la Summit Road, on arrive enfin au point de départ de la randonnée où le ferry nous récupère. Avec 45min d'avance, on n'hésite pas à plonger dans l'eau et dans la piscine naturelle d'eau de mer. Un moment bien kiffant après une rando de plusieurs heures !


Après cette journée complètement folle (avec des gens complètement fous!), riche en émotions et après en avoir pris plein la vue, le retour sur Auckland se fait dans une ambiance de colo et le sourire aux lèvres!

On partage cette dernière soirée autour de quelques bières, beaucoup s'en allant le lendemain (dont moi!). J'avoue avoir un petit pincement au coeur: difficile de ne pas s'attacher, et j'ai comme l'impression de quitter un bout de ma famille !


4

Le dernier réveil à l'auberge se fait non sans difficultés. Franchement, j'ai pas du tout envie de partir. Je fais mon sac et descend rendre les clefs à Amanda, qui s'occupe aujourd'hui de l'accueil. On profite d'un moment avec Coralie pour s'organiser pour la suite du voyage, et de savoir que je vais bientôt la revoir me fait un bien fou ! Je profite du dernier repas partagé avec mes coloc' et leur fait un dernier câlin avant qu'ils ne partent pour la plage. De toute façon, keep in touch, on promet de se revoir et de se retrouver sur la route !

Quant à moi, je pars vers 16h prendre un bus pour le centre d'Auckland et rejoindre l'Intercity (bus national qui dessert toute la Nouvelle-Zélande) qui me déposera à Thames. Le chauffeur est Suisse, il en profite pour me donner quelques tips. On parle ensuite avec une femme qui semble dire au revoir à son amie. Les gens sont tellement ouverts d'esprit, et les discussions se font si facilement ici !


Après 2h de bus, je me retrouve dans la petite ville de Thames. Je rejoins Max, rencontré à l'auberge, pour quelques jours dans un HelpX à 4km du centre de Thames. Entre mes 2 sacs et le soleil de plomb, j'en profite pour faire un peu de stop. Un jeune homme me prend et me dépose juste à l'intersection de la petite rue qui me mènera vers mon premier HelpX! Le kilomètre restant à parcourir me donne l'occasion de profiter un peu de la vie et surtout de la fraîcheur qu'offrent les arbres...

Max m'accueille en attendant que Trish et Jonnie reviennent de sortie. Leur accueil est toutefois beaucoup plus chaleureux (joking 😁) et Jonnie m'apprend le salut maori.

La première soirée à leurs côtés est simplement exceptionnelle et la soirée passe très vite. Entre la prière maori de Jonnie, les rires et les blagues sur les français et la nourriture que Trish nous a préparée (elle est une excellente cuisinière!), la soirée est mémorable (Max s'accorde avec moi là dessus !).


Le lendemain matin, on entreprend chacun de notre côté quelques travaux pour aider Trish et Jonnie. Pour ma part, j'ai ramassé le crottin de cheval dans leur pré pour qu'ils puissent en faire du compost (je pense que l'image en fera rire certains!). L'après midi s'annonçant très chaude, on se rend à la rivière près de la maison et profiter de ce moment off.


Le lendemain matin, je fais un peu de ménage pour Trish puis lui donne un coup de main dans le jardin: ramasser les fruits sur les arbres avec une perche (beaucoup plus compliqué qu'il n'y parfait!), ramasser et couper le bois... elle me fait part de son envie de construire un abris où elle pourrait pratiquer son métier (elle est masseuse).

Ils habitent dans un petit éco-système et sont en quasi auto-suffisance. Ils sont très apaisant et me permet aussi de me rappeler que les bonheurs de la vie sont faits de petites choses ... comme apprendre à scier du bois ! (Make it gently).


L'après midi, on part avec Max en rando/bivouac dans le Coromandel. Trish a la gentillesse extrêmement de nous accompagner jusqu'au départ de la rando, nous évitant ainsi plusieurs kilomètres de marche en plein cagnard. Nous la remercions chaleureusement et nous voilà en partance pour Pinnacles via le Webb Creek. La rando est un peu ardue mais exceptionnelle... il n'y a pas de mots pour décrire ces paysages et la nature luxuriante qui s'étend à perte de vue. La flore néo-zélandaise est très différente de celle que nous connaissons et je m'extasie d'un rien durant tout le trajet.

Lorsqu'on arrive au Dancing Camp en fin de journée et après 3h de marche, nous nous retrouvons face à un petit carré de camping en plein milieu de ce qui ressemble à une jungle ! On monte la tente avant de repartir plus haut pour prendre notre repas, devant une vue dégagée.


Nous repartons tôt le lendemain matin pour espérer voir le levé de soleil au sommet de Pinnacles (qui se situe encore à 50mn de route). Le brouillard nous empêche de voir à plus de 3m, et malgré 2h d'attentes et de faux espoirs, on repart en direction du camp. On sait que ce ne sera pas notre dernière déconvenue en Nouvelle-Zélande !

On redescend ensuite en direction d'Hydro Camp puis continuons la descente via le Billygoat, qui nous offre une magnifique expérience de jungle tropicale 😂.

Apres 3h de marche, on rejoint la route (très peu fréquentée) en esperant pouvoir trouver une voiture qui nous prendrait en stop. Après 3km de marche en plein soleil, une voiture du DOC (Department of Consevration) s'arrête et un néo-zélandais à l'accent incompréhensible s'arrête. Il nous propose de nous descendre vers Thames. Avec un soulagement non dissimulé, nous montons dans le pick-up. Après 20mn de voiture, il nous dépose à l'intersection de la ville, il nous reste ensuite un peu moins de 4km à pied à parcourir. C'est épuisés mais ravis que nous rentrons enfin à la maison, une douche bien méritée comme récompense!





Entre temps, j'ai Coralie au téléphone, rencontrée à l'auberge à Auckland (et avec qui nous avons un ami en commun! Love, Stef !). Elle m'annonce qu'Aurelien et elle vont venir nous rejoindre jeudi sur Thames, pour qu'on puisse prendre la route du Corommandel tous ensemble... Je suis tellement excitée!


La matinée du mercredi passe très vite, je finis de couper et scier du bois et on répare avec Max la porte du van. L'après midi, nous nous rendons au centre de Thames pour acheter du beurre (mon dieu, ce qu'il est cher !). Je crois qu'on passe bien 30mn devant le rayon, à essayer de trouver du beurre en tablette non salé... finalement, on se rabat sur la margarine! Ce soir, on va faire un crumble aux pêches pour remercier Trish et Jonnie de leur gentillesse et leur hospitalité.

On profite de ce moment off dans le parc, très calme pour des vacances scolaires, autour d'une petite bière et d'un peu de chocolat Tim Tam (un vrai poison, mais qu'est ce que c'est bon!). Dans l'après-midi, je reçois un message d'Ivan, qui finit le lendemain son Woofing. Il hésite à nous rejoindre pour aller à Hobbitown... mais je n'ai pas besoin de beaucoup d'arguments pour le convaincre de venir avec nous sur la route !


Je me sens tellement heureuse et épanouie à ce moment là, j'ai du mal à exprimer cette joie si simple ! Je souris comme une débile à l'idée de revoir nos Bamber's mate !

Nous faisons un petit tour en centre ville avec Max (et, oh mon dieu ! UN PASSAGE PIÉTON!!!) et nous arrêtons un moment pour écouter un groupe de musique qui fait tupiquement texan ! On les applaudit et les remercie, avant de rentrer en vélo jusqu'à la maison. Sur la route, on croise des locaux, et leur façon de dire bonjour est si sincère qu'elle nous fait déborder d'une joie sans nom ! Il suffit d'un "hi!" et d'un sourire sincère, tellement différent de ce qu'on connaît en France ...


On passe notre dernière soirée chez Trish et Jonnie avec deux jeunes allemandes, jouant du Ukulélé et profitant d'un dernier bon repas... Je me couche impatiente d'être au lendemain...

5

Jour 1. Tout le monde arrive à me supporter.

Jour 3. Ils ont essayé de me perdre en forêt.

Jour 5. Ils ont profité de la nuit pour se casser en douce.



Ivan est venu nous chercher à Thames au HelpX vers 13h. Le temps de finir de manger, de packer nos sacs et de dire au revoir à Jonnie et Trish (sans oublier de les remercier infiniment), nous partons dans son van de compétition direction le centre ville. Sous une pluie diluvienne (vous inquiétez pas, j'avais ma cape de combat !) on essaye de se trouver un café où se poser en attendant nos comparses. Mais comme tous les cafés ferment à 15h, c'est compliqué.

On finit par trouver un café/hotel/restaurant aux airs texan très sympa ! Vers 17h, on retrouve nos copains devant le Pack'n'Save (supermarché law cost) et les retrouvailles sont pleines d'émotions ! Ça me fait un bien fou de les revoir et de savoir que je vais faire un bout de chemin avec eux me remplit d'une joie simple !

Après quelques courses (super intéressant, je sais), on part pour Tapu, notre premier arrêt du Coromandel, à 20km. Voir la réaction de Valentin, Coralie et Aurélien, qui quittent tout juste Auckland, face à l'abondance de la nature me fait beaucoup rire ! On s'arrête à un petit camping très cosy, en plein cœur de la végétation, et pour $10/personne, on peut poser nos 2 vans et nos 2 tentes, profiter d'une douche chaude et d'un abris pour notre repas du soir ! Bref, le luxe. On profite de nos retrouvailles autour de quelques bières, d'un repas préparé avec amour (normal c'est Coralie et moi qui avons cuisiné!) et de quelques blagues très pourries ! On se couche trop heureux de cette nouvelle aventure qui commence !


Le lendemain matin, malgré le réveil matinal, on ne part pas du camping avant 11h. Direction Coromandel Town, le dernier stop avant le nord du Coromandel, ses villes quasi inhabitées et les routes de gravillons. La route est juste magnifique et on s'arrête plusieurs fois pour profiter de la vue et prendre des photos. On n'a pas de mots pour décrire un tel paysage...


On arrive en ville à midi passé, on passe par l'I-site (office de tourisme), faisons un peu de courses pour midi, un petit tour de balançoire (oui on est des enfants), et nous voilà repartis sur la route !

Après quelques hésitations, on s'arrête à Waitete Bay. Malgré le vent fort, l'endroit est parfait pour manger et se baigner (sauf pour les assiettes en plastique qui s'envolent!). On retrouve très vite notre âme d'enfants, courrant jusqu'à l'océan, plongeant dedans de toute notre âme et jouant dans les vagues en riant à s'en couper le souffle.




On reprend ensuite la route pour Colville! Le paysage côtier est magnifique et la très petite ville, dernière étape goudronnée avant le Far North Coromandel, ne manque pas de charme! On s'arrête au petit camping, à $10/personne, et le gazon à l'anglaise qu'il nous offre est un beau terrain de jeu! Les quelques courses à $50 font très très mal (le général store est le seul magasin du coin) mais il faut faire le plein avant la route!


Aventure à suivre ... 😉

6

Après une nuit à s'être extasiés devant une lune gigantesque, un ciel étoilé et des étoiles filantes (《c'est quand même beau les étoiles, hein!》), on reprend la route direction me Far North ! Un dernier stop à Colville City pour reprendre de l'essence avant de foncer (à 20km/h) direction Port Jackson, à la pointe du Coromandel. La route gravillonnée n'est pas très confortable mais offre de magnifiques paysages ! On arrive en début d'après-midi et on décide finalement de s'arrêter au camping proposé par le Doc (Department of Conservation) à $13, pour au moins avoir le luxe de se réveiller face à la mer...

Dans l'après-midi, bien que le temps fusse pluvieux, on s'hasarde dans une petite randonnée de 2h. Après avoir pris le mauvais chemin (qui s'avérera finalement être le bon, seulement la fin du walk), on rebrousse chemin pour regagner la plage puis les hauteurs du Coromandel, et découvrir face à nous de superbes paysages aux airs de campagnes écossaises!

On partage ensemble un repas bien équilibré (haha) et plein d'amour! C'est aussi l'occasion de se fixer pour notre prochaine destination ! On s'est rendus compte que la voie était sans issue pour les voiture et que notre seule possibilité était de rebrousser chemin. La nuit tombe finalement vite, et la pluie ne s'arrête pas. Le soir, on partage autour d'une table nos meilleurs souvenirs de vacances (en sachant très bien que celles ci seront très vite en numéro 1 !), nos pires galères, quelques anecdotes qui nous rapprochent et nous font bien rire. C'est dingue de se dire qu'on ne se connaît que depuis deux semaines...


Après une nuit très agitée (beaucoup de pluie), on se réveille avec un magnifique soleil sur la plage. On mange les restes de nourriture et surtout, on profite un peu de la très belle plage.

On reprend la route en début d'après midi direction Coromandel Town (charmante petite bourgade). Après quelques courses, et sous une pluie diluvienne (je me répète mais il pleut beaucoup en ce moment) on décide de s'abriter dans un petit café. On commande quelques cafés, et en voyant les pizzas aux tables voisines, la bouffe bien grasse nous manque fortement. À $10, on va pas se priver. Et c'est à ce moment, alors que l'eau envahie le café, que tout espoir semblait vain, arriva Agathe, notre nouvelle mousse ! Sous une pluie toujours diluvienne (une vache qui pisse comme dirait Max), nous sommes repartis en direction de notre prochain lieu d'hébergement, à Rings Beach, près de Matarangi.

On est assez surpris de découvrir un petit camping très rustique mais plein de charme ! Mine de rien, c'est le camping le mieux équipe qu'on ait trouvé, malgré la douche quasi dehors, les toilettes sèches, la cuisine couverte et chauffée par un feu de bois. C'est cosy, et surtout, on a l'impression d'être loin de tout !

Le soir même, on est rejoint par Élise, Camille, Alice et Ban (leur super-van!). Pour fêter ça, on a profité de (quelques) bouteilles de bières. En bref, on a bien bu. De fait, on se retrouve sans trop se souvenir comment à se diriger vers la plage en pleine nuit (en se faisant engueuler par les voisins) pour notre premier bain de minuit !

Le lendemain, on est de nouveau surpris par le temps néo-zélandais: temps hivernal/automnal le matin et un grand soleil d'été l'après midi. La plupart partent en rando l'après-midi, Coralie et moi préférons un jour off sur la plage quasi déserte (ma première journée plage !!), à seulement 5min à pied du camping.

Le soir, on se retrouve tous pour fêter l'anniversaire d'Agathe (21 ans chouchou!): l'opération Alpha consistait avant tout à réunir les ingrédients en faisant quête dans tout le camping... C'est aussi l'occasion pour nous de se maquiller pour la première fois du voyage! En réalité, on se sentait presque "trop" maquillées, et même si ça nous a fait plaisir, on s'est rendues compte qu'on se préférait au naturel 😁

On se couche sous un beau ciel étoilé. Demain, direction Hahei !

Hahei, c'est surtout Hahei Beach et la très touristique Cathedral Cove. On arrive en ville vers les 12h, et c'est aussi l'occasion pour nous de prendre notre premier Fish&Chips en Nouvelle-Zélande! Très gras, très salé, mais après 5 jours de riz et de pâtes, ça se mange tout seul !


On part donc pour 1h30 de randonnée vallonnée, direction Cathedral Cove. On se retrouve pour la première fois du road trip très entourés de touristes (le 6 février est un jour férié et il fait très beau, ceci explique peut-être cela), et ça nous fait très bizarre... On croise des centaines de gens sur la route, et on n'est plus vraiment habitués ! Sur la route, on s'arrête à Gemstone Bay, une petite crique quasi vide, qui offre une eau claire et une belle baignade avec les raies !



On arrive finalement à Cathedral Cove en fin d'après-midi. Je crois qu'on est tous unanimes pour dire qu'on a préféré notre petite plage de Gemstone Bay ! Très touristique, la plage et la Cathedral sont bondées, la queue de gens attendant pour le taxi-boat enlève un peu le charme de l'endroit. Il ne manquerait plus qu'un marchand criant "chouchou, beignets!". On ne s'attarde pas trop, juste le temps de profiter un peu de la beauté de l'endroit, puis nous reprenons le chemin inverse.

On prend le temps de s'arrêter à Hahei Beach, quasi déserte en cette fin de journée, pour profiter d'un dernier rayon de soleil.

On reprend la route direction Tairua. Rien à y voir, rien à y faire (seulement quelques courses), mais c'est le camping le plus cheap qu'on ait trouvé dans ce côté très touristique du Coromandel. À $13 la nuit, on se paye aussi le luxe d'une douche chaude à $2 et d'une lessive à $2. Les petits bonheurs de la vie, c'est aussi avoir du linge qui sent bon !!!


Le lendemain, le départ devant se faire avant 10am, on part (pas) très rapidement direction Hot Water Beach. On prend un petit déjeuner là-bas et passons une bonne partie de l'après-midi à la plage. Le temps très venteux et quelque peu nuageux ne donne qu'aux plus courageux l'occasion de se baigner ! Perso, vu la hauteur des vagues, la plage m'allait très bien...

La plage est surtout connue pour les trous qu'il faut creuser pour obtenir de l'eau chaude. Les garçons s'y mettent, et après 1h ou 2 à creuser un trou de 2m de profondeur, on nous dit que le puits ne marche qu'en marée basse, et nous étions marée haute... au moins, ça nous aura bien faire rire !



Nous prenons ensuite la route vers notre prochain lieu d'habitation, le Wentworth Camping. Après une première nuit très alcoolisée pour fêter l'anniversaire d'Alice, on décide de rester une nuit supplémentaire pour nous remettre de nos émotions. L'après-midi nous sortons tous pour une randonnée/randonnée-rivière/course-à-pied/escalade vers les Waterfall.


Demain, on quitte le Coromandel pour partir en direction du South, direction Tauranga ! On quitte la région sous la pluie mais heureux de ces moments forts partagés ensemble ❤

7

Tauranga est l'occasion pour nous de faire une petite pause dans notre périple. Nous nous posons 3 nuits dans un petit camping en périphérie de Tauranga centre et à 100m de la plage.

La première soirée, on se chauffe pour découvrir un bar, à 20min à pied du camping. Après un petit stop au Dominos (la pizza à $5 se refuse pas!), on se retrouve au Flying Mullet pour une soirée endiablée (et bien alcoolisée!). La moyenne d'âge tourne plutôt autour des 40/50 ans, mais l'ambiance est très rock ! On met l'ambiance sur la musique live de deux néo-zélandais. Dans la soirée, on apprend un peu à jouer au billard avec Coralie, on se fait payer des bières par une néo-zélandaise, et surtout on rencontre un français qui nous invite chez lui, à 15mn à pied. À la fermeture du bar, à 1h du matin, on se rend chez ce charmant jeune homme et sa gigantesque colloc (le mot est faible, la taille de la douche faisant la taille du van d'Ivan). On est super bien accueillis par ses amis et la soirée nous donne aussi l'occasion de pratiquer un peu notre anglais !


Le lendemain matin, on se chauffe avec Cam, Max et Coco pour aller se baigner, malgré le temps mitigé. On s'est amourraché avec les embruns, on a dansé dans les rouleaux, on s'est fait emportés par le courant. Bref, c'était fun.

L'après-midi se passe tranquillement, on chill gentiment. Le soir, on se retrouve pour une folle soirée DJ techno au Papamoa Beach Tavern (en vrai on l'a vendue comme ça mais c'était juste une meuf qui passait de la musique quelconque). On rentre finalement tôt au camping. Le lendemain après-midi, et malgré la pluie diluvienne, on se motive à gravir le Mount Maunganui.


La randonnée dure 2h, elle est vraiment cool et doit l'être encore plus par temps dégagé! Nous, on s'offre surtout une arrivée au sommet sous la pluie et le brouillard, mais c'est très cool aussi ! On redescend tous par petit groupe, de telle sorte qu'on se perd un peu de vue... Après un petit arrêt à la plage, je retrouve Alice. On part toutes les deux à la recherche du groupe, totalement trempées, mais pas démoralisées! On les retrouve dans un petit café. Spontanément, on se met tous à chanter sur une musique qui passe, ce qui fait beaucoup rire les quelques personnes présentes dans le café (fucking French people...).

On repart en direction du camping où on s'offre le luxe d'un dryer à $3 pour sécher nos vêtements... le soir, on se retrouve à 10 dans le van d'Alice, Cam et Elise, parlant philosophie et way of life.


Le lendemain, on se réveille ENFIN sous le soleil. Beaucoup de pluie ces derniers jours, et même si on le prend avec le sourire la plus part du temps, c'est parfois un peu déprimant, surtout les moments de galère au moment du coucher... (du style, j'ai réussi à avoir les cheveux et habits secs, et en revenant de la salle de bain, grosse trombe d'eau et on finit de nouveau trempé ..). Ça fait quand même de beaux souvenirs ! 😊

Me réveillant tôt, je profite d'une heure de tranquillité pour une petite balade sur la plage!


Nous repartons en fin de matinée, profitant des premiers rayons de soleil pour finir de faire sécher nos affaires. On reprend la route avec un dernier stop-café. Aujourd'hui, Coralie quitte notre route.

8

Avant le départ vers Rotorua, on dépose Coralie à son HelpX. Un convoi de 3 vans sur les routes, histoire de dire un dernier au revoir... j'avoue, j'ai lâché ma petite larme ! C'est pas super évident de dire au revoir à ma partenaire de conneries...


On file ensuite vers Rotorua, ses zones géothermiques et son odeur de soufre! L'odeur est très présente mais on s'habitue finalement vite. Sur place, on se trouve un petit endroit pour manger (ok on a finit dans un Subway... mais en même temps tous les restos et cafés ferment à 15h!), avant de visiter un peu la ville. On découvre Ohinemutu, un petit village maori en bord de lac.

Dans notre visite, on se fait embarquer toutes les deux avec Cam par trois maoris qui souhaitent nous faire découvrir leur bain. Ils ont en effet aménagé un petit cabanon avec bain dont l'eau est chauffée par le soufre. Camille reste prudemment devant la porte, et même si les trois hommes sont bien sympas, on prend rapidement la poudre d'escampette quand l'un des trois se déshabille pour entrer dans le bain. Le "don't be shy!" auquel je réponds "oh, we're not" (but on va y aller quand même) aura au moins le don de bien nous faire rire avec Cam! Partagées entre moment très bizarre et gênant et moment unique, ça nous aura bien marquées!


On rejoint ensuite le parking où Solène et Mathilde nous attendent. Rencontrées à l'auberge à Auckland, elles viennent nous accompagner dans notre périple!

Après avoir tous embarqués dans les vans de compet', on prend la direction de notre lieu d'habitation: le Ash Pit Road Camp, un camping très rustique, sans douche et eau potable, mais pas cher et joliment situé en bord de lac.


Le lendemain, on part tardivement pour une petite randonnée entre deux lacs. Entre pluie et galères de voiture, on est finalement 4 à partir pour cette petite rando de 2h: Cam, Ivan, Max et moi. Malgré le paysage très nuageux, le Blue Lake est superbe, les reflets et la netteté de l'eau son très beaux.

On se laisse tenter par une baignade improvisée dans le lac. Le moment est unique, et malgré la pluie, le souvenir est fort !

On termine notre après-midi autour d'un petit café dans le centre de Rotorua, histoire de se réchauffer un peu après cette baignade improvisée. On en profite pour discuter du programme des prochains jours: on se chauffe pour le Tongariro Northern Circuit, un trek de 43km. On profite du Wi-Fi pour checker sur internet les disponibilités des campsites et surtout la météo! Les seuls jours pas trop moches seraient dans quelques jours, mais tous les campsites sont full... il ne nous reste alors plus que deux solutions: profiter de la plus belle journée pour ne faire que la randonnée d'un jour (ce qui correspond à la 2eme partie du trek) mais qui est aussi la plus touristique, ou se lancer dans la camping sauvage ! Le free camp est légal en Nouvelle-Zélande sur les marches mais le camp doit se situer à 500m du sentier.


On passe la nuit dans le même camping que celui de la veille. On rentre tous les 4 suffisamment tôt pour profiter d'un joli couché de soleil et d'un moment ensemble. De passer du temps en petit groupe nous fait du bien, rester en gros groupe de 11 pouvant parfois être un peu étouffant!


Le lendemain, on part tôt direction Wai-O-Tapu (nom maori pour "sacred waters"). Après avoir pris les tickets ($32,5/pers), on reprend la voiture direction Lady Knox Geyser, pour le fameux geyser de 10h15. Entre les bus de touristes et l'amphithéâtre aménagé, on se sent un peu pris au piège. On le prend quand même à la rigolade, surtout quand des touristes se coincent entre toi pour passer le bras et prendre une photo ou te fouttent leur téléphone devant la tête pour prendre une photo! À 10h30, un monsieur vient présenter le parc de Wai-O-Tapu, ses particularités et le Geyser. Ce dernier est naturel et se déclencherait tous les 24h mais ils peuvent le déclencher eux-mêmes avec un produit qui fait une réaction chimique (un truc dans le genre). Le moment est sympa mais on est un peu tous déçus, s'attendant à mieux.


On se rend ensuite dans le Wai-O-Tapu Thermal Wonderland, un site géothermique qui représente parfaitement à quel point la terre continue de vivre autour de nous. Le parc comprend 25 points d'intérêts sur 3km de marche. On décide de faire le parcours à l'envers, histoire d'éviter au maximum les touristes. Tout au long du parcours, l'activité géothermique se fait bien ressentir (ne serait ce que par l'odeur de soufre dont on s'accommode vite!), de par les couleurs incroyables des lacs. On retrouve souvent le jaune caractéristique du soufre, le vert du soufre allié au fer, etc. On passe par la fameuse Champagne Pool, un lac de 65m de diamètre formé il y a 700 ans par une éruption hydrothermal. La surface est à 74°C et des bulles de dioxyde de carbone sont visibles à la surface. Le lac est le plus connu du parc et à vrai dire, on en prend dèsle début plein la vue !


Au passage, on souhaite une bonne fête à notre Valentin ! ❤

On continue notre marche, on découvre une vue panoramique sur la Kaingaroa forest et le Lake Ngakoro avec sa particulière couleur verte.


On passe devant plusieurs cratères et autres curiosités géothermiques, des caves de soufre, quelques petites cascades, et des piscines de toutes les couleurs. On finit par une très belle vue sur the Artist's Palette, un lac dont les couleurs varient selon le niveau de l'eau et la direction du vent.

De manière générale, on a beaucoup apprécié le parc, mais pour le prix, on a regretté de ne pas avoir plus d'explications géologiques, ce qui nous aurait permis d'apprécier davantage le lieu.



En partant du site, on décide de faire un crochet par Kerosene Creek, une source d'eau chauffée par le soufre, gratuite et pas trop fréquentée. L'accès n'est pas vraiment aménagé et plutôt boueux (vu la pluie des derniers jours c'est normal!) mais on apprécie davantage, on se sent vraiment loin des sources d'eau chaude touristiques et souvent hors de prix. On passe devant une petite cascade, occupée par une petite dizaine de personne. Max-à-tout-faire continue le chemin et nous trouve un petit coin inoccupé. On n'hésite pas une seconde, et le moment où l'on entre dans l'eau est vraiment spécial! La rivière est à 35°C et là sensation est incroyable... Le sable au fond de la rivière est presque brûlant, et l'odeur de soufre toujours présente ne nous dérange plus (on sentira juste très fort en sortant!). On reste dans l'eau presque 2h. Entre temps, on se prend un vrai orage tropical, et la différence de température se fait plus ressentir. L'instant est magique et les mots insuffisants.



On rentre sous la pluie jusqu'aux vans mais totalement euphoriques. On rejoint ensuite notre camping de mi-chemin vers le Tongariro, un petit camping à Wairakei. On se réveille le lendemain matin sous un grand soleil, ce qui nous permet de profiter du camping aux airs de ferme. M'étant levée tôt, je profite du levé de soleil sur la ferme et de redécouvrir tous les animaux présents ! On a vite l'impression d'être de nouveau des enfants !


La journée est consacrée aux préparatifs pour le trek: achats de la nourriture, des derniers ustensiles et une tente en plus ! On est quand même 11...

Je trouve un petit backpacker à 5min en voiture de Whakapapa Village, le point de départ de notre trek. Pour $10, on a douche chaude gratuite à volonté, une grande salle à manger/salon, des toilettes propres, une cuisine sur-équipée, du Wi-Fi illimité, deux toasters... bref: le GRAND luxe!!!

Sur le chemin, on longe le Lake Taupo sous un grand soleil, et le paysage est simplement magnifique... On a une belle vue sur le Mount Ngauruhoe (2291m), qu'on contournera pendant le trek, ce qui nous rend complètement dingues! On s'arrête sur un coup de tête sur une petite plage à Motutere pour une baignade improvisée dans le lac, avec en prime une partie de ninja!


L'arrivée au camping est l'occasion de préparer notre sac pour le lendemain ainsi que nos gamelles!

9

Sac sur le dos,

Copains rigolos,

Motivation de héro,

C'est parti pour le Tongariro !


Jour 1 - Whakapapa Village to Mangatepopo

9,4km

Le premier jour, le dénivelé n'est pas très important mais cela nous permet surtout de nous habituer à porter notre sac et marcher avec ! On part en fin de matinée pour le Whakapapa Village, où l'on fait un crochet au I-Site. On demande quelques informations supplémentaires et la dame de l'accueil est très surprise de savoir qu'on part à 11... en free camp ! Elle nous félicite et nous souhaite bon courage, de quoi nous booster pour le début de ce trek !

On découvre un paysage au style provençal, avec de belles couleurs violacées. Cela nous offre aussi une belle vue sur le Mount Ngauruhoe !

On arrive à la hut relativement tôt dans l'après midi, ce qui nous permet de nous reposer un peu; yoga, petite sieste, uno... et de se ravitailler en eau ! On part ensuite à la recherche d'un emplacement où poser nos 4 tentes! Solène et Ivan partent en repérage, et c'est finalement Solène qui est élue responsable camping, en nous trouvant un superbe emplacement sur les hauteurs derrière une colline. Légalement, on doit être situé à 500m du sentier, en réalité, il s'agit surtout de ne pas être visible du sentier!

On pose les tentes et on mange notre seul repas pour les prochains jours: riz-thon-haricot.

Le couché du soleil est le moment propice pour se retrouver au calme et profiter de l'instant présent. Pour ma part, c'est le plus beau couché du soleil auquel je n'ai jamais assisté...

Le soir, on se retrouve autour d'une petite partie de loup-garou. La nuit tombée, le ciel nous offre les plus belles étoiles possibles... On fait quelques voeux devant les étoiles filantes, et avec Solène, on se prend un véritable fou rire quand Agathe parle de son voeu: une tente ultra légère et transparente avec toit ouvrant 😂.



Jour 2 - Mangatepopo to Oturere

12km, 800m de dénivelé

Le lendemain matin, on se lève très tôt pour partir en direction de la hut et faire un dernier ravitaillement d'eau. La nuit a été très courte et très fraîche. Aucun de nous n'a beaucoup dormis. Le réveil est plutôt dur, et ce matin, la motivation manque un peu.

On rejoint aujourd'hui le sentier principal; celui du Tongariro Crossing, une randonnée d'une journée très populaire. On croise sur le chemin une foule de touristes frais avec petit sac à dos. Ça nous fait bizarre, surtout après notre balade alone in the wild de la veille... et surtout, on se sent vite très faibles 😂. Mais les encouragements de certains touristes qui nous croisent avec nos gros sacs à dos nous reboostent vite !

On s'arrête à des chutes d'eau pour notre première pose goûter, avant de commencer la montée.


On passe le panneau d'information sans vraiment le regarder (est ce que le temps est bon? Êtes vous bien équipé? Êtes vous assez solide?). Le début de la rando commence par des centaines de marches, qui coupent littéralement les jambes. La montée est dure, et les pauses régulières... Le temps n'est pas encore dégagé, et c'est plutôt éprouvant.

On se cale avec Elise sur un rythme qui nous convient toutes les deux pendant que les garçons continuent leur chemin. On sort un "putain" à presque chaque marche tellement notre corps en souffre...

Par contre, le paysage est à couper le souffle...


On arrive au South Crater dans le brouillard. On peut enfin souffler un coup sur une grande étendue plate, aux airs lunaires. On fait un petit détour par un lac, sympa mais sans plus. La plaine est très exposée au vent, et le temps est un peu plus frais. On a une vue sur la montée qui nous attend (du moins une petite partie) et on essaye de trouver du courage où on peut...


On a beaucoup de chance avec la météo, et le ciel est plutôt dégagé. La montée nous offre une superbe vue sur les cratères. Aidés par quelques chaînes au début, on se retrouve vite démuni par la suite: le vent est très violent et on a vite l'impression de s'envoler... On perd rapidement prise et c'est difficile d'avancer (d'autant plus que le dénivelé est important!). Après une quinzaine de minutes, on voit Ivan et Aurel venir nous encourager et voir si on avait besoin d'aide, et franchement, de voir leur sourire, ça nous a foutu un sacré coup de fouet !


On fait un petit break avant la dernière montée, histoire de souffler un coup !


La dernière montée est plus courte, et malgré le vent toujours aussi violent, plus motivante ! On arrive au Red Crater dans un bonheur inexplicable et le sourire aux lèvres!


La descente est archi glissante (aucun appui et beaucoup de graviers) mais très drôle! On voit tout le monde dans la même galère, à se retenir de tomber au dernier moment ou se retrouver sur les fesses ! Mais surtout, on a une superbe vue (pour pas dire putain de vue de malade) sur le Blue Lake et les Emerald Lakes !



On fait une pause en bas de la descente, bien fiers d'avoir gravi ces 800m de dénivelé! Pour la petite anecdote, le chapeau de Max s'est envolé dans le lac, qu'il a dû repêcher avec mon bâton de marche, sous le regard hilare et les applaudissements des touristes 😂.

C'est le moment de décider ce qu'on fait, et on se sépare en 2 équipes. Lou, Ivan et Mathou partent en direction du camp, pendant que le reste de la troupe s'en va en direction du Blue Lake avant de partir sur le camp.

On monte donc tous les 8 sur le Blue Lake. On s'offre notre petite pause déjeuner (riz-thon-haricot) avant de repartir sous la pluie. Le temps est très changeant, mais on y était préparés!

C'est aussi le moment de quitter la horde de touristes: c'est ici que nos chemins se séparent ! On retrouve un sentier beaucoup plus calme et beaucoup moins aménagé, ce qui fait plaisir... La descente est un peu rude (surtout pour les genoux!) et se fait sous la pluie. L'averse ne dure en réalité que 10min, avant que le ciel ne se dégage. Le temps est parfait et la marche est magnifique... On a vraiment l'impression d'être seuls au monde, dans un paysage rocheux et lunaire très particulier et très atypique.




L'arrivée au camp se fait avec une certaine joie : on n'en voyait plus le bout... La journée a été extenuante mais n'est pas finie pour autant! Après une pause bien méritée, Max et Aurel partent à la recherche d'un endroit où camper. Avec un tel paysage, ça ne devrait pas être trop difficile... On suit finalement Aurel qui nous a trouvé un emplacement en hauteur. La ranger nous vois au loin et croise certains membres de notre troupe, leur disant qu'il nous faut nous éloigner un peu plus... on redescend vers un emplacement plus grand, et totalement irréaliste. On a vraiment l'impression d'être sur la lune...


Après un beau moment partagé avec Max, Soso et Mathou, je me couche très tôt, totalement exténuée... À 21h, il n'y a plus personne! La nuit est un peu moins fraîche (et je suis beaucoup plus préparée!) et le réveil est beaucoup plus simple!



Jour 3 - Oturere to Whakapapa Village

23km

La veille, après de grandes discussions et de grands débats sur la fin du trek, on s'est tous décidés à le finir en 3 jours au lieu de 4. En bref, à faire l'étape 3 de 8km et l'étape 4 de plus de 15 km en une fois. On sait ce qui nous attend, et les 8 heures de marche prévues nous oblige à nous lever tôt.

On assiste à un très beau levé de soleil sur le Mount Ngauruhoe.


Après une petite montée de merde (alors que Max nous avait dit que c'était tout plat!!!), on se retrouve sur une étendue immense et désertique. Le paysage est tout aussi fou...



Après une heure de marche (ou moins, ou plus, je sais plus, on perd vite la notion du temps!), on se retrouve dans une forêt luxuriante. Le contraste est saisissant et très étrange!


Après une dernière montée (un peu rude) en pleine forêt, on arrive sur un grand plateau dont la vue totalement dégagée nous coupe le souffle.

Ah ouais.


On retrouve ensuite notre hut étape, après 3h de marche. C'est l'occasion de faire le plein d'eau et de barres de céréales.

En repartant, on s'arrête à la hut historique, construite 1904 et fermée en 2004. L'intérieur est surprenant et offre un retour en arrière plein d'émotions.


On se lance enfin sur la dernière partie du trek: la partie la plus longue. Après 2 jours de marche et plus de 25km, c'est très dur de profiter du paysage, qui plus est est très monotone... On est plusieurs à partir devant avec le "mode débile activé" et l'envie simple et furieuse de finir ce trek. On a vu le plus beau, on a fait le plus dur, il nous reste le plus long... je met mes écouteurs sur les oreilles et pose le cerveau, ne regardant à peine le sentier et les petites montées qui coupent les pieds...

Le paysage est tout de même très beau. On fait un petit détour avec Aurel et Max au Lower Tama Lake, bientôt rejoins par Ivan. Un moment particulier, surtout lorsqu'on voit qu'il ne nous reste plus que 2h30 de marche pour finir notre longue boucle...



On voit nos gueules épuisées... On repart devant avec Max et Aurel, on croise Cam et Lou sur le croisement. On n'en peut tous plus, et on a hâte de finir cette rando... les paysages sont un peu redondants, même si très beaux, mais on a un relent de motivation en voyant qu'on a fait les 2/3 de la marche ! On repart en mode héro ! On ressent une joie inexplicable lorsqu'on aperçoit au loin le château de notre lieu d'arrivée ! C'est simple mais au moins, on a un visu auquel se raccrocher !


On ne s'arrête avec Max qu'aux chutes d'eau, nous offrant un petit moment de détente les pieds dans l'eau très fraîche!


Le panneau n'indique plus qu'une heure de marche, qui ressemble fortement à la petite balade du dimanche... Le sentier est hyper aménagé et très simple en soi, mais après 3 jours de marche et 45km, chaque marche me semble insurmontable... les 30 dernières minutes sont épuisantes et la fin du chemin semble bien loin encore! On croise sur la route quelques marcheurs du dimanche (je rigole à moitié, on était dimanche) et leur regard interloqué et leurs sourires presque moqueur (sans oublier qu'ils ne répondent même pas à nos bonjours, ce qui nous fait un peu bizarre - on n'a plus l'habitude, tout le monde dit bonjour ici !) me fatiguent un peu plus. Heureusement que Max est à mes côtés, parce que le moral n'est pas trop là, et j'ai envie d'abandonner à quelques mètres de l'arrivée.

Lorsqu'on voit enfin le panneau d'arrivée, on finit en courant et en éclatant de rire! Le bonheur du moment où l'on finit le trek et où on se dit "ça y est, on l'a fait" est unique et inexplicable. Pour tout avouer, j'ai presque envie de pleurer... on retrouve Aurel à l'arrivée, et 20min après, Soso et Mathou, qu'on accueille en applaudissant. La joie et la fierté sont immenses!

On se cale vers les vans dans la pelouse en attendant les derniers, qui arrivent moins d'une heure après. On accueille tout le monde avec un grand sourire et de larges applaudissements, on se fait pas de câlins parce qu'on sent pas très bon mais c'est tout comme!

Ce soir, après 2 jours de riz-thon-haricot, on s'offre un petit restaurant non loin de l'auberge. Un bon moyen de se retrouver autour d'une bonne pizza et d'un bon burger après une randonnée riche en émotions!


Très fière d'avoir réussi ce challenge ! 💪

Très fière d'avoir vécu ces moments uniques avec 11 travelmates en or... ❤



(C'était la photo de départ mais je n'en ai pas de l'arrivée!)
10

Après trois jours de marche, les réveils le lendemain matin se font un peu tardifs. On profite avec Max d'être les premiers debout pour aller acheter ce qu'il nous manque pour le petit déjeuner. On se rend à une petite supérette à 15mn à pied. Mais à $3 le pain de mie et $8 la petite bouteille de jus de fruits, on fait pas vraiment de folies... sur la route, on voit une petite Subaru à vendre qui paraît en pas trop mauvais état. Elle nous fait franchement de l'oeil et on parle déjà envie d'ailleurs. La ville étant très petite (il doit y avoir au moins 4 rues !), on passe par hasard devant le seul logement en construction. On croise un ouvrier qui nous sourit et je dis à Max qu'il devrait aller les voir pour des plans boulot, on sait jamais!


La journée off nous fait du bien. C'est le moment pour tout le monde de trier les photos, les envoyer, les partager et mettre les blogs à jour !

Le soir, les propriétaires nous offre de manger dans la salle du bar, immense et à l'opposé de la salle à manger - je crois qu'on fait un peu trop de bruit... l'endroit est génial et c'est l'occasion de partager un très bon repas tous ensemble autour d'une belle table ! Après une partie ou deux de billard, on part se coucher.

Max, Agathe, Élise et Aurel 😀

Le lendemain matin, on part pour une petite promenade avec Max. Je suis censée partir aujourd'hui, mais le cyclone bloque un peu mes plans. J'hésite à partir, inquiète par la météo et les conditions de stop... J'ai ma mère au téléphone, arrivée une semaine avant dans l'île du Sud qui me dit que le temps est horrible et que certaines routes sont barrées. Après quelques hésitations, je décide de repousser mon départ et de suivre mes compagnons de route jusqu'à Wellington. Après avoir raccroché, j'annonce aux autres que je partirai finalement avec eux jusqu'à Wellington. Max me dit qu'il a aussi une très bonne nouvelle : il a trouvé du boulot ! Il est allé voir le patron du chantier qui lui a offert un boulot pour 2 à 4 mois!

L'après-midi, on ressent effectivement le cyclone arriver. Le vent et la pluie sont violents et l'abris qu'offre le backpack est un vrai luxe... j'offre mes services pour payer la chambre du soir. L'auberge venant juste d'ouvrir, elle est encore en travaux, et pour une heure de boulot à peindre les encadrements de porte, je n'ai pas à payer les $15 de la chambre de ce soir! En plus, ça m'éclate franchement et ça m'occupe. Tout bénef.

La soirée se passe doucement. C'est notre dernière tous ensemble, Mathou et Soso restant à l'auberge demain et Max ayant trouvé du boulot.


Le lendemain matin, on rigole de suivre toujours le même plan pour se lever: moi d'abord, Max, Ivan, Aurel, Alice puis les autres au compte goutte. Max part voir le charpentier, pendant que j'appelle Coralie et prend quelques nouvelles. Elle m'apprend que son copain a fait sa demande de PVT et viendra en avril! De l'entendre et de la voir si heureuse me fait beaucoup de bien... mon binôme me manque pas mal en réalité.

Après 2 jours de pluie au super backpack du National Park of Tongariro, il est temps de reprendre la route. Le depart se fait tardivement et les au revoirs sont longs. Ils vont tous les 3 beaucoup me manquer... J'apprends à aimer les au revoir !




Les garçons ont trouvé un petit coin de paradis, à Mount Lees Reserve; un petit camp fonctionnant par donation : pour $5 par voiture, l'endroit est simplement parfait et reposant.

On rencontre sur place trois bretons, Matthis, Leo et Félix, avec qui on partage quelques bières et quelques parties de tarot. Eux aussi vont à Wellington et on se met rapidement d'accord pour se retrouver là bas !

Le lendemain matin, la pluie de la veille a laissé place à un beau soleil. On en profite pour chiller encore un peu. On rencontre également un couple de retraités voyageant à vélo avec qui on échange quelques mots en anglais et en français. Ils nous disent avoir parcouru 8000km en France à vélo. Ils me rappellent surtout qu'il n'y a pas d'âge pour vivre...

J'ai une confidence à faire, je vais devenir coiffeuse en rentrant ! J'ai pu couper les cheveux de Leo et sans me la péter (mais quand même un peu!) c'était réussit 😋.

On part en début d'après midi vers Wellington. On s'arrête à un camp à une vingtaine de kilomètres du centre, à $10 la nuit. Le camp fait un peu machine à touristes mais pour le prix on va pas se plaindre. Aurel se lance dans la cuisine, pendant qu'on se prépare. Ce soir, c'est ma dernière soirée avec eux, et on a bien envie d'en profiter ! On rencontre sur place trois allemands, avec lesquels on partage quelques notes de guitare et quelques chants et qu'on invite à nous rejoindre. Le Uber vient nous chercher vers 23h, et on trouve un bar sympa, The establishment, où on retrouve les trois allemands et les trois bretons.


On n'était plus très frais ...

La soirée se passe très bien, ça fait du bien à tout le monde de pouvoir se dérouler sur la piste de danse ! On rentre finalement vers 5am. Le lendemain, je suis comme d'habitude la première levée. J en profite pour prendre un peu de temps pour moi; j'apprécie toujours ces premiers moments du matin quand tout le monde dort encore. Tout le monde se lève vers 11am. Quant à moi, je pack mon sac avant de dire au revoir à tout le monde. Mon ferry est à 1.30pm et je dois y être une heure avant. J'embrasse tout le monde, et après un GROS câlin collectif, je monte en voiture. On sait qu'on se reverra. Ivan et Lili m'accompagnent au ferry, à une vingtaine de minutes en voiture. Lou court derrière la voiture et il me fait beaucoup rire! C'est ma première rencontre ici en NZ et de le quitter est assez spécial...


Ivan et Lili me suivent jusqu'au check-in. Je leur dis au revoir et, pour la première fois depuis trois semaines, je me retrouve vraiment seule. Ça me fait assez bizarre, j'ai vraiment l'impression de quitter ma famille. En même temps, je me sens vraiment excitée à l'idée de partir pour d'autres horizons ! J'avais vraiment besoin de voir autre chose, de connaître d'autres personnes, et de quitter le confort d'un road trip entre français ! Dans la salle d'attente pour le ferry, je rencontre une jeune femme qui vit à Wellington. On parle un peu avant que nos chemins ne se perdent. Sur le ferry, je monte directement sur le petit toit, offrant une très belle vue sur la ville et l'océan. Le trajet dure 3h30 (environ $60 pour un billet à la dernière minute). Lorsque le ferry part, après environ 10minutes, j'ai la chance de voir des dauphins sauter juste en contrebas. Magique.

Sur le bateau, je rencontre Davis, un homme d'un certain âge originaire des fidjis et installé en NZ depuis longtemps. On parle beaucoup, de tout et de rien. Je lui dis que je dois me rendre à Nelson, avant de prendre un bus pour rejoindre ma mère vers Westport. Comme il se rend également à Nelson, il m'offre de m'y conduire, ce que j'accepte avec plaisir!

Après être sortie du ferry et récupéré mon backpack, je rejoins Davis et son ami dans leur van. Ça me manquait déjà! Le trajet dure un peu moins de 2h. Les paysages sont magnifiques, entre collines, vignes, montagnes et rivières, on en prend plein la vue. Tout semble immense, beaucoup plus que dans l'île du Nord ! Tous les kiwis que j'aie rencontré me disent préférer l'île du Sud, et maintenant je commence à voir pourquoi !


11

Arrivée à Nelson sans batterie sur mon téléphone, Davis et son ami me proposent de m'aider à trouver un endroit où dormir. Ils me disent ne pas vouloir me laisser comme ça et insistent pour m'accompagner et s'assurer que tout va bien. En réalité il n'y a pas de mots pour décrire à quel point les gens ici sont gentils... On tombe par hasard sur un backpack, mais le gérant me dit qu'il n'a plus de place et m'indique un autre backpack à 5min à pied.

Lorsque je me suis assurée qu'il y avait de la place de libre, Davis et son ami me laissent devant, je les remercie chaleureusement avant de se quitter. L'homme qui tient l'auberge paraît relativement antipathique. La chambre en dortoir de 6 coûte $27, et l'auberge est à 2 pas de l'endroit où je prends mon bus le lendemain. Je fais pas la difficile et je prends la chambre. Je rencontre mes roommates, majoritairement d'Allemagne. Je rencontre notamment Jacob, un canadien de 20ans, très bavard mais très intéressant! Je lui demande s'il sait où je peux faire mes courses et manger et il m'offre de m'accompagner. J'accepte avec plaisir. Je me sens un peu perdue, seule dans cette ville, j'ai un peu l'impression de recommencer à zéro... Et après avoir passé autant de temps à faire les courses pour 11, faire les courses pour soi même est un peu bizarre. Je sors finalement du supermarché avec 3 pommes et un paquet d'Oreo... ce qui fait beaucoup rire Jacob ! On s'arrête au Domino's pour une pizza à $5 qu'on partage dans le parc à côté qu'il connaît bien ! On parle de tout et de rien, de musique, des étoiles, de nos expériences ici et d'anecdotes de chez nous ! On assiste à un moment très étrange lorsqu'un énorme van blanc sorti de nul part débarque devant nous, nous demandant comment ça va et d'où on vient. Pendant 2 secondes, on a vraiment eu l'impression qu'on allait se faire kidnapper !

On rentre ensuite au backpacker. Je me couche rapidement, épuisée et devant me lever tôt demain. Jacob me promet de se lever en même temps que moi pour un petit déjeuner inoubliable !


Le lendemain, il me prépare effectivement THE petit déjeuner... Je panique un peu quand je le vois tartiner du beurre, de la confiture et du beurre de cacahuète sur deux tranches toastées... mais j'avoue, c'était très bon ! A côté de ça il me prépare un genre de porridge (du muesli cuit dans un peu d'eau) avec des pommes. En 3 cuillères, je n'ai plus faim !

Il m'accompagne jusqu'à l'arrêt de bus situé à 5mn à pied de l'auberge. On se dit au revoir et je le remercie de m'avoir accompagnée durant ce court séjour à Nelson. Après avoir échangé quelques coordonnées, on se promet de se revoir, ici ou ailleurs !

12

Le bus arrive à Westport, une ville de la côte ouest, vers midi. Je pars à pied rejoindre ma mère vers le supermarché, et profite de ces quelques instants seule. Quand on se voit, on se saute dans les bras, trop heureuses de se voir ici! Je suis ensuite accueillie par Dom et Sissi, ses deux amies avec qui elle est venue, et Pauline, la fille de Dom.

On se trouve un café où boire un verre, manger un peu et se raconter nos expériences ici. Je leur parle des gens que j'aie rencontrés, de mes péripéties à Nelson, des paysages...


On prends ensuite la route, et pour la première fois, je conduis en Nouvelle-Zélande! Un peu bizarre de conduire à gauche, mais on s'habitue finalement vite! Sur la route, on s'arrête à un petit camp où une course de trail est en train de se finir. Mamm et moi tombons littéralement amoureuse de cette petite merveille, dans laquelle le pilote m'invite à monter !


On reprend la route direction Lake Rotoroa, où on passe notre première soirée ensemble, autour d'un bon apéro-repas et d'une multitude de sandflies (je crois que j'en ai pas encore parlé parce que c'est mieux de ne pas parler de mauvaises choses... Mais en gros c'est des moucherons qui te bouffent la peau, te laissent une marque degeulasse sur la peau qui gratte pendant des jours et des jours). L'endroit est quand même superbe et le calme fait beaucoup de bien.


Le lendemain, après un petit latte dans un café, on remonte en direction de l'Abel Tasman National Park, l'un des plus beaux du pays selon certains. La route est extrêmement sinueuse et relativement étroite, et je ne suis pas toujours très rassurée avec ce gros campervan... Il y existe une Great Walk de plusieurs jours, mais on se contentera aujourd'hui d'une petite marche de 4h A/R, pour bien profiter de la sublime plage de l'Apple Tree Bay. Moi, ça me va, je sais très bien que j'aurai largement l'occasion d'y retourner pour faire le trek!


En retournant au van, on s'arrête prendre une glace et deux pizzas pour le soir. On devait se rendre à Onekaka et sur la Golden Bay, mais la route 60 est fermée pour travaux suite au cyclone qui est passé quelques jours auparavant. Après avoir appelé l'auberge pour s'excuser d'avoir booké pour rien (et accessoirement s'assurer qu'il n'y a pas d'autres routes...), on se dirige vers Motueka, pour essayer de reprendre la route le lendemain matin. On essaye de trouver un endroit où dormir un peu à la dernière minute, mais le peu de camps pas loin sont full... On profite quand même d'un apéro en bord de mer et d'une douche froide (mais gratuite!) avant de se trouver un petit endroit en bord de route pour dormir (nos véhicules étant "self-contained", on peut se garer partout où c'est possible pour la nuit).

Lorsqu'on part et qu'on se rend sur la 60, un travailleur nous dit que la route est effectivement ouverte la journée... mais seulement de 8h à 9h et de 17h à 18h... s'il fait beau. Bref, c'était 10h, et il pleuvait. Rechangement de programme, on se dirige finalement vers les vignobles de Blenheim, reprenant la tortueuse route 6. Après un arrêt dans un petit café/bistro, on arrive dans l'après-midi dans le camping, à l'entrée de la ville.

Pendant que Sissi, Dom et Pauline partent à pied à la recherche de vins à déguster, on préfère avec Mamm faire un petit tour en ville. La ville en elle-même n'est pas tellement intéressante, aussi bien, après un petit achat goûter, on s'arrête dans une ancienne gare reconvertie en bar à vin, The Wine Station. On est très bien accueillie, même si le serveur ne comprends pas du tout mon accent (je parle pas si mal pourtant !). On fait le choix d'une bière locale, autour de récits de mon périple et de quelques photos en exclusivité. Ça fait du bien de prendre un peu de temps pour nous deux...

Les filles nous rejoignent une heure ou deux plus tard, un peu dépitées... elles ne sont pas allées au bon endroit pour les dégustations. Mais le bar leur offre l'occasion de se rattraper!


On retourne au camping pour se préparer rapidement. J'y rencontre Jan, un jeune allemand voyageant désormais seul présent en NZ depuis 6 mois, et qui se rendra sur Christchurch dans quelques jours.

Le soir on se rend dans le bistro en face du camping pour une bière (ou deux) et manger un peu. C'est aussi l'occasion pour Pauline et moi de battre à plate couture Dom et Sissi au billard !


Le lendemain, on part relativement tôt en direction de Christchurch. La route 1 étant fermée suite au cyclone, cela nous oblige à faire un détour de plusieurs heures vers le centre de l'île. La route offre de très beaux paysages, entre valons et riviere. Après une journée sur la route, driving, eating, driving again and eating again, je suis finalement bien contente d'arriver à Ashley, notre point d'ancrage, à une vingtaine de kilomètres de l'aéroport de Christchurch. Après un petit repas et un très bon dessert, on se rend dans le free camp en bordure de ville.


Le lendemain, on part dans la matinée rendre le van. Le drop off se fait très vite et j'accompagne ma mère et Sissi à l'aéroport avant de devoir prendre un bus pour me rendre dans le centre ville. Après leur avoir dit au revoir (et après un groooooos câlin), Kevin, le chauffeur de la navette, me dépose à l'arrêt de bus. On parle un peu, et je lui dis chercher un boulot et une voiture. Il me dit que son entreprise cherche quelqu'un en ce moment, et qu'il peut aller checker avant de me déposer au bus, ce que j'accepte. De retour à l'office, je rencontre Denise, qui me dit de l'appeler le lendemain matin pour lui confirmer mon intérêt pour le boulot. Tout va très vite, et c'est assez fou...

Kevin me dépose à l'arrêt de bus et me dit qu'il a une chambre à louer si j'ai besoin, pour $150/week (pas grand chose) et une voiture à me prêter. Il me laisse son numéro de téléphone, en me disant de ne pas hésiter si j'ai besoin de quoi que ce soit.

A l'arrêt de bus, je suis à peine arrivée que je suis déjà aiguillée par un local pour le bus à prendre. Le bus arrive 3 minutes après (et coûte $4), et en 30 minutes, je me retrouve au pied de l'auberge.


Pour la première fois depuis le début de cette aventure, je me retrouve vraiment seule et je n'ai personne à rejoindre. Je suis assez excitée à l'idée de commencer quelque chose de nouveau et en même temps un peu terrifiée à l'idée de tout recommencer à zéro. Mais je me sens de suite bien dans cette ville, et contrairement à mon escapade à Nelson, je me sens être à ma place.

13

Je suis accueillie à l'auberge par une kiwi qui m'explique rapidement le fonctionnement de l'auberge. J'ai la chance d'être la première arrivée et de pouvoir choisir mon lit (les petits bonheurs sont appréciables!) avant de laisser mes affaires et filer faire quelques courses au Pack'N'Save. En revenant à l'auberge, je fais la rencontre de quelques personnes; un anglais qui fait le tour de la NZ en vélo, une française qui rejoint un kiwi sur la route, et surtout ma première roommate, Laurence aka Lolo (❤), une française en vacances pour quelques mois. On parle un peu mais je la quitte pour mon rdv de 15h pour visiter une voiture. C'est un break blanc de deux belges, pas excessive ($1800) mais la voiture ne semble pas très bien tenue et je n'ai pas de coup de coeur... Après avoir discuté un peu avec eux, je remonte dans ma chambre où je rencontre Jordan, mon deuxième roomate, un toulousain. Il me dit être venu en voiture, et sans vraiment savoir pourquoi, je lui demande s'il ne vend pas sa voiture.

Si, Si, et même qu'il est très pressé, il part dans quelques jours rejoindre sa copine au Cambodge...

On descend ensemble voir la voiture, qu'il me présente sous tous les angles. C'est un véritable coup de coeur, qui se confirme lorsque je l'essaye. Je lui demande quand même de me laisser jusqu'au lendemain matin, mais je sais déjà que je vais la prendre... je ne crois pas vraiment au hasard!


Je passe un coup de fil à Coralie, avec laquelle je suis bien restée en contact. Elle me manque beaucoup, mais je sais qu'on sera amenée à se revoir bientôt!


De retour dans ma chambre, j'invite Lolo et Jordan à partager une bière et un repas. Je n'ai pas envie de cuisinier pour moi seulement, et on accroche tellement bien tous les 3 que la soirée avec eux est juste un bonheur ! On prépare des spaghettis aux légumes et sauce tomate qui passent plutôt bien. Pour le dessert, je partage avec les personnes présentent dans la cuisine/salle à manger des biscuits brownie-cacahuète (me demandez pas l'intérêt de ces cookies, il n'y en a pas) mais franchement, ils sont pas terribles (merci maman!). Faut qu'on en fasse quelque chose. Lolo lance l'idée d un cheescake. Aucun de nous 3 n'en a jamais fait mais on est prêts à essayer demain!

La soirée passe finalement très vite, ponctuée de blabla en anglais et de rires en français. Ils sont un peu cinglés, mais tellement drôles!



Le lendemain matin, je passe le coup de fil à Denise, rencontrée la veille à l'agence de location. Elle me demande si je peux venir le lendemain à 8'30, ce que j'accepte évidemment. Après un petit déjeuner tranquillou, on se lance dans cette journée chargée. Beaucoup de choses au programme! Jordan nous conduit au centre commercial. Dans la voiture, Lolo lance l'idée d'un carnet de voyage pour Charles-Rudy (c'estle nom de la voiture), idée qui nous plait beaucoup avec Jordan; c'est un bon moyen de garder une trace de sa vie de voiture pour les futurs acquéreurs!

Après avoir tourné un peu en rond dans le centre commercial à la recherche d'une poste, le GPS nous en indique une à quelques mètres à pieds. À la poste, nous faisons le changement de propriétaire de la voiture: on a juste un papier chacun à remplir, notre ID à donner, et $9 à payer. En 5 minutes, la voiture m'appartient désormais! Je me sens comme une enfant devant ses cadeaux! On attends ensuite Jordan qui a besoin d'une photo d'identité (d'ailleurs il galère un peu, il a trop de cheveux), avant de repartir pour le centre commercial. On s'arrête à Vodafone pour que je puisse prendre une carte Sim NZ (le gars est super sympa et m'explique bien le fonctionnement), puis nous repartons à la recherche d'un bureau de change pour Jordan. Il part le lendemain matin, et il n'a donc plus vraiment besoin de ses $NZ. Après une pause miam miam et un stop à la pharmacie (pour mettre gratuitement de la crème sur les mains!) nous voilà repartis pour de nouvelles aventures, direction le Pack'N'Save. On fait juste quelques courses pour le cheescake de ce soir avant de repartir. On a rendez-vous à 14h avec d'autres français pour boire un café dans Christchurch (on ne les connaît pas, mais l'idée s'est lancée sur le groupe Facebook des français en NZ). On part tous les 3 avec notre roomate Mario, un autrichien, pour notre rendez-vous, à une vingtaine de minutes à pied.

Sur la route, je m'arrête souvent pour prendre quelques photos de street art. La ville est encore en pleine reconstruction après le tremblement de terre de 2011 et baigne dans un environnement assez spécial qui me plaît beaucoup. La plupart des bâtiments, des parcs et rues sont neufs et bien entretenus, mais ici et là on voit les vestiges du tremblement de terre: bâtiments à moitié détruits ou à l'abandon, une unique façade murale retenue par des conteneurs... le tout ponctué par une place importante laissée au street art, le tout est plutôt saisissant.


On arrive finalement un peu en retard au point de rendez-vous mais en réalité personne n'est encore arrivé. Arrivent finalement Jonathan, Jacques et Delphine. On s'assoit dans un café aux airs urbains très sympa, parlant de tout et de rien, de ce qui nous a poussé à venir ici, de ce qu'on a fait ici, ce qu'on a envie de faire... vers 17h, on prend congé. Il nous reste encore pas mal de choses à faire... on passe au Warehouse, à la recherche du carnet idéal pour Charles-Rudy, et on se met d'accord sur un petit carnet simple noir avec un tiki dessus (ça porte chance selon Lolo!).

En rentrant, on se lance dans la préparation du cheescake avec Lolo, pendant que Jordan s'occupe de la préparation du repas de ce soir.

Vers 20h30, Delphine nous rejoint à l'auberge pour goûter ce fameux cheescake. Et franchement, pour un premier, c'est plutôt une réussite! On est plutôt fiers 😁.


Delphine, Lolo, Jordan, Mario, Charline

On passe cette dernière soirée tranquillement, à jouer au Uno avec des mini-cartes et rire de rien.

Le lendemain, j'emmène Jordan à l'aéroport avec Charles-Rudy avant de me rendre à mon premier jour de boulot en Nouvelle-Zélande...

14

Sur place, je suis accueillie par Denise qui me reconnaît presque immédiatement. Je rencontre George, mon manager, qui me fait faire un tour du propriétaire et me présente à mes collègues de l'espace cleaner et mécanique, dont j'oublie presque instantanément le prénom... Je rencontre également certains de mes collègues de bureau, Azul, une argentine expatriée depuis plusieurs années, et Vicky, une jeune kiwi. Il m'explique brièvement le boulot, et je les suis dans cette folle journée.

Le travail consiste à accueillir les clients qui viennent récupérer ou déposer le van de location, à faire le tour du van en leur expliquant son fonctionnement ou de constater avec eux les problèmes qu'ils ont pu rencontrer avec le van. En soi, le boulot n'est pas compliqué, mais dans une langue qui n'est pas la tienne, ça fait beaucoup...

J'essaye d'emmagasiner le plus d'infos possible, et je suis mes collègues dans chaque démarche. Ils sont plutôt très cools et très patients, j'ai de la chance!


Le soir, je retrouve Lolo à mon auberge pour quelques courses. On passe la soirée à son auberge (elle a déménagé entre temps... à 800m haha) avec Charline. Les rencontres se font très vite ici et c'est agréable!


Finalement, les journées s'enchaînent très vite... le boulot est intense mais intéressant et surtout parfait pour améliorer mon anglais, et les soirées le sont tout autant ! Je passe le plus clair de mon temps à l'auberge de Charline et Lolo, où j'y rencontre plein de gens intéressants de tous horizons!

Le deuxième soir, on se lance dans une soirée Harry Potter en anglais sous-titré anglais. C'est le dernier épisode (autant dire, le plus triste) mais on rigole tout le long, pour tout et pour rien... surtout quand on Gordon, un Écossais, essaye de nous parler ! Si Charline s'est faite à son accent (elle travaille à l'auberge avec lui en échange de la chambre), je comprends pas un mot de ce qu'il dit...

Le lendemain soir, après une journée chargée, je me rend chez Kevin, mon collègue, qui m'a proposé une chambre à louer chez lui. Sa maison est superbe, claire et propre, et ça peut être l'occasion pour moi de me poser un peu en attendant de trouver une coloc avec des gens de mon âge! Je passe la soirée avec Charline et Laurence, ainsi que d'autres personnes de l'auberge, à jouer aux cartes et rire de rien.

Le lendemain, je rejoins les filles à Lyttleton, une petite ville qui a fortement subi les ravages du séisme. Quelques commerces essayent d'y mettre un peu de vie, mais beaucoup restent fermés...

Après un rapide tour, on prend un fish and chips avant de se rendre à Corsair Bay pour un repas au coucher du soleil ! Ces filles sont cinglées, mais tellement attachantes.


Quant à moi, mon prochain jour off n'est que dans 5 jours. Entre temps, je fais pas mal d'aller-retour entre le boulot, la maison, et l'auberge des filles. J'y rencontre un nombre incalculable de personnes, et en même temps, comme j'y suis tous les soirs, je vois souvent les mêmes. On finit par tisser des liens, évidemment, ce lien si spécial qui n'existe qu en voyage. Entre temps, Charline a pris une décision radicale: quitter son boulot de merde de cleaneuse à l'auberge pour un boulot qui serait au moins rémunéré... Je me renseigne auprès de Denise qui a un poste de dispo... de cleaneuse. Mais ça convient à Charline, qui commence quelques jours après, et se fait par la même occasion littéralement foutre dehors de son auberge. Bref, Kevin à la rescousse, il lui propose la deuxième chambre de libre dans sa maison. Elle emménage quelques jours après, et on se pose quand même la question de trouver une coloc jusqu'à fin avril... mais on est tellement bien chez Kevin qu'on hésite quand même à partir !


Le boulot se passe quant à lui très bien! Les clients sont globalement très sympas (même les français, la plupart du temps! Même si je vois qu'à cause de certains, on mérite bien notre sale réputation...). Les anglophones restent très patients et compréhensifs face à mon accent et parfois face à mes difficultés de compréhension (faut dire que les australiens parlent vite et ont un accent à couper au couteau...). Mes collègues sont très attachants et prennent le temps de m'expliquer les choses et de m'apprendre de nouveaux mots.


Mon premier jour off devait être vendredi, mais jeudi en fin de journée, mon boss me propose de bosser le lendemain. Thune pour thune (et de toute façon le temps est pas top vendredi), j'accepte. Ça me laisse aussi le temps de prévoir ma journée du lendemain avec Lolo !


Et finalement, le samedi, on se décide pour une excursion à la journée à Akaroa, une petite ville aux airs français de la péninsule de Banks. Après un message sur le groupe Facebook des français à Christchurch, on se retrouve le lendemain matin à 4 dans mon 4 by 4 ! Jack, origine de Manchester, et Guillaume, un jeune français, nous ont rejoint dans cette aventure. Je dépose donc Chacha au travail, récupère Lolo et les deux gars à leurs auberges respectives. Guillaume et Jack se sont rencontrés en Australie et se sont suivis jusqu'ici! L'avantage c'est qu'on doit parler anglais!

On part pour la presqu'île pour une heure trente de route, s'arrêtant ici et là pour quelques photos. Après une route très serpentée (et quelques détours gravillonnés!), on arrive sur un magnifique point de vue sur la bay d'Akaora. J'avoue que le premier mot qui m'est venu en voyant ça est bien français... ba putain.


La petite ville d'Akaroa ("long port" en maori) a vu s'installer la première communauté française. De fait on aperçoit ici et là le charme des petites villes françaises de bord de mer, dans un environnement pourtant bien différent! Entre les noms de rues à la française, les drapeaux bleu-blanc-rouge flottant ici et là, le nom de la police et de la gendarmerie en français... on en oublierait presque qu'on est pourtant à l'autre bout du monde ! Mais les paysages typiques de la Nouvelle-Zélande ne nous trompe pas...


Après un rapide tour en centre ville à la recherche d'un endroit où manger, on s'arrête finalement dans une bakery. On s'offre le luxe d'un sandwich au thon dans une VRAIE baguette et d'un café noir. On se lance ensuite à la découverte de la ville. La French Bay est sublime, particulièrement sous ce soleil automnal.

La Beach Road abrite beaucoup de jolies petites boutiques et restaurants. J'avoue, on rentre dans presque chacune d'entre elles, prenant le temps de chiller, de profiter des rayons du soleil et du charme singulier de la ville.

Vers 14h30, on se décide pour une petite marche d'une heure aller-retour, à 15mn en voiture du centre de la ville. La marche se fait sur une petite presqu'île et offre une vue panoramique sur toute la bay. À couper le souffle. Jack nous apprends quelques blagues en anglais. Je vous préviens vous aller rire :

- why the chicken across the road ?

- why?

- knock knock

- who's there?

- the chicken. It's why the chicken across the road -- Je vous avais prévenu!



On profite à fond de ce moment. On est tous seuls sur la presqu'île et le silence est total. Ça fait vraiment du bien d'être à l'extérieur de la ville...

Vers 16h, on reprend la route direction Christchurch. Après avoir déposé les gars, je récupère Charline au travaille. Le soir même, la ville a organisé un Lantern Festival en l'honneur du nouvel an chinois. On découvre la ville sous un nouvel angle. Bien que les rues soient surbondées, les lanternes sont magnifiques. On retrouve finalement les garçons à Smash Palace, un beer garden décalé à l'image de la ville. Travaillant le lendemain, on ne tarde tout de même pas trop, et après une belle journée et une belle soirée, je me couche le sourire aux lèvres.


Et pour rattraper mon retard, j'en profite pour partager le très bel article de Charline.

Simple et efficace. C'est difficile d'expliquer ce qui nous unit tous en voyage. Je vous aurais bien dit qu'il faut le vivre pour le comprendre, mais même en le vivant c'est difficile à cerner. On rencontre tellement de personnes, pour une heure, un jour, une semaine; pour un sourire, un café, un bout de chemin. On donne un peu de soi à chaque fois, sans rien attendre en échange, simplement pour partager. On partage tout, finalement. La nourriture, une bière, quelques rires, des anecdotes, des galères, des bons plans, des histoires qui se ressemblent, s'entrecroisent. On ne peut pas mentir ici, sur ce qu'on souhaite, sur ce qu'on est. Et le plus drôle dans l'histoire, c'est qu'on se sent si proche de personnes qu'on ne connaît que depuis quelques jours qu'on les appelle des amis. Ils sont là, quoi qu'il arrive, sans se poser de questions.


15

Promis, je ne vous ai pas abandonnés.


On a été très occupées avec Charline, entre les after work, les courses à la palette, les travaux sur les voitures (sa voiture surtout, elle part plus tôt que moi), les aller-retour en ville pour voir Laurence et d'autres amis et les jours off à courir les montagnes, les plages et aussi les second hand shops... bref, difficile de trouver du temps pour soi, pour se poser un peu et respirer ! C'est aussi pour ça que je me suis mise au yoga, chaque matins et chaque soirs (la plupart du temps).


J'ai aussi pas mal passé de temps avec George. Il nous donne un bon coup de main (et nous prête gentiment ses outils) pour avancer sur nos voitures. On a aussi eu l'occasion de parler du earthquake de 2011, qui a dévasté une partie de la ville et coûté la vie à 185 personnes. Il a toujours vécu à Christchurch, alors son point de vue était intéressant. Il m'a raconté à quel point c'était effrayant de se sentir autant impuissant, me disant qu'il n'avait pas pu dormir la nuit avant longtemps.

Plus tard, lors d'une autre discussion, il m'a dit que pour lui, tout arrive pour une raison. En laissant la question ouverte, je lui ai demandé quelle était, selon lui, la raison d'un tel tremblement de terre.

Rapprocher les gens. Et construire plus intelligent.

Et c'est vrai, on a le sentiment que les gens se soucient plus des autres ici qu'ailleurs. C'est peut-être tout ça qui fait le charme de cette ville. On s'y sent bien, on s'y sent chez soi. Je me suis rendue au 185 White Chairs Memorial, quand George m'a avoué n'y être jamais allé.


Entre temps, on a pas mal bougé et divagué. On a également participé à un match de Roller Derby (je vous laisse à Wikipedia mes amis, en expliquer les règles est trop compliqué!), sport que j'ai découvert ici et qui est très prenant ! Bon, en gros, il y a des gens en roller dans un cercle, et ils les 2 équipes s'affrontent physiquement et par la vitesse pour marquer des points en dépassant le meneur de l'autre équipe... comme ça, ca dit rien, mais en vrai, c'est impressionnant!


On s'est également offert un pic-nic sur la plage avec George et son superbe van-pas-encore-aménagé. Une vraie bouffée d'oxygène loin de la ville...


J'y suis retournée la semaine suivante, m'offrant ma première randonnée depuis longtemps !


C'était aussi l'occasion de découvrir les installations de la WWII, bien conservées malgré le temps, et de finir avec un livre sur la plage, au son des vagues et des discussions des passants de fin de journée...


Bref ! On n'a pas chaumé! Mais voilà, le 10 avril, j'ai perdu mon acolyte. Elle est cinglée, elle me suit dans mes délires et je la suis dans les siens. Bref, elle va manquer à mes journées! Mais on s'inquiète pas trop, on se revoit dans moins de deux semaines! En attendant, à mes marteaux, scies, vis, peinture et autres instruments... j'ai du pain sur la planche ! 😉


16


En attendant que Charline revienne de son road trip solo pour repartir toutes les deux, j'ai passé pas mal de temps avec moi-même. Et ça fait du bien, aussi! Le soleil se couche de plus en plus tôt, et on sent l'automne qui a bien pris ses marques. La ville reste magnifique, et les couchers de soleil le sont d'autant plus. C'est pourquoi j'ai foncé à 5:30pm en direction du Sud de la ville pour une promenade sur les hauteurs de ChCh, avec couché de soleil en prime. Et franchement, ça valait le coup ! Maman, petite pensée pour toi, parce que la vidéo que je t'ai envoyé était cool (désolée pour les autres), mais ce moment était vraiment très beau et très calme! Sortir un peu de l'agitation de la ville et des journées de boulot me rappelle aussi pourquoi je suis partie de France...

(Désolée, les photos rendent pas du tout).


Avant que Charline revienne, j'ai également revu un timbré (Thomas) que j'avais déjà rencontré il y a maintenant trois mois, à ma première auberge à Auckland. Je suis allée le chercher à l'aéroport de ChCh en fin de matinée. Il est venu voir une voiture - et passer un peu de temps avec moi ! Je lui ai donc fait visiter le centre-ville, Botanic Garden et les tags de la ville. C'est fou comme le temps passe, et les rencontres faites ici, même éphémères, nous marquent encore !



Quand Charline est revenue, j'avais un peu avancé sur ma voiture - Pardon, je mens. George avait avancé sur ma voiture... On a passé une journée de fou, le samedi 21st, le jour où elle est revenue. On a commencé par un brunch de compèt, pour continuer dans les second hand shop à la recherche de tissu de qualité pas cher pour mes matelas, s'arrêter dans un car dealer pour récupérer un auto-radio, et finir sur la plage en fin d'après-midi avec une pizza à $5 comme goûter.

On a finit la journée au stade de la ville, afin d'assister au match de rugby des Crusaders vs Wolves. A fond dans l'ambiance de l'équipe locale, on a été les ferventes supportrices des Crusaders, qui ont gagné le match ! On s'est également tapé un sacré fou rire - nerveux - lorsqu'on s'est pris une belle averse de grêle dans la gueule, pour finir trempées après seulement 20 minutes de jeu. Bref, le match était vraiment cool, on s'est bien rincé les yeux, et surtout, c'était mon premier match de rugby semi-pro et mon premier match en Nouvelle-Zélande! Bref, une belle journée chargée, qui annonce un road trip très proche plein d'énergie !


Quant à ma voiture, parce que c'est le sujet principal de l'article d'aujourd'hui, tout est prêt. Mais seulement dans ma tête. J'ai des idées monstres pour faire de ce bolide ma maison pour les neuf prochains mois (et plus si affinité). J'ai essayé de construire le lit moi-même, mais Kevin (le gars qui nous héberge pour ceux qui ont pas suivi) a pas vraiment d'outils dans son immense garage. Il a trois voitures, mais pas une scie pas rouillée ou un marteau pas cassé. Compliqué d'avancer dans tout ça. J'ai appelé George from the jungle à la rescousse, et, tel un chevalier servant, il est venu me sauver de mon pétrin. Pour ceux qui ont toujours pas suivi, George, c'est aussi mon collègue. Sauf que maintenant, on n'est plus que deux au bureau (tous les autres sont partis, les lâches). Autant dire qu'on n'a pas un jour off en commun, et à partir de là, c'est difficile de trouver du temps pour avancer ! Mais il a pris un jour pour moi, mon loulou, et avec ses mains magiques de carpenter, il m'a fait un truc franchement pas dégueu.

Ah ba c'est mieux que ce que je comptais faire ! - Heureusement que c'est mieux, c'est son métier !


On a donc enlevé l'assise du siège arrière gauche (et condamné ledit siège par la même occasion) pour pouvoir faire le lit par dessus. J'ai préféré garder un siège arrière, souhaitant avoir la possibilité de prendre des gens sur la route et de les ennuyer avec mes blagues de merde. Faut bien que quelqu'un en profite, quand même. Une planche repliable permet d'agrandir le lit (je mesure pas 1m50 non plus). Le lit est amovible, pour pouvoir accéder à la table d'extérieur qui est juste en dessous (et aux rangements sous la table, par extension). Il me permet aussi de transformer le lit en banquette pour profiter d'un peu plus d'espace. De là, il me restait plus que la cuisine et la déco à faire !


Je me suis également occupée des matelas qui constitueront mon lit ! Je dis "les", parce qu'en vérité, j'ai 3 matelas: un matelas principal, un secondaire qui permettra d'agrandir le lit et se mettra sur la planche rétractable, et un troisième qui fait aussi bien dossier de banquette que partie de lit supplémentaire . Comme ça, ça vous dit rien, mais avec les photos, vous verrez mieux ! Samedi, on a donc récupéré un super bout de tissus bleu marine 4mx3m50 au Secondhand Shop près de chez nous pour... $8. Le lendemain, dimanche, c'est jour de marché à Riccarton, à une minute à pied de chez nous. Après avoir finit de coudre le matelas principal, on s'y rend en fin de marché. En flânant, Charline m'arrête devant une petite échope de tissus. Et effectivement, il est pas cher, très beau (un tissus gris/doré/marronné/je sais pas comment expliquer) mais j'ai un doute sur les dimensions. Je sais que n'aurai pas assez de tissu bleu marine pour finir mon 3ème matelas/dossier de banquette. On parle un peu avec le gars, et lorsqu'il me demande ce que je compte en faire, il me regarde tout sourire et finit par me le donner. For free. Il m'explique que c'est son dernier marché, et que ça lui fait plaisir. Il est adorable et il m'a fait ma journée. En continuant sur le marché, un homme nous propose des bonbons (dis comme ça, ça fait glauque, mais ça l'était pas, il faisait beau, et chaud, et les gens souriaient). Help Yourself. On parle pas mal avec le monsieur, et avant de repartir, il nous offre un paquet de bonbon chacune. Bonbons qu'il fait lui-même ! Bref. Adorable; et lui aussi nous a fait notre journée ! Les kiwis, c'est quand même autre chose...

Le matelas principal 
Image rare de moi cousant - avec un très beau chignon 




Bref, en rentrant at home, je me suis occupée de tout ce joyeux bordel ! Après avoir ragé contre la scie de Kevin qui coupe rien, j'ai demandé à George de me prêter la sienne (que je récupérerai que le lendemain). En attendant de pouvoir avancer sur la cuisine, je me suis occupée de mes matelas. J'ai donc finis ma deuxième partie, et surtout, j'ai finis la troisième partie avec le superbe tissus que m'a offert le mec du marché. Et ça rend plutôt bien !





J'avoue, ça a pris du temps. Ou alors je suis lente et j'ai traîné. Ou les deux, je sais plus. Mais j'ai finis le troisième matelas que le soir-même, devant Harry Potter (en anglais bien sûr. Pour savoir quel épisode nous avons regardé, tapez 5). J'ai également fabriqué un petit cadeau pour George, pour le remercier de ce qu'il a fait pour nous.




Le lundi suivant, on continue notre week-end marathon en brio. Après un retour chez le car-dealer pour qu'il m'installe la stéréo et pour acheter un pneu (mon pneu de secours était vraiment dead. Pas très helpful pour un pneu de secours), le tout pour pas très cher, on a foncé à Happy Campers récupérer la scie de George, faire remettre un peu d'huile dans le moteur, et surtout, dire au revoir à nos collègues. Ils étaient cools quand même. Et très sympas. Ils nous souhaitent un bon voyage et on promet de passer les voir si notre route rencontre de nouveau celle de ChCh! De retour à la maison, on se lance dans un plat de pâtes express avant de s'occuper de la cuisine. Et avec une scie qui coupe... bordel, ça va beaucoup plus vite ! On se tape également un petit aller-retour à Mitre 10 (l'équivalent de Brico Dépot, Le Roy Merlin, toussa toussa) pour récupérer du papier ponce, une bâche, et des piquets de jardinage en bois. J'ai des grands projets pour l'avenir, vous allez voir. Bref; voici l'avancement de la cuisine en ce jour saint (je sais, c'est pas dimanche):

Après s'être occupées de la cuisine toute la journée, il reste plus qu'à peindre tout ça ...

... et à agrémenter de quelques matelas et d'une décoration choisie avec goût, ainsi qu'un magnifique tapis fait main ! 😀.

Mardi soir, le lit et la cuisine étaient donc terminés! On était presque prête à partir, mais pas totalement. Ma radio achetée chez le car-dealer fait des siennes. Sauf que demain, c'est mercredi, et demain, c'est l'Anzac, jour ferié en Nouvelle-Zélande à la mémoire des troupes armées d'Australie et de NZ qui ont combattues pour la France et la Belgique pendant la Première Guerre Mondiale. Le car-dealer étant fermé, on se rend au WareHouse dans l'espoir de trouver une jolie couverture pas trop chère pour ma maison à 4 roues. Je m'attarde sur une couverture grise et blanche. En rentrant à la maison, on s'occupe de mon auvent pas cher. Je n'ai pas de photos, mais l'idée est d'avoir un abris en cas de pluie ou de fort soleil (bon, vu la saison, plus en cas de pluie) pour pouvoir manger à l'extérieur ! Avec une bâche, un peu de fil et trois piquets en bois de jardinage, on réussit à faire un truc pas trop mal ! Je vous enverrai une photo à l'occasion !

Bref, mercredi soir, on était enfin prête à partir. Le jeudi matin, on profite une dernière fois de la cuisine pour se préparer quelques pancakes, avant de vider la chambre de la voiture. J'ai pas beaucoup d'affaires, et heureusement ! Mon sac à dos, une caisse de nourriture, une caisse pour la cuisine et une caisse pour la voiture rentrent tout juste dans mon petit bolide.

Mais je suis aux anges, et je n'ai plus qu'une hâte ! Reprendre la route à la découverte de ce magnifique pays !

17

Je ne pourrais pas expliquer ce sentiment unique que l'on peut avoir lorsqu'on voyage. Ce moment où on prend la route, où l'on ne sait pas vraiment où l'on va mais où le soleil, de la bonne musique et une amie nous accompagne est amplement suffisant. Peut-être même trop pour mon petit coeur. Lorsqu'on a enfin quitté ChCh, je n'ai pas eu de pincement au coeur. Même pas un dernier coup d'oeil dans le rétro pour dire au revoir à cette ville que j'ai pourtant tant aimé.

Il n'y avait pas de quoi être triste. Lorsque les montagnes se sont dessinées face à moi, j'avoue j'ai hurlé comme une gogole tellement c'était beau (et en plus c'était pas grand chose). Et j'avoue aussi, j'ai versé une petite larme tellement ce bonheur simple était envahissant.

On s'est arrêtée à Springfield après une bonne heure de route, à la recherche d'un donut géant. Ba les gars, on l'a trouvé!



On a ensuite repris la route, s'arrêtant ici et là pour profiter un maximum de ce paysage incroyable.

Vers 16h30, on atteignait le Lake Lindon.

La question se posait alors de savoir si on campait ici ou si on tirait un peu plus. On a finalement continué notre chemin, s'arrêtant à Castle Hill pour le coucher du soleil et pour une petite marche improvisée. L'endroit est un immense terrain de jeu, simplement superbe et hors du commun... difficile de rendre compte en photo de la beauté du lieu !


On aurait presque vie Excalibur plantée ici !


La rando offrait aussi un magnifique point de vue sur le soleil se perdant sur les montagnes.

Après cette balade, il est temps pour nous de rejoindre notre camp pour la nuit ! On trouve un camp non loin de là, gratuit et proche d'une rivière. Après 15mn de route et 2km de gravel road, on arrive de nuit dans un camp immense. On mange le reste de soupe aux épinards de la veille dans la voiture de Charline avant de partir faire la vaisselle dans la rivière. De nuit, l'endroit a l'air simplement superbe, et il me tarde de le voir de jour ! D'ici là, je suis plutôt excitée de passer ma première nuit dans ma voiture et de découvrir ce que cette nouvelle aventure nous réserve!

Cette première nuit est plutôt agitée malgré le calme de l'endroit. Je me réveille plusieurs fois, admirant les étoiles dans le ciel par la fenêtre, puis le levé du soleil qui se dessine doucement dans les montagnes en face de moi. Après un rapide petit déjeuner, on profite de laver nos couverts dans la rivière (sans savon évidemment ✌) pour prendre quelques photos de la très belle Hawson River. Les couleurs de l'automne sont superbes et les photos ne sont malheureusement pas révélatrices de cet endroit où le temps semble suspendu.


Notre camp pour la nuit

En repartant, on s'arrête sur la route de gravier qui nous offre également un très beau point de vue de cet endroit.


On rejoint ensuite la petite ville d'Arthur's Pass, très célèbre pour sa Great Walk (que, vu le temps un peu pluvieux, nous ne ferons pas !). On se rabat sur la petite randonnée amenant à une belle Waterfall puis sur une randonnée plus longue, la Bealey Valley Track, qui, malgré la fine pluie, nous offre un très beau point de vue sur les alentours! L'eau des cascades est simplement superbe, et le bleu cristallin donnerait presque envie de s'y plonger... presque.


Sur le chemin, on s'arrête à un lookout où on fait la rare rencontre de Kéa, une espèce protégée de Nouvelle-Zélande...


Avec l'envie de se poser dans un petit café, on continue notre route, qui croise le drôle chemin d'une auberge à la décoration particulière! On s'y arrête volontiers, le feu de cheminé ayant eu raison de nous...


Finalement, on y passe l'après-midi, m'occupant de mettre à jour mon blog (haha) et Charline passant son temps en lisant un livre passionnant. On a aussi appris à dire "coucou" et "ça va" au perroquet (on a fort rit!) qui est très bavard ! On a également cherché un campsite gratuit où se poser pour la nuit mais le plus proche est sur la côte ouest... ce qui n'est pas notre objectif de la journée! Au culot, on demande au propriétaire de l'auberge si on peut dormir sur le carpark de l'hôtel... "no problem of course, you're not the first!". Voilà qui parfait notre journée!


Mais bon, finalement, à 5:00pm, le gars nous dit que le patron n'est pas d'accord. Pour la faire courte, faut qu'on jarte. Sauf que sur le moment on n'a pas vraiment de plan B... on parcourt la route en pleine nuit, essayant ici et là de négocier un emplacement pour nos voitures contre quelques heures de boulot le lendemain, mais c'est plutôt compliqué... on tire la route jusqu'au prochain campsite gratuit qui est à pas moins d'une heure et demie de route. De nuit, on loupe tout le paysage... c'est dommage mais je sais que j'aurai l'occasion d'y revenir ! Et surtout, j'ai la chance incroyable de voir traverser un kiwi juste devant moi ! Bon du coup j'ai aussi manqué de l'écraser mais ça a fait ma soirée ! (Beaucoup de Kiwis n'ont jamais vu de kiwi...).

Après 8km de gravels road, on arrive finalement au campsite. C'est rudimentaire mais amplement suffisant ! Même si le coin semble totalement perdu, il y a quelques va-et-vient intriguant sur le camp, et je suis pas très à l'aise.

Le lendemain, on décide de partir tôt, direction la fabuleuse West Coast, pour redescendre vers les glaciers!

18

Le lendemain, on part finalement tôt, la pluie accompagnant notre route. On roule jusqu'à Hokitika, charmante bourgade (qui doit l'être encore plus par soleil!) où on s'arrête pour la journée. Avec ce temps, on fait juste les magasins, les marchés, et on profite de la bibliothèque municipale pour se poser un peu... on parle un peu avec les locaux, toujours aussi accueillants, et j'avoue que de parler anglais me manque un peu !


On finit également pas craquer sur la famous pizzeria du coin (qui nous fera bien notre repas pour 2 jours !), géante (chère) et délicieuse! Ça nous permet aussi de nous poser un peu au chaud... bref, tout bénef. On hésite à se faire un petit ciné, mais pour éviter trop de dépenses, on se rabat sur autre chose: rejoindre notre campement pour la nuit. Ce n'est que le milieu d'après-midi, et après 10mn de route, on se pose sur le campsite (gratuit et rudimentaire). On profite aussi d'une accalmie pour partir sur une courte rando sur les hauteurs, avec vue sur l'immense rivière. C'est sympa et ça perm et surtout de se dégourdir les jambes! Entre temps, je profite de ce moment de pause pour coudre une petite pochette de rangement. Le soir commence vite à arriver, et on se prépare un petit thé/café à l'abris, qu'on partage avec l'un de nos voisins de parking, avant de regarder un petit film au chaud.


Mon fameux auvent!

Le lendemain, on profite d'une pluie quasi inexistante pour prendre notre petit dej au calme. On reprend ensuite la route - sous la pluie - direction le Lake Kaniere. L'endroit est superbe mais doit l'être encore plus lorsque le temps est au rdv...


On se dirige ensuite vers les gorges de Hokitika, qui sont censées être bleu turquoise mais sont aujourd'hui grises... cela reste tout de même magnifique ! On fait la petite rando de 30mn jusqu'aux gorges. Il ne pleut pas trop jusqu'à ce qu'on arrive aux gorges, où la pluie se fait beaucoup plus... présente! On finit trempées jusqu'aux os, mais j'ai encore le sourire aux lèvres !

On se décide ensuite à se rendre à notre prochain campsite. Mais en arrivant sur les lieux, on est quelque peu desapointées. Il n'y a pas vraiment d'espace, pas de panneau et surtout pas de toilettes: pour le coup, on n'est pas vraiment sûres que l'endroit soit légal - pour info, on trouve nos campsites sur une application, certains sont gratuits mais la plupart sont payants. On préfère jouer la sécurité plutôt que de risquer une amende de $200, et on se rabat sur le camp le plus proche, à Ross, qui lui est payant. Mais à $10, on est plutôt surprise ! Et en bien. L'endroit est calme, avec douche chaude à volonté, cuisine équipée avec toaster et bouilloire: bref, le grand luxe. Et après 2 jours de pluie, ça à de quoi remonter le moral de tout le monde! Après un bon repas préparé avec amour et une douche chaude (sous laquelle j'ai bien traîné), on rejoint le bar d'à côté. Le gérant du bar/resto est aussi celui qui s'occupe du camp. Au départ, il ne fait pas très avenant mais est en réalité très soucieux de notre bien-être, bienveillant et très serviable !

Le bar est très surprenant. Je n'ai pas de photos mais il a un côté vieux pub irlandais, très accueillant et dans lequel on se sent tout de suite à l'aise et chez soi. On se pose près de la cheminée, discutant de la prochaine étape de voyage et je me prend le luxe d'une pinte, mais vu le prix, difficile d'hésiter!


La nuit fut plutôt bonne, si on met de côté le coq chantant à 4:30am. En ce lundi, on prend donc le temps de prendre notre petit dej tranquillement, profitant du toaster et de la bouilloire pour apprécier d'autant plus le repas ! On discute pas mal avec les campeurs, un couple de néo-zélandais qui découvre l'île du Sud pour la première fois, un jeune allemand qui repart bientôt chez lui... ça fait du bien de voir d'autres gens et d'échanger un peu en anglais ! La saison se fait plus calme et ça se sent ; il y a beaucoup moins de gens sur la route et de manière générale, les gens restent cloîtrés dans leurs voitures...


Le lundi, on reprend donc la route en direction d'Okarito, charmante bourgade (décidemment) souvent oubliées par les touristes. On y arrive sur les coups de 1:00pm, mais avant ça, la route nous réserve bien des surprises ! Le temps commence à se dégager et ici et là, on aperçoit parfois le mont d'une montagne se dessiner... et quand on ne s'y attend pas, le spectacle est magique! On se sent très petit... pendant toute la route, je me sens comme les personnages de cartoon qui voient une jolie fille ! Les yeux et la bouche grands ouverts, avec un "waaaaa" qui sort toutes les 2 secondes !

Un petit aperçu de la route :


Le village d'Okarito semble loin de l'aflus touristique de l'axe ouest. Il faut dire qu'il fait faire un détour de presque 30km aller-retour pour y accéder: pas vraiment sur le chemin. Et pourtant, c'est un détour qui vaut le coup !

Après une petite pause déjeuner au camping, on se dirige vers une rando d'une heure et demie. Plutôt pentue (pas de quoi finir en PLS je vous rassure), elle offre un magnifique point de vue sur la chaîne de massifs. Ba putain. C'est le seul mot qui me vient. J'hésite presque à vous mettre une photo tellement elle n'est pas représentative du lieu! Le panorama est à couper le souffle. En haut on rencontre un anglais habitant Okarito depuis 6 mois qui nous montre les différents massifs, dont le plus connu, Mont Cook.



On redescend ensuite sur la plage pour une séance de yoga face à la mer... pas très relaxant, étant donné qu'il est difficile de garder son sérieux avec Charline...

Le couché de soleil est simplement splendide.


Sans trucage les gars!

Ce soir, on dort au camping communautaire de cette petite ville. Il coûte $15 la nuit mais offre pas mal de facilities. L'endroit est propre et bien aménagé, et surtout, ce qu'on paye permet à cette petite ville de nous offrir ce camp bien entretenu et participe à la conservation du territoire.


On s'endort finalement avec un ciel dégagé offrant une vue magnifique sur les étoiles, une lune ronde éclairant doucement la plage et surtout le bruit des vagues caressant le front de mer...


Le réveil le lendemain est un peu douloureux. La nuit a été agitée... comme il faut bien un côté négatif à cette île paradisiaque, on a inventé les sandflies. Et cette nuit, je me suis réveillée avec les chevilles en feu, et la furieuse envie de me gratter jusqu'au sang. L'huile de lavande réussit à peu près à faire passer ça, mais franchement, nos moustiques c'est clairement de la rigolade à côté!

Bref. La journée s'annonce splendide, et ça tombe bien, on en a besoin ! Le temps de prendre tranquillement notre petit dej, de charger nos téléphones et d'essayer de faire sécher le linge qu'on a fait hier à la main (et qui séchera pas du tout), on décolle vers 10:00 direction Franz Joseph!


On s'arrête à l'I-Site pour voir les randos possibles et on choisit évidemment la plus touristique... celle qui amène au pied du glacier ! La marche est très facile et on est plutôt très chanceuse avec le temps: grand soleil et pas très froid (on est en tshirt bordel!).


Bon, comme ça, c'est pas très impressionnant, mais en vrai, ça l'est. Surtout de se dire qu'il y a quelques décennies le glacier arrivait jusqu'en bas sur la photo de droite...

Après cette petite marche d'une heure et demie, on a le choix entre en faire une deuxième ou se rendre à une source d'eau chaude. Et franchement, une baignade nous ferait pas de mal. La source d'eau chaude est censée être à 1h de voiture puis 1h de marche. Lorsqu'on s'y rend, on croise un couple anglophone après 10mn de marche qui nous dit qu'ils ont cherché la source pendant 2h sans la trouver... tant mieux pour nous, ça nous a évité de chercher pour rien. Un peu déçue quand même mais bon ! On reprend la route direction Hokitika en s'arrêtant à Ross pour une toilette rapide au camping où on avait dormis deux jours auparavant et pour une visite des alentours.

On arrive finalement à Hokitika vers 5pm. Et on meurt de faim. On s'arrête au même camping où on avait passé la nuit 3 jours auparavant (vous suivez?), et comme ils font aussi resto et que ce soir c'est deux plats pour le prix d'un, on se fait pas prier pour un petit plaisir! Et ça fait du bien de manger un vrai plat !

Après ça, on se rend aux glorms caves, à 100m du camp. C'est pas très grand, mais vraiment impressionnant ! La parroie est couverte de vers luisants. On dirait des centaines d'étoiles accrochées aux murs.

Encore une belle découverte en NZ!


Après une dernière soirée ensemble à regarder un film, on prend le petit déjeuner sur la plage.

Du coup, après Hokitika version pluie, je vous la fait version soleil :


Vers 10:00, il est temps pour toutes les 2 de prendre la route. On partage nos derniers plans avant de se dire au revoir. Après tant de temps avec elle, ça me fait bizarre de la quitter.

Charline continue vers le Nord, tandis que je dois rejoindre Dunedin... où m'attends Coralie ! Pour ceux qui ont pas suivis (avouez), j'ai rencontré Coralie à ma première auberge à Auckland.

Je tire la route jusqu'à ChCh, en m'arrêtant évidemment à Arthur's pass. Le temps est parfait pour une rando, et je vais pas m'en priver! Je m'arrête à l'I-Site où le gars me conseil une rando de 3h (sans me parler du dénivelé évidemment). Je m'y rend avec courage. Mais au bout de 15mn, je me demande un peu ce que je fous là. Le sentier est plein de cailloux et c'est difficile d'avancer sans glisser, et surtout c'est quand même raide. Bref, je prend mon courage à deux mains (plutôt à deux jambes), je maudis mon cardio pourri, et je finis par arriver au sommet, un peu plus d'une heure après avoir commencé (et non sans difficulté). Mais franchement, ça valait le coup, alors je suis pas peu fière !


La descente se fait plus facilement, et je prends plaisir à voir que j'ai quand même plus d'équilibre qu'avant et plus de confiance dans mes appuis! Finalement vers 2pm, j'arrive au parking, et reprends la route direction ChCh. Je m'arrête ici et là pour profiter du paysage. Le parc national d'Arthur's Pass est à couper le souffle. Une merveille à chaque virage !

Le soir, je dors à ChCh, où j'ai un pied à terre de qualité. Le lendemain, après une petite séance shopping (je galerai depuis une semaine à trouver un carnet pour continuer mon Carnet de voyage, étant donné que j'ai bientôt fini celui que j'ai actuellement), je reprends la route direction Dunedin vers 10am. Plus de 4h30 de route au programme et près de 350km.

Et là... je n'ai pas grand chose à vous raconter. C'est la route la plus chiante que j'aie pu faire. Il n'y a rien à faire, rien à voir, et c'est toujours tout droit. Entre les champs et les pâturages, j'arrive quand même à trouver une plage intéressante. Hook Beach est une immense plage de galet noir. Pour y accéder, il faut emprunter une gravel road. Jusque là, tout va bien. Oui, jusqu'à ce que je me retrouve face à une flaque d'eau.

De 10m de long.

J'aperçois un véhicule garé de l'autre côté, et je me vois mal faire demi-tour. J'ai confiance en mon 4x4 (moins en ma connerie), et j'entreprend ce nouveau périple pour nous deux. Bon, arrivée de l'autre côté, soulagée, je suis quand même consciente qu'il faudra faire le retour. Et ça c'est moins drôle. Ça en valait quand même la peine. La plage est immense, et ça sera l'endroit parfait pour mon break time.



Après avoir franchis le trou d'eau dans l'autre sens (non sans avoir ouvert le capot et checker les roues après ça), je reprends la route.

Je m'arrête aux (trop) touristique Moeraki Boulders. Bon, vous allez me dire que ce ne sont que des rochers ronds; mais en fait, non !

J'ai même pris le panneau en photo pour pouvoir vous expliquer ce phénomène comme il faut. La forme particulière de ces cailloux est due à une érosion datant de plus de 55 millions d'années. Ils seraient formés par des calcites autour de bois fossilisée.

Bref.

J'ai maintenant très hâte d'arriver. On s'est donné rdv à un campsite juste avant Dunedin. Les derniers kilomètres me paraissent interminables... quand j'arrive finalement au camp, je souris d'excitation. J'aperçois une jeune femme faisant de la balançoire plus loin, et à ce moment je n'ai aucun doute! Je me gare rapidement avant de retrouver Coralie et me jeter dans ses bras, trop heureuse de la voir ! 😊

19

Coralie et Theo (son copain qui l'a rejoint il y a 1 mois) m'accueillent autour d'une (deux) bière, de chips et de quelques belles histoires. J'ai du mal à me dire que ça fait presque trois mois que je ne l'ai pas vue. On a beaucoup à se raconter, et sa joie de vivre et notre complicité m'avaient manqués!


Le lendemain matin, on profite du beau temps pour aller pêcher (oui, oui). Le courant est plutôt fort et surtout l'endroit est loin d'être idéal. Mais notre optimisme l'emporte largement: on va essayer quand même!


Mais après 5mn, la ligne s'accroche dans les galets (c'était si previsible). Je prends mon courage à deux mains et plonge corps et âme dans l'eau gelée pour dégager l'hameçon (Je rigole j'ai juste mis le bras dans l'eau). Bon, on laisse tomber pour cette fois, mais on en profite pour faire une belle balade sur la plage.

On planifie notre aprem autour de ce soir: c'est l'anniversaire de Coralie le lendemain et on le fêtera à Dunedin. On rejoint tardivement le camping en centre-ville (ce qui demande une sacrée organisation, comme je n'ai pas le droit de dormir dans ce camp réservé aux Self-contained -véhicules avec toilettes et eaux propres/usées- et que je ne le suis pas).

Bref, après quelques courses, un rapide tour en ville et la visite du musée de la ville, on se fait toutes belles pour le soir! Coralie a réservé dans un resto italien pour 8pm. Autant dire qu'on a le temps ! On rejoint un bar en centre-ville à pieds. Les bières y sont bonnes et ça me fait plaisir de partager ce moment avec elle. Le resto est superbe et les pizzas y sont très bonnes. Après ça, on se rend dans un bar avant de rejoindre une boîte de nuit. Il est encore tôt pour nous mais on s'est fait au rythme de sortie des néo-zelendais. Il faut dire qu'ici, à 9pm, les gens sont déjà déchirés... On est assez déçus de voir la boîte vide, et on n'y reste que le temps d'un verre avant de se rendre dans un bar de nuit. L'ambiance y est bonne mais je me fais pas à ce décalage: les musiques datent d'il y a 15 ans (sans exagérer)... La soirée était quand même excellente et je suis heureuse de voir que rien n'a changé avec Coralie, et surtout je suis heureuse de la voir aussi épanouie avec Theo (elle m'en a tellement parlé!).




Le lendemain, le réveil se fait en douceur (sauf pour Theo qui assume pas l'alcool). Après un rapide petit dej, on se rend à la piscine municipale. L'entrée est pas très chère et surtout, il y a un SPA à 38°C! Je suis vraiment surprise du fonctionnement en NZ: il y a deux énormes vestiaires séparés (côté femme / côté homme) mais aucun vestiaire individuel. Il n'y a pas de restrictions vestimentaires: certains se baignent en tshirt, et surtout, on peut accéder aux bassins en tenue de ville. Il n'est pas rare de croiser des gens habillés et avec leurs chaussures au pied du bassin. Niveau hygiène et propreté, on repassera.

Mais qu'importe, ça nous fait du bien et ça nous permet aussi de prendre une douche ! Après ça, on prend un rapide lunch au fast food, avant de faire quelques courses et de rejoindre notre campsite, au Sud de la ville. Le camp en bord de mer est très bien situé. On boit une bière en attendant Kem et Léa, des connaissances de Coralie et Theo.

La soirée avec eux se passe très bien, ça fait aussi beaucoup de bien de rencontrer et découvrir de nouvelles personnes ! Le lendemain, on profite tous ensemble d'un réveil en douceur.

Puis Kem et Léa partent pour de nouvelles aventures pendant que nous rejoignons le sud avec Coco et Theo en direction d'Invercargill. On suit la scenic road jusqu'à Nugget Point, où, après une petite marche de 30mn, on se retrouve face à une vue dégagée et où on peut apercevoir (de très loin mais quand même) quelques sealions.


On s'arrête pour manger rapidement puis, timing oblige, Coco et Theo repartent pour Invercargill afin de rejoindre leur lieu de travail qui est encore à quelques heures de route. On s'embrasse et on promet de se revoir très vite. On sait qu'on ne se quittera pas comme ça.

Quant à moi, je continue ma route vers mon campsite via la Scenic road, en m'arrêtant ici et là pour profiter d'une plage, d'une courte marche ou d'un point de vue.


Le campsite se trouve à Slope Point, en bord de mer. J'y arrive vers 5pm, mais il fait très vite nuit, particulièrement avec l'orage qui arrive. La nuit a été très agitée, le vent était vraiment fort et l'orage plutôt violent. Le réveil a été assez rude, et j'ai eu mon premier vrai coup de mou depuis que je suis arrivée. Quitter Coralie de nouveau a vraiment été bizarre. À cet instant, je suis assez fatiguée de la pluie et du froid et de me retrouver seule dans la voiture à 6pm parce qu'il fait nuit. Je suis souvent entourée de couples voyageant ensemble et c'est d'autant plus compliqué qu'ils sont difficilement accessibles. Bref, après 2h à tchecker la météo aux alentours (sans révélation majeure : il pleut), je me décide quand même à reprendre la route. Il faut d'abord que je trouve une station essence, et sur le moment, heureusement que les applications existent, parce que ça fait un moment que je roule sur la réserve. Les 25km qui m'en séparent ne se font pas sans inquiétude, et je passe mon temps les yeux rivés sur la jauge, m'attendant à tomber en panne d'essence à tout moment.

Bref, j'arrête là le suspens: je suis arrivée sans problème à la station d'essence. À peine le plein fini, il recommence à pleuvoir, et le vent n'aide pas. Je n'ai pas pris mon petit dej ce matin, et j'ai vraiment besoin d'un café. Je gare la voiture et entre dans le petit café. La gérante m'accueille avec un sourire chaleureux, et, pendant qu'elle prépare ma commande, nous discutons un peu. Il n'y a qu'un client dans la salle, un jeune de mon âge, je le salut en anglais... et il me répond en français. Je fais connaissance de Clément, avec qui je discute facilement 1h autour d'un bon café. On échange nos numéros avant de reprendre la route chacun de son côté.


Pour ma part, je me dirige vers Invercargill pour quelques courses. Après ça... je n'ai pas vraiment de plans. En regardant le ciel, je me fis à mon instinct et je suis le soleil, en remontant vers le Nord. Je répète un freecamp dans la petite ville de Lumsden. En chemin je prends mon premier autostoppeur en NZ! Un anglais avec qui la discussion se fait facilement. On arrive en ville vers 3pm. Il repart vers Queenstown, et moi je profite de cette après midi off pour avancer sur mon blog... Le camp est situé en plein village (vous imaginez pas le village à la française), mais tout est très calme. La ville a beaucoup de charme. Pendant que je me prépare à manger à l'abris du vent, je rencontre un homme travaillant pour la ville qui m'explique que le camp a faillit fermer (le Council, l'équivalent du préfet je pense, voulait le fermer) mais que les commerçants de la ville ont travaillé pour le maintenir ouvert. Il faut dire qu'à part le camp, et peut-être le charme de la ville, il n'y a pas vraiment de raison de s'arrêter ici.

Bref.

Je reste un moment dehors, l'automne est doux, il ne pleut pas et il y a des lumières extérieures... j'en profite pour lire un peu. Je croise une jeune femme qui se balade, et on échange quelques mots. Lila est française, alors on discute facilement de tout et de rien ! Après 1h, un homme vient à notre rencontre, cherchant les toilettes. On discute un peu avec lui et nous dit venir du Brésil. On l'invite à nous rejoindre pour discuter un peu plus !

Eduardo ne voyage pas seul, il est arrivé avec Thiago et a rencontré Sanne ici, avec qui ils voyagent depuis plusieurs semaines. On passe une bonne partie de la soirée à discuter tous ensemble, et ça me fait un bien fou après mon coup de mou de ce matin. Rencontrer tous ces gens m'a rappelé pourquoi j'étais venue en NZ et pourquoi j'aimais autant ma vie ici.



Le campsite !
20


Entre temps, j'ai eu des nouvelles de Clément, que je vais finalement aller rejoindre au Lake Monowai. Le matin, on partage un petit dej tous ensemble au café de la ville (histoire de remercier les commerçants de faire vivre ce camp!) avant de faire une machine (enfin !!!). On profite du beau temps et du vent (très très fort) pour la faire sécher rapidement. Avec Lila, on fait un rapide tour au second hand shop où je trouve du tissus pour mes rideaux à $4. Je n'avais pas de rideaux dans ma voiture, ce qui commence à me manquer dans certains campsites où la promiscuité est plutôt très prononcée!

Je reprends ensuite la route, ballottée par les rafales (le vent est si puissant que j'en perds un tendeur qui tient ma bâche et que l'un de mes rétro se plie un peu - sans gravité). Je finis la route sous l'orage avant d'arriver en milieu d'après midi au camp. Je retrouve Clément, et on s'installe pour la soirée, profitant d'un temps plus clément. On partage quelques bières, il me fait pêcher dans le lac, on s'emerveille du ciel étoilé... Bref, on passe une bonne soirée.


Mais surtout, je lui parle de ma rencontre avec Eduardo, Thiago, Sanne et Lila. La veille, on a parlé de profiter du seul jour pas trop moche pendant deux semaines pour aller à Milford Sound, une croisière en bateau dans les fiordlands, touristique mais incontournable.

Et il est très chaud, ce qui est parfait! Problème: on n'a aucune couverture réseau, donc impossible de booker quoi que ce soit. Tant pis, on se décide à partir très tôt le lendemain pour essayer d'appeler la compagnie et faire le même Cruise que nos comparses, qui est à 10am. Il y a pas mal de route. On part donc à 6:30am pour Te Anau, où Clément appelle la compagnie pendant que j'appelle ma maman pour lui souhaiter un BON ANNIVERSAIRE ❤.

Ensuite, direction Milford Sound. On n'a pas beaucoup de temps et pas mal de route... On trace jusqu'à Milford, en essayant de profiter un maximum de la route. Et je crois que comme 99% des personnes qui l'ont empruntée, j'en suis tombée follement amoureuse! La route est simplement superbe. On arrive à 9h45 au quais (plutôt en avance selon le gars de l'accueil!) mais nos comparses ne sont toujours pas là. Ils n'arrivent qu'au moment de l'embarquement et c'est so good to see them again ! Le cruise est fantastique, et pour $40, it definitely worth it !





Bon, mine de rien, on a eu beaucoup de chance sur le temps. Pour vous donner une idée, la photo touristique par excellence, c'est celle que j'ai utilisée en photo de couverture! Il faisait pas trop moche quand on est arrivé (Beaucoup moins nuageux que lorsque l'on est partit!).

J'ai été agréablement surprise par la croisière. Je pensais vraiment que ça allait se passer de manière rapide, avec un simple tour de Milford Sound. Mais le gars du bateau donnait pas mal d'explications.

Nous avons eu la chance de voir certaines cascades (dont celle juste au dessus) seulement parce qu'il avait plus toute la journée hier. Il nous a aussi expliqué que les arbres poussaient ainsi sur les parois parce qu'il pleuvait entre 7 et 10m par an, sinon les arbres n'auraient jamais assez d'eau pour pousser.

Il nous a également fait approcher de très très très près une immense waterfall, et c'était assez incroyable de voir toute la puissance de la chute d'eau!

On a également pu voir de relativement près des otaries ! C'est la première fois que j'en voyais d'aussi près et c'est vraiment incroyable!

Le bateau est allé jusqu'à la mer Tasman (Beaucoup plus agitée!) ce qui nous a beaucoup amusés!

Après une jolie panne de batterie (qui c'est qui a oublié d'éteindre ses phares ???) - heureusement que les garçons avant dans leur van (Pikachu) des câbles! - on reprend la route direction Te Anau.

Sur le retour, on a pris le temps de s'arrêter ici et là. La route offre de nombreux point d'arrêts, tous aussi beaux et magiques les uns que les autres !

On s'est arrêtés en premier à un pont pour une petite marche (je ne me souviens plus du nom...).



Comme souvent dans cette région de la Nouvelle-Zélande, la couleur de l'eau est incroyable. La rivière est bleu azur, et je me lasse pas de m'en émerveiller à chaque fois !


Après ça, on fait un rapide arrêt sur la route pour apprécier un joli point de vue sur le Lake Gunn, avant de s'arrêter aux Mirror Lakes.



Le soir, en arrivant à Te Anau, on s'arrête dans un premier Holiday Park (bien trop cher et pas vraiment d'espace). La dame nous dirige vers un autre camp. On s'arrête au Kiwi Holiday Park, où on est très bien reçus par la dame de l'accueil. Pour $21, on jouit d'un bel espace de jeu. On apprécie toujours autant la douche bien chaude et illimitée, la cuisine immense et le salon avec cheminée! On profite de ce dernier repas tous ensemble pour faire une jolie cuisine : pumpkin and potatoes sautés, viande et brownie en dessert!


La belle équipe! De gauche à droite : Clément, Lila, Sanne et Thiago. Il ne manque que Edurardo qui était à la douche...

Après avoir attendu 15mn qu'Eduardo sorte de la douche (on a même fait une chanson en son honneur), on peut enfin savourer ce repas !

Les garçons nous ont aussi préparé un cocktail de chez eux, qui finit délicieusement cette soirée!

Le lendemain, les deux brésiliens et Lila partent tôt vers de nouvelles aventures. On profite d'une journée chill avec Clément et Sanne pour se faire un petit pic-nic, aller faire une promenade le long du Lake Te Anau et essayer de pêcher.


On se refait une nuit au camp. Le lendemain, je pars pour Queenstown, pendant que Senna part pour une autre aventure et Clément reste dans les environs. Je suis la dernière à quitter la ville. Je profite de la matinée pour faire quelques réparations sur ma voiture (J'ai cassé ma lumière solaire qui sert à m'éclairer la nuit!).

Je reprend ensuite la route. Je dois rejoindre Mathilde et Solène que j'aie rencontrées à Auckland et qui nous avaient rejoint sur la fin du road trip dans l'île du Nord.


La route est magnifique. Littéralement à couper le souffle. Ayant un peu de temps devant moi, je fais également un stop à la petite ville d'Arrowtown. L'endroit est archi-touristique, et malgré le charme de la ville, je n'y prends pas spécialement plaisir...


Je retrouve Mathilde et Solène avec un plaisir non dissimulé! Leur simplicité et leur joie de vivre m'avaient manquée! Le soir, après un repas au meilleur burger de la ville, nous fêtons l'anniversaire de l'un de leur compagnons de voyage.

Le lendemain, nous profitons du beau temps pour chiller sur la plage et découvrir la ville de Queenstown! Elle me rappelle un peu Annecy, mais en plus montagneux ! Je suis surprise (en bien) de voir que la ville n'est pas si grande! Par contre, les hordes de touristes sont bien là, et les allers-retours des attractions touristiques sur le lac le montre...


On s'installe pour la nuit dans un camp à 10km de la ville au bord du lac, qui nous offre un très beau couché de soleil. Demain, je repars pour d'autres horizons, sans vraiment savoir lesquels! Je reverrai Mathou et Soso dans une semaine pour un autre anniversaire à Christchurch.


21

Avant de reprendre la route, je me suis arrêtée pour une petite rando de 2h, juste à côté du campsite. J’avoue, c’était aussi un (petit) moyen de se mettre en jambe, avant la rando que je me suis réservée le lendemain… 5h de marche et 1250m de dénivelé. Mais bon, ça, c’est pas pour tout de suite. Mais franchement, avec les 350m de dénivelé de cette randonnée, je me suis pas vraiment fatiguée. Le trek en lui-même était sympa, et la vue pas vraiment dégueu, même si je m’attendais à mieux. Je crois que je deviens compliquée.


Sur le chemin, je rencontre une jeune russe arrivée en NZ il y a un peu plus d’un an. On parle de tout et de rien, mais surtout de relationship et de nos rapports aux autres ici, à quel point c’est différent de nos pays d’origines (surtout pour elle). Elle me dit que c’est encore compliqué pour elle d’aller spontanément vers les autres et de leur parler, car ce n’est pas dans sa culture. Il n’est pas rare ici que l’on salue les personnes que l’on croise sur les randonnées ou dans les petites villes d’un “hi, how are you?”, ou que l’on échange quelques mots. C’est vrai qu’au début, ça désoriente, surtout que ça change pas mal de la France (où l’on a plus tendance à s’ignorer royalement). C’est assez facile de reconnaître les français sur les randos, et ça me fait toujours très rire ! De manière générale, je les reconnais de loin, et je les salue toujours en anglais. Ca me fait toujours très rire de les voir répondre d’un tout petit “hi”, comme s’ils ne savaient pas vraiment comment réagir. Et je ne peux que comprendre ! Je ne peux m’empêcher de penser à mes débuts en NZ et à quel point je m’étais sentie désorientée face à la manière si amicale qu’ont les néo-zélendais de saluer (big up à mon banquier qui m’avait saluée d’un “hi, what’s up?” lors de mon deuxième jour en NZ!).


Je reprends la route en fin de matinée direction Wanaka. La route est belle et je n’hésite pas à prendre mon temps ici et là. Je m’arrête dans un Holiday Park dans la ville, à seulement 10mn en voiture de la randonnée. C'était aussi le moyen pour moi de me garantir une douche chaude après Roys Peak.

Je programme mon réveil pour 3h15, mais concrètement, je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit. Malgré ma bonne volonté, je n'ai fait que tourner en rond dans mon lit, la tête embrumée par des questions de tout ordre. Je suis très excitée à l'idée de faire cette rando et de me fixer un nouveau challenge, et je ne peux m'empêcher de penser à cette montée qui m'attends, me demander comment ce sera en haut, si j'ai tout ce qu'il faut... bref, à 3h je n'ai toujours pas fermé l'oeil. Je m'habille tranquillement: bonnet, gants, cache-cou, sous pull, polaire, grosses chaussettes... bref la totale!

J'arrive devant le départ de la rando vers 3h30. On m'en a tellement parlé comme quelque chose qui vous scie en deux que psychologiquement, j'étais bien préparée. Autant prendre son temps! Je sors les bâtons de marche et la lampe frontale et trouve facilement un rythme qui me convient. De fait, pendant presque toute la montée, je ne suis pas vraiment fatiguée et je ne m'arrête pas une fois. Je croise un groupe de jeunes en excursion avec une agence, qui n'ont pas du tout adopté le même rythme! Ils cavalent pendant 15mn avant se faire 10mn de pause.


Finalement, heureusement que le chemin est large parce que je passe mon temps les yeux fixés sur les étoiles et la voie lactée, apercevant parfois des étoiles filantes, ainsi que sur les lumières de la ville qui se reflètent dans le lac et colorent la nuit d'une douce lumière orangée.


Les dernières 30minutes sont horribles. J'ai vraiment l'impression que mon corps veut plus avancer. J'arrive en haut à 6h30, accueillie par 1 français et 1 kiwi, qui sont partis à 5h du matin... mais c'est la 9eme fois qui le font hein, ça me rassure aussi.

Bref, trêve de blabla, je vous partage enfin les photos du levé de soleil...

Bon après je suis tombée en rad de batterie, avec le froid ça aide pas. Normalement, la vue offre une vue sur l'immense lac. Mais pour être franche, cette vue valait pour moi bien plus le coût. Se retrouver face à une mer immense de nuages, au dessus de tout, avec le sentiment d'être isolée de tout. C'est inexplicable.


Bon. Faut aussi que je vous dise que ma magnifique gourde rouge quechua fera sa vie au sommet. Elle a glissé de mon sac avant de dévaler le sommet, allez savoir jusqu'où!


En haut, je rencontre deux français, Etienne et Camille (je pensais vraiment qu'ils étaient en couple depuis longtemps et je vais apprendre plus tard qu'ils se connaissent en fait que depuis la veille... haha). On parle beaucoup et on finit par redescendre ensemble. Ils me proposent ensuite d'aller dans un café prendre un petit dej bien mérité, ce que j'accepte avec plaisir !

La descente est horrible et pas vraiment agréable... à la fin, mes genoux sont en coton, je n'en peux carrément plus. On croise pas mal de gens qui sont en train se faire la montée, et qu'on essaye tant bien que mal d'encourager!



Le temps ensuite de passer au camping prendre une douche, je rejoins Camille, Etienne et une de leur amie. Le café/brownie est un délice et après une matinée aussi intense, ça nous fait un bien fou.


Je passe l'après-midi avec Clément (le français rencontré quelques jours plus tôt avec qui je suis partie à Milford). Il a travaillé 6 mois à Wanaka, et après un autre café, m'en offre un tour complet (bon la ville n'est pas très grande). Il me propose de faire un cinéma, voir Avengers. J'accepte, avec l'envie furieuse de me poser un peu ! Le cinéma est un café/cinéma, loin des gros complexes français. L'intérieur est surprenant, les sièges étant en réalité des canapés, une vieille voiture reconvertie, ou un siège de vieux cinéma. L'endroit est magique, j'avoue. Et le cinéma dans un canapé... royal.


J'ai aussi touché une anguille pour la première fois de ma vie. Celles qu'on a vues étaient vraiment énormes, la pêche étant interdite dans ce lac.


J'étais là haut ce matin !

Après avoir quitté Clément, je rejoins mes comparses de ce matin. On s'offre un dîner digne de ce nom - fish and chips et pizza. C'est étrange de se dire qu'on ne se connaît que de ce matin et c'est toujours aussi surprenant de voir à quel point les liens se créent rapidement !

Le lendemain matin, je reprend la route direction Mont Cook.



Etienne, Camille et Quiterie

Je suis vraiment fière d'avoir accompli ce nouveau challenge, et c'est incroyable à quel point les paysages sont toujours aussi saisissants. Je ne m'en lasse pas. Mais le plus drôle, c'est que j'ai toujours le sentiment de voir la plus belle chose que je j'ai jamais vue. Avant d'être de nouveau surprise...

22

Bon, je pense pas que vous vous en soyez rendu compte - je l'espère - mais il faut que je vous le dise: je suis super à la bourre. Genre vraiment.

Voici donc la suite des aventures de Galatée au pays des kiwis. Après avoir quitté Wanaka, et après une bonne nuit de sommeil dans un vrai lit, j'ai repris la route direction Mount Cook. Après avoir tchecké la météo, je décide de patienter une journée de plus avant de m'y rendre. Pas folle non plus. Bref, aujourd'hui, c'est journée route. De là, pas grand chose d'intéressant. La route était sympa et je me suis quand même arrêtée à une rivière et à un truc avec plein de grands rochers, histoire de me dégourdir les jambes. Pas de quoi casser trois pattes à un canard (je n'ai jamais compris cette expression). Je vous ai quand même fait quelques photos:


Bon là, j'avoue, je vous vends pas le truc.

Je m'arrête dans un camp à 1h de route de Mount Cook Village avec vue sur le lac. Le lendemain, j'avale un petit dej express, fais le plein et me dirige enfin vers le tant attendu Mont. La route est toute froggy, je vois que dalle, et franchement, sur le moment, je désespère un peu de pouvoir voir le mont. À ma droite s'étend l'énorme Lake Pukaki, dont j'aperçois parfois à travers le brouillard l'étrange couleur bleue turquoise.

Et comme l'espoir fait vivre, je continue ma route jusqu'à Mount Cook malgré le brouillard. On sait jamais, je me dis.

Et là, tout d'un coup (avouez je maîtrise bien l'art du suspens), sans que je m'y attende, s'étend devant moi... ok je peux pas le décrire, alors je vais vous le montrer :


J'ai pris une sacré claque (la première de la journée). Quand on sort du brouillard pour se retrouver face à ça... pour la millième fois depuis que je suis en Nouvelle-Zélande, j'ai sorti un magnifique "ba putain" avec la bouche et les yeux grands ouverts...

Heureusement, je ne suis pas arrivée trop tard et le parking est quasiment vide. Bonne nouvelle, ça veut dire rando tranquille. La marche la plus touristique, c'est-à-dire la moins longue et moins éprouvante permettant de voir le mont, dure environ 3h A/R. Je me jette à corps perdu dans cette marche, avec une seule hâte: arriver. La rando en elle-même est vraiment agréable. Le temps est parfait, totalement dégagé, et à partir d'une certaine heure, je n'hésite pas à enlever mes gants et mon bonnet.

Toute la rando offre une vue sur la chaîne de montagne. Dans le plus grand des silences, j'entends parfois une petite avalanche. Toujours aussi dingue.


La vue sur Mount Cook est superbe. J'ai la chance d'avoir un temps parfait me permettant de voir l'immense sommet dans toute sa splendeur. L'arrivée à la fin du track à de quoi couper le souffle. Décidemment, ce pays ne cesse de me surprendre... Du haut de ses 3724m, faisant de lui le point culminant des Alpes et du pays, il a de quoi impressionner.

La vision du Mont et du Lake Hooker dans lequel traîne quelques icebergs est saisissante.


Je ne manque pas de prendre le temps de traîner un peu ici, profitant aussi du calme et du peu de visiteurs présents. Quand je décide de repartir, il est déjà midi, et le sommet d'Aoraki commence à se couvrir de plus en plus. Sur le retour, je croise un nombre incalculable de touristes. Finalement c'est ça le truc: arriver tôt pour profiter plus!


En repartant, je replonge dans le brouillard du Lake Poukaki. C'est dommage, parce que la vue du lac doit en valoir la peine! Je prends ensuite la route vers le Lake Tekapo, l'un des plus touristiques de Nouvelle-Zélande, notamment du fait de son étrange et incroyable couleur turquoise, probablement due à la très fine roche de glacier en suspension dans l'eau.


Le brouillard masque la vue sur les montagnes entourant le lac, mais je reste en effet subjuguée par la couleur du lac. Mais l'afflux énorme de touristes me rebute un peu, et j'avoue ne pas prendre le temps de rester ou de trouver un endroit plus calme. Je me promet d'y retourner, mais j'ai tout de même besoin de partir.


Je décide de rejoindre ChCh plus tôt que prévu. J'ai pas mal de personnes à voir là-bas, et ça me fera du bien d'y faire un break. Je reprends la route et prends en autostop Pierrick, un français (décidemment) qui souhaite également rejoindre ChCh. La route passe finalement très vite à ses côtés!


Le premier soir, je rejoins Thiago et Eduardo pour le repas du soir. Ils ont une joie de vivre et une chaleur qui réchauffe le coeur! On finit le repas très tard, et j'avoue, j'en profite aussi pour squatter les douches de leur motorcamp. Et j'avoue aussi, j'ai fais ma première nuit illégale à ChCh... le freecamp le plus proche était à 40km et là, je me voyais mal faire la route. Trouver une rue tranquille ici n'est pas difficile et ma voiture fait vraiment passe-partout. Bon, c'est juste l'histoire de quelques heures, le lendemain matin je me lève tôt pour éviter tout soucis et profiter en même temps du levé de soleil sur la plage en appelant ma meilleure amie.


Je profite d'une journée chill pour moi avant de rejoindre mon freecamp. Le lendemain, je pars tôt en direcrion de la Péninsule de Banks. Je rejoins de nouveau Akaroa, la petit France où j'avais passé mon premier jour off il y a déjà deux mois. Je profite de cette journée pour faire le tour de la Péninsule. Entre routes de montagne, gravel roads, plages désertes, brebis et paysages de prairie irlandaise, je ne m'ennuie pas.




Le soir, après trois mois de séparation, je retrouve Max ! C'était l'un de mes première travelmate, et c'est un vrai plaisir de le revoir ! Ses cheveux ont bien poussé et il me promet de m'autoriser la prochaine fois à les couper. On mange ensemble dans un grand hall dans le centre ville de ChCh, où l'ambiance à la fois industrielle et décontractée du lieu lui donne un côté très chaleureux. Bref l'endroit est très beau et tout y est très bon.



On se suit jusqu'à un camping au bord de lac. Le lendemain, je sors même la table de camping et les chaises de camping pour un vrai petit dej en bord de lac !

On rejoint en suite le centre-ville, profiter du temps magnifique de la journée pour chiller sur la plage. Lila nous rejoins dans l'après-midi. Le contact avec eux est tellement simple, c'est un vrai bonheur ! Le soir, on retrouve Mathou et Soso (que j'avais vu à Queenstown la semaine précédente, vous suivez?) pour un anniversaire. On se retrouve dans un petit bar juste à côté et la soirée se passe super bien (promis j'ai pas trop bu) !

Je parlerai pas de notre état à tous le lendemain, mais comme l'auberge des filles proposaient Netflix, on n'a pas été très productifs haha ! Le soir même, alors que je me prépare à partir, Mathou me dit qu'elle vient de recevoir un message d'Aurélien (un de mes première travelmates, vous suivez?) en lui disant qu'ils arrivent à ChCh ce soir !

Bon ok, je reste. J'avoue j'ai très envie de les revoir ! Ça fait déjà trois mois que j'ai quitté mes premiers travelmates à Wellington et j'ai hâte de les retrouver. Ce soir là, on retrouve Aurélien, Alice et Cam pour un verre en ville. J'ai l'impression si agréable de ne les avoir jamais quittés.



Alice, Mathou, moi, Aurel et Soso

On a beaucoup de choses à se raconter, et les bars ferment trop vite le dimanche soir pour nous laisser le temps de tout dire... de toute façon on se revoit le lendemain !

Après avoir passé la matinée au salon de tatouage, le reste de la bande nous y rejoins. On retrouve tout le monde, et la petite boutique paraît soudainement bien petite... On passe l'après midi tous ensemble, avant de se retrouver sur un terrain de basket pour une partie de balle au prisonnier, puis autour d'un dernier petit verre. Ensuite, chacun reprendra sa route ❤ jusqu'à la prochaine fois !


Aurel, Tom, Mathou, Soso, Ivan, Cam, Valou, Gathou, moi, Alys et Lili
23

J'avais très envie de rester avec eux. Je suis restée aussi longtemps que j'ai pu, plus longtemps que prévu d'ailleurs. Mais il est déjà temps pour moi de reprendre la route, direction Nelson, et de rejoindre Charline pour une dernière aventure ensemble !

Après un dernier verre tous ensemble et des câlins par dizaines - promis on se revoit bientôt - je dépose Soso et Mathou à leur Couchsurfing avant de reprendre la route en direction d'un campsite où dormir.

Je me lève tôt le lendemain en prévision de la route qui m'attends - pas moins de 4h30 sans compter les pauses.

Ma première pause se fait à Kaikoura, où j'ai l'espoir de voir quelques phoques. Même si je me dis que j'aurai de la chance si j'en vois un ou deux, c'est en réalité une énorme colonie de phoques que je découvre après seulement quelques minutes de marche sur la côte.

C'est totalement incroyable. Je ne m'attendais pas à pouvoir les approcher d'aussi près (en étant raisonnable) et de pouvoir en voir autant. Lorsque je longe la côte, je suis parfois surprise d'en entendre un à seulement 2m de moi alors que je ne l'avais pas vu !

Je prends le temps de profiter de cette incroyable expérience avant de reprendre la route. Entre Blenheim et Nelson, une pause café s'impose. Je sens mes yeux qui tirent et le changement de temps, désormais bien plus orageux, me fatigue un peu plus. À cette heure, ce n'est pas évident de trouver un café. La serveuse n'est pas très aimable et le café n'est pas ouf. Mais le café fait son taff!


Il me tarde de retrouver Charline. J'arrive à l'adresse de son HelpX en début de soirée, et la femme qui l'héberge n'est pas encore là. On se saute presque dans les bras et on profite de ce court moment toutes les deux pour se raconter les dernières nouvelles.

On passe la soirée au coin du feu avec Anna, celle qui l'auberge. C'est une femme adorable, peu bavarde mais chaleureuse. Je la remercie sincèrement de me laisser rester chez elle ce soir, puis nous allons nous coucher.

Le lendemain, on se lève tôt pour prendre la route direction Abel Tasman National Park pour notre journée bateau-marche-kayak ! Le point de rdv est donné à l'agence à Marahau. Il fait pas chaud mais on a vraiment de la chance d'avoir un temps clément!



Après s'être enregistrées à l'accueil, on fait connaissance de notre guide qui nous rejoindra à midi pour le lunch. En attendant, on commence notre aventure en bateau-terre! C'est comme un bateau... mais sur la terre. Bon, j'avoue, en vrai, on était tractés par un tracteur. Mais ça nous a quand même bien fait marré!


Le bateau nous laisse sur la plage d'Anchorage vers 10h. On a ensuite 2h30 pour aller jusqu'à Observation Beach. On suit les recommandations de la dame de l'accueil - elle nous a dit qu'on était large! - pour aller jusqu'à Pitt Head, où s'offre à nous une jolie vue sur la bay.


Bon en vrai, on n'a pas tant de temps que ça, et comme on tient vraiment à chiller sur la plage, on presse un peu le pas. Et entre nous, on n'avait pas trop envie de marcher haha. On finit quand même la boucle avant de reprendre la marche jusqu'à notre point de rendre vous.


La couleur or des plages nous surprends à chaque pas. D'autant plus lorsque le sable contraste si fortement avec la verdure de la forêt qui nous entoure et le bleu incroyable de l'eau...

On y arrive vers midi, le rdv étant donné à 12h30. Le temps pour nous de chiller, se courrir après et faire les connes, notre guide arrive sur la plage en kayak avec d'autres personnes. Et surtout, avec la bouffe. Et pour nos estomacs, il arrive comme un chevalier servant! On est vraiment surprise du lunch qui nous est réservé: tout est fait maison, et tout est incroyablement bon. Des boules énergétiques noix de coco/pruneau servent d'entrée, puis soupe de pumpkin et pain/fromage, avant de finir par un incroyable brownie. On a bien mangé, on va pas se le cacher.


On prend en suite les flots. Et pour ma première fois en kayak de mer... Je flippe un peu. Oui, j'ai toujours peur de l'eau, et sur le moment du départ, je fais pas trop la maline.



Notre guide est passionnant. Il prend le temps de nous donner des explications sur la faune et la flore de la région. On parle également philosophie et way of life. Même si c'est dur de suivre toutes les conversations quand on est sur l'eau, on essaye au maximum de prendre part aux discussions.

On kayak jusqu'à Adele Island, qui recouvre l'une des plus fortes diversités d'oiseaux en Nouvelle-Zélande. Le bruit des oiseaux, certains encore inconnus, est incroyable dans le silence qu'offre la mer. La résonance est saisissante. On aperçoit également ici et là quelques phoques bronzer sur les rochers.


Là y a des phoques, si si !

On est même rentrées dans une grotte. Petite grotte, mais grotte quand même - bon j'ai quand même cru qu'on aller casser la kayak.


On arrive finalement en fin d'après-midi (bon, c'était 4h passé, mais il fait nuit tôt maintenant!) sur la plage de notre départ. Le temps de remarquer les kayaks, et notre guide nous conduit à la base.


Avant de partir, on le remercie chaleureusement pour cette expérience hors du commun. On essaye au passage de lui tirer la recette du brownie mais sans succès... On reprend la route avec des étoiles plein les yeux mais avec un petit sentiment de passer à côté de quelque chose. On aurait vraiment pouvoir discuter plus amplement avec notre guide, tant il paraît empli d'une sagesse simple et d'un partage sincère. C'est le genre de courtes rencontres qui marquent plus qu'on ne le croit !

On s'arrête pour un dernier café avant de reprendre la route pour Nelson. Il est déjà tard et je suis épuisée. Anna me propose gentiment de rester chez elle cette nuit plutôt que de dormir en camp. J'accepte avec plaisir.

Le lendemain, après des au revoir déchirants - non en vrai ça va, ce n'est qu'un au revoir ! Je reprends la route. On promet de rester en contact, et de se revoit en France. Charline reprend l'avion de retour dans quelques jours. Ça me fait un peu bizarre de quitter la personne avec laquelle j'ai passé le plus de temps ici... Et je n'ai pas pu m'empêcher de penser à mon propre retour. Mais je garde ces réflexions pour un prochain article! - l'article des 6 mois !


En attendant, une nouvelle aventure m'attend, direction l'incroyable Golden Bay!

24

La route de Nelson à la Golden Bay réserve quelques belles surprises. Je m'arrête sur la route pour une courte marche jusqu'à un joli point de vue. Sur le chemin, le bruit des oiseaux me surprend toujours autant. Je ne me lasse pas de découvrir chaque jour l'immensité de la faune et de la flore néo-zélandaise! La route de Takaka Hill, bien que serpentée (je commence à avoir l'habitude maintenant!) hésite entre une vue plongeante sur la mer ou sur les montagnes enneigées se dessinant au loin.


Je m'arrête également à Rawhiti Cave, sur les conseils de Charline. Bon, elle m'avait pas prévenu que ça serait aussi pentu. Du coup, j'étais partie en mode "petite balade du dimanche même si on n'est pas dimanche". Sauf que c'était pentu. Et glissant. Et boueux. Mais bon, comparé à ce que j'ai fais avant c'était un jeu d'enfant. Haha. Bref, sur la marche, je ne rencontre qu'un jeune couple. J'ai quand même le sentiment de ne pas voir la fin de la montée. L'entrée de la cave arrive un peu par hasard, au détour d'un arbre et d'une fougère. Au final, je me retrouve seule dans cette immense cave. Difficile d'expliquer cette étrangeté, et les photos ne sont pas vraiment représentative de la surface de l'endroit.

Le plafond et le sol de cette cave de plus d'un million d'années sont remplis de stalactites et de stalagmites.


Après cette épopée - oui parce que vu l'état de la descente, épopée est bien le mot - et qui est ce qui est tombée deux fois?? , je m'arrête dans la petite ville de Takaka. J'en suis tombée amoureuse. Bon il n'y a que deux rues, mais la Golden Bay étant le berceau artistique de la NZ, Takaka le représente très bien ! C'est l'occasion pour moi de profiter un peu de la chaleur - et du toit - de la librairie, où j'en profite pour lire un peu sur la culture Maori.

Le soir même, je dors à un campsite non loin de là. Le lendemain, je m'envole tôt en direction des sources sacrées Te Waikoropupu. La légende de Huriawa fait de cette source un endroit sacré où il y est interdit tout contact avec l'eau. Huriawa est un esprit protecteur. La source était utilisée par les Maoris pour bénir naissances et morts, ainsi que les voyageurs. Aujourd'hui, l'endroit est davantage connu pour la clarté saisissante de l'eau - même si, de nouveau, les photos ne sont pas représentatives!


Après ça, et vu le temps pas très clément, je suis retournée à Takaka, spécifiquement pour faire - enfin - une lessive. Et c'était temps haha.

Je reprends ensuite la route - attendez, là vous vous demandez où est ce que j'ai bien pu faire sécher mon linge ?? Oui parce que je n'avais pas assez de monnaie pour le dryer, et de toute façon ces merdes coûtent trop cher ! Ba j'ai tout étendu de la voiture-maison. J'avais l'air maline haha.

Anyway.

Je suis remontée sur la côte de la Golden Bay jusqu'à Collingwood, la ville où il n'y a rien à faire. Du coup je suis redescendue à mon prochain campground, le Hack'n'Stay, une petite écurie qui fait aussi campsite et b&b. La propriétaire est une allemande expatriée juste adorable et hyper accueillante. Le lieu est... indescriptible. Il s'en dégage un sentiment de paix. Je profite de mon arrivée tôt pour aller me balader sur la plage - à seulement 20mn selon la proprio - à pied. Bon, sauf que le chemin est archi boueux et que je suis partie comme une princesse avec mes chaussures de villes.


Au campground, je rencontre Anne-Laure, une jeune corse en vadrouille. Il n'y a que nous deux au camp. On partage une bière ensemble et une purée de pumpkin préparée avec amour par mes soins ! On partage aussi nos expériences, nos attentes, notre voyage! À peine l'ai-je quittée le soir que je sais déjà que je vais la revoir !


Le lendemain matin, après une nuit mouvementée - it was fucking cold, je prends la route pour rejoindre la pointe de la Golden Bay ! Le temps est parfait et j'ai hâte d'en découvrir les recoins !

Mon premier stop se fait au Cape Farewell, le point le plus au nord de l'île du Sud. Les moutons sont sympa et me laissent partager leur bout d'herbe pour accéder au point de vue - qui vaut vraiment le détour! Je me sens d'un coup totalement impuissante. Je n'entends que le bruit sourd des vagues qui s'écrasent contre les rochers.


Je repars ensuite direction Wharariki Beach. Il me faut 10mn de voiture de là pour y accéder, puis 1h de marche - et une autre heure pour la parcourir haha.


Le spectacle qu'elle offre est étourdissant. Désormais, c'est un sentiment de solitude profond qui me prend (mais la bonne solitude je vous rassure). La plage est quasi déserte et j'ai réellement l'impression d'être au bout du monde.



La plage fait quelques kilomètres de long et est connue pour ses rochers dans l'eau - c'est le fond d'écran de Windows 10 les gars ! Elle est parsemée de dunes de sable fin sur lesquelles on a envie de se perdre.


Le retour (comme l'aller) se fait dans des collines verdoyantes.


Je suis également restée en contact avec Anne-Laure. On va aller se boire un café avant de reprendre la route. D'ici là, j'ai encore le temps de vadrouiller! Je reprends la voiture direction la pointe de la Golden Bay, Farewell Spit (la vraie pointe la plus au nord de l'île du Sud!). Bon, quand j'arrive, c'est marré basse. Et en plus c'est immense. Je m'attendais à apercevoir le bout de la pointe mais je ne vois rien... ce n'est finalement qu'une plage. Par contre, le spectacle vu des cieux doit être impressionnant !

Bref, je ne souhaitais pas trop m'attarder. Sauf que je me suis "perdue". Bon, j'ai suivi un chemin. C'était marqué 40mn alors je me suis dis pourquoi pas ? Sauf que c'était beaucoup plus long ! Et qu'il y avait plein de trous d'eau. Genre mission impossible pour passer. Au bout du 3e (long d'au moins 5m de long !), j'ai pas eu le courage de faire demi tour. Et puis on sait jamais si ça vaut le coup! Bref.

Après une laborieuse marche, j'arrive enfin à cette plage aussi perdue que moi. Il n'y a pas âme qui vive, pas une trace de pas ou quoi ce soit. Il y règne un silence seulement perturbé par le bruit des vagues et parfois des mouettes.

Il faut parcourir toute la plage pour rejoindre le chemin du trek.


Il faut également traverser une petite rivière. Il y avait même un bout de bois pour aider. Sauf qu' au lieu de me dire "tiens je vais enlever mes chaussures" je me dis "Bon, je me connais, je vais tomber dans la flotte, mais j'essaye quand même". Ba je suis tombée dans la flotte.

C'est donc les chaussures trempées - et avec un léger sentiment de ras-le-bol - que je continue mon chemin. La suite du trek se fait à travers champs. La beauté du lieu me remonte un peu le moral.


S'étant donné rdv à Takaka - et la journée étant déjà pas mal avancée - je reprends la route pour un dernier stop. J'arrive à The Grove pour ma dernière petite marche de la journée. À travers une forêt toujours aussi luxuriante, je rejoins un beau point de vue sur la bay.

Je reprends ensuite la route pour Takaka et rejoindre Anne-Laure. Au fil de la discussion, elle me dit vouloir rejoindre ChCh le lendemain. Sauf que le bus coûte une blinde. No worries, je lui propose de venir avec moi. Je dois redescendre pour une nouvelle aventure, la plus folle de toutes : trouver un boulot. Et aussi revoir une dernière fois Mathou et Soso qui reprennent bientôt l'avion! Et avec 4h30 de route, je suis bien contente d'avoir quelqu'un à mes côtés!

25

Le départ de la Golden Bay se fait non sans douleur. J'ai passé la nuit sur un campsite à Motueka, sur un parking en plein milieu de la ville - niveau nature, j'ai connu mieux - et marché oblige, le départ se faisait à 6h.

La veille, j'ai eu Charline au téléphone. Je suis restée avec elle jusqu'à ce qu'elle décolle. Ça m'a fait un pincement de savoir qu'elle serait maintenant une de ces amies à l'autre bout du monde (de mon monde). Elle était totalement anxieuse, et totalement excitée. On a parlé de tout et de rien, et j'ai fait de mon mieux pour lui changer les idées. Du coup, je lui ai parlé de ces gens sur le campsite où j'étais. De ce jeune couple de français, garés le plus loin possible, qui se demandaient s'ils devaient utiliser leur poireau ou non, tout en faisant des mots croisés. Je lui ai parlé de cette voiture arrivée tardivement et qui s'est garée à 1m de celle d'à côté, comme s'il n'y avait pas assez de place. Je lui ai aussi parlé de mes voisins, qui venaient juste de finir de manger et s'apprêtaient à tout remballer, sûrement pour regarder un film au chaud. Je lui ai parlé de ce mec qui voyageait tout seul, qui n'a pas dit bonjour quand je l'ai croisé, et qui s'est enfermé en 2 minutes. Je lui ai parlé de ce couple qui venait d'arriver et qui avait l'air d'avoir envie de bavarder. Je lui ai parlé de ces deux filles en voiture de loc dont le moteur tournait depuis 30mn pour profiter du chauffage. Je lui ai parlé de ces gamins au loin en vélo. Je lui ai parlé de mon envie de partager une bière avec quelqu'un, de cette solitude parfois le soir, quand la nuit tombe à 5pm et que chacun est dans son van. Je lui ai rappelé que le retour à son "ancienne vie", retrouver ses fringues, ses amis, son boulot, sa voiture, son train train, n'étaient pas une fatalité parce que tout semblait identique mais tout était différent: elle avait changé.



Après un réveil plus que matinal, je m'arrête prendre un café et décolle chercher Anne-Laure. Sur la route matinale, je ne croise personne. Et d'ailleurs, nous ne croiseront pas une voiture pendant plusieurs heures. A se demander où ils sont tous passés!

J'avais déjà emprunté cette route quelques mois auparavant avec ma mère, mais aujourd'hui, les paysages hivernaux subliment tout. Je reste émerveillée devant les montagnes enneigées dont la rivière d'un bleu turquoise en contrebas s'écoule doucement.

Et surtout, pour la première fois, on a touché de la neige !

On s'est aussi arrêtées sur le chemin, avec l'envie furieuse de se dégourdir les jambes. C'est en haut des montagnes, vers le St James Walkway qu'on s'est arrêtées.

Comme des enfants découvrant la neige...

Je dépose Anne-Laure à son hôtel en plein ChCh. Finalement, on passe la soirée ensemble. Après une bière dans un bar - et un mec chelou qui nous a abordées - on se retrouve devant un film diffusé par son auberge. Le réceptionniste tchèque nous offre même une bière (ou 3...)! Après avoir bien discuté avec lui, il m'offre aussi de rester pour la nuit, pour m'éviter de prendre le volant.

La nuit fut bruyante mais le réveil dans un lit deux places bien chaud et confortable me réconforte. Je passe la matinée en mode recherche d'emploi. Après avoir envoyé 2 où 3 CV, je me rend à une agence d'intérim qu'on ma recommandée. Bon, pour l'accueil froid on repassera. La dame m'envoie littéralement bouler, mais j'en ressors avec une liste sans fin d'agences d'intérim.

Je rejoins Anne-Laure pour le lunch, et finalement on passe l'après-midi ensemble à visiter les rues de ChCh. Je retrouve Mathou et Soso pour la soirée.


Et après ça... la suite n'est pas bien passionnante. J'ai eu Max au téléphone qui m'a dit que son taff cherchait quelqu'un, mais pas avant 2 semaines. J'ai eu une amie qui m'a dit qu'ils cherchaient quelqu'un, avant de me dire que finalement ils étaient full. J'ai appelé des entreprises susceptibles d'embaucher dans le coin qui m'ont dit qu'ils ne cherchaient pas pour l'instant. J'ai envoyé des CV sans réponses. Mais bon, en plein hiver, il fallait s'y attendre. Je passais mes journées à marcher et aller en library pour profiter du Wi-Fi et lire un peu, et mes soirées sur un campsite proche de ChCh (où je me suis fait un pote chat). Je voyais Cam de temps en temps, ainsi que Lou et Gathou. Mon compte en banque étant totalement à sec, je limitais mes déplacements en voiture. Autant dire que je voyais pas beaucoup de paysages.



Après une semaine de galère, je retrouvais toute ma joyeuse bande pour un week-end à Mount Cook. De quoi redonner du baume au coeur avant de reprendre les recherches...

On se retrouve samedi matin devant le Pack'n'Save de ChCh avec Max, des collègues à lui et Cam. Après quelques courses, je pars avec Cam dans son Van. Retrouver les magnifiques routes de Nouvelle-Zélande fait un bien fou. Le givre à pris place sur les branches encore automnales des arbres alors que l'herbe semble couvert d'un voile fin. Tout semble si mystique, si hors du temps...

À Tekapo, on retrouve avec un plaisir non dissimulé Coralie et Theo. On loge tous à un camping non loin. Ils n'ont plus de chambres disponibles - long week-end oblige - mais ça ne nous dérange pas. Pour autant, ici, il caille vraiment. Mais genre, vraiment. Et pour la première fois depuis le début de mon road trip, il m'est impossible de m'endormir tellement j'ai froid. Malgré toutes les couches que j'aie pu enfiler.

Le soir même, on se retrouve tous autour d'une bière - ou 5 - avant d'aller au bar fêter nos retrouvailles. Ce soir, c'est soirée karaoké haha. Et comme on est en Nouvelle-Zélande... le barman nous fout gentiment dehors à minuit et quelques.


Après cette courte nuit - ponctuée d'une douche bien chaude, heureusement - nous prenons la route direction Mount Cook.

Je sais, vous allez me dire que je l'ai déjà fait. Et c'est vrai. Mais bordel, ça vaut le coup d'y retourner cinq fois, quinze fois ou même un millier de fois. L'endroit est toujours aussi incroyable, aussi magnifique. Le gel et la neige le rende d'autant plus attractif. Ça en fait définitivement mon endroit préféré de l'île du Sud. Du coup, je vous refous quelques photos !


En plus, on pouvait marcher sur l'eau. Et ça, c'était quand même plutôt cool. Surtout quand tu vois un gamin qui fait le con depuis 30mn passer à moitié à travers haha ! Ok c'est méchant.

Les souvenirs valent un des milliers de mots ou de photos. Et vraiment, je ne pourrais pas expliquer la grandeur de Mount Cook, le sentiment que cela procure de le découvrir au détour d'une route, d'apercevoir la chaîne de montagne au travers des nuages, de profiter du couché de soleil colorant la pointe du Mont.


Le soir même, on a tous dormis en freecamp, non loin de là. L'occasion de cuisiner une dernière fois tous ensemble Et de profiter de la quasi chaleur du van de Theo et de Coralie. Bon le problème c'est que Theo sort une connerie à la seconde, et au bout d'un moment, les abdos suivent plus trop...

Le lendemain, on repart tous vers le Lake Pukaki. Avant que chacun ne reprenne sa route, on profite d'une dernière marche tous ensemble et d'une leçon de ricochets (pas très réussi d'ailleurs).


Le retour à ChCh s'est finalement fait avec un dernier arrêt au Lake Tekapo, cette fois loin de l'agitation touristique.

J'ai finalement passé une semaine ensuite à chercher un boulot dans les alentours. Faut le dire, c'était assez long. Tous est si facile ici. Mais l'hiver, tout est gelé et les chances de trouver un travail sont assez minces. Donc on prend où on trouve. Finalement, le jeudi, je reçois un mail m'invitant à remplir un questionnaire de recrutement en ligne. Le lendemain, j'étais contactée pour emménager dans la sharehouse le weekend même et commencer le boulot le lundi.


Le vendredi soir, on se retrouve avec Cam, Gathou et Lou pour fêter l'anniversaire de ce dernier. On se retrouve tous les 4 à ChCh, boire quelques bières et surtout sortir! On se retrouve dans une rave party en plein centre-ville. C'était ma première, et je ne m'attendais pas à me laisser autant emporter par la musique !

Le lendemain, on reprend la route avec Cam. Je la suis jusqu'à son HelpX pour lui donner un coup de main et profiter un peu de sa présence.

Je repars dans l'après-midi en direcrion du Nord et de Cheviot. La ville où il n'y a rien à faire.


Lorsque j'arrive à la sharehouse, je fais connaissance de mes nouveaux housemates. Ils sont nombreux. On est une quinzaine et je me sens un peu intimidée par le nombre ! Mais leur accueil incroyable me permet de me sentir de suite à l'aise. J'arrive en plein début de soirée de départ. Et à part les regarder devenir saoul (ce qui, en soit, est très drôle), j'ai quand même pu échanger pas mal avec eux. Je me sens de suite intégrée au groupe et je fais de mon mieux pour retenir tous les prénoms!


Aujourd'hui, cela fait trois semaines que je suis arrivée dans ma nouvelle maison, et trois semaines que j'ai commencé le travail. Ce dernier consiste essentiellement à couper salades et brocolis pour les mettre en box et en palettes. Oui, je suis revenue à ma passion première (pour ceux qui ne le savaient pas, l'un de mes premiers boulots consistait à couper des salades à ensacher dans une usine).

En trois semaines, j'ai fait mon maximum pour m'intéresser à tout le fonctionnement et essayer d'apprendre de nouvelles choses tous les jours. J'ai aussi pu parler au manager qui a accepté de me donner quelques responsabilités. J'ai appris à conduire un tracteur (quasi une experte maintenant !), je m'occupe parfois du packing, plus fatiguant mais tellement plus passionnant. Je seconde Angele, mon superviseur, et la décharge au maximum dans son rôle.

En trois semaines, j'ai déjà vécu quelques départs, dont certains qui me marquent encore. J'ai également vécu pas mal d'arrivées. Vivre à 15 n'est pas facile tous les jours mais cela créé un lien inexplicable, fort. On partage tous un bout de nous, un bout du Chili, du Québec, de l'Estonie, de l'Angleterre, de la France, de l'Argentine, de l'Uruguay, de la Slovénie, de l'Allemagne... On partage des repas, des fous rires et des sourires, des danses et des chansons, des cafés devant un film et des réveils difficiles, des soirées à n'en plus finir et la victoire de la France contre l'Argentine, des quiches lorraines, des repas de chez nous et la victoire de l'Uruguay contre le Portugal, des trajets en voiture jusqu'aux champs dans le silence endormi du matin, des discussions animées le soir et des engueulades pour une vaisselle pas faite, des galères au boulot et des envies d'ailleurs, des découvertes et des espoirs.


J'ai trouvé une famille ici.



26

23 janvier 2018.

23 juillet 2018.

• • •

Il y a déjà 6 mois que j'ai fait le grand saut, que j'ai fait mon sac, qui me paraît aujourd'hui si lourd, pour mon premier voyage. Six mois, et je me vois encore hésiter devant mes affaires étalées sur le sol, je sens encore les larmes couler sur mes joues à l'aéroport, je ressens encore cette incertitude et cette angoisse me prendre les tripes avant d'atterrir, et cette plénitude en arrivant à ma première auberge, tant tout me semble si proche. Et pourtant si lointain. En six mois, j'ai parcouru des milliers de kilomètres en avion, dans les vans d'amis, en kayak, en bateau, à pied, à vélo, en tracteur, dans un 4x4 acheté presque sur un coup de tête. Je me suis baignée un nombre incalculable de fois, à travers les immenses vagues de l'océan ou du calme de la mer, dans la douceur des rivières et la chaleur des sources d'eau chaude. J'ai rencontré des gens incroyables venus de tous horizons. J'ai partagé avec eux un café, un petit déjeuner, un dîner, une randonnée, un trajet en voiture, des nuits entières, des rires et des sourires, des parties de notre vie. Je me suis fait des amis pour la vie et des connaissances qui me marqueront tout autant. J'ai gravis des montagnes et des collines, traversé des rivières et des forêts, des plages de sable ou de galets, parfois avec une simple bouteille d'eau, d'autres fois avec une tente et des vivres sur le dos. J'ai dormis à la belle étoile dans des paysages incroyables. J'ai eu le souffle coupé par la beauté d'un lieu. J'ai souris comme une idiote d'un bonheur simple. Je me suis émerveillée pendant des heures d'un ciel étoilé, d'un couché ou d'un levé de soleil. Et j'ai eu des moments de doutes. Des moments où, seule dans ma voiture à l'autre bout du monde, sans savoir qui appeler, j'ai senti l'angoisse me prendre et les larmes me monter. Des moments où la solitude pèse plus quelle n'apaise.


Mais je cherissais chacun de ces moments. Je cherissais mon fin matelas à l'arrière de ma voiture et ce plaid qui réchauffait mes nuits de début d'hiver. Je cherissais voir le soleil se coucher sur les collines et se lever à l'horizon, se croisant avec la mer. Je cherissais ce confort précaire, parfois sans toilettes, souvent sans douche, avec seulement quelques vêtements, une caisse de nourriture et un bidon d'eau presque potable. Je cherissais les nuits où le sommeil ne venait pas, à contempler les étoiles par la fenêtre de ma voiture. Je cherissais entendre la pluie s'écraser sur la fine carrosserie de ma maison, et parfois le vent la secouer gentiment. Je cherissais ma maison. En j'en parle au passé, comme si tout cela n'était plus, alors que c'est là, tout autour de moi, palpable, certain : home. Cela me faisait de plus en plus bizarre de dire "back home" pour parler de mon retour en France. Parce que ma maison est là. Je ne me suis jamais sentie autant chez moi que sur les plages interminables, dans les forêts tropicales et humides, sur les routes infinies de ce pays. Ma maison est là, dans les montagnes enneigées qui se dessinent au loin et le bruit des vagues au réveil, dans le sourire d'un inconnu et les bras réconfortants d'un amant, dans la saveur du grain du café sur le palais, emmitouflée dans ma fine doudoune, bercée par le bruit du silence, de la nature ou des rires d'amis. Ma maison est là, tout autour de moi. Et lorsqu'on me demandait "but where is your home by the way?", je ne savais pas vraiment quoi répondre. Après tout, j'imagine que "home" est simplement l'endroit où l'on se sent bien.

Et au fil des rencontres, j'ai eu le sentiment que l'on partait tous pour la même raison: respirer. Vivre. Chercher quelque chose qui n'appartient qu'à nous, sans aucun doute. Mais vivre avant tout. Vivre avant qu'il ne soit trop tard, que nos vieux os nous en empêche, ou que la routine nous serve d'excuse. Je ne vous dirai pas que c'est facile tous les jours. Je sais déjà qu'en revenant en France, tout sera différent. Pour moi, pour les gens qui m'ont entourée et qui m'entoureront, pour certains, encore. Je sens déjà un fossé se creuser, lorsque je suis dans l'incapacité d'expliquer ce que c'est, de vivre tout ça. Je sens ce fossé se renforcer lorsque je ne peux vous dire autre chose que "tout va bien". Je me sens parfois si éloignée de vous, pas seulement physiquement. Éloignée de cette vie que j'aie eue et que je ne voudrais retrouver pour rien au monde, et dont vous partagez finalement les contours. J'aimerais vous décrire ce bonheur simple, puissant, que je sens gonfler dans ma poitrine, jour après jour. J'aimerais vous dire plus que "tout va bien". J'aimerais pouvoir vous expliquer que je ne me suis jamais sentie aussi épanouie et moi-même que dans ce pays qui n'est pas le mien, dans cette langue qui n'est pas la mienne, auprès de gens que je ne connais que depuis quelques jours ou quelques semaines.

J'aimerais vous dire que ce n'est pas qu'une montagne, c'est aussi la douleur jouissive de l'avoir gravie, les mots encourageants des randonneurs et le sourire ébahi de l'arrivée lorsque nos yeux atterrissent sur ce qui nous semble être le sommet du monde. C'est aussi le bruit du vent dans les arbres et des oiseaux souvent inconnus qui chantent, du ruisseau qui coule en contrebas et de la neige que foulent nos pieds. C'est aussi se lever à 3h du matin seule pour voir le plus beau lever de soleil que l'on ait vu, et planter sa tente avec dix amis au milieu de nul part pour assister au plus incroyable coucher de soleil auquel on a pu assister, puis contempler les étoiles et la milky way, si présentes, si puissantes, pendant des heures en riant de tout et de rien.

J'aimerais vous dire que ce n'est pas qu'un travail dans un bureau à voir des campervans aller et venir toute la journée, c'est aussi s'amuser du visage soulagé des clients français quand ils comprennent qu'une française travaille dans l'office, rire de l'accent des kiwis qui travaillent avec soi et ne s'y habituer qu'un mois après et comprendre en un regard que l'Australien en face de soi ne te comprends pas plus que tu ne le comprends. C'est aussi supporter les clients ronchons, ceux qui veulent se faire rembourser pour un rien, mais aussi donner son maximum pour voir un sourire sur le visage de ses clients. C'est souhaiter un bon voyage aux clients et rentrer dans l'office avec le sourire aux lèvres tant ils étaient simples et drôles, et accueillir d'autres clients la seconde d'après qui n'ont eu que des problèmes avec le van et passer une heure avec eux à trouver un compromis et les entendre au mieux. C'est aussi galérer les premiers jours avec un anglais approximatif et le voir avec bonheur s'améliorer de jour en jour. C'est aussi faire cinq minutes de voiture pour regarder les avions décoller, en se demandant où ils vont tout en sachant que tout est different aujourd'hui, et faire dix minutes de plus pour profiter d'un picnic ou d'une balade avec une amie sur l'immense plage de la ville. C'est partager les trajets en voiture avec une amie et collègue en chantant comme des cinglées avec la musique à fond, lui faire un câlin à chaque fois qu'on se croise, visiter tout ChCh et faire tous les second-hand shop pendant nos jours off ensemble. C'est aussi y rencontrer un homme formidable, sentir son coeur battre un peu plus fort, admirer un couché de soleil sur la ville ensemble, le regarder cuisiner pour soi, se redécouvrir, apprendre avec lui un peu plus tous les jours et apprendre à dire au revoir sans trop se briser.

J'aimerais vous dire que ce n'est pas qu'un boulot à ramasser des brocolis, c'est aussi des fous rires à en pleurer, des centaines de câlins dès le matin, des engueulades pour une vaisselle pas faite et la folie qui nous prend en chantant dans un champ de salade. C'est aussi vivre avec une quinzaine de personnes, partager un repas, cuisiner pour tous, regarder un film ensemble et faire haircutter pour tout le monde. C'est aussi conduire tout le monde dans le calme encore ensommeillé du matin, parfois en chantant sur la seule cassette audio qu'on connaît aujourd'hui par coeur. C'est aussi le sourire fier d'avoir conduit parfaitement le tracteur entre les lignes, et les visages fermés et concentrés des jours compliqués à trimer pour remplir un objectif quasi impossible, les smocos qu'on fait durer, les lunch parfois silencieux, parfois bruyants de rires. C'est aussi enchaîner les semaines de 55h, les journées de 11h, et trouver encore l'énergie de rire ensemble. C'est aussi se battre pour les douches en rentrant du boulot et ne plus voir ses mains propres depuis plusieurs semaines, se coller au feu de cheminée après une journée glacée, s'émerveiller devant le levé de soleil sur les collines en allant au boulot, s'extasier devant le coucher de soleil sur la mer, et voir les montagnes enneigées et entendre l'océan tous les jours. C'est aussi se soutenir dans cette vie commune, se sentir appartenir à une famille, prête à donner, à écouter, à supporter.

J'aimerais vous dire que ce n'est pas seulement voyager dans un pays qui n'est pas le sien, c'est aussi dire "putain" 20000 fois par jour tant les paysages sont saisissants, faire 4h30 de route dans la journée sans sourciller pour rejoindre une personne que l'on aime. C'est aussi s'habituer à entendre son prénom différemment, et le répéter encore plus souvent qu'avant. C'est aussi rencontrer des gens nouveaux tous les jours, et parfois se quitter sans même connaitre leur prénom. C'est aussi rencontrer des français presque tous les jours, voyager à dix ou seule, créer des liens uniques, indéfinissables, avec des personnes qu'on ne connaît que depuis quelques jours, et apprendre à dire "au revoir", même aux personnes qu'on ne souhaiterait jamais quitter, sans se briser le coeur à chaque fois.

J'aimerais vous dire que ce n'est pas une plage de plus, et que même si c'est la même, elle est si différente. Que c'est aussi prendre le temps de marcher pieds nus sur le sable fin et sentir l'eau salée caresser ses pieds malgré le froid glacial. C'est aussi appeler une amie à l'autre bout du monde en sentant les rayons du soleil tout juste levant caresser son visage et partager un moment unique avec un amant à jouer dans les vagues après un picnic au son des vagues. C'est se reveiller au bruit des vagues auprès de cinq amis après une nuit orageuse en buvant le café et faire un bain de minuit au clair de lune avec dix autres personnes.

J'aimerais vous dire que ce n'est pas qu'une voiture, c'est des heures de travail en musique et de rire, de clous plantés et de planches arrachées durement, d'aller retour au magasin de bricolage à délirer dans chaque allée. C'est des heures endormies à l'arrière et des heures à conduire devant. C'est sortir la table pour cuisiner pour 5, ou prendre un rapide petit déjeuner avant de reprendre la route. C'est chérir une maison sur roue, acheter des bougies pour l'éclairer un peu lorsqu'il fait nuit si tôt, prier pour ne pas crever sur une énième route de gravier, tirer jusqu'à la réserve et paniquer à chaque fois que le voyant s'allume, râler contre le prix exorbitant du fuel et faire ses courses au Pack'n'Save pour payer un peu moins cher. C'est aussi faire les second-hand shop pour acheter du tissu pour faire les matelas, y passer des heures et être fière du résultat, bricoler avec des pinces à linge pour faire tenir les rideaux en attendant de finir de les coudre. C'est se réveiller au milieu d'un parking entourée de dizaines de voisins inconnus, ou au bord d'une plage au seul bruit des vagues. C'est partager des silences, des conversations animées ou de la musique avec des amis ou un autre inconnu pris sur le bord de la route.


Et j'aimerais vous dire que tout a toujours été si facile, mais ça me serait impossible. Le voyage n'est pas facile lorsque l'on décide de quitter son confort et ses habitudes pour un temps indéterminé, lorsqu'on décide de se confronter à soi-même, aux autres, au monde immense. Le voyage n'est pas facile lorsque nos bras, nos mains, notre dos, tout notre corps croule sous la fatigue d'avoir trop travaillé. Le voyage n'est pas facile lorsque notre compte en banque est à $0 depuis 2 semaines et qu'on ne trouve aucun travail. Le voyage n'est pas facile lorsqu'on passe toutes nos journées dehors, malgré le vent, malgré la pluie, malgré le soleil tapant si fort, sans autre endroit pour faire sécher ses peu de vêtements trempés que la voiture. Le voyage n'est pas facile lorsque la solitude devient trop pesante le soir, seule dans son lit. Le voyage n'est pas facile lorsqu'on doit dire au revoir à des personnes qu'on aimerait garder à nos côtés pour toujours, lorsqu'on sent son coeur se briser un peu en échangeant un dernier regard, lorsqu'on porte des espoirs là où on n'aurait pas dû, lorsqu'on vit, lorsqu'on aime, lorsqu'on donne.

Et j'aimerais vous dire que je sais ce que je ferai en revenant en France, dans 6 mois, dans un an, dans dix ans. Mais ça m'est impossible. Faire le point après 6 mois, qui paraissent à la fois être une éternité et un grain de poussière dans la vie, me permet de me rendre compte de tous les changements qui se sont opérés en moi. Je sais seulement qu'aujourd'hui je peux vous dire qu'il ne faut pas attendre pour vivre. La vie n'attends jamais, et le monde a tant de choses à offrir qu'il serait dommage de ne pas en profiter. Je me suis questionnée des années sur "ce que je voulais faire de ma vie", en étant persuadée que cela signifiait trouver un boulot stable qui me plairait assez pour y rester quelques années, me permetterait de payer mon loyer, et des vacances une fois ou deux par années. J'ai travaillé dès que j'ai pu, fait des petits boulots à la con payés au SMIC qui, la plupart du temps, ne me plaisaient pas. J'ai travaillé en parallèle de mes études, pendant les vacances d'été, sans m'arrêter, me laissant une semaine de repos pour partir voir la mer avec une voiture trop remplie de fringues inutiles. Étudier, travailler, étudier, travailler. Passer ses journées dans le train, le métro et le bus. Culpabiliser d'une soirée arrosée plutôt que d'avoir étudié. Oublier de vivre et de profiter des petites choses qu'offre la vie.

• • •

Mais aujourd'hui, je sais ce que je veux faire de ma vie.

27

À l'heure où j'écris ça, je suis à l'aéroport. Mon vol n'est pas avant plusieurs heures. En réalité, j'ai toute la nuit à passer ici. J'ai observé un peu les gens aller et venir. Parfois, j'essaye d'imaginer leur vie. Il y a homme en costard cravate qui doit avoir 55 ans et en paraît dix de plus, la main agrippée à son suitcase par habitude de ne plus le quitter, qui regarde droit devant lui, connaissant sans doute trop bien le chemin, et dont la petite ride en haut de son nez n'exprime que trop bien le trop plein de stress ou de lassitude. Il y a ce couple d'une quarantaine d'année, enlacés dans les bras l'un de l'autre, comme des adolescents qui se retrouveraient. Cette famille qui se prend en photo au milieu du hall et qui semble partir pour la première fois. Ces gens qui ont trop l'habitude et ceux encore un peu perdus. Il y a ces personnes, ces mères, ces pères, ces enfants et ces amis qui attendent patiemment que les voyageurs apparaissent à travers les portes. Ces câlins par centaines, ces bisous claqués sur la joue, ces sourires à n'en plus finir. Puis le lieu se vide petit à petit. Les derniers départs de la journée, les dernières arrivées aussi. Tout est si calme. C'est presque reposant. Il n'est pas tard pourtant. 9:30pm, et déjà l'effervescence s'est tue. Les employés ont tiré les rideaux des magasins, les femmes et hommes de ménage finissent leur travail. Il n'y a plus qu'à attendre je crois. Il est presqu' une heure du matin lorsque le hall n'est finalement remplit que de passagers en attente. Ceux qui prennent ce vol tôt.




J'ai finis le boulot il y a deux jours et j'ai laissé savoir à mon patron que j'étais prête à revenir pour quelques semaines après mes vacances. Il m'a fait savoir qu'il serait ravi de me reprendre. Tout le monde est content! Ces deux jours off m'ont fait du bien et le silence de la maison durant la journée en était presque reposant ! J'ai cuisiné un cake au citron et un brownie pour dire au revoir à ma famille d'adoption. Je sais que je vais revoir la plupart d'entre eux dans trois semaines. Je ne suis pas triste, parce qu'à force de dire au revoir, on apprend à ne plus en avoir le coeur qui se sert.

Après avoir fini mon dernier jour, Anna a proposé de s'arrêter à cette immense plage de sable noir, celle devant laquelle on passe tous les jours. C'était rare de se retrouver tous ensembles. Et c'était beau.



J'ai passé mon premier jour "de liberté" pour reprendre les mots d'un ami, avec Sergio. On a cuisiné, regardé un film, et accompagné Lasse (aka Child) jusqu'à Cheviot pour qu'il part en stop. Le lendemain, j'ai packé mes affaires puis Oskar m'a gentiment accompagnée jusqu'à l'aéroport. Et me voilà. C'est drôle de ressentir encore cette appréhension, cette peur. La même que je ressentais un peu plus de 6 mois plus tôt. En moins puissante quand même!


Pour suivre cette jolie parenthèse, je vous invite à rejoindre le blog voyage qui lui sera consacré:

https://www.myatlas.com/Galatée/discovering-indonesia



***


I'm currently at the airport, waiting for my fly which is not before few hours. In fact, I'll be here for the whole night. I looked a little bit at the people here, come and go. Sometimes, I tried to imagine how is their life. There is this guy in his suit, who's probably 55 yo but looks ten years older. He grip his suitcase like if he were use to never leave it, looking straight ahead like if he knew exactly the way to go. He has this little wrinkle between his eyebrows which seems to tell us all of his stress, or all of his weariness. There is this couple, 40s, enraged in each other's arms, like teenagers. This family who take a selfie in the middle of the hall and seems to fly for the first time. This people too used to be here or those who are a little lost. There are all this mothers, fathers, children and friends who are waiting patiently for people to appear through the doors. This hundred hugs, kisses, and smiles.

And then, the airport start to be empty. Last departures, last arrivals. Everything's so quiet. It's almost relaxing. And it's not that late, 9:30pm, and employees are closing stores and finishing to clean the place. I just have to wait now. And finally, around 1am, there left only people who are flying early tomorrow.



I finished my work two days ago, and I let my boss know that I'll be keen to come back for few weeks. And he let me know that he'llbe happy to take me back. Everybody's happy ! This two days off were good and really chilled. I cooked a lemon cake and a brownie to say goodbye to my family by heart. I know that I'll wee again most of them in 3 weeks, so I'm not really sad and when you're used to say goodbye, we learn to say it without a heartbreak.

Finally for my lastday, Anna asked us to stop at this huge beach, the one that we see every day. It's really rare to be all together finally. And it was amazing.


I spent my first "day of freedom" (to plagiarize a friend) with Sergio, just cooking, watching a movie, chilling. The day after, I pack my stuffs and Oskar drive me at the airport. And here I am. It's funny to still have this kind of apprehension, of fear. The same than 6 months ago. But less powerful!


You can follow this parenthesis here : https://www.myatlas.com/Galatée/discovering-indonesia

28

Je ne vais pas vous mentir, mais j'avais un putain de sourire dans l'avion du retour. Quand on a survolé le pays et que j'en voyais ses contours, j'ai senti mon coeur se gonfler d'une joie certaine: j'étais à la maison. La sortie de l'aéroport se fait facilement; en ayant juste mon sac à dos, tout est beaucoup plus rapide ! Et j'ai même eu mon tampon. Bon fallait le demander, mais je crois que mon regard d'enfant à Noël les a convaincu.

En sortant, le froid me gèle sur place. Faut dire que j'ai juste ma polaire. Il y a 1h30 de route pour rentrer à la maison, et le stop se fait facilement. En 3 voitures et 5 minutes d'attente cumulées, le tour est joué ! J'ai l'impression de presque courir pour rentrer. La maison m'avait manquée. Toute l'équipe n'est pas là quand j'arrive mais on se saute dans les bras, trop heureux de se revoir ! Il y a quelques nouvelles têtes que je prendrais plaisir à découvrir...



Le lendemain de mon retour, on part tous à Christchurch pour une rave party ! Ça me fait plaisir de retrouver cette famille d'adoption et de fêter ça avec eux !


Quelques semaines se sont écoulées depuis que je suis rentrée de Bali et mine de rien, beaucoup de choses se sont passées.

Je suis partie en balade en voiture à 1h de Cheviot. J'avais besoin de m'éloigner et de retrouver ce que j'aimais dans ce pays. J'ai pris ma voiture et j'ai roulé, sans trop réfléchir. J'attendais ce moment depuis des semaines, de pouvoir me perdre dans ses chemins sinueux, en aimer les courbes et les collines, en admirer la grandeur et le calme. Je me suis retrouvée à Mount Lyford, en haut d'une montagne enneigée, avec le vent chatouillant mes sens et les doux rayons du soleil comme compagnons.

J'ai aussi passé un week-end à Kaikoura à en sillonner chaque recoin. On est parti à 10 le samedi pour une balade dans la (petite) ville, s'extasiant devant de vieilles voitures (festival oblige) ou devant des bébés phoques à quelques mètres de nous, parcourant les shop à la recherche de rien du tout, et à manger un milkshake ou quelques frites.

Le soir, on a retrouvé Max avec Cam ! Pour rappel, c'est mon premier travelmate; nos chemins s'étaient beaucoup croisés ces derniers mois, mais c'est désormais l'heure de se dire au revoir... on se trouve un petit bar sympa, où manger et boire une bière ou deux ! Aujourd'hui, les All Blacks jouent contre l'Argentine, et l'ambiance est plutôt agitée ! Mais c'est un putain de plaisir (excusez mon langage) de le revoir ! On ne s'est finalement pas vu depuis longtemps et on a pas mal de choses à se raconter !

On rentre ensemble jusqu'à Cheviot. Demain on part relativement tôt pour une petite randonnée d'au revoir...

Les sacs faits, la bouffe emballée et les baskets enfilées, on reprend la route pour Mount Fyffe. La rando doit durer 5h (3h aller, 2h retour), mais on met un peu moins de temps que prévu. La montée est assez steep, et si je tiens le coup physiquement, le cardio, lui, n'est plus vraiment là... La vue sur la bay de Kaikoura et sur les montagnes enneigées en vaut terriblement la peine, et on décide de s'arrêter ici une bonne heure pour pic-niquer et chiller un peu !

La descente, bien que douloureuse pour les genoux, se fait rapidement. Il est surtout temps pour nous de se séparer. On conduit Max jusqu'à la sortie de la ville. Pendant qu'il finit de packer ses affaires, je le regarde faire, sans vraiment bouger. Je ne sais pas quoi penser. Une part de moi commence à être fatiguée de dire au revoir, tout le temps, trop souvent, surtout lorsque l'on n'en a pas envie. On s'enlace une dernière fois. Il repart pour l'île du Nord avant de prendre son avion pour le Japon dans quelques semaines, puis de s'aventurer en Asie !

On grimpe en voiture et on lui sourit une dernière fois. On promet de se revoir dans « un autre pays qui ne s'appelle pas France ». Le retour en voiture se fait silencieusement. Je n'ai rien à dire. Aujourd'hui, j'ai dit au revoir à mon tout premier travelmate.




Et puis, à part ça... notre patron nous à dit qu'il n'aurait pas assez de boulot p urgence nous tous et qu'on devrait prendre une semaine imposée de congé. Un peu dépités au début, on décide de partir à 6 sur la côte ouest, la première semaine d'octobre !

En attendant, on a encore quelques semaines à tirer! Entre soirées le week-end, ramassage de pierres dans les champs et journées plus courtes que prévu, on a finalement bien le temps de s'aimer !


On s'est également retrouvés pour la dernière fois avec la plupart de mes first travelmate, avec ma première famille. On ne s'était pas vus, pour la plupart, depuis presque 5 mois, et la soirée elle-même ne se suffit pas pour dire tout ce qu'on ne s'est pas dit en 5 mois, pour se raconter tout ce qu'on a pu vivre jusque là. On se retrouve également pour l'anniversaire d'Aurel qui est tout de même bien ému !


On se raconte un peu tous nos projets. Aurel part dans quelques semaines faire le transiberien; Coco et Theo repartent bientôt dans l'île du Nord avant de passer quelques semaines à Bali et rentrer en France; Lou, Alice et Ivan prévoient de finir leur voyage seul puis partir en Australie; Gathou et Cam sont encore indécises.


Et moi, je ne sais pas. J'ai des milliers d'envies et des centaines d'idées et de projet. Le monde est trop vaste pour ne pas prendre le temps de le découvrir, et j'ai une soif intense à étancher. J'ai encore envie de me perdre sur des routes infinies, rencontrer des gens incroyables de tous horizons, apprendre de nouvelles choses tous les jours, m'émerveiller devant un paysage ou un couché de soleil, grimper des montagnes et nager dans l'océan; j'ai encore envie de vivre au jour le jour, sans savoir où je serai le lendemain.

29

Jour 1 - Swallow la la

On est parti dimanche matin, sous un ciel bien nuageux, à l'heure prévue, 10h au lieu de 9h. On savait que personne ne serait vraiment prêt à l'heure, de toute façon. Après avoir vérifié qu'on n'avait rien oublié et mis les derniers sacs dans les voitures, Sergio et Maike embarquent avec Anna, et Typhanie et Ollie dans mon bolide. Notre première étape est bien évidemment Christchurch ! Au programme, iceskating, shopping, eating. Beaucoup de choses à faire, et finalement pas autant de temps que ça. Mais tout se dégoupille plutôt bien, excepté qu'Anna doit acheter une nouvelle roue après un pneu crevé. Pour bien commencer le trajet. En attendant Anna, Titi, Ollie et moi nous occupons de faire les courses pour les jours à venir. Comme on a encore un peu de temps devant nous, on s'arrête à un secondhand shop (vous connaissez maintenant ma passion pour ça!) où je trouve une superbe chemise ! Anna, Sergio et Maike nous rejoignent finalement, et on se dirige tous vers la patinoire, où nous attend Lasse.

D'aussi loin que je m'en souvienne, je n'ai jamais été très douée sur des choses à roulettes, que ce soit des rollers ou un skateboard. Et d'aussi loin que je m'en souvienne, la dernière fois que j'ai enfilé des patins à glace remonte à.... peut-être une dizaine d'année ! Autant vous dire que je considère cette fois là comme ma première fois. Je suis assez excitée et impatiente. Sergio me montre les bases, comment patiner, s'arrêter. Et franchement, sans me vanter... je me débrouille finalement plutôt bien ! Je crois que je suis encore tombée amoureuse dans ce pays...

A 16h passé, on se dirige vers le centre-ville à la recherche de nourriture. Ayant pas mal vécu dans cette ville, je connais l'endroit parfait pour nous ! Un espace partagé par plusieurs petits restos. C'est surtout l'occasion pour nous de bien finir cette belle journée ! On rigole beaucoup en attendant nos commandes, avant de trouver un endroit où dormir pour la nuit.

On se met finalement d'accord sur un campsite à 30min au Sud de la ville (celui-là même où j'ai passé ma semaine avant de trouver mon nouveau boulot !). On y arrive en fin de journée, parfait pour le couché de soleil sur le camping !


Jour 2 - Be natural !

Après une douce nuit, on se réveille tous aux aurores - ok, c'était 8h. Le temps de prendre un petit-déjeuner copieux, il est temps pour nous de nous diriger vers Arthur's Pass.

Notre premier arrêt se fait à the Famous Sheffield Pie Shop, pour goûter... les fameuses pie de Sheffield. Original, je sais. Mais elles en valaient la peine ! On s'arrête également à Springfield, quelques kilomètres plus loin, pour... la fameuse photo du donut (que vous connaissez déjà, c'est également la route que j'avais prise avec Charline quelques mois plus tôt !).

Castle Hill et son immense terrain de jeu est évidemment notre prochain stop. Même si j'ai déjà fait mes premiers pas dans cet endroit, ça me fait plaisir de partager une nouvelle expérience avec ces cinq drôles de personnes. Castle Hill est toujours aussi impressionnant, et je me lasse pas de la vue prenante sur les montagnes. Le trajet jusqu'à ce point touristique nous offre un premier apperçu de ce qu'est Arthur's Pass. La route est simplement incroyable.

Après avoir passé 1h à jouer à cache-cache, se rouler par terre et faire les enfants, nous reprenons la route.

C'est après Castle Hill que nous entrons dans Arthur's Pass National Park. La route est indescriptible, et même si vous avez déjà pu avoir un aperçu de celle-ci dans des précédents articles, je ne peux que vous montrer d'autres photos ! C'est la troisième fois que j'emprunte cette route, mais je ne m'en lasse pas, vraiment.



Arrivés à Arthur's Pass Village, le temps se gâte un peu - mais on s'y attendait. On se motive quand même pour une petite marche sous une pluie fine, dans les montagne si spéciales du Parc.


Après cette jolie marche dans la bonne humeur, il est temps de trouver un endroit où dormir! On rebrousse chemin vers les campsites gratuits. Le premier ne nous inspire pas vraiment. Si le deuxième est un peu mieux, on est attirés par le chemin de l'autre côté de la route qui indique un campsite. Après 5mn sur une gravel road, on arrive ... dans ce qui nous semble être au milieu de nul part... La vue est incroyable et on tombe tous amoureux des montagnes !


On monte la tente , et la pluie revenant, je nous improvise un petit auvent où cuisiner à l'abris du vent !


Après avoir avalé notre repas, on se retrouve tous les 6 dans la tente, histoire d'échapper aux sandflies ! Après quelques parties d'Uno et quelques blagues pas drôles (bon, si, elles l'étaient), on se dispache dans nos lits respectifs pour notre première vraie nuit de voyage !



Jour 3 - Look at the mountains !

Comme très souvent, je me réveille la première. Je me rends compte que j'ai gardé cette habitude là, celle d'aller me promener à peine sortie du lit et les baskets enfilées. Je suis appelée par les premières lueurs du soleil, celles qui dessinent ces ombres orangée sur les montagnes.


Et si un jour vous me demandez pourquoi je suis tombée éperdument amoureuse de la Nouvelle-Zélande, je vous dirai que c'est en partie pour ces matins là, pour ceux où vous avez le sentiment de vous réveiller au milieu de nul part, où vous n'entendez que le chant des oiseaux, et, si vous faites bien attention, le ruissellement d'une cascade au loin. Je vous dirais que c'est pour ce levé de soleil sur les montagnes enneigées, ce levé de soleil que vous serez seule à voir aujourd'hui. Je vous dirais que c'est pour ce sentiment de paix, cette quiétude qui m'habite en cet instant et la certitude que le temps s'est comme arrêté. Je suis seule et pourtant, je ne le serai jamais: je ne fais qu'une avec ce qui m'entoure, chaque pierre d'une rivière asséchée, chaque oiseau que je ne verrai, chaque montagne qui semble m'observer.



Le réveil se fait en douceur - kind of - et nous nous dirigeons finalement assez tôt en direction d'Arthur's Pass Village pour le petit déjeuner. On profite surtout des commodités offertes ! Toilettes et salle à manger couverte, de quoi nous combler. Le dernier café avalé, on reprend la route, s'arrêtant parfois pour profiter d'un point de vue ou deux. On partage le parking avec un Kea qui ne manque pas de déglinguer nos voitures ! Non, je rigole. Ces oiseaux sont très beaux mais très vicieux !


On se met d'accord pour un détour via le Lac Brunner. Cette surprise nous offre « quelques » kilomètres de gravel road en pleine forêt, sans croiser personne. Bordel, que j'aime ces moments de quiétude, cette jolie solitude !


On s'est ensuite retrouvé à Hokitika. Je sais, vous l'avez déjà vue, version pluie, version soleil. Mais là j'ai la version avec plein de gens !


Après une courte balade en centre-ville - rien de passionnant à voir - on sent l'appétit venir. On s'arrête manger quelque chose de sain et équilibré (un fish and chips) avant de reprendre la route pour de nouvelles aventures. Le temps est clément et on compte bien en profiter ! On décide de se rendre aux Hokitika Gorges, que j'avais déjà parcourues avec Charline sous un temps quelque peu pluvieux. C'est drôle de parcourir ces chemins que j'ai déjà empruntés auparavant, dans d'autres circonstances, avec une autre personne. Je pense toujours beaucoup à elle et on a évidemment gardé contact !

Cette fois, donc, j'ai pu profiter des gorges non d'un gris puissant mais d'un bleu turquoise saisissant !


Bon c'est aussi l'occasion pour nous de faire les cons dans une énième séance photo (parce que depuis le départ, il y en a eu ! ), de surveiller les enfants parce "you can fall in the river", de faire une hola à Anna, toujours la dernière, de rire, de s'aimer, de jouer !


La journée déjà pas mal entamée, on se décide à rejoindre le campsite de ce soir. Je leur ai proposé celui de Ross, dans lequel on avait séjourné avec Charline quelques mois auparavant. On sait qu'on pourra profiter d'une douche chaude illimitée, d'une kitchen, d'une bonne bière et d'un feu de cheminée. Une fois arrives, je m'occupe de trouver la proprio pour lui annoncer notre arrivée. Elle est adorable et très avenante. Elle nous indique où planter la tente, juste en face d'un petit lac. On s'affaire gentiment à monter la tente - on est bien rodés maintenant ! - avant d'aller s'offrir une petite bière. Sergio se propose très gentiment de cuisiner. Étant donné qu'il n'accepte jamais d'aide, on s'occupe un peu chacun de notre côté de ce qu'on a à faire.

Le moment du repas du soir est toujours un moment un peu spécial .. c'est rare qu'on ait l'occasion de manger à l'abri et de cuisiner, on profite donc de ce moment tous ensemble !

Après le repas, on fait également connaissance de quelques uns de nos voisins de parking, tout en admirant le ciel bien dégagé. On se sépare tous rejoindre nos lits respectifs après cette belle journée encore bien remplie !


Jours 4 & 5 - Up and down. Please protect the environment

Après ces quelques jours ensemble, on a finalement rapidement trouvé un rythme qui nous convient à tous. Tout se fait naturellement, chacun semble avoir son rôle. Aujourd'hui, on va voir les glaciers, surtout célèbres pour être aussi proche de l'océan.

Le premier glacier, Franz Joseph, est le plus touristique des deux. La marche d'une heure et demie est très accessible et est parsemée de cascades dont certaines sont hautes d'une centaine de mètres !


Après cette belle balade, nous retrouvons la route pour Fox Glacier. Le temps est beaucoup moins clément, c'est comme si les montagnes enfermaient les nuages. La balade est totalement différente. Il y a beaucoup moins de monde et elle est un peu plus physique et moins impressionnante. Le chemin est parsemé d'informations sur la protection de l'environnement, chose qu'on ne retrouve bizarrement pas à Franz Joseph. Ça nous déstabilise un peu et contribue finalement à ternir un peu plus l'image si verte qu'on s'était faite du pays. Particulièrement lorsqu'un panneau à l'entrée dit aux touristes de préférer visiter les glaciers en hélicoptère parce que c'est plus sûr (mais ils consomment bien de l'essence, non??)...

Anyway


Après cette journée bien remplie, on se met d'accord pour camper à Gillepsie Beach, un campsite en bord de mer, à une petite heure d'ici. Ce soir, on l'avoue, les nouilles nous vont très bien. C'est chaud et personne n'a envie de cuisiner. On est aussi un peu pressés par l'envie de voir le couché de soleil sur la plage...

On reste une bonne heure ensemble, à profiter de ce moment de calme.


La nuit tombée, le ciel dévoile ses étoiles par milliers. Il n'y a pas de mots pour cela, pour le bruit de l'océan qui nous berce et nos yeux fixés sur la voie lactée.


Oui, j'ai changé d'appareil photo aussi, haha !

C'est en silence mais heureux que chacun va finalement se coucher.


Le lendemain matin, une longue route nous attend. La journée sera beaucoup plus chill, nous devons simplement remonter jusqu'à Greymouth. En partant du camp, on s'arrête au Lake Matheson pour une petite marche matinale. On reprend ensuite la route sous un temps quelque peu pluvieux - west coast oblige ! -. J'apprécie quand même toujours ces moments qui laissent place à des discussions, des rires et des sourires. On apprend à mieux se découvrir, et les trajets avec Titi et Ollie sont toujours une belle découverte.

On s'arrête à Hokitika sur la route pour quelques courses et manger un bout.

On s'arrête ensuite à Greymouth, à une heure de là, pour se mettre d'accord sur un campsite. La ville n'a rien de passionnant, et nous ne nous y attardons pas. Les journées un peu off en voyage nous font du bien, mais tout le monde commence à être fatigué de la route et épuisé de la pluie. On tombe sur un campsite à Blackball, un petit village au milieu de nul part. Et franchement... On ne sait pas si l'endroit est plein de charme ou juste vraiment chelou. Mais bon, ça nous va, on a un toit au dessus de la tête et une douche chaude !


Jours 6 & 7 - Stop and dance !

La pluie ne s'est pas arrêtée. Elle est légère, c'est vrai, mais toujours là. On quitte le campsite assez tôt. J'ai un rdv chez le dentiste, pris la veille. En m'attendant, la team se met au chaud dans un café. Quant à moi, j'ai perdu un bras dans l'opération dentaire (ma bar de maintien que j'avais depuis mon appareil dentaire s'était en partie enlevée et devait être retirée). Je ne suis même pas sûre que mon assurance me rembourse les frais...


Bref, après avoir rejoint mes copains au café , on reprend la route tous ensemble direction Westport. Sur le chemin, on s'arrête aux très fameux Pancakes Rock. L'avantage, c'est qu'avec cette pluie, il n'y a pas un touriste !



C'est la première fois que je prend cette route qui ne manque pas de m'émerveiller... Les falaises qui la borde n'ont pas de pareil. On ne manque évidemment pas de s'arrêter ici et là, soit pour profiter d'un arrêt sur le bas côté pour danser comme des tarrés (désolée pour vous que je ne puisse pas mettre la vidéo !), soit pour une petite marche sur la plage !


Arrivés à Westport, on s'est un peu perdus de vue. La voiture d'Anna s'est arrêtée à un look out alors qu'on a continué notre chemin jusqu'au centre-ville... à la recherche d'un café évidemment ! Bon manque de bol, le café fermant bientôt offrait une part de pizza offerte pour une achetée. Il nous en fallait pas plus pour être heureux ! On en profite également pour faire un petit arrêt dans un secondhand shop. On a donné rdv à l'autre partie du crew au phare près de la plage. Mais comme ils n'avaient pas de réseau, on les a attendus un moment ! On en a surtout profité pour faire une petite balade et essayer de trouver un endroit où dormir !


Après avoir écumé quelques backpacker en centre-ville, on se met finalement d'accord pour mettre de côté cette option et se diriger vers un campsite. On commence également à parler de notre retour, et pour l'instant, on ne sait pas vraiment si l'on va rentrer samedi dans la soirée ou dimanche matin. Ça pourrait bien être notre dernière nuit ensemble mais on est finalement plutôt heureux avec cette idée ; on a beaucoup profité mais on est assez épuisés...

On prend la route direction Berlins Coffee qui offre également un endroit où poser la voiture pour la nuit. La route est sympathique et le camp offre un endroit calme avec vue sur la rivière. Après avoir monté la tente, on s'offre une petite bière au bar où l'on passe notre dernière soirée à jouer aux cartes ! Le proprio est aussi adorable et très prévenant avec nous. Il nous fait nous sentir comme à la maison !

On laisse quand même ce gentil monsieur fermer tranquillement le café et rejoignons nos voitures en haut de la colline, sous un ciel parfaitement étoilé.


This is where I live now

Nous prenons le petit-déjeuner avec Sergio et Titi au café. On a finalement trouvé nos petites habitudes avec Titi ; préparer le petit-déjeuner pour tout le monde, le premier café du matin, ranger la tente, préparer le café pour la route. J'ai appris à la découvrir pendant ce road trip et j'aime beaucoup la personne qu'elle est...


Les filles veulent aller voir les Nelson Lakes aujourd'hui. C'est un peu loin - et pas vraiment sur la route - mais on se met d'accord pour s'arrêter au Lake Rotoroa. La route est plutôt longue pour y aller, et je ne sais pas si ça vallait vraiment la peine... Mais le temps est dégagé et la vue sur le lac, que j'avais déjà visité avec ma mère, est toujours aussi sublime...




On s'offre également une petite marche à travers la forêt - surtout l'occasion d'échapper aux sandflies! On se retrouve juste Titi et moi, et j'apprécie de plus en plus partager ces rares moments avec elle.


Un peu rincés de ces bestioles, on décide de rebrousser chemin jusqu'à Murchison pour se restaurer. On assiste aussi à un superbe match de rugby senior - que j'aime ce sport !

A part ça, on est tous d'accord pour rentrer ce soir, mais il nous reste quelques centaines de km à parcourir. On tient quand même à s'arrêter sur le chemin et profiter de cette belle journée ! On s'arrête donc à Maruia Falls pour quelques jolies photos et pour le goûter !


Nous pénétrons enfin dans Lewis Pass, bien différent de son frère Arthur's Pass. Il y a moins de choses à faire, à voir, pas vraiment de ville, et de ce fait, tout semble plus sauvage, plus lointain. La route elle même est autant à couper le souffle que celle d'Arthurs Pass. On aimerait s'arrêter toutes les 5 secondes et décorer le paysage des yeux...

On ne manque pas de s'arrêter, sans prendre en compte le temps qui passe. On s'arrête ici, prendre un café, se dégourdir les jambes, on s'arrête aussi là, mettre l'auto radio à fond et danser comme des tarrés. Juste parce que ça fait du bien ...


Et maintenant .. c'est la dernière ligne droite jusqu'à la maison ! On n'a prévenu personne de notre retour et on est impatients de rentrer. Après quelques courses pour la semaine à venir au supermarché, nous reprenons le chemin de la maison. On arrive pile poil pour la soirée du samedi soir, ce qui est parfait ! Je me sens vraiment proche de mes travelmates et je sens qu'on a créé un vrai lien, différent de celui qu'on a pu créer ici. Cette séparation nous a fait du bien aussi, et on est heureux de tous se retrouver. On prépare ma chambre - j'y dors désormais seule - avec quelques matelas au sol pour passer une dernière nuit tous ensemble. Juste histoire de ! Et c'est en dansant et avec quelques bières qu'on finit joliment cette semaine .. ❤

30

Après une semaine peu mouvementée, Kobus, notre patron, est venu à la maison nous déposer des bières et de la nourriture - comme pour s'excuser de n'avoir pas assez de boulot pour nous. J'en profite pour prendre 5 minutes avec lui; je ne le reverrai pas la semaine prochaine. Je tenais vraiment à le remercier, pour la confiance qu'il a portée en moi pour supporter la team, d'avoir été un si bon employeur, de cette opportunité qu'il m'a donnée - qu'il nous a donnée - et de m'avoir permis de réaliser ce que je voulais pour moi même dans ma vie professionnelle. En lui parlant, je réalise que je m'en vais, définitivement, cette fois. Et une part de moi souhaite vraiment rester, malgré les jours de pluie, les jours de merde, malgré les engueulades et les prises de becs, les désaccords et les difficultés. Parce que c'est ma maison, ici. Je réalise aussi que tout est si différent de ce que j'ai pu expérimenter en France. Et je réalise aussi que ce sont mes dernières semaines dans l'île du Sud.

Et je suis tombée joliment amoureuse. Et j'ai un dernier voyage à faire ici, et je ne peux être plus heureuse que d'arpenter les belles routes de cette île avec James.

Mon dernier jour de boulot est finalement arrivé très vite. La journée fut parfaite. La veille, Max et Moana m'ont invitée chez eux pour échanger quelques bières - et quelques mojitos. La journée était incroyablement belle et le soleil nous a accompagné tout ce temps. J'ai supervisé Karim qui apprenait à packer, et j'ai aussi packé ma dernière palette. Comme un sentiment d'accomplissement... Oui, c'est temps de partir ! Pour ma dernière soirée, c'était takeaway et film. Parce que c'est vendredi soir. Mais je n'aurais pas voulu autre chose. Je me suis levée un peu avant 7h ce samedi matin, et j'ai dis au revoir à tout le monde, avant qu'ils ne partent au boulot. On s'est pris dans les bras, se souhaitant bon voyage, bonne continuation, et au fond de moi, je savais - je sentais, qui j'allais revoir ou non. Nos chemins pourraient bien se recroiser, quelque part dans un champ de brocoli en Australie ! Je les ai un peu foutu dehors avant qu'ils aillent au boulot, juste parce que je déteste les longs au revoir. Et j'avoue, j'ai pleuré un peu quand ils sont partis, tant j'avais le sentiment de quitter ma famille, encore une fois. La maison me semblait bien vide maintenant. Et pendant 3h, j'ai packé mes affaires, puis j'ai fermé la porte de la maison pour la dernière fois. J'ai eu un petit pincement au cœur, mais bordel, j'étais heureuse. Parce que le sentiment qui vient après vaut mille fois la peine du départ.


Après une journée de bus, j'ai retrouvé James à Timaru. J'ai laissé ma voiture à la maison, nous partagerons donc la sienne. Nous faisons un peu de shopping avant de nous diriger sur un campsite près de Dunedin. On a un peu moins de deux semaines tous les deux, et on souhaite (re)découvrir le southland. J'en ai déjà vu beaucoup, mais aujourd'hui, le voyage est différent. Nous profitons surtout de notre premier repas ensemble - le meilleur, parce qu'on n'a pas encore la flemme de cuisiner - et de notre première nuit ensemble.

J'ai également contacté quelques jours plus tôt Angèle, avec qui j'avais travaillé un bon moment. Elle avait dû quitter le boulot plus tôt que prévu après une blessure, et je souhaitais la revoir, plus que tout ! Elle fait partie de ces belles rencontres, ces coups de foudre amicaux qui vous marquent de manière indélébile. Elle nous rejoint le lendemain matin, avec son sourire rayonnant et son humour décadent. On se rend tous les trois sur Dunedin, avec un premier stop à Baldwin Street, la rue habitée la plus pentue du monde. Et effectivement, "it's really steep, hein?". Mais bon, nous ça nous a bien fait marrer deux minutes de s'asseoir en plein milieu de la route et parler de tout et de rien, de regarder les gens monter, et galérer, d'imaginer descendre en skate et se planter à la fin.

On s'est ensuite dirigés sur la Péninsule d'Otago, bien différente de sa soeur, à l'est de ChCh, dont j'avais l'habitude ! On longe la côte jusqu'à la pointe de la Péninsule. Quelques routes de cette dernière étant en travaux, on n'a pas trop le choix pour l'itinéraire, mais cela nous va quand même. On profite de ce très beau paysage et de ces routes finalement peu fréquentées. Après un rapide pic-nic sur le parking de l'observatoire des albatros (non sans subir quelques regards curieux de certains touristes), on fait le tour à pied des points d'observation. Il y a beaucoup de ça:

On reprend ensuite la route du centre-ville. Pendant qu'Angèle va checker son hostel, on va faire deux ou trois courses avec James. On se rejoint ensuite pour un petit takeaway avant de se rendre tous les trois au bowling ! Bon, on ne va pas se mentir, James nous a dégommées. Je suis archi nulle, mais je me satisfait du seul strike que j'ai pu faire en trois parties !

On se quitte finalement assez tard, et pour la énième fois je dis au revoir à Angèle. Je sais que je la reverrai, et à force, on s'habitue aussi à ce sentiment-là. On le sent, c'est aussi simple que cela, on le sait. On sait que ce n'est qu'un au revoir, et ça nous aide à tenir, même si on ne sait pas pour combien de temps (des semaines, des mois, des années?), ça nous aide à se serrer dans les bras sans pleurer.

On rejoint avec James un camp en bord de mer. Sur la route, j'ai ma mère au téléphone, et ça me fait du bien d'entendre sa voix. Maman, je sais que tu me lis, alors je vais te le dire ici, simplement parce que c'est plus facile. Mais ce que j'aime me sentir de plus en plus proche de toi.

Je me réveille tôt le lendemain, et je retrouve vite mes habitudes matinales. J'essaye de sortir du van sans trop de bruit et agrippe au passage un plaid. Le soleil est à peine levé, et ce moment m'appartient. J'ai laissé mon appareil photo dans la boite à gants, et j'ai appelé Charline, les yeux fixés sur l'horizon, à regarder le ciel se colorer de rose, d'orange, de rouge sang, colorer les quelques nuages et l'océan. J'ai regardé se dessiner autour de moi les collines et les falaises, cette île, au loin, qui se détachait si sombrement, si distinctement. Et bordel, que c'était beau.

Ce matin-là, nous avons pris notre petit-déjeuner avec douceur. C'est notre repas préféré, notre moment préféré. Ce moment où la journée n'a pas encore commencé, et où on a la chance de prendre le temps que l'on veut, où tout est possible.


Après un stop chez le garagiste pour fixer le pneu de la voiture et être passé à la pharmacie (les joies du voyage), on s'est dirigés vers les Catlins, à l'extrême sud de la Nouvelle-Zélande. J'ai déjà partagé avec vous certains de ses paysages, mais le refait avec plaisir. Notre premier arrêt se fait à Slope Point. En arrivant au phare, on se retrouve totalement seuls. Finalement, les Catlins s'avèrent un peu moins touristiques que ce à quoi on s'attendait.

La journée étant déjà bien entamée, on se met d'accord pour s'arrêter de suite à un camp, le reste des Catlins n'offrant que peu de possibilités d'hébergements. On s'arrête à Kuramea Holiday Park, un camp loin des touristes, loin de tout, mais avec un charme dingue. On est superbement accueillis par la propriétaire, et on se sent de suite comme à la maison. Nous prenons la voiture jusqu'à Surat Bay pour profiter d'une dernière marche sur la plage avant la fin de la journée. L'endroit est sublime - et désert - et on a la chance d’apercevoir à quelques mètres de nous un seal !

De retour au camp, on profite d'une douce chaude, d'un four pour un faire cuire quelques légumes et du poulet, et d'un salon pour regarder un film au chaud. Bordel, je me sens bien à ses côtés.


Le lendemain, on reprend notre route à travers les paysages incroyables des Catlins. On fait de nombreux stops tant il y a de choses à voir. On s'arrête à Purakaunui Falls. La marche est courte mais traverses une forêt quasi silencieuse - excepté le chant des oiseaux que j'ai appris à reconnaître.

Florence Hill Lookout est notre prochain stop, indispensable puisqu'il offre un point de vue imprenable sur Tautuku Beach et son incurvation parfaite, inaccessible par la terre.

On s'arrête également au Lake Wilkie qui présente un bel intérêt au regard de sa flore, puis aux McLeans Falls.

On a ensuite visité les Chutes du Niagara ! Aussi impressionnantes que les vraies !

Si, si, c'est la petite chute d'eau, là, au centre de la photo ! Bon, on savait à quoi s'attendre, mais ce trait d'humour nous a bien fait rire (oui, le gars qui les a appelé ainsi avait un humour aussi nul que le notre).

Sur le chemin, on s'est arrêté à Curio Bay, magnifique mais un peu plus touristique et surtout, plus venteux ! Si on est chanceux, on peut apercevoir des pingouins à la tombée de la nuit - mais c'est dans deux heures, et on n'est pas dans cet objectif.

Mais mon plus gros coup de coeur n'est autre que Slope Point. Les falaises sont impressionnantes, les collines verdoyantes s'étendant au loin offrent un bel espace de découverte. Et le sentiment d'être seuls.


Après une nuit un peu agitée à Fortrose en bord de mer, on a rebroussé chemin sur une petite demi-heure de route pour rejoindre Waipapa Point. Mon amour des lighthouse nous a obligé à y aller. On a aussi pu observer des sealions (se battre) sur la plage, un moment privilégié qu'on apprécie.

Ce point est aussi le dernier de notre périple à travers les Catlins. On a été très chanceux sur le temps et on espère que ça va durer. On rejoint Bluff, à l'extrême Sud, point de départ pour Stewart Island (un jour, peut-être!). On monte jusqu'au point de vue sur la bay, puis descendons à la pointe de la ville, là où commence la Highway 1.

On remonte ensuite sur la ville au nom imprononçable, Invercargill, pour quelques courses, puis reprenons la route vers l'ouest. On trouve un campsite à Monkey Island Beach, en bord de plage - oui, encore, mais je ne me lasse pas du bruit des vagues au réveil et de mes pieds foulant le sable avant d'aller me coucher.

On continue notre route sur l'ouest. Le soleil nous accompagne toujours, et pour la région, on a vraiment de la chance. On souhaite faire une petite marche dans les fiordlands et choisissons Hump Ridge Track, à Rarakau, une walk qui se fait normalement sur plusieurs jours. Pour nous, ça sera seulement quelques heures ! Le début de la marche est vraiment facile et se fait à travers les bois. Il nous faut attendre de descendre pour atteindre le point que l'on cherchait: une plage pour notre pic-nic ! C'est ce qui me fait tomber amoureuse de ce pays à chaque fois: la possibilité de se retrouver seuls, de se sentir appartenir à un endroit, quand on le souhaite. Un vrai coup de coeur !

Nous reprenons le chemin inverse et rejoignons la route de Lumsden, mon freecamp préféré. Sur le chemin, on s'arrête par hasard aux Clifden Caves pour une marche à la lampe torche dans des tunnels interminables, un vrai labyrinthe totalement dingue. Une vraie chance de tomber dessus.

Le lendemain, le réveil à Lumsden se fait tranquillement. On prend une pâtisserie à la délicieuse bakery avant de reprendre la route direction Queenstown. On se met d'accord pour une rando dans les montagnes - t'inquiètes il y aura pas trop de neige, qu'il me dit - vers le Lake Alta, une piste skiable en hiver. La grimpette en voiture est absolument éblouissante puisqu'elle offre un point de vue sur toute la région de Queenstown. On gare la voiture et entreprenons tranquillement notre ascension. Bon, et après 10min, je commence déjà à râler. J'adore la neige, mais là, deux pas en avant, un pas en arrière, c'est un peu trop. On glisse tout le temps, et franchement, ça m'emmerde un peu. On croise deux locaux, et on leur demande si le chemin est le bon. "Just follow the footsteps guys, you're not gonna die but just have wet feet" nous disent-ils en se moquant gentiment. En me voyant râler un peu, James me donne un câlin et me taquine gentiment, de quoi me redonner le sourire. L'ascension n'est pas très compliquée et même si la neige est souvent assez dure, on s'enfonce parfois d'un bon mètre !

Après cette excursion dans les montagnes (la descente était beaucoup plus drôle!), on a fait un petit tour à Queenstown, juste pour s'assurer qu'on n'aimerait pas beaucoup. La première fois que j'y avais mis les pieds, je ne m'étais pas sentie très à mon aise. Et la seconde fois se confirme; si beaucoup de gens ont un véritable coup de coeur pour cette ville, j'ai plutôt envie de la fuir en courant. On rejoint notre campsite près d'une rivière, en dessous de Cromwell.


Le lendemain, on rejoint Wanaka, voir le lonely tree, très apprécié des touristes. On ne s'y attarde pas trop, et de manière générale, on ne s'attarde pas trop dans la ville. James ne s'y sent pas très bien - trop touristique - et quant à moi, ayant déjà vu pas mal la ville, ça m'est un peu égal. On passe quand même au recycle center, voir ce qu'il y a d'intéressant (bon, beaucoup de choses, mais on n'a vraiment pas de place), puis faisons quelques courses avant de reprendre la route.

Après un petit arrêt au Lake Hawea (et un petit pic-nic), nous continuons en direction du Nord.


Après un petit arrêt au Lake Ohau, où on espérait trouver un petit hostel - et un petit confort - qui ne s'avère pas être équipé d'une cuisine, nous checkons sur internet pour une autre solution et repartons en direction du sud, sur quelques kilomètres. En arrivant au backpack, entre Twizel et Omarama, on est un peu surpris de tomber sur une maison plus qu'un backpack. On se sent un peu comme chez grand-père, c'est assez drôle ! Quand on arrive, le proprio est au téléphone. Après plusieurs minutes, il raccroche et s'excuse en nous disant qu'il cherche quelqu'un pour le remplacer dans la semaine puisqu'il a un rdv à Dunedin. On se regarde avec James et on se propose. On a quelques jours devant nous, et le temps s'annonce un peu plus pluvieux. Et surtout, un peu de confort nous fera du bien ! Il nous fait le tour du propriétaire et nous explique le boulot - rien de compliqué, faire le ménage et changer les draps, accueillir les clients. On est heureux de l'aider, et notre suite (oui, on a notre sdb privée) est immense. On a surtout beaucoup de chance, puisqu'il n'a pas besoin de nous avant deux jours. Au final, on sera restés cinq jours, et on n'aura travaillé que deux matinées. Même si on a essayé de l'aider le plus possible, on a quand même eu le sentiment d'avoir plus que ce qu'on méritait !

Bref. On en a profité pour faire un tour à Mount Cook. C'est la troisième fois que j'emprunte ce chemin, et j'avais oublié que c'était une marche de trois heures A/R. Et quand c'est la troisième fois en quelques mois, ça commence à devenir un peu redondant. Mais ça reste malgré tout mon endroit préféré dans l'île du Sud !


On a également profité de ces quelques jours pour prendre un peu de temps pour nous, et du calme de la maison pour se retrouver. Le beau temps nous appelant, on s'est offert une dernière balade, près du Lake Benmore.


On est repartis vendredi matin, prendre la direction de Christchurch. On a pas mal de route, mais on profite quand même du magnifique paysage qui s'offre à nous. Je pose une dernière fois mon regard sur les Alpes et ses montagnes. J'ai pris ces routes un nombre incalculable de fois, mais je ne me fais pas à l'idée que cette fois, c'est la dernière.

Vue sur Mount Cook depuis le Lake Tekapo

A Christchurch, on s'arrête au Warehouse pour acheter un carnet pour Tiphany. Après quelques galères personnelles, elle prend la route toute seule, et c'est l'occasion de lui donner une dernière trace de nous tous ! On passe voir également Sergio, qui avait quitté la maison un mois plus tôt pour s'installer en ville. C'est l'une de mes plus belles rencontres ici, et deux heures avec lui suffisent à me rappeler à quel point c'est une personne formidable ! Il est vraiment spécial pour moi, et en lui disant au revoir, encore, je sais qu'on se reverra de toute façon. C'est comme un vieil ami, qu'on a pris l'habitude de voir quand on peut, et qu'on sait qu'on recroisera quoi qu'il arrive. Bye bitch, see you soon.

On reprend la route pour le nord, direction Parnassus. On retourne à la maison, une dernière fois ! On passera la nuit là-bas avant de repartir le lendemain matin avec Tiphany, qui va nous accompagner jusqu'à Picton.

En arrivant à la maison, je rencontre quelques nouvelles têtes, mais surtout, je retrouve quelques anciennes. J'ai un sourire bête de les retrouver, de retrouver ma famille. On essaye de passer un maximum de temps avec chacun, mais c'est surtout avec Tiphany que j'ai envie de passer du temps! Rio, Daniela (deux nouveaux) et elles ont même cuisiné un super poulet teryiaki pour nous !


Le lendemain matin, après avoir cuisiné un brownie et une galette des rois (oui, chacun ses priorités), nous packons les affaires de Tiph. Ca nous prend du temps, et finalement, on ne part pas avant midi passé. Entre temps, certains sont rentrés du boulot, alors on en profite pour leur dire au revoir, une nouvelle fois ! Je récupère ma voiture et nous reprenons la route tous les trois; James dans sa voiture, Tiph avec moi. Nous passons par Kaikoura, qu'on connaît aujourd'hui quasiment par coeur, puis continuons jusqu'à Blenheim. Arrivés là-bas, la journée est déjà bien entamée et nous nous mettons d'accord pour un freecamp en bord de mer. La route pour y accéder est quelque peu chaotique (du moins pour James), mais mon 4x4 est le roi des gravel road, alors il file comme le vent !

Nous profitons de notre seule nuit tous les trois. On grignote un bout autour d'une bouteille de cidre ou deux, profitant du calme de l'endroit.


Demain, je prend mon ferry pour l'île du nord.


Nous nous réveillons le lendemain matin sous un grand soleil. Nous prenons le temps de prendre notre petit-déjeuner avant de reprendre la route pour Picton. Il y a des kilomètres de gravel road, mais cette route n'est pas vraiment fréquentée et offre un paysage magnifique - stunning - sur les bay du Malborough.

Nous arrivons à Picton plus vite que je ne l'aurais voulu. Ca nous laisse le temps de visiter un peu et de regarder le marché local. Je sens les minutes qui passent, et mon coeur se serrer. Il est bientôt une heure, et il est temps d'aller prendre le ferry. Avant de rejoindre la voiture, James tient à m'offrir un pendentif et me fait promettre de ne pas l'oublier. Je n'en ai pas envie, de toute façon. Mais on a beaucoup parlé, et malgré nos sentiments respectifs, on est conscients qu'on est tous les deux arrivés en solo, et cela pour une bonne raison. On a besoin de temps chacun de son côté, et on est plus heureux d'avoir eu la chance de s'être rencontrés et de partager ces beaux moments ensemble plutôt que triste de se quitter - même si on l'est forcément un peu ! Et finalement, nous savons tous les deux qu'on se retrouvera.

Je dis au revoir à Tiph, qui nous laisse tous les deux, et la prend dans mes bras. Je lui dis de partir, parce que, comme vous le savez, je n'aime pas les longs au revoir, ça me brise le coeur ! James m'accompagne jusqu'au port. Je n'arrive pas à le quitter, et c'est finalement plus dur que je ne le pensais. Je ne peux pas empêcher les larmes de couler lorsqu'on se sépare enfin.

Lorsque le ferry quitte le port, je regarde Picton s'éloigner, les Malborough se dessiner, et mon être dire au revoir à l'île qui m'a accueillie pendant plus de neuf mois. Ma maison. Je me souviens à quel point je me sentais sûre de moi, sur ce bateau, quelques mois auparavant, comme je me sentais libre, et comme j'étais tombée amoureuse de cette île au premier regard. Mais aujourd'hui, j'ai les yeux un peu perdus et le regard un peu douteux. J'ai côtoyée tous les jours les monts enneigés et le bruit de l'océan. Dieu, que ça va me manquer. J'ai passé tant de temps, finalement, dans cette région. Je connais Christchurch et ce que cette ville a à offrir, les routes du Sud et ses montagnes, les collines vertes emplies de moutons, et l'océan qui m'appelle toujours autant. Le temps passe, c'est inévitable. Mais on prends toujours une claque, comme si on ne s'y attendait pas. Je suis impatiente de découvrir le Nord, mais j'ai peur de ne pas trouver ma maison là bas. J'ai toujours le sentiment de revenir au point de départ, parfois, sauf qu'aujourd'hui, tout est différent : je n'ai plus peur de partir. J'ai soif d'aventure et de découverte. Et j'aimerais que ce pays m'accueille pour toute une vie s'il le faut. Mais pas maintenant. J'ai tant de choses à vivre avant.

31

En arrivant à Wellington, le soleil m'accompagnait toujours. J'avais rendez-vous avec deux garçons rencontrés à Bali. Je leur avais promis de les revoir quand je passerais à Welli. Je suis tombée sur Andrew et Harrison au détour d'une rue, avant de nous retrouver tous les trois dans un petit restaurant qui me rappelait des airs balinais. On a discuté de tout et de rien avant qu'ils ne m'invitent à prendre la route, monter jusqu'au Mont Victoria qui offre une magnifique vue sur toute la ville et faire le tour de la bay de Welli. Et on a eu de la chance - beaucoup de chance - le temps est juste incroyable, et le soleil qui se couche doucement colore le ciel, ses nuages et la mer en lui donnant un ton rosé.



La route est superbe. Les garçons s'arrêtent en chemin dans une réserve pour essayer d'apercevoir des kiwis. Il est peut-être encore un peu tôt, et manque de bol, je n'en verrai pas aujourd'hui non plus !

Après une jolie soirée, je quitte mes deux kiwis préférés pour retrouver un autre ami, situe au nord de Welli. Je n'ai pas revu Thomas depuis des mois - le temps défile vite, c'est affolant - et il prend le ferry pour l'île du Sud demain. Nous aurons passé notre temps à nous croiser ! C'est toujours une véritable joie de le revoir, c'est un véritable amour (à qui il arrive que des merdes!).


A presque minuit, je reprend enfin la route pour rejoindre le campsite où ne m'attendent plus Coco et Theo. Après quelques mois de séparation, on se retrouve pour la dernière fois dans ce pays. La route est un peu longue, et je sens le poids de cette journée éprouvante qui me tire de plus en plus. Je suis soulagée d'arriver enfin. Si Coco et Théo dorment déjà, je leur ai promis d'être là pour le petit-dej. Je ne prend même pas le temps de me changer ou de mettre les rideaux et me glisse directement dans le lit, croulant sous la fatigue.


Je suis réveillée relativement tôt le lendemain matin par les rayons du soleil et par le sourire de Coralie derrière la vitre de ma voiture. Nous nous prenons dans les bras lorsque je lui ouvre ma portière, comme deux amies qui ne s'étaient finalement jamais quittées.

Nous prenons la route pour retrouver une ville et y prendre un cafe. Nous ne manquons pas à nos habitudes en nous arrêtant dans quelques secondhand shop au passage !

Aujourd'hui, nous devons nous rendre à Napier, où notre Helpx nous attends. C'est un ami qui quittait le pays et que nous avions rencontré lors de notre séjour à notre premier hostel qui nous l'avait recommandé. Nous y resterons quelques jours, avant que je ne commence mon nouveau travail peu loin de Napier, à Hastings. C'est Steeve qui nous accueille, le sourire aux lèvres. Malgré un début un peu timide, on se sent rapidement comme à la maison. Le séjour se passa rapidement. Entre les crêpes, la tarte au citron, nourrir les chevaux, faire du jardinage, de la peinture, prendre le temps de discuter les pieds dans la piscine, rouler jusqu'en centre-ville, aller au cinéma... on ne s'est pas ennuyés. Steeve et sa femme sont un couple adorable et l'humour de Steeve a de quoi marquer ! C'est un peu triste qu'on les quitta après 4 jours.

Le soir, on se retrouva tous les trois au bar profiter de cette première vraie soirée tous ensemble devant un magnifique couche de soleil, avant de reprendre la route ensemble le lendemain. Pour ma part, j'ai été contactée par mon employeur qui m'a annoncé que je ne commencerai le boulot que cinq jours plus tard que prévu, le 23. Ça me laisse une dizaine de jours, ce qui est suffisant pour faire un bon tour de la partie Sud de l'île du Nord !

Nous reprenons la route vers Taupo, en nous y arrêtons pour flâner un peu. Ensuite, nous nous dirigeons vers le Tongariro National Park. Coco et Theo y feront la marche à la journée - celle qui fait partie du parcours de trois jours que j'avais fait en février avec dix autres comparses! - pendant que je m'accorderai ce temps pour découvrir les autres parties du parc, dont une superbe marche au travers d'une foret protegeant de nombreuses especes specifiques a la Nouvelle-Zelande.


Nous nous retrouvons en milieu d'aprem à notre auberge, debrifant de cette journée. Le lendemain, nous partons en milieu de matinée pour rejoindre le Taranaki. Nous passons par la route la plus oubliée du monde. Si elle est absolument superbe, passant à travers des collines et des pâtures, des tunnels et des forêts tropicales, elle ne manque pas d'être un peu trop longue - et un peu trop graveleuse au goût de Theo haha. C'est légèrement épuisé qu'on s'arrête dans la première ville qui vient et finalement manger après des heures de conduite sur une route chaotique. On passera également deux jours à New Plymouth, ne profitant du Taranaki qu'en fin de soirée, la journée étant trop nuageuse pour l'apercevoir.


Taranaki 

Nous nous quitterons ici, sur la route de New Plymouth. On se dira au revoir sur le campsite qui nous a accueillis pour deux jours, après un petit-déjeuner chargé de pancakes. On se prendra dans les bras pendant de longues minutes, et je sentirai mon coeur se serrer. Je retiendrai une larme dans ma voiture, quand ils partiront en me faisant coucou. Je la verrai pour la dernière fois ici, dans ce pays. Et je n'ai absolument aucune idée de quand nous nous reverrons.


J'ai repris la "route des surfeurs" qui longe plus ou moins (moins que plus) la cote du Taranaki, m'arretant à un phare, à une plage, peu souvent dans une ville. J'ai dormis dans une réserve naturelle, épuisée moralement et physiquement. Je ne sais pas si je couvrai quelque chose et si je tombais malade, ou si mon corps me disait tout simplement merde. Depuis que j'ai quitté l'ile du Sud, je n'ai pas soufflé, et je n'ai pas eu le temps de respirer. En faisant la marche de 4km autour du lac du camp où je dormais ce soir-la, épuisée en arrivant, je me suis rendue compte que j'avais besoin d'un break.

Un break dans un break.




Je commence aussi à penser au après, aux possibilités - immenses - qui s'offrent à moi. J'ai fait ma demande d'extension de visa, que j'ai obtenue, et j'en suis tellement heureuse ! Je suis donc autorisée à rester dans le pays 15 mois au lieu de 12. Trois mois qui changent tout pour moi. J'ai des centaines de possibilités, des tonnes d'envies et de projets, et tout change, tout évolue, si rapidement. Je ne sais toujours pas quoi faire, ni à quoi me préparer. Mais j'ai encore le temps, et je fais de mon mieux pour profiter de chaque jour. Mais parfois, notre vie nous rattrape, et on se sent simplement fatigué. Fatigué de parcourir des centaines de kilomètres, de n'avoir pas un endroit à soi, de rencontrer des gens incroyables et leur dire au revoir la seconde d'après, de l'incertain qui nous accompagne à chaque pas, aussi excitant que terrifiant. Et c'est comme si on ne s'autorisait pas à être épuisé de tout cela.

Apres dix mois, mon esprit divague parfois vers la France. Même si ca ne dure souvent pas longtemps, j'ai parfois cette envie de retrouver la campagne lyonnaise, ses collines et vergers, les rues de Lyon et meme son metro bonde; mes amis et ma famille, parce que, malgre les technologies d'aujourd'hui, rien ne vaut un contact physique; et puis m'installer, retrouver un appartement, un travail qui me plairait dans un rythme de vie different. C'est comme si je pensais pouvoir retrouver tout cela, en revenant, un jour ou l'autre. Mais je sais déjà que je m'y sentirai étrangère. Et je sais qu'il est trop tôt pour moi pour revenir, que j'aurai cette boule qui me criera de repartir. J'ai encore des choses à faire, encore des exploits à accomplir, avant d'atterrir...



Après la route des surfeurs, je devais rejoindre Wellington, retrouver Lou, ma premiere rencontre ici et mon premier travelmate ! J'ai pas mal de route, mais m'arrete quand meme a certains endroits, profiter de cette cte que je ne reverrai surement pas.


Je me suis egalement offert une petite virée sur la plage au couche du soleil... en voiture ! La plage est drivable meme pour les 2WD, alors avec ma voiture, c'est vraiment un putain de bonheur. Je voulais le faire depuis longtemps, et de tomber par hasard sur cette immense plage dans cette toute petite ville a ete une sacree chance et un grand bonheur pour moi ! Je me suis éclatée et ce sentiment là est indescriptible...

Après cette jolie balade, je m'arrête 50m plus loin pour passer aux toilettes. En revenant, je vois tout le liquide de refroidissement par terre. Il est 8h30, et j'avoue, je suis un peu paniquee. J'essaye de voir d'ou vient la fuite, mais impossible de voir quoi que ce soit... apres 20mn, un homme vient a ma rencontre, et après avoir essayé tant bien que mal de trouver cette fuite, il m'invite a passer la nuit chez lui et m'emmener au shop le lendemain. J'accepte avec plaisir, non contente d'avoir un soutient dans cette histoire. Le lendemain, en ouvrant le capot, la fuite me parait desuite evidente... le tuyau est complètement déchiré, et je me demande comment l'avoir loupé hier ! Mon hôte d'une nuit m'emmène chez Repco, ou je trouve un tuyau de rechange pour quelques dollars. Il m'aide a le changer, ce qui prend quelques minutes.

Vers onze heure, je peux enfin reprendre la route vers Welli, où m'attend Lou ! C'est un vrai plaisir de le retrouver... on passera quelques jours ensemble. On a visité le fameux musée de Welli, parcouru ses rues, chillé dans un bar et a l'hotel, allés au cinéma, cuisiné une pizza minute, et évidemment, assisté au concert de Naaman !

Je dois maintenant remonter vers Napier, en m'arretant quelques jours chez un HelpX avant de commencer mon nouveau boulot !

32

Je ne sais pas quelle heure il est, je devine juste qu'il est environ environ 7:30pm au soleil qui se couche sur l'horizon. Je sens mon corps encore fatigué et je ne me sens pas de faire de grandes activités ces prochains jours. Mais à cet instant précis, je suis profondément heureuse. Je lis un livre, allongée sur mon lit, garée quelque part sur la côte est de l'île du Nord. J'ai laissé la fenêtre entrouverte pour me laisser bercer par le son des vagues. Elles sont si proches que j'ai le sentiment de m'endormir sur la plage. Et ce sentiment là, il est unique.


Le lendemain matin, je me réveille un peu vaseuse. Je décide de faire quelques stops avant de me rendre dans mon helpx. Mon premier stop se fait au phare de Cape Palliser. Plus de 150 marches pour y parvenir, en bravant le vent particulièrement fort de cette partie de l'île. La vue est splendide. Et au loin, on peut apercevoir les contours de l'île du Sud.


Ça me fait un petit pincement au coeur, de la voir si proche, et pourtant si lointaine. Ma maison est là-bas, de l'autre côté de la mer. Mais je sais que ça ira mieux, que bientot, je me sentirai chez moi, ici aussi, et que je trouverai une autre maison, que j'aimerai cette île comme j'ai aimé sa soeur (mais peut-être un peu moins haha).


Je reprends la route pour arriver a mon HelpX dans l'apres-midi. Je fais la rencontre de Mike, qui va m'accueillir pour quelques jours. Il me fait le tour du propriétaire, me montre ma chambre (gigantesque) et son lit (giguantesque), les tâches à faire, principalement dans le jardin. Je resterai trois jours chez lui, de quoi profiter d'un lit (gigantesque) que pour moi, et histoire de me ressourcer un peu physiquement. J'ai beaucoup apprécié mon séjour chez lui; il s'est révélé être un hôte très généreux, et ai adoré nos discussions autour d'une bière et d'un bon repas.


Après cette aventure, je reprend la route jusqu'à Hastings. Je fais un dernier stop, à Castelpoint, une magnifique plage sur laquelle je n'ai pas tellement le temps de m'arrêter, malheureusement. Et un autre phare #passionlighthouse.


Plusieurs heures de route m'attendent avant d'arriver au verger où je vais travailler et loger. J'y arrive dans l'après-midi, et je suis la première sur les lieux. Le cadre est magnifique et vraiment reposant - à part les oiseaux, on n'entend pas grand chose. L'accomodation, elle, me paraît un peu glauque aux premiers abords. Le fait d'y être toute seule n'arrange pas les choses. Il me fauda deux jours pour m'y faire, et me sentir plus a la maison - et surtout, l'arrivée des nouveaux collègues! On est onze à travailler ici, onze à vivre ensemble: un couple de taiwanais, qui partiront finalement deux semaines après, un couple de canadiens, un couple d'anglais, et deux japonnais qu'on ne verra finalement pas souvent.

Le travail en lui-meme n'est vraiment pas difficile; il suffit simplement d'enlever certaines pommes pour permettre aux autres de grandir plus vite et de devenir plus grosses. Après une semaine payés à l'heure, on commence le paiement par contrat (le paiement se fait à l'arbre). Finalement, les journées passent plus vite, et avec une bonne coordination, une bonne observation, et mon talent de hard-worker, je me retrouve à faire le meilleur salaire de l'equipe (petite fierté, j'avoue).

Je m'occupe l'esprit avec de la musique ou des podcasts, mais parfois, je ne met pas mes écouteurs, et je me plais à ecouter ce qu'il se passe autour de moi; le bruit des échelles, des oiseaux, d'un hélicoptère, le rire ou le chant d'un collègue... mais malgré tout, le travail en équipe me manque, et je sens que les liens qui se créent sont diffenrents de ceux que j'ai pu avoir dans mes autres boulots. Ici, on se côtoie, on rigole ensemble parfois, mais la majeure partie de nos discussions (de leurs discussions) sont autour du travail et de l'argent. Je ne m'y retrouve pas tellement, et je fuis de plus en plus ces discussions. Malgré tout, on essaye de passer quelques moments ensembles ; aller à la plage, au marché, jouer aux cartes, aller manger ensemble... Après deux semaines, James me rejoint (que voulez-vous, je lui manquais trop, haha !) et une nouvelle aventure commence.


Finalement, les journées s'enchaînent, les unes après les autres. Physiquement et psychologiquement, le boulot devient de plus en plus dur et de plus en plus démotivant. Même avec un bon salaire à la fin de la semaine. Et à côté de ça, on apprécie aussi cette solitude silencieuse qui nous accompagne, les vergers qui s'étendent à perte de vue. Et les jours de pluie qui nous offrent un day off haha!


La fin d'année arrive également à grand pas. Noël se prépare, et si les rues sont bien moins animées (et beaucoup plus chaudes !) qu'en France, on ne peut quand même pas passer à côté. J'ai eu des nouvelles de Sergio et Angèle, qui sont remontés vers le nord et qui proposent de passer Noël tous ensemble ! Je saute littéralement de joie ! Des personnes encore présentent en NZ, ils sont mes plus proches amis.

En quelques jours, on a trouvé une maison à Napier où passer le réveillon, acheté quelques petits cadeaux pour tout le monde et prévu nos repas. J'ai hâte d'être avec eux, il me tarde vraiment de les retrouver!

On se retrouve le 23, faire les courses tous ensemble, avant de se retrouver le lendemain directement à Napier. La maison est immense, suffisante pour nous accueillir tous les 6 (avec James, Angèle, Sergio et deux amis de ce dernier là) et pour nous laisser assez d'espace pour cuisiner. On y restera deux jours. Et après un joli réveillon (où j'ai cuisiné mon premier poulet au four - je veux pas me la péter, mais c'était une réussite), nous passons la journée du lendemain entre films, chill, cuisine, et plage.


Le 25 au soir n'est pas des plus reposant non plus - on a prévu beaucoup à manger - et à boire ! Mais se passe tout aussi bien. La famille n'est pas que celle que l'on a par le sang, après tout. Et ma famille, aujourd'hui, elle est là.




Entre Noël et le nouvel an, il a fallu retourner au boulot, pour quelques jours. Personne n'était très motivé mais c'était un bon moyen de rattraper les dépenses de fin d'année.

On a fini samedi tôt dans la matinée. La dernière rangé, la dernière pomme. Après un nombre incalculable de pommes enlevées et jetées, de marches montées et descendues, d'heures de musique, de podcasts, de silence, c'était fini. Et ma joie n'était pas dissimulée ! J'étais heureuse, et j'étais fière. Et désormais il fallait fêter ça !

Les quelques jours qui nous séparaient du 31, on les passa à errer dans les parages : on se retrouva à Ocean Beach, jouer dans ses vagues une fois encore, à Cape Kidnapper, marcher sur sa plage le long des falaises, ou à Hastings, déguster des vins et des bières sur son de musique transe.



Le 31 arriva aussi vite que le 24. Nous nous retrouvames à l'auberge de Sergio et Angèle, pour un joli repas d'avant fête. On se retrouva ensuite sur la parade de Napier où se déroulait un concert et feu d'artifice. Il ne restait qu'une heure et demie avant le décompte de fin d'année. La soirée était belle. Nous étions assis sur la plage, écoutant d'une oreille distraite le concert et profitant de la présence de chacun, riant pour tout et pour rien. Et puis la musique se tut, le décompte se fit en chœur, et alors que chacun se serrait dans les bras, le feu d'artifice explosa au même moment.

On s'assit par terre, regardant le ciel étoilé s'éclairer de milliers d'étoiles colorées. Que c'était beau. Et à ce moment, alors que je serrais la main de James et souriait à Angèle, j'avais une petite pensée pour la France, où la fin d'année n'arriverait que dans 12h.


Après le feu d'artifice, la plage et la parade se viderent rapidement. Quant à nous, on se dirigea plus loin, installer notre campement pour la nuit. Ce soir, on dormira au coin du feu, à la belle étoile et au son des vagues.


Après une soirée riche en emotions, en chants et en bière, on se coucha le sourire aux lèvres.

Le lendemain matin, on se réveilla au cris des mouettes et au bruit des vagues. Il me fallut un peu de temps pour me rendre compte d'où j'étais. La nuit avait été belle, et je ne pouvais pas imaginer mieux pour bien démarrer la nouvelle année, qu'un réveil au levé du soleil sur la plage.


Et puisque c'est la fin d'année, il paraît que ces aussi la période pour remercier ceux qui nous sont chers d'être là. Même à l'autre bout du monde, je pense à vous, à ma famille, à mes amis, tous les jours. Je vous retrouve dans le rire ou le sourire d'un ami, dans les collines et les montagnes d'ici. Je vous vois dans les étoiles et lorsque mon regard se perd sur l'horizon. Merci, à ceux qui m'ont permis de grandir quand j'en avais besoins, ceux qui m'ont tenue la main et m'ont poussée en avant. Merci à ceux qui m'ont laissée sur le chemin, à tous ceux qui m'ont amenée, de loin ou de prêt, à faire ce choix de vie. Merci à toutes les belles personnes que j'ai rencontrées dans ce beau pays, pour amener tant de belle joie dans ma vie.

Que cette nouvelle année apporte à chacun d'entre vous tout ce dont vous pouvez avoir besoin. Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir, et de les réaliser. Je vous souhaite une année pleine de découvertes et de rires, de surpasser les épreuves et de garder près de vous ceux qui vous sont chers. Je vous souhaite de trouver votre bonheur et de partager chacun de vos sourires.

33

Commencer l'année avec un road trip? Check ! √


La première étape de ce road trip est la highway 35, souvent oubliée des visiteurs (malheureusement pour eux !). C'est vrai qu'au final, on croisera très peu de touristes. Et pourtant, bordel, que la côte est magnifique !

Nous disons au revoir à nos amis, à Sergio et Angèle, comme si nous nous retrouverons demain (ce qui est presque le cas). Je sais qu'on va se revoir sous peu ! Après quelques courses, nous prenons finalement la route, en direction de notre premier camp pour la nuit, à Oraka reserve. La première nuit est toujours la plus special, celle que je préfère. Elle est le début de tout !

Le temps est plus que clément ce soir. Nous en profitons pour faire un petit tour. Le camp est en bord de lagoon, et la mer, inaccessible d'ici, nous appelle pourtant. On entend ses vagues et l'odeur de sel marin nous empli les narines. Demain, demain nous la retrouverons.



Lorsque le matin se lève, nous retrouvons rapidement nos habitudes de voyage. On s'organise très bien tous les deux, et tout nous semble naturel. Notre premier stop est Mokohati lookout, très prisé des locaux - et à juste titre !



Après cette courte marche sur les hauteurs, nous reprenons la route pour une matinée plage - là-bas, celle que l'on voit à l'horizon ! La plage est immense et nous profitons pleinement de la première plage de notre beach marathon ! C'est aussi l'occasion pour nous de sortir les body boards et de s'éclater un peu dans les vagues !



Gisborne est notre prochain stop. Pas grand chose à faire ou à visiter, nous en profitons surtout pour faire un tour au supermarché, n'étant pas sûrs d'en trouver un ces prochains jours ! Nous nous arrêtons au Titirangi domain pour le lunch - tardif.

Nous ne tardons pas à reprendre la route. Je dois rencontrer un couple pour la voiture - que j'ai mise en vente - et nous devons rejoindre notre camp pour la nuit, non loin d'ici.

Le couple d'Argentinien que je rencontre ont l'air adorable et très intéressés par la voiture. Ils m'en proposent pourtant un prix qui me convient moyennement... Je rejoins James au campsite. Je sais que j'ai encore beaucoup de temps pour vendre ma voiture, et je ne me sens pas inquiète.

Le camp (qui est davantage un parking qu'autre chose haha) est bord de mer, et nous n'hésitons pas une seconde pour aller piquer une tête avant que le soleil ne descende trop. L'endroit est relaxant et tout annonce un beau road trip. Nous assistons à un superbe couché de soleil, qui nous pousse à rejoindre notre lit !

Le lendemain matin, nous ne nous concertons pas pour sortir en trombe de la voiture et nous jeter à l'eau ! Même si elle est un peu fraîche, il n'y a rien de mieux avant le petit déjeuner, finalement...


Nous repartons ensuite en direction de Tolaga Bay pour faire la Cooks Cove walkway, connue pour avoir été l'un des premiers point d'ancrage du capitaine James Cook en 1769. La marche est superbe, et se mélange entre prairies, plages et forêts. Nous prenons notre temps pour apprécier ces paysages, tellement typiques de ce pays.

Nous souhaitons atteindre le cap est ce soir pour assister au levé de soleil le lendemain. On a encore beaucoup de route et nous repartons en milieu d'après midi. La route 35 est pleine de surprises, et tout le long du trajet, je m'extasie devant les paysages. Ça me fait du bien de reprendre la route, d'autant plus que l'île du Sud me manque. L'île du Nord est également belle mais bien moins impressionnante que sa sœur.


Nous arrivons au camp, proche du cap est. L'endroit est incroyablement vaste. Nous trouvons un endroit assez plat pour garer nos voitures, sur une petite butté. Histoire d'habitude. Finalement, quand on se gare dans un campsite, c'est toujours la première préoccupation. Et la deuxième, éviter d'avoir trop de voisins ! Tout est très calme ici, et avec le bruit des vagues, nous profitons de ce moment pour nous poser et lire un peu.


Nous partons tôt le lendemain matin pour le levé de soleil sur le cap le plus à l'est de la Nouvelle-Zélande. Il y a plus de 3000 marches pour arriver jusqu'au phare, et franchement, le sport au levé du lit n'est pas vraiment ma tasse de thé ! Mais le jeu en vaut la chandelle.


Lorsque nous descendonss les marches, le doux soleil matinal nous accompagne. C'est l'un de mes moments préféré de la journée, la lumière y est si belle. Quand nous arrivons vers le parking, nous avons l'immense surprise de tomber sur un troupeau de chevaux (semi-sauvage ?). Nous devons en effet traverser une propriété et un champ pour accéder du parking au phare, et ces chevaux semblent avoir pris pour habitude de venir se détendre ici le matin !


Nous reprenons les 20 kilomètres de gravel road pour accéder au village, où nous nous arrêtons pour un café (bien mérité).

Nous continuons notre route sur la highway 35. Après le cap, même si les paysages sont magnifiques, il y a finalement moins de choses à faire. Nous nous arrêtons sur une bay ou deux et j'en profite aussi pour appeler ma maman, à qui je n'avais pas parlé depuis quelque temps.


Nous profitons de la descente vers Opokiti pour un arrêt baignade. Nous poursuivons notre route en direction de Tauranga. Nous y trouvons un campsite à McLaren Falls, dans une réserve naturelle.

Sur le chemin, j'ai quand même un petit accident. Mon pneu arrière explose en pleine descente, à plus de 100km/h. J'essaye de redresser au mieux la voiture et parvient à m'arrêter sur le bas côté en bas de descente. Je crois que j'ai un ange au dessus de ma tête, car quand je sors de la voiture, je n'en reviens toujours pas d'avoir réussi à m'arrêter sans encombres...

Un kiwi s'arrête deux minutes après et m'aide à changer la roue, puis je rejoins James plus loin. Je tremble encore un peu quand j'arrive finalement à le retrouver. Nous repartons une quinzaine de minutes plus tard. Je dois acheter une nouvelle roue, ne pouvant pas rouler trop longtemps avec celle de secours. Aujourd'hui nous sommes dimanche, et nous ne pouvons rien faire de plus.

Nous continuons donc notre route jusqu'au campsite, en faisant quelques courses au passage. L'endroit est calme et magnifique.


Nous en profitons pour faire une balade dans le parc le lendemain matin, jonglant entre le lac, les canards, quelques cascades et les hauteurs.

On se rend ensuite à Tauranga pour changer le pneu de ma tuture. L'avantage d'avoir deux voitures, c'est qu'on n'a pas à attendre ! On se rend donc au Mont Maunganui pour admirer les hauteurs de la ville ! Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais je m'y étais déjà rendue, il y a quelques mois, au début de mon voyage... Et ça donnait ça :


Aujourd'hui on a été un peu plus chanceux au niveau du temps !


Il y a un peu de monde venu pour la balade mais on réussit à profiter de la superbe vue !

Je récupère ma voiture puis nous repartons dans un petit free camp au sud du Coromandel. Demain nous avons prévu de faire le Pinnacles, randonnée que j'avais faite en bivouac avec Max et où nous n'avions pas eu la chance de voir quoi que ce soit au sommet tant le temps était horrible..


On se lève relativement tôt le lendemain pour commencer la randonnée le moins tard possible. Le temps est parfait mais on se charge tout de même de crème solaire ! Je voulais vraiment refaire cette randonnée et pouvoir voir le sommet dans toute sa splendeur, et je suis d'autant plus heureuse de la faire avec James ! L'ascension est moins dure que dans mon souvenir, et même si mon cardio me fait défaut, je suis contente de voir que mon corps tient la route ! Le parc est magnifique et je reste toujours aussi ébahie devant la vue sur la forêt à perte de vue ...

La partie la plus dure est finalement celle entre la hut et le sommet : 40 minutes d'escaliers sous le soleil de midi... La dernière partie est plus de l'escalade, ce que je préfère de loin !

Et finalement, nous arrivons.


La redescente est finalement assez longue, surtout sur les genoux, et nous arrivons avec une joie non dissimulée !


Il est encore tôt et nous décidons de suivre la côte du Coromandel jusqu'à un campsite plus haut. Les routes escarpées et sinueuses de la côte ouest m'avaient presque manquées. Les couleurs de fin de journée finissent de sublimer le paysage, absolument à couper le souffle...


Nous arrivons à notre camp juste avant le couché de soleil. Il offre une superbe vue sur la bay, parfait pour finir la journée !

Le lendemain, nous partons dans la matinée pour satisfaire notre objectif : Beach every day !!!

Nous finissons ensuite la côte est, sans faire beaucoup d'arrêts. Cette côte est un peu moins jolie et à part quelques points hyper touristiques, il n'y a pas grand chose à faire... Nous continuons notre route jusqu'à l'est d'Auckland. Nous voulons rejoindre le Northland et il n'y a finalement pas beaucoup de choses à faire sur la route. Nous profitons d'un free camp en bord de mer pour nous rendre dans une réserve naturelle le lendemain et faire une balade en forêt.

Nous rejoignons l'ouest d'Auckland où nous nous arrêtons à une plage de sable noire, immense, mais où le courant est... Étourdissant ! Difficile de rester stable dans une telle eau et nous décidons de ne pas nous attarder. Il n'y a pas beaucoup de campsite dans les environs et nous avons pas mal de route à faire pour rejoindre celui qui nous avons choisi, vers Port Albert. L'endroit est calme, et nous traînons un peu à partir le lendemain.

Nous rejoignons ensuite Whangarei, la dernière grande ville avant le Far North. Nous décidons de nous y arrêter quelques jours, et en profitons pour découvrir les alentours ! Notre première et notre dernière nuit se font au port, avec une superbe vue sur la bay.

Nous visitons des glow worms caves (caves de vers luisants). Elles sont au milieu d'un champ, et nous devons littéralement descendre à travers des roches dans un trou noir. A l'aide d'une lampe torche, nous suivons la voie dans la grotte pour trouver les Glow worms. Nous avons parfois de l'eau (glacée) jusqu'à mi cuisse mais "it's so much fun!". Nous n'entendons que l'écho de nos pas dans l'eau et parfois une petite cascade qui s'écoule. Lorsque nous arrivons à la fin de la cave, nous éteignons les lampes. Après quelques secondes, le temps pour nos yeux de s'habituer, nous découvrons des parois couvertes de glow worms. La lumière est telle qu'elle se reflète dans l'eau de la cave.

Je regrette un instant de ne pas pouvoir immortaliser ce moment, et je crains qu'un jour ma mémoire ne se souvienne pas de ça.


Nous profitons également de visite Whangarei Falls.


Et nous attardons également à Sandy Bay pour la nuit !


Il est ensuite temps pour nous de rejoindre le Far North ! Mon anniversaire approche, et je crois savoir ce que je voudrais faire pour ce jour...

Nous poursuivons notre route vers la côte ouest, en direction de Dargaville (où il n'y a rien à faire à part prendre de l'essence haha!), puis remontons vers le Nord. Sur le chemin, nous nous arrêtons pour voir les Giants trees (Kauhi) de la Waipoura Kauhi forest. Les arbres y sont superbes (et


Le temps n'est pas des plus clément (pour la première fois de notre road trip!) mais la forêt nous couvre bien. Nous nous arrêtons à un point de vue mais ne nous attardons pas vraiment sur la route, jusqu'à notre campsite. Le camp est immense et je sors mon génie pour nous construire un petit patio !


That's my girl !

Nous repartons tard le lendemain et nous arrêtons à Kaitaia, notre dernier point d'arrêt pour faire des courses ... avant de repartir en direction de 90 miles beach !


Nous choisissons un camping en bord de plage. L'endroit est totalement sauvage et semble assez loin des zones touristiques. La propriétaire est adorable. Il n'y a pas de four dans la cuisine du campsite pour cuire mon gâteau d'anniversaire, donc elle nous offre gentiment de se servir du sien !


Demain, c'est mon anniversaire !!!


Nous commençons la journée par notre double breakfast ; English breakfast et pancakes ! Nous prenons ensuite ma voiture pour un évènement très précis... Je ne voulais pas quitter ma voiture sans un dernier road trip, et surtout sans faire cela : rouler sur 90 miles beach ! Je me sens vraiment excitée, c'est pour moi l'aboutissement de cette année !

Nous partons du camp pour arriver directement sur la plage. C'est marée basse, évidemment, et ici le sable est plutôt dur. Sur conseils de la propriétaire, nous partons à la chasse de coquillages qui se mangent (me souviens plus du nom). Nous roulons une quarantaine de km A/R et ne croisons que quelques véhicules. C'est vraiment un pur bonheur !



Lorsqu'on quitte le camp, on a la chance de tomber sur des chevaux totalement sauvages. Impossible de les approcher de trop près évidemment, mais l'expérience est incroyable...

Nous continuons notre route jusqu'au Giants Sand dunes qui sont tout aussi incroyables ! Je n'ai jamais vu des dunes aussi énormes et c'est un superbe spot pour du Sand board !

La route jusqu'au Cape est également très belle et nous marchons ensuite jusqu'au phare.


On peut aussi avoir la chance de voir les deux océans se rencontrer !

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons à une plage dont nous a parler la propriétaire du camp, une superbe plage de sable blanc (je ne crois pas avoir déjà vu du sable comme ça !).


Nous décidons de retourner au même camp pour cette nuit. Le lendemain, James dit avoir une surprise pour moi et nous devrons partir tôt. En attendant, nous profitons de cette soirée. Nous nous rendons sur la plage pour le coucher de soleil où j'y souffle ma bougie, avant de retourner au camp et partager le gâteau et quelques verres avec quelques personnes du camp !

Le lendemain matin, nous remercions notre hôtel et je suis James sur les routes pour ma surprise ! Nous arrivons après une demi heure devant un petit pré en bord de route où quelques chevaux sont attachés. Je comprends de suite ce qui nous attends et je trépigne d'impatience !

Nous sommes accueillis par une jeune kiwi, qui nous explique ce qui nous attends, étudie notre niveau et nous assigne les chevaux. James n'a monté qu'une fois mais est très motivé par l'expérience aussi ! Nous sommes 5 avec la monitrice. Nous partons en file indienne en direction de la plage. Nous commençons par marcher gentiment, puis elle nous propose de partir au trot. Nous galopons une fois ou deux et la sensation est géniale... J'ai un sourire immense tant ça m'avait manqué !

Sur le retour, nous marchons dans l'océan, avant de partir au galop et c'est comme un rêve qui se réalise ! Je suis aux anges...


Je ne pouvais espérer meilleure journée d'anniversaire, et finalement, la passer avec James rend les choses plus faciles !


Après cette balade, nous devons rejoindre Angèle, à Kerikeri. James, lui, doit se rendre à Auckland pour retrouver une amie à lui et partir en road trip pour 3 semaines avant qu'il ne quitte le pays pour l'Inde.

Nous arrivons à Kerikeri dans l'après-midi, où nous retrouvons Angèle pour un café. Je suis vraiment heureuse de la revoir, mais je sais aussi ce que ça veut dire. Il est temps pour James de reprendre la route et de se séparer. Nous n'aimons ni l'un, ni l'autre les longs au revoir, et nous savons déjà ce que l'autre pense, alors nous nous promettons simplement de garder le contact et... Adrienne que pourra !


Nous passons la nuit à Kerikeri avec Angèle. Le lendemain, nous reprendrons la route pour Hastings. Nous avons décidé de repartir là bas pour passer autant de temps que possible avec ceux qu'on aime. Nous sommes toutes les deux un peu fatiguées de voyager et de rencontrer de nouvelles personnes et nous voulons simplement profiter de ce qu'on a déjà ! ❤

34

Depuis fin janvier, le temps commençait à se faire long, j'imagine bien. Parce que pendant tout ce temps, vous vous demandiez chaque jour ce que je pouvais bien faire, avec qui, où, quand, quoi, comment, mais où est donc or ni car ?


Anyway.


Voici la suite de mes fabuleuses aventures. En trois mois (bordel, que le temps passe vite...) il s'en est passé des choses ... Et des émotions ! Et en même temps, ma vie n'a pas beaucoup changée, donc voici un petit condensé !


Nous sommes parties dans la matinée avec Angèle, pour un petit trajet de 680km! 8h de routes sans pauses ce qui équivaut à ... Une douzaine d'heures avec ! Mais quand on est en bonne compagnie, le temps passe plus vite ! Nous nous arrêtons sur le chemin, faisant parfois quelques détours pour profiter d'un point de vue, d'une plage, d'une pause miam miam ou simplement pour se dégourdir les jambes. Sur le trajet, les travaux nous ralentissent (et m'offrent également quelques nouveaux impacts sur le pare-brise...) et nous passons Auckland en milieu d'après-midi. Le trafic est plutôt fluide et nous permet d'arriver à Hamilton en fin d'après-midi. Nous décidons de nous arrêter aux jardins d'Hamilton, dont j'avais beaucoup entendu parlé mais que je n'avais jamais eu l'occasion de faire. C'est la fin de journée et les jardins ferment bientôt, aussi il n'y a que très peu de monde. La lumière est idéale et surtout nous tombons totalement des nus. Les jardins sont superbes, surprenants, vivants. Il y a un thème et une atmosphère pour chacun d'entre eux, et la créativité et la diversité de chaque univers nous laisse sans voix !

Nous continuons notre route jusqu'à Taupo, où nous profitons de faire un dernier plein pour se dégourdir les jambes au bord du lac (ce qui signifie pour nous faire la course sur 200m) avant de revenir à la voiture en rigolant comme des débiles). Nous rejoignons finalement Napier peu après minuit. Nous n'avons pas croisé beaucoup de voitures sur la route et Angèle a su me tenir assez éveillée pour finir les derniers km! Mais c'est non sans soulagement que nous arrivons au bord de l'océan. Nous récupérons sacs de couchage, tapis de sol, coussins et couvertures avant de rejoindre la plage. Ce soir, on dort au son des vagues et sous les étoiles.


Nous nous réveillons avec le soleil et profitons de la ville pour nous attarder dans un petit café (et essayer de nous réveiller !). On en profite pour parler de ce café dont on a parlé si souvent ; et si on le faisait ? Et pourquoi pas, après tout ?

Nous rejoignons Hastings en vingt minutes, et nous passons la plus grande partie de la journée à essayer de trouver un logement. Je postule également au picking de blueberries, la plus grosse source d'emploi de la ville, et où Angèle avait déjà été acceptée. Nous trouvons également un backpacker pas trop busy, avec assez de place, propre et bien équipé. On ne demande pas plus et décidons de rester ici. Après deux minutes de conversation, la proprio nous demande si nous cherchons du boulot. Angèle en a déjà un mais, même si je ne suis pas en rush, j'aimerai en trouver un sous peu (histoire de rester occupée !). Il s'agit en fait d'un hostel qui fait contracteur, c'est-à-dire qu'ils touchent une prime pour les travailleurs qu'ils envoient dans l'entreprise partenaire. J'accepte le boulot (sans vraiment avoir l'impression d'avoir le choix, mais bon !) que je commencerai le lendemain.


En attendant, nous profitons de notre première soirée pour faire une surprise à notre petite troupe ! Ce soir, nous nous retrouvons tous autour d'un verre, et je ressens une telle joie en revoyant notre petite troupe, ma famille, que je sais que j'ai pris la bonne décision en revenant.


Ah la joyeuse troupe ! Sergio, Gonzalo, Dany, moi, Angèle et Wally

Le lendemain, je commence ma première journée dans l'orchard. Je suis abasourdie par l'accueil, l'organisation, la prise en charge, le management... Rien à voir avec ce que j'ai pu connaître jusqu'ici. Je suis accueillie sans un bonjour, on me demande de signer le contrat sans le lire. Ils nous mettent dans un rang pour du picking de pêches (avec sac kangourou et escabeau) sans aucune explication ou indication de sécurité (heureusement que j'ai l'habitude de m'en servir !). Nous n'avons pas le droit de parler (c'est ce que j'ai cru comprendre durant la journée en voyant tout le monde sur la défensive lorsque nous entamons une conversation) et la manager me le confirmera le soir en me disant que je parle trop et que si je souhaite rester il va falloir que je me taise. Je rigole doucement. De manière générale, les managers ne sont pas réellement dans la conversation et la compréhension mais plus dans ... crier sans raisons sur les employés plutôt que d'expliquer calmement ! Ce n'est pas vraiment le genre d'environnement de travail qu'il me faut, et je préfère ne rester qu'une journée de plus (pour payer le loyer haha) et quitter l'entreprise.


Sans regrets, puisque quelques jours plus tard Angèle et moi sommes prises dans le même orchard que nos acolytes ! Et je suis passée d'un extrême à l'autre... Nous sommes incroyablement bien accueillies par le manager, l'ambiance y est calme et heureuse, et nous avons même le café offert tous les breaks ! Nous restons travailler deux semaines là-bas. Angèle, Wally, Dany et moi décidons de quitter l'entreprise peu après avoir commencé le picking de pommes qui est dur physiquement. Nous avons fait l'induction (première journée d'explication, sécurité/santé, signature de contrat, toussa toussa) aux blueberries et pouvons commencer quand nous voulons.

Le travail là-bas y est très flexible et c'est le gros avantage : nous sommes payés au contrat, nous pouvons donc venir et partir quand nous voulons. J'y resterai finalement deux mois, qui sont passés très vite... Le travail en lui-même est très solitaire mais me permet d'écouter pas mal de podcasts et aussi de commencer à apprendre l'espagnol ! Le boulot est pas passionnant mais laisse beaucoup de temps pour créer, développer des projets !

Entre temps, nous essayons de passer autant de temps que possible tous ensemble, enchaînant soirées, repas et balades. On a également déménagé avec Angèle et trouvé une coloc avec 8 autres personnes proche du centre-ville (et tout le monde il est sympa!).

Bref, en deux mois, beaucoup de choses se sont passées et je ne peux que vous montrer un condensé de photos !



La dernière soirée avec Sanja et Peter avant qu'ils ne partent en Australie ! Angèle et moi avions travaillé à Parnassus (la ferme de brocoli et salades !). Et aussi nos autres colocs !



Un dimanche à Napier à faire le marché, manger la meilleure gelato de Nouvelle-Zélande et trainer sur la plage avec quelques flatmates!



Profiter d'un jour férié avec quelques amis pour... Faire des crêpes !!



Barbecue tous ensemble ! On a profité d'une soirée tous ensemble pour se retrouver autour d'un bon repas avant de passer la nuit en boîte pour une latine party (oui, ils sont tous d'Argentine !).




La vie aux blueberries... Nous avions un "bonus week" toutes les semaines (nous avons eu de la chance car nous avons commencé notre travail là-bas la semaine où ils le mettait en place et avons fini... lorsqu'ils l'arrêtait! Ça nous a permis de pouvoir mettre pas mal de côté). Même si le boulot était solitaire, la team était adorable ! L'entreprise est gigantesque et emploi plus de 500 piqueurs à la journée. Il y a beaucoup de rotation chez les piqueurs, et les bonus mettent un peu tout le monde sous pression (donc personne ne se parle vraiment). Mais les renneurs (ceux qui viennent chercher votre box quand elle est pleine) et les superviseurs (qui font pas grand chose haha) sont payés à l'heure et se mettent moins de pression ! On s'est fait beaucoup d'amis là-bas et grâce à eux je garde un super souvenir de ce boulot !

Ma fierté a aussi été d'avoir le ruban jaune (d'où la dernière photo !) qui signifie juste que... Je suis une très bon état employée :D .




Notre vie de tous les jours ..

Photo 1: faire des tresses sur toute la tête de Dany ! Ça nous a prit deux jours...

Photo 2: Martina qui nous envoie ce qu'elle a dans son placard pour savoir ce qu'il nous manque pour faire un dernier petit déjeuner pancakes avant le départ d'Angèle

Photo 3: Martina et moi apprenant comment faire une grenouille avec nos doigts haha

Photo 4: faire 3 crumble aux pommes pour toute la maison !




Dernière balade avant le départ d'Angèle... Haut dans les montagnes, là où le souffle se coupe... (Parce qu'il y a trop de vent !)




Après deux mois à Hastings, j'ai senti que c'était le moment de partir. J'arrivais sur mon dernier mois en Nouvelle-Zélande et cette ville n'a jamais été vraiment représentative de ce qu'était la Nouvelle-Zélande pour moi. J'ai adoré ces mois à Hastings, vivre avec Angèle et passer plus de temps avec elle, boire (beaucoup) de café en parlant de tout et de rien mais aussi de sujets sérieux, passer des soirées dans un bar, apprendre la salsa (oui! J'ai pris des cours ! Et je danse plutôt bien maintenant !), se balader, aller à la plage, passer des dimanches pluvieux ensemble à regarder des films et boire du chocolat chaud, cuisiner, rire, s'aimer. Bref, je n'ai pas regretté ce choix que j'ai pu prendre, même si ce n'était pas la ville où je voulais être ; mais j'ai appris à aimer cette ville simplement parce qu'elle regorge de beaux souvenirs et que mon cœur est aussi à Hastings, au près des gens que j'aime.


J'ai pris donc la décision de partir. J'ai rejoins un helpx (work for accommodation) en dessous d'Auckland, au milieu de nul part, sur une péninsule. Il n'y avait rien d'autre que !e bruit de l'océan et des oiseaux natifs, et c'est tout ce qu'il me fallait. J'ai travaillé avec Kiki (une autre helpx venant de Chine) chez Joy et Alastair, faisant principalement du gardening. J'ai adoré mon séjour chez eux, parce qu'ils m'ont rappelé ce que j'aimais à propos de ce pays. Ils ont été d'une belle générosité et j'ai beaucoup appris avec eux également.


Kiki ! Et la vue que j'avais de la ferme 😀

Évidemment, je suis restée en contact avec Angèle, arrivée en Australie depuis, Gonzalo, qui connait mes habitudes, mais aussi Anthony, un anglais rencontré aux blueberries avec qui nous prévoyons de passer quelques jours à Auckland.


Pour l'anecdote, Gonzalo connait effectivement mes habitudes puisque pendant que j'étais au helpx, il m'a envoyé cette première photo (certains vont reconnaître les tim-tam!) en me disant "café / chocolat break?". Et effectivement... C'était café break à ce moment précis !

Après quelques temps avec Joy et Alastair, j'ai rejoint Auckland où j'ai retrouvé Anthony. Notre séjour ici a été un vrai medley ! Nous avons marché (beaucoup), cherché le meilleur coffee shop de la ville, visité le centre et les parcs, retrouvé des amis, mangé (beaucoup) et marché encore (plus), visité des musées, bu, fait quelques soirées. Bref, j'ai appris à apprécier cette ville, que je pensais ne jamais apprécié. J'ai aimé la culture qu'elle renferme et sa diversité. Il y a beaucoup à voir, à essayer, à tenter. Et j'ai un faible pour les grandes villes de nuit.

Bref, voici un autre condensé !


On a effectivement trouvé le meilleur café de la ville : celui dans un biscuit ! Tout est consommable (un beau pas pour l'environnement haha). Suivi d'une jolie visite dans le centre et sur le port (où Tony essaye de rouler une cigarette) et d'une bière sur le port (j'ai trouvé une Leffe !!!!! Bon elle a coûté $12 mais ça valait la peine, parce que j'ai presque pleuré tellement c'était bon).



Juste une bière avec un ami sur un rooftop bar avant de découvrir... Le meilleur kébab de Nouvelle-Zélande ! Bon, rien à voir avec celui qu'on a en France, on va pas se mentir, mais quand même, bordel ça fait du bien !

Et enfin, quelques photos de la ville!



Bref. Avec toutes ces aventures, le temps ne s'est pas arrêté. Maintenant que vous êtes à jour dans mes péripéties, j'imagine bien que vous vous demandez "but, what's next ?!" avec impatience. Ou peut-être que vous vous en fichez, mais bon, je peux pas vous en vouloir, parce qu'au moins vous avez suivi jusqu'ici !

J'ai su que je ne rentrerai pas en France de suite après six mois dans ce pays. J'en suis totalement tombée amoureuse, mais peut-être aussi parce que c'était mon premier voyage. J'avais un millier de possibilités. Sans mentir. Ou au moins une centaine. Et j'ai dû prendre des choix, pour moi, pour ce qu'il me fallait, ce qui me ferait plaisir. Pour mon bonheur, parce qu'après tout, on vit pour soi, non? Chacun sa quête, il paraît. Mais j'ai trouvé la mienne.

Il y a une chose dont j'étais sûre : je voulais partir en Australie en Working Holiday Visa, avec des dizaines de projets dans la tête et l'envie de quelque chose qui me donnerait plus d'expérience. Mais il me fallait quelque chose entre ces deux voyages. Un break. J'avais envie de partir dans une île du Pacifique, mais il y avait cette vieille peur qui revenait parfois et me disait "pourquoi partir seule? On ne sait jamais ce qui peut arriver !". Et c'est vrai, lorsqu'on ne connait pas un pays, ça peut être effrayant. Mais après quinze mois ici, je sais à quel point on n'est jamais vraiment seule, et mieux encore, qu'il n'y a pas meilleur moyen pour se découvrir et se dépasser !

Voici donc mes futurs voyages :


J'ai décidé de partir deux semaines à la découverte du Vanuatu, sur trois îles de ce complexe d'îles plus exactement ! Vous pourrez trouver ce carnet de voyage sur mon profil avant de découvrir, d'ici quelques semaines, celui sur mes débuts en Australie !

Il y aura également un tout dernier article sur ce carnet de voyage. Je me sens excitée pour la suite et j'ai hâte de partager mes nouvelles aventures avec vous !

35

J'ai fêté deux anniversaires cette année. Je viens d'avoir 24 ans et j'ai fêté ma première année de voyage. Je me souviens du jour où j'ai pris l'avion comme si c'était hier et je n'aurais jamais pu imaginer être toujours ici après quinze mois. Je n'aurais jamais pu imaginer pouvoir vivre toutes ces incroyables expériences, rencontrer d'incroyables personnes tous les jours (et avoir quelques unes d'entre elles toujours dans ma vie) et surtout, prévoir de partir ailleurs.


Et aujourd'hui, quinze mois jour pour jour après mon arrivée, je me retrouve de nouveau à l'aéroport d'Auckland. En cet instant, je me bats avec mes sentiments, mon cœur divisé entre l'envie de rentrer en France, juste pour quelques semaines, voir mes amis et ma famille, rester ici ou partir ailleurs. Et même si mon choix est fait, c'est dur de partir, c'est dur de te dire au revoir, Nouvelle-Zélande, parce que tu m'as tellement appris.


Tu m'as appris que ma maison n'est pas nécessairement là où j'ai grandi, mais se trouve là où mon cœur bat; dans chaques coins de ton beau pays. Mon cœur est à Christchurch, la première ville où j'ai vécu, celle qui m'a vu grandir; là où j'ai trouvé mon premier job, ma voiture, cette maison sur roues construite dans les rires avec quelques amis. J'y ai trouvé quelqu'un pour partager mes nuits et quelqu'un pour me faire rire la journée. J'y ai trouvé une amie avec qui vivre, cuisiner, partager un repas ou un film, emmitouflées dans un plaid sur le canapé. Une amie avec qui chanter dans la voiture, nos fausses notes couvertes par le volume de la musique, à attendre la fin de la chanson avant de descendre de la voiture, même si nous devions aller travailler, même si nous étions déjà en retard. Une amie avec qui faire tous les secondhand shop de la ville, avec qui trainer sur la plage, à parler de ce qui nous anime ou partager le silence en mangeant une pizza devant un couché de soleil. Une amie avec qui partir sur les routes juste avant que l'hiver ne s'installe, avec qui partager nos folies et nos bizarreries.

Mon cœur est dans tous ces endroits où j'ai garé mon lit pour la nuit, regardant les étoiles au travers de la fenêtre, appréciant le silence, écoutant le bruit des vagues s'écrasant contre les rochers ou la pluie martelant le toit de la voiture. Mon cœur est à Mont Cook, ne serait-ce que pour l'inexplicable sentiment que j'aie eu la première fois que je l'ai vu et qui n'a jamais disparu alors que je le partageais avec quelques amis proches. Mon cœur est aussi quelque part, entre Christchurch et Kaikoura, là où personne ne s'arrête, dans une jolie petite maison que j'aie partagée avec quinze autres personnes. Là-bas, j'y ai trouvé une famille, capable de veiller les uns sur les autres, de s'encourager les froids matins d'hivers qui commençaient notre journée de travail, d'offrir tant d'amour. Une famille avec qui partager un lien profond et tant de rires, de repas, de soirées le samedi soir, de films tard la nuit mais aussi d'engueulades. Mon cœur est là, dans tous ces lieux qui m'ont coupé le souffle, ont fait battre mon cœur plus fort et ont dessiné sur mon visage un immense sourire. Mon cœur est dans tant d'endroits, entre le Southland et le Northland, en haut d'une colline, prêt d'une autre cascade, pendant l'ascension d'une montagne ou perdu dans la forêt tropicale ; il est sur l’une des nombreuses plages de sable noir, blanc ou doré qui bordent le pays, dans une grande ville ou une route isolée. Mon cœur est aux sommets de Roys Peak, Pinnacle ou Tongariro, et avec chaque personnes qui ont partagé mes sentiments là-haut. Il est auprès de tous ceux qui ont partagé avec moi une journée, une semaine ou des mois de leur voyage. Mon cœur est dans le Coromandel, sur la route gravillonnée menant à Port Jackson, tombant amoureuse chaque mètre, entourée de gens incroyables qui ont rendu ce premier road trip si spécial. Et allez savoir pourquoi, mais mon cœur est aussi à Hastings, là où il n'y a rien à voir et rien à faire d'autre que cuisiner tant pour ces amis de long-terme que pour ceux que je viens de rencontrer, partageant si simplement tout ce que nous avons. Mais mon cœur est surtout quelque part sur 90 mile beach, excatement là où j'ai soufflé ma bougie d'anniversaire, habitée par une joie profonde et par l'envie de n'être nul part ailleurs, ne souhaitant qu'une autre année aussi riche que celle qui vient de s'écouler.


Seule ou entourée de personnes, je n'ai jamais eu le sentiment d'être en insécurité, mais toujours celui d'être à ma place, d'être là où j'étais supposée être, de trouver la personne que je voulais être. J'ai découvert un pays où des inconnus n'hésitent pas à tendre la main, à offrir un toit, partager du temps, des expériences, donnant parfois plus que nous ne pouvons être capable de recevoir. J'ai découvert un pays où les gens se font confiance, s'entraident, s'écoutent. Un pays si simple que l'on peut acheter une voiture à la poste en cinq minutes et trouver un emploi en parlant à quelqu'un dans la rue.

Et je me suis découverte, dans ce pays. J'ai appris à connaître une personne dont je pouvais être fière, appris à écouter et observer, parce que chaque personne que j'aie rencontrée avait quelque chose à m'apprendre. Appris à me faire confiance et à me surpasser, particulièrement lorsque je me retrouvais dans des situations compliquées. J'ai aussi appris à écouter mon instinct, celui qui m'a guidée jusqu'ici la première fois, parce qu'il a toujours été le seul capable de me dire où aller quand je me sentais perdue. J'ai appris à partager et à donner bien plus que des choses matérielles, sans rien attendre en échange, mais simplement parce que "sharing is caring". J'ai appris à m'écouter, à faire attention à mes propres besoins et savoir dire stop quand il le faut, parce que j'ai compris qu'il n'y avait personne au monde capable de prendre plus soin de moi que moi-même; appris à prendre le temps d'écouter, de regarder, d'apprendre, de grandir, de respirer, de vivre. J'ai appris à quel point les relations, l'amour, s'intensifie en voyageant, et pour ça, je ne peux que remercier tous ceux qui ont été et qui sont toujours une partie de cette incroyable vie.


Et j'ai appris à dire au revoir. Et même si cela devient plus facile avec le temps, cette fois-ci, je sens mon cœur se briser un peu, parce que je sais qu'une part de celui-ci ne viendra pas dans l'avion avec moi et restera toujours dans ce pays. Alors la dernière chose que je peux faire, c'est de promettre que ce n'est qu'un au revoir.


Tu vas me manquer, Nouvelle-Zélande.