Carnet de voyage

Aventures en Océanie

Dernière étape postée il y a 1385 jours
Quelques mois à travers l'Indonésie, la Nouvelle-Zélande et les îles Samoa
Juillet 2017
180 jours
Partager ce carnet de voyage
1
1
Publié le 19 décembre 2020

Drôle d'impression de se lever et se dire que le jour J est enfin arrivé... Ultimes préparatifs et ajustements, et nous voilà partis ! Toujours dans ces moments-là qu'on se rend compte de la valeur des amis et des proches... Ce carnet de voyage vous permettra donc d'avoir de nos nouvelles, le tout illustré de modestes clichés 😉 Première étape : l'aéroport d'Istanbul, où nous devons attendre notre prochain vol, direction Kuala Lumpur !

2
2
Publié le 19 décembre 2020


Nos premiers jours en Asie ont essentiellement été des jours de transit, passage d'un aéroport à l'autre, de ville en ville, pour enfin gagner des terres plus hospitalières : le lac Toba, au coeur de Sumatra, véritable havre de paix. Repos bien mérité après les grosses villes traversées :


Istanbul : 5 heures à tuer dans cet immense aéroport, au moment de souper notre choix se dirige vers un célèbre fast food. C'est alors que, sous nos yeux stupéfaits, une bagarre éclate... parmi les membres du personnel ! Notre serveur, l'instigateur même de ce joyeux tumulte, finit quand même par nous jeter notre pitance avant de repartir s'occuper de ses gnons.


Kuala Lumpur : La capitale malaisienne nous accueille sous une chaleur écrasante. Nous devrons repasser là deux fois pour récupérer les médocs de Gab qui doivent être conservés au frais... Nous les laissons cette fois chez une charmante Française en stage là-bas. Pour le reste, nous découvrons une ville gigantesque, avec ses célèbres « Petrosaints» towers, ses centres commerciaux climatisés à chaque coin de rue, et enfin le bouillonnant chinatown où nous créchons.


Medan : notre première destination à Sumatra ! La théorique heure de bus qui sépare l'aéroport du centre ville s'est transformée en cauchemar : embouteillage monstre dans une ville tentaculaire se plongeant doucement dans le noir, et nous n'étions pas sûrs de notre réservation pour la nuit... nous sommes finalement débarqués à un semblant de terminal où nous trouvons néanmoins rapidement un taxi. La conversation avec le chauffeur démarre tout naturellement par «Belgium ? Ahaaa... good football players ! Romelu Lukaku ?» Bref.

Nous arrivons enfin à notre guesthouse, épuisés mais contents. « No me moleste mosquito» chantait ce bon vieux Joe Dassin. À Sumatra, mieux vaut être sur ses gardes... Nous décidons donc de tester notre moustiquaire ! Encore faut-il l'accrocher. Après plusieurs tentatives aussi ridicules qu'infructueuses, nous décidons de changer de tactique. Le mode d'emploi dit : faites preuve de créativité. Soit. Gaëlle en équilibre sur mes épaules, la moustiquaire finit par être attachée à la lampe pendant au plafond, deux bon mètres au dessus de nos têtes. On cherche un peu nos marques en ce début de voyage, on verra bien pour la suite !



3
3
Publié le 19 décembre 2020

C'est en van que nous atteignons les rives du Danau Toba, après 4h30 de route pendant lesquelles notre chauffeur aura passé son temps à zigzaguer entre les véhicules de toutes sortes - motos, becak (espece de cyclo pousse à 3 roues), mini vans, camion - pour mieux les dépasser. Ce nouveau trajet nous confirme que la circulation à Sumatra mérite pleinement sa réputation : elle est tout simplement fastidieuse ! Qu'à cela ne tienne, nous ne boudons notre plaisir d'être arrivés au port de Parapat, où un ferry nous conduit sur l'île Samosir. Celle-ci se trouve au beau milieu des eaux bleues du lac Toba, plus grand lac d'Asie du Sud-Est et plus grand lac volcanique du monde ! Les Bataks, peuple ô combien sympathique, occupent cette contrée restée longtemps coupée du reste du monde. Aujourd'hui majoritairement protestants suite à l'occupation hollandaise, ils pratiquent encore toutefois le culte des ancêtres.


Nous posons nos sacs à Tuk-Tuk dans une charmante petite guesthouse au bord du lac. Après une journée de farniente et de baignade, nous décidons de partir explorer l'ile en enfourchant fièrement de jolies bécanes. Cette exploration nous permet de découvrir l'île dans son intimité : l'architecture traditionnelle et les vestiges batak, les fermes, les rizières, les palmiers, les écoliers tout excités de pouvoir nous en taper 5 à notre passage, et enfin les vues imprenables sur le lac. Comme rien n'est jamais parfait, nous parvenons lors d'une halte à faire tomber un scooter. En le relevant : stupeur ! Un frein s'est brisé net... Nous n'avions pas donné de caution mais rendre le scooter dans cet état, ça le fait quand même pas... Heureusement, nous passons devant un petit garage où deux gamins se chargent, avec un petit sourire narquois bien légitime, de remplacer la pièce pour moins de deux euros... ouf, on s'en tire bien !


Après un dernier déjeuner au bord du lac, nous quittons ce lieu enchanteur, direction les volcans de Berastagi. Adieu Danau Toba ! Tes jus de fruits, l'accueil de tes habitants et ton charme envoûtant resteront à jamais gravés dans nos mémoires !

4

Salamat pagi !


Après avoir passé plusieurs jours au bord du Lac Toba, nous voilà repartis à la découverte de Sumatra, la mystérieuse ! Ayant englouti une fabuleuse salade de fruits en guise de déjeuner, nous attrapons de justesse le bateau qui nous ramène sur l'autre rive du lac. Nous retrouvons avec joie ces transports qui nous avaient tant manqué : un opelet, un minibus surpeuplé et surchauffé et enfin un autre opelet, et nous voilà arrivés à notre nouvelle destination : Berastagi. Cette petite bourgade doit son intérêt aux deux volcans qui la surplombent : le Gunung Sibayak, gentiment endormi depuis une centaine d'années et le Sinabung, qui crache encore occasionnellement des énormes nuages de cendre et qui a, en 2015, provoqué l'évacuation et la disparition de centaines de villages avoisinants. C'est pour l'ascension du Gunung Sibayak que les touristes, encore très rares dans la région, font un petit crochet par Berastagi. Dès notre première sortie dans la ville, nous sentons des regards appuyés et curieux, mais toujours très bienveillants. Nous faisons le plein de fruits tropicaux et de victuailles au marché et nous nous couchons de bonne heure afin d'être en forme pour le lendemain !


Levés à 5h45, nous traversons une ville encore endormie et nous atteignons vers 7h le début du chemin menant au volcan. Après seulement quelques centaines de mètres parcourus, les arbres face à nous commencent à remuer étrangement. Et là, surprise, nous apercevons une petite famille de singes se balançant de branche en branche. Le moral gonflé à bloc d'avoir rencontré nos premiers primates, nous grimpons les 5km qui nous séparent du sommet. Petit à petit, nous nous enfonçons dans la forêt tropicale, sur un chemin de plus en plus escarpé. Lorsqu'enfin la vue se dégage, nous apercevons un paysage lunaire, surmonté d'un côté par l'imposant Sinabung et de l'autre par le cratère et les geysers de souffre du Sibayak ! Nous explorons alors émerveillés les alentours du volcan.


Au moment de redescendre, malgré les avertissements reçus à notre guesthouse, nous décidons de suivre les conseils du Lonely Planet et d'emprunter un autre chemin que celui de l'aller. Bien mal nous en a pris... Nous entamons la descente, prudents, sur un chemin assez praticable. Mais progressivement, sans tellement nous en rendre compte, nous nous enfonçons dans la jungle, sur un sentier de plus en plus étroit, abrupt et glissant, pourvu de temps à autre d'un semblant d'escalier. Armés de notre application GPS, nous parvenons finalement à voir le bout du tunnel après 2 heures de parcours du combattant (littéralement..). Gaëlle a les cuisses qui tremblent et Gab n'en mène pas large non plus ! Soulagés, nous quittons la forêt touffue et là, telle une oasis au milieu du désert, nous tombons sur une énorme piscine déserte entourée de sources chaudes ! Nous passerons l'après-midi à barboter et nous reprendrons finalement un opelet jusqu'à notre auberge, épuisés. Dernière nuit à Berastagi, demain nous nous enfoncerons encore plus loin dans la jungle à la rencontre des orangs outans de Ketambe !


Merci de nous suivre, on pense fort à vous !

5
5
Publié le 19 décembre 2020

"I was standing in the jungle, I was feeling alright

Mmmhmmm, Mmmhmmm "


Oups, vous êtes là ! Pardonnez cet excès d'enthousiasme, mais comprenez notre émotion : on ne ressort pas de la jungle de Sumatra sans avoir l'esprit émoustillé par tant de rencontres ! C'est qu'on y croise du beau monde, dans cette cambrousse de verdure touffue... Mais commençons par le commencement, soit notre départ de Berastagi et ses volcans. Pour la première fois depuis notre voyage, nous avons dû mobiliser notre talent de négociateur. Bien renseignés au préalable sur les prix des différents trajets, on a tenté plus d'une fois de nous plumer... On a pu s'en tirer à bon compte, allant même jusqu'à gagner le village suivant pour obtenir un prix décent. Passons, ces moments un peu pénibles sont peu de choses au regard de ce qui nous attendait alors. En 5 heures de trajet, nous voyons le paysage se transformer. La végétation autour de Berstagi ou du lac Toba n'était qu'une esquisse de la jungle dans laquelle nous avançons maintenant. Au détour d'un virage, quelques maisons bordent le chemin sur moins d'un kilomètre. Nous voilà arrivés à Ketambe, dernier jalon de la civilisation situé à l'entrée même du parc national du Gunung Leuser !


Rapidement installés dans un bungalow rudimentaire, nous admirons le cadre : collines plantées d'arbres colossaux à perte de vue dont la cime disparait dans la brume, macaques se balançant dans les branches au loin, et au milieu coule une rivière. Nous passerons la journée suivante à nous y baigner mais aussi et surtout à préparer notre expédition au coeur de la jungle. Notre guesthouse, d'ailleurs réputée pour la qualité de ses guides, nous organise facilement la chose. Le lendemain, c'est en compagnie d'Ipul, pur autochtone du coin, que nous partons à la recherche des orangs-outangs qui font la réputation du parc ! Toutefois, il arrive que ces derniers ne se montrent pas... Après 5 minutes de marche le long de la route, notre guide emprunte un faux-fuyant et nous emmène dans une végétation broussailleuse. Voilà. La jungle nous a engloutis. Notre excitation grandit avec nos premiers pas, et nous espérons voir des orangs-outangs rapidement pour savourer pleinement l'expérience ! Le premier sentier abordé est diablement accidenté, une halte s'impose. C'est alors qu'un "froushi frousha" se fait entendre dans les arbres, dont la taille ridiculiserait le plus haut chêne de nos forêts. "Orang-outang!" fait Ipul d'une voix étouffée. D'un pas feutré, nous quittons le sentier pour le suivre dans les buissons, et là haut, une boule de poils orangée fait son apparition ! Nous en croiserons 6 au total, et le reste de l'expédition sera une longue suite de rencontres et de découvertes plus surprenantes les unes que les autres : écureuil volant passant d'un vol plané juste sous notre nez, macaques crabiers chapardeurs aux alentours du camp, baignade dans la rivière sauvage et dans les sources chaudes aux relents d'oeufs bouillis, mais aussi semnopithèques de Thomas et même un gibbon qui n'a pas échappé aux yeux redoutables de Gaëlle. Mais notre plus belle rencontre a plutôt été une retrouvaille : celle avec le roi Louis en personne ! Un énoooorme orang-outang faisant ployer les arbres en se balançant nonchalamment de branches en branches, spectacle ahurissant !


Du reste, la jungle de Sumatra est, aux dires des guides locaux, plutôt amicale. Bien moins dangereuse que son homologue africaine, peu d'incidents implicants la faune y ont été déplorés. On ne ressort pas d'une telle exploration indemne. La jungle a indéniablement quelque chose d'envoûtant. Sans doute parce qu'on y trouve une nature encore pure, que l'homme ne domine pas ?

6
6
Publié le 19 décembre 2020

Nous quittons Ketambe avec une petite pointe de nostalgie, une certaine appréhension quant au long trajet qui nous attend mais surtout une folle excitation à l'idée d'enfin se baigner dans l'océan indien !


C'est 30 heures et 5 moyens de transport qu'il nous a fallu cette fois pour atteindre notre destination. Rocher tropical situé à la pointe nord de Sumatra, Pulau Weh est une petite ile paradisiaque au large de Banda Aceh, ville qui a été totalement ravagée par le tsunami en 2004.


Nous arrivons épuisés mais émerveillés à Iboih, et optons pour un charmant petit bungalow sur pilotis, avec l'océan en guise de jardin. Une fois n'est pas coutume : sous le charme, nous décidons de poser nos sacs pendant une dizaine de jours. Chèvres, chats, coqs et autres animaux de basse-cours flânent en liberté tandis que de facétieux macaques épient les voyageurs. Amusés par ces primates sautant de toits en toits, quelle n'est pas notre surprise lorsque, en voulant rejoindre notre bungalow après un énième jus de coco, l'un d'eux nous barre la route, tous crocs dehors ! Le soir, la lumière attire les insectes qui attirent à leur tour les geckos. Nous accusons ces derniers d'avoir fait main basse sur notre réserve cacahuètes, un paquet déchiqueté ! Du reste, tout est bien paisible et nous passons les premières journées à nous adonner à l'activité phare de l'île : le snorkeling ! L'eau délicieusement chaude de l'océan indien nous fait oublier à jamais la mer du Nord et nous offre une faune marine d'une incroyable diversité : poissons clowns, tigres, lions mais aussi murènes et poulpes tapis dans leur trou.


Cette découverte nous conforte dans l'idée d'aller explorer les profondeurs de l'océan. Renseignés sur les prix avantageux de la plongée à Pulau Weh, nous décidons de passer notre Open Water ! Ce brevet, qui s' obtient après 3 jours de formation, nous permettra de plonger jusqu'à 18 mètres. Fini la rigolade et à nos cahiers, nous étudions consciencieusement la théorie avant les premiers exercices de plongée, le lendemain. Au moment de se mettre à l'eau, notre instructeur, un argentin expatrié , nous dit alors: "Ok, alors on va se mettre par là doucement parce que juste là , il y a le serpent le plus poisonneux au monde ! " (sic). De fait, nous voyons dans l'eau un petit serpent rayé noir et blanc, dont la morsure ne pardonne pas... À moins de le piétiner, il ne se montrera pas agressif, mais mieux vaut garder ses distances !


Accompagnés de Pierre, un sympathique français, nous poursuivons notre brevet sans autre mauvaise rencontre, et découvrons plongée après plongée le monde silencieux de sous l'océan. Ici bas, les sensations et perceptions sont bien différentes que sur le plancher des vaches, le temps semble s'échapper, l'évasion est totale. Le requin que nous croisons le confirme !


Entre deux explorations sous marine, nous prenons le temps de découvrir l'île en scooter sous un soleil de plomb, croisons un varan sur la route (Stal, on t'a sentie tout près de nous!), et dénichons une aimable cascade dans la jungle. Un matin nous constatons qu'on s'est attaqué à nos bananes cette fois. Étrange, elles étaient pourtant rangées en hauteur... Et on ne savait pas les geckos fructivores ! Ni que ceux-ci pouvaient déchiqueter un sac à dos pour y chercher des biscuits, une autre nuit...


Notre dernière soirée arrivée, nous avons le coeur gros de quitter nos adorables hôtes, l'ambiance très familiale du club de plongée et cette ile qui a su nous garder si longtemps ! Mais il y a encore tant à découvrir... Prochaine étape : Java, ses temples et ses volcans !


NB. Gab: "la dernière nuit, pour une fois, nous laissons la lumière allumée et Gaëlle s'endort. Distrait de ma lecture, je tourne la tête pour scruter la pièce. C'est alors que je vois un rat se déplacer sans un bruit le long du mur et déguster tranquillement une banane dans le sac suspendu à plus d'1m50. Horreur ! Dégoûté, je juge plus sage de garder l'info pour moi jusque demain matin après avoir mis les bananes dehors !


Au retour, le temps d'une journée, nous découvrons Banda Aceh, une ville agréable avec ses parcs et sa mosquée. Au détour de petites ruelles, quelques bateaux gisent encore au milieu des maisons, derniers vestiges du tsunami.

7
7
Publié le 19 décembre 2020

Yogyakarta et ses environs :


Après presqu'un mois de voyage à Sumatra, il est temps de découvrir une nouvelle ile indonésienne, plus touristique et plus facilement abordable. Les transports y semblent plus développés et les distances beaucoup moins importantes !


Après un rapide saut à Kuala Lumpur et une découverte de sa vie nocturne, nous montons dans un nouvel avion en direction de Yogyakarta, vers le centre de l'île. Yogyakarta est surtout connue pour être la voisine de Borobudur, un des temples bouddhistes emblématique de l'Asie du Sud-Est.


Premier soir, un peu vannés par notre départ de Sumatra et la nuit à l'aéroport de KL, nous décidons de découvrir la danse javanaise et assistons à un spectacle pour le moins surprenant contant l'histoire de Sinta et Rama (rappel de notre enfance et de l'histoire mise en abyme dans la Petite Princesse ). Le décor prend littéralement feu et des armées de singes entrent en guerre !


Nous consacrons nos deux premiers jours javanais à explorer "Yogya", découvrons son animation, sa gastronomie de rue et son intérêt culturel... parfois relatif. Le Kraton (palais du sultan) regorge de précieux trésors : la passoire du sultan, le sel du sultan, la fourchette du sultan,etc. Le tout conservé sous une généreuse couche de poussière. Mais la visite fut largement compensée par nos retrouvailles fortuites avec Pierre, le français rencontré il y a 10 jours à Pulau Weh ! Nous passerons donc la suite de la journée en sa compagnie.


Nous partons ensemble explorer nos premiers temples asiatiques : après une mise en bouche avec des ruines isolées, un coucher de soleil nous attend à Prambanan. La journée se termine en beauté : le soleil couché provoque le départ des touristes, notre joyeuse équipe en profite pour s' offrir une balade nocturne dans les ruines, malgré la fermeture ... On se met d'accord : au cas où, on dira qu'on savait pas et wi don't spik inglich 😁



Autour d'un bon repas, nous faisons nos adieux à Pierre. Le lendemain, nous nous rendons au village de Borobudur et arpentons ses campagnes avoisinantes au détour de quelques vertes collines chatoyantes. Initiation à la poterie, fêtes de village animées et 1000 sourires par virage peuvent résumer cette magnifique escapade ! Nous nous couchons de bonne heure car demain, c'est Borobudur qui nous tend les bras.


Levés dès potron minet, nous profitons du lever de soleil sur le temple. Petit à petit, ses cloches, ses statues et ses bas-reliefs se dévoilent. Nous déambulons, comme hypnotisés , à travers les dédales de vieilles pierres qui semblent communiquer la sagesse du passé.




À l'assaut des volcans :


L'extrême est de Java est connu pour ses volcans majestueux mais aussi, et malheureusement, pour ses nombreuses arnaques. Autant être informés et prêts à négocier ardemment ! Notre train nous dépose à Probolinggo, qui a la triste réputation de foire aux arnaques. Bien avisés, nous rembarons le chauffeur de bus lorsque, naïvement, il tente de nous laisser à une fausse "public bus station" entre les mains perfides de ses amis bien malhonnêtes... Étape après étape, nous déjouons avec nos compagnons de route les pièges tendus par de semblables gredins de la "mafia" locale et atteignons finalement Cemuru Lawang, au pied du mont Bromo. Vestes et polars nous sont enfin utiles pour gravir, dès 3h du matin, les collines face au volcan où le soleil darde déjà ses premiers rayons. Nous dégotons un coin tranquille pour profiter pleinement du spectacle. Les montagnes se dévoilent, les couleurs sont splendides. Ayant décidés de prendre le temps, nous empruntons un chemin alternatif pour descendre vers la caldeira, ce désert de poussière volcanique. Cela nous permet d'éviter un prix d'entrée exhorbitant... Les dernières marches menant au cratère nous coupent le souffle, mais pas autant que la vue plongeant au fond du volcan. Quel spectacle que ce trou fumant et grondant à nos pieds !


Il est temps de reprendre la route ("plus rien ne me dégoûte" dirait Mano Solo) direction le Kawa Ijen, ses flammes bleues aux relents de souffre !





Après le polar et la veste, c'est cette fois la tente qui nous est utile ! Pour éviter une importante dépense en navette, nous enfourchons un scooter, gravissons des sentiers escarpés et atteignons le camping gratuit juste à l'entrée du Kawa Ijen. «Boulè Boulè» s'exclament joyeusement les Indonésiens à notre arrivée. Il faut dire que nous sommes les seuls «boulè» (blancs) à planter notre tente là. Nous sommes invités autour d'un feu pour savourer nos haïkis locaux. Pour assister au «blue fire» (émanations de gaz visibles de nuit seulement), il faut se lever tôt. Très tôt même. Nous nous couchons de bonne heure, à 19h, prévoyant de nous lever à...1h du matin ! Cela nous laisse donc quelques heures de sommeil. Sauf que... La fête nationale indonésienne a lieu le lendemain. Pas question de dormir pour les locaux qui passent la nuit à bambocher autour de notre tente ! Un peu (complètement) groggy au réveil, 3 km de pente raide nous attendent. Vous avez dit vacances ? C'est avec courage et abnégation que nous nous élançons dans la nuit, les étoiles pour seul guide ! Bon en vrai, il suffit de suivre l'amas de visiteurs nocturnes...


À peine arrivés au sommet, il faut déjà redescendre, au fond cratère cette fois, pour vérifier si les «blue fire» méritent leur renommée. Belle surprise une fois en bas, malgré les gerbes de soufre nous obligeant à user de nos masques à gaz loués la veille, les flammes bleues sont bel et bien au rendez-vous !


Il nous reste à remonter en haut du cratère pour assister au lever de soleil. Nous faisons volte face, et c'est un tout autre spectacle qui s'offre à nous : celui d'une longue procession de lampes torches, c'est le pèlerinage des «blue fire» ! Car on est loin d'être seuls ici : le kawah Ijen a un caractère hautement sacré dans la région, il attire d'autant plus de monde les jours de fête. Dans une odieuse puanteur de soufre, c'est non sans peine que nous remontons, et arrivons bien assez tôt en haut pour attendre que le soleil dégage la brume sulfureuse dans laquelle nous nous trouvons à présent.


Les cieux s'illuminent alors, dévoilant d'un côté la mer et Bali au loin; de l'autre, un lac émeraude à travers les nuages.



8
8
Publié le 19 décembre 2020


Des nuages de poussière émanent de nos vêtements qui hument le soufre lorsque nous reprenons notre moto pour regagner le port de Banyuwangi. De là,il nous suffit d'embarquer sur un ferry pour atteindre Bali, l'île des dieux. Et il est vrai que déjà les plages qui brillent à l'horizon revêtent une apparence divine ! Débarquement à Bali, et c'est en compagnie de huit français que nous négocions notre transport pour Permuteran, petite station balnéaire au Nord de l'île. L'union fait la force ! Car, sachez-le, le prix des transports en Indonésie dépendra fortement de votre nombre et de votre habileté à négocier... Permuteran ne demande qu'à accueillir les voyageurs en quête de repos après maintes escapades dans les volcans javanais. Nous sympathisons avec 4 français dans le bus, Farid et Noémie, ainsi que Carole et Ophélie que nous avions déjà croisées à Yogyakarta quelques jours auparavant. Ensemble, nous finissons par trouver un logement non sans encombre, n'ayant rien réservé... La plage nous attend maintenant ! Parvenus là, surprise : du sable d'un noir cendré donne un aspect énigmatique à la plage qui s'étale devant nous. Il s'agit de sable volcanique, car tout comme Java, Bali regorge de montagnes fumantes. Exploration des fonds marins en snorkeling, repas copieux et siestes vautrés dans le sable chaud. Un tel programme nous requinque rapidement !



Nous disons au revoir à nos amis français et nous continuons notre route sur la côte nord de Bali : direction Amed ! Nous y retrouverons avec joie notre ami Thomas, en vacances pour un moi. Un joli coucher de soleil en sa compagnie clôture une belle journée de farniente. Amed attire les visiteurs pour ses beaux sites de snorkeling et de plongée, et surtout pour son épave très accessible : celle du US Liberty, torpillé par un sous-marin japonais pendant la guerre 40-45. C'est donc avec excitation que nous nous réveillons le lendemain, impatients d'aller explorer les fonds marins ! Nos bouteilles sur le dos, nous nous enfonçons dans une eau agitée. Arrivés au fond, trop occupés à regarder devant nous, nous ne remarquons pas l'énorme masse sombre qui se dresse, imposante, à notre droite. C'est un geste de notre instructeur qui nous fera tourner la tête et découvrir, dans un frisson, la fameuse épave ! Notre exploration débute alors : nous progressons à travers les décombres engloutis (l'épave est très éclatée),passant ça et là à travers des trous et d'étroits passages. Comme si cela ne suffisait pas, une tortue vient se donner en spectacle fasse à nous, et rend ce moment encore plus magique. La seconde plongée nous fera découvrir des coraux plus colorés et variés que jamais ! Nous sommes sous le charme, goûtant de plus en plus au plaisir de la plongée.

Il est déjà temps de refaire nos sacs et de quitter les plages de Bali pour nous enfoncer dans les terres. Notre prochaine étape est Ubud, centre culturel de l'île. Il y a 10ans, au dire d'une liégeoise rencontrée sur place, Ubud était calme, paisible, on n'y rencontrait que quelques Warung (restos locaux) et homestay. Aujourd'hui, la ville a bien changé ! Grouillante d'animations et de touristes, elle s'est faite capitale du Yoga, du vegan et de tout ce qui est à la mode bobo chez nous ! Les différents romans publiés ces dernières années («Mange, prie, aime» ou encore «L'homme qui voulait être heureux») attirent de plus en plus de monde à Ubud et à Bali. Qu'à cela ne tienne ! Nous découvrons qu'il y a deux moyens d'éviter la foule : s'éloigner (même un peu) du centre et se lever de bonne heure ! C'est bien tranquillement que nous explorons la célèbre «Monkey forest» et laissons les macaques grimper sur nos épaules pour nous chaparder des bananes prévues à cet effet. En moto ou à pied, nous passons le reste du temps à nous perdre dans les rizières qui ensserrent Ubud, ou à goûter la sérénité de quelques sanctuaires hindouistes.

Déjà en manque d'aventures un peu plus coriaces, nous quittons Bali pour rejoindre une île qui s'y trouve non loin : Nusa Penida. Terre d'asile des parias d'autrefois, ses hautes falaises seraient le refuge de mauvais esprits... Peu ou pas d'infrastructures touristiques s'y trouvent. Nous arrivons là sans vraiment avoir de plan mais avec l'idée de dénicher une plage déserte pour y planter notre tente. Le bateau nous amène dans un petit port où nous devons nous frayer un chemin au milieu des racoleurs dont nous déclinons patiemment les offres aux prix saugrenus. Un peu paumés, nous rebondissons rapidement : « un café ? Parfait ! Laissons une partie de nos affaires là, louons-leur un scooter, et partons explorer ! » En longeant la côte, nous découvrons une terre isolée, mais non désolée de charme : contemplant la mer bleu turquoise sous une chaleur écrasante, il nous reste à trouver une plage pour la savourer pleinement ! Nous parvenons à la plage « touristique » de l'île (une cinquantaine de personnes) et empruntons depuis là un sentier vertigineux qui mène à une autre plage, plus confidentielle. En descendant, nous apercevons déjà des tentes sur la plage : il s'agit là de joyeux slovaques à qui nous nous joindrons pour la soirée. Discussions autour du feu et rasades d'alcool local, du poisson et du calmar à la broche en guise de dessert !


Nusa Penida recèle de bien d'autres secrets, ses fonds marins n'abritent pas moins que de géantes créatures qui semblent glisser sous la surface de l'eau. Nous parlons bien sûr des raies mantas ! Nous nous levons dès l'aube pour partir à leur rencontre, vêtus de notre plus bel équipement de plongée. Nos guides nous font réaliser un tour de l'île, occasion de découvrir depuis le large les colossales falaises de Nusa Penida. Nous plongeons ensuite dans une eau aux températures peu commode, au milieu d'un paysage de reflets bleus d'où surgissent alors des ombres aux allures spectrales : les raies mantas sont au rendez-vous !


Après cette rencontre poignante, nous repartons vers le port. Depuis le bateau, nous remarquons la présence d'autres plages désertes cachées entre les falaises, qui paraissent bien plus sauvages que celle où nous avons dormi. «Oui, il y a des sentiers qui doivent y mener» nous dit notre guide. En fin d'après-midi, nous reprenons le chemin de la veille et décidons de pousser un peu plus loin. Les sentiers sur lesquels nous progressons maintenant ne sont répertoriés sur aucune carte, pas même sur notre super application gps... Nous grimpons. Descendons. Pensons à faire demi-tour. Continuons quand même et gimpons à nouveau. Hésitons entre deux chemins caillouteux qui s'échappent parmi les buissons d'épines. Enfin, voilà un passage qui descend à travers un monceau de jungle. Les broussailles ne laissent rien apparaître, mais la côte est dans cette direction. Bientôt, un éclat de sable blanc fend la végétation. L'excitation monte et, comme dans les films, nous écartons les ultimes feuillages pour découvrir une crique déserte de sable blanc qui se noie dans la mer, seul un abri de pêche abandonné témoigne d'une présence humaine. Une plage digne des histoires de Defoe ! Le soleil se couche bientôt, laissant la plage aux romantiques. La nuit tombée, l'ambiance est particulièrement détendue autour de notre feu de camp. Le jour suivant, nous profitons du lieu et c'est avec peine que nous le quittons en fin de journée. Nous retraversons une partie de l'île pour trouver gîte non loin du port. Demain, c'est vers Lombok que nous mettrons cap !



9
9
Publié le 19 décembre 2020

Nous atteignons Lombok en fin de journée, après une longue traversée en ferry. Dès nos premiers pas sur l'île, le calme et les paysages désertiques nous frappent. On nous avait pourtant prévenu : Lombok est bien plus paisible que sa voisine !


Nous posons nos sacs à Kuta, une petite bourgade dédiée au surf, et plantons notre tente dans le jardin d'une auberge de jeunesse. Là, nous retrouvons à nouveau Thomas, qui passe ses derniers jours de vacances à Lombok ! Les environs de Kuta sont essentiellement connus pour leurs magnifiques plages de sable blanc et spots de surf mondialement réputés. Après avoir profité de quelques unes des plus belles plages de la région, nous décidons de louer des planches de surf pour 2 heures. On pagaie, on prend une vague, on boit la tasse et on recommence ! Après plusieurs tentatives, Gab parvient à se mettre debout, suivi de près par Thomas. Gaëlle tient quelques secondes sur ses jambes, pas facile l'équilibre ! On profite à fond de nos deux soirées en compagnie de Thomas et c'est avec un gros pincement au coeur que nous lui faisons à nouveau nos adieux, pour quelques mois. Nous retrouvons aussi à Kuta Farid, Ophélie et Carole, avec qui nous avions voyagé en arrivant à Bali.




Une voyageuse nous en ayant parlé, nous nous dirigeons ensuite vers le centre de l'île, à Tetebatu, village perdu dans les rizières à l'entrée de la jungle au pied des montagnes. Et là, nous arrivons dans un endroit pour le moins singulier répondant au nom de dreamcatcher campsite. Le proprio, Mister Sam, 22 ans à peine, a construit un campement digne des indiens d'Amérique, son père en ayant fait la découverte dans les livres. Nous optons pour le «Tepee suspendu» pour dormir, et c'est une véritable immersion en pleine nature que nous faisons les jours suivants ! Un guide local, Button, avec qui nous sympathiserons beaucoup, nous fait découvrir les rizières du coin ainsi que les blacks monkeys de la forêt, et nous finissons avec un plongeon dans une cascade ! Les soirées au coin du feu nous changent des soirées festives de Kuta. Tout est tranquille ici et les locaux, à l'image de Button et Sam, chaleureux comme personne.

C'est d'ailleurs avec l'aide de Button que nous organisons notre dernière échappée à Lombok, vers l'Est. Là se trouvent des îlots isolés où nous avons l'idée de nous faire déposer par un pêcheur pour une nuit. Arrivés à la côte, le contact de Button nous organise rapidement une sortie en mer pour le jour suivant. Sur sa petite embarcation, un pêcheur nous amène d'îles en îles, ces dernières se résument parfois à de simples bandes de sables chassées par les eaux turquoises de la mer, ou a un ensemble de buissons poussant directement dans l'eau ! Entre ces étapes, c'est en pleine mer que nous nous arrêtons pour nous adonner une dernière fois aux joies du snorkeling, la mer est ici plus claire que de l'eau de roche ! En début d'après-midi, il nous dépose à Gili Kondo, où il reviendra nous chercher le lendemain midi. L'île n'est pas encore déserte mais ne tardera pas à le devenir. Le soir, nous voilà seuls maîtres de l'île. Au coin du feu, sous la pleine lune, le murmure des vagues nous berce et nous revivons nos deux mois de voyage, déjà nostalgiques mais aussi excités par la suite. Au petit matin, un café bien chaud et du pain au chocolat local ont vite fait de nous réveiller. Après un dernier saut dans l'eau, le bateau nous récupère et nous ramène (malgré une panne sèche au milieu de la mer, moment de solitude avant qu'un de ses amis nous apporte du carburant) sur la terre ferme.


Avant de gagner l'aéroport, nous repassons une nuit à Tetebatu, le temps pour Gab de se faire initier à la sweat lodge, ou hutte à sudation. Ce rituel indien consiste en un bain de vapeur et permet, selon la tradition, d'entrer en communication avec les esprits.






Nos deux mois en Indonésie s'achèvent dans la sérénité ; nous avons découvert un pays riche en sourires, en spiritualité et en paysages extraordinaires sur terre comme sous mer. Il semble que le chant des mosquées, la rumeur de la jungle au crépuscule, le bouillonement au creux des volcans ou le claquement des vagues sur la plage résonnent encore dans nos oreilles... De l'Indonésie, nous repartons donc ressourcés, prêts à se lancer dans de nouvelles aventures, plus loin encore ... Cap sur la Nouvelle-Zélande !!

10
10
Publié le 19 décembre 2020

La Nouvelle-Zélande ... Ce pays si lointain qui même dans nos rêves les plus fous nous semblait innaccessibe... Nous y sommes pourtant, bien éveillés, depuis un mois et il est donc grand temps de vous conter nos premières (més-)aventures.


Nous avons laissé dernière nous les 30 degrés indonésiens pour débarquer sous un froid mordant sur le tarmac de l'aéroport d'Auckland. Une fois les formalités de la douane réglées, nos tentes et nos chaussures nettoyées (sait-on jamais qu'on ait ramené avec nous une bactérie nuisible...) et des retards de train dignes de la SNCB finalement dépassés, c'est dans le noir que nous atteignons notre camping. Première démonstration de la gentillesse de nos amis les kiwis : à peine sortis du train, sans avoir rien demandé, on se voit proposer un lift vers notre camping ! Là, la réception est fermée... Un des résidents nous vient en aide et appelle le staff, on peut planter notre tente dans un coin, ouf ! C'est dire si on avait l'air un peu paumé en arrivant dans ce coin de banlieue, répondant au doux nom d'Avondale.


Les jours suivants, nous les passerons à régler la paperasse que tout détenteur d'un PVT fraichement arrivé doit se farcir : ouverture d'un compte en banque, demande d'un numéro de travailleur, numéro de téléphone ... L'efficacité des kiwis est remarquable, et tout cela est réglé en 2 jours. Il ne nous reste plus qu'à partir à la recherche de notre maison sur 4 roues pour 6 mois. Nous tombons sous le charme d'un Mitsubishi légèrement plus âgé que nous mais déclaré mécaniquement sain par un garagiste que nous consultons ! Qui plus est, il est self contained, ce qui signifie que nous avons de belles toilettes chimiques et que nous pourrons passer nos nuits dans des campings gratuits !


Excités, joyeux, insolents et drôles, nous entamons notre premier roadtrip à travers le Northland et découvrons les joies du voyage en van. Nous regoûtons au plaisir de l'aventure et à l'excitation de ne pas savoir de quoi sera fait le lendemain. À chaque tournant, les collines verdoyantes et les paysages grandioses nous éblouissent ; on s'attend presque à voir surgir Frodon et son anneau au détour d'un bosquet, ou une horde d'orques indisciplinés débouler d'un vallon...



C'est sur la côte Ouest que nous faisons notre première escale. Nous chaussons enfin nos bottines et entamons notre première randonnée. Il fait beau et le panneau nous indiquant d'éviter le chemin en cas de fortes pluies et de rivières en crue nous échappe . On descend donc vers la rivière en traversant une magnifique forêt humide. Le chemin est bien entretenu et la rivière enchanteresse, au début... Mais vient alors le premier passage à gué qui avec la pluie tombée ces derniers mois, ne ressemble plus vraiment à un passage. Et ce n'est qu'un début ! Ce n'est pas moins d'une quinzaine de fois que nous aurons à traverser la riviere. On sautille de pierre en pierre, mais ces sauts successifs ont finalement raison de l'étanchéité de nos bottines ; on finit par abdiquer et a y aller carrément ! La magnifique cascade qui clôture le chemin nous récompense et nous repartons par un chemin bien plus accessible, rigolant déjà de nos mésaventures ! Notre seconde randonnée ne sera pas moins périlleuse ... Entre chemins rendus impraticables par la boue, "raccourci", marécages hostiles, et courses pour éviter les sables mouvants , on se promet d'attendre le retour du beau temps avant d'enfiler à nouveau nos bottines!



Nous continuons notre route vers le Cap Reinga, la pointe Nord de la Nouvelle-Zélande. En chemin, nous admirons des grottes magiques grouillantes de vers luisants, des plages désertes, une mer déchaînée, et des paysages plus fabuleux les uns que les autres...


Il y a de ces endroits où l'on se sent bien, sans vraiment pouvoir en expliquer les raisons. Et le Cap Reinga en fait définitivement partie ! L'extrême Nord de l'ile est paisible, désert ; nous y passerons trois jours entre pêche infructueuse, surf sur les dunes géantes et découverte de la région. Sur le Cap, le phare veille sur les marins et à ses pieds deux océans (Mer Tasmane et Océan Pacifique) s'entremêlent comme deux esprits qui s'accouplent dans une danse infernale, selon les Maoris, population indigène de Nouvelle-Zélande.



Mais il est déjà temps d'entamer notre descente. En chemin, nous faisons une dernière escale dans la Waipoua Forest pour admirer les plus grands Kauri de la Nouvelle-Zélande. Ces arbres séculaires règnent avec panache sur ces forêts aux apparences préhistoriques parsemées de palmiers de fougères. Par le plus grand des hasards, nous partons à la tombée de la nuit, sans grande conviction mais encouragés par un autre couple de voyageurs à la recherche des fameux kiwis (pas les fruits ni les néo-zelandais, mais il s'agit cette fois de ces petites boules de plumes si difficiles à apercevoir !) À peine quelques mètres parcourus et nous nous retrouvons face à face avec un de ces petits oiseaux au long bec. Nous l'observons quelques minutes, subjugués, avant de le laisser s'engouffrer à nouveau dans la nuit noire ! Peu de voyageurs peuvent se targuer d'en avoir contemplé...


Cette rencontre innatendue clôture un premier roadtrip riche en découvertes. Mais trêve de plaisanterie : on nous attend à Opotiki pour nous occuper des kiwis (les fruits cette fois, il faut suivre!)



11
11
Publié le 19 décembre 2020

Après un premier roadtrip dans le Nord, nous voilà gonflés à bloc pour attaquer le travail dans les plantations de kiwi. La perspective de se poser un peu et d''avoir une routine pendant quelques semaines nous rend heureux. L'aventure s'annonce des plus palpitantes ! 300km nous sépare d'Optiki, le temps de faire quelques courses la veille à Auckland, et nous y serons facilement ! Mais, nous l'ignorons alors, longue sera la route avant de commencer ledit travail et nombreuses seront les embûches de nature diverses. On commence ? Bon c'est parti.


Avant de partir pour Opotiki, quelques courses s'imposent. Au retour de celles-ci, la batterie fait défaut. Zut les phares. Ah ben oui, sur la voiture de papa/maman, il y a un petit signal pour prévenir de ne pas les laisser allumer. Pas question d'une telle technologie sur notre bolide de 1988. Deux clochards finissent par nous aider à pousser notre van sur le parking afin d'insulfer l'énergie nécessaire au démarrage. Ouf, on s' en sort plutôt bien.

En chemin vers Opotiki, c'est la connaissance de «Nouse» que nous faisons. Ou plutôt de son camion. Ce dernier nous emboutit par l'arrière au moment où nous ralentissons pour changer de conducteur. Porte arrière défoncée, fermeture foutue. Hourra. S'en suivra une fabuleuse enquête avec son lot de rebondissements (avec quelques passages chez les flics) pour finalement récupérer une somme correcte de la part du camionneur en guise de dédommagement, réglée en cash sur un parking.

Et que dire de l'arrivée à Opotiki ! Une fois là, on nous annonce qu'il n'y aura pas de travail avant une semaine au moins. Cela dépend du temps, on nous a fait venir (trop) tôt pour constituer au préalable les équipes. Et en attendant, on nous propose de dormir au Motu Trails, un lieu qui mérite une brève description : un immense parking flanqué d'une quarantaine de vans, deux cuisines sous des hangars glauques, trois douches ressemblant à des pataugeoires et un salon où s'entassent pêle-mêle des dizaines d'autres voyageurs qui, comme nous, attendent de travailler. On nous prévient «dormir ailleurs ? Vous n'y pensez pas, ça pourrait être dangereux...» Mais bien sûr.





Bref, on en profite pour partir en trip vers l'East Cape. Succession de baies dans un paysage dantesque, cela s'annonce fabuleux ! 150 km plus loin, au milieu de nulle part, le moteur surchauffe, on doit s'arrêter, c'est la panne. L'aventure est grotesque, on se met à désespérer. Nous demandons l'aide aux rares habitants du coin, des gens un peu rudes aux allures un peu louches, mais dont l'aide n'en demeure pas moins précieuse ! Le diagnostique semble clair : «It's definitely your water pump ! » Ok, on remplit le radiateur et nous devons faire demi-tour pour trouver un garage, dommage, mais le problème n'est pas trop grave puisque nous réparerons rapidement par la suite. Dans un free camp, on se remet de nos émotions en passant une chouette soirée avec d'autres voyageurs, dont Romain et Andrea, un couple de français bien sympa.


Nouveau passage à Opotiki, le temps de glaner quelques infos et de signer nos contrats : lundi prochain, on nous promet du boulot ! En attendant, c'est vers Rotorua, ville entourée de lacs et de volcans, que nous nous dirigeons. L'épaisse fumée qui émane des égouts et des mares volcaniques plongent la ville dans un brouillard éternel, cette terre sismique a de quoi surprendre. Là, le besoin de se remettre de nos mésaventure nous pousse à nous mettre au vert. L'espace de deux jours, nous longeons le lac Tarawera, traversant les forêts et profitant du calme de ces grands espaces. Chemin faisant, ô surprise ! C'est nez à nez avec un walabi que nous tombons ! Le responsable du camping nous expliquera qu'il y en a quelques dizaines le coin, importés d'Australie et échappés d'un zoo... Rencontre plutôt cocasse !



Ensuite, nouveau retour à Opotiki... Et nouvelle désillusion. La météo s'annonce pitoyable, il faudra attendre encore... Nous passons une nuit au Motu Trail, le temps de tâter un peu le terrain. Le lendemain, la pluie tombe sans discontinuer. Une inondation gagne le parking, on commence à en avoir marre de ce trou perdu synonyme de malheurs ! Peu friands de l'ambiance un peu sinistre des lieux, on cherche une autre solution pour loger.

On recontacte Romain et Andrea qui nous donne le bon filon, à savoir le Kukumoa lodge : moins cher, (beaucoup) moins de monde, un billard et plus de confort en général. Ni une ni deux, nous décampons pour y aller ! En arrivant là, on se demande si on est à la bonne adresse au vu de la pelouse entretenue tel un terrain de golf et de la piscine sur la terrasse. Le soir, curieuse coincidence, nous voyons arriver là Anael, un français que nous avions croisé dans le train le jour même de notre arrivée en Nouvelle-Zélande ! Bref, on est soulagés d'être là où nous passerons les trois semaines suivantes à travailler dans les plantations de kiwis. Parce que, la météo changeant rapidement, la chance nous sourit enfin et nous commençons à travailler dès le lendemain ! Le travail consiste à préparer les plants de kiwis, retirer les branches qui poussent mal, les bourgeons en trop, etc, etc. Les deux bras levés en permanence, on enchaîne les grosses journées avec un rythme assez soutenu. Le soir, entre parties de billards et party tout court, l'ambiance est au top au Kukumoa lodge avec les autres travailleurs : Romain et Andrea, Arthur et Elodie, Axel et Alessandra, Pierre et Anne So, Anael, Alizée, Stefan, Lucas , Mattéo et bien d'autres...



12
12

Nous quittons Opotiki avec une grosse boule au ventre, tristes de laisser derrière nous la bande du Kukumoa Lodge, l'ambiance de cette petite maison familiale et ce quotidien qui commençait à nous plaire ... Mais l'idée de repartir sur la route et de traverser notre première Great Walk nous réconforte rapidement ! On se promet de se retrouver en Nouvelle-Zélande ou ailleurs et, après un petit verre d'adieu, on enfourche notre van pour de nouvelles aventures (plus de més- pour cette fois, ouf !)


C'est à Rotorua que nous faisons notre premiere escale ; nous tombons sous le charme de Redwood, la forêt enchantée et nous arpentons émerveillés le site volcanique de Wai-O-Tapu.





Nous repartons rapidement vers le lac Waikaremoana, où notre première Great Walk nous attend. Il y a 9 Great Walk en Nouvelle-Zélande, réparties sur les deux îles. Celle du Waikareomana se mérite : il faut parcourir une route de gravier durant plus de 2h avant d'enfin atteindre son point de départ !

Après une bonne nuit de repos, c'est sous la pluie que notre première petite journée de marche commence et se termine. Comme tout le long du chemin, il y a très peu de monde au camping où nous faisons escale. Discrètement, on troque donc notre tente pour une hutte juste à côté, où un bon lit et un feu de bois nous attendent !

Au petit matin, la pluie et le vent ont laissé place au soleil, dégageant ainsi une vue magnifique sur le lac. En chemin, on vérifie ce que beaucoup de marcheurs nous avaient déjà annoncé : les temps de marche supposés sont bien au-dessus de la réalité. Les 18 kilomètres que nous avions prévu de parcourir sur la journée sont assez vite avalés et nous décidons donc de pousser un peu plus loin. Nos jambes encaissent le gros dénivelé en fin de journée mais notre effort est récompensé : au sommet, la vue est époustoufflante ! On redescend calmement le lendemain, profitant du paysage, et nous nous faisons reconduire à notre van par nos deux sauveuses californiennes (après 2h de stop, on commençait à désespérer...) Sans attendre, on reprend la route vers Taupo où nous devons rejoindre nos amis Marjo et Augustin !


13
13
Publié le 19 décembre 2020

À peine arrivés à Taupo, le ton est donné : on change de décor avec les montagnes enneigées au loin et le bonnet sur la tête ; pas de doute, nous sommes tout proche du fameux Tongariro ! Mieux connu sous le nom de la Montagne du destin pour certains, la nouvelle Great Walk que l'on s'apprête à attaquer à été rendue célèbre par les films de Peter Jackson. Mais avant de traverser le Mordor, nous avons mieux à faire : retrouver nos amis Marjo et Augustin qui comme nous sont en Nouvelle Zélande pour 6 mois. Ils finissent par débarquer en stop dans la petite ville de Taupo et c'est surexcités que nous les rejoignons. A plus de 19 000 kilomètres de chez nous, nous savourons pleinement ces retrouvailles improbables que nous fêtons joyeusement autour d'une bonne bière (on est belge ou on ne l'est pas!)



Le lendemain, sacs sur le dos et moral au beau fixe, nous attaquons une premiere journée bien chargée en kilomètres mais surtout en sublimes paysages. Après une traversée angoissante du marais des morts, nous nous engouffrons dans une vallée, surplombée par le Mont Tahurangi. Nous attaquons gentillement la montée qui doit nous mener au sommet du Mont Ruapehu, traversant des plaines volcaniques désertes dominées par les montagnes. Nous finissons par atteindre une hutte perdue au milieu de ces paysages remarquables, notre refuge pour la nuit. C'est une soirée Rikiki qui clôture cette première journée déjà bien remplie. Mais le plus dur nous attend : le lendemain, il nous faut gravir les quelques kilomètres qui nous séparent du sommet ; les derniers mètres sont éprouvants pour les gambettes de Gaëlle mais le jeu en vaut la chandelle. De là haut, la vue plongeante sur les lacs émeraudes et les montagnes avoisinantes est à couper le souffle. Nous redescendons doucement, en continuant à admirer les plaines rocailleuses , les sommets enneigés et l'imposant volcan Tahurangi. Nous terminons notre randonnée par une petite matinée de marche avant de rejoindre le village de Whakapapa où nous passons notre dernière soirée ensemble. Le lendemain, c'est avec tristesse que notre quatuor de choc se sépare, mais on se promet de se retrouver dans l'île du Sud !



Jamais deux sans trois, il paraît ... Après le lake Waikaremoana et le Tongariro, c'est avec l'Abel Tasman que nous terminerons ce grand chelem de Great Walks. L'Abel Tasman Trak est une rando de 5 jours située dans la pointe nord de l'ile du Sud. Nous rejoignons donc Wellington pour prendre le lendemain le ferry direction la célèbre ile du Sud. Après deux mois passés dans le Nord, nous voilà euphoriques à l'idée de partir explorer l'autre partie de la Nouvelle-Zélande dont on nous a tellement venté les mérites : montagnes, fjords, plages, baleines, calme, solitude... Nous allons découvrir cela par nous même !


Ce seront les plages pour commencer. Et toujours bien accompagnés ! Cette fois, c'est Marie-Aline, en voyage pour quelques semaines sous ces lointains méridiens, qui nous rejoint avec une de ses amies. Nous rattrappons le temps perdu, heureux de se retrouver à l'autre bout du monde. D'abord à Taupo autour de quelques passes de frisbee et ensuite à l' Abel Tasman pour une belle randonnée en très bonne compagnie !


En quittant l'Indonésie 3 mois plus tôt, nous étions à mille lieues d'imaginer retrouver une mer turquoise bordée de plages au sable d'or... La "Golden Bay" porte bien son nom ! 5 jours durant, c'est sous un soleil resplandissant que nous cheminons de plage en plage, descendant dans des criques isolées pour y rencontrer des otaries et, le soir, contempler un ciel aux couleurs pastels. Mais ce serait vous leurer d'affirmer que tout fut aisé : les marées nous obligeant à nous lever aux aurores, et une nuit, l'attaque d'un opossum ont épicé quelque peu l'aventure ! Le chemin du retour se fait en bateau ; on relonge les côtes que nous avons explorées avant de se séparer pour mieux se retrouver dans 4 mois !



Nous restons dans la région pour profiter du soleil et permettre à nos pieds de se reposer avant d'attaquer une ultime petite randonnée dans le parc national de Nelson Lakes. Là, nous passons deux jours au milieu des montagnes encore enneigées et des lacs bleu azur. L'Angelus Hut et son lac, au sommet, nous accueillent pour une nuit et nous redescendons calmement le lendemain par la crête, l'esprit rafraîchi par le vent des montagnes qui nous fredonne sa mélopée.


Après presque un mois de vadrouille, on va maintenant s'installer pour quelques jours dans une ferme où nous travaillerons en échange du gîte et du couvert !



14
14
Publié le 19 décembre 2020


Cap vers la petite ville de Westport et le cap Foulwind. La ferme où nous avons rendez-vous se trouve à une quinzaine de kilomètres au Nord de la ville, le long d'une route déserte. Nous empruntons alors une piste de gravier qui file vers la mer, la ferme est bien là : quelques bâtisses éparpillées au milieu de plusieurs hectares de prairies à l'herbe jaunie par la sécheresse... début décembre, cela nous change ! Au loin, un tracteur fait des allers-retours dans un champ, soulevant derrière lui un nuage de poussière. Nous allons le rejoindre et rencontrons Marty, le fermier, qui met à notre disposition sa maison d'enfance et un vieux 4x4 pour se déplacer dans la propriété . En échange de quoi nous lui donnons un coup de main pour diverses tâches : réparation de clôture, nettoyage de boxs, montage de table, peinture, platrage... Marty ne manque pas d'imagination ! Mais le gros du boulot consiste à traiter ses 300 vaches ! Réunir le troupeau, ranger les bêtes en rang d'ognions, insérer les pompes sur leurs pis et puis tout nettoyer... hum, passons. "Up, up, up ! C'mon ! Let's go ! " Un boulot édifiant mais intense ! Au total, ce ne sont pas moins de 6000 litres de lait que la ferme produit par jour, et il s'agit d'une petite exploitation... Le soir, nous partageons le repas avec Marty et sa famille, composée de 3 enfants dont le plus jeune nous réquisitionne en tant que compagnons de jeu.

Le samedi soir est réservé au feu sur la plage et aux parties de pêches. Marty et ses potes n'ont pas leur pareil pour ramener des eaux des petits requins, leur méthode est redoutable ! Un autre jour, nous assistons à la parade de Noël à Westport. Le père Noël déambule sur un tracteur, lunettes de soleil au nez sous un soleil de plomb. C'est cela aussi, le dépaysement !


Nous profitons de nos quelques heures de temps libre pour découvrir la région, qui s'avère avoir été prospère en prospection : charbon, quartz... et or ! Des dizaines de sites maintenant à l'abandon témoignent d'un passé glorieux et pas si lointain. Et puis, il reste encore de l'or au fond des ruisseaux, comme l'indique le panneau à l'entrée du "Britannia track". Tentons notre chance ! Nous partons sur un sentier qui senfonce dans les montagnes. En remontant la piste, nous apercevons quelques reliques de ces temps un peu fou où des hommes partaient le dimanche avec leur mule en quête de quelques pépites. En fin de parcours, nous découvrons une batterie et quelques machines rouillées : on s'y croirait ! D'ailleurs on se prend au jeu et il est vrai que certains cailloux brillent d'un bien bel éclat...


Deux autres visites nous font découvrir le passé des mineurs de charbon cette fois, avec des vestiges de wagonneaux et de rails le long de gorges et de pentes vertigineuses qui ont mis au défi les ingénieurs de l'époque...


Ces visites rythmées par nos travaux quotidiens font passer le temps bien vite et il est déjà l'heure de quitter Marty et sa ferme. Il a un peu plu, le voilà rassuré, tant mieux !


15
15
Publié le 19 décembre 2020

C'est reparti pour une petite dose d'aventure sur les routes de l'ile du Sud ! Avant de nous enfoncer dans les terres pour explorer les chaines de montagnes du centre, c'est par la côte Ouest que notre nouveau roadtrip commence. Ces kilomètres de plages désertes sont seulement parsemés ça et là de quelques villages désertés et de l'une ou l'autre attraction touristique. Un peu plus d'un million de néo-zélandais se partagent les 150 000 km2 de l'île du Sud ; pas étonnant qu'on ne croise pas beaucoup de locaux sur le chemin ! Punakaiki et ses pancakes rocks, formations rocheuses qui portent bien leur nom, sera notre première escale.




Nous atteignons ensuite Greymouth et, de là, prévoyons de faire une boucle par l'intérieur des terres. En planifiant la suite de notre itinéraire, une curiosité attire notre regard sur la carte : Waiuta, Ghost Town. Après une rapide recherche, nous apprenons qu'il s'agit d'un ancien village de mineurs d'or. Depuis la route principale, un léger détour de 17 km permet d'y accéder. Pourquoi ne pas s'offrir l'aventure ? En route, donc ! Le jour suivant, nous atteignons la sortie pour Waiuta, le chemin qui y mène se finit en véritable piste de safari ! Qu'importe, on en a déjà vu d'autres en Nouvelle-Zélande ! Seulement, une fois arrivés, nous sommes un peu perplexes. Hormis quelques bâtisses, la végétation semble avoir englouti les reste de ce qu'avait été Waiuta depuis bien longtemps ! Et pour cause, les lieux ont été abandonnés depuis 1951... Cependant, une exploration un peu plus poussée nous fait découvrir quelques maisons encore bien conservées. En poussant leus portes, quelle n'est pas notre surprise de découvrir qu'elles sont encore remplies de mobilier, bibelots et autres vieilleries d'époque ! Un véritable musée qui nous plonge dans le passé.



Regonflés à bloc par nos (trop courtes) retrouvailles avec Vaness et Clément, des amis de Belgique, il est temps pour nous de rechausser nos bottines : direction Lewis Pass et la Saint James Walkway, une randonnée qui sort des circuits touristiques traditionnels. Et il est vrai que l'on ne croise pas grand monde sur ces sentiers isolés ! Le souffle du vent forme comme des vagues dans les hautes herbes des immenses prairies dominées par les montagnes : voilà le théâtre dans lequel il est si bon de progresser 4 jours durant. Enfin... le pollen agresse tout de même Gaëlle en réveillant ses allergies et certaines balises sont moins évidentes à repérer, si bien que nous nous finissons par nous égarer. L'énervement gagne Gabriel, qui vide son sac pour remettre la main sur la carte:


Gab: "Bon, de toute façon il faut suivre la rivière, on finira forcément par retomber sur le chemin."


Gaëlle : " Ok mais reprends bien tout dans ton sac, c'est un coup à perdre quelque chose ça ... "


Gab : "Mmmgrrbbllh..."


Bien évidement, le lendemain, stupeur : le portefeuille manque à l'appel. Il est donc quelque part au milieu des hautes herbes, en dehors de tout sentier balisé , à plus de 10 km de là... "Doux Jésus !" s'exclame Gab (La censure est passée ). Voilà ce qu'on gagne à perdre son sang froid ! Gaëlle part devant finir la randonnée en éclaireur ; Gab, en arrière, en courant à la recherche désespérée de son portefeuille... L'histoire se finit bien : le portefeuille miraculeusement récupéré par un coup du sort, nous nous retrouvons en fin de chemin pour se remettre de nos émotions, comprenez !



Après Lewis Pass, direction Arthur's Pass maintenant. Parfois, c'est la route qu'on emprunte qui peut être une destination en soi, et c'est définitivement le cas pour celle qui relie Christchurch au petit village d'Arthur Pass. Cette fois-ci, nous n'avons rien planifié, préférant nous laisser porter par le vent et découvrir la région sans aucune attente. On quitte Christchurch et son agglomération, longue ligne droite dans la brume avant de s'échapper sur une côte et de se retrouver soudain au milieu des montagnes et de lacs haut perchés. Au loin, d'immenses monolithes font leur apparition : les Castle Rocks ! Ces gigantesques pierres ont fait l'objet de culte et alimenté les croyances au fil des siècles.




Quelques kilomètres plus loin, un nouveau panneau vert indiquant un "point of interest" attire notre attention. On s' arrête donc , loin de s' imaginer dans quoi nous nous embarquons. À plusieurs dizaines de mètres sous nos pieds, une rivière serpente offrant aux plus intrepides la possibilité d'une aventure souterraine ! Après avoir glané quelques informations, équipés comme il se doit, nous nous engouffrons dans les entrailles de la terre. Durant 45 minutes, seules nos lampes éclairent le tunnel rocheux dans lequel nous avançons à tâtons, à contre courant d'une rivière qui finit par nous tremper jusqu'aux os. L'aventure innatentue est excitante et après être ressortis en rampant, on s'enchante à nouveau de la liberté laissée aux voyageurs de partir à la découverte de ce pays si riche et si surprenant. Et ce n'est pas fini ...



Nous continuons notre traversée des alpes du sud et, progressivement, les montagnes enneigées nous encerclent. La route se fait de plus en plus belle, offrant à chaque tournant une nouvelle occasion de s' émerveiller. Mais comme d'habitude, les hauteurs offrant de plus belles perspectives, il faut relacer nos bottines et grimper ! Et comme à chaque fois, la vue qui se dégage au sommet nous fait bien vite oublier les douleurs aux mollets ...



Ce nouveau roadtrip touche à sa fin, peut-être jusqu'à présent l'un des plus calmes, des plus sauvages , des plus innatendus. Il est temps maintenant de rejoindre Marjo et Augustin sur la côte pour fêter un Noël austral dont on se souviendra longtemps !



16
16
Publié le 19 décembre 2020

We wish you a Merry Christmas, we wish you ... oups, c'était il y a un mois, mais vieux motard que j'aimais ! Fait inhabituel pour des petits belges accoutumés au froid et à la grisaille hivernale: c'est sous un soleil radieux que nous nous apprêtons à fêter la naissance du petit Jésus. Au menu : barbecue estival, brunch coloré, bières et bulles locales, le tout en très bonne compagnie ! En guise de dessert : l'exploration des gorges d' Hokitika, quelques passes de frisbee au soleil couchant, des parties de rikiki et de Bertinchamps à n'en plus finir... Repus, reposés et requinqués, il est malgré tout difficile de reprendre la route et de quitter nos amis après cette petite parenthèse arrivée à point.



En route vers le Sud donc, en longeant glaciers, plages désertes et montagnes enneigées. Les glaciers pour commencer : le Fox et le Franz Joseph. À seulement quelques kilomètres de la mer, ils sont tout deux accessibles en une petite heure de marche. Chaque année, ils reculent de quelques centaines de mètres ... On profite d'autant plus de pouvoir encore contempler ces merveilles de la nature. Le soir, nous crêchons sur la plage : d'un côté, le soleil disparaît derrière les vagues, de l'autre les couleurs pastel du crépuscule viennent peindre les montagnes et les glaciers ...



Avant de nous enfoncer dans les terres et de rejoindre Wanaka, un dernier arrêt s'impose. Non loin du village de Haast, les "hectors dolphins" (une espèce de dauphin caractérisée par sa petite taille et son esprit joueur) semblent avoir élu domicile. N'en étant pas à notre première tentative pour les observer, c'est sans grande conviction que nous commençons à marcher vers la mer. Gab, l'oeil affûté, remarque une tache noire au loin. Sans doute une otarie...Quelques secondes plus tard, un nouveau mouvement, plus proche cette fois. Et puis soudain, plus de doutes : deux dauphins jouent dans les vagues, à quelques mètres du bord ; ils se donnent en spectacle, bondissant hors de l'eau et se pourchassant à une vitesse folle ! Il paraît qu'on peut même nager avec eux ... Alors ni une ni deux, nos maillots enfilés, on plonge dans les flots mais la mer est trop agitée pour pouvoir s'éloigner. On se contente donc de les observer, perdus dans nos pensées, jusqu'au moment où il faut bien se décider à repartir... L'exploration de la côte ouest se termine en beauté ; ce littoral qui en quelques jours seulement offre la possibilité de découvrir des paysages aussi variés qu'éblouissants !


Nous faisons nos adieux (pour quelques semaines seulement...) à la mer et rejoignons Wanaka, les montagnes et les lacs ! Jamais deux sans trois comme on dit ... souvenez-vous d'Anaël, ce français croisé à notre arrivée à Auckland et retrouvé par le plus grand des hasards à Opotiki un mois plus tard. A peine débarqués à Wanaka, un peu groggys par le monde et l'agitation, quelle n'est pas notre surprise lorsque, au loin, Anaël fait son apparition ! Il voyage avec Matteo, un autre collègue d'Opotiki, et Sabine et Cyril avec qui nous faisons connaissance. Le lendemain, la petite équipe entame l'ascension du Roys Peak et sa bagatelle de 1200m de dénivelé, afin d'admirer au sommet le lac de Wanaka et le cercle de montagnes qui l'entoure. Le jour suivant, c'est le passage vers l'an neuf qui est franchi avec succės en cette bonne compagnie.



Comme d'habitude, il faut savoir se dire au revoir pour mieux se retrouver. Après une ultime petite ballade dans les hauteurs, nous quittons Wanaka et prenons la route pour Cromwell dans l'espoir d'y dégoter du travail !

17
17
Publié le 19 décembre 2020


L'immense sculpture de fruit à l'entrée de Cromwell donne le ton : ici, on devrait pouvoir trouver du travail dans la cueillette. Après une journée de recherche, on nous laisse le choix : les myrtilles, les raisins ou les cerises. Ça sera les cerises à Alexandra ! Nous sommes engagés pour terminer la saison et cueillir les dernières cerises. Armés de nos échelles et de notre harnais, nos journées sont rythmées par le rebond des cerises au fond des seaux que nous remplissons par dizaines.



Le soir, au camping, les lumières du ciel d'Alexandra viennent apaiser les esprits après une journée de dur labeur.





Gavés de cerises pour quelques années, nous repartons sur les routes pour ce qui semble bien être la dernière ligne droite de ce beau voyage ...



18
18
Publié le 19 décembre 2020

Premier arrêt à Queenstown, petite ville plutôt agréable, en bord de lac et coincée dans les montagnes. Ca sera le point de départ de notre prochaine randonnée : le Rees-Dart Track. Au coeur du Mount Aspiring National Park, cette piste longe deux rivières au creu de vallées dominées par les glaciers. La route pour accéder au départ de cette exigente randonnée est déjà une expédition en soi, et les premières  heures de marche se révélent corsées : un pont est détruit et nous devons monter dans une épaisse forêt qui rend la progression difficile. En contrebas, la rivière s'élargit, dévoilant alors une inquiétante forêt immergée d'arbres squelettiques. Croupissant dans l'eau, une armée de sentinelles decharnées, immobiles et silencieuses, semble épier le passage discret du couple de randonneurs que nous formons.



Au crépuscule, nous arrivons à la Hut, et nouvelle surprise : nous retombons sur Anael, ce français qu'on croise et recroise dans tous les recoins de Nouvelle-Zélande ! A croire que nos destins sont liés... Nous passons la soirée en sa compagnie et le quittons au petit matin, car il fait chemin inverse. De notre côté, nous montons lentement dans la vallée, sous le scintillement des glaciers. D'imposants nuages envahissent bientôt le décor, nous barrant le détour vers les glaciers le jour suivant. Dans pareille condition, l'ascension vers le col séparant les deux vallées se fait d'autant plus âpre ! Sur les hauteurs, les nuages se dégagent enfin pour nous offrir une vue plongeante sur l'ensemble du défilé : il "reste" à descendre le long de la Rees river. Le dernier jour de cette randonnée épique,  nos pieds souffrent de nous avoir portés sur ces pistes bien rugeuses. Mais l'immense plaine que nous traversons sous le regard d'un dernier massif lumineux nous rappelle le sens de cette échappée dans le Mount Aspiring National Park.



19
19
Publié le 19 décembre 2020

Cap vers le sud, pour retrouver la mer et explorer une région plus isolée, secrète : les Catlins. C'est avant tout pour la faune maritime  que ce petit bout de côte sauvage séduit et nous ne tardons pas à être comblés. Au creu d'une crique  retirée, bien cachés dans notre observatoire, nous contemplons amusés le trajet de trois  yellow-eyed penguin, depuis la plage jusqu'à leur nid. Juste avant le crépuscule, nous grimpons au  nugget point pour apprécier les dernières lueurs du jour sur les rochers baignant dans la mer tandis que seul le mugissement des phoques vient perturber la quiétude du lieu.  




Le lendemain, c'est un tout autre type de mammifère marin que nous espérons (re)trouver. Souvenez-vous, nous les avions aperçus sur la côte ouest sans pouvoir les approcher... Curio Bay, au centre des Catlins, est devenu l'un des terrains de jeu favoris des fameux Hector dolphins.  Cette fois-ci, le calme de la mer invite à une baignade en toute sérénité.  Nous plongeons doucement dans l'eau glacée pour tenter de se rapprocher des ailerons qui disparaissent avant de ressurgir de toute part. Curieux, ils finissent par s' approcher de plus en plus près, allant jusqu'à nous effleurer. On ne peut retenir une exclamation de suprise, qui se mêle à l'euphorie procurée  par ce spectacle unique.





Nous continuons à nous perdre sur les routes toujours plus désertées des Catlins et, au détour de quelques cascades, nous atteignons le Slope Point, le point le plus au Sud de la Nouvelle-Zélande. Sentiment étrange de réaliser que quatre mois auparavant, c'est le Cap Reinga à l'extrême nord qui avait marqué le début du voyage. Aux dernières lueurs, on se perd dans nos souvenirs ... C'est en bord de mer que nous trouvons refuge pour les nuits suivantes ; des moules fraîchement ramassées à quelques mètres de notre campement font un excellent apéro pour clôturer cette journée paisible.





Malheureusement, le jour suivant, la pluie nous réveille et ne s' arrête pas avant le lendemain soir... un cyclone des îles vient gaspiller ses dernières forces en Nouvelle-Zélande. Comme un malheur n'arrive jamais seul, Gabriel est coincé du dos. Alors, en attendant des jours meilleurs, les parties de carte s'enchaînent.


Le retour du soleil coincide avec le rétablissement de Gabriel. Nous laissons derrière nous les Catlins pour remonter vers une terre qui nous fait rêver depuis des mois : le Fiordland National Park. Dans cette contrée lointaine, mer et montagnes s'entremêlent  pour offrir une symphonie de panoramas divins.... Pas de doute, l'île du Sud a encore bien des secrets à nous dévoiler !


Avant d'attaquer une série de randonnées dans la région, c'est en voiture que nous partons explorer. Au détour de "gravel road" sinueuses et de "bush" brousailleux, nous découvrons des montagnes impénétrables; à leurs pieds, des étendues d'eau jamais pareilles.



20
20
Publié le 19 décembre 2020

Avant d'atteindre le coeur du Fiordland, une dernière halte s'impose. La kepler track, l'une des neuf "Great Walk" de Nouvelle-Zélande, est réputée pour ses points de vue sur les montagnes qui enserrent la petite ville de Te Anau. Après 18 nuits de suite en camping sauvage, nous nous offrons le luxe de dormir dans un camping la veille du départ, histoire d'attaquer la soixantaine de kilomètres de la kepler track en bonne disposition. Pourvu qu'il fasse beau...


Le premier jour du track démarre en douceur, sous un ciel gris argenté. Les sommets sont couverts et les eaux du lac que nous longeons dansent follement ! Les 15 kilomètres programmés ne sont pas difficiles, tant mieux. C'est tout le contraire le lendemain. Aux aurores, les cieux se découvrent, laissant apparaître les pics exceptionnellement enneigés depuis la dernière tempête. Le lac forme quant à lui maintenant une étendue unie qui semble imperturbable. C'est de bonne augure pour entamer l'ascension et les 23 kilomètres qui nous attendent !



Ça monte sévèrement, mais le chemin est merveilleusement entretenu. On quitte bientôt la zone boisée pour atteindre les hauteurs où nous sommes accueillis par les coups de fouet d'un vent glacial. Nous remontons la fermeture de nos vestes et continuons sans grigner, car la vue devient splendide. Au passage, nous allons jeter un coup d'oeil aux caves de Luxmore qui nous emmènent dans les entrailles de la montagne, puis nous grimpons jusqu'au sommet du Mount Luxmore : panorama à 360° sur toutes les montagnes environnantes, Te Anau et son lac en contrebas. Les nuages de la veille qui s'éloignent au loin ne sont plus qu'un vague souvenir....




Nous suivons ensuite le chemin qui part le long des crêtes, et c'est un pur enchantement. Les vallées se succèdent à nos pieds, nous offrant une procession de paysages hors normes.




On ne songe pas aux "miles" qui s'enchaînent, l'esprit erre bien ailleurs le long de tels sentiers... Cependant, le corps finit par se manifester au moment de la redescente, nous arrivons fourbus au campsite pour engloutir notre pitance de pâtes avant de nous écrouler sous notre tente. Quelle journée !


Pas besoin de réveil pour la dernière étape, les Keas s'en chargent ! Ces perroquets des montagnes forment la seule espèce alpine du genre, et sont surtout réputés pour leur côté... joueurs et chapardeurs ! D'un naturel curieux, ils aiment s'approcher de l'homme et s'amuser avec ce qu'il laisse sans surveillance (et le bousiller) : chaussures, sac à dos... Il leur plaît aussi de mordiller les essuies glaces des voitures ! Deux d'entre-eux rôdent donc ce matin auprès de notre toile et titillent nos tendeurs. Rien bien méchant, une fois chassés ils vont faire leur bec sur un réservoir d'eau.





Nouvelle vingtaine de kilomètres en perspective, on se permet même un petit détour pour contempler une énième cascade, qu'importe elles ont toutes un charme qui leur est propre ! S'ensuit une longue marche dans la forêt, mais quelle forêt ! Elle semble avoir traversé les âges, en témoigne la mousse qui recouvre et enveloppe les hêtres vénérables dont les racines s'enchevêtrent aux pierres anciennes. Un "robin Bird" vient pépier à notre rencontre, tout est si paisible sous ces feuillages...




En atteignant les rives du lac Manapouri, cette randonnée aux teintes divines touche à sa fin. Nos pieds, eux, se réjouissent de pouvoir se mettre au repos, mais pour combien de temps ?





21

Les cieux sont radieux au lendemain de notre expédition sur la Kepler track. Le temps idéal pour se lancer sur la mythique Highway 94 qui, au départ de Te Anau, traverse le coeur du Fiordland pour se finir en cul de sac au moment de rejoindre le Milfford Sound. 120 km de route au milieu d'une symphonie de montagnes bordées de lacs miroirs et de vallées sculptées par d'ancestraux glaciers. Sans doute le point d'orgue du voyage, on a beau s'y préparer, on ne peut prendre qu'une claque tout au long de la route, surpris à chaque virage par les pointes rocheuses nous surplombant en créant des défilés abrupts, vertigineux, somptueux.



Et ce décor d'un autre monde finit par nous engloutir : nous empruntons le tunnel d'Homère, un long corridor taillé dans une roche dégoulinante où il fait noir comme dans un four. L'endroit porte bien son nom ! Après cet intermède, le spectacle reprend de plus belle pour terminer en apothéose avec le Milford Sound, que nous atteignons en fin d'après-midi.



Nous nous offrons alors une charmante croisière pour visiter le fjord. La plupart des visiteurs venant la matinée, nous avons la chance de nous retrouver presque seuls sur une petite embarcation qui nous emmène à travers les eaux du Milford jusqu'aux portes de l'océan. Baignés par la douce lueur de cette fin de journée, le Milford nous dévoile ses splendeurs. Parfois les mots manquent face aux prodiges de la nature. Là, nous sommes presque pris de vertige tant ces paysages nous ont transportés vers des hauteurs célestes... Pauvres victimes du syndrome de Stendhal ! Pour couronner cette divine échappée, une colonie de dauphins vient sauter joyeusement à quelques encablures de nous !






Nous avons la sensation d'être emmenés hors du temps, et il est dur de revenir sur terre en quittant le bateau... Il est bientôt l'heure de jeter un dernier regard sur ce décor féerique que les lumières déclinantes enchantent une nouvelle fois...

22
22
Publié le 19 décembre 2020

Totalement ressourcés par notre échappée de quelques heures dans les Fiords, nous entamons notre dernière grande escapade dans les montagnes néo-zélandaises... Quatre jours d'aventure, de challenge et d'immersion totale dans ces paysages infinis, grandioses. Pour commencer, le lake Marian : son eau turquoise abreuvée par les glaciers reflète superbement les montagnes qui l'emprisonnent. Un petit coin d'herbe ne demande qu'à accueillir notre tente et nous passons la nuit seuls face à cette immensité.



Le réveil est magique : les couleurs se révèlent, plus fortes, plus intenses. So long, Marian ! Mais notre périple est loin d'être terminé. Cette seconde journée, nous la passons sur la Greenstone Track, non sans nous offrir un petit detour par le Key Summit, point de vue vertigineux offrant un avant goût des décors que nous nous apprêtons à traverser. Pour l'histoire, les sentiers que nous allons emprunter servaient de pistes privilégiées par les Maoris dans leur quête de Green Stone, pierres sacrées pour ces populations.



La pluie nous réveille et nous accompagne tout au long de notre troisième journée. La Greenstone valley est ensevelie sous une épaisse couche de nuages, mais les montagnes fantomatiques finissent par s'échapper de cette prison blanche, nous offrant en fin de journée un spectacle sublime.



Nous atteignons l'autre côté de la vallée le lendemain matin, et un nouveau défi nous attend : rejoindre le début de la Routeburn track, à une trentaine de kilometres au Nord. Autant le dire, le coin est absolument désert ! Une voiture s'arrête enfin après 3 longues heures d'attente. Ouf, elle nous conduit jusqu'au prochain village d'où il devient plus facile de tendre le pouce et d'atteindre notre destination. En fin de journée, nous attaquons les 6 premiers kilomètres de notre dernière Great Walk. Tous les campings étant complets, nous dégotons un coin tranquille au milieu des hautes herbes détrempées pour passer la nuit, loin du sentier et des regards curieux. Il est déjà temps d'aller dormir, car le lendemain, nos pieds devront encore nous porter sur les 28 kilomètres de la Routeburn Track !




À nouveau, les gouttes de pluie nous tirent de notre sommeil ; pas évident de se mettre en route ! Nos pieds se réchauffent en entamant la montée et notre esprit est complètement en éveil pour profiter des magnifiques paysages qui se dévoilent progressivement. Le spectacle est encore une fois saisissant : les rivières s'écoulent des montagnes et ruissellent à travers l'immense plateau qui se dresse face à nous. Nous traversons ces contrées désertes, si particulières à la Nouvelle-Zélande, avant d'attaquer la derniere montée, jusqu'au sommet. Là-haut, les nuages nous rattrapent et nous accompagnent une bonne partie de la descente. Cela ne nous empêche pas d'admirer lacs et cascades, montagnes et glaciers. Les derniers kilomètres sont douloureux et c'est fourbus que nous retrouvons notre cher van. Déjà nostalgiques, nous nous apprêtons à quitter le Fiordland. On le sent, la fin du voyage se rapproche doucement !



23
23
Publié le 19 décembre 2020

Il est désormais temps pour nous de remonter vers Christchurch où  nous comptons mettre notre van en vente. Mais avant d'y songer, le Mont Cook nous offre une belle occasion de savourer nos derniers jours de road trip avec un nouveau festival de panoramas. Nous l'avions aperçu en descendant le long de la West Coast, mais il est possible de l'approcher davantage par l'intérieur des terres. Point culminant du pays, il tire son nom du vaillant Captain James Cook, premier navigateur à avoir cartographié la Nouvelle-Zélande au XVIIIe siècle. Le temps est de la partie, le calme avant la tempête du cyclone Gita !




En atteignant les rives du lake Pukaiki, la vue est imprenable sur l'éclatant Mont Cook au loin.  La randonnée prévue le jour suivant s'annonce prometeuse !



Dernier jour de beau temps avant la tempête, nous filons au Mount Cook village et tout au long de la route, ce pic ne cesse de nous éblouir ! Mais lors de l'ascension de la Mueller Hut qui fait face au Mont Cook, de gros nuages arrivent. Nous ne sommes pas en reste, loin de là, car au bout de l'escalier de 2000 marches et quelques, nous voilà dans un cirque de glaciers ! Le vent hurle dans ces hauteurs, conférant à l'ensemble du décor une allure apocalyptique, sensationnelle.



Nous poursuivons ensuite notre route vers Christchurch, le temps commence à se gâter, la pluie s'abat. Nous nous arrêtons en bordure d'un petit lac pour la nuit, tout est détrempé. Au moment de repartir le lendemain, stupeur : le van ne démarre plus. On a beau tourner la clé,  le moteur ne s'allume pas, juste un petit cliquetis étrange. Il pleut sans discontinuer, on doit vendre l'engin dans la semaine, c'est la galère. On ne démonte pas pour autant ! On se dirige vers la seule habitation du coin, une ferme qui semble déserte, dans l'espoir d'y trouver de l'aide.  Et nous tombons sur deux fermiers, père et fils, qui tenteront à peu près tout pour nous refaire démarrer, tout en nous offrant un café au sec, providentiel. Seulement rien n'y fait, la batterie semble morte. On appelle une dépanneuse,  heureusement il y a un garage à une quinzaine de bornes. Une fois dépannés, l'attente est longue, il pleut toujours, il fait froid. On va se réfugier dans une bibliothèque, on attend toujours. On doute. Le garagiste nous rappelle enfin : cest réparé, hourra ! «Simple » court circuit avec le système d'alimentation des deux batteries, pas trop grave, ni trop cher, ouf ! En route vers Christchurch !




24
24
Publié le 19 décembre 2020

Cinq mois à sillonner les routes de Nouvelle-Zélande dans notre cher Mitsubishi L300 … et il est malheureusement temps de nous en séparer. Notre roadtrip dans le sud est terminé et l’automne approche ; il ne faut donc pas tarder à mettre en vente notre van si on veut espérer en tirer un bon prix !

Nous atteignons Christchurch avec beaucoup d’appréhension. Elles sont nombreuses les histoires de backpackeurs n’ayant pas réussi à revendre leur bolide… De Christchurch, nous ne retiendrons pas grand-chose, si ce n’est les jolies falaises de la péninsule d’Akaroa et les nombreuses routes en travaux (souvenir des tremblements de terre qui ont sévi dans la région) traversées pour rencontrer de potentiels acheteurs. Nous enchainons les déceptions jusqu’à ce qu’un jeune couple de français tombe sous le charme vieillissant de notre van. Tout va très vite, et ils sont prêts à le récupérer dès le lendemain matin. C’est donc à la fois soulagés et déjà nostalgiques que nous rassemblons nos affaires dans nos backpacks avant de passer notre dernière soirée dans notre « Home on four wheels ». Les souvenirs de ces cinq derniers mois défilent : les plus beaux free camps, les meilleurs repas concoctés dans notre petite cuisine, les soirées cartes éclairées à la bougie, les longues discussions sur les routes magnifiques de Nouvelle-Zélande, les pannes et pépins divers qui nous font déjà sourire... Il n’y a pas de doute, ces cinq mois d’aventures sur quatre roues, on ne les troquerait pour rien au monde. 


Maintenant, nos sacs sur le dos, il ne nous reste « plus qu’à » remonter vers le nord. Une nouvelle aventure commence, sur nos pieds et en stop cette fois!



25
25
Publié le 19 décembre 2020

C'est reparti donc. Pas trop envie de traîner à Christchurch. Pouce tendu au bord de la route, on se sent un peu mis à nu, c'est un nouveau voyage qui commence avec de nouveaux repères à prendre. Prochaine étape : Kaikoura et sa faune maritime ! Seulement, une partie de la route est fermée pour cause de travaux dues aux dernières intempéries. Heureusement, le stop fonctionne assez bien et nous atteignons bientôt notre destination !

Sur place, nous partons explorer la péninsule de Kaikoura, où de nombreuses colonies de phoques trouvent refuge aux pieds de monumentales falaises. C'est une promenade assez longue qui nous attend, mais surtout pleine de surprises : sur la passerelle menant vers la plage, nous manquons de justesse de piétiner un énorme phoque paressant là !

Nous croiserons nombre de ses congénères par la suite, le long de la mer, sur les rochers escarpés. Les plus jeunes sont bien plus mignons que le premier gros patapouf, à n'en pas douter ! Quel plaisir de pouvoir les observer à l'état sauvage, dans un tel décor...

Au moment de quitter Kaikoura, la route toujours fermée nous force à faire un long détour pour remonter vers Blenheim. Mais c'est l'occasion de retraverser des régions que nous avons explorées quelques mois auparavant et de se rappeler de belles étapes de ce début de voyage dans le Sud... comme le temps a passé vite ! Le trajet prend plus de temps que prévu mais qu'importe, les rencontres et les discussions n'en sont que plus enrichissantes.


Arrivés à Blenheim, c'est sur des vélos que nous décidons de parcourir la fameuse région des Marloborogh, réputée pour ses vins délicieux. Au fil des dégustations, nos papilles découvrent que les néo-zelandais n'ont rien à envier aux français ! Le lendemain, ce n'est plus sur la terre mais sur la mer que nous partons à la découverte des Marloborogh Sounds. Ce trip de deux jours nous semble être une excellente manière de clôturer notre exploration de l'île du Sud. Seuls au milieu des fjords, sur notre kayak, nous revenons sur toutes les aventures que nous avons eu la chance de vivre durant ces trois derniers mois, en pleine nature et en toute sérénité.


Il est ensuite temps de laisser le Sud pour retrouver l'ile du Nord le temps d'une courte semaine. Un rapide arrêt à Wellington nous fait (re)découvrir une capitale vivante. À pied, la voyage est différent ; nous flânons près du port animé en fin d'après-midi et grimpons sur le Mt Victoria qui offre une vue imprenable sur la ville.


Nous poursuivons ensuite notre remontée, plus rapidement cette fois ! On enchaîne les voitures et les rencontres, des kiwis pour la plupart, toujours heureux de rendre service et de partager un petit bout de chemin avec nous. Nous finissons par atteindre la Péninsule de Coromandel, dernière étape avant le retour à Auckland ! Le soleil est avec nous et nous permet de profiter pleinement des magnifiques plages que la région a à offrir. Après une balade vers Cathedral Cove, une magnifique arche naturelle en bord de mer, nous nous plongeons dans les vagues de l'Océan Pacifique.

On se rend vite compte que le stop s'avère être plus compliqué sur de petites distances ; on perd beaucoup de temps dans les transits et, un soir, nous nous retrouvons bloqués dans un bled paumé, la nuit tombante, en quête d'un camping. Alors que nous commencons à désespérer , un riverain nous interpelle : il nous offre de planter la tente dans son jardin avec en prime quelques bières et une soirée en compagnie de sa famille.

Nous quittons la péninsule sous la pluie. Les conducteurs auront peut-être pitié de nous ? Et ni une ni deux, nous sommes pris par une première puis une deuxième voiture jusqu'à Auckland. Josh, n'ayant pas le coeur de nous lâcher au milieu de nulle part, ira jusqu'à nous déposer aux portes de l'aéroport ...

Nous débarquons au terminal international d'Auckland après deux semaine d'un nouveau voyage, totalement différent, riche en rencontres et en kilomètres parcourus. Il est temps pour nous de quitter la Nouvelle-Zélande mais ce ne sont pas encore des adieux ; on reviendra dans dix jours, le temps d'un week-end, pour saluer une dernière fois ce magnifique pays. En attendant, en route vers les îles Samoa, pour 12 jours de farniente et de repos avant le grand retour !

26
26
Publié le 19 décembre 2020

Les îles  Samoa... Quelques morceaux de terre recouverts de jungle et bordés de sable chaud perdus au milieu de l'eau turquoise de l'Océan Pacifique. En débarquant sur le tarmac de l'aéroport, nous sommes saisis par l'écrasante chaleur qui dicte le rythme de vie ici. Nous sommes directement plongés dans l'ambiance locale en prenant place sur une des banquettes de bois du bus coloré qui nous mène vers Apia, seule ville et capitale du pays, située sur l'île d'Upolu. Au milieu des écoliers, nous observons des scènes de la vie quotidienne le long de la route, une chose frappe : l'esprit de paix qui règne. Et si les habitants n'ont pas grand chose, ils donnent tant avec leurs sourires...



Nous passons deux jours à Apia, le temps de sentir l'ambiance de l'île, de découvrir ses fascinantes coutumes et de marcher sur les traces de Robert Louis Stevenson, venu finir sa vie ici. Nous partons en pèlerinage jusqu'à sa tombe, au sommet d'une colline, et manquons de faire un malaise tellement la chaleur est accablante ! La vue sur Apia nous récompense...

Il est ensuite temps de découvrir l'île dans son intimité,  cap vers l'est ! Un nouveau bus bariolé nous emmène à travers la jungle, quelques villages isolés au passage nous dévoilent des habitants au sourire chaleureux, des porcs gigantesques qui courent en pleine liberté et des chiens faméliques qui rôdent avec nonchalance...


Nous arrivons au bout de l'île, et trouvons logement dans un traditionnel "fale", sorte de bungalow ouvert sur la mer. Le paradis ! Nous passons les jours suivants à chauffer nos corps au soleil, à explorer l'île et ses secrets (trou d'eau et cascades) ou à assister à un spectacle de danse, en y participant activement ! Le dimanche, nous sommes invités par le personnel des "fales" à goûter aux saveurs locales : porcelet braisé et poulpe mariné au lait de coco au menu !



Notre penchant à jouer les Robinsons nous pousse à passer une nuit sur la minuscule île de Namua. Depuis la barque qui nous y emmène, nous voyons des tortues défiler au fond de l'eau ! Sur cet îlot,  habité par une famille qui tient quelques fales, l'Océan est encore plus beau, si paisible. Le soir, nous recevons la visite d'immenses chauve-souris dans leur élégant costume noir d'apparat, attirées par les nombreux arbres fruitiers.



Au tour de Savai'i, l'autre île importante des Samoa, à présent ! Les transports étant ce qu'il sont, au vu du temps que nous perdons pour enfin rejoindre Savai'i, nous louons un scooter pour faire le tour de l'île, comme au bon vieux temps, à nous la liberté !



Savai'i n'a rien à envier à sa voisine, que du contraire ! Voyageant de fale en fale où  nous sommes accueillis avec extrême gentillesse, nous savourons la paix du lieu en nous arrêtant  ça et là, l'occasion de visiter les ruines d'une église dévastée par la lave, de monter dans des arbres aux branches et racines entremêlées, de plonger dans une nouvelle cascade le tout au détour de chemins parfois biscornus !




Nous terminons avec deux tableaux singuliers de l'océan, l'un manifestant son déchaînement majestueux; l'autre, sa sérénité immuable. Devant les "blowholes", nous assistons à  la fureur des vagues qui s'élèvent en colonnes, soufflées depuis les cavités  sous la roche.



Le soir, plus loin, l'Océan est si paisible qu'il se confond avec le ciel, seul Upolu, au loin, rappelle qu'il demeure une  frontière entre mer et ciel. '