Deuxième jour à Potosi, journée un peu spéciale car nous partons à la découverte de la mine. Avant cette visite, nous nous sommes un moment posé la question si nous voulions vraiment faire cela: aller voir ce qu'il se passe là-dessous pendant que des gars se tuent à la tâche, dans des conditions de travail bien loin de nos standards français. Nous avons pris soin de choisir un tour/guide qui ne fait pas dans le sensationnel et le voyeurisme.
Carlos est le chef d'un des secteurs de la mine, c'est lui qui nous amène à la rencontre de ce monde. Et c'est avec beaucoup d'humilité et de respect que nous le suivons pendant 4h.
La visite commence à quelques centaines de mètre de la mine par la petite épicerie des mineurs, on y trouve coca, cigarettes, alcool à bruler 90° (whisky bolivien) et dynamite. Avant la visite, il est d'usage d'acheter quelques bricoles aux mineurs en guise de respect (tradition ou business, on se plie à ça).
Il est 10h, Carlos prend son premier bouchon d'alcool à 90°... Près de 10000 hommes et 200 femmes travaillent à la mine, bien souvent des familles de génération en génération. Selon Carlos, il y'a environ une vingtaine d'accidents par an (sans doute très graves, mais il ne l'a pas précisé).
A l'entrée de la mine, 1er verre d'alcool pour se donner du courage et porter chance. La 1ère gorgée est versée par terre en offrande à la Pachamama (terre mère). Carlos nous prévient qu'il est interdit de parler de dieux sous terre. Ici c'est le diable qui fait la loi et toutes les insultes et tous les vices sont permis. Nous rentrons.
En sillonnant les galeries nous tombons sur de drôles de statues (1 à chaque étage): El Tio. Il représente le diable et protège les mineurs qui lui font offrande de coca, cigarette et alcool à chaque passage.
Thibault à offert un bâton de dynamite à un mineur pour lui permettre de continuer sa tâche, nous assistons au forage (bonjour les mesures de sécurité, ah oui c'est vrai nous ne sommes pas en France). Le retentissement de l'explosion est impressionnant, le trou aussi.
Nous continuons notre tour à ramper, escalader, laisser passer les mineurs qui poussent les charriots de minerais à toute vitesse, clairement ce n'est pas un jeu. Malgré tout, nous rencontrons des gens très fiers de ce qu'ils font et contents que des touristes s’intéressent à leur travail. La visite nous met clairement une claque. Pour ma part, c'est un des moment les plus fort que j'ai eu lors de ce voyage. Nous sommes contents de l'avoir fait, nous sommes encore plus contents d'être sortis. Carlos nous a montré et expliqué toutes les us et coutumes de ce monde, et ce fut très intéressant. Un grand MERCI.