Carnet de voyage

Pérégrinations de cyclisme Multiste

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Vélo quotidien, épreuves d'ultra-cyclisme sur route et VTT, promenades, voyages...
Avril 2022
7 jours
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Publié le 15 avril 2025

Passage rapide (vive le covoit) en Terre Sainte du cyclotourisme.


Saint-Etienne, foyer natif de "L'école stéphanoise", ce groupe de précurseurs du cyclotourisme, réunis autour de Paul de Vivie alias Velocio.


(Bon, si on lit entre les lignes, le Paul n'avait pas grand chose de stéphanois, puisqu'en bon bourgeois, il vivait à Lyon 😱.

Mon hypothèse est qu'il avait trouvé ici la bonne excuse pour monter un atelier au coeur d'une cité industrielle adaptée à ses expérimentations... et probablement une discrète garçonnière économique... 😄).


Soyons toutefois dignes de la légende, de son (réel) esprit de recherche, de développement, et de sa pratique saine et sobre de la bicyclette. 🫡

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Il fait beau. Froid, mais beau. Le soleil donne envie d'aller vagabonder. Pour lier l'utile à l'agréable, je décide d'aller à Montbrison voir un artisan qui travaille le cuir, susceptible de restaurer des selles Infinity abimées. On a déjà discuté, je dois lui amener une selle. Un artisan comme je les aime, au premier contact rude, mais qui croit à l'intérêt de faire durer les choses, de les réparer. Le gars est d'origine mixte français/amérindien, un sacré personnage, et son atelier vaut le détour, on se croirait dans un tipi de Danse avec les loups, en plein cœur de Montbrison. Je pars donc en tout début d'aprèm. La montée aux Supeyres est lente, pas facile, en pleine digestion. La descente est froide, un vent glacial côté Loire que je n'avais pas envisagé. Pause pipi règlementaire à l'observatoire des oiseaux sous le Baracuchet. Comme d'habitude j'envoie la photo à l'ami Juju, le Juju de Grammond, amoureux de vélo, de bières, de musique, de vie douce, de ruralité, de curiosité, bref un super Juju que j'aime quoi 😀. (il y aura d'autres Julien dans ce récit...)

Arrivée à Montbrison vers 14h30, pas une seule hésitation, c'est le moment d'aller boire un café à la Cerise noire, The spot pour boire un bon café dans la Loire. L'affaire vient de changer de propriétaires. Un expresso et un moelleux chocolat, pour récupérer et prendre le temps de se réchauffer à l'intérieur. Petite déception, je trouve l'établissement un peu moins bien tenu, et le café ne me paraît pas aussi merveilleux qu'avant. Bon, soyons franc, j'étais complètement sous le charme de la moitié féminine du couple des anciens tenanciers, la qualité des grains de café ne fait pas tout dans le plaisir de la dégustation...

Je file voir mon cordonnier sioux. Il est surpris par la forme de la selle que je lui remets. Il a l'air content d'avoir un produit made in Californie dans les mains. Changer le cuir ne lui semble pas bien compliqué, il va me chiffrer l'opération. Il nous refait ensuite le monde : la consommation à outrance, des objets réparables mais pourtant jetés, les fausses bonnes idées des technocrates qui prétendent favoriser la réparation mais avec des formalités bien trop complexes... bref j'ai trouvé un camarade ! 😀

Je quitte son échoppe, et me dirige vers le commerce voisin, un joli magasin d'instruments de musique. Juste pour me renseigner, car je commence à cogiter à changer ma guitare : mon actuelle est trop grande, je galère pour bien la caler, ça ne m'aide pas pour apprendre. J'en essaye quelques-unes plus petites, et ce gros malin de commerçant m'en sort une très belle, qui me tombe pile poil dans les mains. Comme par hasard, elle est en promo.... bref je craque... Une dépense qui n'était pas prévue, importante vis à vis de mes revenus, mais c'est le moment. Depuis quelques mois j'ai trouvé un prof (un autre Julien) avec qui le courant passe bien, bon pédagogue, et qui m'apprends la guitare en mode "plaisir" sans prise de tête. J'ai le temps et l'envie de jouer, il faut savoir profiter de ces alignements de planètes dans la vie.

Impossible de partir avec la guitare bien sûr, je reviendrai la chercher avec ma housse à bretelles, à vélo cargo, ou en covoiturage si je trouve un plan.

La CB est allégée pour le retour ! J'entame la remontée, plus de 1000 mètres de dénivelé à monter quand même, ça fait un bon talus.


" Écouteurs dans les oreilles, dans la difficulté, je m'accroche au rythme des doubles croches..."


"La musique, ma drogue pour tenir

Entre pendaison et chansons

Mon choix n'a jamais été de périr"


Tout motivé par le bon son, et l'idée de bientôt profiter de ma belle guitare, la montée passe finalement facilement. Les cafés (j'en ai bu un autre en sortant du magasin...) font leur effet sur le système de motivation aussi...

Je pense à Julien (un autre de l'équipe de mes "Anges heureux", celui de St Chamond), joueur de guitare aussi, mais qui doit pour le moment soigner une bonne blessure à la main avant de pouvoir retoucher aux cordes.

Le vent est vraiment froid, pas l'temps d'niaiser. La bascule du col des Supeyres arrive, j'enfile la capuche de la veste, et la descente se fait rapidement, en restant concentré contre la raideur des gestes due au froid. Retour à la maison, réactivation du poêle, saucisson/olives, douche chaude.

Une bonne demi-journée de "travail, loisir, partir"...


PS : habituellement je ne fais pas de remarques sur les fautes d'orthographe. D'abord parce que j'en fait régulièrement par inattention, et surtout parce-que ça peut mettre mal à l'aise, être gênant pour ceux qui ne maitrisent pas bien l'écrit... Mais je ne supporte pas l'erreur très courante qui est faite entre balade et ballade. Voilà, c'est dit, j'en avais besoin. 😀

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Publié le 2 mars 2025

Larmes de joie, larmes de peine... la limite est parfois ténue.

Nos peines nous font apprécier nos joies.

Nos joies sont sublimées par nos peines.

Passer des unes aux autres nous rend vivant.

Une vie sans joies ni peines doit être bien monotone.

Il y a peu je présentais à Sylvain (Brasserie L'Ensourceleuse qui a fourni le fût de l'assemblée générale...) le projet des Clipains Salamandre : "c'est un super projet que nous aurions préféré ne pas avoir à réaliser".

C'est un sentiment ambivalent qui me traverse lorsque je pédale sur 1366.

Un immense plaisir de pouvoir rouler sur une machine fabriquée par mes propres mains, une satisfaction de voir la réalisation concrète de l'association qui est en place, l'émotion de profiter d'un objet créé grâce à la fusion de nos énergies de Clipains.

Je me rappelle aussi cette phrase écrite un jour à Pascal : "avec la disparition de Yann j'ai perdu un ami. Grâce à elle j'ai gagné un nouvel ami."

Un sentiment ambivalent qui rend vivant.

La roue tourne et génère de l'énergie...

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Publié le 8 janvier 2025



Et voilà, 1366, ce Supeyres AllRoad, a découvert l'origine de son nom.

Je voulais faire une première sortie sur un parcours que je connais bien, et évidemment, le choix de la montée au col des Supeyres était évident.

Les premières impressions sont très bonnes. Je me sens bien posé dessus, on ne s'est pas planté sur la géométrie.

Par rapport au Kona, il guidone moins en danseuse, et est plus stable en descente. C'est ce que j'espérais obtenir, c'est réussi. Il reste à corriger deux petites erreurs, probablement lors du weekend Assemblée générale à l'atelier des Clipains en février. Encore peu de ponçage pour améliorer la finition, puis mise en peinture.

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Publié le 5 janvier 2025

1366 est l'altitude du col des Supeyres, le col routier qui permet de franchir les Monts du Forez, à la cime du village de Valcivières où je vis.

1366 est désormais le nom de mon nouveau vélo de route longue distance, un Allroad. Le Allroad, c'est un vélo destiné à rouler sur asphalte, avec du confort. Il permet de rouler sur des petites routes en mauvais état, et au besoin sur des pistes très roulantes. C'est ce type de vélo que j'utilise depuis une dizaine d'années pour des sorties plus ou moins longues, des longs périples avec un peu de chargement, des courses d'ultra-distance. C'est ce que j'appelle la "Randonneuse moderne". Les caractéristiques techniques sont : une géométrie donnant une position bien relevée, des freins à disques, des pneus assez larges (aux alentours de 32), la possibilité de monter des garde boue, des éléments confortables (roues, selle, guidon). C'est à mon avis le type de vélo qui devrait être utilisé par 80% des cyclistes amateurs, si les sirènes du marketing ne les faisaient pas sombrer dans les abîmes de la rigidité et de la légèreté à tout prix. Mon premier Allroad a été un Specialized Diverge (en alu Smartweld, un matériau assez bluffant), puis depuis 2016 un Kona Roadhouse en acier Reynolds 853, une monture fiable et incroyablement tolérante qui me ravit depuis. Un vélo "tolérant", c'est un vélo qui ne demande pas à ce qu'on lui rentre dedans pour avancer, un vélo que l'on ne subit pas, un ami qui vous accompagne même dans les moments très difficiles, un vélo facile, même après des longues heures et des jours de selle.

Le seul bémol du Roadhouse est que ma morphologie fait qu'une géométrie "standard" ne me convient pas parfaitement: des grandes jambes, des genoux sensibles demandant une grande hauteur de selle, un corps à la fois hyperlaxe et manquant de souplesse (paye ton profil Tinder... 😀 ). J'ai bidouillé en montant une potence hyper courte et haute, mais ça me plaît moyen. L'idée était donc de me fabriquer un cadre avec les même tubes, et une géométrie revue.

C'est aussi bien sûr l'occasion de franchir enfin le pas d'aller à l'atelier des Clipains Salamandre fabriquer un cadre avec mes deux mains, et l'aide précieuse de l'ami Pascal. Faisant partie des membres fondateurs de l'association, il était temps de me jeter à l'eau 😀. Les quelques essais de soudures que j'ai pu faire auparavant à l'atelier ne m'ont pas trop mis en confiance (je tremble pas mal, et ne vois pas très bien de près). Je pars donc avec une faible attente niveau finitions. Le but est de faire un vélo qui roule, tant pis s'il n'est pas super fignolé.

Pour dessiner la géométrie, on s'est basé sur les valeurs du Kona, que j'ai modifié pour adapter ma position. Pas très facile. Si je maitrise bien les réglages de côtes que je manipule depuis longtemps avec mes clients, les paramètres auxquels il faut faire attention pour la fabrication me sont inconnus. Mais Pascal est là et à deux on pond un truc qui semble pas mal.

Le lendemain de Noël, me voilà donc parti pour Chadouillet, sans date de retour très précise. Je veux prendre le temps de bien faire les choses, sans pression, apprécier le moment. Pascal m'offre sa disponibilité généreuse, il n'y a donc pas de "Deadline". Nous avons tous deux fait des choix de vies nous offrant cette possibilité de "perdre" notre temps, on a beaucoup à y gagner... 😉 Arrivée tranquille à Chadouillet (il fait un froid de gueux), apéro et dîner à la cool.

Le lendemain, 27 décembre, tour de vélo pour aller au marché (j'emprunte l'incroyable Exploziv de Jean-Gui en convalescence à l'atelier), puis la fin de matinée et le début d'après-midi sont consacrées à l'initiation à la soudo-brasure. Ensuite on rentre dans le vif du sujet, la fabrication des bases. La fabrication de 1366 commence donc le jour de mon anniversaire, joli signe.

Je suis bien perdu dans les tâches à accomplir, les mesures à prendre, les calculs à faire. Autant je me sens parfois très intelligent et efficace, autant je peux me sentir parfois idiot dans ce type de situations, à ne pas comprendre l'intérêt et le déroulement des actions à faire. Pascal me guide, m'aiguille, mais j'essaye de chercher par moi-même quand je peux. Les problèmes se résolvent un par un, petit à petit. Le fait d'avoir le temps permet de rester tranquille, de ne pas stresser, de gérer la consommation d'énergie mentale.

Le 28 les bases sont terminées, et la journée se termine par le réglage du gabarit servant à assembler le triangle avant.

Le 29 on découpe et gruge les tubes, pose les inserts, puis pointe le triangle. Pointer, c'est faire un point de soudure pour "assembler les morceaux", avant de faire la soudure complète. Toute cette phase est motivante, car ça va assez vite, on voit le chantier avancer concrètement.

Le 30 c'est relâche à la sauce Pascal : une "petite" sortie de VTT... Pas plus de 3 heures... Évidemment on rentre au bout de quatre heures. Je n'avais rien pris à manger et pas assez d'eau... et pourtant je commence à bien le connaître le bougre, mais j'arrive encore à me faire avoir... 😀 On a reconnu le parcours du prochain rassemblement de l'association lors de l'AG. Un parcours bien joli, varié, et vraiment accessible techniquement pour tout le monde, ça va être chouette.

La fin de journée est consacrée à la préparation des haubans, séquence compliquée, mais le soir ils sont pointés !

Le 31 on peut donc attaquer la soudure de l'ensemble. Opération étonnamment très rapide au regard du reste, moins d'1h30. Contrairement à ce que l'on peut croire, le temps consacré à la soudure est assez faible dans la fabrication d'un vélo.

Le cadre semble quasi finit, reste plus qu'à poser les inserts (porte bidons, garde boue, supports gaine et durits). Mais un truc m'interpelle, il me semble que l'axe arrière n'est pas droit pas rapport au boitier... On enfile une roue et effectivement c'est carrément de travers. Le drame, tout ça pour ça... moment de flottement. Rester zen, faire confiance, on va trouver une solution... On discute, on réfléchit ensemble, et Pascal me dit de couper un hauban à la disqueuse. Là je ne fais pas le malin, mais je me lance. On coupe, on refait la brasure, et hop c'est droit. Ouf. Le cadre est définitivement soudé avant l'apéro du 31, cool !

Un réveillon au coin du feu, en duo autour de la choucroute maison que William nous avait laissé en prévision. C'est pas la grosse fiesta mais le moment est bon à partager. Comme un b'let j'ai laissé chez moi la bouteille de Champagne prévue... tant pis on trinque à la Duvel.

Le 1r janvier 2025, je fignole les quelques détails finaux, notamment la pose d'une plaque "headbadge" reprenant le logo Salamandre sur la douille de direction. Classe et chargé de sens. Peu de mots mais beaucoup d'émotions partagées avec Pascal.

Il est temps de rentrer à la maison avec 1366. Je suis impatient de le monter (je vais transférer tout le matériel du Kona) pour faire un premier test de validation avant peinture. Un retour en bagnole sur cette superbe route entre Chadouillet et chez moi, à travers Ardèche, Lozère, Haute-Loire et Puy-de-dôme, des coins on l'on peut profiter d'une vie riche et sereine, où les échanges humains ont encore leur place. Radio Craponne m'accompagne sur le final grâce à Supernature de Cerrone. Un tube datant de l'époque de ma naissance. Je pense au chemin parcouru pour en arriver où je suis, l'envie de continuer désormais à construire pour me construire...

Construire pour se construire, avec les Clipains, c'est possible, lancez-vous !!!

https://www.clipains-salamandre.org/

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With my own two hands, une de mes chansons préférée de Ben Harper.

Demain matin je prends la route (dans mon Renault Espace... ouais c'est la honte ce véhicule, mais c'est pratique 😀 ) pour Chadouillet et l'atelier des Clipains Salamandre.

Objet du trajet : fabriquer le cadre de mon futur vélo longue distance, sous la direction et l'attention de Pascal chef Clipains. Fabriquer son premier cadre, un grand moment pour un passionné de vélo désormais frappé par le plaisir et la joie de faire "with my own two hands".

Il m'aura fallu près de 40 ans pour comprendre le sens, la construction personnelle, la confiance, le plaisir du partage humain que donne le fait de faire soi-même, de fabriquer soi-même. Soi-même, mais la plupart du temps "ensemble", avec d'autres.

"D'autres" qui savent faire et partagent leur savoir, "d'autres" qui cherchent des solutions, "d'autres" qui fabriquent plutôt qu'acheter tout fait, d'autres qui construisent et par là même se construisent.

Cette prise de conscience et de confiance est arrivée grâce aux rencontres (de gens qui font : Yann, Pascal et tous les Clipains ; Damien des Cévennes ; toute la clique des bricoleurs de Valcivières) ; des expériences de débrouilles (la vie dans la maison dans la forêt à la Palle, le voyage/bivouac à vélo) ; la création d'entreprises ; la vie choisie avec peu de revenus dans une vieille maison.

Faire avec peu, avec les moyens du bord, en utilisant les outils à dispo, en réfléchissant pour trouver des astuces, en prenant le temps nécessaire à la maturation des idées (parfois bien long pour moi qui comprend vite mais réfléchit longtemps...).

En cette fin d'année 2024 le bilan est moins riche que 2023 qui fut une grosse (énorme...) année à vélo et émotions. Cette année je voulais me poser un peu et profiter de la vie au village. Il y a quand même eu, malgré une météo peu conciliante, quelques très belles expériences : environ 10 mois de vie sans voiture, la participation au Concours de machines avec les Clipains, le flashpacking vers Bordeaux, le trip bikepacking i727 avec Pascal, l'organisation et participation à la "Col Foréziens Challenge - La collective", l'Ultrarverne (seul objectif "sportif" de l'année), l'encadrement humainement très intéressant d'un séjour VTT avec les jeunes d'un foyer, et la première virée, très inspirante pour l'avenir, de Facteur humain.

L'année va donc (si tout se passe bien) se terminer en beauté avec la naissance du joli bout de ferraille "1366".

Pourquoi 1366 ?

Parce que c'est l'altitude du col des Supeyres, ce symbole de ma super tranche de vie actuelle, de passage pour quelques temps sur ce bout de planète forézien, en attendant d'aller voir ailleurs. Ou pas...

I can change the world, with my own two hands

Make a better place, with my own two hands

Make a kinder place, oh with my, oh with my own two hands

With my own, with my own two hands

With my own, with my own two hands

I can make peace on earth, with my own two hands

And I can clean up the earth, oh with my own two hands

And I can reach out to you, with my own two hands

With my own, with my own two hands

Oh, with my own, oh with my own two hands

I'm gonna make it a brighter place, (With my own)

I'm gonna make it a safer place, (With my own)

I'm gonna help the human race, (With my own)(With my own two hands)

Now I can hold you, in my own two hands

And I can comfort you, with my own two hands

But you got to use, use your own two hands

Use your own, use your own two handsUse your own two hands

And with our own two hands

With our, with our, with our own two hands

With my own, with my own two hands

I'm gonna make it a brighter place, (With my own)

I'm gonna make it a safer place, (With my own)

I'm gonna help the human race, (With my own)

Oh, make it a brighter place (With my own)

I can hold you (With my own)

And I can comfort you (With my own)

But you got, you got, you got, you got, you got, you got, you got to use

Oh, use your own

Oh, use your own,Lord

But you got, you got, you got, you got, you got to use, use

Use your own, use your own, use your own, use your own, use your own,

Use your own, use your own, use your own, use your own,

Use your own

Ben Harper

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Publié le 10 octobre 2024

Je débute ce mardi une nouvelle expérience à vélo, le facteur humain !

Pour ces nouveaux périples dédiés à la distribution de lettres, un nouveau blog est créé.

Vous pouvez vous abonner pour suivre : https://www.myatlas.com/GRingot/facteur-humain

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Le grand soleil et la non envie de prendre la bagnole m'ont fait changer d'avis au réveil. Je prévoyais d'aller participer à la rando VTT des virades de l'espoir à Arlanc, mais j'ai finalement préféré rester sur la montagne du Forez éloigné de la foule (hier soir on était au Zénith de Sainté voir Lavilliers, ça fait déjà beaucoup tout ce monde...).

Le weekend prochain je pars rouler dans le Queyras avec Pascal. Avec cet animal de montagne non identifié, on va faire des sommets, donc j'ai fait une sortie d'échauffement : montée dré dans l'pentu sur la montagne de Monthiallier, au plus court. Un peu de marche, un bout de portage dans la bruyère. 800D+ en 6kms.

Le but était aussi de faire la descente d'une vallée. J'ai découvert il y a peu, grâce à un participant du Col Forézien Challenge, que cette vallée n'était plus interdite au VTT. Elle l'était lorsque j'ai découvert le Livradois-Forez en bossant au Gîte des 4Vents, et je pensais que c'était toujours le cas. La possibilité de passer dans cette vallée ouvre de belles possibilités de parcours, notamment sur le CFC en mode VTT. Le VTT n'y est plus interdit, mais déconseillé. Le département, propriétaire d'une grande partie est même contre le passage des VTT. Pour cette raison, j'ai attendu la fin de saison touristique pour y aller.

La descente est belle, un poil technique, bien sympa. L'arrivée dans le fond de cette vallée et son ouverture dû à son passé glaciaire où paissent des vaches est bien bucolique. Mais il me semble évident que le passage de VTT peut y avoir un gros impact néfaste. Érosion, et conflit d'usages avec les marcheurs auraient vite fait d'arriver s'il y avait beaucoup de passage. Et évidemment le développement du VTTAE rend le risque plus important, puisqu'il augmente l'effectif de gens capables de surmonter les difficultés physiques nécessaires pour y accéder.

On a la chance d'être dans un coin où la faible population, l'éloignement des agglomérations urbaines nous préservent des effets néfastes du sur-effectifs de vététistes, comme on peut le voir dans le Pilat, les Monts du lyonnais etc...

À nous d'être intelligents et de savoir s'auto-gérer. Je ne prendrai donc cette vallée qu'exceptionnellement, hors saison, n'en ferai pas la pub, y emmènerai éventuellement des gens que je connais, sachant rouler avec finesse et respect des chemins. Pas de publication sur Strava ou autre appli en mode public.

C'est certes un peu triste de ne pas partager au plus grand nombre les joies de notre activité. Ce n'est pas une réaction égoïste d'un "icissien" voulant garder pour lui un secret spot. Mais on arrive à une époque où si on ne gère pas avec intelligence la sur-pratique, notamment à cause du VTT électrique, on va droit aux interdictions.

Comme d'hab, vos avis sont les bienvenus pour faire avancer le schmilbick, en commentaires ici où sur facebook.

Sortir du bois, galérer dans la bruyère, premières gelée
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Publié le 19 septembre 2024

Le weekend dernier j'ai racheté une voiture. Après avoir cherché pendant quelques semaines un utilitaire, je me suis rabattu sur un monospace. Les utilitaires sont trop chers pour ce que je voulais y mettre. Un Renault Espace bien entretenu était à vendre pas loin, pour le prix d'un bon vélo d'occasion. Je n'aurais jamais cru rouler en Renault un jour, comme quoi, on ne sait jamais ce qui peut nous arriver...

L'expérience de vivre sans voiture me motive bien à l'utiliser très peu. Ce sera pour aller faire du VTT avec les copains, aller à l'atelier des Clipains quand j'ai besoin de trimballer des trucs, aller à des concerts ou évènements trop loin pour y aller à vélo. Bref pour profiter de la vie sociale quand il n'y a pas d'autres solutions.

Pour la vie quotidienne je préfère utiliser le cargo. Pour voyager, le vélo, le train ou le stop sont beaucoup plus enrichissant.

J'écris ces lignes dans un train qui roule en direction de Six fours où je vais rendre visite à mes parents. Ce matin j'ai rallié à vélo la gare de Langeac pour choper le Cévenol, ligne magique qui fonctionne à nouveau entre Clermont et Nîmes. 80 kilomètres de vélo, ce fût dur et lent. Hier je me suis fait piquer en ouvrant mes ruches. 4 piqûres sur le crâne qui m'ont bien fatigué. J'ai dû essayer plusieurs casques pour en trouver un qui passe 😄.

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Publié le 19 août 2024

La semaine passée, on s'est éloigné des compétences sur le créneau haut de gamme du bikepacking et de l'ultra-distance, pour accompagner des jeunes d'un foyer éducatif sur un camps VTT.

Un séjour façon "tourisme local", sobre en énergie carbonée. Des VTT sans moteurs, du courage, des sourires, de la transpiration, des peurs, de la prise de confiance, des râleries, des coups de gueule...

Il a fallu composer avec les orages et le brouillard, modifier constamment le programme pour mener ce petit monde sur la belle montagne du Forez sans prendre de risques.

Une belle expérience où le terme "éducateur sportif" prend tout son sens.

L'adaptation comme clé indispensable.

Big up aux deux éducateurs, pas bien habitués au VTT, qui ont initié et encadré ce séjour.

Pourquoi aller chercher plus loin ce que l'on trouve ici ?

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Publié le 6 août 2024

Un point sur l'expérience ONE LESS CAR en cours.

Pour celles et ceux qui n'ont pas suivi, le jour de mon anniversaire (27 décembre), je me suis offert la concrétisation d'une idée qui traînait depuis de trop longues années: vivre sans voiture. Je n'ai quasiment plus touché la voiture depuis, et l'ai vendu fin avril.

Un p'tit bilan donc :

  • Beaucoup de satisfaction, d'amusement, de motivation à trouver des solutions.
  • Un sentiment de légèreté quand j'arrive quelque part sans avoir à poser une tonne de métal.
  • Les échanges très chouettes avec les gens rencontrés en stop/covoit/car. J'ai toujours beaucoup aimé ces échanges avec des inconnus, sans enjeux et éphémères.
  • Au quotidien, rien de compliqué, le vélo cargo électrique permet d'assurer les trajets quasi quotidiens vers Ambert, deux par jour parfois. Les pluies du printemps ont quand même réussi à m'énerver, il m'est arrivé de pester et crier contre la pluie, une première.
  • Pour les trajets plus lointains sans avoir le temps d'y aller à vélo (Clermont, Sainté), le car, le stop font le job. Ce n'est pas simple, il faut anticiper et s'adapter à la très faible offre de transport locale. Trouver l'information des trajets en car demande de l'énergie. Entre les offres de la SNCF, de la Région, de la Cocom, c'est hyper compliqué de s'y retrouver, et de lier les horaires. Il y a toujours une solution, mais il faut s'armer de patience et être vraiment motivé. Évidemment une vie de "libre comme l'air" comme la mienne est indispensable. (horaires de boulot non contraints, pas de gamins à gérer, beaucoup de temps libre et plaisir de l'oisiveté en vadrouille, bonne santé).


Les aspects compliqués :

  • une saturation d'être sur un vélo parfois, qui nuit au plaisir de la pratique du vélo de loisir. L'impossibilité de pratiquer le VTT avec du monde, puisque le VTT est un sport d'automobilistes. Cela me manque sur le plan de la passion et des échanges avec les copains.
  • La fatigue physique et mentale générée par les efforts physiques, le temps important passé pour le moindre déplacement.
  • Devoir très souvent refuser les propositions très gentilles de personnes voulant m'emmener ou venir me chercher. Refuser une proposition de service qui ferait plaisir à l'autre n'est jamais agréable.
  • Les déplacements de gros objets. Pour faire des travaux dans ma maison, on a utilisé le 4x4 de Pierre pour aller chercher du matériel. Jean est venu en fourgon chez moi prendre du matériel pour un salon à Roanne.
  • Être estampillé "le gars du vélo" me saoule parfois, un peu comme si je n'existai que par ça, malgré des champs d'intérêts et occupations bien plus larges. En même temps c'est assez sympa et valorisant, il m'arrive de croiser des inconnus qui ont entendu parler de moi grâce à ça. Seule solution, trouver enfin un prof de guitare et entamer une carrière de Rock Star pour faire oublier le vélo 😀.

L'avenir envisagé :

  • Mon besoin en véhicule, c'est un utilitaire de petite taille, genre Jumpy. Pour trimballer des vélos, faire des travaux facilement, pouvoir dormir dedans. L'idée c'est de trouver quelques personnes pour en acheter un en commun, partager les frais, et éviter d'avoir un truc qui sert très peu. Je vais quand même tester la location avant, mais à Ambert l'offre est réduite et ça demande beaucoup d'anticipation et d'organisation. J'avais vendu mon fourgon (Traffic L2) car il était trop grand et que je n'aimais pas son comportement sur la neige, pour une voiture 4 roues motrices et GPL. Finalement, avec les pneus de vélo à clous, l'hiver je suis autonome en vélo.

Voilà, le point sur cette expérience intéressante. C'est un peu de l'enfonçage de portes ouvertes, mais comme disait l'ami Yann, "si on n'essaie pas, on ne saura pas" 😀.


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Publié le 8 juillet 2024

L'ultrarverne est une épreuve d'ultra distance organisé dans le cadre le l'évènement cyclosportif "Les Copains Cyfac", organisé à Ambert.

J'avais pris le départ de la première édition il y a deux ans, et avais abandonné rapidement (période de grosse fatigue inexpliquée).

Dès l'automne je me suis inscris pour cette édition 2024, en pensant me préparer un peu, sachant que l'épreuve est difficile. Au final je n'ai pas préparé grand chose, mon planning s'étant rempli de pleins de trucs, et le mauvais temps ayant fait son travail de sape.

Mercredi soir, récupération du dossard, et donc un aller-retour à vélo à Ambert. Gaston me suis et m'interviewe pour un futur passage sur Radio Supeyres. Tous les participants reçoivent en cadeau un très joli couteau pliant de Thiers. Jeudi 7h ça part. Un peu comme une vache partant à l'abattoir je pars sachant que je vais souffrir. Mode hyper lent activé, de toute façon mes muscles n'arrivent pas à tourner vite les jambes avec les braquets de route trop gros par rapport à mon entrainement et ma pratique récente du VTT. Il m'aurait fallu installer un pédalier avec des plateaux plus petits, mais je ne m'en suis pas occupé.

Gaston est sur le vélo avec son micro et me suis jusqu'à Valcivières. Ensuite j'enregistre quelques vocaux, mais la fatigue et la gestion nécessaire de la batterie du téléphone font que j'arrête après 24h de route. Les deux premiers jours sont très durs, malgré une météo correcte pour moi, il ne fait pas très chaud. Il ne faut pas s'affoler, rester calme et concentré sur le seul objectif qui compte : rallier l'arrivée. Pas facile d'accepter d'être dans les tous derniers, mais il serait bien pire de ne pas boucler.

Je m'offre deux nuits assez longues (5h) en bivouac, ce qui fut une bonne idée et m'a permis de terminer correctement en une dernière session de 26h avec juste une petite heure de sommeil. Contrairement aux deux premiers jours, j'ai pris du plaisir sur ces derniers 330kms, avec un retour de force, des paysages en Haute-Loire que j'aime beaucoup, et la joie de sentir l'objectif se réaliser. Plusieurs fois je me suis motivé en me disant qu'il fallait absolument boucler afin de ne plus avoir à la refaire. Sur le final j'ai bien souffert de douleurs dans le coup, malheureusement habituelles et qui surviennent après 15/16h en général. (j'ai bien adapté ma position vis à vis de ça, ça arrive tard et c'est supportable désormais.)

Arrivé à Ambert à 6h30. Matthieu, un des salarié organisateur m'accueille au PC course, me un file bon plateau repas. On discute bien de l'évènement, c'est intéressant. Même si ces grosses organisations cyclo ne sont pas mon truc, on sent ici l'envie de faire plaisir et de bien accueillir, c'est la "patte" Livradois-Forez qui s'exprime. Je remonte ensuite à Valcivières tranquillement, avec la musique à fond dans les écouteurs pour ne pas m'endormir.

Bilan: le parcours est vraiment bien tracé, une très belle façon de découvrir l'Auvergne par des petites routes, sentir les ambiances diverses et variées de ses quatre départements, la tranquillité, la beauté des paysages, le charme d'une ruralité en déclin, la rareté des cafés et lieux de ravitos possibles qui leur donnent une saveur décuplée. Une boucle à réaliser en mode pépère vélotouriste, il faut juste aimer grimper.

J'ai beaucoup roulé seul, en croisant de temps à autre un groupe de 3 triathlètes et un autre solitaire de Lyon. Un restau et un petit déj ensemble. Les gars était cools, cela faisait du bien au moral de discuter, mais il m'était impossible de caler mon rythme sur les leurs.

Content d'avoir bouclé, une fois de me plus je me dis que je n'ai plus envie de rouler ce type d'épreuves, sachant que je vais m'inscrire quand même...

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Publié le 1er juillet 2024

Retour au bercail avec des étoiles dans les yeux après une semaine dans les Pyrénées pour le Concours de Machines.

Le Concours de machines est organisé par l'association des artisans du cycle. Il a lieu chaque année avec un thème différent. Un cahier des charges, une présentation devant le jury, un passage devant une commission technique, et deux jours de roulage avec un pilote pour mettre à l'épreuve le vélo.

C'est William, agitateur et générateur d'énergie collective qui a lancé l'idée de participer à ce concours lors de l'assemblée générale des Clipains. Le projet a très rapidement fait mouche, et une équipe s'est formée quasi instantanément : L'asso fabrique cadre/fourche et porte bagages ; la Roue dynamo fournit roues, système d'éclairage et de recharge électrique et selle Infinity ; le magasin Parlons cycles de François et William fournit le reste du matériel, William réalise la peinture ; Tchan sera pilote, stagiaire cadreur sous les conseils de Pascal, fabriquant de sacoches à base de matières recyclées.

Le vélo, dénommé "Consensus" sera mis en jeu dans le cadre d'une Tombola, la recette alimentera le (très) fragile compte bancaire de l'association.

Le vélo était prêt à peine un mois et demi après que sa conception soit sortie de nos cerveaux.

Le trajet se fait en duo : William a loué un camping-car et passe me prendre à la maison, Pascal et Tchan co-voiturent depuis l'atelier. On arrive lundi soir à l'Abbaye de l'Escaladieu dans les Hautes Pyrénées. Un lieu plutôt classe, c'est beau. Une première soirée tranquille sur le parking, nous sommes les seuls ici. Le lendemain les participants arrivent doucement, les premiers vélos du concours se dévoilent. Dès les premiers contacts, notre vélo et notre démarche collective suscitent de belles réactions et sourires.

11h30 passage devant le jury. On arrive un peu les mains dans les poches sans avoir préparé l'exposé, mais on s'en sort plutôt bien, chacun présente sa partie. Pas trop de blablas, on va à l'essentiel, on sourit et on rigole. Nos choix sont tranchés et sont donc argumentés facilement. Le vélo est issu de nos grosses expériences personnelles mises en commun, ça vient de nos longues années de pratique et du terrain. Les membres du jury semblent plutôt séduit, ça fait plaisir. Ensuite on passe devant la commission technique qui passe en revu les points du cahier des charges. Cela concerne le vélo et tout l'équipement pour la virée de deux jours. Le reste de la journée c'est repas, glandouille en cherchant l'ombre (il fait très chaud), une sortie en VTT avec d'autres. Je tape fortement un arbre avec l'épaule et commence à me plaindre aux autres, mais Rémi me vole la vedette en plantant un OTB de l'espace dans une pente raide. Gros moment de flippe, sa colonne ayant pris une courbure vraiment pas naturelle pendant la chute. William ancien pompier s'en occupe, ça me rend un peu impatient de démarrer la formation de pompier volontaire et d'être plus à même de réagir en pareil cas.

Mercredi matin c'est séance photos officielles, puis on part faire des courses et manger un Fish and chips. Après midi glandouille avec les autres participants autours des vélos. Le soir on rejoint le camping où tout le monde est posé.

Jeudi 7h, départ pour deux jours de vélo. 170kms et 5000D+ annoncés, et une météo incertaine avec risques d'orages, ça semble préparer un truc assez dur. Les pilotes et vélos du concours sont accompagnés par pas mal de monde. Au milieu de la troupe, Jeanne (la légendaire unique finisheuse du premier "Triangle de la Burle" ) fait des images, on devrait avoir de beaux souvenirs. Le tracé est essentiellement fait de route (85kms et 2000m), c'est vraiment pas dingue, et surtout ça nous met le Pascal dans une humeur "bitumesque" 😉. La journée finit mieux avec un bivouac en pleine montagne, un torrent pour se laver et un bar à proximité pour se retrouver. La nuit est douce et on échappe aux orages.

Vendredi, on décolle à 7h pour une ascension du Tourmalet et du Pic du midi. Je n'en mène pas trop large vu mon état de forme bien moyen, mais suis en même temps content de me faire une journée dure en vue de l'Ultrarverne auquel je participe dans une semaine. La montée au Pic du midi se fait à pieds. Les pilotes du concours doivent monter leur vélo en haut. Je me motive à monter le miens également, en pensant aux 60 kilos de Tchan qui poussent un vélo de 27kgs... ça ne sert pas à grand chose mais c'est bon pour l'estime de soi. Dans la redescente on croise William qui fait de même, puis on l'attend afin de reformer l'équipe de 4 jusqu'à l'arrivée. Gros plaisir sur les sentiers du final du parcours, on arrive dans la bonne humeur avant de repasser le vélo devant la commission technique. Tout va bien pour Consensus, sa fiabilité est validée. Bonne soirée et nuit réparatrice.

Samedi le lieu du concours est ouvert au public : les vélos sont présentés dans l'abbaye , un petit salon avec des exposants, des crêpes, une tireuse et des burgers, de quoi mettre une ambiance conviviale. À 14h c'est la remise des prix, et la grosse surprise pour nous puisqu'on remporte le prix de la "Création responsable" délivrée par l'ADEME. Dans la foulée tirage au sort de la tombola, ça nous fait bizarre de se dire que l'on va se séparer de Consensus... c'est comme refermer la dernière page du livre de cette excellente aventure humaine.

Un grand merci à William pour avoir eu l'initiative de cette idée, à Pascal dans son rôle parfait de sage superviseur d'un projet qui ne le bottait pas au départ et à Tchan pour la combinaison de ses talents et sa philosophie du collectif.

Et bien sûr une grosse pensée à Yann sans qui tout ça n'existerait pas, et à ses proches qui nous confient l'utilisation de l'atelier.

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Publié le 7 avril 2024

Petit montage vidéo de Pascal sur la i727.

Des jolis chemins colorés, des nuits humides, du soleil la journée, les fleurs de printemps dans ch'sud, l'entraînement "pompes pour les pompiers" qui continue (et ça a payé, les tests ont été validés hier 😀 ).

https://www.youtube.com/watch?v=JMCikQ7oN8Q

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Le trip en Écosse nous a donné envie de récidiver le duo de bikepackers avec Pascal, nous sommes donc partis faire le parcours de la 727 (pour Sète to Sète), une boucle dans le département de l'Hérault, tracée par Thierry Crouzet (https://727.tcrouzet.com/) . Un tracé qui a bonne presse. Il y a plusieurs traces, notre choix a été le parcours le plus orienté VTT. Un peu plus de 500kms. On l'a pris au plus proche de l'atelier pour réduire le trajet voiture. Au départ je pensais rejoindre Pascal puis le départ à vélo + train, mais le train est en travaux, et deux trucs me sont tombés dessus : le 6 je passe les tests physiques pour entrer en formation de pompier, et le 8 il y a la présentation du plan de développement du vélo à la comcom d'Ambert, où je vais présenter mon choix du déplacement à vélo à cette assemblée de gens qui dépensent l'argent public de la manière la plus politiquement acceptable (si tu vois c'que j'veux dire... 😉 ) Donc descente en bagnole pour réussir à tout combiner.

Bon, on ne va pas se mentir, on a pas franchement été emballés par le tracé. Pas parce que c'est un mauvais tracé, mais parce que notre goût du VTT hors grosses pistes, nos habitudes de vie dans des régions moins peuplées, et certainement un niveau d'exigence dû à nos "problèmes de riches" qui commençons a en avoir vu nous rendent trop difficiles. On a donc écourté et shunté la fin en rentrant direct par la route.

Dans les belles choses qui resteront en mémoire :

  • Les 100 premiers kilomètres sur des monotraces bien sympas
  • Une étape chez Fred, un des joyeux Clipains où nous avons été bien accueillis avec gîte et couvert en famille nombreuse 😀
  • Le passage devant la falaise de Minerve
  • Le Lac du Salagou, de très belles couleurs avec sa terre rouge et la floraison du printemps
  • Le cirque de L'Infernet à Saint-Guilhem-le-Désert, un lieu somptueux
  • Les nuits à l'arrache dehors. On avait planifié de trouver des abris. On en a trouvé un seul, et donc passé des nuits sous la pluie. J'ai découvert avec stupeur que le sursac SOL escape n'est absolument pas étanche. Bon à savoir... MDR.
  • Les pauses cafés/casse croûte qui font mon bonheur sous l'œil patient, résigné et bienveillant de Pascal... Une soirée apéro/dîner dans le seul établissement ouvert à Lodève le lundi Pascal, refuge pour laisser passer un orage.
  • Comme à chaque tentative de Bikepacking, le GPS Twonav n'est pas allé au bout (cette fois il ne prenait plus la charge. Cet entêtement de ma part à utiliser cet objet est mystérieux (: , mais cette fois-ci, je crois que la décision est prise de ne plus essayer...

Avant de quitter l'atelier ce matin, j'ai pu prendre en main les tubes Reynolds 853 de mon futur vélo de bikepacking route que je vais fabriquer avec notre chef Clipains en fin d'année. Encore un grand moment à venir sur le chemin de la passion du vélo 😀.

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Aujourd'hui c'est le lancement de la tombola "Vélo du concours de machines" !!!

Ce vélo, un VTT de Bikepacking, d'une valeur de 3650€ sera le fruit d'une collaboration entre l'association Les Clipains Salamandre , le magasin Parlons cycles et La Roue dynamo.

La mise est de seulement 10 € !

https://www.helloasso.com/associations/les-clipains-salamandre/evenements/gagne-le-velo-des-clipains-du-concours-des-machines

Détails du vélo du concours : https://www.clipains-salamandre.org/la-tombola-pour-gagner-notre-velo-du-concours-des-machines-est-en-ligne/

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Lors de notre Week-end Assemblée générale, William a lancé une superbe idée, participer au concours de machines, le concours organisé par l'association des artisans du cycles. Une collaboration entre l'association Les Clipains Salamandre, le magasin Parlons Cycles, et La Roue dynamo. Fabrication et assemblage d'un VTT de voyage selon un cahier des charges à suivre, puis participation au concours et une virée de VTT de 2 jours, avec "Tchan le chat" comme pilote. Encore plein de passion, de recherche de solutions simples, de compétences variées à partager entre personnes en léger ou lourd décalage avec la marche actuelle du monde 😀.

Le vélo sera à gagner dans le cadre d'une tombola. Pour 10 balles, y'aura moyen de pécho un super bike 😉.

http://www.clipains-salamandre.org/lassociation-des-clipains-salamandre-participe-au-concours-des-machines

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Publié le 4 mars 2024

Samedi après-midi, on se retrouve dans une brasserie de l'ouest Bordelais. Environ 150 à venir de Toulouse, Paris, Nantes, Lyon... Ambiance trés sympa, Yvan a réussi a créer une communauté à l'esprit très cool avec ses épreuves. Une vision du vélo comme je l'aime, simplicité, goût du voyage, entraide, pas de sportifs matuvu.

Quelques tournées d'une bonne bière artisanale, puis repos à l'hôtel proche.

Dimanche matin, mon train est à 10h. La visite prévue de Bordeaux est écourtée à cause de la pluie. Quelques rues sympa, beaucoup de misère dans les rues. On m'avait prévenu, Bordeaux s'est bien dégradée.

Je profite avec beaucoup de plaisir des aménagements cyclables. Il y en a quasiment partout et ils sont très bien conçus.

Train Intercités avec emplacement vélo réservé pour Toulouse. Je le partage avec un participant du Flashpacking, la discussion évite de voir le temps passer.

Le temps d'acheter un sandwich puis TER pour Issoire. Arrivée à 19h avec une demi-heure de retard.

Depuis ce matin, la question est : prendre la route malgré la neige, ou passer la nuit à l'hôtel à Issoire ?

La traversée des monts du Livradois pourrait être galère et sans solution de replis. Après un panini-frites en face de la gare, je me décide à partir. J'aime ces moments où c'est le ventre, l'envie, la motivation qui décide à la place du cerveau et sa raison. Je passe devant l'hôtel... dernière hésitation, puis on se lance, sans filet.

Une quarantaine de bornes de montée tranquille. Sur le haut la route est un peu enneigée, de la soupe qui permet de rouler. Avant d'attaquer la descente, changement de chaussettes, pantalon de pluie, couvre chaussures et doudoune sortent des sacoches. Une partie dans le vent et un sol gelé crée un moment d'inquiétude, mais ce n'est pas long.

Descente sur Ambert en mode très prudent. Je suis rassuré d'y arriver.

Montée à Valcivières le cœur léger, les inquiétudes sont derrière. La route est bien enneigée, il n'y a pas dû y avoir beaucoup de circulation. Descente à pieds de ma rue, c'est gagné, je retrouve ma maison et ses 6 degrés 😀.

Bien plus qu'une virée à vélo, une chouette micro aventure où les émotions se sont mêlées : peur, doute, confiance dans la vie, prétention puérile de se sentir plus courageux que d'autres, humilité et prudence face aux éléments naturels.

La boulette à ne pas reproduire : ma frontale était restée à la maison. En cas de crevaison ou autre pépin, cela aurait été compliqué.

Ce matin descente avec le cargo électrique à Ambert pour des colis et acheter à manger. Avec les pneus neige, ça va être de la rigolade 😊.

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Publié le 2 mars 2024

Ce soir je dors chez Jimmy et Jenny. Jim un vieux pote de l'IUT, installé près de Bordeaux.

Départ à 7h30 pour essayer de ne pas arriver trop tard.

Le parcours suit en grande partie une voie verte le long de canaux. Vraiment usant : des barrières très mal fichues, un revêtement qui secoue, des piétons et des passages de ponts qui coupent la vitesse.

Par un concours de circonstance heureux, je chope un train pour avancer d'une quarantaine de kilomètres, ce qui permet de ne pas arriver trop tard.

Une bonne soirée d'anciens combattants et une nuit réparatrice.

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Publié le 2 mars 2024

Une journée plus difficile que prévue. Le profil est en forme de mini montagnes Russes. Usant, d'autant qu'on est fin février, ce n'est pas la période de la grande forme.

La sortie de Millau avec le soleil matinal est sublime. Le viaduc est illuminé par notre étoile de la vie, la légère brume donne un effet féérique. Ce pont est une vraie réussite esthétique.

Le reste de la journée est moins motivant, la progression n'est pas celle que j'imaginais. Mode gestion tranquille, les jambes ne peuvent pas faire mieux. Très peu d'offre pour trouver à manger, juste une boulangerie pas terrible pour un bout de pizza et une quiche sans goût.

L'aprèm on s'accroche pour avancer, pas le choix. L'heure tourne plus vite que les kilomètres ne défilent. La pluie arrive avec la nuit, rester concentré et prudent. Quelques sucreries industrielles pour tenir.

L'agglo de Montauban arrive. Hôtel dans une zone commerciale à voitures. Un Burger king avalé avant de rejoindre l'hôtel, pas d'autre choix.

Hôtel nase, accueil bordélique. Mais on est au sec et l'unique chaîne de télé diffuse La vie est un long fleuve tranquille, un monument 😀.

Une journée qui permettra d'en apprécier des meilleures 😄.

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Trop de choses en même temps.

À combler l'agenda d'activités diverses et variées par impossibilité de dire non à toutes ces choses qui m'intéressent, je pars vendredi l'esprit un peu encombré à l'assemblée générale des Clipains Salamandre. Descente dans ma voiture avec William, qui va ensuite la garder quelques temps.

Je quitte Chadouillet lundi en début d'après midi, très heureux de ce weekend. L'association tourne bien, les stages s'enchainent, Pascal semble y prendre du plaisir. Plus que des stages techniques, les stagiaires vivent ici une parenthèse hors du temps avec un sacré personnage.

Sur une idée de William, nous allons participer au Concours de machines. C'est un concours organisé par l'association des artisans du cycle. Un cahier des charges à suivre, cette année le thème est VTT bikepacking.

Un partenariat entre l'association, le magasin Parlons cycles de François et William, et La roue dynamo. Le pilote désigné est Tchan "le chat".

Ce projet me ravit puisqu'il concrétise l'ADN de l'association : rassembler des compétences, des recherches dans un bouillonnement d'idées mises en commun, de la débrouille. Une passion partagée, une vision décalée de la marche globale du monde. Des personnalités différentes qui font avancer le schmilblick. La générosité de chacun offerte au projet commun.

Le vélo construit sera mis en vente sous forme de tombola, préparez-vous à participer !!!


Une étape difficile pour arriver chez Damien à Saint croix vallée française. Je suis, sans méfiance, le parcours tracé par Openrunner, et me retrouve sur une piste qui longe une crête difficile en forêt. Dur, mais beau.

Arrivée pour le dîner dans la yourte de Damien. Douche chaude et nuit dans sa nouvelle cabane/salle de bain, ça devient presque trop confortable ici 😄.

Mardi on bricole son vélo, et on rend visite à deux vrais soixante huitards au bout d'une piste au fond de la vallée. Ces septuagénaires m'éclatent. Toujours en construction de projets, de recherches de solutions pour vivre libres et sans l'sou, en se contentant de peu.

Ils m'inspirent admiration, même si leur vie ne me donne pas envie, pour l'instant.

Mercredi matin, bises d'au revoir à Damien et sa petite Nour. Montée à pieds sur le chemin pour sortir de son terrain, puis descente au bourg. L'envie de café dont je suis sevré depuis 36 heures me conduit au bar du village.

Un "bonjour" discret en entrant, bonjour provincial de celui qui cherche simplement l'altérité, la preuve donnée à l'autre qu'il existe, sans se faire valoir.

Installation discrète au coin du comptoir. "Un grand café s'il vous plait" "un allongé ?" Réponse sèche : "Un double".

Deux locaux au comptoir, qui discutent manque d'eau. Un des deux explique qu'il n'a plus d'eau à sa source et se dépanne depuis l'automne en remplissant des cuves à la fontaine près de la Poste. Le second est bien à l'écoute du problème, c'est le maire du village.

Je me joins à la discussion, et pendant un quart d'heure, on refait ensemble le monde tragi-comique des villages de la diagonale du vide.

La technocratie qui rend infernale la tâche des élus des petites communes. Les problèmes cruciaux de la gestion de l'eau. Les vieilles familles dominantes, dont les noms se retrouvent sur le monument aux morts, qui freinent, par la gestion egoïste de leur patrimoine, les adaptations nécessaires de ces territoires face aux enjeux d'avenirs. La violence sociale et symbolique du macronisme sur ces territoires qui ne les intéressent pas. L'importance des élections européennes, le danger de la Russie, la guerre à nos portes...


Longue et dure montée pour sortir de la Vallée française. Petites routes magnifiques, villages isolés, ruisseaux, châtaigneraies. C'est rassurant de savoir qu'en cas de besoin on peut venir se cacher ici. S'inventer une vie de justicier hors la loi, entre Lucky luke et Huckleberry Finn 😉.

Descente froide et arrivée à Meyrueis, vers 14h. Espoir d'y trouver pitance et troquet chauffé. Rien, pas un bar ouvert, la dèche. Des cacahuètes, saucisson et biscuits secs sauve la mise, l'instinct de survie les avait achetés à St Etienne Vallée française, comme un clin d'oeil du passé bienveillant.

Longer la Jonte, ses falaises, ses vautours à touristes. Points de vue magiques, lumières caressant le calcaire. Les quelques établissements hôteliers sont fermés, hors saison ou pour leur belle mort. Je savoure la tranquilité d'une route sans voiture.

Le Rozier-Peyrelaud, tout fermé également. Nostalgie passagère, j'ai vécu ici de beaux moments. Une étape improvisée dans une surprenante chambre d'hôtes installée dans un ancien couvent lors d'un weekend cyclotouriste avec Sandrine, puis le départ/arrivée de la Géobike, un de mes meilleurs souvenir de vélo. La première expérience de longue distance, la rencontre avec Yann. Le trajet avec JP et sa participation naïve et néanmoins réussie.

Arrivée à Millau. Le charme et les signes de déclassement des sous-préfectures. Une bière en terrasse avant de rejoindre l'Hôtel du commerce. Arriver avec le vélo évite d'avoir à se faire connaître, tel un VIP. Avoir réservé par téléphone et pas par Booking, ça aide aussi...


Douche puis petit tour à pieds du centre ville. Un sandwich frites, une bouteille d'eau gazeuse bicarbonatée pour la récup. Demain 230 bornes pour rejoindre Montauban. On va moins faire le malin.

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Dernier jour du périple écossais.

Journée encore difficile, envie de finir, et en même temps pas vraiment...

Grand soleil, il fait trop chaud pour moi 😀.

Une poignée de mains finale mémorable avec Pascal.

Le hasard dingue de finir juste avant le vainqueur de la course.

Hasard ? vraiment ?... ou manipulation d'un esprit désormais juché au dessus de nos enveloppes de chairs ?

https://www.youtube.com/watch?v=cgFssAQ7GzE


Énorme merci à Pascal pour cet énorme travail de mise en image de cette expérience. Pour moi ça permet de garder des souvenirs que ma mémoire de poisson a déjà perdu. Pour les intéressé(e)s cela permet de vraiment se rendre compte de la nature de ce parcours hors normes.

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Publié le 21 février 2024

Quelques news du projet ONE LESS CAR :

  • Un aller retour à Lezoux (120kms) à vélo pour récupérer mon ampli Marantz. Le fait d'y aller à vélo a beaucoup joué dans l'accueil très sympa du réparateur, lui-même cycliste et vivant sans voiture. Une bonne sortie de vélo ( 2300 D+) avec le vélo de voyage, genre de sortie que je ne fais jamais sans but, et surtout à cette époque. Jour de sortie du nouvel album de CharlÉlie Couture. De la bonne musique et un super interview de l'artiste multiste écouté en roulant. La musique comme moteur, parce que c'est quand même chiant le vélo. MDR
  • Un aller-retour à Clermont pour une formation à la CCI. Aller en car (descente à Ambert en cargo électrique). Nuit chez François, retour le lendemain en car jusqu'à Thiers puis en stop jusqu'à Ambert. Très sympa le stop, et efficace, j'ai mis 45 minutes, avec 3 voitures, quasiment le même temps que quand c'est moi qui conduit 😀.
  • Une soirée à Clermont pour le Festival du film Cyclist. Aller à vélo jusque chez Jérémie (30kms), puis voiture. Dodo chez Jérèm et retour le lendemain. À l'aller c'était trombes d'eau, ça permet de mieux apprécier le burger-frites citadin.
  • Mini drame mardi dernier : la batterie de mon cargo a lâché (les connectiques ont fondu). En attendant d'en recevoir une autre, je me déplace avec Renaissance (mon vélo de voyage). C'est fatiguant et beaucoup moins pratique. Bonne expérience qui me montre que supprimer le moteur (idée qui traverse mon esprit, parfois...) est quand même Rock'n roll. Je serais bien fatigué, je supprimerais certains trajets non obligatoires, et diminuerais les interactions sociales.
  • Samedi je me suis offert un trajet en voiture (toujours pas vendue, c'est bien de la faire tourner), pour emmener des colis à Ambert et faire un tour à la ressourcerie).

Ce weekend c'est l'assemblée générale des Clipains Salamandre.

Le premier plan était d'y aller à vélo + Train. Manque de bol, la ligne est en travaux pile cette semaine. Deuxième plan, y aller tout à vélo, pas trop le choix.

Troisième plan, faire un bout de vélo puis co-voit avec Jean-Gui.

Puis quatrième plan, William y va en bagnole et peut m'emmener.

Cinquième plan, William me dit qu'il loue une voiture, donc je lui propose que l'on y aille avec la mienne, il reviendra seul avec. En plus il va probablement la garder un moment pour se dépanner.

Depuis l'atelier des Clipains (sud Ardèche), je file en direction de Bordeaux à partir de lundi. Étape de deux nuits chez Damien (sud Lozère), puis Millau (Hôtel), Montauban (Hôtel), et une nuit chez le vieux pote Jimmy à côté de Bordeaux.

Traverser les Cévennes, longer le Tarn et la Garonne, des coins magnifiques connus, d'autres complètement inconnus. Parcours escarpé dans les entrailles cévenoles, descente, puis plat comme Jane Birkin pour dérouler sur 500kms.

A Bordeaux c'est rencard dans une brasserie, un chouette "flashpacking" à l'initiative de Yvan, organisateur de la Desertus Bikus. Ça devrait débouler de toute la France pour passer un bon moment entre bikepacker(e)s.

Retour le dimanche, en train jusqu'à Issoire (via Toulouse...) puis à vélo.

Je ne regarde pas la météo...à quoi bon savoir ce qui va arriver ?

Quelques compte rendus viendront ici suivant les envies et inspirations.

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Publié le 4 février 2024

Suite du déroulement du projet ONE LESS CAR, point, impressions.

Depuis le retour de Noël, je n'utilise plus ma voiture. Elle est encore en ma possession (je prends le temps d'essayer de la vendre cher en bon élève de Mr Stourbe, IUT Tech de Co Corporate 😀). Je suis juste allé m'amuser 2 fois sur les petites routes du coin pour la faire tourner et me rappeler que c'est vraiment une super bagnole comme on en fait plus.

La joie surprenante de ce projet, c'est le retour très positif qui m'en est donné par "Les autres". Je n'ai reçu que des encouragements, pas de discours négatifs démotivants. De la curiosité, quelques personnes qui m'ont dit qu'elles aimeraient faire pareil mais dont la vie familiale les en empêche. Peut-être des gens qui trouvent ça idiot mais ne l'ont pas exprimé.

Personnellement c'est une grosse source de motivation. Chercher les solutions pour me déplacer ou transporter des objets est un fil rouge pour transformer la disparition de la facilité du moteur à explosion individuel en petite aventure du quotidien. Bref ça m'occupe, me permet d'utiliser à bon escient l'énorme temps libre que ma vie actuelle m'offre. Une expérimentation obligeant à sortir du confort de l'énergie carbonée pas chère.

Quatre ou cinq propositions de prêts de voiture m'ont été faite sur le village. Ça fait bien plaisir cette solidarité, et ça donne quand même un parachute de secours en cas de gros pépin (exemple, une blessure qui m'empêcherait de pédaler).

La grosse interrogation est la remise en cause de certaines interactions sociales. La participation aux sorties VTT avec le club dont je fais partie par exemple est impossible. Samedi dernier je suis allé à l'assemblée générale à vélo de route. Sympa de passer une soirée avec les copains, retour de nuit (dont un bout en covoiturage) sur nos collines très agréable. Pour le moment c'est le seul point de vie sociale pour lequel je ne trouve pas de solution.

Un rendez-vous à Saint-Étienne m'a permis de tester la solution transport en commun. D'ici c'est du sport. Un grosse journée (de 5h30 à 20h) occupée pour un rendez-vous de 30 minutes. Mais cela m'a permit de voir 5 ami(e)s à Sainté et de finir à l'apéro à Ambert avec Pierre, l'ancien qui me donne accès à sa grange pour garer mon vélo cargo électrique.

La semaine à venir est chargée : lundi, formation à la CCI de Clermont. J'y vais en car (en descendant à Ambert en cargo électrique). L'aller retour est jouable sur la journée, mais j'en profite pour passer la soirée à la ville et dormir chez François. Pour info, un aller-retour en car à Clermont coûte 6€, là c'est clairement intéressant par rapport à la bagnole (pour Sainté, le coût est équivalent à la voiture). Mercredi, aller-retour à Lezoux (130kms AR) à vélo pour récupérer mon ampli Marantz réparé. Samedi, Festival du film Cyclist à Clermont : je vais à vélo chez Jérémie (30kms aller), co-voiturage pour Clermont, dodo chez Jérém puis retour vélo dimanche.

A venir: transport de planches pour quelques travaux de décoration chez moi. Le 4x4 et la remorque de Pierre qui va m'aider sur ce chantier seront indispensables (encore que je pourrais me faire livrer), j'aurai l'occasion de renvoyer l'ascenseur d'une manière ou d'une autre.

Il y a quelques temps on discutait de la grande mode des jeux avec un copain. Je lui disais que j'avais horreur des jeux. Puis en parlant, j'en suis venu à me rendre compte que ma vie est jeu continuel. À bientôt les enfants 😀.

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Publié le 30 janvier 2024

Jour 9 de notre périple écossais.

8 mois sont passés, mais j'ai l'impression de ne pas être totalement revenu de cette aventure en terres sauvages, et surtout de cette expérience de partage humain avec Pascal et la force invisible de Yann.

On sent clairement la fatigue. Les longues pistes sont interminables, mais ça a l'avantage de faire parler Pascal, c'est drôle.

https://www.youtube.com/watch?v=mJawDgbjBm0

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Publié le 18 janvier 2024

L'année 2024 débute avec la résolution de vivre sans voiture, une expérience pour voir, rien de définitivement gravé dans le marbre.


Aujourd'hui j'avais rendez-vous à Lezoux (60kms de chez moi) pour déposer mon ampli chez un réparateur. Un vieil ampli Marantz que j'aime beaucoup et qui ne fonctionne plus.


Départ de nuit à 7h00, temps maussade mais sans pluie.

J'arrive avec 5 minutes d'avance, la ponctualité, c'est génétique dans la famille.

Ensuite direction Thiers pour déjeuner avec la frangine. Une salade poulet, un morceau de galette et un café dans une boulangerie, mode course d'ultra 😄.

Sur le retour la pluie arrive, puis la température tombe et transforme l'eau en grésil, bon brouillard, une ambiance fin du monde comme je les aime tant sur ces petites routes du Livradois Forez. De village en village, de montées en descentes, de chemins vicinaux en départementales égarées loin de la préfecture, Valcivières fini par me recueillir dans son écrin pour âmes sensibles et suspendues loin de l'agitation de la société dite moderne.


Une belle journée de déplacement doux, de première activation du corps depuis début novembre, de voyage intérieur au son de ma playlist Wahou, celle qui compile les morceaux qui me motivent à rester actif sur cette chic planète.


La cire de la bougie de nos vies ne doit pas se laisser ramollir par la chaleur du confort, mais alimenter la flamme qui éclaire et réchauffe ce court chemin qui nous est offert.

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Publié le 15 décembre 2023

Le 8è jour de la HighlandTrail 550 Yann Thomas Tribute. Bien entamés physiquement, bouffés par les midges, le parcours est encore très dur. Encore pleins d'émotions à engranger 😀

https://www.youtube.com/watch?v=bPDqZR3E3hI

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Publié le 5 décembre 2023

On rentre en hiver, le moment de se calmer sur les grands projets à vélo, se reposer, se ressourcer, profiter de la vie au village.

Car c'est l'hiver que l'on devient quelqu'un de quelque part. Peu importe les légendes rurales déclarant qu'on est "d'un ici" par le nombre d'ancêtres enterrés au cimetière, la possession de terres ou de pierres. C'est en vivant dans sa chair le froid en souriant ; en continuant les balades hivernales, faites en chantant comme "les oiseaux dans le vent glacé", sans abandonner le navire dès que la terre gèle ; en vivant et faisant vivre un terroir au long de l'année, que l'on peut chantonner légitimement la "Ballade des gens qui sont nés quelque part". Se sentir d'ici pour un temps, en ayant été d'ailleurs auparavant, et probablement encore d'ailleurs plus tard, mais vraiment d'ici Maintenant.

Moment de repenser à cette belle saison de vélo plaisir. Fin 2022 je faisais le bilan d'une belle année, mais où j'avais été très fatigué pendant longtemps. Je pensais au départ lever le pieds pour 2023, ne projeter que la virée en Écosse. Et puis le planning s'est rempli par l'impossibilité de choisir et l'envie de profiter de ce temps qui file. Ma vie actuelle le permet, c'est maintenant ou jamais. Les grosses virées à vélo se sont enchaînées, et entre chacune, le repos a été le principal entraînement. Et ça a bien marché. Aucun gros coup de fatigue, je finis cette année en bonne forme.

Se sont enchainés:

Du 6 au 9 mars: Tour du Vaucluse sur 4 jours avec Fabrice, un bon 500kms. Parcours préparé par Tonton Jean-Marc. On loge à l'hôtel. Première virée avec Fabrice qui m'a embarqué dans le projet Paris-Brest-Paris. Malgré mon très peu de roulage, les 4 jours s'enchainent pas mal même si je termine un peu dans le dur. Une belle région à rouler hors saison, on profite de belles lumières. Malgré deux approches très différentes de la pratique et de la préparation, on s'accorde bien.

11 mars : Brevet randonneur Mondial 200kms de Roanne.

Les BRM sont des brevets qu'il faut valider pour pouvoir participer à Paris Brest Paris. Si je connaissais bien sûr leur existence, ce fut une première pour moi. Je découvre cette affaire sans être bien séduit, mais la partie de manivelle partagée avec Fabrice est excellente. Physiquement on est assez proche, il y aura plus d'écarts par la suite, puisque son programme d'entrainement très carré va le faire progresser.

1 et 2 avril : aller retour en cargo électrique

"La galidépote" pour aller livrer une roue chez Julien dans les Monts du Lyonnais. 70 kms à l'aller et au retour avec du dénivelé. L'idée est de tester le cargo sur des grands trajets. Bilan pas bien intéressant, la gestion de la batterie rend le truc inutile. Mais une super soirée entre amis et un chouette weekend de vadrouille frisquette à travers le Forez.

5 et 6 avril : aller retour à La Bourboule avec Fabrice.

130 et 170 kms avec du déniv. Forcément dans ces coins c'est joli. On loge dans l'appart des parents de Fabrice où son père et un ami font des travaux. Soirée entre hommes sauce Ritals 😀 (la famille de Fabrice est italienne).

23 avril : BRM 300 de Mozac

Une des pire journée de vélo que j'ai connu. Dès le premier kilomètre j'ai senti que c'était un jour sans. 300kms derrière Fabrice, concentré sur sa roue avec pour seule pensée d'aller au bout. Deux jours avant je m'étais fait piquer au crâne par mes abeilles (car 2023 c'est aussi mes débuts en apiculture amateur), c'est peut-être l'explication.

Vélo d'Happy culteur 

6 mai : BRM400 Albertville

Un départ au pied de la flamme des JO, en direction de l'Ain et du Jura. Après la mésaventure du 300, les jambes normales sont revenues, plutôt bonnes sur la fin d'ailleurs. Les BRM ne sont vraiment pas ma tasse de thé, je n'ai même pas pris une seule photo, mais je me laisse porter par l'enthousiasme de Fabrice.


21 au 29 mai : La HighlandTrail 550 Yann Thomas Tribute

J'en ai déjà mis de tartines sur le blog... Une expérience marquante. Un territoire lointain et sauvage qui pousse dans les retranchements. Un moment incroyable à vivre, poussé par les émotions d'un hommage. On peut parfois se demander pourquoi s'infliger ces moments difficiles sur un vélo. Pédaler sur le parcours qui faisait rêver un ami et qu'il ne pourra jamais faire ôte tout questionnement. Et puis évidemment ce fût un partage ineffaçable avec Pascal. Je ne connais pas d'équivalent à l'expression "tomber amoureux" pour l'amitié, mais y'a eu de ça...

17 juin: BRM600 Feurs

Les BRM m'ont définitivement perdu ce jour là. Parcours vraiment pas agréable, j'ai l'impression de rouler pour rouler sur des routes inintéressantes. Cette fois encore je me laisse porter par Fabrice et on boucle cette dernière épreuve qui nous ouvre les portes de Paris Brest Paris. Faut dire qu'après l'Écosse c'est de la rigolade cette balade 😀


24 juin au 2 juillet: Traversée de France la Via Piodiensis

4è traversée de France organisée par Stéphane Gibon, entre Besançon et St Jean Pied de port. Une moyenne d'un peu plus 200kms/jour. De quoi me réconcilier momentanément avec les organisations de la FFCT. Stéphane trace des parcours comme un compositeur s'applique à produire une mélodie parfaite, un régal. Une virée par les petites routes de notre magnifique pays. Les 5 derniers jours on roule avec Arthur, compagnon de route improvisé avec qui le courant est bien passé, c'est fluide entre nous. On croise, quitte puis recroise un petit groupe d'une quinzaine de participant(e)s, l'ambiance est bien chouette. J'ai eu des jours où je me sentais vraiment bien physiquement, des sensations assez incroyables que je n'ai jamais eu, l'impression que le corps peut avancer indéfiniment à bon rythme.

5 et 6 août: aller retour pour le Foreztival

2 petites sorties de vélo (mais quand même faut passer la montagne) pour aller rendre visite à Jean et Christiane et aller au festoche sympa du Forez. Mêler vélo et musique, les deux drogues qui me font tenir, j'adore. Et rouler sur les hautes chaumes ne laisse jamais indifférent.

20 août : Paris Brest Paris

Bon ba ce qui devait arriver arriva, j'ai pris le départ de PBP mais ai bâché au bout de 350 kms. Départ portnawak ultra rapide complètement à l'encontre du plan établi, ça m'a crâmé les jambes et le moral. Et puis je n'ai pas trouvé ma place dans cette foule de cyclos sur des routes à camions. Une expérience toutefois intéressante, cette épreuve est unique, un beau melting pot des cyclotouristes internationaux. Je m'étais toujours dis que je la ferai à la retraite avant de finalement me décider cette année. Peut-être que ce sera l'occasion d'y retourner... Et puis mon abandon m'a permis de passer une belle soirée chez l'ami Bertrand, les occasions de se voir sont trop rares.


17 au 22 septembre : Infinity seat French Flag Tribute

Pour Paris Brest Paris, Dr Vince qui me fourni ces selles incroyables m'avait offert un exemplaire unique aux couleurs du drapeau français. Il fallait en faire quelque-chose après l'abandon... Direction Drachenbronn en Alsace pour aller sur le lieu de la base militaire où j'ai fait mes classes. Je rejoins le site situé à 660kms de la maison en mode solo énervé, en 49 heures. Retour en 3 jours en faisant deux sauts de puces en train à cause de la tempête.

23 septembre : course d'enduro la Buse Attack à Ambert.

J'ai adoré participer à cette épreuve d'enduro le lendemain du retour de mon trip alsacien. Passer d'une discipline du vélo à une autre aussi différente m'éclate. L'organisation était top, les traces bijoux, et la journée partagée avec pleins de copains pleine de bonnes vibrations.

2 au 5 octobre : vélo de montagne en Vallée d'Aoste avec Pascal.

Comme l'an dernier je rejoins Pascal pour le suivre sur les sentiers du parc Naturel du Grand Paradisio. Un lieu d'une beauté montagnarde pure, préservé. Je fais ce que je peux dans ce milieu qui fait peur, sans bien réussir à me mettre dans le pilotage, je ne fais plus assez de VTT pour le moment. Heureusement mon nouveau vélo m'aide à me faire plaisir et Pascal sait choisir le parcours en fonction du niveau.

21 et 22 octobre : weekend bikepacking avec Guillaume

2 jours de VTT à la cool entre Valcivières et la Chaise Dieu. Nous faisons étapes dans la maison de famille de Guillaume. Deux belles journées au cœur du Livradois-Forez. Encore un chouette partage humain, des discussions enrichissantes sur les méandres de nos vies. La descente finale à travers les plus beaux villages du haut de Valcivières, à travers les yeux émerveillés de Guillaume, me fait me rendre compte du bonheur de vivre ici.


13 et 16 novembre : aller retour entre sud Ardèche et sud Lozère.

Départ de l'atelier des clipains après un weekend retrouvailles, pour rejoindre les yourtes et cabanes de Damien en Vallée française. Ces lieux sont magiques, dotés d'une puissante énergie. Je fais la connaissance de Nour la fille de Damien de 2 ans. Un beau petit trip pour finir la saison sous les magnifiques couleurs de l'automne.

Voilà une année de vélo rondement menée avant d'entrer en hibernation dans nos rudes contrées.

Les projets 2024 sont encore flous, hormis L'Ultrarverne, épreuve de 700kms au départ d'Ambert qui devrait être la seule épreuve. J'ai plutôt envie de voyages lents en mode découverte pour l'année prochaine. Un trip bikepacking VTT en France avec Pascal est dans les tuyaux pour attaquer l'année. L'Irlande me fait de l'œil... Pourquoi pas une Randonnée Permanente de la FFCT pour voir si les parcours sont mieux que les BRM ... Qui passera l'hiver verra 😀

Bonne fin d'année !

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Publié le 23 novembre 2023

La vidéo du 7è jour de notre périple en Écosse, une longue journée inoubliable.https://www.youtube.com/watch?v=C0s-rX-JiJw

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Publié le 23 novembre 2023

Petite escapade automnale pour combiner deux weekends avec Les clipains Salamandre.

J'ai rejoins l'atelier en voiture pour participer au weekend de VTT des 11/12 novembre. Je n'ai finalement pris la route que le samedi, bien occupé par la vie au village. Une bonne soirée chill, et un petit tour de VTT dimanche avec les copains.

Lundi matin je pars avec mon vélo de voyage Renaissance en direction de Sainte Croix Vallée Française, pour rendre visite à Damien et faire connaissance avec sa petite Nour de presque 2 ans. La rencontre avec Damien s'est faite en allant chez lui faire du woofing pendant mon voyage il y a 3 ans. On est devenu amis et on se voit régulièrement.

3 jours tranquilles chez Damien, de bons moments partagés dans sa yourte, et de bonnes nuits de repos dans le calme de la cabane qui surplombe son terrain et la vallée. Les arbres ont pris doucement les couleurs de l'automne, les lumières sont magnifiques. Mardi on bulle, tranquille pépère, et on se régale avec le morceau de sanglier offert par les chasseurs qui passent sur son terrain. Mercredi on part marcher à la découverte de deux menhirs. On trouve des pommes super bonnes, on traverse une forêt où habitent quelques personnes dans des cabanes loin de toute civilisation. Je suis épaté encore une fois du mode de vie de certains guerriers et guerrières qui vivent ici dans ces conditions.

Ces vallées cévenoles m’inspirent toujours un sentiment incroyable de protection face aux agitations du monde urbain. Camisards, résistants, hippies trouvèrent ici refuge. Les « écoterroristes » seront ils les prochains à devoir venir se cacher ici ? Faudra-t’il décider de devenir hors-la-loi, dépasser les valeurs démocratiques pour tenter vainement de protéger les biens communs universels ? Passer du temps avec une petite qui foule la terre depuis quelques mois motive à engager la lutte...

Jeudi retour en Ardèche. Environ 80 kms à travers ces vallées, dans la brume et le froid. La simplicité des plaisirs basiques du cyclotourisme : ressentir la soif, la faim, le vent froid sur ses joues. S'arrêter facilement devant un paysage. Apprécier le bonheur de la chaleur d'un kebab moyen et d'un excellent café dans l'ancienne cité minière bien tristoune de La grand Combe.

Je retrouve Pascal à l'atelier un peu avant la tombée de la nuit. Apéro et repas au coin du poêle dans l'atelier. Vendredi matin on part à vélo au marché de St Paul, puis récupérer un colis à Béssège à une quinzaine de kilomètres. Pas en grande forme, j'ai pris un peu froid. L'après midi, recharge de chaleur en continuant l'initiation à la soudure. Bricole d'un support d'éclairage avec des récups d'acier et un mat en bambou. Quelques cordons de soudure TIG et de soudo-brasure.

Samedi et dimanche 5 clipains viennent participer au stage de montage de roues que j'anime. De bons moments de partage d'expériences, dans la passion du vélo, la bonne humeur, et l'ambiance si particulière de notre association.

Dimanche soir retour en voiture à la maison. Malgré l'obscurité j'apprécie de traverser les paysages de cette belle route. Un crochet par Le Puy pour constater que la station GPL est... vide... Mais le passage au pied de Saint Michel d'Aiguilhe compense le détour inutile. Le Massif central est une source d'émerveillements intarissable.

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Publié le 31 octobre 2023

Ce voyage en Écosse aura décidément marqué mon année 2023, et sûrement au-delà...

Voici le récit de Pascal, vaillant partenaire de ce fabuleux voyage.


http://www.clipains-salamandre.org/ht-550-yann-tribute-le-cr-de-pascal/?fbclid=IwAR11otP13-Pq-xKG3tebGPO9FMEtQHTDHELm3YnzQeSneEG0uzVxi8x-V1E

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Publié le 18 octobre 2023

Trop content de retrouver après de longs mois cette reprise de Nanard sur les plates-formes 😀.

OTRA On The Road Again

L'énergie ne se crée pas, elle se transmet.

Une invitation à traverser les contrées embrumées, à affronter les amis pluie et fraîcheur, se délecter du regard incrédule des chiens de fermes mouillés en quête d'instants volés près du poêle, apprécier d'être dans des endroits improbables à des moments improbables.

Croiser la force des regards des quelques autres égaré(e)s.

La joie de choisir son libre chemin quand la direction générale suivie paraît absurde.

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Publié le 14 octobre 2023

Début du commencement des premiers frémissements de l'arrivée de l'automne, on peut ressortir le VTT sans craindre d'avoir trop chaud, enfin !!!

Tout petit tour au coeur du village, pour en apprécier les chemins qui paraissent bien plats après les Alpes italiennes. Chemins dévalés cette semaine pour aider à descendre les vaches de l'estive, une invitation qui a fait vibrer avec tendresse les chromosomes issus des aïeux paysans.

La nature, les chemins ont soif. Même si ici on est loin de manquer d'eau (et c'est une des raisons pour lesquelles je vis ici, anticipation...), le sujet de sa gestion à l'avenir est crucial. Le risque que ce bien commun parte entre les mains des intérêts privés dans quelques années est réel et se joue maintenant. En partant rouler je suis passé à la mairie en discuter avec le chef du village qui n'a que bien peu de pouvoir. A nous citoyens de nous mobiliser pour tenter d'infléchir le scénario avant qu'il ne soit définitivement écrit. Même si on a peu de chance de gagner la bataille, faisons le au moins pour pouvoir dire qu'on aura essayé. S'il est un sujet à défendre, c'est bien celui-là.

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Publié le 6 octobre 2023

Comme l'an dernier, je rejoins Pascal pour rouler sur les montagnes du parc naturel du Gran Paradiso en Italie.

4 jours de vrai vélo de montagne : montées à la pédale et en poussage/portage jusqu'au sommet ou col, puis descente comme des apprentis chamois.

Premier jour tranquille en guise d'échauffement, avec une descente pas très difficile, mais qui penche déjà bien pour moi. Ceci dit ça passe plutôt bien. Je suis bien à l'aise sur mon nouveau VTT Marin, merci à Aurélien de Granit Bike qui m'a revendu cette machine bien sympa et très adaptée à mes besoins (géométrie bien joueuse et peu de débattement).

Deuxième jour à l'assaut du col Loson à 3299m. Bon c'est pas la même histoire. La montée est rude, je manque clairement d'une musculature adaptée à la marche, et le manque d'oxygène se fait bien sentir à partir de 2200m environ. Mais la claque visuelle est telle que les efforts sont récompensés. 5 ou 6h environ pour arriver en haut. Je laisse le vélo pour les quelques dernières centaines de mètres, la pente est trop rude pour que je descende à vélo. La suite se passe en gérant, puis des parties faciles et très ludiques agrémentent la dégringolade. Au retour on se jette dans l'eau de la rivière qui descend des glaciers, pour une séance de cryothérapie et de nettoyage. Brutal mais efficace... Bière, repas, et on va vite se mettre dans le sac de couchage chaud. La VanLife en vieux Honda HRV n'est pas le top du confort, mais ça se fait. Faut juste ne pas penser que l'on dort sur une grosse cuve de GPL 😀.

Troisième jour direction la Punta Piersa Nord à 3199m. (c'est Bruno Lemaire en partenariat avec Total qui doit fixer les altitudes !). Montée très lente, je suis déjà bien fatigué. Chamois, bouquetins, marmottes, petits lacs, ruines de jolis petits hameaux. De la belle montagne à l'état pur, sans remontées mécaniques, sans les assauts du tourisme consommateur d'énergie. En haut du sommet, vue à 360 degrés sur les Alpes, le Mont Blanc joue la star. On est en T-shirt, incroyable pour la période... Le début de la descente m'impressionne, ça penche sévère et on est au milieu des cailloux. Prudence obligatoire, je ne passe que ce que je suis sûr de passer. Donc je marche pas mal 😀. Ça va un peu mieux ensuite, et j'enchaîne quelques beaux passages où je me fais bien plaisir, même si tout mon corps est mis à rude épreuve, des orteils aux oreilles, du cœur aux poumons qui sont à fond. Re-baignade, re bière, re repas, re coucher tôt, la routine est déjà installée.

Quatrième et dernier jour, on part pour un tour plus cool, le col du Manteau à 2789m. Je suis bien bien cramé aujourd'hui, plus de force. La descente est donc bien compliquée, d'autant qu'un éboulis de rocs impose un long portage bien galère. En mode survie/prudence jusqu'à l'arrivée après une toute petite chute qui sonne l'alarme. Fin du périple, sans bobos et avec des paysages pleins les mirettes.

Quatre superbes journées dans un lieu idyllique. Le vélo de montagne que pratique Pascal est celui qui m'a passionné dès l'âge de 13 ans, et qui se résume très simplement : la descente est la récompense de la montée (on pourrait ajouter, "à la force des mollets et sans énergie extérieure").

Du vélo mais pas que: de bonnes discussions et échanges entre personnes de caractère qui assument leurs points de vue, des moments de partage silencieux, la sobriété et la concentration sur les besoins essentiels, passer du temps avec Pascal est une leçon de décroissance. La disparition de Yann nous a rapproché, et après le périple en Ecosse, rien ne sera plus jamais comme avant entre nous, c'est très précieux.

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Publié le 26 septembre 2023

Revenu du périple vers l'est vendredi aprèm, lever tôt samedi pour filer participer à la course d'enduro à Ambert. Une super journée de pilotage partagée avec les copains organisateurs, bénévoles et participants. Le Livradois-Forez est une mine d'or de convivialité et d'humains prêts à donner de leur temps, à partager leur motivation, à participer aux organisations, à simplement être heureux d'être ici ensemble et d'y accueillir les estrangers.

Des spéciales bien téchos, je me suis mis en mode "survie j'y vais super pépère", parce que ce n'est pas ma discipline phare, que je ne voulais surtout pas me blesser avant de partir rouler avec Fatscal en Vallée d'Aoste semaine prochaine, et parce qu'après une semaine sur les routes, la souplesse et les réflexes n'étaient pas à leur paroxysme.

Mais le plaisir a été bien grand, la satisfaction d'avoir réussit à tenir le guidon jusqu'en bas valorisante. Une bonne gamelle m'a prouvé l'efficacité des protections, et, au second passage sur le lieu de chute, j'ai compris mon erreur (manque de freinage roue avant) et suis bien passé, l'éducateur sportif qui sommeille encore en moi est content.

Un immense merci à toute l'équipe organisatrice et bénévoles pour cette belle journée !

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Publié le 22 septembre 2023

Pour Paris-Brest-Paris, Diane et Dr Vince, les gentils californiens fournisseurs des selles Infinity, m'avaient offert une selle aux couleurs du drapeau français. Ayant bâché cette épreuve, il me tenait à cœur de faire un truc en rapport avec les couleurs nationales. Pas facile de trouver une idée pour moi qui ai si peu (et de moins en moins) d'intérêt pour le nationalisme. Pied de nez rigolo, l'idée est donc venue d'aller à vélo voir la base militaire où j'avais fait mes classes du service national. Et ouais, j'ai été un des derniers français à se coller le service militaire, promu avec toute l'innocence d'un mec de 19 ans Fusilier commando de l'air, un corps qualifié d'élite (MDR), le seul de l'armée française où les appelés portaient une arme chargée (enfin c'est ce que l'on nous disait...). Avec le recul, si c'était à refaire, je refuserais de porter une arme. Je n'avais pas encore fait ma crise d'adolescence salvatrice...

Bref, en route pour Drachenbronn dans le Bas-Rhin, à environ 650kms. Décision de prendre le départ finalisée dimanche matin au petit-déjeuner. Départ vers 11h, motivé. Un joli défilé de paysages, pas mal de kilomètres effectués le long des canaux sur l'Eurovelo6 bien sympas entre Besançon et Mulhouse. Je visais 2 jours, j'ai mis 49 heures... presque... 😀

La première nuit, quelques heures de sommeil à l'abri dans un bon lavoir. A même la dalle en ciment, j'ai bien dormi. La seconde avec la pluie et un sommeil en deux temps, sous l'entrée d'un bar puis dans un abris à bûches en démonstration devant une grande surface de bricolage. Je me surprends moi-même à réussir à si bien dormir dans ces conditions.

Arrivée à Drachenbronn en bonne forme, mais avec une grosse envie de douche. Je squize 50 kilomètres en revenant à Strasbourg en train (la route n'est vraiment pas sympa). Découverte de Strasbourg ville où le vélo a toute sa place, je reviendrai découvrir tranquillement. Direction Mulhouse pour une nuit d'hôtel qui fait du bien. Arrivée vers 23h, petit déj vers 7h dans une boulangerie, c'est le matin que j'adore me promener en ville. Ou tard le soir, pour d'autres activités...

Dîner pizza à Besançon, une ville bien chouette où je vais également revenir avec du temps pour approfondir. Vers 1h00, dodo dans un parc public à Sellières, petit dèj à Bletterans. Les gens ici ne sont pas chaleureux pour un sous, mais ça ne me gêne pas, prendre les gens comme ils sont fait parti du plaisir du voyage. Gros casse-croûte à Pont de Vaux, puis après ça se corse, le vent se lève méchamment. Je finis par détourner le parcours, ça n'avance plus et c'est dangereux à cause des rafales : Macôn pour prendre le train jusqu'à Villefranche-sur-Sâone. Gros coup de pot, un train part 2 minutes après mon arrivée en gare. Train chopé au pas de course, et pas vu un contrôleur pour payer mon billet...Après Villefranche ça roule dans de bonnes conditions pendant 30 bornes, puis grosse radée et vent. Un petit centre commercial pour s'abriter. La météo est assez inquiétante pour passer les Monts du lyonnais en fin de journée, et comme par hasard, il y a un hôtel... Une bonne nuit et un bon repas... Guillaume a vu ma position via facebook et, coup du hasard, a un rendez-vous à côté le lendemain matin. Rendez-vous calé pour le petit déj à la boulangerie d'à côté. Cela lance super bien la dernière journée. Passage des Monts du lyonnais sous le soleil (et un vent très frais). Sandwich à Montbrison et ses terrasses agréables. Plus qu'à passer le col des Supeyres. La température chute (4°C), pluie et vent froid. Je ne suis pas équipé pour ces conditions, mais j'adore ressentir sur mon corps les forces naturelles des Monts du Forez. Bien content de rentrer dans ce super port de pêche, comme d'hab.

Demain matin 7h, rendez-vous à Ambert pour participer à la Buse Attack, une épreuve de VTT d'enduro. Casque intégral, protection dorsale et genouillère... Ambiance totalement différente 😀.

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Publié le 16 septembre 2023

Lost in the Highlands.


Perdus dans la direction unique à suivre,

Solides face au doute qui jamais n'arrive,

Sereins dans la nécessité de vivre ces moments,

Mis à nus, chacun ses faiblesses, aucun ne ment.

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Publié le 15 septembre 2023

La journée la plus dure pour le physique et le moral. De la tourbe à perte de vue, ça n'avance pas. https://www.youtube.com/watch?v=FcsPBsqpn6I

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5h du mat', les yeux s'ouvrent. Il fait encore nuit. Sortir du lit, pousser les volets (je les ferme car sinon les chauve souris viennent faire la nouba), s'émerveiller des étoiles fixes dans le ciel (pas celles en mouvement inutile de SpaceX). Descendre avec vigilance l'escalier casse-gueule de cette maison de poupée. Se diriger vers la cafetière comme un automate. Premier café sur la terrasse légèrement éclairée par les leds neuves de l'éclairage communal. Et la question indispensable de chaque matin depuis toujours : comment remplir cette journée pour en profiter au maximum ? Aller rouler avant qu'il ne fasse trop chaud ? Bof, pas trop l'goût. Petit déj: œufs au plat, fromage du pays, purée de sésame, pain du village, du concentré d'énergie.

Second café.

Remonter l'escalier, allumer le PC. Réponse aux mails professionnels, c'est vite fait en ce moment, c'est la période calme. Puis on se balade sur internet, veille commerciale pour rester au contact, puis errance sur Facebook où curiosité pro et perso se mêlent.

Un épisode de Télé Livradois Forez Reportage me fait découvrir les Pierres Folles de Fournols. Il faut aller voir ça. Maintenant.

Préparation du vélo et du bonhomme rapide, et c'est parti pour la descente fraîche par le bois du Pirou. Les roues arrivent dans la plaine, le soleil cogne déjà. Zut j'ai oublié de me oindre de crème solaire, je vais encore avoir les mollets tout rouges comme un bon chtimi perdu au Grau du roi.

Traversée d'Ambert, il est environ 8h30. Les travailleurs et leurs enfants se rendent à leur tâches imposées dans leurs petits corbillards en métal, outils de déplacement indispensables ici pour appliquer sa condition d'esclave du gagne pain indispensable. Les contraintes horaires qui fixent les règles, empêchent de prendre le temps d'apprécier le temps qui passe. Richesse de la vie sociale ou liberté solitaire, difficile équilibre. Rien n'est parfait, l'essentiel sera de ne rien regretter. Je pense à Benoît, ce copain du collège qui me disait déjà qu'on se préparait à une vie de merde : aller au boulot, aller au magasin, payer les crédits. Je ne sais pas ce qu'il fait de sa vie Benoît...

J'espère qu'il n'a pas lâché l'affaire, Benoît.

Parce qu'il ne faut rien lâcher, jusqu'au bout. Même si la ligne d'arrivée est loin, faut tout mettre maintenant, pour ne rien regretter. Ça chauffe... Puisqu'on est désormais à l'étape Foutus pour foutus, profitons-en ! Mais profitons-en sans abîmer, du moins en abîmant le moins possible. En respectant. Une jouissance non égoïste, en pensant aux suivants, aux enfants, même si on a décidé de ne pas être parent.

Il faut aller voir ces Pierres. Il faut aller les voir Maintenant.

Parsemés le long de la route, les ânes de l'association ADADA qui récupère des ânes abîmés par la vie. Le Livradois est un joli refuge pour les âmes et les ânes abîmés.

Les jambes ont envie d'appuyer sur les pédales ce matin, même si les muscles ne sont pas au top du top, c'est pas pire. J'avais perdu la motiv' depuis la fin de la Via Piodiensis. L'entrée dans l'été, la seule saison que je n'aime pas. Je me suis forcé à aller à Paris-Brest-Paris, sans envie. Bon il n'y a rien à regretter, toute expérience est bonne à prendre, et puis ce n'est qu'un tour de vélo, pas d'enjeux. J'ai un projet en tête pour finir la saison sur un truc qui me correspond mieux. J'attends qu'il fasse moins chaud. Le faire et en parler seulement après, ça évitera de passer pour un naze. On s'en fout d'abandonner un truc de vélo, mais ce n'est jamais agréable de devoir expliquer. Et surtout de recevoir ces mots prononcés, certes de bonne intention, genre "un abandon c'est courageux", "tu as surtout appris", "tu seras plus fort pour la prochaine", bref des mots qu'on pourrait trouver dans un bouquin de développement personnel à 2 balles sur Amazon, vides de sens.

Je ne crois pas que c'est en voulant faire plaisir aux gens qu'on les aide. On le fait, certes, parce qu'on les aime, mais on se fait surtout plaisir à soi-même, plaisir oblatif autocentré. On ne le fait pas vraiment pour eux. Si on veut les aider il faut leur dire la vérité, ça peut être très rude parfois, mais c'est comme ça qu'ils avancent. Enfin, c'est ce que je crois. Pas sûr.

Et pourtant, c'est difficile de reprocher à quelqu'un d'agir par amour, compliquée cette histoire. Genre de position qui peut créer des incompréhensions.

Dur ce sentiment d'être incompris parfois. Un con prit.

C'est comme la sensibilité à la nécessaire écologie (écologie : "prendre soin de la maison") que l'on a, pour certains, depuis des lustres, et qui est découverte aujourd'hui, bien que trop tard, par beaucoup.

Alors on observe leur chemin, leur prise de conscience qui crée de la peur, la phase de compréhension des difficultés à venir qui fait mal. C'est beaucoup plus facile pour ceux qui ont la conscience de ces enjeux depuis longtemps. Ils ont accepté la situation et sont en mode "Foutus pour Foutus, pas de place au pessimisme qui gèle l'action". Se mettre en mouvement, agir comme on peut pour garder l'énergie, la tête hors de l'eau pour profiter au maximum de l'oxygène qu'il reste.

"Foutus pour foutus, au moins on aura essayé". Bel épitaphe, belle raison de continuer à construire, agir, se concentrer sur le positif, tenter d'essaimer à son petit niveau.

Les Pierres Folles sont faciles à trouver, posées tranquillement dans une clairière lumineuse. Le panneau touristique qui émet des hypothèses, mais surtout qui explique grosso modo qu'on ne sait rien sur ces pierres, comme devant tous les mégalithes que je visite 😀 . Et pourquoi vouloir expliquer ? Posons nos cerveaux et recevons simplement leur énergie, apprécions leur beauté.

Une cupule de taille remarquable, attise le questionnement, quand même...

Rejoindre la route, suivre l'itinéraire. Les maisons de pierres sont belles, les forêts protectrices de peaux blanches, les prés et les vaches allongées apaisants. Cette région est gaie. On a parfois l'impression, au détour d'un hameau, que le temps s'y est arrêté il y a quelques dizaines d'années. Ne pas sombrer dans la nostalgie, mais conserver la valeur de savoir apprécier les choses simples essentielles. "La tradition sans modernité est stérile, la modernité sans tradition est aveugle."

Descente super agréable, avec les Monts du Forez en toile de fond, les couleurs de la Montagne de Monthiallier incroyables en toute saison. Traversée d'Ambert un peu avant midi, je croise Laurent, on échange quelques mots. A peine plus de 2 ans que je vis ici et je croise quasiment toujours quelqu'un que je connais à la bourgade. Et après les gens des villes pensent qu'on se morfond dans nos solitudes et notre ennui rural...

Remontée sur le Massif du Forez, direction Valcivières. Valcivières, que je ne connaissais quasiment pas avant d'y acheter la maison. C'est essentiellement le nom de ce village sur la carte, qui me parlait depuis des années, qui m'a attiré précisément ici. Mais on achète pas une maison sur un nom... Bah si. Se laisser guider par les vibrations, les émotions, les emballements du cœur, par l'inexplicable que l'on comprend après. Bonne pioche sur ce coup-là.

Appuyer sur les pédales dans la montée, emballement explicable du cœur.

"

Mon cœur

Mon cœur

Mon cœur

Ces jeunes déjà fatigués

Par les coups qui te détraquent

Pas une fois, elle t'a quitté

Cette foutue envie de te battre

Fais sauter le moniteur

Mon cœur

Un, deux, trois, je te crois

Quand tu portes à bout de bras

Ta force et ta foi

Alors que tout autour de toi

S'écroule et se crache

Ce pourquoi l'on vivait"

Izia, Mon coeur.

Cette région est gaie et c'est pour ça que j'ai voulu y revenir, pour y vivre la joie et rencontrer des âmes en quête de joie. C'est du boulot la joie, ça demande des efforts la joie, c'est pas toujours facile à partager la joie.

Mais à quoi bon faire autre chose qu'essayer ?

Les Pierres Folles y arrivent bien depuis des millénaires...

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5è jour de notre trip en Ecosse.On fait moins les malins !https://www.youtube.com/watch?v=BZnS85CtwWg

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Publié le 6 août 2023

Aller samedi et retour dimanche, pour aller au Foreztival, le beau et gros festoche du coin. Tiken Jah Fakoly (moyen mais une bonne voix d'expression de l'Afrique) , La Femme (excellent, énergie désespérée genre Foutus pour foutus, autant croquer la vie), et Shaka Ponk (ultra décevant, mais je m'en doutais un peu).

Camp de base chez Jean et Christiane, bien pratique pour aller au festoche à pieds.


Retour ce dimanche avec une météo automnale. Vent bien frais qui vide agréablement la montagne des pinpins.


De "Forez" en "Forèze"

à vélo sur les Hautes Chaumes

je me sens à mon aise.


De Garnier à Pegrol

La montagne sans touristes rigole.


😀

Trésors du Forez : hautes chaumes, château de Couzan, croix de St Bonnet le courreau ayant inspiré Eiffel pour sa tour.
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Pour les non utilisateurs des réseaux e-sociaux, voici en vidéo les 4 premiers jours de notre périple en Écosse. Vidéos réalisées par Pascal et publiées sur sa mythique chaîne Youtube.

Jour 1 : https://www.youtube.com/watch?v=4xyhKkOh1GU

Jour 2 : https://www.youtube.com/watch?v=NghDR2GreJI

Jour 3 : https://www.youtube.com/watch?v=nzEHHymTEXA

Jour 4 : https://www.youtube.com/watch?v=fts9UP_18doLes autres jours arriveront plus tard et petit à petit...

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Publié le 23 juillet 2023
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Publié le 23 juillet 2023

Après un printemps à vadrouiller, l'été à la maison est très agréable. La météo est excellente en ce moment, beau sans être trop chaud. Les pluies régulières du printemps et du début de l'été ont donné à la montagne de belles couleurs, la végétation est pleine de vie. L'arrivée des touristes au bourg me saoule un peu, et l'envie de vivre plus haut de plus en plus forte. Mais entre l'envie, le peu de maisons disponibles, le budget nécessaire vs la liberté que m'offre le faible budget de ma maison actuelle, mieux vaut continuer à profiter de la montagne en promenade.

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Publié le 3 juillet 2023

Ce parcours me donnait envie, et j'étais curieux de découvrir les organisations de Stéphane qui ont leur renommée désormais.

Trace topissime : précise, petites routes, petits passages secrets spots, visites des villes et bourgades étudiées. Bonne ambiance. Organisation carrée et détendue en même temps. Tout ça pour quelques dizaines d'euros. Un exemple à reproduire.


Ce qui ressort des souvenirs à J+24

- la France est belle, on le sait mais on arrive toujours à en être surpris.

- le patrimoine bâti visité, quelle histoire

- la traversée de l'Aubrac

- même si cette fois ça s'est bien géré, je n'ai vraiment plus envie de rouler en été. La chaleur m'enlève tout plaisir.

- mon décalage croissant avec la vie des villes, le décalage que je ressens en discutant avec les autres participants, leurs contraintes de temps qui enferment leur périples entre le début et la fin des congés. Leur crainte du retour au boulot.

- la diversité des approches de l'activité, des niveaux physiques, des organisations pour les étapes, des attentes.


Pour cette année, il faut essayer de rester motivé pour Paris Brest Paris, même si découvrir la longue distance mode BRM ne m'aura vraiment pas emballé. On est jamais à l'abri d'une bonne surprise.

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Publié le 3 juillet 2023

Dernière étape. On quitte le camping bien pourri mais qui nous a offert une bonne nuit de sommeil. Aujourd'hui les ravitaillements sont rares. Une boulangerie très matinale fournie bout de pizza, viennoiseries et surtout café. La boulangère est aussi bien réveillée que nous, c'est compliqué de se comprendre 😁.

Connaissant un peu le quartier, je sais que le parcours ne va pas être facile. Du dénivelé et des pentes raides.

Le temps est bien couvert, la pluie apparaîtra sur les hauteurs, je me sens bien dans ces éléments.

Au col de Bagari, un bar qui ne paye pas de mine de l'extérieur rassemble les cyclos du dimanche, qui nous font comprendre qu'il est possible de manger une omelette. Arthur et moi nous nous sommes trouvés... pas un pour rattraper l'autre face aux propositions de café et de bouffe 😁.

Descente rapide et sinueuse sous la flotte. On y voit pas grand chose, mais je me fais bien plaisir, point de peur, l'habitude de ces conditions.

On finit par arriver dans la belle rue de St Jean Pied de port aux pavés St Jacques. Quelques hectometres plus loin c'est l'arrivée, on retrouve une vingtaine de participants. Casse-croûte et bières servies par les parents de Stéphane avec générosité et attention, du haut niveau de bénévolat.

Content d'être arrivé. Content de clore cette grosse session de vélo du premier semestre. Content de rentrer profiter du Forez pour l'été.

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Publié le 1er juillet 2023

Ça commence à sentir l'écurie. 190 kms réalisés aujourd'hui.

Matinée assez reloud dans le Gers. J'avais déjà roulé avec Jean Marc dans ces coins, ça me confirme le peu d'intérêt à faire du vélo ici.

L'après-midi les choses deviennent plus intéressantes avec du dénivelé, on arrive au Pays Basque.

Les jambes vont super bien. Des sensations excellentes, de la puissance face au vent, dans les bosses, le cœur et le souffle qui semblent inaretables. Très agréable de se sentir machine à tomber des bornes.

Quelques bonnes pauses casse-croûte, on a toujours faim désormais.

Je roule toujours avec Arthur, et on croise régulièrement d'autres compères aux arrêts .Une quinzaine environ à rouler plus ou moins au même rythme.

Ce soir camping, on est à 80 kms de l'arrivée. Le relief du pays Basque va nous finir 😀

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Publié le 30 juin 2023

Toujours avec Arthur, donc moins d'esprit qui divague pour écrire. Un bon gars qui a l'âge d'être mon fils, je ne me ferai jamais à cette idée de vieillir.

Après un squattage en règle du camping (une nuit en loosdée sur les lits d'un bungalow en toile), la journée démarre tranquillement vers 6h. Une très courte mais bonne averse permet de se rappeler où est rangée la veste de pluie.

Après environ 1h30, une belle boulangerie toute neuve permet enfin de démarrer la journée avec un solide petit déjeuner et 2 grands cafés.

Un jour de vélo pas très passionnant : du vent contraire, un enchaînement de petites montagnes russes. Le seul attrait de la journée est la visite de jolis bourgs historiques : St cirq lapopie, Cahors, Moissac, Lectoure, et ce soir Condom.

Nouveau squatage du camping municipal après une pizza au 817, le bar/resto branché du coin.

Pas de fatigue spéciale malgré mon gros enchaînement printanier. Les jours à 200 s'enchaînent sans galérer, même si j'en ai marre de pédaler. Arrivée dimanche logiquement.

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Publié le 29 juin 2023

J5, je récupère des compères à la Chaise Dieu (à la boulangerie de l'illustre dame à la coupe Mulet improbable...)

J'écourte le petit déjeuner pour filer avec eux, 4 gars et une fille. On passe une belle journée tous ensemble, avec un passage casse-croûte au Puy en Velay. Certains découvrent cette ville qui est devenue peut-être ma ville préférée. Les paysages sont magnifiques désormais, on traverse la Margeride, puis arrive l'Aubrac. Stop à Aumont d'Aubrac où certains ont réservés un hébergement, on trinque une bière. Avec Arthur on décide de continuer ensemble et d'appliquer ma stratégie : manger tôt il est 18h30, puis rerouler quelques dizaines de kilomètres. Arrêt à Montchastel où le parvis de l'église et le robinet du cimetière attenant nous accueillent.


Départ à 5 heures. Les couleurs de l'Aubrac du matin concurrence en beauté celles du coucher de soleil de la veille, juste splendide.

Journée difficile ensuite, le temps est lourd et les côtes s'enchaînent. On est désormais sur le trajet de St Jacques, ses marcheurs et ses propositions marchandes. Conques, superbe, arrive pour la pause glace. Figeac pour la bière et un burger. 20 kilomètres plus loin on squatte un camping. Douche, pause écriture récit maintenant. Fatigués, on va vite se coucher...

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Publié le 27 juin 2023

Journée de semi repos.


Décollage matinal compliqué. Il fait frais ce matin, ça devrait être mieux pour moi, mais j'ai eu un peu froid cette nuit. L'endroit était humide et mes fringues sont mouillées, pas bien agréable. Puis je crève, super début de journée...

Je trouve deux autres participants et un café. On se met bien, et on roule ensemble. On se retrouve ensuite à 5, puis une pause personnelle dans les fourrés s'impose (les 2 cafés doubles font le job 😊).

Deuxième crevaison, mon pneu est coupé, je colle une rustine. Je n'avais pas voulu changer ces pneus avant Paris Brest Paris, mais c'est l'excuse parfaite pour passer chez moi, le parcours passe devant ma maison aujourd'hui.

Petit resto à la cuisine moderne à midi (sous entendu : très bon mais pas copieux) où je retrouve les 4 compères attablés.

La troupe file ensuite à Montbrison, pour une dernière pause dessert café avant d'attaquer le passage des Monts du Forez. Forcément je connais très bien cette montée de col, mais elle sera assez dure aujourd'hui. Arrivé à Valcivières je file chez moi. Papotage avec les voisins (mon chat est entre de bonnes mains ☺).

Je règle un truc pour le boulot avec le PC que je n'arrivai pas à faire avec le téléphone (il faut payer la future commande de selles Infinity pour qu'elles arrivent rapidement pour les retardataires de Paris Brest Paris ! )

Changement de pneus, récup de quelques fringues propres, douche, rasage, et une bonne assiette de pâtes.

Je monte à l'auberge payer une tournée et manger un petit casse croûte offert par Fanfan, notamment un bon St Nectaire ramené par Vonvon 😋).

Avant de reprendre la route je repasse à la maison pour couper mes ongles, j'ai oublié. Et là c'est le drame : mon chat arrive. Je le laisse manger, quelques câlins, puis dois le remettre dehors, le cœur rempli de culpabilité...

Reprise de la route pour quelques kilomètres plats jusqu'à Beurrières à un endroit où j'ai déjà bivouaqué un jour de gel.

C'est chelou de dormir dehors si près de chez soi, mais la nuit dans mon lit eût été fatale !



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Publié le 26 juin 2023

Journée moins chaude.

Réveil en douceur à 5h40 au bord du lac. La nuit a été excellente, d'une traite, bien reposé. Le fond de paquet de chips avalé, en selle pour la suite des pérégrinations cyclotouristes. Il faut attendre Autun pour trouver de quoi petit déjeuner. Lundi matin oblige, je me rencarde auprès d'une dame pour éviter de tourner en rond autour des boulangeries fermées. D'autres participantes et participants me rejoignent. Tout le monde a l'air d'aller bien. Je suis le seul de ce petit groupe à dormir en bivouac sans rien prévoir. La baignade de la veille fait des envieux pourtant. Le besoin de confort (hôtel, campings) enlève une belle part des plaisirs de ce genre de trips. C'est juste mon avis, chacun fait comme il a envie.

J'y vois une belle métaphore avec le fonctionnement de notre société. Le besoin de confort matériel créé par la publicité implique des revenus conséquents. Pour les obtenir il faut perdre une certaine liberté : consacrer beaucoup du temps au travail, et donc perdre cette liberté essentielle de choisir ce que l'on fait du temps de vie qui nous est accordé. Accepter un peu moins de confort permet de se sentir libre en se baignant nu un soir au lac des Settons. Accepter moins de confort matériel, se passer d'objets à positionnement social permet de plus disposer de son temps.


Pique-nique avec les restes du fond de sacoche à Mont st Vincent. J'avais pique niqué ici lors de mon trip GR7. Il faisait trop chaud, déjà 😀.

L'après-midi est difficile, la température remonte et je n'ai pas la gouache. Traversée de Cluny, j'hésite à faire une bonne pause, mais finalement je continue. Un peu plus loin, je décide de manger tôt et de continuer de rouler après. Goinfrage de produits Spar et un bon café servi par une gentille tenancière. Puis je refais une cinquantaine de bornes.

Me voilà dans le 42. Stop pour la nuit dans le recoin d'une voie verte qui surplombe le Sornin. Des milliers de grenouilles expriment leur besoin d'amour. Bonne nuit.



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Publié le 25 juin 2023

Un homme tout neuf après s'être baigné dans le lac des Settons. Bivy posé près de la plage pour passer une bonne nuit.

Il a fait chaud, évidemment.

Le but du jeu aujourd'hui, c'était de faire 200kms sans laisser trop de plumes à combattre la chaleur. Le contrat semble rempli (199,7 kms, on va pas chipoter 😀).

La nuit a été bonne, un poil courte avec 5 heures de sommeil.

Début un peu tristoune, aucun café ni commerce avant 10h. Un médiocre supermarché permet quand même de grignoter des viennoiseries sous plastique. Quelques kilomètres plus loin, une buvette sur un vide grenier, et hop 2 cafés en discutant avec les gens du coin. Un gars m'emmène dans la cuisine de la salle des fêtes pour remplir mon bidon. La salle est une ancienne halle avec une vieille magnifique charpente.

Je roule jusqu'à 13h, 110 bornes de fait, et me pose à l'ombre pour 2 bonnes heures. Casse-croûte et une bonne sieste. Un beau melon entier pour s'hydrater. Un bon café au comptoir du PMU du coin, un établissement bien dynamique pour un dimanche après-midi. Ça dépense son pognon en jouant et tombant des canons.

Reprise de la route jusqu'à Vezelay pour une bonne pause glace.

Il y a encore des moments bien chauds après. Pas d'affolement, prendre son mal en patience et rouler cool. 19h30, un snack sympa peinard. Un croque monsieur, une salade et des frites en discutant avec 3 retraités cyclotouristes qui se font 10 jours de vélo sacoches sans bobonne.

Il reste une vingtaine de bornes pour arriver au lac des Settons, très bon spot pour bivouac confortable.

La beauté du parcours m'a bien aidé à supporter les conditions que je déteste. On devrait inventer un prix Nobel du traçage pour Stéphane.

La découverte marquante du jour c'est Semur en Auxois, une ville superbe à découvrir.

Pas de photos, je le regretterai peut-être, mais pas envie de jouer avec l'électronique.

La météo est encourageante, les températures doivent baisser en cours de semaine. On va essayer de continuer à gérer les derniers jours chauds à la manière d'aujourd'hui.

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Publié le 24 juin 2023

Stop à 23h. Un arrêt comme je les aime après une chaude journée : nettoyage complet dans un lavoir, puis squat dans un petit verger public au pied d'une belle église. J'ai hésité à pousser jusqu'à un lac, la baignade était tentante, mais je serais arrivé dans le noir, et crains qu'il y ait des moustiques près de l'eau (traumatisé le gars après L'Écosse...).


La journée s'est bien passée. 245kms et 2600d+, donc largement dans le plan de marche de 200kms/jour. Parcours plutôt facile, ça va se corser après.

Il a fait chaud, mais je n'ai pas trop subit, et surtout géré à ma sauce. Cette année j'ai fait tous mes trips longs avec des copains. C'est très sympa, mais c'est dur pour moi, car j'ai un rythme différent de la majorité : je m'arrête beaucoup (presque 4h d'arrêts aujourd'hui), surtout pendant les heures chaudes. C'est à se demander si j'aime vraiment faire du vélo, ou si c'est juste un prétexte pour faire des pauses 🤔J'ai apprécié aujourd'hui de rouler à ma main.

Mes chaussures aérées changent vraiment la donne en gestion de température corporelle. J'ai également trouvé une crème solaire dont la texture et l'odeur ne me dégoûte pas. Inscription imminente pour le Marathon des sables 😂.

Le parcours est tracé de très belle manière, de la haute couture. On a traversé de belles bourgades ou les rivières et le calcaire clair donnent une belle ambiance (Besançon, Ornans, Salins les bains, Dole), j'ai pu profiter de belles pauses casse-croûte, café, glaces, burger foodtruck excellent ce soir. Le budget bouffe a été élevé. Il faut que je calme le jeu, sinon je vais devoir augmenter le prix de mes selles 😅.

À noter quelques kilomètres partagés avec Luc, le frère de Laurent, un des associé du Gaec qui commet la Fourme de Valcivières (le monde est petit), un personnage atypique comme j'aime.

Une seule photo, ça me saoule de sortir le smartphone.

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Publié le 7 juillet 2023

Départ cet après-midi à vélo pour rallier la gare de Montbrison, puis train en direction de Besançon (avec une étape à saeichmaon pour passer une soirée avec la tribu de Julien de Cycloptitssoins).

Samedi matin départ de Besaque pour 1700kms en direction de St Jean Pied de port. Une épreuve cyclotouriste, la Traversée de France N °4, organisée par Stéphane Gibon avec l'aide de sa famille, qui réunit une centaine de participantes et participants.

Une réalisation en 7 jours permet de valider un Randonneur Mondial, mais j'y vais juste pour le plaisir de faire un beau parcours. Je pars à la roots, sans rien avoir prévu, en visant environ 200 kms/jour. Dodo dehors avec un équipement minimaliste, et "adaptement en live" si besoin (camping ou hôtel). C'est la France, donc aucun risque plus élevé que dans nos vies courantes de vélotafeurs en sursis.

La principale inquiétude est que le parcours passe à la maison, et qu'avec la fatigue que je vais devoir gérer à cause de mon gros enchaînement, la tentation va être grande de stopper à Valcivières... Peut-être que la solution proposée par Fabrice de me dérouter légèrement pour ne pas passer au village est la bonne... à voir.

Même si j'en ai marre d'être sur un vélo, les beautés et le charme des provinces de notre magnifique pays me motive à prendre la route de troquet en troquet, de boire des cafés dėgueux aux PMU, d'écouter la diversité des accents des icissiens de l'est au sud-ouest, d'apprécier la finesse d'un molet en dessous une jolie jupe, de goûter les saveurs locales, d'être heureux de parcourir librement un pays à l'art de vivre envié dans le monde entier...

Vive la France 😀

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MISSION : Tâche dont on doit s'acquitter. (Larousse)

Seul mot qui me vient à l'esprit après avoir fini ce tour de vélo un peu spécial.

Partis à six, les routes se sont divisées au gré des aléas de chacun. Avec Pascal nous avons formé un duo complémentaire et bouclé le parcours en 10 jours. Un tracé un peu bizarre où très longues portions roulantes succèdent à de très longues portions de poussages longitudinaux et verticaux. Très peu de plaisir "vélo" pour moi avec mon niveau technique insuffisant, un vélo sans tige de selle télescopique, et un chargement important.

Resteront dans la mémoire :

- des paysages immenses et profonds.

- des parties sauvages infinies

- ne jamais avoir douté de l'intérêt de surmonter ces difficultés.

- le passage dans un cirque sauvage, un bout du monde qui ferait peur à n'importe quel platiste mais qui émerveille les yeux raisonnés.

- le "coup de la sacoche perdue" : Pascal perd une sacoche, je pars à sa recherche improbable dans une portion garnie de genêts... 3 heures de mission solitaire en s'interdisant le doute, à pleurer parfois en me rendant compte de l'importance à de cette mission secondaire pour la réussite du projet. La joie de lui ramener.

- avoir embarqué "Renaissance" pour un hommage posthume, c'est quand même pas banal...

- la grosse demie journée montagneuse sous la pluie et dans le vent au fin fond des Highlands. Ne pas tomber, ne pas se blesser, ne rien casser. Endurer, faire face, garder son sang froid. Avancer.

- boire le premier café au lait de ma vie, parce qu'il n'était pas possible de jeter ce cadeau offert par une tenancière d'épicerie si gentille... affreux.

Le bonheur et l'honneur d'avoir pu vivre ça avec "Le grand frère "...

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Dimanche les premiers coups de pédales seront donnés en Écosse. Nous partons sur le parcours de la HT550, en dehors de la course, en mode bikepacking sans chrono. Aucune certitude de pouvoir publier des récits, il va falloir gérer finement l'autonomie en électricité, le GPS sera prioritaire ; de plus, en groupe l'inspiration est rarement là et je privilégie les échanges humains de l'instant. On en parle au retour 😀.

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Publié le 3 novembre 2022

La nuit a été très bonne, genre 19h/6h30. Deux nuit en une, détendu... à la fraîche...

Petit déjeuner devant la plage, réveil doux et tranquille.

Grâce au smartphone je vois que les commandes tombent bien sur larouedynamo.com. On va pouvoir jouer à l'artisan-commerçant en rentrant, enfin... travailler comme certains disent.

La météo annonce des orages cette nuit. Pour rester sur une bonne dernière impression, je décide d'avancer mon retour d'un jour. Le ferry de ce soir embarquera donc mon vélo et mon couteau 😅.

Une cinquantaine de bornes pour rejoindre Ajaccio. J'en ai un souvenir difficile : montées rudes, et final sur la double voie.

Effectivement ça grimpe sévère. À 9h je suis déjà tout mouillé d'chaud, et sans eau. Plusieurs pauses, c'est pas la grande forme. Je crois que je sous-estime trop le poids que je trimballe et ai du mal à accepter la lenteur. Mais qu'ils sont cons ces sportifs...

La double voie arrive. Ces moments où même les plus féroces des athées font une prière. Le feu arrière en mode flash puissant pour se rassurer. Une zone de travaux sur un rond point m'enduit d'erreur et je me retrouve en direction de Bastia. Faire demi-tour sur une nationale aux flux continus dans chaque sens restera un grand moment de plaisir et de sérénité...

À l'entrée d'Ajaccio, pause à un bar devant la plage pour fêter la survie. Le café est bon, la plage est belle, les filles en maillot bien jolies. Ce réchauffement climatique n'a pas que du mauvais...

Je "travaille" encore un peu en répondant à des mails, toujours tiraillé entre la fascination de la liberté de mouvement que m'offre l'internet et la 4G, et la conscience des effets néfastes de ces objets et technologies. Quel joie de vivre en France et d'avoir des questionnements de riche, sans même gagner un smic.

Un food truck fourni un américain sur un petit port. Coin crasseux mais typique des villes portuaires. Un des clients s'est bien positionné socialement en garant sa Porsche en travers juste devant. "Vic-time de la mode, tel est mon nom de code..."

Plus qu'à s'encanailler à la ville en attendant l'embarquement.

Dernier trip vélo solitaire de l'année. Le week-end prochain c'est le week-end Millevaches Chilkoot avec les copains. Puis ensuite repos pour savoir si c'est le " trop de vélo ", ou le "covid invisible" qui m'a tant fatigué cette année.

Et puis le voyage à vélo c'est chouette, mais c'est qu'on a des petites oasis de (sur)vie et de fraternité à construire, à coups d'efforts et de sueur, nous autres ruraux de moyenne montagne...

Et un record du Livradois Forez de vélo d'appartement à organiser ✊.

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17
Publié le 2 novembre 2022

On ne va pas se mentir, la nuit a été mauvaise. Lieu vraiment pas terrible, installation de nuit à l'arrache, visites nocturnes de bébètes grognardes, j'ai peu dormi. Au réveil, grosse motivation à filer rapidement et essayer de passer une bonne journée. C'est chose faite 😊.

Je sors donc de la tente, range rapidos le matos et pars à jeun. Idée : prendre le petit déjeuner au prochain site mégalithique à visiter. Pas bien loin, mais la pente est rude pour y arriver. Deux alignements de menhirs, deux statues menhirs et un très beau dolmen devant lequel ma cafetière italienne fait son œuvre.

Le lieu dégage beaucoup de sérénité : une jolie plaine entourée de montagnes.

Prochaine étape, le site de Filitosa. Bien fatigué après ces 3 mauvaises nuits, je ne me mets pas d'objectif. Si la visite se fait aujourd'hui c'est bien, sinon ce sera demain. Quelques courses à Sartène, puis un crochet par Propriano pour un sandwich, une sieste sur un banc sur le port, et une crêpe avec un café. Tout est dėgueux, joie des lieux touristiques 😁.

Filitosa arrive vers 15h. Le lieu a été aménagé, et un musée construit. Il est remarquable notamment par ses statues menhirs. Cinq sont alignées devant un olivier millénaire. Endroit splendide au sein duquel on se verrait bien créer une "petite oasis de vie et de fraternité" résiliente aux turpitudes du monde actuelles et à venir. (On y bosse à Valcivières, mais ça pèle plus 😅)

Dernier objectif du jour, trouver un lieu pour passer une nuit plus sympa.

Une plage près de Porto Polo me fait de l'œil.

Tip top : jolie plage et un camping fermé que je vais pouvoir squatter, sans même monter la tente. Un petit plouf rafraîchissant (il a fait encore super chaud), et un robinet ouvert pour se sentir propre. Que demander de plus ?

Les visites de mégalithes sont déjà terminées. Demain je m'approche tranquillement d'Ajaccio. Les deux premiers jours en montagne n'étaient pas judicieux pour une chasse efficace, mais ces collines sont des aimants à cycliste.



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Publié le 1er novembre 2022

Journée en demi-teinte, du bon et du moyen.

La nuit a été entrecoupée de réveils un peu stressants. Les sangliers sont venus renifler autour de la tente. On a beau savoir que ça ne craint pas, ça ne facilite pas la détente 😄.

À l'ouverture de la tente les couleurs du jour naissant sont bien belles. Café, remballage des affaires, puis départ juste quand le soleil sort derrière la montagne. Première pause rapidement à Aullène dans un point chaud. La dame est sympa, on discute sécheresse et réchauffement climatique ; les chiens se baladent sans se mélanger aux cochons qui font de même. Un monsieur âgé bien poli se demande ce qu'il va faire maintenant que, debout depuis 4 heure, il a fait son ménage et est allé au cimetière. "Heureusement qu'il y a la littérature". Une douce ambiance villageoise.

Au village suivant une petite épicerie me sauve la mise : je n'avais pas anticipé le jour férié. Je suis ravitaillé pour 24h désormais.

Première visite du jour, un site archéologique intéressant. Cuccuruzzu et Capula. Des aménagements d'abris en pierres datant de l'âge de bronze. Très belle balade aménagée qui prend environ une heure et demi. Un point de vue superbe sur les aiguilles de Bavela. Un peu hors sujet de ma chasse, mais bien chouette. Ensuite je dois filer vers le sud. Et redescendre un peu de la montagne. En cours de descente je me rends compte que l'itinéraire prévu n'a pas trop d'intérêt. De longues portions de grosses routes, sans mégalithes, juste pour faire une boucle. Je décide de modifier. Direction Sartène pour rejoindre au plus direct les prochains sites à visiter. Une superbe descente sinueuse à faire pâlir Sébastien Loeb, puis ça remonte à nouveau. Renaissance et sa géométrie de vélo de voyage joueur font des merveilles, quel pied. Merci Yann de n'en avoir fait qu'à ta tête en concevant ce vélo...

La galère commence à l'approche de Sartène. C'est plus long que je ne pensais, et la nuit ne va pas tarder. Je projette de sortir de la ville en direction des menhirs puis de trouver un lieu pour me poser avant la fin du jour. Mauvaise pioche : pas de coins adaptés, et les sites à voir sont inaccessibles (pistes barrées). Me voilà donc obligé de faire demi-tour, et il fait nuit. Je me planque finalement derrière une citerne incendie, seule coin plat, et m'installe comme je peux sur ce sol cailloteux et à la végétation piquante. Espérons que mon tapis gonflable résiste 🤞.

La journée de demain devrait mieux se passer, les sites à voir ont l'air importants.

Plus que 3 jours sur l'île, le temps file... Il faut rester concentré ici pour ne pas rater son bateau. Les distances sont courtes, mais les temps de déplacements énormes à cause du dénivelé.

NB: j'ai quand même réussi à trouver un vrai saucisson corse, premier réussite d'achat de bouffe non industrielle. C'est pas mauvais, mais rien à voir avec la charcuterie du Forez 😊


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Publié le 31 octobre 2022

Fin de nuit en mode SDF sur le ferry. Les squatters des canapés du bar émergent doucement de leur nuit moyennement confortable. Ceux qui ont les moyens d'une cabine investissent les lieux pour le petit déjeuner.

Cet automne ayant des airs d'été, prendre l'air en voyant Ajaccio grandir de plus en plus depuis le pont est agréable. Moriarty accompagne ce doux moment dans les écouteurs.

Plongée dans les entrailles graisseuses des garages du bateau pour récupérer Renaissance, ma bicyclette de voyage. Je fais fi des consignes de sécurité inexpliquées et sors vite de cet endroit dangereux pour les petites cylindrées.

Il est 7 heure quand mes deux pieds touchent le sol corse. Le plan A était de prendre la route tout de suite pour profiter de la faible circulation. De plus en plus dur la ville pour un reclus du Forez.

Mais l'envie d'un café terrasse est plus forte.

Une fois la dose injectée, je file après avoir acheté quelques victuailles industrielles, seules trouvailles possibles un lundi matin à cette heure.

La sortie d'Ajaccio à vélo vers le sud n'est absolument pas vélofriendly : une double voie comme seule proposition. Bonne nouvelle, une piste cyclable est en construction. Encore une raison prochaine de revenir.

La montagne arrive vite en Corse. Ou plutôt, la Corse est une montagne posée sur l'eau. C'est parti pour une bonne journée d'ascension jusqu'à plus de 1000 mètres.

Le premier menhir arrive avant midi, à l'entrée de Pina Canalle. C'est une statue-menhir (un menhir travaillé pour en faire une statue) mais dont les attraits de statue ne se voient plus.

Pique-nique au dessus d'une rivière, à côté d'un beau pont, porte d'une route qui lance véritablement la beauté du séjour. La Corse que j'aime débute. Rude, escarpée, inaccueillante mais chaleureuse pour qui se donne la peine de l'apprivoiser.

PMU à Petreto Bicchisano. Mon grand "bonjour" obtient une réponse... et quelques têtes qui se détournent... un peu comme partout...

La montée au col de la Tana occupe l'après-midi. Les rochers rouges apparaissent, leurs rondeurs les rendent si sympathiques.

Vers 16h30 je cherche déjà un bivouac, pour anticiper la nuit à 18h. Bivouaquer en Corse n'est pas simple : peu de plat, végétation de type maquis, qui s'y frotte s'y pique.

Une DFCI m'attire. Je fonctionne de plus en plus au flair pour chercher des spots. Un léger plat qui surplombe la vallée fera l'affaire, juste en face de Aullène où je devrais pouvoir trouver un bar demain matin.

Petite chasse au mégalithes en ce premier jour, c'était prévu. Deux statues de Saint Hubert, le patron des chasseurs ont attiré mon attention.

Excellent présage.

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Publié le 20 octobre 2022

Dans 10 jours je prends le ferry pour passer quelques jours en Corse. Un trip à vélo sur le thème de la visite de sites mégalithiques (menhirs, dolmens, statues-menhirs), en mode cyclo sacoches pépère je- prends-mon-temps" (même si en Corse le vélo pépère est très relatif...).

La plus forte concentration de sites néolithiques est principalement située dans le sud, autours de Sartène, je vais donc faire une boucle au départ d'Ajaccio. Dré dans l'pentu au départ pour m'enivrer d'ambiance montagne Corse, redescente vers le sud puis longer la mer pour remonter.

Cinquième virée en Corse, probablement pas la dernière... ça me semble un bon pays pour la retraite...

Une douzaine de sites au programme, 5 jours, à peine plus de 300 bornes, mais avec 5500md+. Sauf erreur ou omission.


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Plus on le parcours, plus on se rend compte à quel point le monde est petit, que les connexions arrivent là où on les attend le moins.

Ce matin je descends à tombeau ouvert sur mon vélo de facteur pour expédier une roue. On passe à deux doigts d'une collision avec une brouette, celle d'André, notre maire. Malgré de mauvais freins, j'arrive à m'arrêter et ne pas abimer cette superbe brouette de 100 ans d'âge, toujours opérationnelle.

La discussion s'engage et la visite des bâtiments de l'ancienne entreprise familiale débute. Des anciens ateliers de fabrication de vis, jusqu'à une cinquantaine d'ouvriers, alimentés en partie par une centrale électrique profitant de l'énergie du Batifole accumulée sous forme de liquide froid depuis les Supeyres et les Allebasses.

Mes yeux s'écarquillent devant quelques stocks restant : les belles vis inox de type BTR m'ont toujours émerveillé.

Quand je bossais à Décathlon Amiens, l'usine BTR, avec laquelle travaillait l'entreprise cheveyrande (cheveyrand est le gentilé de Valcivières) était située sur mon trajet de vélotaf.

Le sourire du papa d'André, 95 ans environ, allumé par les souvenirs que ravive cette connexion va rendre encore plus joyeuse ma descente à la ville...

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Publié le 24 septembre 2022

Après un printemps/été trop chaud et un gros coup de fatigue de 2/3 mois, je n'avais pas bien le goût de partir vadrouiller avec les sacoches. Une bonne occasion pour rejoindre l'ami Pascal qui passe son été à rouler façon "chamois à roulettes" dans les Alpes. Direction la Vallée d'Aoste en Italie, en voiture avec le VTT à suspensions dans le coffre. Pascal est devenu complètement fou 😀 et fait désormais du vélo trial en montagne : montée à pieds le plus haut possible pour descendre des chemins que le commun des mortels hésite à descendre à pieds. Même si je pratique le VTT depuis 1989 et que la formation de moniteur m'a beaucoup apporté en théorie technique, je suis assez nul dès que la pente est forte ("la peur sans doute...") , et pas du tout à l'aise avec le vide (le saut à l'élastique pour fêter l'an 2000 n'a pas du tout aidé... malgré les quelques séances d'escalades réalisées depuis).

Je pars donc sans trop savoir où je vais, mais je commence à bien connaître Pascal. Il possède les qualités les plus importantes en montagne : l'humilité et la sagesse. Il ne va pas me mettre dans des situations délicates juste pour se faire mousser, et sera content de m'aider à progresser. On roule 3 jours sous un immense ciel bleu. Le coin est assez magique visuellement. De la vraie belle montagne, des glaciers qui résistent comme ils peuvent, une montagne préservée des remontées mécaniques et de leurs stations bétonnées pour citadins pressés.

Premier jour de mise en jambe. Une longue montée par une piste puis un petit portage pour arriver à 2900m. Descente assez facile. Prise de marques parfaite pour la mise en confiance et l'appréhension du gaz. Deuxième jour : l'idée est de monter à 2500m et de faire une séance "épingles", le truc que je n'ai jamais réussi à passer et qui bloque complètement dans des coins comme ici où les chemins n'en sont que des successions. Long poussage / portage d'environ 4 heures. Pique nique puis l'on démarre par descendre une grosse dalle en pierre qui me rappelle à quel point la maîtrise du freinage avant est une clé indispensable. Les premières épingles arrivent. Inutile ici d'essayer de passer à l'enroulé, il va falloir passer en "nose turn" : prendre appui sur la roue avant puis lever et décaler la roue arrière. Quelques bons conseils distillés par le chamois, notamment bien repérer la zone où venir poser la roue avant afin de déclencher le déplacement. Mise en pratique, ça se passe tout de suite bien. Il faut dire que le lieu est bien choisi : dans les bois, les arbres cassent la sensation de pente. La plupart des épingles passent bien, seules quelques-unes trop raides ou avec des marches trop hautes me font marcher. Bien tendu, je lâche une quantité d'énergie musculaire et nerveuse incroyable, mais quel pied d'y arriver enfin 😀. Arrivés en bas, Pascal se retrouve serré dans mes bras émus et ne trouve son salut que dans la promesse d'une bière fraîche, quel malin.

Troisième jour, montée par la route puis par un poussage/portage bien pentu au "Colle Garin" à 2872m. Les 100 derniers mètres sont très raides, je laisse le vélo en bas. Pascal monte le sien. La vue depuis le col est folle : d'un côté le massif du Mont Blanc, de l'autre les glaciers du grand Paradiso. Il fait froid, le soleil brûle la peau, on ne traîne pas pour manger. Pascal se lance dans la pente, je suis péniblement à pieds, images magiques avec le panorama en toile de fond. Mon vélo arrive bien vite... zut faut y aller ... Je passe quelques trucs en me surprenant, passe un peu à pied. La suite est beaucoup plus facile techniquement, merveilleuse pour les yeux. Puis l'on rejoint la vallée par un chemin épinglu parfait pour remettre en pratique la séance d'hier. Surpris à nouveau en réussissant des passages me semblant impossibles 2 jours auparavant. Je lâche à nouveau une énergie dingue ( en 1 heure j'ai l'impression d'avoir fait une demi Desertus Bikus 😀 ).On se met d'accord pour faire relâche le lendemain et profiter du coin en bullant, puis de faire une dernière sortie vendredi. Malheureusement je serai patraque, j'ai dû choper froid, et rentre finalement vendredi.

Un énorme merci à Pascal pour ces bons moments sur et en dehors du vélo.

Un gros palier technique passé dans ma tête qui ouvre de belles perspectives pour continuer à rêver et sourire en pratiquant le "pur" VTT de montagne, en montant avec sa propre énergie et en caressant les sentiers pour ne pas y laisser de traces.

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Retour ce matin de la reco du Triangle de la Burle...

Nous devions nous retrouver avec l'amiénois Jean au Puy en Velay vendredi soir pour démarrer tranquille samedi matin. La SNCF a finalement livré l'ami Jean à Saint-Etienne samedi matin à 2h15, suite à un enchaînement de pannes. La malédiction du Triangle de la Burle a déjà frappé...

Une courte et froide nuit à l'arrache à Planfoy, un café au Bar de la Belote renommé par les nouveaux tenanciers (qui eux se lavent les mains... pas comme la Jocelyne d'avant) "Le Marmiton" (tout fou l'camp ma p'tite dame...) et c'est le départ pour une chaude, très chaude journée. 92 kms de VTT dans les cailloux jusqu'à St Agrève.

Jean découvre, Jean aime, Jean trouve ça beau. Guigui est bien content de voir le plaisir pris ici par un des meilleurs bikepacker français, et d'apprécier à nouveau ces paysages connus à travers ses yeux.

Café à l'Auberge du Grand Bois, boissons rafraîchissantes à St Bonnet le Froid, dîner à L'Auberge des Cévennes à St Agrève. Une belle journée de cyclotourisme version bikepacking difficile...L'envie de douche et l'annonce des orages nous orientent au camping. Un camping mal tenu, une tenancière au style gardienne de Maison d'Arrêt... mais un bloc sanitaire qui offrira un abris efficace face à l'orage et aux trombes d'eau.Ma naïveté et mon envie de tester l'étanchéité de mon bivy ont néanmoins réussi à rendre mes affaires bien trempées...

Dimanche on roule en sauts de puces pendant les fenêtres sans trombes d'eau. Salon de thé et ravitaillement à St Agrève, pause bières et frites à la brasserie l'Agrivoise, puis ça pédale un peu sous le soleil.Abris de fortune à l'entrée de Fay sur Lignon et on arrive à rejoindre le bar du village.Le marseillais qui l'a repris récemment me parle comme à un Lyonnais et me fait bien rigoler : il me dit qu'ici il n'est pas possible de servir un Perrier tranche "parce qu'ici on est à la campagne" et que "si on coupe un citron, après on finit par le jeter". Je lui demande combien il y a d'habitants : 350... Hé ho galinette ! à Valcivières on est 234, et Cathy à l'auberge, elle coupe des tranches de citron !!!

L'appli météo de Jean ne ment pas lorsqu'elle annonce un grand soleil après 17h. On finit donc la journée en se délectant des paysages du Mézenc. Final au Monastier-sur-Gazeille au camping, très chouette établissement accueillant. Nos voisins de gauche nous prêtent gentiment des transats, et ceux de droite nous offrent le café lundi matin. C'est l'avantage du bikepacking et du subterfuge de l'apparence de conditions de vie de SDF...

Lundi, descente au Puy, quelques emplettes puis on attaque la très longue montée pour rejoindre le plateau. 1000 mètres de dénivelé à manger, mais qui se font assez bien, sur du bitume et des chemins roulants. St Julien Chapteuil et un café au PMU avec les anciens au coin du comptoir. La traversée du Meygal, ravissante. Des chemins un poil techniques bien amusants. Une glace à Tence, puis on rejoint Dunières pour finir par la route et retrouver la voiture et les toilettes de Planfoy pour se faire un peu propres avant d'aller avaler une pizza et baler une Paix Dieu pression à Sainté.

Un beau weekend de bikepacking dans une région aux charmes méconnus qu'il est toujours agréable de faire découvrir lorsque l'on est en (très) bonne compagnie. Merci Jeannot d'être venu !

Le parcours va être un peu remanié et allégé de difficultés. Il semble être très beau, difficile. Le Triangle de la Burle se mérite.

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Publié le 12 juillet 2022

DNS, en patois de l'ultra, ça veut dire Do Not Start.

Bon voilà, après un immense suspens 😉, et surtout une consultation très précise des prévisions météo, il serait idiot de prendre le départ de la SeaToPeak. Les 4/5 premières journées devraient tourner à 35/40°C et les nuits au delà de 22/23. Probabilité d'abandon de Guigui de 97%, et probabilité de se faire plaisir de 1.2%.

Dommage, le parcours donne vraiment envie, et les températures devraient redescendre ensuite.

C'est l'jeu ma pauv'dame.

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Publié le 10 juillet 2022

Départ samedi 16 juillet d'une bien belle épreuve à travers la France. Objectif : relier le point le plus à l'ouest de la France métropolitaine au village le plus haut de France ( et d'Europe) : La pointe de Corsen et Saint-Véran.

L'été étant synonyme de chaleur et que nous ne sommes pas copains elle et moi, je m'étais dis en m'inscrivant que si de fortes chaleurs étaient annoncées, je laisserais tomber l'histoire. Bon et bien il reste 4 dodos pour se décider à prendre le départ ou pas... Voici quand même le lien de suivi, vous pourrez suivre les courageux et voir cette magnifique trace.

À tantôt, je vous dis quoi... 😉

https://solusport.solustop.com/SeaToPeak2022/carto?fbclid=IwAR1Sew14bpDkWL_jZ4NadsrR87wqQ4JvE2PH9SsrMIEgKrmyv3c_bMkTC1g

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Publié le 19 mai 2022

Il y a quasiment 2 ans jour pour jour, je descendais à Chadouillet assister à la fabrication du squelette de Renaissance, mon vélo de voyage.

Après de longs mois à naviguer sans cap, perdu dans un océan de Rien, un auto-coup de pied sorti du diable Vauvert me conduisait à tout lâcher (logement et boulot, après avoir quitté compagne et lieu de vie hors du commun un peu avant) et partir en voyage à vélo pour une durée indéterminée. Une réaction énergique en mode foutu pour foutu. Un peu d'argent de côté suite à la vente de la maison ; le Moulin de Marion et François-Xavier comme garde meuble et point de chute pour le retour. Il fallait donc un vélo motivant pour ce projet de reconquête du goût de vivre.

Sans hésiter, Yann, ami et créateur des vélos Salamandre, acceptait ce projet de fabrication de "vélo thérapeutique".

Renaissance donc. Je dis parfois aux oreilles à qui j'ai envie de le dire que la découverte du vélo vers 13 ans fut pour moi une seconde naissance. Je trouvai enfin un sens à cette vie. Un outil d'autonomie, un moyen de pouvoir sortir respirer, m'immerger dans la nature, parcourir le monde grâce à ma seule et propre énergie. Décider moi même et appliquer ce que je voulais faire. Tracer ma route.

La vie c'est le mouvement. Le vélo me permettait enfin de vivre.

Vint ensuite, quelques années plus tard, la découverte du seul vrai sens de la vie: l'Amour. (quand même... 😉 )

Trichant un peu sur la règle des 100kms en vigueur alors, me voilà donc à Chadouillet pour 3 jours à observer mon saltimbanque cycliste préféré jouer de sa disqueuse organique, de sa méthode unique de fabrication, de son poste à souder. Lui qui ne prêchait que pour les tubes courbés me fit le cadeau immense d'accepter de manufacturer un cadre aux tubes droits. Plus qu'un geste d'artisan, une preuve d'amitié touchante.

Au début de l'été je récupérais le cadre peint que Lucie (la maman de Yann) avait remonté à St Héand. Le montage finalisé, le premier baptême me permit une très jolie rencontre qui regonfla pour un temps un moral qui en avait bien besoin.

Deux ans plus tard, que de chemins parcourus... Nouvelle implantation géographique, une petite maison pleine de bonnes énergies, un village "port de pêche" où chaque retour de virée est un bonheur, une nouvelle création d'entreprise, une organisation de vie en "laboratoire de sobriété heureuse" avec encore pleins de progrès à faire. De la liberté, du temps pour vivre et construire.

Que d'émotions !

Beaucoup de bonnes émotions, quelques mauvaises parfois.

Une affreuse il y a un peu plus d'un an. La disparition de mon Obélix qui laissa toute la communauté Salamandre orpheline.

Et puis, après le choc, une énergie énorme à y puiser : ne plus rien lâcher de mes convictions, choisir les priorités et faire les efforts nécessaires pour les appliquer.

Essayer de rencontrer et cultiver les regards entiers de ceux qui brûlent les joies de la vie sans la laisser se consumer à perte.

Semaine prochaine Renaissance m'emmène auprès de Pascal à l'atelier des Clipains Salamandre (l'association que nous avons créée pour conserver l'atelier et y apprendre à fabriquer des vélos).

Objectif: fabriquer pour mon vélo de voyage, désormais vélo préféré à tout jamais, un nouveau cintre issu des échanges d'idées et fumage de cerveau de Yann: le SalamalaBar !

Show must go on !

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Publié le 28 avril 2022

Et voilà, c'est fait. Seconde épreuve longue distance que je termine (3 en fait, mais la troisième est une petite de 700kms 😉).

Les deux abandons de 2018 sont compensés. Ça, c'est fait.

Arrivé dans le milieu du classement, sans chercher à faire une bonne place. La petite fierté est d'avoir dormi dehors, sans aucun hébergement en dur. C'est ma vision de cette pratique : faire avec ce que l'on a emmené, assumer ses choix, bons ou mauvais, serrer les dents.

Une looonnngguuuueee étape pour finir donc.

Départ tardif vers 8h mardi, il fait très doux. Mon sac de couchage est trempé à cause de la respiration sous le bivy, il faut absolument le faire sécher dans la journée, sinon ce soir je meurs de froid.

Mise en route cool, Stéphane me rattrape rapidement. On roule toute la journée ensemble, chacun enchaînant ses moments de moins bien et de mieux. Quelques bonnes pauses ravitos.

Je me sens bien, toutes les nuits ont été bonnes, l'idée de tracer jusqu'à l'arrivée me donne envie, selon la forme à venir.

Vers 18h arrêt pour boire un verre. Finalement l'arrêt se transforme en grosse pause repas. On avait très faim sans s'en rendre compte.

Je décide de repartir malgré la pluie annoncée. Stéphane reste là. Puis il me rejoint finalement 5 minutes plus tard 😁.

On valide le CP3, non sans mal, sur un chemin escarpé, de nuit.

La pluie arrive, de grosses gouttes. J'enfile tranquillement tout mon barda étanche afin de pouvoir rouler longtemps sous l'eau. Mon camarade est beaucoup moins zen face à la pluie, et nos routes se séparent.

La pluie cesse. Une pause casse croûte devant une charmante chapelle illuminée de bougies se transforme en petit dodo sur un banc.

Réveillé brutalement par la pluie, je range précipitamment et file. C'est rude.

Le parcours de second choix suivi (j'ai modifié au plus simple à cause des conditions) est très inintéressant, le long d'une autoroute. Mais efficace.

Second dodo, allongé parterre dans un champ, environ 2h je crois. Au réveil, au lever du jour, en contrebas, découverte d'une cafétéria ouverte. Bonheur. Un café et un gros sandwich omelette tomate. C'est le rendez-vous des travailleurs matinaux, j'adore cette ambiance genre brasserie de Rungis.

La machine est remotivée, à moi le CP4 !

LE moment super pénible arrive. Pour atteindre ce dernier point de passage obligatoire, un chemin de gravier/sable inroulable. Marche pendant 3/4 kms, de la boue, les chaussures pleines de graviers. Moment qui gâche un peu l'épreuve à mon sens. J'en sors énervé, et avec juste l'envie de finir au plus simple et vite. Je modifie donc mon parcours. Au lieu de passer par la montagne, c'est l'option bord de mer que je valide.

Pas très joli, mais instructif : je découvre cette immense zone de production agricole près d'Almeria. Une décharge de plastique à ciel ouvert sur des kilomètres et des kilomètres carrés, des jeunes africains en guise d'esclaves, des genres de bidonvilles. Et au bout de la chaîne, des légumes dans nos supermarchés...

La nuit arrive, c'est long, j'en ai marre. Heureusement la musique aide beaucoup.

Je jardine deux fois en m'énervant sur ce GPS qui me gonfle. Grosse perte de temps et d'énergie idiote. Puis enfin arrivée à 3h. Surprise qu'il y ait quelques applaudissements à l'arrivée. C'est sympa de la part des organisateurs.


Voilà, première épreuve hors de France. Peut-être la dernière, car je trouve dommage de traverser un pays inconnu de cette manière. L'éthique général des participants me plaît moyennement, c'est pas trop mon kiff ce monde, hormis quelques individus très chouettes.

Grosse envie de retourner dans certaines zones avec mon vélo de voyage et du temps. Les espagnols sont vraiment sympas, on se restaure pour pas cher, et certains coins sont vraiment déserts et magnifiques. Le combo parfait pour voyager à vélo.

Juste penser à la chaleur. Enfin c'est ce qu'il se raconte 😄.


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Publié le 25 avril 2022

Au réveil il me semble qu'il fait froid. Le gps indique -1°C... faut pas traîner, enchainer les gestes rapidement pour ranger et se mettre en mouvement de survie. Mais pourquoi donc ai-je décliné les 2 propositions de lit et douche de mes gentils camarades ? Sûrement pour profiter du magnifique ciel étoilé à travers les 2 cm2 d'ouverture du sac de couchage...

Départ à 6h, de suite congelé. Surtout les mains, les gants que j'ai pris sont adaptés à l'Espagne, pas à la Sibérie.

Dès la sortie du soleil, pause pour se changer et manger.

Je roule seul jusqu'à 13h, puis tombe sur Stephane dans un bar. Café avalé, on repart ensemble. Commence alors la séquence sportive du périple. Il était temps.

Le parcours est fait de larges nationales en lignes droite. Ça dépote sévère, relais équitables. Bonheur des prolongateurs, et de la force physique qui donne tout le sens au cyclisme : l'aspiration.

Première toilette au robinet d'une placette de village, ça fait plaisir.

Bières et pizzas partagées pour clore cette belle partie de manivelles, sur la place de Alcaraz, encore une superbe bourgade.

Stéphane rejoint sa chambre d'hôtel, je m'éloigne un peu des humains pour me poser dans un pré aux jolis genêts.

Étoiles, bruit des grenouilles au loin, il fait doux.

Repos.

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Publié le 24 avril 2022

Hier j'ai roulé jusqu'à 22h30 environ.

300kms, bien content, pas trop de fatigue.

La fin était costaud, avec un vent fort et glacial.

N'ayant pas trouvé d'abris, je me suis posé au pied d'un muret, dans un pré.

Il a commencé à bruiner dès que je me suis couché. Le bivy sous la pluie est une école du compromis : gérer l'ouverture pour choisir entre l'humidité intérieure dûe à la respiration, et l'eau qui tombe du ciel.

Malgré tout j'ai bien dormi, environ 5 heures.

4°C au réveil, on ne traîne pas pour se mettre en route.

Un très joli village arrive vite, 2 grands cafés et deux gros pichete (pas sûr de l'orthographe),ça requinque.


Matinée sans grosse motivation, je n'avance pas beaucoup.

On traverse de très beaux paysages ensuite.

Une petite session sur une pumptrack pour rigoler, elle est parfaitement shapé !

Final à Albarracin, un village merveilleux.

180kms aujourd'hui, petite journée. Je vise 250 par jour en moyenne, j'ai pris un peu de retard.

Je dîne avec Fabrice avec qui on a covoituré. Un gros burger, des frites et une grosse salade dans un excellent restaurant.

Puis recherche, à l'écart du village d' un coin pour dormir. Les étoiles sont belles, ça va cailler.

Bonne nuit.

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Publié le 23 avril 2022

Quelques news vite fait.

Parti super cool pépère. Journée d'attente longue et stressante. À minuit pas trop envie de faire du vélo.

Départ sympa, il fait doux, on discute un peu.

Je me retrouve seul ensuite.

Vers 2h30, j'en ai déjà marre. Stop sous un abris-bus. Dodo pendant 2 h environ.

Je repars. Il commence à pleuvoir, ça me saoule.

Second arrêt abris bus jusqu'au lever du jour.

J'attaque le col de passage des Pyrénées. C'est assez chouette, le plaisir est là. Ça caille mais je sais faire.

En haut une chapelle. Devant, une concurrente transie de froid, empaqueté dans un bivy de secours. Elle a l'air vraiment mal. Son mari vient la chercher. À part la prendre dans mes bras, je ne vois pas quoi faire, mais c'est un coup à finir en taule de nos jours ! Après lui avoir fait manger du sucre, je file avant de finir comme elle.

Finalement ma fénéantise a été une bonne idée : les autres ont roulé et ont eu des conditions dantesques au col. Je suis passé bien après, entre les gouttes.

Traversée du désert des Bardenas très chouette, en compagnie d'Étienne.

Puis des routes droites vent de dos.

Beaucoup sont à l'hôtel ce soir, ils ont peur du froid 😁.

Je vais rouler pépère et essayer de trouver un bivouac abrité.

La force tranquille 😂.


Bises



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Publié le 19 avril 2022

Départ du premier gros projet vélo 2022 ce samedi à 00h00 depuis Anglet.

La Desertus bikus, une course d'ultracyclisme à travers l'Espagne. Quatre points de passages obligatoires, à nous de choisir notre itinéraire. Arrivée à Nerja tout au sud du pays. Mon parcours fait 1275kms, autour de 13/14000 D+. Les paramètres de choix ont été un équilibre entre pas trop de difficulté, jolis paysages, petites routes, le moins possible de chemins. Pas simple.

Pas sûr d'être prêt, pas sûr d'avoir vraiment envie de participer à ce genre de trucs. Certain d'en revenir enrichi quelque soit l'issue.

Hier soir nous étions une petite dizaine de rêveurs sur la lande du col des Supeyres à observer le soleil se coucher pile derrière le Puy de dôme. Phénomène qui arrive deux fois par an et qui rappelle l'urgence de saisir ces moments précieux. À quoi bon supporter cette chienne de vie sinon pour vivre ces instants éphémères?

Sérénité apportée au moment du départ lorsque l'on sait le retour heureux dans un "oasis de vie et de fraternité", forteresse indispensable de l'époque contemporaine.

Dossard 99. En numérologie, ça fait 9. (9+9=18 1+8=9)

"La personne en lien avec le 9 va apprendre à donner et partager, ne plus penser à soi. Tolérante, humaine, ouverte d'esprit voir philosophe, elle va apprendre à se dépasser et s'oublier." Tout un programme 😀.

Le live de la course pourra se suivre ici : https://desertusbikus.legendstracking.com/

J'invite à suivre les premiers de l'épreuve pour se rendre compte des performances hallucinantes que certains humains sont capables de réaliser. Vu les forces en présence, ça devrait boucler l'affaire en 2 jours et demi.

Cinquième fois que je vais poser les pieds sur le sol espagnol. J'espère cette fois réussir à me rappeler d'au moins 5 mots 😀.

Peut-être que je publierais ici des petits compte rendus selon le temps et l'énergie disponible.

Articles sympas:

https://www.lequipe.fr/.../La-desertus-bikus-la.../1327917

http://oppositemedia.com/.../desertus-bikus-interview.../...

La playlist et les écouteurs sont prêts. Grâce à Qobuz, une reprise électro de "On the road again" de Lavilliers me transcende depuis quelques jours.

Chacun sa drogue pour tenir. Entre pendaison et chansons, mon choix n'a jamais été de périr.

Le voyage des quarks se prépare, le voyage intérieur ne fait que continuer sa route...

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Le 23 avril, je suis censé prendre le départ de la Desertus Bikus, une épreuve d'ultra sur route. Départ de Bayonne, arrivée près de Malaga en Espagne. Choix du parcours libre, avec 4 points de passage obligatoires dans des déserts espagnols. Une chouette aventure en perspective, mais pour laquelle j'ai pris du retard de préparation: un hiver à rallonge, et un test de régime cétogène pendant un mois ont retardé le chantier. Rien de bien grave cependant : au niveau matos je suis paré, la logistique est calée (aller et retour avec Flixbus... saletés de convictions écolos 😉 ). Le physique suivra bien : objectif de 6 jours, les 3 premiers serviront d'entraînement ! Comme d'hab, le seul objectif est de rallier l'arrivée, d'autant plus qu'il y a une bonne partie du gratin des meilleurs spécialistes européens au départ. Ils/Elle feront trempette dans la Méditerrannée pendant que je serais encore en plein milieu de la péninsule 😀.

Il fallait donc pour se forger le mental un petit périple sportif avec bivouac. Les choses se sont bien goupillées, ce weekend avait lieu le Midi Minuit à St Christo-en-Jarez. Une épreuve de 12h de VTT ayant lieu samedi entre 4h du mat' et 16h. L'idée est donc d'y aller à vélo avec le chargement pour être autonome pendant 2 jours.

La météo annonce une bonne tempête. Un peu échaudé par un demi tour forcé à l'automne à cause du vent (un trajet en direction de chez mon pote Damien en Cévennes, où j'ai dû renoncer et faire demi tour tant il était impossible d'avancer), je consulte bien la météo. Cela semble jouable sans trop de danger. Départ de Valcivières vers 14h samedi. Le vent est présent, dans le bon sens, celui qui pousse, qui aide. Les forces de la nature en mode bienfaisant. Montée du col des Supeyres dont je ne me lasse pas encore, traversées des Hautes Chaumes et de leur lumière particulière. Le troupeau de moutons que je commence à bien connaitre, la route jolie et gaie du col de Baracuchet. Descente tout schuss, Montbrison, traversée de la plaine du Forez toujours avec le vent comme allié. Roulage pépère sans se forcer, aucun stress horaire. St Galmier, la montée sur les contreforts des Monts du Lyonnais démarre. Ça gère tranquillou. Les routes sont désormais bien connues, puisque je les ai arpentées pendant 7 ans de vie à St Héand.

Arrivée vers 19h au lieu de l'épreuve. Mireille et Gillou m'accueillent bien gentiment. Cette organisation est très sympa : quelques bénévoles sportifs motivés, un partenariat avec le Pôle jeunesse local : les jeunes s'occupent de toute la gestion de la bouffe en vue de se financer un voyage. Ambiance familiale, bon enfant, sans esprit de compèt, où chacune et chacun vient faire son challenge personnel.

Repas partagé avec l'équipe organisatrice, puis je m'éclipse installer mon bivouac sous un garage. Oui ça paraît étrange à quelques-uns de dormir dehors, mais c'est ce que je souhaite.

Réveil à 3h15, fait pas très chaud. Rangement du foutoir, habillage en tenue de vélo. Un café, puis deux. À 3h45 le briefing pour le départ à 4h00. Je me rends rapidement compte de la difficulté qui arrive : les fringues prévues ne sont pas assez chaudes. Les 8/9 degrés attendus sont en fait des -2/+2... la journée va être longue...

Départ de nuit donc où l'équipement de la Roue dynamo va plutôt bien 😉. On roule groupir avec Damien et Alexis. Les tours s'enchainent tranquillement, des pauses bouffe et réchauffement. Au bout de 3 tours le froid commence son travail de sape. Je comprends vite que les 12h + le retour à la maison ne sont pas jouables. Il faudra arrêter l'épreuve avant.

Je laisse les compagnons rouler, prends le temps d'aller me coller devant un poêle à granulé pendant un bon quart d'heure, mais je me réchauffe peu. Un dernier tour pour l'honneur, puis à midi je déclare forfait.

Plateau repas calé entre quelques anciens du village venus prêter main forte. Récits d'anecdotes campagnardes que le vin rouge et les années passées rendent bien pimentées : histoires de paysannerie, de bonnes femmes, de querelles familiales, de cocus, de maladies, de chasse, d'accident, de joies , de peines. La simplicité de la vie des gens normaux, qu'ici on a pas besoin de déformer pour glorifier son égo comme en ville. Moments précieux, uniques même s'ils se ressemblent d'un village à l'autre.

Bon c'est pas l'tout, mais on est pas d'ici !

Le paquot est réinstallé sur le vélo. Au revoir les ligériens, je reprends la route, face au vent !

Celui-ci ne sera finalement pas terrible. Mais le froid ne m'a pas épargné. Vers 15h gros coup de fatigue, je somnole sur le vélo. A Craintilleux une boulangerie et un troquet connus devraient permettre une halte pour se requinquer... Les deux commerces sont fermés... Une bonne sieste sur un banc public au soleil réchauffe toutefois corps et cœur. Une boite de "Vache qui rit" graisse le moral.

Montbrison. Début de l'ascension vers la bascule salvatrice. À l'agonie dans la longue montée en direction de la frontière auvergnate. Une autre pause bouffe. Une autre pause pour enfiler d'autres fringues. Une autre pause pour mettre de la musique afin de détourner l'esprit du calvaire.

Lérigneux vers 18h. Le troquet est ouvert. Miracle. Un café bien chaud. Discussion avec Christelle la tenancière. Sortie de l'établissement avec la mission de passer le bonjour à sa copine Cathy, notre aubergiste cheveyrande. Le rythme remonte un peu. La beauté des paysages augmente crescendo. L'observatoire à oiseau LPO de l'ami Julien sonne l'approche de la fin des hostilités. Derniers virages en forêts, puis les douceurs de la pente et les couleurs de cette petite route partagent leur gaîté forézienne.

Les Hautes chaumes se découvrent sous le feu du soleil couchant. Un arrêt photo malgré le froid qui tenaille. Derniers hectomètres de difficulté, le Pas de la Queue et ses 1366m d'altitude signent la délivrance.

Plus qu'à se laisser glisser. Mains congelées, à la limite de l'onglet. Rester concentré pour ne pas tomber.

Les vues sur le Cirque de Valcivières continuent d'alimenter la chaudière à bien-être. La vue lointaine du Puy de dôme et de la capitale régionale à ses pieds motive à freiner et s'amarrer ici dans cette crique qui surplombe l'agitation urbaine.

Le plan stratégique des gestes à opérer à l'arrivée se dessine rapidement : attraper la clé dans sa cachette, ouvrir la porte, rentrer le vélo, allumer le poêle à bois pour remonter la température de 10°C de la maison. Chauffer la soupe de potimarron déjà prête.

Malgré 2 bols bien chauds avalés à 30cm du poêle, j'ai toujours froid. Un cumulus d'eau chaude transformé en douche plus tard, ça va un peu mieux. Plus qu'à se mettre sous la couette pour regarder le film de la Gravel Tro Breizh et se remémorer de bons souvenirs.

Dans 15 jours, déserts espagnols... Caliente !

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Publié le 6 avril 2022

Mes valises posées pour le moment au coeur du cirque de Valcivières, sur les pentes auvergnates des Monts du Forez. Un chouette port de pêche où chaque retour est un bonheur.

Pourquoi avoir envie de bouger d'ici alors ?

Pour se nourrir des gens, des paysages, des ambiances, des climats d'ailleurs.

Alors, on va où ?