Quatre cent kilomètres en 8 heures et nous voici de retour à Vientiane, capitale du Laos, mais qui marque aussi la fin de notre voyage au pays "du million d'éléphants". Nous avions encore à l'esprit, une ville calme, à taille humaine , bien loin de la frénésie des capitales voisines Bangkok ou Hanoï. Et bien, la réalité d'aujourd'hui est quelque peu différente.. La capitale, longtemps alanguie au bord du fleuve, rêve du destin de Singapour. Ailleurs, les grands projets se multiplient : villes nouvelles, barrages hydroélectriques, chemins de fer, culture intensive, développement du tourisme… Le Laos, pays le plus pauvre et le moins peuplé d’Asie du Sud- Est (6,8 millions d’habitants), émerge de quatre siècles de torpeur. Le projet Vientiane New World-The Glory of Laos métamorphosera bientôt les berges, avec ses tours de verre et ses malls climatisés. Le centre-ville attend son World Trade Center, tandis qu’une ville écologique devrait voir le jour au bord du lac Nongtha, dans le nord de la cité. Les affiches du coréen Samsung et du chinois Huawei remplacent les panneaux de propagande communiste. Les banques se multiplient le long du boulevard menant au palais présidentiel. Les nouveaux riches se bâtissent des propriétés kitsch avec colonnes surmontées de licornes et des coupoles démesurées.
Nous n'aurons pas beaucoup de temps pour visiter la ville, car nous ne ferons qu'une étape de 2 jours avant de retourner en Thaïlande.
Le Vat Sisaket est un paradoxe historique, car il est à la fois le plus ancien et le plus récent temple de Vientiane. En effet, il fût construit au début du 19ème siècle, mais il demeure le plus ancien monastère car il est le seul à n'avoir jamais été détruit par les envahisseurs, probablement en raison du style typiquement thaï dont s'étaient inspiré ses bâtisseurs.
Le sim ou sanctuaire se tient au milieu d'un cloître où 2000 petites statues de bouddha sont disposées 2 par 2 dans des petites niches.
La bibliothèque, dont la toiture sur 4 niveaux est d'inspiration birmane, contenait de nombreux manuscrits sur feuilles de latanier d'une valeur inestimable, qui on été détruits pendant la mise à sac de la cité.
Le Vat Ho Phra Kèo n'est pas un simple temple, il s'agit d'un monastère palais, dont l'entretien n'était pas assuré par les moines, mais par le souverain lui-même. Il fut édifié pour abriter le Bouddha d'émeraude, qui aujourd'hui, depuis la défaite de l'armée Lao face aux Siamois, a pris définitivement le chemin de Bangkok où il est exposé dans un autre Vat Ho Phra Kèo.
Le temple est entouré d’une galerie décorée de statues de Bouddha en bronze du 18ème siècle, dans diverses positions de méditation.
Le Patuxai est un arc de triomphe situé en plein centre de Vientiane. Dédié à la mémoire des soldats laotiens morts pendant la seconde guerre mondiale et la guerre d'indépendance vis-à-vis de la France en 1949, il fut édifié dans les années 1960 mais présente un intérêt architectural assez limité.
Le Pha That Luang est un monument bouddhique, l'emblème du Laos. Monument le plus sacré du pays, il est censé contenir un cheveu de Bouddha.
C'est un énorme stupa doré, construit un 1566, de 35 m de haut et entouré de 30 petits stupas. L'ensemble est recouvert de 500 Kg de feuilles d'or.
Juste à côté du Pha That Luang, dans une pagode, une cérémonie des offrandes se préparait lors de notre passage.
Le roi Anouvong 1767-1835, a été le dernier roi de Vieng Chang (Vientiane). Ses erreurs ont conduit le royaume lao à sa destruction, les mouvements nationalistes l'ont transformé en héros.
Cette statue en bronze de 8 mètres date de 2011, le gouvernement communiste a choisi d’ériger, une statue de ce roi qui a lutté contre le Siam de Rama III. À la suite de cette guerre, Vientiane a été rasée, le roi emmené en captivité à Bangkok où il mourut dans une cage de fer. Son bras tendu vers le Mékong montre la détermination du peuple Lao à résister aux géants qui l’entourent (la Chine, la Thaïlande, le Vietnam)...
Cette dernière visite marque la fin de notre séjour au Laos. Aujourd'hui encore, le pays reste une destination parfaite pour les voyageurs en quête d’authenticité hors des sentiers battus. Son histoire contemporaine compliquée (décolonisation, guerre du Vietnam, instauration d’un régime communiste strict) l’a longtemps tenu à l’écart de l’agitation internationale. Mais cette période semble désormais révolue. Nous avons eu un gros coup de coeur avec la descente du fleuve " Nam Ou" en bateau, à la rencontre des minorités ethniques, conscients que cette aventure ne sera plus possible dans quelques mois avec la constructions des barrages chinois. Nous avons adoré cette petite merveille qu'est Luang Prabang, mais qui là aussi est en train de changer, les habitants préférant louer ou vendre leur maison et se retirer à l'extérieur de la ville, laissant ainsi les investisseurs chinois ouvrir boutiques, restaurants ou hôtels.
Alors vous l'aurez compris, si vous avez envie de découvrir le charme et l'authenticité de ce pays, c'est maintenant, dans quelques années, il sera trop tard....
Demain, nous passerons la frontière, toute proche de Vientiane pour rejoindre la Thaïlande afin de terminer notre périple dans les îles de Ko Samet et Ko Chang avant un retour en France prévu pour le 16 avril.
Merci à tous de nous avoir suivi, ici au Laos et à bientôt pour de nouvelles découvertes...