Carnet d'un long week-end dans la ville polonaise de Cracovie durant lequel j'ai pu me rendre aux camps Auschwitz-Birkenau pour une visite bouleversante.
Novembre 2016
4 jours
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Fin 2016, il n'y avait pas encore de liaison directe Marseille - Cracovie, j'ai du faire une escale de 4h à Amsterdam. Connaissant déjà la ville et au vue du temps couvert, j'ai filé tout droit vers Museumplein pour voir une expo. Et là, surprise, Banksy & Warhol sont exposés au Moco Museum !

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Pour cet autre city-trip en solo, je vous emmène à Cracovie !

La place du marché principal de Cracovie, parfois aussi appelée Grand-Place, est la place centrale de la ville polonaise de Cracovie, réputée être la plus grande place médiévale d'Europe.

Le Sukiennice de jour et de nuit, la basilique Sainte-Marie et marché central. 

À cette période, Cracovie était vraiment magique avec ses halles (sur la place centrale) où l'on trouvait tout plein d'objets de Noël et de belles idées cadeaux. Il y a beaucoup de choses à faire à ce même endroit : le musée souterrain Rynek Underground, la tour Sukiennice, la basilique Sainte-Marie, le marché central ... J'ai été surprise de voir que la nuit tombait hyper tôt en Pologne à cette époque là de l'année ! 16h = nuit noire !

Le temps de rejoindre mon auberge Little Havana Party Hostel et de rencontrer un groupe de britanniques, je range mes affaires et ressort dîner. Au menu : les fameux pierogi, les raviolis polonais. La vie est peu chère là-bas, pour un menu entrée, plat, boisson... vous règlerez la somme de 4/5€ seulement ! Ce qui fût un peu un piège pour moi dans les halles et marchés, on goûte tout ! À petit prix mais la quantité reste la même... 😀

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Château de Wawel 

Motivée pour marcher jusqu'à la fabrique d'émail d'Oscar Schindler, je saisis toutes les coordonnées sur mon Gps et go pour faire cette visite historique. Arrivée devant l'usine, je me retrouve nez à nez avec une grande porte fermée, nous sommes le 11 novembre et c'est aussi férié pour la Pologne... Ce sera pour une autre fois ! Comme lot de consolation je trouve sur ma route le Musée d'Art Contemporain où l'on peut voir une expo de Spoerri, artiste que j'avais étudié en Arts à l'école donc j'étais ravie !


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À moins d'1h30 en car au départ de la gare de Cracovie, vous pouvez vous rendre à Auschwitz-Birkenau. C'est ce que j'ai fait et vous vous en doutez, les visites sont bouleversantes. Pour mieux vous orienter, le nom polonais de cette ville rebaptisée à l'époque par les Allemands est Oswiecim. Créé en 1940, l'estimation du nombre de victimes est de plus de 2,5 millions, le nombre réel pourrait dépasser 4 millions. Les trois camps de concentration sont Auschwitz I, Auschwitz II et Birkenau (+ une cinquantaine de camps annexes). Un bus les relie mais comme moi vous pouvez faire le chemin à pied, bien mieux pour prendre l'air ! C'est celui de Birkenau qui m'est apparu comme le plus éprouvant car dès votre arrivée, vous voyez ces chemins de fers qui marquent le terminus dans le camp.

Birkenau 

Vous pouvez visiter l'ensemble des camps sur lesquels la plupart des bâtiments ont été détruits/brûlés pour effacer toute preuve. Les lieux de cet épisode horrible de l'histoire de l'humanité sont emplis d'histoire et votre souffle est coupé tant que vous y serez présent ! Les blocks sont aujourd'hui aménagés en musées, ce sont des salles numérotées portant chacune un thème. Vous verrez des vidéos, des photos, des monticules d'effets personnels (lunettes, chaussures, valises), des écrits... tout un tas de choses qui permettent de réaliser son devoir de mémoire. C'est vraiment la raison pour laquelle je me suis rendue là-bas, je savais que ça allait être choquant mais pour moi ne pas y aller serait fermer les yeux. Même si cela ne change rien, on prend conscience de toute cette horreur et son ampleur. Le pire dans de tels lieux, ce sont les groupes de touristes qui rient entre eux, qui se prennent en selfie devant la macabre enseigne "Le travail rend libre" sur le portail d'entrée... De quoi être en colère contre ces personnes irrespectueuses, mais ce sera toujours pareil partout ...

En avril 1940, Rudolph Höss, qui devint le premier commandant du camp, nota la ville de Oswiecim comme site possible pour la construction d'un camp. La fonction première de ce camp devait être d'intimider les polonais et de prévenir toute action de résistance. Le 27 avril, Himmler ordonna la construction du camp. En juillet ou en août 1941, Himmler expliqua à Höss en quoi consistait le "Solution Finale". Le 3 septembre 1941, des prisonniers soviétique du camp principal furent utilisés comme cobayes lors d'essai sur l'efficacité du Zyklon-B. Ce gaz empoisonné était produit par la société allemande "Degesch" (Deutsche Gesellschaft zur Schädlingsbekämpfung). Les gazages eurent lieu dans les cellules souterraines du Block 11. Après cet essai, une chambre à gaz fut construite à l'extérieur du camp principal en février 1942, tandis que 2 chambres à gaz temporaires furent ouvertes à Birkenau.

Ceux qui étaient déportés à Auschwitz débarquaient dans une gare située près du camp principal et devaient marcher ou étaient transportés au camp pour l'enregistrement. Ils étaient alors tatoués, déshabillés, désinfectés puis rasés, douchés tandis que leurs vêtements étaient désinfectés au gaz Zyklon-B. Ils entraient enfin dans le camp par la grande porte portant la fameuse inscription 'Arbeit Macht Frei' ("Le travail rend libre"). En octobre 1944, le "sonderkommando*" du crématoire IV se révolta et détruisit plusieurs fours. En novembre Himmler ordonna l'arrêt des gazages, et une opération de "nettoyage" fut mise en place pour effacer touts les traces d'extermination. En janvier 1945, les nazis évacuèrent du camp 58.000 prisonniers encore capables de marcher. Ils laissèrent derrière eux dans le camp principal, Birkenau et à Monowitz près de 7.000 prisonniers malades ou invalides. Les nazis étaient persuadés qu'ils ne survivraient que très peu de temps.

Quand les troupes soviétiques libérèrent Auschwitz le 27 janvier 1945, ils trouvèrent ces survivants dans un état pitoyable. Ils découvrirent en même temps 836.525 vêtements féminins, 348.820 vêtement masculins, 43.525 paires de chaussures ainsi qu'un nombre incroyable de brosse à dent, miroirs et autres effets personnels. Ils découvrirent de même 460 prothèses et 7 tonnes de cheveux humains provenant des victimes gazées. Ces cheveux humains étaient achetés 50 pfennig/kilo par la société allemande "Alex Zink" (établie en Bavière) pour la réalisation de vêtements.

*Sonderkommandos : unités de travail dans les camps d'extermination, composées de prisonniers, Juifs dans leur très grande majorité, forcés à participer au processus de la solution finale.