Roadtrip en Inde with my bro.

De la phase de décision de partir, à la phase de finalisation de la préparation du voyage, il nous aura fallu à peu près 1 an. Cela comprend :

• Réservations des Vols (2 vols Internationaux et 7 vols intérieurs)

• Peaufiner notre circuit. Quelle ville, quel site, et pourquoi ? C'est une des 1ères frustrations dans la préparation d'un voyage en Inde : Nous ne pourrons pas tout voir !!! Mais la bonne nouvelle, c'est qu'il faudra y retourner 😀 ... pour faire le Nord de l'Inde (Ladakh), le Sud (Kerala) et éventuellement les îles (Adaman & Nicobar et les îles Laquedives).

• La Réservation des hôtels

• Les démarches administratives (e-visa, vaccins, ...)
• Les réservations de trains, de chauffeurs, de safari dans le désert,...
• Et toutes les centaines et milliers de lectures sur l'Inde, l'Hindouisme, le JaÏnisme, les sites, les carnets de voyages des différents globes trotteurs, les comparateurs,...etc...etc...

Donc au final, pour notre Roadtrip, nous avons opté pour les étapes clés du Rajasthan jusqu'à la frontière du Pakistan (Jaisalmer), Varanasi, Bombay et les grottes d'Ellora (Aurangabad)

Ce qui était important pour nous, c'était la diversité de choses à voir en si peu de temps (17 jours)

Ce que nous retiendrons dans la préparation de ce voyage, c'est :

• L'Inde n'est pas un pays comme les autres... Exemple : Sur 7 Vols intérieurs, 6 ont déjà fait l'objet de modifications.... Cela peut paraître anodin, mais sur un timing serré de 17 jours, cela nécessite une réorganisation totale... Il faut donc prévoir Plan B, Plan C, voire Plan D à chaque fois. On est prévenu 😀

• Nous sommes donc fin prêts pour le grand saut... Et excités comme des acariens au salon de la moquette ou encore des gitans au salon de la Caravane... Surtout super heureux de partager ces moments intenses avec mon grand frère.

Lever à 08h15. La vue de la chambre n'est pas éblouissante comme vous pouvez le constater.

Petit déjeuner rapide à l'hôtel. Après quelques minutes de négociation avec un Tuc Tuc, nous voici partis en direction de Chandni Chowk Market et le quartier du Fort Rouge dans Old Delhi.

Nos coeurs sont bien accrochés... C'est un véritable Slalom Spécial entre Tuc-Tuc, Rickshaw, bus, voitures, ou vaches sacrées...

Après un petit 1/4 d'heure de route, nous arrivons au Fort Rouge. L'entrée est à 300rs soit 4€.

A 09h30, nous sommes les seuls dans la queue. Un brouillard assez épais ne permet pas d'avoir une visibilité sur les bâtiments mais nous tentons quand même.

Après le fort Rouge, nous traversons tant bien que mal la route, pour rejoindre le Temple Jain de Digambara. Il est juste en face et il en vaut la peine... Il est de surcroît gratuit.

La 1ère impression est bizarre quand nous apercevons à l'entrée une petite colonne avec une Croix Gammée incrustée dans le marbre (La svastika)... Mais en réalité, La svastika est un terme qui vient du sanskrit Su (« bon ») et Asti (« Cela est ») et qui signifie grosso modo « bien-être ». On est donc loin du symbole nazi.

En dévoyant son sens, en en faisant même leur emblème, les nationaux-socialistes d’Hitler ont transformé dès l’année 1920 la svastika, en l’inclinant de 45 degrés au passage, considérant à tort qu’il s’agissait là du symbole de ladite « aryanité ».

Sur le plan religieux, si dans le brahmanisme la svastika est le symbole de Ganesh (le dieu à tête d’éléphant, fils de Shiva et Parvati), dans les divers courants du bouddhisme elle est plus communément le symbole de l’ésotérisme.

Après cet aparté culturo-religieux...

Ce temple Jaïn est un écrin de spiritualité en plein milieu de l'effervescence de Chandni Chowk. On s'y sent bien et en paix. En sus d'être un temple, c'est également un hôpital pour oiseaux. Pour des raisons évidentes de respect du culte, il est formellement interdit de photographier dans l'enceinte même du temple et les chaussures, comme dans une mosquée, ne sont pas acceptées.

Nous avons décidé de conserver notre chauffeur de Tuc-Tuc en négociant, pour la journée, 1000 Roupies soit 12€.

Nous lui demandons donc de nous déposer à Jasma Majid qui est considérée comme l'une des 5 plus belles mosquées du monde... Il est vrai que l'architecture est tout en finesse. Nous avons adoré.

Nous quittons Old Delhi vers 13h00 pour New-Delhi. Le trajet est épique...

Finalement notre chauffeur, nous explique qu'il n'a pas le droit d'aller conduire à New-Delhi mais qu'un ami à lui va nous emmener en taxi et pour le même prix. On sent déjà l'embrouille.

Tout est magnifiquement orchestré... un "pseudo" ami rentre dans le tuc-tuc et nous explique qu'un taxi va prendre le relais et que pour nous rassurer, on va aller dans un soit-disant "centre gouvernemental du tourisme de Delhi". Il arrête son taxi, nous demande de descendre et de rentrer dans cette petite boutique qui s'apparente à une agence de voyage.

Et là, ils nous sortent tous les ingrédients de l'arnaque !! Encensement au départ, pléthores de compliments, et une feuille blanche pour nous calculer le tarif du taxi en fonction des sites à visiter. Alors qu'on avait prévu de payer 1000 Rs, il nous en demande 3200... Et pour couronner le tout, il nous conseille d'annuler notre train du lendemain pour AGRA et de nous emmener en taxi, en prétextant que notre train avait un retard régulier de 20 à 24h00.

Forcément, j'explique qu'il se foute de nous et qu'il est inconcevable de payer ce prix. Nous décidons de quitter la boutique. Après de maintes intimidations, nous nous levons, bien décidés à quitter les lieux et finalement prendre le métro. Notre chauffeur de Tuc-Tuc est déjà parti. Nous ne l'aurons même pas payé.

Le fait de mesurer respectivement 1m89 et 1m94 et plus de 110Kg, ça aide dans ce genre de situation. 😀

Sans aucun heurt, nous nous dirigeons à pied à Connaught Place (Place emblématique pour le shopping dit de luxe pour les Indiens), pour prendre le métro. Un étudiant en informatique nous propose de nous aider et il nous conseille vivement le taxi plutôt que le métro. Arnaque ou pas arnaque ????

Finalement, il s'arrange pour nous trouver un Taxi avec AC pour 1500 (500€ de + seulement que le Tuc Tuc et largement plus confortable) pour la journée.

Nous avons perdu près d'une heure mais c'était une expérience à vivre.

Nous roulons vers le Birla House ou encore Gandhi smriti. C'est dans ce havre de paix que Gandhi, le père de l'Inde, communément appelée Bapu, ce guide spirituel hors du commun s'est fait assassiné en 1948.

Il faut un bon 45 mn pour visiter le bâtiment principal et le jardin. C'est gratuit et la prestation est d'une grande qualité. c'est un incontournable de Delhi.

A moins de 5mn en Tuc Tuc, nous décidons de faire un stop dans le Jardin de Lodi. Whaouuuh !

C'est une véritable splendeur. Les New-Delhiens s'y retrouvent le samedi pour se photographier, jouer au badminton, ou encore flâner sur les pelouses face à ces monuments d'une rare beauté. On se croit dans les décors du Livre de la Jungle...

Cette bouffée d'oxygène nous a fait un bien fou. Nous partons maintenant à Akshardam Temple.

Ce temple est un complexe de temple hindou. Ce complexe, qui s'apparente un peu à un parc d'attractions, expose des millénaires de culture, de spiritualité et d'architecture traditionnelle indienne et hindoue.

La sécurité y est incroyable. Interdiction d'avoir un sac même petit, de la nourriture, un téléphone portable ou appareil photo. En bref, nous ne pouvons qu'y pénétrer avec les poches totalement vides. Nous n'avons sur nous que notre passeport et quelques billets en Roupies.

Nous ne pourrons donc pas immortaliser ce moment mais pour bien se rendre compte de l'immensité du site, j'ai "volé quelques clichés sur Internet :

Le Temple qui siège dans cet immense espace est tout simplement majestueux. Et pour autant, l'émotion est absente. Il n'y a pas véritablement d'âme. Nous restons jusqu'à la nuit pour admirer un son et lumière magnifique.

Notre taxi nous attend et nous voici de retour "logiquement" à notre hôtel.

Je dis "logiquement" car notre taxi nous explique que c'est une autre personne qui va nous amener à notre hôtel. Et il nous emmene, tenez vous bien ... à la même agence de voyage (ou centre gouvernemental du tourisme pour les crédules). Il nous demande de descendre du taxi et rentrer dans la boutique. Nous refusons. Il demande en attendant que son ami arrive de lui payer la journée.

Je refuse fermement en rappelant que c'est à la fin de la course que je paierai et pas avant.

On les sent tous très énervés, déçus mais pas nous. Il nous ramène finalement à notre hôtel.

Nous sommes relativement heureux d'avoir déjoué leur plan.

Pour conclure cette belle journée, nous avons véritablement adoré Delhi. Ça a été une très belle surprise.

On parle souvent d'odeurs indiennes très nauséabondes. il n'en est rien à Delhi. Certes, c'est sale, bruyant, pauvre et c'est une ville très surprenante avec un contraste très important entre Old et New-Delhi.

Arrivés à notre hôtel, nous vidons les cartes SD de photos et rechargeons les batteries, les téléphones, etc... car demain c'est debout à 04h50 pour prendre notre train pour AGRA.

Lever 08h00. Je regarde mes mails, et j'ai la mauvaise surprise de lire que notre vol accuse un retard d'1h30. Pas trop d'inquiétude puisque le programme prévu à Jaipur est assez malléable. Donc pas de stress pour quitter notre Guesthouse.

Le petit déjeuner copieux nous attend ainsi que le taxi pour nous amener à l'aéroport.

Et là, une nouvelle surprise nous attend, il s'agit d'un aéroport militaire et l'accès y est extrêmement contrôlé. Des centaines d'indiens sont devant l'immense porte en fer et un barrage de militaires empêche l'accès. ça Hurle, ça crie, l'effervescence est à son comble. Nous ne sommes pas très rassurés. Notre chauffeur nous fait descendre de voiture pour qu'on aille montrer nos passeports à un militaire. Ce dernier sort alors un pauvre papier avec une liste de passagers et nos noms y sont inscrits... ouf !! Les militaires laissent donc entrer notre taxi dans la Base militaire. On se croirait dans le film « la Déchirure ».

L’aéroport est vraiment tout petit. Seulement 2 guichets pour enregistrer. Notre avion a 1h00 de retard. Les contrôles de sécurité sont hallucinants. Au total, nous avons été contrôlés 7 fois.

Nous arrivons sur le tarmac, notre avion à hélices attend. Nous sommes une vingtaine de passagers à y monter.

Heureusement que nos proches n’avaient pas vu l’avion avant… sinon, l’inquiétude aurait été forte. 😀

Mais seulement de l'extérieur car l'intérieur était très correct... et le vol s'est très bien passé, comme vous pouvez voir...

Finalement, nous arrivons dans la ville du Polo avec seulement 20mn de retard. L’aéroport n’a rien à voir avec Agra. Il est plus grand et surtout on ressent une ville beaucoup plus riche.

Nous prenons à nouveau un prepaid taxi pour 500 Rs pour nous amener à notre Hôtel… Ce sera sûrement notre plus bel hôtel du séjour. On a le sentiment de revenir 70 ans en arrière avec ce décor très colonialiste.

Nous prenons un petit encas en terrasse avant de filer à Galta Ji, le temple des singes.

Le Tuc-Tuc nous dépose dans un endroit lugubre, ou l’on ressent une pauvreté importante. Nous sommes les seuls touristes et nous nous demandons, un instant si c’est bien ici le temple des singes. On nous explique qu’il faut grimper dans la montagne pour le voir.

Un gamin de 12 ans et un « Monkey man » nous accompagnent moyennant quelques roupies. La « grimpette » est assez raide et le cardio est en marche 😀

Nous avons quelques cacahouètes avec nous à donner aux singes et très vite ces derniers nous montent dessus sous le contrôle de nos 2 accompagnants.

Moment très atypique et super sympa. Bien sûr, à tout moment, nous craignions une morsure mais, par chance, les singes Rhésus sont obnubilés par les cacahouètes qu’on leur donne ; et non par nous.

Attention : il faut marcher pour accéder aux temples et aux bassins. Et il y a de jolies montées pas très praticables, donc chaussures de rando préférables ! A faire plutôt le soir pour apprécier les couleurs.

Nous arrivons après 3 bons kms, au Temple. Ce temple Galta Ji est vraiment atypique, impressionnant et malgré la saleté importante, il y règne une atmosphère incroyable.

Après quelques séances photos, le plus dur reste à faire : Remonter les 3kms. C’est dur dur… Sur cette montée, on croise un homme mi-ermite mi-rasta… gros fumeur de Marijuana qu’il fait pousser sur son lopin de terre. Il me propose de partager un moment de recueillement à ses côtés tout en fumant son herbe… Mais pas le temps. 😀😀

Nous sommes arrivés, notre chauffeur de tuc-tuc nous attend et nous rentrons direction l’hôtel. Un petit stop de 10mn et nous partons au Cinéma Raj Mandir.

La séance est à 21h30, ce qui nous laisse un peu de temps pour flâner dans la rue principale jonchée de boutiques de bijous et vêtement, et le temps pour dîner. Nous passons à côté d’un coiffeur barbier. Philippe me pousse pour me faire tailler la barbe.

On rentre et là encore, une belle expérience à vivre : Taillage de la barbe, massage visage et tête. Philippe s’est laissé tenter également… J

Ensuite nous apercevons un McDo… Oui j’ai bien dit un McDo. Par contre, nous n’avons pas du tout les mêmes menus. Tout est base de fromage ou Poulet… C’est très drôle.

Il est l’heure de notre séance.

A peine entrés dans le cinéma, nous plongeons dans un décor des années 60. On se croirait dans un de ces vieux films américains, avec des couleurs crème et fraise. La salle est grande avec un balcon pour les places les plus chères. Les indiens sont très investis dans le film. Ca commente, ça rit, ça applaudit,… Une expérience top à vivre au moins une fois. En fonction de la place, on paie entre 160 Rs et 380 Rs, pour les places Diamond Premium.

Comme j’aime négocier, même pour des sommes aussi basses, car c’est un jeu. J Je me suis retrouvé dans le bureau du Manager général en lui expliquant que mon grand ami Romain Duris, m’avait beaucoup parlé de ce cinéma et qu’il connaissait très bien le grand Directeur qu’il fallait que je rencontre absolument. Le directeur, par chance n’était pas là.

Mais du coup, le Manager Général nous a vendu des places Diamond pour 250 Rs… Je sais… ce n’est pas bien (surtout pour gagner 2€/place)… mais c’est tellement amusant…

Nous avons vu le film Hindi, Tanhaji: The Unsung Warrior. C’est un film d'action avec une pointe de Bollywood... donc pas trop de problème pour comprendre le film, même en Hindi.😀

Nous rentrons à l'hôtel. Nuit au Alsisar Haveli.

Lever 06h00

Après un petit déjeuner pris dans la chambre de notre Homestay, le père de notre hôte nous amène gentiment à l’aéroport. Il refuse même un pourboire (ce qui est très rare en Inde)

Une queue interminable pour enregistrer les bagages, quelques indiens qui s’énervent de la lenteur d’enregistrement. Ça traine, ça traine...

J’aborde une famille d’anglais dans la file pour leur demander s’ils vont également à Vârânasî. Le père me répond : « Je l’espère, la semaine dernière, même souci de lenteur, nous avons raté notre avion ». Le stress monte.

Vârânasî, ... Quand je pensais à l'Inde, c'était cette ville mythique qui me venait en premier à l'esprit et c'était pour moi un incontournable.

Finalement, on pousse un peu des coudes et nos bagages sont enfin enregistrés.. ouf !! La pression redescend. D’autant plus que l’avion aura au final 1h00 de retard.

Arrivés à Vârânasî, nous prenons à nouveau un Prepaid Taxi. Notre hôtel est à peu près à 1h00 de l’aéroport.

Ca y est, nous sommes arrivés à notre hôtel, le Via Varanasi Hotel. Chambre super sympa avec une entrée/salon et une chambre donnant sur une rue animée, jonchées de vendeurs de fruits et légumes

Nous sommes à 200m de l’Assi Ghât.

Les ghats sont en fait un ensemble de marches bordant les berges du Gange et permettent, grâce à ces marches, l'accès à l'eau. Ici à Varanasi, chaque Ghat est construit isolément et de par leur forme , leur structure, ils se distinguent tous les uns des autres. Les ghâts facilitent l'approche de la population à l'eau quel que soit son niveau, entre crue et étiage. Un indien nous disait même qu'en période de crue, la variation pouvait dépasser 20m.

Le temps juste de poser les sacs et nous voilà déambulant la rue direction le Gange.

Chaque année, ce sont plusieurs millions de pèlerins qui viennent soit pour se livrer à des ablutions, et ainsi se purifier de leur pêchés, soit pour attendre d'y mourir.

Varanasi, au-delà d'être une des plus vieilles villes du monde, c'est avant tout une ville sacrée pour les Hindous.

Nous marchons sur les différents ghâts en remontant vers le Nord.

On y croise une population de fidèles habités par leur foi. C’est impressionnant !!

Les hindous sautent dans le Gange, boivent l’eau de ce fleuve sacré, font leur ablutions avec une telle conviction de purification que le spectacle en est émouvant. Les femmes lavent leur linge. Les enfants jouent les pieds dans le fleuve. Les vaches prennent également leur bains.

Pour les personnes sensibles, ne pas lire le paragraphe suivant :

Nous nous arrêtons sur le Ghât Harishchandra pour y observer différentes crémations. 2 personnes charmantes et parlant un anglais tout à fait correct prennent le temps de nous expliquer toute la signification de ces rites.

Mourir à Varanasi et être crématisé sur les bords du Gange à Varanasi, est ce que tout Hindouiste souhaite car c'est la seule façon d'en finir avec le cycle des réincarnations et atteindre le Moksha (Paradis ou Nirvana). Il faut être décédé de mort naturelle pour prétendre à cette cérémonie. Un accident ou un meurtre témoignent d'un mauvais Karma et le salut par la crémation est interdit. Il faut savoir également que les enfants de moins de 10 ans, les femmes enceintes et les Saddhus (Homme considéré comme saint et qui a renoncé à la société pour se consacrer à l'objectif de toute vie, selon l'hindouisme, qui est le moksha (Nirvana)), ne sont également pas crématisés car considérés comme purs. Leur cadavre est simplement jeté dans le fleuve.

Pour des raisons évidentes de respect des défunts et de leur famille, nous n'avons pris aucune photo.

Il y a un rituel autour de la crémation auquel la famille du défunt, essentiellement masculine participe activement. Les proches du défunt n’ont pas le droit d'être tristes lors de cette cérémonie. Ce serait blasphématoire. Donc pas d’émotions négatives à cet endroit. C’est la raison pour laquelle, on ne voit que très peu de femmes car celles susceptibles de pleurer pourraient empêcher l'âme du défunt de partir.

Le linceul pour les hommes est blanc et pour les femmes, il est rouge.

La personne la plus proche du défunt est celle qui tient le rôle le plus important dans la cérémonie (mais aussi le plus dur). Bien souvent, c'est le mari, le frère, le fils ou le père. Il doit se raser le crâne et la barbe, puis une fois, le corps placé sur le bûcher, il marche autour en récitant des "mantras".

Ensuite, arrive un des moments les plus violents : il doit fracasser la tête du mort avec une machette afin que son esprit puisse être libéré et monter au ciel. Heureusement nous n'avons pas été témoins de ça. Ensuite, enfin, il peut allumer le bûcher avec le feu sacré et pour finir, lorsque le bois sera consumé, jeter le reste du corps plus ou moins calcinés dans le fleuve.

Dans l'eau, où d'autres personnes sont entrain de se baigner tranquillement. Des gens qui se lavent, et des restes de corps qui flottent au milieu d'autres détritus, voilà le paradoxe de l'Inde.

Nous appréhendions avec Philippe, ces rites de crémations associés aux odeurs. Et bien pas du tout. C’est tout à fait supportable et lorsqu’on comprend que pour un Hindou, la vie n’est rien, et que ce n’est qu’un passage sur terre, nous ne pouvons qu’être respectueux et admiratif de ces croyances.

Un des 2 indiens qui ont pris le temps de tout nous expliquer, était également (et surtout) un chef d’entreprise dans l’industrie du textile. Il fabrique des couvertures en soie, des pashmina, des foulards d’une très bonne qualité. Nous l'accompagnons dans les petites ruelles typiques intérieures. Nous arrivons à sa petite boutique et il nous sort toutes ses plus belles collections de tissus cachemire, soie, etc... Avec Philippe, nous nous sommes laissés tenter pour acheter 2 Pashminas qui nous aideront sûrement à affronter les nuits froides du désert de Thar à Jaisalmer.

Nous continuons à marcher le long des Ghats direction le ghât le plus important : Le Dashaswamegh Ghât. C’est ici qu’il y a le plus d’effervescence. La cérémonie de l’Aarti en hommage à Ganga. Beaucoup de monde et beaucoup de business. Certains vous prennent la main pour un massage payant, d’autres se prennent pour des chefs spirituels qui vous demandent de leur prendre en photo moyennant un backshish. C’est finalement le ghât le moins authentique.

Nous continuons donc notre route sur les ghâts suivants. Nous prenons notre temps, nous flânons, nous nous asseyons régulièrement de longues minutes sur les marches à observer, à contempler, à nous imprégner de cette culture très loin de notre monde occidental. Ça fait du bien !! Le temps est suspendu

Nous nous sentons bien, apaisés, avec cette sensation de sérénité rassurante

Nous revenons sur nos pas pour assister à la cérémonie de l'Aarti sur l’Assi Ghât à 2 pas de notre hôtel.

La cérémonie de l’Aarti se déroule tous les jours, en fin d'après midi. Cinq prêtres, vêtus de blanc et de rouge, y conduisent ce rituel de la lumière, dédié au Gange (Mère Gange : Gangâ Ma), accompagnés de chants de mantra et de sons frappés sur des cymbales de fer. La cérémonie dure 45 à 50 minutes. Pour des néofites de l’hindouisme comme nous, l’émotion était absente. Mais c’est une chose à faire tout de même.

La journée au bord des ghâts se termine avec une bougie flottante couronnée de fleurs que nous allumons et déposons sur le Gange qu’il emportera avec nos vœux.

Nous partons dans un petit resto juste à côté de notre hôtel que Phiphi a déniché sur le Web. Encore une fois, c’était excellent.

Nous rentrons à la chambre. Il faut vite dormir car demain lever à 5h00 pour voir les 1ère cérémonies et les 1ers rituels : La Cérémonie du Puja.

Lever matinal (5h50)

Le taxi nous attend en bas de cet hôtel pourri... Il nous amène sans problème à l'aéroport de Delhi.

Nous partons par la Compagnie Aérienne Indigo. C'est une compagnie très sérieuse. Nous partons à l'heure et arrivons à l'heure.

Arrivés à l'aéroport d'Udaipur, notre nouveau chauffeur Bittu nous attend. Pas le temps de déposer les sacs à l'hôtel nous partons directement pour le Fort de Chittorgarh.

C'est à 2h00 de route. Certaines portions de route sont à la limite du praticable... mais la conduite de Bittu est assez safe.

Bittu nous conseille de prendre un guide pour visiter le Fort en raison de son immensité. A l'entrée du Fort, notre guide nous attend. C'est un ami d'enfance de Bittu qui est littéralement passionné par la culture de son pays et de la religion Hindouiste. Il est passionnant.

Le fort est splendide, chargé d'histoire et la lumière également très belle. C'est un régal

Ensuite Bittu nous emmène déjeuner dans un attrape touriste. On n'a pas très faim.. On ne prendra qu'un Garlic Naan et un Cheese Naan et 2 cannettes de Coca et on repart aussitôt.

Je veux absolument arriver à Udaipur avant la tombée du soleil pour voir les cénotaphes d'Ahar à 5kms d'Udaipur.

Nous arrivons pile sur les derniers rayons du soleil mais on apprend qu'à partir de 17h00, le site est fermé. personne ne peut entrer dans ce cimetière de Maharadjas. Il est en effet gardé par plusieurs gardes. Bittu, demande à l'un 2 de nous laisser entrer moyennant 100 Roupies. Le garde accepte, retire la chaîne de la grille et nous laisse entrer. Il faut savoir que, comme beaucoup de pays en voie de développement ou émergents, les forces de l'ordre sont très souvent corrompues. Et pour l'Inde, c'est clairement confirmé.

Nous démarrons notre petite balade au cœur de l'histoire d'Udaipur, à travers ces tombes qui couvrent des siècles de règne des maharajas successifs et de membres de leur famille. Ce genre de site où il y a quelque chose qui se dégage. Un peu comme la nécropole royale de la basilique Saint-Denis. Donc une émotion particulière se dégage et un sentiment de respect naturel s'impose face à ces Maharadjas qui ont écrit l'histoire et qui sont mis à l'honneur à travers ces 250 cénotaphes. Un cénotaphe est en fait un monument funéraire qui ne contient pas de corps contrairement au mausolée. Sachant que les Hindous sont crématisés, ces cénotaphes sont élevés à la mémoire de ces Maharadjas et dont la forme rappelle celle d'un tombeau.

Nous ne restons pas très longtemps. Le soleil n'est plus. Ce soir, c'est les 3 ans du fils de Bittu. Il lui a acheté une petite moto en plastique avec un moteur électrique pour 3000 Rs (soit 40€). Mais pour ne pas se faire engueuler par sa femme qui manifestement gère les finances, il lui a expliqué que c'est nous qui souhaitions offrir cette moto. On part donc vers la maison de Bittu pour offrir cette fameuse moto à son fils.

Nous arrivons dans son petit village de Khel Gaon. A peine arrivés dans la rue de terre qui accède à sa petite maison, son fils court pour sauter dans les bras de son père.

Toute la famille de Bittu, ses voisins, sont sur le perron de la maison à nous attendre. Il sort la moto et Philippe la remet au petit garçon. Ses yeux s'illuminent. Bittu veut nous offrir le Chai dans sa maison.

Il est fier de nous présenter sa femme, ses 2 enfants , sa maison. On sent les liens très forts qu'il partage avec ses enfants.

Nous sommes dans la seule pièce de la maison. La superficie de cette pièce est environ 8 M2; et elle sert de cuisine et de chambre pour eux 4. Un seul lit d'un place s'y trouve. les autres dorment à même le sol. On ressent une pauvreté forte. Des tôles d'aluminium servent de toit provisoire. Bittu doit économiser beaucoup pour espérer terminer sa maison

La femme de Bittu prépare le Chai. Le petit ne quitte pas sa moto. Les enfants voisins sont tous là. Avec Phiphi, nous sommes un peu l'attraction. Il faut dire que ce n'est pas le lieu le plus touristique d'Udaipur. Ils ont l'air tous heureux. C'est un moment de partage très sympa avec cette famille.

Avant d'arriver à notre hôtel Bittu nous propose de nous emmener dans un endroit très connu d'Udaipur pour le textiles. Comme on sent un peu le côté "J'emmène les touristes dans le coin des touristes", on refuse prétextant d'être très fatigués. Il insiste en nous promettant qu'on ne sera pas déçu.

Allez... On joue le jeu.

Et là, en effet on sent tout de suite le sérieux de la boutique. Le patron parle très bien le français en plus de l'anglais. Il nous laisse flâner dans sa grande boutique. Sur son mur, on voit des photos de personnalités à ses côtés comme Richard Gere, Judy Dench (M dans James Bond), Kenzo, Billy Nighy,etc... qui viennent régulièrement s'approvisionner chez lui.

En effet, la qualité est vraiment top. Apercevant des tissus unis, il me propose de me faire sur mesure des chemises avec ce tissu 100% coton. Quand je lui explique qu'on part le lendemain direction Jodhpur, il me dit :"Aucun problème, vous venez les chercher demain matin à 09h30 avant de partir, elles seront prêtes". C'est vrai que les Indiens ne sont pas aux 35 heures 😀😀😀.

On négocie un peu le prix et, on se met d'accord sur 25 Euros la chemise. C'est donné.. A Paris, une chemise taillée sur mesure, c'est au moins 150 Euros. J'attends néanmoins demain pour voir la qualité.

On arrive enfin à notre hôtel. Le Poonam Haveli. La chambre est topissime. Ca nous change de la veille. Il est au pied du lac Pichola. Nous dînons sur le Roof Top avec une vue sur le lac à couper le souffle. Après dîner nous partons arpenter quelques rues avant de retourner à la chambre pour une bonne nuit de sommeil bien méritée.

Nous nous levons à 08h30.

Les températures sont déjà différentes qu'au début de notre voyage. On a laissé tomber le gilet ou le pull.

Nous prenons un petit déjeuner typique indien : Riz au curry avec Chai (thé massala)

Du roof top, nous avons une vue imprenable sur le Fort de Mehrangarh et sur la cité bleue.

Notre haveli se trouve vraiment à 20 mètres du chemin qui monte au fort. Ca grimpe pas mal 😰... On a bien fait de prendre des forces au petit déj.

Sur le bord du chemin, presque toutes les maisons sont bleues... d'où le nom de ville bleue attribuée à Jodhpur.

Nous passons devant le fort mais nous décidons de commencer la journée par la visite du White palace ou le Jaswant Thada.

En fait il s'agit d'un cénotaphe dédié au Maharaja Jaswant Singh II.

Il est relativement récent, puisqu'il a été construit en 1899.

La beauté de ce bâtiment, la tranquillité du lieu, mais également le site sur lequel il est installé rendent la visite super agréable et apaisante.

Ce cénotaphe a été construit à la demande de "Sardar Singh", à l'endroit où son père le Maharaja "Jaswant Singh II" fut crématisé.

Tout est en marbre blanc, il est poli de manière tellement fine que le soleil permet de voir une lueur à travers le marbre. Quel raffinement !

Nous redescendons vers le Fort de Merhangarh.

Le fort Mehrangarh est l’emblème de Jodhpur. Il surplombe toute la ville. C’est l’attraction n°1.

Une fois arrivé au fort, le droit d’entrée du fort pour les touristes étrangers coûte 400 Rs soit environ 5 euros et ça les vaut vraiment.

A la fois fort militaire et palais royal, Mehrangarh, construit entre le 15e et le 17e siècle est dans notre top 3 des plus beaux forts visités, aussi bien pour l'architecture que pour ses belles collections d'armures, d'instruments de musique et de peintures qu'il abrite et qui sont si bien mises en valeur. En plus il offre une magnifique vue sur la cité bleue.

C'est vraiment une très belle visite, impressionnante et très intéressante. Je conseille l’audio guide (le français est dispo).

Dans l'enceinte du fort, se trouve un monsieur d'une 60e d'année, et manifestement mondialement connu pour ses talents de voyance. Je me lance... Qu'ai-je à perdre ?

Même si on perçoit des interconnections qui pourrait coller avec la vie de chacun. Il m'a néanmoins relaté des choses très surprenantes sur ma personnalité, sur mon travail, sur mes enfants, etc..., Je ne m'étendrai pas car cela reste très personnel, mais cela interpelle vraiment.

Après la visite du fort, je n'avais plus de batterie pour l'appareil photo. 😦 Nous sommes donc retournés à notre Homestay pour faire une pause de 45 mn le temps de recharger.

Nous repartons. A 3 mn du Homestay, se trouve le stepwell (puits) Toorji Ka Jhalra. Très différent de celui de Jaipur, il affiche une architecture bien différente et tout aussi impressionnante.

Après ce stepwell, nous continuons à nous perdre dans les petites ruelles de Jodhpur.

Nous nous arrêtons dans une boutique... on se croirait dans la caserne d'Ali Baba. Elle est très grande et sur 3 étages. Elle est différente des boutiques pour touristes. Cela ressemble davantage à une boutique d'antiquaires qu'autre chose.

Je flashe sur une statue de Ganesh.

Ganesh, c'est une célèbre divinité hindoue, ce dieu à tête d’éléphant est le symbole de la sagesse et de la prospérité. Il apporte protection à celui qui l’invoque dans le commencement de toutes choses. C’est un allié de taille qui est censé porter chance. Il est Vénéré en Inde. On peut voir des représentations de Ganesh chez nous car il est largement représenté dans la pratique du Yoga qu’il s’agisse de méditation ou de postures.

Ganesh est le digne fils du Dieu Shiva et de Pârvati, son épouse.

Il existe plusieurs légendes sur Ganesh mais celle qui est la plus raconté en Inde est la suivante :

Un jour, la déesse de la dévotion, de la fertilité et épouse de Shiva : Pârvati prenait un bain. Ne voulant pas être dérangée, elle a dit à leur taureau Nandi de rester sur ses gardes devant sa chambre pour que personne ne puisse entrer.

Naturellement, il obéissait.

Mais un peu plus tard, Shiva est venu voir sa femme. Ne désobéissant pas à son maître, Nandi laissa passer Shiva.

Quand Pârvati vit Shiva, elle fut en colère parce que non seulement il l’interrompit, mais Nandi avait laissé entrer Shiva. Elle s’est soudainement rendu compte qu’elle n’avait personne qui lui était réellement loyal.

Énervée par cela, elle décida de créer quelqu’un qui lui serait profondément loyal.

Donc après le départ de Shiva, elle ramassa sa pâte de curcuma (utilisée pour le bain) et la souffla à travers la pièce, lui insufflant de la vie; et Ganesha, son fils, sortit de la poussière.

Elle avait enfin la loyauté qu’elle avait toujours désirée.

Pârvati a ainsi commencé à poster Ganesh à l’entrée de sa chambre pour monter la garde quand elle prenait son bain.

Un jour, Shiva est venu parler à Pârvati. Mais Ganesh ne voulait pas le laisser entrer.

Ne réalisant pas qui était Ganesh, Shiva ordonna à son armée de l’attaquer, mais il les détruisit !

Shiva fut choqué, qui était ce puissant garçon ?

Se sentant menacé et défié, Shiva décida de combattre Ganesh et dans une fureur divine, trancha la tête de Ganesh, le tuant instantanément.

Quand Pârvati réalisa ce qui s’était passé, elle fut profondément blessée et furieuse. Après tout, c’était son fils.

Inconsolable, elle entreprit de détruire toute la création. Vous parlez d’une punition sérieuse !!

Mais quand Brahma, le créateur de l’univers vit cela, il comprit qu’il devait lui parler.

Il l’a suppliée de reconsidérer son plan un peu…extrême 😀. Elle finit par céder, mais à deux conditions:

• Ganesha devait être ramené d’entre les morts
• et il devait être adoré à jamais devant n’importe quel autre dieu

Shiva savait qu’il devait s’exécuter… après tout, il avait un peu exagéré…c’est le moins qu’on puisse dire.

Shiva envoya Brahma à la recherche du premier animal qui se couchait la tête tournée vers le nord. Peu après, il revint avec la tête d’un éléphant, et Shiva la plaça sur le corps de Ganesh.

Après lui avoir redonné vie, Shiva a donné à Ganesh la fonction d’être avant parmi les dieux et de surveiller tous les assistants de Shiva.

Voilà, vous connaissez toute l'histoire. 😀 C'était la minute culturelle.

Donc pour revenir au commencement, j'ai flashé sur une statue en Bronze de Ganesh. Elle est au fond de la boutique, assez haut sur une étagère. au milieu d'une multitudes de vieilles statues et vieilles objets. Elle aurait appartenu à un riche marchand indien mort sans héritier. Manifestement, cette statue est là depuis plusieurs années, confirmée par l'épaisseur de poussière qui la couvre.

Je demande le prix... S'agissant de bronze et qu'ils vendent au poids. Ils pèsent, à l'ancienne, la statue. Elle fait 16,7 Kg. Et là, comme je m'y attendais, c'était au dessus de mon budget.

Sans trop d'espoir, je négocie à la moitié, et je sens que ça mord un peu... Forcément, aucun touriste est assez fou pour acheter une telle statue. 😀 La négociation dure un peu et finalement il me donne un prix final que j'arrive encore à baisser en intégrant les frais de port. Car 17 Kg, je ne peux pas le transporter dans mon sac à dos.😀😀 C'est donc FEDEX, qui s'occupera du transport Export.

Très commerçant, il nous propose de boire un Chai à l'étage pendant qu'il nous montre ses parures de lite d'autres textiles/

Phiphi se laisse tenter ...

Après plus d'1h00 dans cette boutique, nous continuons à nous balader un peu en remontant vers la guesthouse. Nous faisons un stop d'1h00 avant d'aller dîner au Jankhar Haveli... Excellente adresse. Le maître d'hôtel vient de Pondichery et donc parle très bien le français.

Bittu nous envoie un Message WhatsApp pour nous signaler que demain pour le trajet Jodhpur-JAisalmer, ce ne sera pas lui mais son frère et qu'il prenait 6900 Rs. Très surpris et à la fois déçu de ce prix exorbitant et de surcroît pas avec lui, nous déclinons sa proposition.

Le maître d'hôtel du Jankhar Haveli, nous trouve un chauffeur pour le lendemain à 4000 Rs. En Inde, tout est simple et malgré cette surpopulation... tout le monde connaît tout le monde.

Le dîner est délicieux. Nous retournons à la Guesthouse.

Demain lever matinal (7h00) pour une longue journée de route direction les portes du désert : Jaisalmer.

Une Jeep vient nous chercher à l’hôtel à 08 :00

Nous avions choisi la Compagnie Wanderlust Camel Safari directement depuis la France en raison des commentaires élogieux vus sur différents carnets de voyage et sur Tripadvisor.

Nous parcourons 50 kms de Jeep sur une très belle route. La jeep s’arrête dans un petit village (2 maisons en terre) au milieu de nulle part.

Nous sommes aux portes du désert de Thar à 50Kms de la frontière du Pakistan.

Nous apercevons au loin, 3 dromadaires avec un chamelier. C’est pour nous !!

Le temps de tout charger sur ces robustes animaux (eau, casserole, poêles, légumes, épices,…) le moment est venu pour nous de grimper dessus.

1er éclat de rire, à voir Phiphi qui pensait être un véritable cowboy du Sahara et qui a vite déchanté. LOL.

Ce n’est pas très confortable, voire pas du tout. Notre chamelier, Sabou ne cesse de rire en disant : « Mal au CUL ? Mal au CUL ? ». Il voit juste. 😀😀

Après 1h30 de ballade, nous nous arrêtons dans un endroit où seuls 2 arbres servent de décor.

C’est là que nous allons déjeuner. Sabou libère les dromadaires de leur paquetage afin qu’ils puissent errer tranquillement et dévorer quelques buissons savoureux.

Nous assistons à un véritable spectacle culinaire. Philippe et Sabou vont chercher quelques brindilles et branches pour démarrer le feu…

Sabou nous concocte un super repas et avec un peu de farine et de l’eau nous façonne quelques chappattis. Trop bons !! Il fait également revenir dans de l’huile des beignets croustillants pour terminer par le plat principal : un Caju Curry.

Un berger s'arrête avec ses moutons pour prendre un chai avec nous.

Avant de repartir, 45mn de sieste s’imposent sur les immenses coussins servant de siège sur les dromadaires. Nous prenons un bain de soleil incroyable. Il ne fait pas trop chaud (Environ 26-27 °C au soleil).

Concours de sourire.

On repart pour environ 2h00 de balade avec quelques arrêts afin que les dromadaires se désaltèrent. Des puits sont prévus à cet effet.

Nous arrivons sur notre camp de base perché sur des dunes de sable. Un autre touriste est là avec son guide. C’est un français, Julien. Il est réceptionniste dans différents hôtels de la côte d’Azur ce qui lui laisse le temps de beaucoup voyager hors saison. Il rentrait d’un voyage en Afrique (Ghana, Togo, Bénin). Il a une philosophie de voyage très axé sur la découverte de nouvelles populations et barroude à la « Roots » , avec un budget très serré. En Inde, il dort dans des guesthouses à moins de 2 Euros / la nuit.

Nous assistons à un coucher de soleil magnifique du haut des dunes de sable. Je crois n’avoir jamais vu de sable aussi fin. C’est un moment de quiétude incroyable.

Ensuite, nous prenons l’apéro avec de la bière pour certains, du chai pour les autres, et quelques Pakoras, que nos 2 guides ont préparés dans les poêles.

Ils préparent le dîner qui s’annonce aussi savoureux que ce midi.

Le soleil parti, la température baisse fortement. On se les gèle. Heureusement, nous avions prévu, polo manche longue, pull et même blouson pour Phiphi. Mais c’est limite suffisant.

Le dîner est un festin. Riz, légumes, chappattis,… C’est un délice. Mais aucun de nous ne pourra finir sa gamelle.

Une petite dizaine de renards du désert s’approche de notre camp. On les entend glapir.

Cela ne nous rassure pas trop pour la nuit mais, Sabou nous explique que les renards sont très craintifs des hommes et qui ne s’approchent jamais trop prêt. Ouf !!

Après quelques chants du désert au coin du feu, nous partons nous coucher, éreintés par la journée. Sabou et l’autre guide nous ont préparés nos lits au pied des dunes permettant d’être au 1er plan pour demain pour le Sunrise (lever du soleil).

Il ne nous aura pas fallu longtemps pour tomber dans les bras de Morphée.

Aujourd’hui, c’est une journée de transfert. Mais le timing est serré.

Il est prévu de décoller par Spicejet à 11h40 de Jaisalmer pour arriver à 13h25 à Bombay

Et nous reprenons immédiatement un avion à Bombay pour Aurangabad à 15H25 par Air India.

Autant dire que nous n’avons que très peu de délai pour récupérer les sacs, se faire réenregistrer sur une autre compagnie. Si notre avion de Jaisalmer a du retard… c’est mort.

Donc tous les jours, Phiphi regardait les retards de ce vol et aucun n’a été enregistré sur ces 2 dernières semaines, ce qui est un miracle en Inde. Pourvu que ce soit pareil pour nous, sans quoi, il faudra faire une croix sur les grottes d’Ellora. Donc pas possible 😉😉

Nous prenons en vitesse le petit déjeuner à notre hôtel et filons à l'aéroport de Jaisalmer. Tout petit aéroport.

Nos sacs sont trop lourds… nous sommes obligés de payer un surplus pour excédent de poids… mais on s’y attendait.

Aucun avion sur le tarmac, on stresse… mais le vol ne prévoit pas de retard.

A 11h00, nous voyons un avion arriver, la pression redescend. C’est bien un avion de chez Spicejet.

L’embarquement est à l’heure… Nous décollons à l’heure..

Je suis actuellement dans l’avion en train d’écrire sur le blog et l’avion vient de se poser à Bombay. Il est 13:09. En avance de 16mn. Top !! Ca devrait le faire !!

On récupère rapidement nos sacs et partons dans la zone des départs. On repasse les contrôles de sécurité, refaisons le check-in des bagages...

L'avion est annoncé avec un retard d'1h00... Plus aucun stress.

D'1h00, on passe à 2h00. C'est chiant mais on est sûr maintenant de faire les Grottes d'Ellora. C'est le principal.

On arrive finalement à Aurangabad à 18h30. L'aéroport se trouve à seulement 15mn de notre hôtel. Nous optons encore pour un prepaid taxi. Le gars du comptoir nous propose même de payer d'avance notre trajet Hôtel jusqu'au grottes d'aurangabad et Daulatabad pour demain. Et pour seulement 1800 Roupies alors que tous les guides parlent de 2500 à 3000 Rs pour le même trajet. Je ne suis pas très chaud car pas forcément confiance; mais Phiphi me pousse à accepter. On paie et le taxi vient nous prendre.

Nous changeons littéralement de cadre. Nous voici arrivés au Welcome Rama International.

Où sommes nous ? Sommes nous bien en Inde ? Où est le désert ? Où est l'ambiance spirituelle de Varanasi... Ce très grand hôtel à l'américaine dispose d'un service de sécurité similaire à celui des aéroports.

Arrivés dans notre chambre, Philippe me pousse, malgré la fraîcheur de fin de journée à piquer une tête dans la piscine. Eau certes fraîche mais pas longtemps... Ça fait du bien !! Pour nous réchauffer un peu, on se prélasse une 15e de minutes dans le hamam.

Puis dîner - buffet compris dans le prix de l'hôtel... C'est moyen mais nous sommes affamés.

Retour à la chambre pour un FaceTime avec la Famiglia... Ca fait du bien 😀

Demain, une belle journée de visite nous attend avec les Grottes d'Ellora. J'espère juste que le taxi sera présent....

Lever 8h30.

Un bon petit déjeuner et direction la gare de train Churchgate où Shailesh nous attend pour nous balader à Dharavi.

Dharavi, c’est le 3e plus grand bidonville du Monde, une ville dans la ville de Bombay, que le monde a découvert sur grand écran, en 2008, avec le célèbre film Slumdog Millionnaire, de Danny Boyle. Dharavi compte envron 1 million d’habitants qui vivent dans des conditions très difficiles; mais qui ont créé une activité impressionnante depuis près d’un siècle: c’est dans ce bidonville qu’est, par exemple, recyclée la majorité du plastique, de la ferraille ou des appareils électroménagers de Bombay, et de toute sa région. Dharavi accueille également des potiers et des milliers d’autres artisans, qui génèrent en tout un chiffre d’affaires estimé à 500 millions d’euros par an.

Shailesh avait déjà acheté les billets de train. Il nous explique qu'on va s'arrêter à la station Mahim et qu'il faudra se lever à la station précédente et jouer des coudes et pousser fort pour sortir du wagon. Nous n'avons que 20 Secondes...

Mais plus nous avançons, plus le wagon se remplit... il n'y a même pas 50cm2 par personne. Les gens poussent et poussent encore quitte à se faire mal. Nous sommes encore assis et la pression monte... Shaleish, lui, a l'air serein... pas nous !!!

Le Wagon est bondé. Nous voici arrivés à Mahim Station. Le quai est surchargé...Comme allons nous faire pour sortir avec ce monde ? Impossible !! Nous nous levons, nous poussons, nous poussons fort, nous poussons encore sans se soucier de qui que ce soit..., nos tailles et notre corpulence nous aident à nous frayer un chemin. C'est irréel !! Ca y est, nous sommes déjà sur le quai. ouf !! C'est un truc de malade !! Et dire que je me pleins parfois du monde dans le RER parisien ....

Shailesh commence à nous expliquer toute l'histoire du Bidonville de Dharavi dans lequel il est né et a grandi. Il nous déconseille fortement de prendre des photos afin de respecter les habitants du bidonville.

Les photos ci-après sont des photos volées sur plusieurs sites qui illustrent parfaitement ce qu'on a vu.

Dans le bidonville, pas moins de 4000 micro entreprises s’activent. Shailesh nous oriente dans ce dédale de ruelles extrêmement sales où l'on y découvre le recyclage de plastique, ferraille, carton et autres déchets collectés à Bombay, mais également des couturiers, des potiers, et des tanneurs. Philippe s'achète une ceinture en cuir.

Ca fait 2h00 que l'on marche dans ces ruelles très étroites, sales, pleines de détritus,... et à aucun moment, nous nous sommes sentis en insécurité. Nous avons même le sentiment d'être transparent ou alors faire partie de cette même population. Personne nous observe comme des touristes... ils sont tous concentrés à leur tâche... Seuls les jeunes enfants errants des ruelles cherchent à créer un contact avec nous.

Nous nous arrêtons pour déjeuner. Nous entrons dans une toute petite habitation. Une cuisine, un lit, une télé... Ils sont 3 à vivre dans cette pièce. C'est très propre. Nous nous déchaussons et nous nous asseyons parterre pour manger. L'amie de Shailesh nous sert un délicieux thali. En nous resservant, Shailesh précise qu'il faudra finir notre plat par respect pour les 400.000 enfants de Bombay qui s'endorment chaque jour avec le ventre vide. Et oui, voilà la vraie réalité de l'Inde. Pourquoi tous les enfants occidentaux n'ont pas entendus ? 😀😀

Cette visite du Bidonville de Dharavi fut intense, passionnante et relativisante. Merci à Shailesh pour son partage et sa transparence.

Shailesh négocie pour nous un taxi pas cher pour continuer notre découverte de Bombay.

Nous partons pour le Grand Dhobi Ghat.

Cet endroit est impressionnant tant par son étendue que par son fonctionnement.

Chaque jour des tonnes de linge sont lavés manuellement dans des lavoirs en plein air. On a du mal à comprendre comment les vêtements ne sont pas perdus parmi les montagnes de draps et de chemises identiques. Et pourtant, le taux d’erreur est paraît-il extrêmement faible.

Chaque pièce est numérotée et une erreur peut coûter chère à ces blanchisseurs qui gagnent en moyenne 6 euros par jour pour plus de 16h de travail !

La blanchisserie est visible depuis le pont près de la gare ferroviaire de Mahalaxmi mais elle ne se visite pas de l’intérieur.

Nous roulons ensuite vers le sud Direction le Banganga Tank.

Quartier vraiment différent dans cette grande ville moderne.

C’est une « holy place » et autour du grand bassin bordé de ghâts, on retrouve toute la ferveur des lieux saints de l’Inde, avec les rituels habituels toujours fascinants à observer…

Nous repartons de ce "réservoir", et nous prenons une petite ruelle par laquelle nous apercevons la mer à 100m.

La Mer !! Comme des explorateurs qui ont fait un périple de plusieurs mois nous avons le sentiment d'arriver au bout...

Mais Le temps est loin où les explorateurs découvraient des îles désertes avec des plages de sable fin. Plus nous approchons, plus le spectacle merveilleux auquel nous nous attendons laisse place à la désolation : Une mer couleur marron foncé, sale, des milliers de déchets plastiques jonchent le sol, l'odeur nauséabonde dérange. Nous sommes face aux conséquences gravissimes de la pollution de l'Inde et de surcroît de notre belle planète bleue..

Car au delà du désagrément esthétique, ces déchets menacent la moitié des oiseaux marins sans compter toutes les espèces de poissons, crustacées et mammifères vivant dans cet océan parce qu’ils confondent ces déchets avec de la nourriture.

La seule bonne nouvelle, c'est que le Gouvernement Indien a enfin pris conscience de la gravité de la situation et s'est lancé, depuis 2018, dans une course à l'écologie : The Green India.

Mais que ce soit au Rajasthan, dans l'Uttar Pradesh, ou encore au Maharashtra, régions que nous avons pu visiter; le travail à réaliser est titanesque. Il faudra au minimum 30 ans pour ancrer la notion d'écologie dans les mentalités.

Nous partons vite de ce lieu direction l'extrême sud de Bombay, pour observer "THE" monument de Bombay : The gateway of India. (La porte de l'Inde). C'est un peu leur Tour Eiffel.

Cet arc de Triomphe a été érigé en 1914 pour commémorer la venue en 1911 de l’empereur de Indes, le roi George V et son épouse la reine Mary. Pour la petite histoire, il commémore donc indirectement également le début de la campagne pour l’indépendance puisque c’est au moment de l’arrivée du couple royal que Gandhi lança sa campagne de non-violence en vue d’obtenir le départ définitif des Anglais. Après l'indépendance de l'Inde, les derniers militaires britanniques à quitter le pays passèrent sous la Porte.

Nous sommes un peu crevés. Nous décidons d'aller nous reposer dans l'emblématique hôtel de Bombay : Le Taj Mahal Palace. La sécurité est à son comble pour y accéder... sûrement à cause de l'attaque terroriste dont elle fut cible en 2008.

Cet vieil hôtel a ouvert en 1903. L'architecture intérieure est tout juste magnifique. Des boutiques de luxe des plus grands noms (Dior, Vuitton, Mont-blanc,...) y sont présentes. Nous sommes bien loin des hôtels dans lesquels nous avons logé ces derniers jours.

Nous prenons un bonne bière locale et quelques amuse-bouches. Une vraie détente bien appréciée 😀

Nous quittons le Taj Mahal pour remonter vers le Nord et arpenter les rues des quartiers de Churchgate et le quartier du Fort.

Nous observons des indiens jouer à leur sport national : Le Cricket au Parc de l'Oval Maidan

Nous avons prévu d'acheter des souvenirs sur la "Fashion Street"; réputée pour être le temple du shopping de Bombay.

Fashion Street est en effet l'une des destinations de shopping les plus répandues à Bombay. Avec un éventail varié de plus de 150 magasins au bord de la route, c'est un peu le marché au puces de Saint Ouen ou Montreuil. Fashion Street promet donc aux acheteurs ardents beaucoup plus de déchets et de bibelots que n'importe quel grand centre commercial ou magasins à la mode. Tommy Hilfiger, Hollister, Nike, Addidas, ils sont tous là à des prix défiants toute concurrence.

Donc si vous voulez faire du shopping dans la rue à Mumbai, il n'y a rien de mieux que de vous rendre à Fashion Street qui promet pléthore de vêtements et d'accessoires à prix bas à celui qui sait et qui aime négocier. En revanche, celui qui recherche des produits artisanaux, des produits de qualité, .... il faut passer son chemin.

Philippe est crevé... Il veut se poser un peu. Ça tombe bien, il y a le Festival des Arts de Kala Ghoda qui se tient au Cross Maidan Ground et qui est manifestement très réputé à Bombay. C'est un festival en plein air qui promeut différentes initiatives artistiques comme la danse, le cinéma, la peinture, le théâtre, etc... Nous nous allons donc sur une étendue d'herbe et écoutons, regardons, les différentes saynètes.

Il est 19h30, nous marchons quelques centaines de mètres pour rejoindre le Restaurant Bombay Vintage.

C'est notre dernier dîner en Inde... Alors nous nous lâchons... Apéro en Happy Hours, 2 plats chacun et digestifs... A table nous faisons le bilan : "Alors, qu'as-tu préféré ?"

Nous célébrons notre dernière journée...

Et oui, dans 5h00, nous décollons vers Paris.

Nous sommes repus... nous retournons à l'hôtel récupérer nos sacs et prenons un Uber direction l'Aéroport... La fin approche.

Quelques achats à l'aéroport, de l'encens, quelques t-shirts, et nous voici partis direction l'Europe, direction France.