Une aventure à vélo, à travers les magnifiques paysages de la vallée de la Loire, qui célèbre l'héritage majestueux des rois de France,
Avril 2024
13 jours
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L'année dernière, une nouvelle passion a émergé dans nos vies : le cyclotourisme. Tout a commencé lorsqu'en 2023, au printemps, nous avons entrepris de parcourir quelques étapes de la Via Rhôna, reliant Lyon à Avignon. Ce périple inaugural a été une révélation, nous poussant à explorer davantage les routes à deux roues. Durant le trajet en train pour rejoindre notre point de départ, nous avons eu la chance de rencontrer d'autres cyclotouristes qui partageaient leur enthousiasme pour ce mode de voyage. Ils nous ont vivement recommandé de découvrir la Loire à vélo, affirmant garder des souvenirs impérissables de cette expérience.

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Animés par cette perspective, à la fin de l'été, nous avons décidé de nous aventurer sur un second tronçon de la célèbre véloroute, cette fois en camping, à travers la magnifique région de la Camargue au départ de Saint Gilles en passant par Aigues- Mortes, Sète, les Saintes Marie de la Mer et le Salin de Giraud. Ce parcours s'est avéré être une véritable immersion dans la nature sauvage et préservée, ponctuée par des rencontres inoubliables avec la faune locale et des paysages à couper le souffle. Cette exploration a consolidé notre passion naissante pour le cyclotourisme, nous incitant à envisager de futurs voyages similaires.

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De retour d'un voyage en Inde, armée du guide du routard d'une main et de l'application loireavelo de l'autre, je me suis lancée avec enthousiasme dans la planification de notre prochaine aventure. L'objectif était clair : explorer la Loire à Vélo au printemps 2024.

La Loire à Vélo est bien plus qu'un simple itinéraire cyclable. C'est un véritable voyage à travers l'histoire et la culture françaises, offrant des panoramas variés, des châteaux majestueux aux villages pittoresques en passant par les vignobles réputés de la région. Cette véloroute, jalonnée de pistes cyclables sécurisées et de services adaptés aux cyclotouristes, nous promet une expérience unique, alliant découverte active et culturelle.

Nous prévoyons de débuter notre périple à Muides sur Loire, située à quelques kilomètres à l'Est de Blois. L'objectif est de découvrir les paysages bucoliques, ponctués par la majesté des châteaux de la Renaissance et le charme des petits villages qui jalonneront notre parcours. Nous envisageons également de faire des haltes dans les vignobles renommés et pourquoi pas à Sancerre et Pouilly-Fumé pour déguster les vins locaux et découvrir les secrets de leur élaboration.

Au-delà de l'aspect touristique, ce voyage représente pour nous une véritable aventure humaine et sportive. Nous sommes impatients de partager des moments privilégiés, de nouer des liens avec d'autres passionnés, tout en découvrant de nouveaux horizons à la découverte du patrimoine de nos illustres rois.

En planifiant cette escapade d'une dizaine de jours le long de la Loire à Vélo, nous sommes enthousiastes à l'idée de nous laisser porter par le majestueux fleuve, tout en pédalant à notre propre rythme.

Initialement, l'idée était de se rendre en Pays de la Loire en train. Cependant, au moment du créneau météo favorable, aucun train de disponible. Se sera donc en voiture que nous rallierons notre point de départ.

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Nos vélos sont prêts à être embarqués dans la voiture, prêts à nous emmener vers de nouvelles aventures avec nos sacoches soigneusement attachées à nos porte-bagages.

Nous avons minutieusement préparé nos bagages. Chacune de nos quatres sacoches est chargée de trésors essentiels pour notre périple à venir. La tente, les duvets, la popote, les vêtements de rechange et les provisions pour les premiers jours trouvent leur place dans ces sacoches, prêtes à nous accompagner dans toutes les péripéties qui jalonneront notre voyage.

La tente, véritable abri mobile, incarne notre foyer temporaire. Elle sera notre refuge lors des nuits sous les étoiles, offrant un confort bien mérité après une journée de découverte et d'efforts sur les routes. Nos duvets, doux cocons de chaleur, nous envelopperont de leur douceur, nous permettant de nous reposer pleinement et de recharger nos batteries pour les défis à venir.

La popote, fidèle compagne des aventuriers en herbe, nous permettra de concocter de délicieux repas en plein air. Avec nos habits de rechange soigneusement pliés dans les sacoches, nous sommes prêts à affronter tous les caprices de la météo, que le soleil brille de mille feux ou que la pluie vienne défier notre détermination.

Et bien sûr, nos vivres pour les premiers jours sont là, prêts à satisfaire nos appétits d'aventuriers affamés.

La voiture chargée, nous prenons la direction de la Loire.

Après une halte à Romans-sur-Isère qui est réputée pour ses délices culinaires incontournables : les ravioles, la pogne et le saint-genix, nous poursuivons notre chemin.

Ce soir, nous faisons escale au camping de l'Astrée à Bourg Argental. Nichée au cœur du Parc naturel régional du Pilat, cette petite commune offre un cadre paisible et authentique, idéal pour savourer nos précieuses trouvailles.

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Après avoir plié notre tente, nous reprenons la route pour notre seconde étape. Le col de la République nous réserve une surprise avec ses sommets enneigés, puis nous dévalons vers Saint-Étienne où le temps se fait plus clément. La route nous offre ensuite des paysages bucoliques.

Nous arrivons en milieu d'après au château de Cheverny qui sera l'entrée en matière de notre périple qui débutera demain.

Erigé au XVIe siècle, incarne l'élégance et la grandeur de l'art de vivre à la française, qui souligne un charme intemporel. Mais le Château de Cheverny ne doit pas sa renommée uniquement à son histoire et à son architecture remarquable. Il a également acquis une notoriété internationale grâce à l'œuvre de l'éminent dessinateur belge Hergé. Dans ses célèbres bandes dessinées de Tintin, Hergé a immortalisé le château en le transformant en le modèle pour le fameux "Château de Moulinsart".

Un Joyau de l'Architecture Renaissance Construit entre 1624 et 1630 par l'architecte Jacques Bougier, le Château de Cheverny est un exemple superbe de l'architecture Renaissance française. Sa façade symétrique, ornée de détails délicats, témoigne du savoir-faire exceptionnel des artisans de l'époque. Les toits d'ardoise élégamment courbés, les lucarnes sculptées et les fenêtres à meneaux confèrent une aura de noblesse à cette demeure historique.

Histoire du château 

La façade sud qui est la plus célèbre est ornée de bustes d'empereurs Romains. L'architecte Jacques Bougier dit Boyer utilisa de la pierre de Bourré pour édifier le château. Celle ci provient de la vallée du Cher.

Façade sud
Façade nord

Un Héritage Familial Le château est resté dans la même famille depuis plus de six siècles, ce qui lui confère une atmosphère chaleureuse et authentique. Actuellement, le comte et la comtesse de Vibraye résident toujours dans une partie du château, perpétuant ainsi la tradition et préservant l'histoire de ce lieu fascinant.

Un Jardin d'Éden Outre son architecture remarquable, le Château de Cheverny est entouré de magnifiques jardins à la française. Conçus par le paysagiste Henri Duchêne au début du XXe siècle, ces jardins sont un véritable enchantement pour les sens. Des parterres de fleurs colorées aux allées ombragées, chaque coin du jardin offre une nouvelle découverte.

Malgré la fin de floraison des tulipes, les jardins n'en demeurent pas moins pittoresques, à l'image du potager accessoirisé à l'occasion des fêtes de Pâques et le jardin des apprentis avec son allée de glycines et son labyrinthe.

Dès l'entrée, le château nous laisse bouche bée. La salle à manger dévoile des panneaux peints par Jean Monier, qui illustrent le roman Don Quichotte. Les plafonds peints sont d'une grande finesse.

Nous prenons ensuite l'escalier d'honneur pour accéder à l'étage. Sur la droite, un magnifique couloir distribue les appartements privés.

Chambre des naissances 
La chambre des mariés 
Chambre d'enfant 
Salle à manger familiale 

Sur la gauche, nous pénétrons dans la sublime salle d'armes, où une magnifique tapisserie des Gobelins du XVIIe siècle orne l'un de mur.

Ensuite nous pénétrons dans la sublime chambre du roi. L'ensemble des murs est recouvert d'une collection unique de tapisseries. Elles ont été réalisées vers 1640, d'après les cartons de Simon Vouet par les ateliers de Paris qui précèdent les Gobelins et illustrent le périple d'Ulysse. Cette pièce est une véritable pépite.

Nous terminons la visite par le grand salon, la bibliothèque et le petit salon qui se situe au rez-de-chaussée à gauche de l'entrée.

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Nous arrivons en fin d'après -midi au camping municipal Bellevue.

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La Vallée de la Loire, surnommée « Le Jardin de la France », incarne l'essence même de la Renaissance française. Pendant cette période glorieuse, elle fut la résidence privilégiée des Rois de France, un berceau de raffinement artistique et architectural. Les châteaux qui parsèment cette vallée sont pour la plupart des témoins majestueux de cette époque faste, où le pouvoir royal fleurissait au bord du fleuve et de ses affluents, ou à proximité.

L'empreinte médiévale est encore palpable dans bon nombre de ces châteaux, rappelant leurs origines qui remontent au Moyen Âge. Cette époque, caractérisée par ses traits architecturaux distinctifs, a donné naissance à des forteresses qui dominent toujours le paysage en amont de la Loire. Cependant, c'est au tournant des XVe et XVIe siècles que la région a connu une transformation significative, marquant le début de la Renaissance française.

Sous l'influence éclairée de la Renaissance italienne, l'art des châteaux français a connu un essor sans précédent. La cour de France, souhaitant rivaliser avec les grandes puissances européennes, a attiré des talents renommés, parmi lesquels le génie universel Léonard de Vinci, invité par le roi François Ier. C'est ainsi que la région de la Vallée de la Loire est devenue le foyer de réalisations architecturales grandioses, mais aussi le creuset de la musique et de la peinture, empreintes de l'esprit de cette époque florissante.

La stratégie géographique de la région, située au carrefour du commerce et des échanges, en a fait un lieu de prédilection pour les ambitions royales. Les châteaux qui ont émergé dans cette période ont incarné la grandeur et la puissance de la monarchie française naissante. Parmi eux, le Château de Chambord se distingue par ses dimensions colossales et ses travaux titanesques entamés sous le règne de François Ier, symbolisant l'ambition démesurée du souverain.

Cependant, malgré son importance historique et son rôle central dans la Renaissance française, la Vallée de la Loire a progressivement perdu sa place au profit d'autres résidences royales, telles que Fontainebleau, le Louvre et, ultimement, Versailles. Les derniers jours de François Ier, par exemple, furent passés au Château de Rambouillet, dans les Yvelines, marquant le déclin de l'influence royale dans la région.

Cependant, loin d'être abandonnés, ces châteaux ont trouvé de nouveaux propriétaires parmi la noblesse, à travers des rachats ou des dons, préservant ainsi leur héritage culturel et leur importance historique.

Aujourd'hui, la Vallée de la Loire demeure un témoignage vivant de l'âge d'or de la Renaissance française. Classée au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Après avoir eu un aperçu de la richesse historique en visitant le château de Cheverny, demain, nous partons à la découverte de quelques autres splendeurs intemporelles de la Loire, au rythme nonchalant de la "petite reine".

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Ce matin nous partons en direction de Chambord. Nous laissons nos sacoches et notre tente au camping. Le froid est mordant et le soleil se fait timide derrière les nuages.

Après 1 heure de vélo, nous arrivons en vue du mythique château de Chambord. L'arrivée à vélo est très émouvante.

Perdu au cœur de la vallée de la Loire, le Château de Chambord se dresse tel un joyau architectural, témoin de la grandeur et du raffinement de la Renaissance française. Avec ses tours imposantes, ses toits en ardoise et sa silhouette élégante, il incarne à lui seul l'essence du prestige royal. Visiter le Château de Chambord, c'est plonger dans l'histoire flamboyante de la France et s'émerveiller devant l'ingéniosité de ses concepteurs.

Une œuvre colossale de François Ier Construit au XVIe siècle à la demande de François Ier, le Château de Chambord est le fruit de l'ambition démesurée du monarque. Imaginé comme une résidence de chasse luxueuse, il devint rapidement un symbole de la puissance royale. L'architecte italien Domenico da Cortona fut chargé de donner vie à ce projet grandiose, mêlant les influences de l'architecture française et italienne. Le résultat est une création unique, mélangeant les styles gothique, Renaissance et classique.

Un chef-d'œuvre architectural

Dès l'arrivée devant le château, nous sommes subjugués par l'ampleur de l'édifice. Ses façades ornées de motifs sculptés et de détails minutieux témoignent du savoir-faire des artisans de l'époque.

Placé au centre du donjon, le grand escalier à double hélice captive l'imagination. Œuvre sans doute inspirée par le génie Léonard de Vinci, cet escalier offre une prouesse technique et esthétique remarquable, permettant à deux personnes de monter et descendre sans jamais se croiser.

Deux autres escaliers à vis, aussi remarquables qu'esthétiques distribuent respectivement l'aile royale et l'aile de la chapelle.

 Danse voluptueuse des marches 

Au rez-de-chaussée, les salons de réception permettent de découvrir les illustrés personnages qui ont façonné Chambord, les cuisines du XVIIIe siècle ainsi que la salle de la chasse.

Au premier étage, le donjon nord accueille le logis de François 1er, la chapelle a été édifiée à l'opposé de ses appartements. La partie centrale abrite les appartements de parades ainsi que les chambres des courtisans.

 Théâtre de Louis XIV
 La chambre Conti
 La chambre aux Lauriers 
 La chambre du Gouverneur 
La chambre de François 1er 

Le deuxième étage est principalement dédié à la chasse et les salles voûtées du maréchal de Saxe sont une pure merveille. Disposées en croix grecque autour de l'escalier les voûtes sont harmonieusement ornées de caissons sculptés aux emblèmes de François 1er, Salamandre et de "F" couronné.

Galerie des trophées 

Le troisième étage est l'aboutissement du grand escalier, et les terrasses offrent une vue grandiose sur les toitures des tours et pavillons. Richement sculptées et ornées de formes géométriques en ardoise, ces tours et tourelles donnent à Chambord cette silhouette unique. Au centre la tour lanterne est élégante et harmonieuse sublime l'ensemble.

 Sommet de l'escalier 

Anecdotes :

* Dès 1910, la visite du château disposait de distributeurs automatiques de tickets.

* Lors de la seconde guerre mondiale, Chambord fût le refuge des collections inestimable des musées nationaux et notamment du Louvre.

Un parc somptueux Outre son architecture impressionnante, le Château de Chambord est entouré d'un vaste parc de 5440 hectares, offrant un véritable écrin de verdure. Conçu à l'origine pour les parties de chasse royales, il abrite une faune et une flore diversifiées. Les visiteurs peuvent y déambuler à loisir, admirer les jardins à la française, ou s'aventurer dans les allées boisées à la recherche de la beauté naturelle qui caractérise la région. Cette balade constitue la seconde partie de la visite du domaine de Chambord et permet d'admirer cet chef-d'œuvre architectural sous toutes ces facettes.

La visite du château est véritablement Un symbole de la Renaissance française Au fil des siècles, le Château de Chambord a traversé les époques, connaissant des périodes de gloire et de déclin. Classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1981, il attire chaque année des milliers de visiteurs venus du monde entier pour s'émerveiller devant sa splendeur intemporelle. Témoin de l'âge d'or de la Renaissance française, il incarne à lui seul l'élégance et la sophistication de cette période fascinante de l'histoire.

Demain, notre véritable itinérance le long de la Loire débutera à la découverte de nouveaux châteaux

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Aujourd'hui nous prenons la direction de Blois.

La piste cyclable suit les rives de la Loire, offrant des vues pittoresques sur les paysages fluviaux et les charmants villages aux façades grises et aux toits en ardoises.

Après environ une heure et demie de pédalage, nous arrivons à Blois, nous nous installons au camping pour partir ensuite à la découverte de l'ancienne ville Royale.

 Ville historique de Blois 

L'histoire de la France nous a légué des splendeurs architecturales, le majestueux Château Royal de Blois se dresse au dessus de la Loire. Témoin de plusieurs siècles d'histoire et de tumultes politiques, cet édifice emblématique incarne la grandeur et la magnificence de la Renaissance française. Entre ses murs, les visiteurs peuvent explorer les riches trésors artistiques et les intrigues royales qui ont façonné le destin du pays.

Un chef-d'œuvre Architectural qui illustre parfaitement l'évolution des styles à travers les siècles. Commençant sa construction au XIIIe siècle, le château a été continuellement agrandi et embellit par les différentes dynasties royales qui l'ont occupé. Ainsi, on peut y retrouver des éléments architecturaux gothiques, Renaissance et classiques, faisant de Blois un témoignage vivant de l'histoire de l'architecture française.

L'une des caractéristiques les plus frappantes du château est sa façade principale, où se succèdent harmonieusement différentes périodes architecturales. Du style gothique flamboyant à l'ornementation Renaissance, chaque détail témoigne de l'attention portée par les bâtisseurs à la beauté et à la grandeur de l'édifice.

 Panoramique montrant les 4 styles 

Le château royal réunit donc 4 styles différents :

- Gothique : le château du Moyen âge 13e siècle a été construit par les comte de Blois et abrite aujourd'hui la salle des Etats.(Visible sur la photo derrière l'arbre)

- Flamboyant : l'aile Louis XII construite en brique et en pierre entre 1498 et 1508. (A droite sur la photo panoramique)

- Renaissance : l'aile François 1er édifiée entre 1515 et 1519, est connue pour son escalier en vis abrité dans une tour ouverte sur l'extérieur.

- Classique : l'aile Gaston d'Orléans bâtie entre 1635 et 1638 est restée inachevée. Mais le vestibule laisse entrevoir un escalier monumental surmonté d'une impressionnante coupole.(A gauche sur la photo panoramique)

Un Témoin Privilégié de l'Histoire de France, le Château a été le théâtre de nombreux événements historiques majeurs qui ont marqué l'histoire de la France. Tantôt résidence royale, tantôt lieu de pouvoir politique, le château a été le cadre de mariages royaux, de complots, et même d'assassinats.

Parmi les moments les plus marquants de son histoire figurent les intrigues de la cour sous les règnes de Louis XII, François Ier, et Henri IV. La célèbre reine Catherine de Médicis a également laissé son empreinte sur le château, y organisant de somptueuses fêtes et y planifiant ses machinations politiques.

L'exécution du duc de Guise

Le 23 décembre 1588, dans les sombres couloirs du château de Blois, un acte impitoyable a marqué un tournant décisif dans l'histoire de la France : l'exécution du puissant duc de Guise, Henri Ier de Lorraine, aux mains de son propre roi, Henri III.

Cet événement sinistre s'inscrit dans le contexte tumultueux des guerres de religion qui déchiraient alors le royaume. Le duc de Guise, leader incontesté de la Ligue catholique, représentait une force redoutable, tant sur le plan militaire que politique. Son influence grandissante et son ambition démesurée suscitaient l'inquiétude du roi Henri III, dont l'autorité était constamment contestée.

Face à la menace que représentait le duc de Guise pour son pouvoir, Henri III décida de passer à l'action. Sous prétexte d'une réunion politique, il attira Guise et son frère, le cardinal de Guise, au château de Blois.

Convocation du Duc de Guise 

Là, dans les appartements royaux, l'impensable se produisit : le roi ordonna l'arrestation du duc , puis ordonna son exécution. Le duc fût occis de 23 coups de poignards.

L'exécution du duc de Guise à Blois fut un acte d'une violence politique sans précédent. Elle marqua la fin de l'insurrection de la Ligue et affaiblit considérablement le mouvement catholique radical. Cependant, elle plongea également le royaume dans une nouvelle phase de chaos et de violence, alimentant davantage les divisions religieuses et politiques.

 L'exécution du Duc de Guise 

Pour Henri III, l'assassinat du duc de Guise s'avéra être une décision lourde de conséquences. Bien que temporairement consolidé, son pouvoir fut ébranlé par cet acte brutal. Moins d'un an plus tard, le roi lui-même serait assassiné, mettant ainsi fin à la lignée des Valois.

Un Trésor Artistique

Outre son importance historique, le Château Royal de Blois abrite également une remarquable collection d'œuvres d'art. Des peintures aux tapisseries en passant par le mobilier d'époque, chaque pièce du château offre un aperçu de la richesse culturelle et artistique de la Renaissance française.

Aile François 1er

L'escalier en vis est ici aussi magnifique que celui de Chambord.

La salle du trône

Le trône à Daisy fleurdelisé évoque le faste des audiences. La salle est ornée de deux sublimes cheminées.

La galerie de la reine

Décors somptueux du sol et de murs
La chambre du roi sous Henri III
 La chambre de la reine Catherine de Médicis 

La visite de la journée s'achève dans les rues de la vielle ville à la découverte de quelques belles demeures à colombages.

 Beaux hôtels particuliers 

Demain notre aventure à vélo se poursuit en direction d'Amboise.

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Après une nuit arrosée par une averse, le matin se lève avec une lumière éclatante, le ciel se dégageant pour laisser place à un soleil bienvenu. Malgré la persistance du froid, les rayons réconfortants du soleil rendent la température tout à fait supportable. C'est dans cette ambiance rafraîchie mais ensoleillée que nous entamons notre étape vers Amboise, prêts à découvrir les merveilles de la Vallée de la Loire.

Notre itinéraire débute le long du fleuve royal, offrant des panoramas dignes d'une carte postale. Puis, nous nous enfonçons dans la campagne, où chaque virage révèle de nouveaux trésors.

Arrivés au niveau du charmant village de Chaumont-sur-Loire, nous sommes accueillis par l'animation matinale malgré le froid persistant. Les courageux touristes bravent les températures fraîches pour une balade sur les barges traditionnelles, ajoutant une touche de vie à ce décor paisible.

Continuant notre périple, nous atteignons Candé-sur-Beuvron, où le chemin serpente le long du Beuvron, affluent de la Loire. À travers les méandres du sous-bois, le cours d'eau se dévoile, offrant des paysages enchanteurs qui captivent notre regard. Les collines vallonnées ponctuent notre route, nous invitant à relever le défi de quelques côtes, récompensées par des panoramas à couper le souffle.

Nous arrivons sur Amboise par le plateau des Chateliers qui surplombe la ville et laisse entrevoir une partie de la forteresse du château. Descendant de notre promontoire naturel, nous passons devant le Clos Lucé, résidence historique de Léonard de Vinci, que nous avons hâte de visiter après avoir installé notre campement au camping de l'Île d'Or.

La Loire, un écrin qui sublime Amboise  

Nous commençons donc la visite d'Amboise par le château de Clos Lucé.

Le château est surtout connu pour avoir été la résidence de Léonard de Vinci pendant les trois dernières années de sa vie. Mais au-delà de ce lien exceptionnel avec le grand artiste et inventeur italien, le Clos Lucé possède sa propre histoire riche et captivante.

L'histoire du Château du Clos Lucé remonte au XVe siècle, époque à laquelle il était une forteresse médiévale. Il fut construit par Étienne le Loup, chambellan de Louis XI, et devint plus tard la propriété de la famille d'Amboise. À la Renaissance, la famille d'Amboise entreprit de nombreuses transformations qui métamorphosèrent le château en une somptueuse résidence de plaisance.

En 1516, François Ier, roi de France, invita Léonard de Vinci à venir vivre au Château du Clos Lucé. Fasciné par les talents de l'artiste et ses nombreuses inventions, le roi lui offrit l'hospitalité et lui accorda une pension généreuse. Léonard de Vinci accepta l'invitation et s'installa au Clos Lucé avec trois de ses œuvres les plus célèbres : la Joconde, Saint Jean-Baptiste et La Vierge, l'Enfant Jésus et sainte Anne.

Pendant les trois années qu'il passa au Château du Clos Lucé, Léonard de Vinci poursuivit ses travaux artistiques et scientifiques. Il utilisa son atelier situé dans le château pour travailler sur de nouveaux projets, notamment des plans de machines volantes et des études anatomiques. Léonard de Vinci fut également un invité très apprécié à la cour de François Ier, où il partagea ses idées novatrices sur l'art, la science et l'ingénierie.

La chambre de Léonard de Vinci

C'est dans cette chambre que Léonard de Vinci s'éteint à l'âge de 67 ans.

La légende rapporte que François 1er l'assiste sur son lit de mort dont Ingres c'est inspiré pour peindre ce tableau.

 Copie du tableau 
 Portrait de sainte Catherine d'Alexandrie 

La chambre de Marguerite de Navarre

Appelée aussi Marguerite de Valois, elle est élevée dans ce château. Célébrée pour sa grâce, son esprit, sa spiritualité et sa culture, elle est impliquée dans le mon littéraire de son époque. Les carreaux de terre cuite au sol sont estampillés au chiffre de son illustre résidente.

La tapisserie d'Audenarde en laine et soie du XVIe illustre la capture de François 1er et la mort du Maréchal de la Palisse à la bataille de Pavie.

Les ateliers et cabinets de travail de Léonard

Merveilleusement mises en scène, ces pièces laissent entrevoir le génie de Léonard de Vinci, que ce soit en peinture, en chimie, en dessin ou en ingénierie.

Les fenêtres du château comportent de magnifiques vitraux aux motifs jaune d'argent.

Au sous sol, un musée reconstitue, nombre de ses inventions.

Alors que nous terminons notre journée à déambuler dans les belles rues d'Amboise, nous sommes sur le point de mettre fin à notre périple quand une découverte inattendue se présente : une rue insolite chargée d'histoire, témoignage poignant de la Seconde Guerre mondiale.

J6

La journée est consacrée à la visite de la belle ville d'Amboise.

La château Royal d'Amboise

Perché sur un éperon rocheux, le château d'Amboise se dresse fièrement, dominant la ville et le fleuve qui serpentent à ses pieds. Témoin de plusieurs siècles d'histoire, cette forteresse somptueuse incarne à elle seule la grandeur et la magnificence de la vallée de la Loire. Construit au XIe siècle, le château d'Amboise a été le théâtre de nombreux événements historiques majeurs. Sous le règne de Charles VIII, il fut transformé en une résidence royale luxueuse, attirant les plus grands artistes et intellectuels de l'époque. Léonard de Vinci, invité par le roi, y séjourna et y travailla jusqu'à sa mort en 1519, laissant derrière lui un héritage artistique et scientifique inestimable.L'architecture du château allie avec harmonie le style médiéval et la Renaissance. Ses tours imposantes, ses murailles épaisses et ses élégantes fenêtres à meneaux témoignent du savoir-faire des artisans de l'époque. De ses remparts, la vue sur la ville d'Amboise et la Loire offre un spectacle à couper le souffle, rappelant l'importance stratégique de cette position surplombante.

Chaque salle du château raconte une partie de son histoire mouvementée. De la chapelle Saint-Hubert (fermée pour restauration) où repose Léonard de Vinci au logis royal richement décoré, en passant par la tour des Minimes offrant une vue panoramique, nous sommes transportés dans le temps, immergé dans la splendeur de la Renaissance française. Aujourd'hui, le château d'Amboise est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, attirant des milliers de visiteurs du monde entier chaque année. Symbole de prestige et de raffinement, le château d'Amboise continue de fasciner et d'inspirer, perpétuant ainsi la légende de ce joyau architectural au cœur de la vallée des rois.

La visite, nous plonge dans l'histoire captivante du Château d'Amboise, un joyau architectural où chaque pierre raconte une histoire.

Raffinement des fenêtres 

Nos déambulations débutent par une promenade envoûtante à travers ses jardins majestueux. Les parterres de fleurs baignent dans des tons de jaune éblouissants, offrant une toile de fond éclatante à notre exploration.

La Tour Heurtault offre une belle vue sur la ville, ensuite c'est depuis la terrasse de Naples que la magie opère vraiment, offrant une vue imprenable sur le châteaux et le majestueux fleuve Loire.

Toits en ardoise et façades blanches 
Terrasse de Naples offre une belle perspective 

Nous pénétrons ensuite dans l'enceinte du château, empruntant le Promenoir des Gardes et la Salle des Tambourineurs. Là, un diptyque saisissant d'Anne de Bretagne et de Charles VIII capte notre attention, témoignant de l'élégance et de la grandeur de cette époque révolue.

Amboise apparaît dans l'encadrement de la fenêtre 

La visite se poursuit dans la somptueuse Grande Salle, où les piliers ornés de fleurs de lys et mouchetures d'hermines, emblèmes respectifs du royaume de France et du duché de Bretagne. Un portrait rare de François Ier, jeune et imberbe, nous transporte dans l'intimité de la cour royale.

Dans la Grande Chambre, les tapisseries d'Aubusson évoquent un passé fastueux où le roi recevait son entourage dans une opulence sans pareille.

La Chambre des rois de François Ier et Henri II révèle un tableau émouvant du décès de Léonard de Vinci, peint par François Guillaume Menageot, tandis que la Garde-Robe abrite une cheminée d'une beauté saisissante.

Le deuxième étage révèle les splendeurs des appartements d'Orléans. Le Cabinet Orléans Penthièvre nous transporte au XVIIIe siècle avec ses portraits et son mobilier d'une élégance raffinée.

La Chambre d'Orléans, décorée dans un style empire, expose les portraits du Duc d'Orléans, de son fils et de la belle Duchesse Hélène de Mecklembourg.

Le Salon de Musique, quant à lui, éblouit par sa magnificence, avec sa harpe Erard et son piano à queue Erard, ainsi que ses portraits d'une grande beauté. C'est ici que l'on découvre le portrait énigmatique de l'Emir Abd el Kader, rappelant le passé tumultueux passé de la colonisation de l'Algérie. L'Emir "séjourna" au château comme prisonniers d'État entre 1848 et 1852.

Enfin, les deux tours cavalières, avec leurs rampes en forme d'hélice, nous transportent dans un passé où les chevaux étaient les nobles compagnons des seigneurs, offrant une expérience unique permettant une ascension douce à la forteresse.

Le Château d'Amboise, et la ville, dévoile ses trésors de beauté, offrant une véritable plongée dans l'âme de la France médiévale et Renaissance. Une visite inoubliable.

Fin d'après midi dans la ville aux belles maisons et coucher du soleil sur le château.

 Coup de coeur pour Amboise 

Demain nous reprenons nos bicyclettes vers le Cher, pour de nouvelles découvertes.

J7

Aujourd’hui nous prenons la route pour aller décourvrir le berceau de l'architecture Renaissance en France, le Château de Chenonceau. C'est l'un des trésors les plus emblématiques et les plus visités du pays. Son architecture gracieuse, ses jardins impeccables et son histoire riche en rebondissements en font un lieu incontournable pour les amateurs d'histoire, d'art et de beauté architecturale.

La construction du Château de Chenonceau a débuté au début du XVIe siècle, sur les fondations d'un ancien moulin fortifié. Il a été initialement construit par Thomas Bohier, contrôleur général des finances sous le règne de François Ier. Cependant, c'est sous la direction de Catherine Briçonnet, son épouse, que le château a véritablement pris forme.

Au fil des siècles, Chenonceau a été le témoin de nombreux événements historiques, notamment pendant les guerres de religion françaises où il servit de passage stratégique. Mais son charme dépasse largement les vicissitudes de l'histoire. Il est devenu célèbre pour sa galerie à double étage qui enjambe le fleuve Cher, créant ainsi une image emblématique de la perfection architecturale de la Renaissance.

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"Les potins de l'histoire" : Triangle Amoureux de Diane de Poitiers, Catherine de Médicis et Henri II

L'une des anecdotes les plus célèbres associées au Château de Chenonceau est le triangle amoureux entre Diane de Poitiers, Catherine de Médicis et Henri II. Diane de Poitiers, maîtresse du roi Henri II, a joué un rôle majeur dans l'histoire du château. Henri II lui a offert Chenonceau en 1547, ce qui lui a permis de mener d'importants travaux d'embellissement, notamment en créant les jardins et en agrandissant la structure. L'arche élégante enjambant la rivière Cher a également été ajoutée sous sa supervision.

Cependant, lorsque Henri II mourut tragiquement en 1559 des suites d'un accident lors d'un tournoi, le château passa aux mains de sa veuve, Catherine de Médicis. Catherine, peu encline à partager son pouvoir avec la maîtresse de son défunt mari, demanda à Diane de Poitiers de lui rendre Chenonceau en échange du Château de Chaumont.

La légende raconte que Catherine de Médicis, alors maîtresse de Chenonceau, aurait organisé des fêtes fastueuses et des réceptions grandioses dans le château pour éclipser le souvenir de Diane. Cependant, l'empreinte de Diane sur le château est toujours visible, notamment à travers son monogramme entrelacé, représentant les lettres "D" et "H" (pour Henri) qui ornent de nombreux éléments architecturaux.

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Notre visite débute par une immersion au cœur du carré de l'apothicaire, un jardin envoûtant où s'épanouissent pas moins de 45 plantes médicinales. Inspiré des jardins des simples anglais, ce lieu ravive les sens, entouré de majestueux ifs taillés, où se mêlent la santoline, le pavot et même l'absinthe, rappelant une époque où la nature était le premier remède.

Poursuivant notre exploration, nous plongeons dans l'histoire tumultueuse de la Première Guerre mondiale, en découvrant l'hôpital militaire aménagé au sein du château. Témoin de générosité et de courage, le propriétaire de Chenonceau ouvrit ses portes et offrit 120 lits aux soldats blessés. Dans ces murs, résonnent les échos d'une époque où la médecine se faisait pionnière, avec une salle d'opération équipée du premier appareil de radiographie, ayant soigné jusqu'à 2254 vaillants combattants.

Puis, tels des pas dans l'histoire, nous nous égarons dans le jardin intime de Catherine de Médicis, offrant une vue imprenable sur le majestueux Cher et le château lui-même.

Mais le froid mordant nous rappelle à l'abri, où la salle des gardes nous accueille avec son imposante cheminée ornée du blason de Thomas Bouhier, premier maître des lieux.

 Le sol était recouvert de ce magnifique carrelage (ci-à droite)

Dans les méandres du château, chaque pièce raconte une histoire, chaque détail témoigne d'une époque révolue. De la chambre de Diane de Poitiers, favorite du roi Henri II, aux fastueux salons Louis XIV, l'histoire et l'art se conjuguent dans une harmonie envoûtante. Les tapisseries des Flandres, les cheminées ornées des emblèmes royaux, chaque recoin évoque le faste d'une époque révolue.

 Chambre de Diane de Poitiers favorite d'Henri III
Le salon François 1er Diane de Poitiers représentée en Diane chasseresse 
 Salon Louis XIV
 La chambre des cinq reines 
La chambre de Catherine de Médicis 
 Chambre de Gabrielle d'Estrées favorite d'Henri IV
 Chambre de César de Vendôme fils de Gabrielle de d'Estrées et d'Henri IV 
Tapisseries de Bruxelles 
Chambre de Louise de Lorraine épouse d'Henri II

Puis nous traversons la grande galerie pour découvrir la somptueuse vue du Château qui enjambe le Cher.

Dans le soubassement du château sont installées les cuisines et les dépenses du château.

Et que dire du parterre de Diane de Poitiers, véritable œuvre d'art à ciel ouvert, protégé par des terrasses surélevées, défiant le temps et les crues du Cher.

Enfin, notre périple s'achève dans l'apothicairerie de Catherine de Médicis, où les pots d'apothicaire et les pressoirs d'herbes médicinales racontent l'histoire fascinante des remèdes d'antan.

 Pressoir aux préparations médicinales 

Cette nouvelle visite au Château de Chenonceau révèle une fois de plus la richesse et la diversité des châteaux emblématique de la vallée de la Loire, où se mêlent avec élégance l'histoire, la beauté et la médecine. Une belle expérience, où chaque pas est une rencontre avec le passé, à chaque recoin est une invitation à l'émerveillement.

J8

Aujourd'hui, nous avons le privilège de pédaler le long des rives tranquilles du Cher, où les paysages se reflètent magnifiquement sur les eaux scintillantes. De nombreuses maisons de maîtres pittoresques bordent notre itinéraire.

 Village de Veretz

Au fur et à mesure de notre avancée, les charmes de la région nous captivent.

Le grand moulin, construit par Jacques de Beaume, sur intendant des finances de François 1er À Ballan, s'accroche gracieusement aux rives du Cher, et constitue un témoin silencieux du temps qui passe, ajoutant une touche de mystère et de nostalgie à notre voyage.

Les eaux douces du Cher, calmes et sereines, murmurent des histoires anciennes de batellerie alors que nous continuions notre exploration.

Chaque virage de la rivière révélait de nouveaux trésors visuels, nous laissant ébahis devant la splendeur naturelle qui nous entourait.

Notre étape nous a finalement menés à Savonnières en début d'après-midi, où nous avons été accueillis par l'atmosphère chaleureuse et accueillante de ce charmant village.

Cette échappée, le long du Cher a été une expérience inoubliable, nous transportant à travers le temps et l'espace, nous permettant de nous imprégner de la beauté de la vallée verdoyante et de ses trésors cachés. Que vous soyez un amateur de nature, un passionné d'histoire ou simplement en quête d'aventure, cette balade à vélo le long du Cher est une escapade à ne pas manquer.

J9

Nous poursuivons aujourd'hui notre périple tout d'abord vers le Château de Villandry.

Celui ci a été construit au 16ème siècle par Jean Le Breton, qui était le Contrôleur Général des Finances sous le règne de François Ier. Le Breton était également un diplomate accompli, ayant servi comme ambassadeur en Italie. Son séjour en Italie a eu une influence majeure sur le design du château et de ses jardins, en incorporant des éléments de l'architecture italienne et des idées de jardinage.

Aujourd'hui, le château appartient aux descendants de Joachim de Cavallo. Passionnés, ils s'attachent à restaurer le château et à restituer les jardins actuels.

Histoire des jardins 

En entrant dans le château, nous sommes immédiatement émerveillé par son architecture élégante et ses riches décorations. Les pièces ont été restaurées avec soin pour refléter le style de vie aristocratique de l'époque de la Renaissance. Des meubles somptueux, des tapisseries exquises et des œuvres d'art remarquables ornent chaque chambre, vous transportant dans un monde de luxe et de raffinement.

Le salon 
 La salle à manger  
La chambre du potager 
La chambre des douves 
Chambre d'enfant 
Chambre d'enfant 
 La cuisine 

La chambre de François 1er offrent un aperçu fascinant de la vie quotidienne de la noblesse à cette époque.

Les Jardins

Les jardins du Château de Villandry sont célèbres dans le monde entier pour leur beauté et leur originalité.

Conçus dans un style Renaissance, ils sont répartis sur trois niveaux : le jardin d'eau, le jardin décoratif et le jardin potager.

  • Le Jardin d'Eau: Ce jardin offre une ambiance paisible avec son étang et ses fontaines. Bordé de buis taillés et de fleurs colorées, c'est un endroit idéal pour se promener et se détendre.
  • Le Jardin d'ornement Ce jardin est un véritable festin pour les sens, avec ses parterres de fleurs soigneusement disposées et ses motifs géométriques.


  • Le Jardin Potager: Sans doute le plus célèbre des jardins de Villandry, le jardin potager est une œuvre d'art à part entière. Divisé en neuf carrés distincts, chaque section est plantée de légumes et d'herbes aromatiques, créant un tableau spectaculaire de formes et de couleurs.

Après cette belle découverte, nous reprenons la route vers l'Inde. Environ 12 km de chemins vallonnés, nous attendent avant notre prochain visite. Comme dit le Routard, étape pour les mollets affûtés.

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Le Château d'Azay-le-Rideau est un magnifique demeure, érigée sur une île au milieu de l'Indre, offre un voyage dans le temps à travers ses élégantes façades et son histoire fascinante.

Construit au XVIe siècle, sous le règne de François Ier, par Gilles Berthelot, un riche financier, son architecture allie harmonieusement les influences italiennes de la Renaissance avec le style français traditionnel. Cette fusion donne naissance à une esthétique unique, caractérisée par ses façades en pierre de tuffeau, ses toits en ardoise et ses élégantes tourelles.

Dès que l'on pose le regard sur le Château on est immédiatement captivé par sa grâce et sa finesse. Le parcours de visite nous invite à découvrir tout d'abord l'escalier d'honneur qui mène aux combles et sa magnifique charpente.

Nous redescendons ensuite pour admirer les salons richement décorés, les plafonds, les cheminées sculptées et les fenêtres à meneaux qui laissent entrer la lumière dans les pièces.

Grande salle des bals et banquets 
Salon Biencourt 
Salle de billard 
 Salon bibliothèque 
Somptueuses fenêtres à meneaux 

Les jardins du Château d'Azay-le-Rideau ajoutent une touche de grâce supplémentaire à cette merveille architecturale qui se reflète dans l'Indre.


Notre étape se poursuit en cheminant le long des Bardeaux. Ce réseau fascinant d'anciens marécages se divisent en bras et se jettent dans la rivière Indre. Ces formations naturelles, souvent méconnues, recèlent une richesse écologique et historique remarquable et constituent une belle fin de parcours paisible et verdoyante.

J10

Pour notre 10ème jour d'itinérance, nous partons à la découverte du Château d'Ussée.

Les origines du Château d'Ussé sont enveloppées de mystère et de légendes.

Histoire du Château : Vers l'an 1000, la Touraine était en proie à des conflits incessants. C'est dans ce contexte que Gelduin Ier décida d'ériger une place forte mêlant bois et pierre, perchée sur un promontoire escarpé, adossée à la majestueuse forêt de Chinon. Cette position stratégique devint, au fil des siècles, le berceau d'un nouveau château.

Jean V de Bueil, surnommé le "Fléau des Anglais" pour sa bravoure aux côtés de Jeanne d'Arc, initia les premières transformations à Ussé. Son fils, qui épousa une des filles de Charles VII et d'Agnès Sorel, entreprit de rendre le château moins militaire et plus raffiné, plus en phase avec les aspirations esthétiques et spirituelles de l'époque.

Ainsi débuta la construction du château tel que nous le connaissons aujourd'hui, avec notamment la tour de la prison et la première chapelle.

Au XVe siècle, l'accès au château se faisait encore par un pont-levis franchissant les douves. Mais au XVIe siècle, sous l'impulsion de Charles d'Espinay et de Lucrèce de Pons, le corps central du château et une partie de l'aile droite furent érigés, ainsi que la chapelle.

Son fronton richement sculpté laisse apparaître dans les embrasements de l'arche des médaillons à l'effigie des 12 apôtres.

A l'intérieur une décoration sobre et immaculée est rehaussée de la couleur des vitraux et d'une vierge à l'enfant en céramique de Florence.

C'est au XVIIe siècle que le château prit véritablement son aspect de résidence de plaisance, avec la construction d'un charmant pavillon pour le mariage de la fille du Maréchal de Vauban avec le fils du propriétaire, contrôleur des finances de Louis XIV. Ces modifications marquèrent l'apogée de la noblesse du château, qui obtint même le titre de marquisat.

Les jardins à la française, conçus par Le Nôtre, et les terrasses dessinées par Vauban, confèrent au château un charme irrésistible, en faisant un lieu de séjour enchanteur.

Au XIXe siècle, les embellissements se poursuivirent avec la décoration intérieure, l'ajout d'une galerie néogothique et les améliorations de la façade intérieure Est de la cour d'honneur.

Chateaubriand, hôte régulier d'Ussé, y planta les majestueux cèdres du Liban, qui témoignent encore de son passage de nos jours.

Aujourd'hui, le Château d'Ussé demeure une propriété privée. La famille du duc de Blacas y réside toujours, veillant avec passion sur ce lieu enchanteur.

L'entrée du château est remarquablement sculptée.

Le Salon Vauban dévoile un raffinement extrême, les tapisseries de Bruxelles et le cabinet Florentin marqueté de marbre et pierre précieuse sont les joyaux de cette pièce.

La galerie des Flandres affiche une collection remarquable de tapisseries retraçant des scènes champêtres.

La chambre du roi accueillit le roi Louis XIV arbore une décoration raffinée.

Légende de la "Belle au bois dormant"

Le Château d'Ussé a également acquis une renommée littéraire grâce à l'écrivain français Charles Perrault, célèbre pour ses contes de fées intemporels. En effet, le château a inspiré l'une de ses œuvres les plus célèbres, "La Belle au bois dormant". Perrault aurait puisé son inspiration dans la beauté envoûtante du château et de ses environs, donnant ainsi naissance à l'une des histoires les plus emblématiques de la littérature mondiale.

Le donjon du château accueil une scénographie qui le long du chemin de ronde présente le conte de Charles Perrault.

 La naissance de la belle Aurore 
 La belle Aurore se pique le doigt au fuseau 
Le prince charmant et sa belle réveillée

La charpente du donjon est une merveille qui illustre le génie des maîtres et compagnons artisans.

La visite se poursuit par les caves.

Forées dans le Tuffeau de Touraine, ce calcaire favorable à la conservation optimale du vin, les caves datent du XIVe siècle.

Les galeries conduisent à divers espaces où sont reconstituées des scènes évoquant avec originalité les rituels traditionnels de vinification et de vendanges.

On y contemple un pressoir d'époque ainsi que des fûts antiques, témoins immuables de la riche tradition viticole perpétuée dans la région depuis le IVe siècle !

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Après cette belle visite, nous prenons la route en direction de Chinon.

Les paysages pittoresques font oubliés le froid , le vent de face et les côtes. Qui a dit que la Loire était plate ?

Perché majestueusement sur un promontoire rocheux sur les rives de la Vienne, la Forteresse de Chinon se dresse comme un gardien immuable du passé glorieux de la France.

Ce monument emblématique incarne à lui seul des siècles d'histoire, de batailles épiques, et de pouvoir royal. Son charme intemporel et sa signification historique en font l'un des sites les plus fascinants et captivants à visiter dans la région.

L'histoire du Château remonte à l'époque médiévale, où sa construction originale remonte au 10ème siècle. Au fil des ans, il a été agrandi et renforcé, devenant l'une des forteresses les plus importantes de France. Il fut la résidence de plusieurs rois de France, dont Henri II Plantagenêt et Philippe Auguste, et a également accueilli Jeanne d'Arc au début du 15ème siècle.

 Tour de l'horloge 

L'importance stratégique de Chinon a été soulignée pendant la guerre de Cent Ans, où il a changé de mains à plusieurs reprises entre les Anglais et les Français. C'est là que Jeanne d'Arc a rencontré le futur roi Charles VII en 1429, un événement qui a eu un impact significatif sur l'issue de la guerre.

 Tapisserie d'Aubusson la rencontre de Jeanne d'Arc avec le Dauphin Charles 

La forteresse de Chinon est un exemple impressionnant d'architecture médiévale. Il est divisé en trois parties distinctes : le fort du Coudray, la forteresse du Milieu et le fort Saint-Georges. Chacune de ces sections offre un aperçu unique de la construction et de la défense des châteaux forts de l'époque.

A gauche les Logis Royaux à droite la tour de Boissy
Tour du Moulin (construite par Richard coeur de Lion)

L'intérieur sobre propose deux reconstructions historiques des chambres royales réalisées à partir des fresques et iconographies de l'époque.

 Chambre d'Aliénor d'Aquitaine 
Chambre d'Henri II Plantagenêt 

Après cette belle visite médiévale, nous poursuivons vers Montsoreau, petite bourgade installée à la confluence de la Vienne et de la Loire.

J11

Alors que le bulletin météo des prochains jours annonce des précipitations intenses, nous entamons la dernière de notre voyage : direction Saumur.

Sur le chemin ascendant vers les coteaux, une scène digne inattendue capte notre attention. Un vigneron, accompagné de son fidèle compagnon Gaston, labourait méticuleusement le sol de ses vignes avec une charrue tirée par ce somptueux cheval. Le duo semblait fusionner en une seule entité, le maître et la bête exécutant leur tâche avec une harmonie remarquable.

Nous poursuivons notre périple, naviguant entre les coteaux, et les petites ruelles des villages, lorsque soudain au détour d'un virage, une merveilleuse surprise se dessine. Notre itinéraire croise celui d'un village troglodyte : Sauzay Champigny. Niché au cœur des falaises calcaires, ce joyau architectural émerge, rappelant les temps anciens où l'homme se fondait harmonieusement dans la nature environnante.

À travers les ruelles étroites et les habitations creusées dans la roche, nous nous imprégnons de l'histoire et du mystère qui émanent de chaque pierre. La vie dans ce village semble défier le temps, oscillant entre tradition et modernité, préservant jalousement son héritage tout en s'ouvrant aux visiteurs avides de découvertes.

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Le château de Saumur est une perle installée sur un éperon dominant les bords de la Loire. A vélo, l'ascension de la forteresse relève presque de l'escalade. Construit au Xe siècle, il offre une vue imprenable sur la Loire. Cette belle mériterait une halte d'une journée, malheureusement, le temps se gâte et nous devons rallier rapidement la gare pour retourner à notre point de départ Muides sur Loire.

Conclusion

Au gré du des rivières , Loire, Cher, Indre et Vienne, nous avons parcouru 280 kilomètres sur nos fidèles destriers de métal, à la découverte des joyaux architecturaux et des paysages enchanteurs de la vallée de la Loire. Notre périple à vélo nous a emmenés à travers les époques, des splendeurs médiévales aux somptueuses réalisations de la Renaissance, révélant ainsi la richesse culturelle et historique de cette région emblématique de la France.

Notre aventure a débuté à Cheverny, qui nous plonge immédiatement dans l'univers du faste de la Renaissance et nous rappelle l'univers de Tintin et du capitaine Haddock. De Muides sur Loire nous nous sommes lancés dans l'aventure sur la selle de nos vélos, vers Chambord, dont l'imposante silhouette domine majestueusement la forêt environnante. Là, nous avons été éblouis par la grandeur de ce chef-d'œuvre architectural, mêlant harmonieusement influences françaises et italiennes.

La route nous a ensuite conduits à Blois, où le château royal, témoin de tant d'intrigues et de fastes, nous a offert un véritable voyage dans le temps, entre passé glorieux et modernité.

À Amboise, perché sur son éperon rocheux, le château Royal tel un joyeux illumine de son reflet la Loire. Le château du Clos Lucé nous a ouvert ses portes sur l'intimité de Léonard de Vinci, nous invitant à explorer l'esprit créatif du génie de la Renaissance.

Puis, le majestueux Chenonceau, surnommé le "Château des Dames", a surgi au-dessus des eaux du Cher, tel un bijou enchâssé dans son écrin de verdure. Son architecture gracieuse et ses jardins somptueux ont révélé toute la splendeur de la Renaissance française.

Villandry, célèbre pour ses jardins à la française d'une beauté saisissante, nous a offert une pause contemplative au cœur de son labyrinthe de verdure, où chaque allée semble murmurer des secrets ancestraux.

Azay-le-Rideau, bijou de la Renaissance, et le mystérieux château d'Ussé, qui aurait inspiré le conte de "La Belle au Bois Dormant", ont enrichi notre périple de leur aura envoûtante et de leur histoire fascinante.

Mais notre voyage ne pouvait être complet sans une visite à la forteresse de Chinon, où l'ombre de Jeanne d'Arc plane encore parmi les remparts chargés d'histoire. Et enfin, Saumur, avec son château dominant la ville et la majestueuse Loire, a clôturé notre périple avec une vue imprenable sur les paysages envoûtants de cette région préservée.

À chaque coup de pédale, à chaque château visité, nous avons été témoins de la richesse culturelle et architecturale de la vallée de la Loire.

Mais au-delà des pierres chargées d'histoire, ce sont les paysages bucoliques, et les bords de rivière paisibles qui resteront gravés dans nos mémoires. Car c'est là, au cœur de cette région empreinte de légendes et de splendeur, que notre voyage à vélo a pris tout son sens : celui de la découverte, de l'émerveillement et de l'authenticité.