Suède - Traversée du parc naturel de Sarek

Traversée hivernale de 9 jours en autonomie, en ski nordique + 2 pulkas, de Salto à Kvikkjokk.

108kilomètres +/- 2000D+

5 aventuriers : Benoît, Fred, Jean-François (JF), Jean-Hubert, Philippe

🔺= bivouac

Préparation des pulkas et début de l'aventure - direction le parc de Sarek

Longue montée à la sortie de Salto et gros vent d'ouest au sommet qui nous souhaite la bienvenue dans le cercle polaire arctique. A la première descente, la maîtrise du ski nordique (country) avec ou sans pulka reste hésitante ... résultat : tout le monde à terre :o)

Nous quittons le trajet balisé de la Koungsleden pour longer un premier lac. Le vent persiste et nous apprenons à bien faire attention à ne rien laisser s'envoler ... trop tard, le gant de Benoît décide de se faire la belle. JHubert se lance à sa poursuite sur le lac gelé et ne manque pas de s'étendre de tout son long à plusieurs reprises. Le gant récupéré, nous poursuivons notre progression et l'apprentissage de la traction des pulkas (dont la plus ancienne que nous surnommerons "Bobonne").

Arrivés au 2/3 du lac après +/- 6 heures de déplacement quotidien, nous décidons d'établir notre premier bivouac. Ce dernier est sans terrassement (JF a le sourire) et à l'abri dans un petit bois. Chacun cherche et trouve une fonction dans l'installation du bivouac qui se répètera lors des 7 prochains. Le fait d'avoir 2 tentes permet d'isoler les ronfleurs à distance pas toujours inaudibles.

Souper : poulet curry/bananes/riz et fonte de neige pour remplir les gourdes et thermos. Quelques parties de whist, premier tour du bâton de paroles lancé par le passe passe de la plate (poire/cognac, rhum et génépi) puis première nuit de repos. A noter que les gourdes chaudes sont placées dans les chaussures de ski afin de les sècher au mieux ou de les dégeler le matin.

Un arceau de la grande tente (3 dormeurs non ronfleurs + cuisine dans abside) s'est brisé en début de nuit. Réparation de fortune avec une cuillère en bois afin que cela ne déchire par la toile.

En ce début de matinée, le parcours est plat selon JHubert, nous ne mettons pas les peaux de phoque (qui permettent de mieux adhérer et évitent de reculer). La réalité fût assez différente. Nous traversons un ensemble de petites montées/descentes avec un vent latéral qui rend la progression très difficile. L'entrée officielle dans le Sarek se fait sous sa bise. Benoît n'a pu résister ... son arabesque fût soufflée par le vent, et paf les skis en l'air. Pendant ce temps, JF nous démontre que tirer une pulka (pas bobonne) est un jeu pour lui ... Démonstration de force.

Bivouac auprès d'un rocher, dans l'espoir qu'il nous protège du vent. Désagréable découverte pour JF, son matelas a une entaille. Après lecture du mode d'emploi, il s'est afféré à sa réparation dans l'espoir que cela tienne le reste du voyage ... et cela a tenu !

Souper : lapin aux pruneaux et sa purée mousseline améliorée (sel et épices). Pas de whist ce soir.

Soleil radieux au lever avec des très beaux paysages montagneux. Il n'y a pas de vent ... Benoît est donc debout. La descente de la première partie de la vallée est très bucolique. Une longue descente est amorcée le long de la rivière ... non loin de la "zone" des grands prédateurs, nous croisons un étonnant banc de moules ... une coïncidence ?

Très belle journée sous le soleil et bivouac au bord de la rivière gelée. Un souci de terrassement est apparu lors de l'installation ainsi que de l'orientation de la cuisine ... après négociations, le litige fut résolu mais toujours pas de JF à l'horizon (c'est un peu le "mais où est Charlie?" du terrassement).

Fartage des skis et pulkas par JHubert. Tandis que tout le monde décide de changer de slip ... le 2°!

Fred désespère de voir des traces d'ours, il faut donc continuer.

repas : purée aux champignons/magret de canard/confiture de framboise

La nuit fût venteuse mais pas froide. Bien mal nous en a pris de bivouaquer à cet endroit où la vallée du glacier de Parte vient déverser ses forts vents. Le réveil se fait sous de fortes bourrasques qui brisent 2 arceaux de la grande tente. Nous décidons de ranger le camp dans l'urgence et de vite dégager vers une safe zone. Nous démarrons très emmitouflés et attaquons un plateau en faux plat infernal. Le point de bascule est très attendu mais étant dans un désert blanc ... il est perçu comme un mirage à plusieurs reprises. Sans bascule, nous profitons de nous enrichir culturellement avec l'entonnoir à rennes (toujours pas vu). La bascule se concrétise enfin et nous descendons vers une zone boisée afin de s'y abriter pour la nuit. La descente fut très sympa sauf pour boubou ...

Bivouac préservé du vent. Nous décidons de finir la traversée en 2 jours étant donné la casse du matos.

Dernière étape, démontage sous le soleil mais le froid pince. Nous traversons le lac et faisons la jonction avec la Koungsleden. Le parcours est balisé et très sympa dans la forêt. Phil prend sa revanche et est aux commandes de bobonne. Tentative d'accouplement des pulkas, JF nous montre toute sa puissance en tirant les 2 pulkas avec Phil assis sur une. Bluffant ... ! Une longue descente est amorcée en direction de Kvikkjokk, notre destination finale. Benoît est toujours en recherche de glisse ... et paf dans la neige. Il finira en mode course avec skis sur pulka. Nous arrivons vers 13h00 au refuge.

Traversée réussie et tout le monde bien arrivé. Enfin, la première douche après 9 jours !

Nous n’avons pas un relevé officiel des températures (probablement entre -5 et -20 selon le moment). La température ressentie était quant à elle variable selon que l’on tirait bobonne, que l’on était blotti au fond de notre sac de couchage ou en train de faire popo … 🤗 Le vent fut aussi un adversaire coriace qui pouvait mettre à mal l’homme et le matériel.

Repas de fin d'expédition avec orval en apéro, renne (le seul que nous ayons vu de près) au menu avec un rioja Baron de Ley excellent. Soirée tardive et dodo récupérateur dans un lit apprécié par l'équipe.

Nous prenons le bus à 05h20 pour Jokkmokk. 2h de route.

Arrivé à Jokkmokk, nous devons attendre un 2° bus en direction de Boden. Le délai d'attente est de +/- 10h ! Nous en profitons pour aller boire un café et jouer au whist en attendant l'ouverture des commerces. Petites courses souvenir et visite du musée Sami. Nous prenons le bus fin d'après-midi et arrivons début de soirée à Boden pour prendre le train de nuit ... qui est en retard. Nous embarquons vers 22h30 mais le train ne démarrera que vers 02h00.