Carnet de voyage

Amérique du nord, Chilli con Bagel !

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Mes périples dans l'Amérique du nord. Premier pas à Montréal, fin de l'étape à El paso.
Du 9 avril au 31 décembre 2019
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Publié le 20 avril 2019

Ah Montréal ..., je me languissais tant de fouler ta terre, ce rêve de voyage, cette promesse faite avec une bière de trop, ce trop plein de possible qui s'ouvre enfin !

Mais pas le temps de niaiser, je passe ma matinée à prendre des notes et références, sur les transports, cartes et autres conseils afin de pouvoir vraiment profiter de mon séjour dans la ville. Je passe par un super marché, histoire d'avoir un truc à grailler dans le sac. Ne m'étant pas trop renseigné sur les spécificités du Canada, c'est avec plein de surprises que j'en ressors. Tout d'abord, ils ne vendent pas de fromage, bon si mais, c'est plutôt des blocs sous vide estampillé gouda, emmental et cie, ou des pots de Philadelphia à tartiner. En bref il va me falloir redéfinir la moitié de mon alimentation. Pour la boisson moins de problèmes les surfaces regorgent de bière artisanale. Autre surprise les prix sont affichés hors taxe, donc il faut rajouté la TPS (taxe sur les produits et service 5%) et la TVQ (taxe de vente au Québec 9,98%) une fois passe à la caisse. Donc pour 10$ d'achat en magasin il vous faudra débourser 11 pièces et 50 sous, un peu déstabilisant quand on est habitué au tout TTC. Pour une bonne, les rayonnistes sont spontanément serviable, conseil sur les produits, prennent le temps de m'expliquer 2 ou 3 choses et lâchent des vannes ; rien à voir avec nos grandes surfaces calmes et froide.

Je prends directement la direction de la ou réside mon hôte pour me délester de mon sac lourd comme l'humour de Bigard. Je trouve sans trop de mal, il m'ouvre et m'acceuil dans son chez lui. C'est cosy, pas loin du métro et le gars est adorable et a l'air de bien connaître la ville et son pays. On prend un moment pour discuter de banalité et de choses sérieuse. Et parmi ces choses sérieuse, il y a la plus importante, la bouffe !

Alors, qu'est ce qu'il y a de bon sur Montréal ? Les bagels au feu de bois pardi ! C'est des petits pains bien gras de forme torique. C'est riche, goûtu et c'est formidable avec n'importe quoi qui ce tartine.

Autre truc bien fat, un délicieux sandwich de smoked meat de chez Schwartz's Deli, c'est incontournable… vraiment, c'est sacrément adipeux par contre. J'ai eu la chance de déguster aussi une Tire sur la neige, sirop d'érable ébouillanté figé sur de la neige, miam. Bon tout ça c'est très riche c'est très lourd que diriez vous de quelque chose de plus léger, un truc qui ne vous angoissera pas une fois sur la bascule ? A oui oui oui, vous avez devinez ! C'est bien la fameuse poutine, aussi célèbre que le président du même nom, mais bien plus accessible. Un plat for simple, des frites, une sauce brune à base de beurre et de bouillon ainsi que du fromage couic-couic (ce nom vient du « bruit » que fais le fromage sous la dent), c'est un régal, même si je trouve ça un poil trop salé.

Bien maintenant qu'on a bien mangé il est temps de sortir voir ce que la ville nous propose. Elle est assez grande et propose des coins bien marqués. Du centre ville, cartier d'affaire ou gratte ciel côtoie les innombrables clochers que compte la ville, zébré de rue commercial, notamment sainte Catherine. Du vieux port accolé à son cartier historique, très typique avec de bonnes brasseries. Et niché au plein coeur de la ville le parc du mont royal accolé à l'imminence cimetière Notre dame des Neiges. C'est une promenade sympa, bien que les arbres assassins faisaient tomber leur mue post pluie verglaçante, méfiance et ouïe fine de rigueur.

La chose qui marque aussi avec la ville c'est les odeurs. Ça sent la friture et le caramel, bref on sent que l'on est en Amérique du Nord, à cela s'ajoute l'odeur de pot (cannabis) imputable à la légalisation encadré depuis octobres dernier. Autre chose qui marque c'est le relatif calme ainsi que le sourire et la bonne humeur qui se dégage des gens, ça change vraiment de Paris et de son ambiance électrique. Petit à petit je m'habitue au joual et je finis même par me surprendre à en imiter l'accent par moment.

La citée mérite son surnom de ville aux cent clochers tant il est courant de tomber sur chapelles et églises. Témoins de l'influence qu'à eu l'ordre religieux chrétien dans son passé. Le bâtiment sacré le plus impressionnant reste l'oratoire Saint-Joseph qui rivalise avec feu Notre Dame de Paris (mh, peut être encore trop tôt pour ce genre de vanne)...

Je passe ma dernière soirée dans la ville au Upstairs, bar jazz de bonne réputation. Mais point de jazz ce soir, ce sera du blues interprété par un Fàfnir de l'harmonica à la voie d'or. Et du blues il m'en restera encore le lendemain dans le bus qui me déposera à Québec city, tant la ville à l'air riche et que cet effleurement de trois zéniths est frustrant de brièveté.

Ce sentiment s'en ira bien vite l'or ce que j'ai du me précipité chez mes nouveaux hôtes sous un temps radieux. Une jeune famille d'une ouverture et d'une culture rare, ayant choisie un mode de vie non conventionnel, ils m'offrent de profondes conversations en plus du gîte et du couvert. Je passe pas mal de temps chez eux, mais je profite d'une journée pour visiter la ville et, oh boy, quel sale temps je me prend dans la mouille. Une bouillie entre pluie et neige déferle dans un vent glacial. Je tâche de braver les éléments et m'oriente au hasard des rues et des l'architectures diverses que comporte la ville. Je tombe enfin sur les plaines d'Abraham, encore couverte de neige et exposant mon corps à la tempête. J'arpente la vieille ville passant devant le château de Frontenac et la tour Price. Je tombe aussi, sur une croix celtique, offert par l'Irlande pour l'aide qu'a offert Québec aux Irlandais suite à la grande famine de 1845.

Il n'y a pas à dire mais, c'est vrais que la ville est jolie, principalement dû à son meli melo architectural. Les influences françaises, britannique et américaine sont mélangés et adapté au climat difficile. Et cela continue même dans la banlieue éloigné et qui me semble interminable. Il m'a bien fallu un peu plus d'une journée pour enfin trouver une zone non habitée proche de la route. Je prends donc la direction de Tadoussac afin de rejoindre le lac saint-Jean, conseillé par mes hôtes.

C'est au cours de ce périple que mes premiers gros doutes m'assaille, ainsi que des moments d'une rare félicitée. La suite, bien sur, au prochain épisode.

(Mes excuses pour le coté décousu mais le temps m'a clairement manqué)

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Publié le 18 mai 2019

Après donc cette excursion à Québec, je quitte la ville par le nord et passe par les chutes de Montmorency. Frontière naturel, elle coupe l’avenue Royal menant à la cote nord de l’embouchure. La chute en elle même est un déversoir ce jetant d’une marche de 85m de haut, la trombe s’écrase en bas dans un grondement sourd, au pied d’un immense monticule de glace vieillissant, cédant de sa vigueur au redoux naissant. Il est possible de la traverser grâce à un pont suspendu juste au dessus de l’abîme, je n’en mène pas bien large durant la traversée, tant le spectacle s’avère cyclopéen. Une fois de l’autre côté la banlieue continue et ne semblera d’ailleurs ne jamais se finir mais, je quitte la ville même de Québec et m’engage dans un bien long périple qui m’amènera à Saguenay en passant par Baie-Saint-Paul


Pour faire simple c’était ma première vrais et grosse expérience de marche prolongée sur plusieurs jours. Vus que la neige était encore bien présente en sous bois et dans les chemins, il m’aurait était impossible de passer à travers bois et prendre des raccourcis. Autre problématique, il me fallait trouver un spot pour pouvoir planter la tente, ce qui n’est pas toujours simple quand on longe une route bardé de congère. Du coup je fais en sorte de finir mes étapes dans des zones habités, pour demander aux locaux si il est possible de prendre une petite place sur leurs gazons fraîchement déneigé. Parfois les portes ce ferment, parfois elles s’ouvrent et on m’accueille au sein même de leur demeure. C’est surement ça qui m’a permis de tenir le coup le long de cette route, car le jeune homme à la viande tendre et la peau lisse que je suis c’était surestimé tant la faim, le froid, la fatigue et la solitude avaient mis en évidence des limites bien vite franchis et dépassé. Ainsi donc après une journée d’une marche pénible, beuglant d’une colère sans cible et endoloris par des pieds brûlés et un sac lourd comme une croix ; ce faire offrir une hospitalité fraternel avec comme seule ambition de satisfaire une curiosité bienveillante est un réconfort tel, qu’il recharge les batteries et met de la perspective dans l’épreuve.


Je traîne donc ma carcasse sur la côte nord du Saint-Laurent jusqu’à Baie Saint-Paule où je bifurque en direction de Saguenay. La route est monotone, perturbé par des automobiliste interloqué de voir un vagabond s’engagent dans une longue route à travers bois. On me demande si je fais du pouce (stop) je réponds que ça va et parfois on m’offre biscuit, cigarette ou gomme à mâcher. J’arrive à la Baie, splendide étendu d’eau fraîchement dégelé. Je m’arrête à un snack où je déguste pour la première fois un pogo, sorte de knack dans une pâte beignet avec un petit stick pour la tenir, c’est pas terrible mais je me dit que fais maison y’a peut être moyen d’en faire quelque chose de sympa.

La ville de Saguenay étant dégroupé en 3 gros cartiers, je pouce jusqu’à Chicoutimi ou je me rend dans une petite Auberge de jeunesse, la maison Price, afin de reposer mes jambes 2 jours. L’ambiance est calme et sympathique, tant et si bien que je me dis qu’y rester quelques jours de plus ne serais pas une mauvaise idée. Je décide donc de revenir, mais après avoir fait le tour du lac Saint-Jean, ce qui ne sera pas une mince affaire. En effet le lac est grand… vraiment grand ! Enfin pas autant que le Huron ou le Michigan, mais quand même avec ces 24km de large et 44 de long en faire le tour à pied ça prend bien ces 5 jours. Heureusement la proliférations des micro brasserie dans le secteur fait qu’il est possible de clôturer chaque étape avec une bonne bière.

Le tour du lac ce révèle sympathique. Non pas pour le chemin, encore bien enneigé avec tous les points d’intérêt inaccessible dû à une neige récalcitrante et rend certaines traversés risqué. Le sentier centrale est damé par le passage mais, par moment la croûte cède et on s’enfonce parfois sur un bon mètre et sortir de la avec 13Kg sur le dos est long et fastidieux. Le vrais intérêt vient des rencontres, entre locaux aux racines longues de 10 générations, étudiant étranger venus faire une pause après leurs exam’ et surtout Alban. Un chouet gars, qui travaillait dans les structures en hauteur dans le cinéma aussi bien pour les Schtroumpfs que pour Riddick en passant par d’obscures comédies. Il a malheureusement tout perdus suite à un déboire judiciaire et vie actuellement d’une vie de bohème, je marche 3 jours avec lui et il m’offre plein de conseils et de bon plan pour la suite de mon parcours. On ce promet de se revoir un jours et me laisse avec un ostie criss de tabarnak de rhume.


Je retourne donc à Chicoutimi quittant Alma et ces kilomètre plus généreux que ceux indiqué (si si!). Une fois arrivé à la maison Price on me propose la chambre en échange du nettoyage du bar, offre que je saisi avec joie vus que le festival Jazz and Blues de Saguenay s’exprimera dans la semaine qui arrive, avec pas mal de programmation dans le bar même. Logis, musique et bière à prix réduit pour 3 petites heures de boulot, c’est pas cher payé.


Un petit pas dans le volontariat qui ne sera pas le dernier !