Nuit calme dans cette banlieue d’Anvers mais réveil en fanfare avec les machines de travaux routiers qui s’activent au bout de la rue. Il est temps de lever l’ancre pour Anvers. Dès la sortie du village, les éoliennes nous saluent, moulins modernes magistralement intégrés à la vie quotidienne des flamands. Et déjà, on sent la Hollande proche, ou plutôt les Pays Bas, la Hollande n’en constituant que l’une des 12 provinces. Rieme est au cœur d’usines électriques vertes, surprise ! Route vers Anvers, constellée de poids très lourds, valse incessante dans cette région multimodale. Son karma : transporter ! Anvers offre à ses visiteurs les atours d’une ville dynamique… en travaux. Et là, c’est du lourd ! Le boulevard intérieur est à cœur ouvert, projet d’une vaste esplanade pour la réappropriation d’une mobilité plus douce. Julieta trouve une place de choix en marge de cette partie de boulevard « Italieli », Olifjtak Straat (Vive les fourgons de moins de 6 mètres, bis repetita..).
De là, on pointe directement vers le centre historique en zappant pour une fois la Cathédrale payante – à 5 € quand même, les voies du seigneur sont impénétrables pour nos portes-monnaies – et l’église Saint André, fermée et cernée de… chantiers, vous l’aurez deviné. Maisons de guildes et Hôtel de Ville composent la Grand Place à l’ensemble harmonieux, à l’image de nombreuses cités flamandes, organisées au cordeau.
Anvers est aussi et avant tout une agora plein de vie, agréable et fort bien dotée de cafés aux terrasses accueillantes et de placettes chaleureuses, toutes équipées des fameux « radians » qui offre au consommateur la chaleur en extérieur.
Si les quais sont sans doute à découvrir l’été et la nuit, les quartiers du centre, de la Grote Markt à Saint-André respirent le bien être, malgré des travaux en cours, partout. La rue Nationale et le Meir Leysstraat, aux boutiques de luxe – même le Zara a des faux airs de Haute Couture – et la magnifique galerie Stadsfeesthall, aux relents des années folles, clôturent notre parcours en apothéose.
Un dernier coup d’œil à la sculpturale Gare Centrale et nous rejoignons notre maison roulante pile poil dans les temps imparti par l’horodateur : 3h max. Anvers nous laissera l’envie d’y revenir plus longuement.
Suite du voyage vers la Nordzee et ses îles gagnées sur la mer. Sortie sans problème de la grande ville ceinte d’éoliennes et de voies rapides où valsent à nouveau les camions et gros transporteurs du Monde entier. C’est fluide et vite, on est à la campagne avec quelques moutons, vaches et les premières maisons aux bardages de bois noir, chic et design. Nous traversons champs et canaux aux grandes péniches chargées de mystérieuses cargaisons. Pause dans la banlieue de Middelburg où pas moins de 3 supermarchés voisinent avec respect. L’enseigne néerlandaise est un peu chère pour nos bourses et c’est au Lidl que nous faisons le plein de spéculoos de toutes formes. Surpris par le rayon de légumes tous pré-préparés, nous nous rabattons sur des carottes en boite, les râpées n’étant manifestement pas un produit consommé localement. Provision faite, nous garons le fourgon le long du canal principal pour explorer Middelburg. C’est une ville de marchands aux habitations élégantes et au patrimoine entretenu. C’est simplement beau, propre et apaisant. Partout des terrasses et leur foyer intégré aux tables des bars, tous dehors ! Les péniches du canal rivalisent d’effets, du plus hype au plus bucolique.
Séduits, nous repartons pour retrouver la Mer du Nord à Domburg, notre escale pour la nuit. Sur la route, nous ressentons toujours ce sentiment de calme, de détente… et remarquons que depuis plusieurs kilomètres, nulle publicité n’est venue polluer le paysage ! Incroyable, ici pas de panneaux et autres mobiliers urbains, la pub c’est hyper cadré, avec une signalétique minimaliste et standardisée. Le ramassage des poubelles est entièrement automatisé dans les petites bourgades et les pépiniéristes sont légions, signe de l’intérêt des habitants de cette province de Zélande pour leur environnement. Les charrettes de citrouilles disposées ça et là le long des fermes nous rappellent que c’est bientôt Halloween, célébrée avec entrain.
Après avoir tourné et viré, recherche de la plus grande discrétion possible –il est interdit de dormir en camping car aux Pays Bas, sauf dans les campings plutôt onéreux – nous optons pour une rue calme, en bordures de maisons coquettes, un peu éloigné du centre bourg. Plein feux sur les intérieurs, illuminés en soirée, et qui, à la « hollandaise », ne cachent absolument rien des aménagements chics et design des foyers flamands. Pas de volets ni de rideaux, les familles s’exposent comme dans un film de Tati. En ce début de soirée, la station balnéaire a des allures de village de montagne distingué. Curiosité pour nous autres de la côte Ouest, la mer ne dégage pas d’odeur iodée et nous avisons quelques baigneurs et surfeurs que les premiers frimas de l’hiver ne découragent pas. Deux bières pressions locales plus tard, nous regagnons notre logis mobile pour déguster une boite de … coquillages Saint Jacques de Concarneau.