C'est le grand jour, nous partons en roadtrip !
Ce samedi matin, nous sommes tous en retard pour récupérer le camping-car. Nous, car le réveil est difficile après une première nuit dans le van. Eux, car Maxime, qui est le seul à avoir internet en Australie, a désactivé ses données et ils n'ont jamais trouvé le taxi.
C'est donc en fin de matinée que nous nous rejoignons dans la banlieue sud de Sydney pour récuperer le camping-car. Nous découvrons tous ensemble le monstre d'acier qui va nous suivre sur les routes d'Australie pendant deux semaines. Sept mètres de long, trois mètres de haut, on est loin de la Super5.
Deux couchettes, une salle de bain, un barbecue, un salon, des moustiquaires et même un four ! Ça ne rigole pas les vacances au camping !
Rapidement, après un briefing et un tour de l'Apollo, chacun prend sa place dans son véhicule. Samwise nous paraît encore plus petit. Nous devons quitter la ville et nous enfoncer dans les terres pour rejoindre les montagnes à l'ouest. Il nous faut bien trois heures pour quitter la banlieue de Sydney. L'Apollo nous suit tant bien que mal dans un dédale de feux de circulation, d'autoroutes et de rond-points à n'en plus finir. Conduite à gauche et maison sur roue, pour un premier jour, c'est un challenge qui n'est pas de tout repos.
Nous rejoignons, sous la pluie et le brouillard, les routes sinueuses de montagnes. Je ne peux qu'imaginer le boucan qu'il doit y avoir dans le camping-car, alors que nous enchaînons les virages.
Nous arrivons en début d'après-midi au camping de Katoomba, dans un brouillard si épais que nous ne voyons pas à trois mètres. Une route de terre nous amène dans la forêt, où les équipements sont rudimentaires et dignes d'un freecamp. Le dépaysement est complet, alors que quelques heures plus tôt nous étions encore à Sydney.
Nous faisons plusieurs trajets pour rejoindre le centre-ville et laisser le camping-car au camp. La famille Couscous découvre Samwise de l'intérieur, et le pauvre peine à monter les côtes, à trois dedans.
Nous découvrons Katoomba, le temps de déjeuner et de faire quelques courses. Nous tombons par hasard sur une boutique de bric et de brac, qui se révèle être la caverne d'Ali Baba. On y trouve de tout, porcelaines en tout genre, attrapes poussières de toutes origines, meubles de tout âge.
Maxime y déniche, bien cachée, une chemise en soie tout droit venue d'Hawai et un livre d'art japonais magnifique. On croit une demi-seconde à notre chance lorsque l'on découvre une affiche de Toulouse Lautrec au fin fond de la boutique. Dommage, c'est une copie.
Le propriétaire est aussi loufoque que sa boutique. Pour retirer l'anti-vol, celui-ci sort sa boîte à outils. Pinces, tournevis et grands coups sur le comptoir n'en viennent pas à bout. Nous hallucinons. Heureusement, la chemise s'en tire avec seulement un petit trou et une remise.
Je ne sais pas si c'est la montagne ou le brouillard (sans doute les deux) mais l'ambiance est très différente des villages que nous avons pu visiter. Celui-ci semble figé dans le temps alors que brocantes et magasins datés ponctuent la promenade.
Nous rejoignons le camping en fin d'après-midi alors que Papa et Maxime rentrent en bus, se perdent et sont injoignables. C'est donc la tombée de la nuit que nous partons à leur recherche et les trouvons, non sans mal, à cinq minutes du camp.
Nous enfilons pulls et pantalons et passons notre première soirée dans le camping-car, au cœur des Montagnes Bleues, invisibles sous l'épaisse couche de brouillard.