Bagan... Ohhhh Bagan...c'est un peu grâce à toi que nous sommes ici. En effet, après avoir regardé un reportage sur la Birmanie et tes montgolfières qui s'élèvent au petit matin, je n'ai plus réussi à m'enlever de la tête qu'un jour nous viendrions te visiter. Ce jour est arrivé et nous avons hâte de te découvrir.
Bagan, la cité des temples, est l'un des sites majeurs du Myanmar. La zone archéologique de Bagan s'étend sur 67km2. Elle est délimitée au nord et à l'ouest par le fleuve Ayeyarwady.
J1️⃣7️⃣ ARRIVÉE DEPUIS MANDALAY & PREMIERS PAS À BAGAN
Après 4h de bus depuis Mandalay, nous voilà arrivés à Nyaung U, ville située au bord du fleuve Ayeyarwady plus animée que tout autre endroit à Bagan.
C'est aussi là que notre bus nous dépose, nous sommes encore à une dizaine de kms de New Bagan, lieu de l'hôtel où nous allons séjourner. Peu de taxis, nous grimpons donc avec un couple suisse et une allemande (vous avez bien compté, nous sommes 6 dans la voiture). Arrivés sains et saufs, nous allons déjeuner et passons une bonne partie de de l'après-midi à faire le planning des prochains jours et réserver les hôtels et bus (la logistique c'est la vie 😜).
Max décide ensuite de nous emmener voir le coucher du soleil sur les rives de l'Ayeyarwady avec en arrière-plan les collines de Bagan. Sur le chemin, nous visitons la Bagan House. C'est une fabrique de laque où nous avons pu voir les artisans à l'oeuvre.
Les laques sont faites soit à partir de bois de teck, soit de crin de cheval ou soit en bambou. L'artisan qui nous faisait la démonstration et la majorité des objets proposés ici sont en bambou.
Avec un couteau, il réalise alors de fines lamelles de bambou puis ensuite créé la forme de l'objet souhaité.
Puis l'objet est peint avec la laque qui est récolté sur l'arbre à laque puis poncé avec une pierre calcaire. Il est ensuite recouvert de bandes de tissu puis à nouveau recouvert de laque. Après 7 jours de séchage dans une cave à chaleur humide, il recommence l'opération (sans les bandes de tissu) 2 fois, avec le même temps de séchage. Enfin, l'objet est poncé avec un papier à grains pour rendre la surface lisse.
Il faudra au minimum 7 couches de laque et entre chaque couche, il y a 7 jours de séchage et un ponçage.
C'est maintenant l'étape de graver les motifs et apposer les couleurs. L'objet est gravé à la main avec un stylet puis on applique la première couleur : la couleur rouge.
On laisse sécher une semaine, on rince et la peinture reste uniquement dans les gravures. S'il y a plusieurs couleurs, on applique de la glue (cire naturelle) sur toute la surface, puis on gratte cette dernière dans les rainures devant être colorées, les autres parties restant protégées de la peinture par la glue.
Entre chaque application de couleurs, l'objet est rincé à l'eau.
Les artisans apposent également des feuilles d'or ou bien des minuscules morceaux de coquille d'oeuf afin d'embellir la laque.
Nous finissons la visite par la boutique et repartons avec un petit souvenir comme Aung San Suu Kyi en 2012.
Il est alors 17h et il ne faut pas trainer pour arriver à temps pour le coucher du soleil. Nous pressons le pas et passons devant nos premières pagodes de Bagan puis arrivons au point de vue.
En contrebas des moines prennent un bain et quelques vendeurs ambulants nous montrent leurs peintures. Nous attendons quelques minutes et notre spectacle préféré commence...
Nous finissons la journée au restaurant Élodie, en hommage à la cousine de Max.
J1️⃣8️⃣ COURS DE CUISINE & PREMIERS TEMPLES
En ce premier jour à Bagan, nous devons nous lever tôt car ce matin nous allons participer à un cours de cuisine birmane avec l'emblématique May.
Nous prenons un rapide petit-déjeuner sur le toit terrasse de notre hôtel et pouvons déjà avoir un aperçu de notre matinée de dimanche.
À 7h30, nous rencontrons May ainsi que sa sœur. Nous rencontrons également une taïwanaise et un couple néo-zélandais avec qui nous partageons ce cours. Direction le marché de New Bagan qui se tient quotidiennement. Les étals sont remplis de couleurs et de légumes que nous ne connaissons pas. Heureusement May est là pour nous donner le nom de ces légumes ainsi que leur façon d'être cuisinés.
Après avoir découvert bon nombre de légumes et autres herbes aromatiques c'est à nous de faire nos courses pour le repas de ce midi avec en poche 1500 kyats soit 0,90 cts €. Nos têtes de touristes nous trahissent et la plupart du temps nous payons plus cher nos achats que les locaux. Notre ami néo-zélandais décide donc de rajouter 400 kyats afin que nous finissons nos achats. Bien évidemment nous n'avons rien dit à May car nous n'étions pas très fiers de nous.
May nous montre ensuite les étals de viandes et de poissons et achète ensuite ce qu'il faut pour le déjeuner.
Nos paniers sont pleins, nous prenons une petite pause autour d'un thé pour parler du voyage et de nos vies puis retournons à pied chez May pour préparer le déjeuner.
May a aménagé un espace extérieur où des poêles à charbon font offices de petite cuisinière. Deux grandes tables avec bancs en bambou meublent le tout. Elle vit ici avec ses parents et son frère. Elle prend également soin de son potager.
Les mains lavées, nous attaquons en suivant les instructions de notre cheffe du jour.
Nous commençons par peler les légumes puis nous en eminçons certains.
Nous passons ensuite à l'assaisonnement des préparations pour ensuite les faire cuire dans les woks sur les petits poêles à charbon. L'ambiance est décontractée et l'humour est lui aussi présent.
Encore quelques préparations et il est temps de passer à table. Nos estomacs gargouillent...cela fait 2h qu'ils sentent les odeurs des différents woks.
Vous vous en doutez, nous nous régalons et la conversation qui alimente ce repas est tout aussi enrichissante.
Il est 14h, nous remercions chaleureusement notre hôte et cheffe pour ce moment et allons louer un scooter pour explorer...enfin...la plaine de Bagan.
Cette après-midi, nous allons nous concentrer sur la plaine centrale. S'étirant depuis la périphérie d'Old Bagan, cette vaste et ravissante plaine abrite quelques sites incontournables.
Le premier que nous visitons est la Paya Shwesandaw. Cette pagode pyramidale était le site le plus prisé pour admirer le coucher du soleil. Les escaliers pour accéder aux 5 terrasses supérieures sont maintenant interdit aux touristes. Shwesandaw signifie "cheveu d'or sacré" et selon la legende, le stupa contiendrait un cheveu du Bouddha.
Nous empruntons des chemins de terre voir de sable parfois et sommes souvent seuls au milieu des temples. Il fait très chaud sur la plaine mais la découverte des temples est très agréable.
Nous découvrons ensuite la Pahto Dhammayangyi. Visible de toute la plaine, cet immense temple fortifié du XIIème siècle est le mieux conservé de tout les temples de Bagan.
La légende raconte qu'un roi aurait construit ce temple pour expier ses péchés : il avait étouffé son père et son frère et fait écouter sa femme. Pendant la construction, il aurait exigé que les briques des murs, montées sans mortier, s'emboîtent si étroitement afin que l'on ne puisse pas y glisser une épingle. Les ouvriers qui n'y parvenaient pas se voyaient couper le bras. Sympa le mec 😄
Nous filons ensuite vers la Pahto Sulamani. Suprise, Max reconnaît le couple suisse et leurs fils que nous avions rencontré à Moulamyine. Nous prenons un verre et allons visiter la Sulamani, connue comme le "joyau du couronnement". Ce temple est représentatif du style tardif et plus sophistiqué avec un meilleur éclairage intérieur. Il habite notamment des peintures murales de diverses tailles. Ce temple est en cours de restauration suite au séisme de 2016.
Selon les conseils de nos amis suisses, nous filons vers une petite pagode qui permet d'observer le coucher du soleil en hauteur. Nous arrivons et une armée de scooters est déjà stationné, les propriétaires sont eux perchés sur la pagode.
Nous accédons en haut de la pagode par un minuscule escalier où Max a bien du mal à passer et trouvons une place à côté de nos voisins elvetiques.
Et c'est partit pour 30 minutes de dégradés de couleurs et de plaisir.
Une bonne journée se termine toujours avec une soupe de noodles au poulet et ce soir ne dérogera pas à la règle et ce sera au restaurant 7 sisters.
J1️⃣9️⃣ DES TEMPLES, DES TEMPLES ET ENCORE DES TEMPLES
Nous sommes décidément matinaux, il est 7h30 et nous sommes déjà réveillés alors que nous n'avions mis le réveil qu'à 8h40... Nous filons donc au petit-déjeuner...tout y est ou presque...toast, crêpe, œuf sur le plat, thé, confiture 🥰 Nous partons donc pour notre journée "temples" avec suffisamment de carburant pour tenir au moins jusqu'au déjeuner. Notre ebike en mains (l'ebike est en réalité un petit scooter électrique qui a une autonomie de 50km - c'est le seul type de scooter pouvant être loué aux touristes), nous voilà partis pour le temple le plus au nord de la plaine, la Paya Shwezigon.
Ce vaste zedi doré est le principal édifice religieux de la ville de Nyaung U et se dresse au-dessus de 3 terrasses. A la tombée de la nuit, il brille de mille feux et nous fait penser à un mini Shwedagon. Nous nous attardons pas car beaucoup de touristes sont présents et de bon matin nous ne sommes pas très patients 😫.
Nous filons ensuite voir la Pahto Htilominio, temple de 46m de haut et très impressionnant de l'extérieur. L'édifice suit une conception en terrasse similaire à celle du pahto Sulamani. Le temple a été sérieusement endommagé par le séisme de 2016.
La brique rouge est présente sur presque l'ensemble des temples. Si la ville de Toulouse a besoin de refaire une façade... pas de soucis il y a du stock en Birmanie.
Afin de nous rapprocher d'Old Bagan, lieu de notre déjeuner, nous faisons cap au sud vers le temple Bupaya. Situé au bord de l'Ayeyarwady, cette Paya cylindrique à stupa doré surmontant plusieurs terrasses a été entièrement reconstruite après le séisme de 1975.
Pour le déjeuner, nous rejoignons notre famille suisse (Remo & Nath, les parents et Lenny & Timo) à leur hôtel. Max en profite pour vider ses cartes mémoires pour notre activité du lendemain matin et nous allons ensuite dans un restaurant végétarien d'Old Bagan. Nous parlons, parlons et parlons, si bien que nous sortons de table à 15h30. Nous visitons ensemble le Pahto Gawdawpalin, haut de 60m il est l'un des temples les plus vastes et les plus imposants de Bagan.
En fin de journée, nous quittons notre famille suisse et filons voir un dernier temple, la Pahto Ananda. Avec son hti doré en forme d'épi de mais et scintillant sur toute la plaine, Ananda est l'un des plus beaux, des plus grands, des mieux conservés et des plus vénérés des temples de Bagan.
L'apéro du soir se passera sur les rives de l'Ayeyarwady à regarder les bateaux passer. Une soupe de noodle au poulet et au lit.
J2️⃣0️⃣ DES MONTGOLFIÈRES ET DES ÉTOILES PLEIN LES YEUX
Le Jour J est arrivé... Max a eu du mal à dormir...l'appréhension sans doute. J'étais aussi réveillée avant que le réveil ne sonne. Il est donc 5h00 et nous sommes déjà en train de nous préparer. 5h20, notre navette vient nous chercher à l'hôtel puis récupère d'autres passagers sur la route. Nous arrivons vers 6hh00 dans un grand champs où sont installées les montgolfières. Des tables nappées de blanc nous accueillent avec le petit-déjeuner.
Notre pilote se présente à nous, Adrian, grand blond suisse et un faux-air de Christian Prudhomme...il n'y a pas de hasard dans la vie. Adrian fête cette année ses 20 ans de carrière comme pilote. Il a commencé dans le staff dédié au décollage/atterrissage des ballons puis est devenu pilote en Val-de-Loire. Il passe 3 mois de l'année à Bagan (2ème saison) et le reste il est en France à Fontainebleau où il travaille pour la compagnie France Montgolfière. Adrian a été pilote en Egypte et en Turquie mais il a décidé d'arrêter car selon lui les conditions de sécurité ne sont plus réunies du fait de la course aux profits. Ici, à Bagan, les conditions météorologiques sont incroyables car en 3 mois d'activité, il n'a pas pu faire décoller son ballon que 2 jours. Pour comparaison, en France, 50% des vols environ, sont annulés à cause de mauvaises conditions.
Il nous explique ensuite comment le vol va se passer et nous montre la position pour atterrir en toute sécurité.
Nous allons effectuer ce vol avec la compagnie Golden Eagle Ballooning et avons certes cassé la tirelire mais un vol en montgolfière à Bagan restera, j'en suis sûre, gravé pour toujours dans nos mémoires.
Pour rappel, la montgolfière est une invention française...cocorico🇫🇷... par les frères Montgolfier en 1782.
La première étape est de mettre la nacelle sur la tranche puis de gonfler le ballon avec de l'air froid puis de terminer le gonflage avec de l'air chaud plus léger. La toile pèse 300kg et la montgolfière avec passagers entre 1800 et 2000kg.
Une fois le ballon gonflé, nous pouvons enfin monter à bord. L'excitation est palpable et nous ne voyons que des sourires qui vont jusqu'aux oreilles voir au-delà.
Notre pilote déclenche à plusieurs reprises la manette pour lancer de l'air chaud et nous décollons tout en douceur. Le staff de la compagnie guide le ballon pour le décollage puis une fois que nous sommes hors de leur portée, ils nous adressent de grands signes de la main et de larges sourires.
Nous décollons au nord de la plaine de Bagan et le vent va nous pousser juste après New Bagan, au sud de la plaine. Nous allons pouvoir observer l'ensemble des temples et le lever du soleil.
Max est en charge de la vidéo pendant que je vais mitrailler avec mon téléphone. Nous sommes la première montgolfière à partir et avons beaucoup de chance car l'horizon est de ce fait dégagée.
Nous atteignons notre hauteur maximale soit 300 mètres, rien d'insurmontable pour Max qui apprécie le spectacle. Nous progressons doucement mais sûrement et aucune secousse ne viendra perturber notre vol. Nous apercevons les temples incontournables que nous avons visité les jours précédent et c'est ce moment que choisit le soleil pour montrer le bout de son nez.
Nous progressons vers le sud de la plaine comme prévu et la vue couplée des temples et des montgolfières est juste sublime. Nous sommes à juste titre également pris en photo par un troupeau de photographes amateur resté sur le plancher des vaches.
Notre pilote nous indique au loin le banc de sable où nous allons atterrir. Les rives de l'Ayeyarwady sont aussi magnifiques à cette heure de la journée.
Nous nous mettons en position assise et attendons... L'atterrissage se fera tout en douceur dans le sable pour nous et après un sprint de plusieurs mètres pour le staff birman en charge de l'atterrissage.
Après 45 minutes de pur bonheur, nous allons honorer une tradition bien française...nous trinquons au mousseux tous heureux d'avoir vécu cette expérience.
Il est 9h00 et nous rentrons à notre hôtel... tout simplement heureux 😊.
Nous rassemblons nos affaires, déjeunons et partons pour la station de bus afin de rejoindre Mandalay pour la nuit.
Prochaine étape 🔜 Hsipaw
...et surtout NE VOUS INQUIÉTEZ PAS...on s'est envoyé en l'air et TOUT VA BIEN !