Aujourd'hui, toujours pas de petit-déjeuner de proposer à hôtel, nous filons donc à la boulangerie via le petit marché matinal de Saint-Pierre.
De retour à l'hôtel, nous nous installons sur la promenade du front de mer et profitons de la vue.
Vers 8h15, nous revoilà comme prévu sur le ponton afin de ré-embarquer sur le bateau du capitaine Olivier.
8h30, Max s'installe et c'est partit... cette fois, on espère tous que la chance va nous sourire.
Nous commençons à tourner et quelques minutes plus tard notre capitaine file dans une direction. Nous retrouvons un autre bateau et des dizaines d'oiseaux. Et là au loin des dauphins, pas quelques uns... plusieurs centaines... le moment est magique.
Nous profitons allègrement du moment, que c'est beau de les voir nager tous ensemble. Ils sont à minima 200 selon notre capitaine et ce sont des dauphins de Fraser.
Il est 9h30, quand notre observation s'arrête, nous repartons en direction de la plage du Carbet avec nos yeux ébahis.
Nous arrivons proche du ponton et les pêcheurs et pêcheuses de ce matin sont toujours là.
Nous saluons notre capitaine ainsi que Gérard, Isabelle et Victoria et partons en direction du point de départ de la marche du canal des Esclaves. La route est pentue, nous passons devant une belle petite église.
Le canal des Esclaves, aussi appelé canal de Beauregard, a été conçu à la fin du XVIIIème siècle par Mr Beauregard, d'où son nom. Le but était d'irriguer la plaine en amenant l'eau de la fôret vers la côte Caraïbe, peu arrosée en période de Carême. Des centaines d'esclaves ont transporté à l'époque les lourdes pierres qui constituent l'édifice et le lieu est aujourd'hui communément appelé canal des Esclaves. A 10h30, nous commençons la randonnée au lieu dit la Maison Rousse. Le chemin est normalement fermé au public mais nous bravons l'interdit.
Nous progressons sur le muret de 40 cm de largeur avec à notre droite le canal en eau et à notre gauche, tantôt le vide, tantôt la végétation.
La vue sur le val dans lequel coule la rivière du Carbet est alors aérienne et incroyablement belle ! De très beaux fromagers - des arbres tropicaux majestueux jalonnent le chemin et nous gardent bien au frais malgré l'humidité ambiante.
Malgré l'étroitesse du chemin, nous progressons rapidement et observons une multitude de déclinaisons de vert... Que du plaisir !
Nous avançons et apercevons maintenant au loin le beau bleu de la mer des Caraïbes.
1h15 plus tard, nous sommes arrivés au "bout du canal", nous faisons alors demi tour pour revenir par le même sentier en sens inverse.
Nous recroiserons alors la mygale Matoutou falaise et son dos bleu. Nous la laissons passer et continuons notre chemin à travers les fougères et les grandes feuilles.
Encore quelques kms avant d'arriver au but... nous reconnaissons un cacaotier.
1h plus tard notre belle randonnée touche à fin, nous en avons pris plein les yeux.
Nous nettoyons nos baskets dans le canal avant de partir en direction du nord de l'île, direction la distillerie J.M. située à Macouba. Nous profitons des paysages qui se succèdent : mer, montagne Pelée et champs de bananes.
En début d'après-midi, nous arrivons donc à la distillerie J.M. Cette rhumerie qui fume encore (terme donné aux distilleries toujours en activité) est une des plus agée de Martinique. L'ensemble du domaine date de 1790 et son installation en forme de cuve , lui confère le classement de la plus petite distillerie de l'île.
Nous arrivons et découvrons la distillerie blotti au fond de lac vallée de la rivière Roch, noyé dans la végétation luxuriante au pied de la montagne Pelée.
Nous commençons donc la visite par l'histoire du site.
Fondé en 1790, l'usine est une sucrerie qui fut ensuite transformée en 1845 en rhumerie par Jean-Marie Martin, qui laissera ses initiales à la production. Elle est reprise en 1914 par la famille Crassous de Médeuil, qui perpétue aujourd'hui la tradition, en utilisant exclusivement la canne récoltée sur les terres de Fonds-Préville. La dernière de la distillerie date de 2014.
Nous commençons par découvrir la source qui jaillit naturellement à la distillerie. Elle permet l'imbibition de la canne lors de l'étage du broyage et pour les rhums de 3 ans, 4 ans et 6 ans, l'eau permet de réduire leur degré d'alcool au moment de l’ouillage (action périodique visant à toujours maintenir le niveau maximal des fûts et des cuves de vin dans une cave. Il compense les pertes, ou « consume », dues à l'absorption ou l'évaporation).
Nous passons ensuite par le "Jardin des Cannes" expliquant comment la canne fabrique du sucre, comment on la cultive et comment on la récolte sur les plateaux de l’Habitation Bellevue où est plantée toute la canne J.M.
À l’Habitation Bellevue au-dessus de la distillerie J.M, la canne à sucre pousse sur des plateaux de 150 hectares surplombant l’Océan Atlantique. Au moment de la floraison (en novembre et en décembre), certains champs sont ivoire, les flèches fleuries de la canne ondulent dans le vent tiède apportant leur doux parfum végétal, fleuri et poudré rappelant l’acacia. Ici, sont cultivées 3 variétés de cannes J.M, hybrides sélectionnés parmi les cannes autorisées par l’AOC pour leur qualité et leur meilleure résistance à la coupe mécanique : la Canne Paille, la Canne Bleue et la Canne Rouge. La mécanisation de ce travail pénible a démarré chez J.M dès les années 50, elle est complète depuis 1970. La récolte s’effectue de mi-janvier à fin juin. Si le temps a été très ensoleillé, le taux de sucre est plus élevé, s’il a plu davantage, il est plus bas. La qualité du rhum, elle, ne change pas en fonction du climat, contrairement à ce qui se passe pour le vin et les alcools liés à la culture du raisin. S’il pleut au moment même de la récolte, les nuances végétales vertes sont un peu plus accentuées. En Martinique aujourd’hui, 300 planteurs cultivent 3000 hectares de canne : c’est le rhum agricole qui permet à cette plante de se maintenir dans l’île dont elle a marqué l’histoire et le paysage.
Nous entrons ensuite dans la partie où les machines et les hommes vont créer le rhum.
Etape 1 : le BROYAGE pour obtenir le jus de canne ou vesou via 3 moulins. Après le broyage, le résidu sec de la canne, appelé bagasse, est brûlé dans la chaudière. Ce combustible naturel sert à produire la vapeur nécessaire à la distillation.
Etape 2 : la FERMENTATION pour transformer le vesou en vin de canne. Dans les cuves, sous l'action des levures, le jus de canne se transforme en vin titrant de 3,5 à 5% vol. en fin de fermentation.
Etape 3 : la DISTILLATION pour métamorphoser le vin de canne en rhum dans différents plateaux en cuivre qui composent la colonne qui permet la rencontre de la vapeur d'eau et du vin de canne. De cet échange sort en haut de la colonne une vapeur d’alcool qui, une fois refroidie, donne naissance au rhum titrant plus de 70% vol. Cette opération est menée par la main experte du distillateur grâce à un savoir-faire transmis, dans le plus grand secret, de génération en génération.
Etape 4 : la mise en FÛT. Le fût est assemblé puis fumé. Le brûlage des fûts est un savoir-faire ancestral que J.M maîtrise encore. Les tanins du bois, caramélisés par le feu, donnent naturellement au rhum J.M sa belle couleur ambrée et ses arômes uniques.
Etape 5 : le vieillissement dans les CHAIS pour les rhum vieux. C'est ici que Max & moi humons l’odeur du chai, la "Part des Anges" cette délicieuse odeur qui s’échappe des fûts. C’est ici que se développe le goût des rhums vieux, leur richesse et leur harmonie. Grâce aux échanges entre le rhum et le fût, grâce au temps, grâce à l’art du maître de chai.
Nous passons ensuite dans le beau jardin de la propriété avec son petit plan d'eau...
... et ensuite devant le laboratoire. Au cœur de cette distillerie à l’échelle humaine, le laboratoire est à la fois une cabine de pilotage, une tour de contrôle, un laboratoire d’analyses, le lieu où l’on sent et où l’on goûte, où s’effectue la mise au point du rhum J.M dans les règles de l’art reconnues par l’Appellation Martinique Contrôlée.
C'est enfin, la partie préférée de Max, l'atelier olfactif qui précède la dégustation. Enfin, avant de se déguster, le rhum J.M doit s’apprécier par son nez. Nous pouvons ainsi humer le bouquet de chacun des 7 rhums J.M, ainsi que 7 notes olfactives caractéristiques.
Max décide donc de gouter 3 rhums, le 4, 6, 11 et 15 ans d'âge.
Nous repartirons, bien évidemment, lesté de quelques litres 😀
Il est 15h30, et nous filons sur les routes de la côte est atlantique de l'île avec son océan et ses champs de bananes.
Vers 17h, nous arrivons chez Steph et Béné nos hôtes de la villa Caraïbo où nous allons passer les 4 prochaines nuitées dans un bungalow accolé à leur villa et profiter de la belle terrasse avec piscine ainsi que de belles discussions autour de savoureux repas cuisiné par le chef Stef.
Max a déjà bien goûté le rhum martiniquais donc NE VOUS INQUIÉTEZ PAS TOUT VA BIEN !