Même si techniquement nous partons le lendemain, cela fait déjà bien longtemps que nous sommes dans le voyage. Cela fait 4/5 mois que nous étudions les cartes, que nous demandons les visas, discutons avec le transporteur qui ramènera la moto depuis Vladivostok. Nous avons négocié avec notre employeur pour répartir nos congés sans solde sur les 3 mois d'absence.






Nous finalisons nos sacs, que nous installons dans les caisses, sans surprise tout rentre. C'est tellement dur de se dire que nous avons tout, et que nous n'oublions rien... Mais à un moment, il faut arrêter de se poser des questions, nous partons dans un pays civilisé! Nous pourrons tout trouver en cas d'oubli.






Le sommeil a été dur à trouver, nous avons du mal à concevoir que nous partons pour 2 mois et demi, que nous partons vers l'Est sans retour, que nous partons à Vladivostok. Disons que le réveil ne nous fait pas sursauter, les yeux étaient grands ouverts bien avant.
Pour aller à Vladivostok, la première étape est la porte de la Chapelle, puis l'autoroute A1, bon c'est vrai... cela ne vend pas du rêve... Nous avons 500 bornes à faire, ce soir nous dormirons au sud de Cologne. Nous devons donc traverser la Belgique de part en part, puis un peu d'autoroute allemande.
Bon... la journée précédente n'a pas été passionnante, nous savons que celle-ci ne le sera pas non plus. Nous avons de nouveau 500km à faire, et nous n'aimons pas trop les autoroutes allemandes, les gens y roulent très (trop?) vite.
Seul intérêt de la journée, la visite du checkpoint Alpha à Helmstedt-Marienborn. C'était le plus grand et le plus important en Allemagne avant 89. C'était aussi pour nous l'entrée dans l'ex-monde soviétique que nous ne quitterons plus pendant 2 mois et demi.
Je corrige: autre intérêt "la curry Wurst"
Nous avons une étape plus courte aujourd'hui, toujours sur l'autoroute... Nous avons réservé un hôtel à Poznan. Nous passerons la frontière polonaise peu après midi. Dès que nous entrons en Pologne, nous aurons en ligne de mire "Terespol", le poste frontière avec la Bielorussie. Tout le long de la route nous suivrons et croiserons les milliers de poids-lourds qui y transitent.
La ville de Poznan est vraiment belle, par contre nous rentrons dans une vague de froid qui durera 10 jours. Le soir il fera 13/14 degrés, et le matin on frôle les 10.
Bon et bien voilà j'avais oublié un truc... Le T-Shirt à manche longue... Nous passons donc rapidement chez H&M pour palier à ce manque. Il fait frais, le ciel est menaçant, mais sans que cela ne tombe. Nous continuons sur l'autoroute. Ce soir nous logeons chez un ami, rencontré l'année dernière au Pamir. Nous prenons notre temps le matin et sur la route...
Nous rencontrons sur une aire d'autoroute Yves, Patrick et Mario qui partaient eux de Lyon pour aller jusqu'au Baïkal en passant par les pays baltes, puis la Mongolie, le Pamir, et retour vers l'Europe. Nous avons suivi leur tours de roues, sur certains tronçons russes nous les avons suivi avec 1 semaine de retard... Une chouette rencontre!!
Nous avons passé une bonne soirée, arrosée légèrement et raisonnablement de bonnes vodkas polonaises. Krzysztof nous offre un "doggy bag" avec de la vodka et de la charcuterie polonaise que nous partagerons quelques semaines plus tard au gré de nos rencontres.
Cette journée est un peu celle que nous craignons depuis le départ: nous rentrons en Bielorussie, et nous ne savons pas à quoi nous attendre. Nous partons tôt le matin, la route vers la frontière est excellente et à part quelques camions il y a peu de monde.
Nous y voilà... Dans notre tête cela va prendre des heures... Nous arrivons à la première frontière, nous sortons de la Pologne et de l'Union Européenne... La sortie va prendre une bonne heure! ça c'était la partie facile. Il reste maintenant à rentrer en Biélorussie.
Nous avons eu notre visa Bielorusse uniquement parce que la prof de Russe d'Isa (qui vit en Biélorussie) nous a fait une lettre d'invitation. Sans cela il est très difficile de rentrer dans ce pays par la voie terrestre avec un véhicule. Nous sommes les seuls "européens" dans la file d'attente. Les douaniers biélorusses sont d'une gentillesse incroyable et d'une serviabilité incomparable. La remarque est toujours la même: "Vladivostok?? You are crazy..." Finalement ce fut plus simple de rentrer en Biélorussie que de sortir de Pologne.
Le poste frontière est directement accolé à la ville de Brest. Nous rentrons donc directement dans la ville. La première surprise est le peu de voiture dans les rues. Elles sont larges, à la russe, avec peu de monde. C'est un soulagement, avec la GS chargée, c'est difficile de passer entre les files de voitures. Je voulais passer à Brest. Depuis mes cours d'histoire au collège, Brest-Litovsk et son traité me faisaient rêver. J'ai quand même un peu insisté pour passer par là, et clairement nous n'en avons pas regretté une seule seconde. Nous trouvons donc l’hôtel réservé en 15mn. Nous ne savions pas du tout à quoi nous attendre.
Sommes contents d'arriver, nous allons enfin nous poser 2 jours après 1900 bornes. Nous avons vraiment l'impression que le voyage commence ici, comme si ces 1900km n'étaient qu'un préambule. Le soir nous trouverons contre toute attente un pub avec de la bonne bière. La jeunesse branchée est de sortie dans la principale rue piétonne de Brest, une image bien éloignée de nos fantasmes. L'Europe n'est finalement pas loin...
2 ans après Mamayev Kurgan à Volgograd (ex-Stalingrad), nous nous retrouvons devant un autre emblème de la Russie, celui de la forteresse de Brest-Litovsk. Outre le traité signé en 1918 mettant fin aux combats sur le front de l'Est, la Forteresse a été le théâtre d'une des batailles les plus meurtrières de la seconde guerre mondiale. Et c'est pour le moins saisissant. Il n'y a que les russes pour glorifier ainsi et mettre en scène la fierté d'un peuple. L'ambiance est quand même pesante.
Une journée sans moto fait du bien, nous en profitons avant de reprendre la route le lendemain.
C'est le départ pour la campagne biélorusse... Bon on va être honnête c'est plat et droit... mais plutôt agréable, la circulation est minimale, quand il y en a ils ne sont pas énervés... Nous avons profité des jeux européens qui se tenaient dans le pays pour ne pas payer l'autoroute, ce fut plutôt une très bonne nouvelle, pas tant pour le prix que pour les difficultés à obtenir un badge, qu'il faut louer, et pour le louer, il faut déposer une caution, mettre de l'argent sur un compte, etc... bref du temps perdu que nous avons donc gagné. Nous nous arrêtons à Pinsk pour manger, et surprise nous tombons sur une boulangerie bio, tendance, presque bobo...
L'après-midi nous sommes rentrés dans les forêts biélorusses, la nature y est sauvage, vierge... A certains endroits, nous voyons de drôles de panneaux... Nous nous rapprochons de la zone contaminée de Tchernobyl. C'est en effet la Biélorussie qui a été le plus contaminée! Il est déconseillé d'y cueillir les champignons, les baies et d'y camper. Les risques, en respectant ces consignes, sont insignifiants.
Et le soir nous dormons chez Valentina et Vasily, une maison que nous avons trouvée sur Airbnb. Et là... nous avons été accueillis comme leurs petits-enfants. Ils ont été d'une gentillesse phénoménale. Dès notre arrivée ils ont allumé le Banya où nous avons pu nous laver. Nous avons eu un repas typiquement biélorusse. Vasily étant ancien militaire, je lui ai offert un écusson militaire français, il m'a offert en retour des décorations militaires. J'étais assez gêné... Heureusement qu'Isa parle le russe, nous avons pu discuter, même si beaucoup de subtilités lui échappent, elle peut comprendre la majorité des discussions. Et quand nous ne comprenions pas, Valentina s'essayait à l'anglais en rigolant d'elle-même.
Nous repartons dans la forêt... Les villages sont vraiment comme sur les cartes postales... Nous allons jusqu'à Gomel (ou Homiel) via la M10. La route est tout aussi droite et tout aussi plate. Le point culminant du pays est 350m... Si vous voulez des épingles à cheveux, des cols, etc... ne venez pas... Autant vous dire que nous passions pour des extra-terrestres sur la GS. Nous n'avons pas croisé un touriste et encore moins de moto. Et c'est dommage, les gens y sont incroyables de gentillesse et de sollicitude. Bon nous nous sommes pas trop attardés sur cette section, nous étions à 70km de Tchernobyl, dans la zone la plus contaminée il y a 30 ans. Cette contamination nous fend le cœur, nous retourne, les panneaux avertissant des radiations sont omniprésents...
Nous atteignons Gomel à midi, c'est dans cette ville qu'Elena, la prof d'Isa vit. Et comme les autres agglomérations que nous avons traversées, la circulation est fluide. C'était la première fois qu'Isa rencontrait sa prof, les cours se faisant via "Skipou"...
Nous nous sommes baladés dans la ville très soviétique, jolie... mais soviétique... Nous avons aussi eu la chance de rencontrer et de pouvoir discuter longuement avec les amis d'Elena. La journée a été pour le moins désopilante...
Grosse journée aujourd'hui... Nous avons 400km à faire avec un passage de frontière "bizarre": Biélorussie/Ukraine avec une moto française... En fait nous sommes obligés de ressortir de Biélorussie, parce que nous ne pouvons pas passer directement en Russie. Il n'y a pas de réel poste-frontière entre les deux pays et ils ne sont pas habilités à enregistrer les visas étrangers. Nous avons donc obligatoirement un détour à faire via l'Ukraine. Nous piquons vers le sud sur 40km pour passer la frontière. Ce qui va nous prendre du temps est de dédouaner la moto de la zone économique russe, pour rentrer en Ukraine. Pas difficile mais des fois cela peut être long...
Finalement le passage de la frontière se fait vite: moins de 2h... Il faut dire qu'il n'y avait pas grand monde. Sans bakchich du coté ukrainien! Bref une réussite... Nous avons même pu changer nos roubles bielorusses en Hryvnia. Coté ukrainien, ils ont fouillé nos caisses et ont bien rigolé avec nos saucisses polonaises ainsi qu'avec nos mini bouteilles de vodka. Ils recherchent des armes, il ne faut pas oublier que l'Ukraine est un pays en guerre.
La route ensuite nous en connaissons une bonne partie, et nous savons que c'est une des meilleures routes du pays. C'était l'axe Kiev-Moscou prévu pour le transport routier, mais avec la guerre, il n'a que très peu servi. Il nous faut passer Tchernihiv, et les 100km ukrainiens jusqu'à la M02 oscillent entre un très bon asphalte et du moins bon, mais sans grosse difficulté. Nous nous méfions quand même des routes du pays.
Sur la M02, les champs infinis reprennent la pas sur les forêts...
Et le soir nous retrouvons l’hôtel Europa où nous avions dormi il y a 2 ans, quand nous étions revenus de Bishkek.
Nous ne sommes qu'à 15km de la Russie.
Nous partons relativement tôt. Le temps est froid, et les nuages plus que menaçants. La frontière est à 15km de la ville, c'est la deuxième fois que nous y passons, la dernière fois c'était il y a 2 ans et dans l'autre sens. La route a été refaite sur 5 bornes depuis 2017, le reste est à l'Ukrainienne...
Notre mission du jour était aussi de trouver une assurance... Plus difficile que le passage de douanes, obtenir une assurance pour la moto! Alors nous savions que les arcanes des administrations russes étaient compliquées mais pas à ce point... C'est parti pour plus de 24 heures de chasse au trésor! Normalement après les postes frontières il y a toujours un bureau d'assurance dixit les forums!! Et bien pas à celui par lequel nous sommes passés !! Celui de Hloukhiv/Koursk!! Après avoir demandé dans 3 bureaux d'assurance dans le plus proche village, nous nous retrouvons dans un ancien bâtiment bien vétuste, dans une pièce avec un "courtier" assis à côté d'un fauteuil de coiffeur qui ne peut rien pour nous mais qui appelle le président du club de motards de la petite ville. Alexander arrive après 5 minutes, il passe 30 minutes au téléphone pour nous trouver une solution: il faut faire 170km pour aller a Koursk au bureau "Cegac". Nous arrivons a l'adresse indiquée... Il y a une pharmacie!! Super, ils ont déménagé... Il est 16h. Après avoir jeté nos bagages et fringues moto dans un hôtel dégoté en dernière minute sur la grande place Lénine, nous trouvons le bureau... S'ensuivent 20 mn sur un ordinateur, la sanction tombe: pas possible sans passer devant un notaire pour traduire ma carte grise et mon passeport. Margarita (la dame de l'assurance) nous donne un nom de notaire qui est bien entendu fermé!! Un autre bureau d'assurance est en face, qui après 20 minutes à remplir les papiers arrive à la dernière ligne, et là : "c'est pas possible..." Finalement nous décidons d'attendre le matin pour aller chez un notaire...
Mission donc : l'assurance...1er Rdv: Chez le notaire, et ce fut un Feydeau, les personnes sortaient et rentraient par des portes donnant sur des bureaux. Finalement une dame nous accorde 2 minutes après une porte claquée à notre nez. "Niet" nous sommes un peu abattus. Mais elle appelle une traductrice qui peut le faire. Nous prenons un taxi pour arriver au numéro 21 d’un vieux bâtiment de la banlieue de Koursk. Après être montés dans les appartements communautaires vides nous redescendons bredouilles!! Une personne nous indique ... LA CAVE!!!! Il faut enjamber les tuyaux de chauffage pour accéder à ces bureaux!! Nous y trouvons la traductrice occupée avec des Kirghizes. Valentina arrête son boulot avec les Kirghizes pour nous. Nous sommes bien entendu très gênés. Et elle nous annonce "ok mais à 15h et c'est 40€" ... et bien nous resterons sur Koursk, heureusement que la ville est agréable!! Mais pour revenir dans le centre, il n'y a plus de taxi... nous prendrons le bus très local avec des "babouchkas" adorables. A 15h tapantes nous revenons et attendons une heure au milieu des portraits de Poutine et des drapeaux de son parti... A 16h les documents arrivent... Par la fenêtre!! C'est plus simple que d'enjamber les tuyaux de chauffage... Oufff c'est bon 15 pages contre-signées par un notaire!! Je me demande encore comment Valentina a fait pour traduire les docs sans parler un traître mot de français ni d'anglais!! Mais bon c'est fait!! Retour chez l'assureur avec Svetlana qui nous délivre la feuille rose !!! ENFIN... il est 17h!!! Une assurance pour 3 mois, à 14€... J'avoue que le découragement nous a guettés plus d’une fois mais tout le monde a pris le temps de nous écouter et de nous aider. Chacune et chacun se sont pliés en 4 pour nous! Nous en sommes encore bouche bée. Nous nous rendons compte qu'ils sont prisonniers autant que nous avons pu être "victime" d'une législation à l'ancienne... Mais en Russie il y a toujours un moyen!! Une petite pensée pour un couple russe qui voudrait assurer sa moto pendant 3 mois en France sans adresse fixe dans une petite ville française en 1 seule journée!
La température remonte, le soleil ressort, depuis 10 jours, il faisait vraiment frais et les ciels étaient chargés. En gros aujourd'hui nous voulons rouler 500 bornes, nous connaissons une partie de la route et nous savons qu'elle est bonne. Nous prenons la P298 vers l'Est, nous devrons passer Voronej. Les villes sont étendues en Russie, et les contourner est souvent long. Les "rocades" sont chargées en général.
Autour de 17h, et après 470km, nous faisons les courses à Borisoglebsk et trouvons quelques kilomètres plus loin un endroit pour planter notre tente. Dans ce genre de paysage très agricole, c'est pas simple de trouver un lieu sympa. Nous sommes tellement contents avec Isa de trouver ce lieu, il est superbe, un peu éloigné de la route mais facilement accessible. (51.397850,42.740231)
Mis à part quelques moustiques, la soirée fut agréable. Nous commençons à entrapercevoir le "problème" des moustiques...
Il n'y a rien que nous n'aimons plus que de nous réveiller au milieu de nulle part... Les moustiques sont des lève-tard et nous laissent tranquilles.
Le début de la route s'est bien déroulée, la route est excellente. Il y a peu de monde!! On se régale au milieu des champs à perte de vue.
Par contre le contournement de Saratov a été rétrospectivement la zone la plus dure à passer. Il y avait des travaux, des passages à niveaux, cette journée coïncidait avec des départs en vacances. Il faut imaginer une ville comme Lyon avec uniquement 4 routes pour en sortir, une au nord, une au sud et Est, Ouest... Mais pas des autoroutes, juste des nationales... Bref un enfer!! En ajoutant à cela les camions qui en Russie roulent aussi bien les WE que la semaine.
100 bornes après Saratov, nous trouvons un coin génial pour camper, sur les berges de la Volga, un rêve... Une famille campe juste à coté et nous décidons d'aller nous présenter en demandant si le lieu était autorisé pour le camping sauvage. Sans surprise, ils nous invitent à manger avec eux. Nous pressentons le traquenard... Et nous avons eu du nez!! (52.362400, 48.079929)
La famille de Ruslan passe une semaine le long de la Volga, au menu poisson pêché à quelques mètres, pirojkis et... vodka aïe aïe aïe!
Après l'apéro et le diner de la veille, ils nous avaient préparé le petit-dej! Nous sommes très touchés. L’accueil des russes n’est pas un mythe! Seul problème dans ce petit coin de paradis: attaque de moustiques en bande organisée! ils m’ont dévoré à travers les aérations de mon froc... et à travers mon t-shirt... Isa n’avait pas mis son galure, et ils lui ont piqué le crâne!! la crème cortisone est notre meilleure amie depuis 2 jours!!
La route se passe mieux que la veille, et les villages qui bordent la Volga sont superbes... comme ici Khvalynsk.
Samara sera notre première vraie étape russe, nous y dormirons 2 nuits.
Bon, il ne fait pas très beau... Nous sommes d'ailleurs très contents de ne pas avoir été sur la moto, ni en tente. L'orage qui couvait depuis plusieurs jours a éclaté dans la nuit... Du coup, nous irons sous terre, dans un bunker, et pas n'importe lequel, celui de Staline... En fait il n'y a jamais mis les pieds. Mais un bunker a été construit pour lui ici, car la capitale de la Russie pendant la guerre a été déplacée à Samara, en prévision d'une potentielle invasion de l'armée allemande.
La sortie de Samara se fait bien, mais l’agglomération est gigantesque... plus de 20km sur les grands boulevards. La ville est très industrielle, on y fabrique entre autre les fusées Soyouz.
La route ensuite est droite, nous sommes au milieu des champs. Leur taille est vertigineuse... C'est ainsi sur presque 500km! Nous voulons faire étape à Ufa, avant d'entamer l'Oural...
Les "babochka", les papillons, sont de sortie... alors il ne faut pas confondre avec "babushka" qui veut dire "grand-mère", erreur qui a bien fait rire les russes!!
Nous prenons un petit hôtel sur la route, à l’orée de l'Oural.
Nous sortons définitivement de l'Europe aujourd'hui. La chaine de l'Oural marque physiquement la frontière entre l'Europe et l'Asie. La route est bonne et beaucoup plus vallonnée. Cela nous fait du bien. Nous n'avons pas dépassé les 300m d'altitude depuis Paris. Sur cette route, enfin, nous avons grimpé jusqu'à 1000m...
Nous partons sans trop nous presser... Aujourd'hui, nous avons 150km à faire, dont 50km d'autoroute, si j'en crois ma carte. La route est excellente, vallonnée, quelques travaux mais il n'y a pas de problème majeur. Il y a peu de monde, c'est vraiment agréable.
Nous voulions passer l'après-midi à Tcheliabinsk, une ville qui a eu une deuxième naissance il y a quelques années. L'industrie s'est effondrée après 89, la ville a suivi... Mais la municipalité a relevé la tête et Tcheliabinsk est redevenue une ville très agréable.
Lénine surveille encore sa jeunesse...
Nous partons tôt de Tcheliabinsk, nous avons une très grosse journée à faire. Nous savons que la route sera bonne... Les camions ne nous embêtent pas! Nous sommes un peu "excités" parce que nous savons que nous atteindrons la vraie "Transsibérienne" le soir.
La route était bonne jusqu'à Makouchino, l'embranchement vers Petropavlov au Kazakhstan. Nous repiquons vers le nord pour contourner le territoire kazakh. La route devient vraiment moins bonne voire carrément mauvaise sur 70/80 km pour redevenir excellente. Nous arrivons à Ichim en fin d'après-midi, bien fatigués. L’hôtel est très propre, la chambre minuscule, et la moto est sur un parking.
Nous prenons le petit-dej dans la chambre... Il n'y a pas de salle à manger. Mais il est bon et frais.
La route est belle, nous n'en revenons pas d'être sur LA Transsibérienne et de rouler en Sibérie... La Sibérie commence juste après l'Oural... Ça y est nous y sommes vraiment... Nous avons du mal à nous faire à l'idée. Et Il fait chaud!!
L’hôtel est "étonnant", on ne peut pas dire que nous étions attendus... L'ambiance de cette ville est étrange. La chambre est spartiate, mais propre, par contre les moustiques sont très très nombreux. Nous avons donc le choix: soit nous gardons la chaleur de la chambre en laissant la fenêtre fermée, soit nous dormons sous les draps pour se protéger des piqures... Choix cornélien! Quant au restaurant, nous ne rêvions que d'une bière, mais non... "NO ALCOHOL", oui alors il n'y a pas d'alcool sauf pour les autres... Et puis la vodka, ce n'est pas de l'alcool...
Nous décidons de partir aux aurores, nous prenons un petit-déj’ spartiate rapidement sur nos lits... Ce qui est génial dans les chambres en Russie, c'est qu'il y a toujours une bouilloire. Nous partons sans croiser personne. La lumière est superbe, elle rend la ville fantomatique.
Quel est donc ce voile blanc? Isa penche pour de la fumée, je penche pour de la brume de chaleur... Isa avait raison, nous allons nous retrouver pendant plusieurs jours dans le panache des incendies qui sévissent plus au nord. C'est difficile à imaginer, les incendies étaient à plus de 1000 km. La rentrée dans Novossibirsk se fait bien...
Nous avons prévu de rester plusieurs jours à Novossibirsk. Ça tombe très bien, Isa a mal au dos. Plus de 1500 bornes en 3 jours, sur une bonne route certes, mais la fatigue est quand même présente... cet arrêt me fera également le plus grand bien...
Aujourd'hui: Repos, lessive et visite soft de la ville...
Isa se réveille avec le cou bloqué, il est vrai que nous avons fait de grosses étapes les 3/4 derniers jours, nous n'avons pas forcément bien dormi... Au petit-déj’, un russe entend Isa demander où est la pharmacie la plus proche, il se trouve qu'il est médecin... Il donne à Isa un anti-douleurs/anti-inflammatoire : le résultat est sans appel, Isa tombera dans un profond sommeil pendant 3 bonnes heures... En regardant la plaquette, je m’aperçois que ce médoc est interdit en Europe! Oups... Quand Isa a émergé, nous sommes allés nous balader. Il y avait toujours ce voile, cette brume légère mais très blanche...
Ce matin, je laisse Isa se reposer, pour ma part je vais faire la révision de la GS. J'avais contacté le garage BMW, et je devais juste leur confirmer ma venue quelques jours avant. J'en suis à 7000km, et il nous en reste presque 10 000. Je préférais également la faire avant l'Altaï. La concession est à 10mn du centre-ville.
Je reviens après 3h, et je reviens surtout avec le numéro perso du responsable, Vassili Babyn. C'est ainsi en Russie, les bikers sont très solidaires. Nous retournons nous balader, la ville est agréable. Nous trouvons une pâtisserie sur notre chemin vers la gare et surprise, nous tombons sur un vendeur parlant très bien français. Vadim est manager de la boutique, il a vécu 6 mois en Suisse il y a quelques années.
Nous étions impatients de voir la première grande gare du transsibérien. Un parcours de chemin de fer qui nous a toujours fait rêver. Et depuis quelques centaines de kilomètres nous en longeons les voies.
Le soir nous retrouvons Alexey, un russe que nous avions rencontré dans les déserts du sud du Kazakhstan l'an passé. Nous nous souvenons de ses photos de l'Altaï. Il nous avait assuré qu'il nous aiderait si nous passions par Novossibirsk... Avec son pote Alexander, ils nous feront découvrir un resto dingue!! Et ils nous donneront une tonne de petits conseils précieux pour l'Altaï et pour la suite du voyage.
Nous continuons la visite de cette ville, la fumée envahit toujours les rues. Pas d'odeur, ni de difficultés pour respirer, juste une ambiance étrange. En pleine journée le soleil apparaît quelques minutes paré d'une inhabituelle couleur orange-voilé.
Le midi nous mangeons dans la rue... et surprise, nous sommes interviewés par un des journalistes de la chaine locale de Sibérie, Canal 8! L'émission en question parle de street food, ils ont gardé nos quelques mots de russe! : https://www.youtube.com/watch?v=jLa12X08zpQ
Nous voulions visiter l'opéra, mais pendant l'été il est fermé. C'est le plus grand de Russie, devant le Bolchoï... Sommes un peu déçus!
Ce matin, nous recevons un sms d'Alexey nous souhaitant bonne route mais surtout nous disant qu'il y a énormément de brouillard sur la route. Nous pensions qu'il parlait de ce voile de fumée... Et bien nous avions tort. C'est du vrai vrai brouillard! à la russe! bien dense! on ne voit pas à 30 mètres! Nous partons tout de même plein sud vers l’Altaï, une région au carrefour du Kazakhstan, de la Chine, de la Mongolie et de la Russie. Le tout en quelques centaines de kilomètres carrés. Nous avons pour l'instant 450km à faire avant les montagnes.
Vers Barnaoul, le ciel s’éclaircit, la température remonte un peu, et nous découvrons les montagnes. La P-256 est très bonne. Nous nous enfonçons dans la campagne russe, et les vendeurs de champignons se multiplient.
Nous mangeons sur la route, une sorte de pain-crêpe poulet, carottes et mayonnaise... et une glace!!!
Nous rentrons définitivement dans l'Altaï, sous la bienveillance de Vladimir.
Nous trouvons un chalet superbe pour notre soirée, le camp se construit et nous sommes les seuls clients. Nous avons adoré cet endroit. Juste après Manzherok, nous traversons la rivière sur un pont recouvert de lames lisses d'acier, heureusement le temps était sec à ce moment.
Nous prenons notre temps ce matin, le chalet est tellement agréable que nous avons du mal à partir.
Nous devons trouver ce soir un lieu pour camper, notre ami de Novossibirsk nous a certifié que c'était simple le long de la rivière. Il y a toujours une appréhension quand on a du mal à imaginer la route. Mais le long de la P-256, la Chuysky Trakt, les très beaux spots pour bivouaquer ne manquent pas en effet!
Nous trouvons tôt notre lieu de campement, ce fut effectivement très simple. (50.795006, 86.031952). Et comme au Kirghizistan, les cavaliers viennent voir qui nous sommes...
Puis vint nos amis les moustiques... cela a duré 2h... et ce sont des moustiques qui se foutent pas mal de l'anti-moustiques, qui piquent à travers les t-shirts, qui vous accompagnent autour du feu de bois... bref des moustiques russes...
Mais le soleil tombant, ils vont se coucher... On nous avait pourtant dit: "Des moustiques dans l'Altaï? Non... il n'y en a pas..."!!
Les réveils en tente sont toujours extraordinaires... Alexander, le cavalier de la veille est revenu pour savoir si tout allait bien... Le voile de fumée est toujours bien présent...
Ce sont certainement les plus beaux kilomètres que nous ayons fait sur le voyage... L'asphalte est fantastique, et les paysages à couper le souffle. Nous prenons notre temps entre les cols à presque 2000m...
On nous avait vendu du mysticisme en nous parlant du lac bleu, bon... il y a pas mal de monde, le mysticisme apparaît peut-être quand il y a moins de visiteurs... Il est vrai que le lieu est surprenant!!
Nous prenons quelques gouttes juste avant notre arrivée, mais la route reste toujours aussi belle...
Pour ceux qui s’inquiètent de la qualité de l'essence en Russie, dans le fin fond de l'Altaï, nous trouvons du 98.
Nous arrivons au camp Tydtuyaryk, ils ont une Yourte disponible pour ce soir... Ça tombe bien, il fait assez frais.
Et c'est dans ce camp que nous rencontrerons la famille de Pietr, de Khabarovsk, qui nous accueilleront ensuite comme des rois!
Nous partons tôt le matin en UAZ, après un bon petit-dej', et surtout après avoir déménagé de notre yourte. Comme nous n'avions pas réservé suffisamment longtemps à l'avance, et qu'il y a peu de logements aussi agréables dans cette zone, le camp était presque complet. Les UAZ-452, sont des 4x4 russes quasiment indestructibles. Ils ont 2 réservoirs. Ils peuvent aussi fonctionner au gaz. Ils ont un débattement à faire rêver un monster-truck. C'est le véhicule militaire qui a inondé les armées d'Ex-Union soviétique à partir de 1965.
Nous voyons également un site de pétroglyphes, dont les plus anciens vont de 11 000 à 6 000 av. J.-C.
Nous reviendrons en fin d'après-midi, en se disant: "Il nous faut ça comme voiture"...
Nous décidons de repartir le lendemain, un peu contraint et forcé, parce qu'ils n'ont plus de chambre disponible... On nous proposait bien une place pour notre tente mais nous préférons dans ce cas nous débrouiller. Et en fait nous avons déjà repéré des coins qui nous font rêver...
Nous prenons notre temps pour partir, et surtout, nous devons récupérer le document d'enregistrement. En Russie, il faut s'enregistrer régulièrement auprès des hôtels. Tous les 7 jours, il faut que nous puissions prouver où nous étions. Et là cela fait longtemps que nous n'en avons pas, depuis Novossibirsk en fait. Nous ne l'aurons pas ce matin-là, cela arrive parfois, leur logiciel ne fonctionne pas toujours. La gérante nous a promis de nous l'envoyer par Whatsapp. La route va être superbe, le soleil est clair, cette fois sans voile de fumée. Nous avons hâte de rouler.
Nous avons envie de nous arrêter et de planter la tente tôt pour profiter du temps et du paysage...
Nous plantons la tente, je vais chercher du bois, me laver un peu et nous avons le temps de nous poser tranquillement...
Nous mangeons une purée, avec une bière bien fraîche et de la charcuterie polonaise (merci Krzysztof!)... Et sans moustique!! C'est rétrospectivement le meilleur spot que ayons eu, et de très loin... Et petite remarque, ici nous n'avons pas peur des ours (ou presque pas...) car les habitants du coin nous ont dit qu'ils étaient beaucoup plus loin dans les forêts.
Nous partons moyennement tôt, nous avons du mal à quitter cet endroit... c'était tellement agréable. Nous prenons donc notre temps pour notre petit-déj’
La Chuysky Trakt est tout aussi jolie dans un sens comme dans l'autre!
Nous arrivons le soir à Bïïsk, dans un hôtel agréable (qui nous offrira une douche bienfaitrice!)
Nous avons en gros 250km à faire sur des petites routes jusqu'à Novokouznetsk, un grand centre minier russe. Puis il y a 230km d'autoroute. Nous ne savons pas à quoi nous attendre. Un couple d'amis qui a fait le trajet quelques semaines plus tôt, nous disait que la route était correcte mais "bumpy"...
Après Novokousnetsk, nous trouvons une "autoroute", mais bon nous préférions la petite route... En guise d'autoroute nous trouvons d’énormes trous, des rapiéçages, et beaucoup de poids-lourds!
Étonnamment les hôtels de Kemerovo sont tous assez chers... Il n'y a pas de tourisme, seulement des voyages d'affaires. Mais par contre il y a un bon restaurant au rez de chaussée... Miam...
Nous sommes au cœur du "Kouzbass", c'est le bassin minier de la Russie. En hiver, la neige est noire... Nous reprenons la Transsibérienne ce matin, nous passerons à coté d'une des plus grandes mines de charbon au monde. En sortant de la ville nous nous arrêtons devant le panneau pour Irkoutsk. Ça nous fait un sacré choc. Pour la première fois, nous nous sentons vraiment loin de Paris. C'est une des premières fois que nous nous rendons compte de la distance parcourue.
Les mines sont partout... C'est dans cette région que la neige peut être parfois noire. Les trains du transsibérien sont chargés de charbon!!
Nous nous arrêtons pour prendre un café à l'entrée de Mariinsk. Nous avions lu qu'un mémorial aux victimes des goulags se trouvait dans les jardins d'une chapelle. C'est assez rare pour s'y arrêter.
La route redevient plate et nous découvrons les stations "Texac"...
La route se fait bien, nous traversons des villages typiquement russes et des villes industrielles qui n'engagent pas trop à s’arrêter comme Atchinsk
L'entrée dans Krasnoïarsk est dure, il y a des travaux. PPff nous en avons un peu marre en cette fin de journée. Nous nous offrons un bon repas pour mes 39 piges...
Nous partons le matin pour changer de l'argent à la Sberbank (nous avons toujours pu y changer nos dollars et nos euros, et ce dans n'importe quelle ville, aussi petite soit-elle). Et pendant que nous sommes à l’intérieur, nous ressentons et entendons un grondement. Nous savons que parfois l'aviation russe fait des exercices non loin des villes, les bases militaires sont nombreuses sur le territoire. En sortant, nous voyons un Soukhoï pratiquement au milieu des immeubles. Nous demandons à des passants si c'est fréquent, ils nous répondent que nous sommes le 2 août, et que c'est la Journée des troupes aéroportées russes... (en russe : VDV: Vozdushno-desantnye voiska) Et qu'il va y avoir un show dans l'après-midi, au dessus du fleuve Ienisseï... Nous sommes quand même un peu surpris...
Sur le bord du fleuve, les russes dont beaucoup revêtent un béret bleu et un telniachka se dirigent vers le Kommunal'nyy Most, le pont au centre de la ville pour admirer le show. Des milliers de personnes s'y pressent et nous comprenons pourquoi. 4 soukhoï volent au dessus des habitants de Krasnoïarsk pendant 45mn... Le spectacle est dingue!!
Nous continuons notre visite de la ville... En fait nous devons rester à Krasnoïarsk parce que la route est coupée 650km plus loin à Touloun. Il y avait déjà eu des inondations début juillet, mais cette fois elle ont fait une dizaine de morts. Plutôt que de se retrouver dans la galère, nous préférons attendre loin de ce désastre. Nous ne savons pas si c'est une zone entière, une ville ou un tronçon de route qui sont touchés. Nous profitons donc de la ville.
Nous ne partons pas trop tôt, et nous profitons de notre petit-dej' de dingue... L’hôtel "Dom Hôtel Neo" est un des plus agréables que nous ayons eu sur le voyage... La route est rouverte depuis la veille. Nous avons contacté Igor Shalygin qui est notre contact à Taïchet. Il baragouine le français, parle un très bon anglais et un très bon allemand. Il est guide dans la région et il aime les motards. Nous arriverons donc un peu plus de 2 jours après l'ouverture de la route, ce qui devrait nous éviter de nous retrouver derrière des files de camions gigantesques.
Et nous sommes étonnés de la quantité de bois devant les maisons. Tout au long de la route, des dizaines de mètres cubes attendent l'hiver. On rappelle qu'il peut faire jusqu'à -35°-40°!
Nous arriverons chez Igor en fin d'après-midi, d'autres bikers de Novossibirsk qui se sont retrouvés bloqués par les inondations arrivent un peu plus tard. Nous avons passé une belle soirée entre l'anglais, le russe, le français et les bières de Sibérie... Igor est une source de connaissances incroyables, nous avions tellement de questions à lui poser sur la Sibérie.
Eduard Bikov est en fait un bon pote du responsable de Bmw qui m'avait laissé son numéro... Le monde des bikers russes n'est pas aussi grand que le pays... Contact de Igor (qui propose des hébergements) en lien ici
Avant de prendre la route nous passons voir la gare de Taïchet. C'est le point de départ de la BAM, la ligne ferroviaire Baïkal Amour Magistral. C'est d'ici qu'un jour, je partirai jusqu'à Magadan... C'est en fait une autre grande ligne de train, avec le transsibérien. Celle-ci part vers le nord du Baïkal, le transsibérien passe au sud.
Nous reprenons la Transsibérienne, la P-255. Nous ne savons pas à quoi nous attendre à Touloun. La route est bonne.
Nous arrivons sur la zone des inondations et nous comprenons pourquoi, c'est en gros le seul vallon depuis des dizaines de kilomètres, et l'eau s'engouffre dans cet entonnoir... La route ici a été coupée, sur quelques centaines de mètres tout au plus.
Le soir nous dormons dans un motel... C'est le premier du voyage. Nous découvrons que ce type d'établissement est très correct. Une bonne douche va être indispensable, nous avons eu chaud aujourd'hui... Le motel est bien tenu, il est très propre, avec une terrasse pour manger dehors en regardant le soleil se coucher, le tout pour un prix plus que raisonnable, l’équivalent de 20€.
Nous avons le choix le matin entre du salé ou du sucré, ce qui n'est pas forcement fréquent en Russie.
Nous arrivons vers midi sur Irkoutsk, nous avons les larmes aux yeux... Nous sommes déjà au bout du monde. Pour nous même si le voyage devait s’arrêter là, ce serait un succès... Nous sommes allés aussi loin que Michel Strogoff... Un motard russe s’arrête pour nous aider à nous prendre en photo...
Nous jetons nos bagages à l’hôtel sans trop nous rendre compte dans quel "établissement" nous mettions les pieds. Il a fallu que nous demandions des draps, ceux sur le lit étaient de deuxième main. On s'est dit "Ok, nous sommes arrivés tôt..." Disons que l’hôtel est dans son jus... Quand ils nous ont donné les draps, nous avons eu des draps de lit simple, pas pratique pour un lit double. Idem pour les couvertures... Bref!! On se dépêche de refaire le lit, et nous allons visiter la ville...
Quelle ne fut pas notre surprise en découvrant le petit-déj’...
Il faut reconnaître qu'hormis le ptit-déj, ce fut un peu difficile d'émerger le matin... Vitali et Dima étaient vraiment contents de discuter avec des français et nous avec des russes d'Irkoutsk!
Le soir nous sommes allés sur le bord de l'Angara, et l'ambiance était plutôt agréable!!
Sur les bords de l'Angara, un tag au nom de Navalny, le célèbre opposant russe. Première fois que nous voyons ça. Puis nous nous retrouvons à coté de la "Maison Blanche", la destination finale de Michel Strogoff, qu'il ne verra jamais, puisqu'il y arriva aveugle... Ça fait quelque chose de se retrouver dans les pages de Jules Verne...
Aujourd'hui, nous partons visiter une vieille demeure de décembristes ou décabristes. En 1825, sur le modèle de la révolution française, ces aristocrates veulent instaurer et imposer une constitution au régime autocratique du Tsar Nicolas 1er. Après l’échec du coup d'état militaire, ils furent déportés dans des mines, et des chantiers en Sibérie. Après leur peine, certains s’installeront à Irkoutsk loin de Moscou et de Saint-Petersbourg. Beaucoup de femmes suivront leur mari, dont 2 françaises.
Nous repartons dans la ville dans l'après midi.
Nous trouvons même un musée de la moto...
Nous quittons Irkoutsk le matin, nous prenons la direction du nord-est sur 140km jusqu’à Bayanday, puis direction Olkhon au sud-est. C'est un grand jour, aujourd'hui nous allons sur le Baïkal, le lac Baïkal... Nous n'en revenons toujours pas. Nous avons tellement de mal à nous faire à l'idée, ce nom nous a fait rêver pendant plus de 10 000km. C'est un tel mythe. La grisaille se fait de plus en plus épaisse, là clairement nous sommes un peu déçus mais nous savons que le temps sur le lac change très vite.
Les paysages sont tellement différents, les 1ers 140km seront au milieu des champs, ensuite nous rentrerons dans la forêt sur 100km, puis les paysages désertiques jusqu'au lac. Il fait frais...
Nous n'avons jamais vu une telle démarcation dans le ciel... Le soleil règne sur le lac...
Nous aurons attendus 10 246km avoir de LE voir...
Nous devons prendre un bac pour passer sur l'ile. Nous n'avons pas attendu 3 minutes que nous étions déjà dessus... Tout comme 120 touristes chinois...
Nous entamons de suite les 40km de piste, sur les forums, certains disaient que la piste était difficile avec du sable et de la tôle ondulée, d'autres disaient qu'elle était facile... Nous verrons!!
Au bout de 10km, je fais descendre Isa de la moto, et on se dit qu'elle fera du stop. Nous avons déterminé un point GPS, où il semble que nous pouvons camper... J'ai besoin d’être debout sur les cale-pieds pour maitriser la moto dans le sable. Nous trouvons une famille russe qui comprend le problème. Ils déposeront Isa juste en haut d'une plage... Pour ma part, je suis plus à l'aise sans Isa derrière, la route se fait bien...
Menu du soir: Olive, vin rouge, purée, saucisse... Avec une vue mythique!
Nous prenons notre temps... Jusqu'à ce qu'Isa remarque les vaches qui ont machouillé et léché le haut de sa caisse ainsi que la pochette avec ses fringues de pluie...
Et puis les russes sont arrivés sur la plage en voiture, mais évidement ils ne sont pas allés loin... après les remerciements, les toasts à la vodka dès 11h du mat, une deuxième est arrivée...
Pour repartir, Isa refera du stop... Il reste 15km, mais c'est plus prudent. L'entrée de Khoujir est assez folle et sableuse...
Nous trouvons l’hôtel facilement et nous tombons sur une terrasse dont nous n'aurions même pas rêvé... juste au-dessus du Shamanka Rock!!
Nous y resterons jusqu'au soir...
L'envers du décor: on ne va pas le cacher, ce lieu si splendide est pourri par les touristes chinois, ils sont présents par centaines. Ils s'interpellent en criant, poussent les gens pour avoir la meilleur photo instagram, crachent, sortent les drones... bref du tourisme assez peu compatible avec ce que nous voulions. Nous craignons que l'ensemble du lac soit ainsi... Le Shamanka Rock est un endroit sacré pour les Shamans du Lac, un lieu qui aspire à l’harmonie et à la tranquillité... Et c'est un peu dur de les trouver...
Les touristes chinois nous les retrouverons dès le petit-dej'... Nous partons ensuite en UAZ pour remonter vers le nord de l'ile. Depuis quelques années l'endroit est interdit aux motos. Et puis je suis assez heureux d'être sur 4 roues motrices vu la quantité de sable que nous avons traversée...
Le soir nous sommes allés manger entre 2 averses... Le village est sans grand intérêt.
Nous nous levons très tôt pour devancer les touristes chinois sur le Shamanka Rock. L'ambiance est tellement plus sereine et apaisante.
Nous changeons d’hôtel, parce nous souhaitons rester un peu plus sur l'Ile. Nous voulions être un peu plus "seuls". Nous trouvons donc un hôtel moins peuplé à l'entrée du village, face au lac! C'est spartiate mais tellement plus agréable.
Première baignade pour Isa... je prétexte des problèmes de santé... en fait elle est trop froide pour moi...
Nous passerons la soirée autour du feu avec une famille russe...
Nous partons le matin avec l'idée de camper une dernière fois sur l'Ile... Isa prendra une navette, c'est-à-dire, un UAZ qui file à toute blinde sur les routes défoncées conduit par une jeune russe! Je pars avant. Nous nous sommes donnés rdv à 5km du port, où nous pensons pouvoir camper... Isa arrivera 30mn après moi. La piste est vraiment fatigante, pour les 40km, j'ai mis 45/50mn... un peu crispé! mais ça l'a fait!
Nous ne sentons pas trop le coin, à la vue des nuages qui s'amoncellent au-dessus de nous, nous prenons la décision de passer le bac, et de retourner de l'autre coté où nous savons qu'il y a des vallées herbeuses et sèches...
Moins de 10km après le port, nous trouvons le lieu idéal pour poser notre tente. Nous la montons très vite pour se mettre à l'abri. Nous savons que nous allons la prendre cette douche...
Le réveil est toujours aussi agréable...
On sent que la journée va être dure... Nous avons Irkoutsk à passer, et le ciel devient très menaçant...
La pluie commence à tomber, et nous prenons très très cher... C'est une averse d'orage comme nous n'avons jamais eu... Nous trouvons un abri par chance. Même les voitures s’arrêtent.
Nous arrivons à Slioudanka après 230km sous la pluie. Nous avons eu de très grosses averses mais aussi de la bonne pluie, et de la bruine, bref nous sommes contents d'arriver et de nous mettre au sec.
Après avoir étalé toutes nos affaires pour les faire sécher, nous partons pour le "centre-ville" afin de changer de l'argent. Nous le ferons à un guichet de la Sberbank.
On sent que la ville a été prospère, mais qu'elle ne l'est plus... Après avoir vécue des gisements miniers, du coke, la ville ne vit plus qu'avec la gare... La majorité des habitants y travaille plus ou moins directement...
Nous avons hâte de partir, cette partie de la route nous fait de l’œil depuis que nous avons acheté les cartes... Nous avons 200km de route le long du lac à faire... 200km de côte à découvrir. Le temps est superbe...
Nous visiterons un musée .... moderne!! et oui... Parce que ce serait dommage d'indiquer le seul musée moderne sur cette côte, on peut le trouver à l'est de Tankoy (point GPS: 51.564944, 105.135529)
Nous arrivons à Possolskoïe en fin d'après-midi, et on doit l'avouer, nous regrettons d'avoir réservé un hôtel... L'espace sur le lac était exceptionnel. Nous décidons donc de pique-niquer devant le coucher de soleil... Il y a si peu de possibilité pour se loger sur la côte sud du lac, que nous craignions de nous retrouver sans rien. Ce fut un grand regret...
Nous ne pensions pas terminer notre journée à Oulan-Oudé ce soir-là, nous partions pour le lac, vers Gremiatchinsk... Le temps est menaçant le matin mais cela se maintient. Nous avons 100km avant de passer sur le bac à Tataurovo. Ce bac nous permet de gagner 100km pour remonter vers le nord, cela nous permet surtout d'éviter la ville de Oulan-Oudé, où ne devons nous arrêter qu'en redescendant.
Sauf qu'après 40/50km, nous prenons la pluie... un peu puis beaucoup... Nous nous arrêtons au bac à Tataurovo, mais là nous remarquons que la rampe est sous l'eau, mais surtout l'acier est très glissant. Je ne le sens pas. Pour accéder à la rampe en métal, il y une marche à gravir sous l'eau que je ne vois pas, et donc que je ne peux anticiper dans le guidon. J’hésite, puis nous décidons que c'est trop risqué. Ça sentait la connerie. Nous décidons donc de faire l'inverse, nous nous arrêterons à Oulan-Oudé aujourd'hui, et nous irons sur le lac ensuite. Et puis s'il fait le même temps sur le lac, nous n'en profiterons pas. De plus, en checkant la rampe, l'eau s'est engouffrée dans mes bottes... Je baigne!
L'hôtel est très bien, nous venons tout juste de le trouver sur Booking. Il nous permet de sécher nos fringues...
Les fringues sont sèches... mais pas mes bottes!!
La ville est plutôt agréable. Tout se fait à pied... L'attraction de la ville : une tête de Lénine monumentale. Elle fait plus de 8m de haut, pèse 8 tonnes... Elle a été construite en 1970. C'est la plus grande au monde.
Nous nous baladons tranquillement toute la journée...
Nous rentrons dans la foret de Sibérie dès la sortie de la ville, pour y rester jusqu'au lac... 150 km d'arbres... Cela nous impressionne toujours, c'est intimidant. La route est déserte, et superbe. Elle est vallonnée, avec des virages, au milieu des forêts sans fin.
Nous faisons une pause dans un monastère... Nous y avons acheté un pain d'épice extraordinairement bon...
Nous continuons jusqu'à trouver un lieu pour camper... ce ne fut pas compliqué... Nous nous arrêtons juste après Gremiatchinsk où nous avons fait quelques courses!! (Point GPS: 52.831765, 107.988739)
Après avoir préparé le feu, nous nous posons... Bon nos amis les moustiques veulent diner également, ils ont tout aussi faim que nous...
Aujourd'hui le vent s'est levé, nous avons en face de nous une véritable mer... Avec de vraies vagues!
Nous n'avons que 100km à faire, et sur ces 100 petits kilomètres, les paysages grandioses, les plages se succèdent...
Les plages...
Et nous arrivons chez Andreï... Au paradis...
Le soir nous mangerons avec Andreï, et Kazbek, un autre client... Et surtout nous discuterons pendant des heures autour de bouteilles de vodka en écoutant Kino, Joe Dassin, Paulina Gagarina, Vanessa Paradis, Burito... Ça faisait quand même une drôle d'impression d'entendre "Et si tu n'existais pas" au milieu de la Russie, devant un feu, avec les vagues du Baïkal en fond sonore... C'est à cause de ce genre de soirées, de ce genre de rencontres que nous sommes tombés amoureux de la Russie.
Autant dire que nous avons été très occupés à ne rien faire... Nous avons pris notre temps, nous avons admiré les couleurs du lac, il fait frais le matin mais l'après midi, nous avons eu jusqu'à 25°.
Nous sommes allés au ravitaillement dans le village à 7km...
Au programme de l'après-midi : déjeuner, baignade, découpe de bois, observation, préparation du feu du soir, apéro devant le coucher de soleil... Bref que des choses simples...
Le programme de cette journée sera sensiblement le même que celui de la veille... Et c'est ça qui est bon... Et en plus il faisait encore plus chaud... Le lac est calme comme jamais nous ne l'avons vu.
Cette fois j'y suis allé, je ne voulais pas mourir idiot... Elle est vraiment froide!! A vu de nez, entre 12° et 14°... J'avais l'impression de nager dans de la Volvic. C'est une sensation vraiment étrange... une telle pureté! Bon ok, j'ai mis du temps à m'y mettre...
La soirée fut calme, nous avons de la route demain...
Le départ est très très dur pour nous... Nous quittons ce lieu que nous avons tant aimé, nous quittons le calme et la sérénité que nous étions venus chercher. Quitter Andreï et Kazbek nous a tiré les larmes. Cette journée n'est pas simple parce que l'on sait que nous quittons le Baïkal, nous quittons des amis.
Avant de partir, Andreï nous a fait partager une tradition russe. Quand nous étions prêt à quitter son terrain, ils nous a demandé de nous asseoir 2 minutes pour penser à la route et au voyage. Nous nous sommes retrouvés tous les 5 sur les bancs comme nous faisions le soir. Ce fut dur aussi pour Andreï, qui après nous, fermait son terrain pour l'hiver, les nuits devenant trop fraiches pour les clients...
L'entrée dans Oulan-oude est très compliquée
Nous passons la nuit dans un camp nouvellement ouvert. Ce sont des Suisses qui tiennent le terrain. Ils sont vraiment d'une grande aide. Ils nous ont conseillé des endroits à voir, ils nous ont rassuré sur l'état des routes... Vous pouvez les joindre avec ce lien.
Nous partons pour le reste de notre voyage... Pour nous l'aventure du vide commence... Nous reprenons donc la transsibérienne, la P-258. Les moustiques sont encore endormis.
Nous partons vers Tchita mais c'est à près de 650km, nous nous arrêterons donc autour de 400km dans un motel... Nous ouvrons aussi notre dernière carte, celle de l’extrême-orient russe. Cela nous fait quand même quelque chose. C'est vraiment la dernière partie du voyage.
Après un peu de pluie, nous arrivons au Motel. Nous l'avions repéré sur un site russe qui répertorie toutes les stations, et tous les hôtels le long de la route. www.trassa-tour.ru
Le soir, 2 motards arrivent dans la nuit... de ... Magadan... Nous discutons un peu, autour d'un café... Ils nous donnent beaucoup de contacts pour le reste de la route, nous leur donnons les nôtres, puis ils repartent.
Les gens du motel étaient très agréables. La nourriture est correcte, et en plus je checke la pression des pneus au garage d'à coté. Nous sentons la journée bien humide se profiler...
Nous arrivons sous un déluge qui inonde les rues de Tchita. L’hôtel chauffé est une bénédiction...
Le soir nous nous baladons entre les averses, il y a beaucoup d'animations dans la ville malgré le temps plus que maussade.
Nous restons à Tchita aujourd'hui... Nous voulions voir une ville de la Sibérie profonde. Au départ quand nous regardions la carte, nous pensions que c'était un village. Mais de village, c'est en fait une ville 350 000 habitants qui abrite de nombreuses casernes militaires.
Nous profitons d'un café dans un jardin pour finir de repérer les stations-services sur la carte, ainsi que les hôtels. Nous avons 2000km de pas grand-chose... Nous rentrons cette fois dans le vif du sujet. Il y a quelques années cette partie de la route était dangereuse. Certains russes nous mettent également en garde si nous voulons camper... Nous utilisons Maps.me pour annoter la carte.
Nous entamons vraiment le vide sibérien, nous comprenons maintenant ce qu'est la Taïga russe... Nous partons sous un ciel mitigé sur la P-297. Nous avons repéré un motel à 430km, celui d'après est trop loin...
Le soir nous arrivons au motel...
Le matin, le ciel est beaucoup plus avenant... Nous continuons de nous enfoncer dans la forêt de Sibérie...
La route ce jour là est grandiose... La forêt est infinie... C'est intimidant.
Dans l'après-midi, nous nous arrêtons devant la stèle d'un motard tué il y a quelques années. Sur cette route c'est un "arrêt obligatoire"... Scutt était un ami d'Eric Lobo, il l'avait rencontré lors de son premier voyage en Russie. Les motards viennent y coller leur sticker, et déposer un objet... Ce meurtre avait quand même contribué à la mauvaise réputation de cette section de la transsibérienne.
Juste avant l’hôtel, nous ferons quelques kilomètres sur la A-360, route qui part vers le nord, vers Yakutsk... Nous attendions le panneau "Magadan", mais il n'y est plus. Le carrefour est neuf, et il a dû être retiré. Nous sommes quand même un peu déçus...
L’hôtel est encore une fois très propre, le restaurant est "surprenant", par contre le personnel est peu affable. Ce fut une de nos plus belles journées sur la route.
Sans surprise nous continuons dans la taïga... Aujourd'hui encore une grosse journée... Depuis 1000km nous ne sommes jamais à plus de 75km de la Chine, pourtant les personnes que nous croisons n'ont pas le physique asiatique, nous sommes un peu surpris...
Le soir nous arrivons à Belogorsk, c'est la seule fois où nous avons eu du mal à trouver un logement. Mais nous avons trouvé dans la ville, un peu à l'écart de la route, via Maps.me. Mais nous avons eu de la chance, c'était la dernière chambre... une suite pour un prix dérisoire.
Nous partons de Belogorsk pas trop tard... Nous avons encore une bonne journée de route jusqu'à Birobidjan... Ce sera pour nous une des dernières grosses étapes de notre périple... Nous terminerons les presques 2000km de vide.
Sans surprise nous continuons au milieu de la forêt... Quand nous passons dans l'ombre des nuages, la température chute de 6°/8°, c'est assez surprenant...
Nous entrons dans l'Oblast autonome juif de Russie. Staline avaient donné ces terres à la communauté juive de Russie, selon certains pour les protéger, selon d'autres pour les déporter... Quand on roule au milieu des terres marécageuses, des forêts infestées de moustiques à cause de l'humidité, l'impossibilité de cultiver, etc... on a une partie de la réponse ...
Avant que la pluie ne tombe, nous nous baladons dans la ville...Entre nous c'est très vite fait...
Ce soir des russes nous attendent... Mais avant cela nous avons 200km à faire sur des routes plus que moyennes. Il y a d'énormes nids de poule. Si je les prends à 90/100, au mieux j'éclate la jante et le pneu... Des nuages terrifiants nous surplombent... Mais nous slalomons entre.
Alors ce ne fut pas une panne mais une route emportée... Il y avait des kilomètres de voitures à attendre la réouverture de la route... Nous passons devant, et nous voyons l'étendue des dégâts... Nous sommes un peu effrayés. En fait un pont a été emmené. Et ils reconstruisent une route sur le coté... Les moustiques sont heureux...
Nous sommes terriblement en retard... on mange un bout, et nous repartons sans jamais prendre de pluie... Un miracle! Nous passons le pont gigantesque qui enjambe l'Amour... Nous retrouvons Pietr qui nous conduit chez son beau-père. Il a tenu à nous héberger... L’accueil des russes n'est pas une légende... Nous nous étions rencontrés dans le camp de l'Altaï, un mois et demi avant.
Nous sommes donc accueillis comme des rois...
Nous visitons la ville, qui est très jolie. C'est une des villes les plus vertes de Russie. Ici la légende dit qu'il serait plus facile de tuer quelqu'un que de couper un arbre... Même l'air est des plus respirables... Elle est régulièrement dans le palmarès des villes russes où il fait bon vivre. Nous passons donc la journée avec Pietr et sa famille...
Nous repartons dans un hôtel, parce que nous avons besoin de nous reposer, en 4 jours, nous avons roulé plus de 2000km... Nous sommes usés. Et surtout il nous faut le fameux document d'enregistrement donné par les hôtels.
Dès le matin nous décidons de rester à Khabarovsk... Nous sommes vraiment fatigués... Et nous avons le temps...
Les rues ont des fois un faux-air de San Francisco
Comme il y a 2 ans en Ukraine, nous assistons à la rentrée des classes... Les enfants sont sur leur 31, et les parents vont au restaurant pour célébrer cette journée importante.
Le soir le coucher de soleil sur le fleuve et sur les collines chinoises est d'une beauté éblouissante...