Par FloIsa
10 000 km à deux et à moto sur la Route de la Soie et les anciennes républiques soviétiques... Les nomades kirghizes, la mythique Samarcande, les steppes kazakhes, la mer d'Aral... Volgograd, Kiev...
Juillet 2017
7 semaines
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28
juil
 5h du matin, notre avion atterrit dans la capitale du Kirghizistan
Et après l'heure d'attente aux douanes, ce sont les retrouvailles avec notre moto, arrivée ici sur un camion biélorusse 
Le Bazar Och de Bishkek et ses savoureux abricots secs (qui nous dépanneront pendant plusieurs centaines de kilomètres!)  
Centre-ville 
Et... premier taxi! 

Atterrissage de nuit à Bishkek sur un vol Aeroflot, appareil quasi-neuf mais vol agité! Escale à Moscou, Terminal D, pas de zone fumeur et DAB introuvable! On se dit que tout ne va pas forcément être simple. Passage de douane un peu long, une bonne petite heure d'attente. Le soleil se lève quand on sort de l'aéroport, magnifique ciel orangé, grandes avenues (réminiscences de l'ère soviétique), balayeurs de rue vêtus d'un gilet orange et au loin déjà de majestueuses montagnes aux cimes enneigées.

Direction l'hôtel dans lequel la moto a stationné quelques jours. Le taxi nous lâche à l'entrée, on est fébriles. Là surprise, ce sont des dizaines de moto équipées road trip qui sont parquées et parmi elles, la nôtre! Grand ouf de soulagement! Petit check rapide, tout est là! Il faut dire que tout était parti avec la moto. On est montés dans l'avion avec pour seuls bagages, nos vestes moto, nos casques et nos passeports et portefeuilles. Mais c'est bon, la tente fixée sur le bas d'une caisse, toutes les gourdes (pour l'eau) et les bidons (pour l'essence), on retrouve tout. On partira bien demain matin!

Petit tour dans la ville, le Bazar Och est incontournable, bazar à ciel ouvert et couvert typique d'Asie centrale. Parfums agréables, d'épices, de fruits, de pains tout chauds et de beignets divers auxquels on ne résiste pas. Tout comme les abricots secs qui seront nos alliés jusqu'à la Russie, parfaits en cas de petite faim ou pour tenir les derniers kilomètres sur les grandes lignes droites kazakhs dépourvues - parfois - de lieux où acheter à manger. Les tenues sont colorées et les visages souriants. Premiers Ak Kalpak, ces fameux chapeaux traditionnels kirghizes en feutre blanc portés uniquement par les hommes. On nous avait dit de nous méfier des policiers ou faux policiers dans le bazar, nous n'en avons croisé aucun!

Le centre-ville de Bishkek est impressionnant, image de ces grandes capitales anciennement soviétiques aménagées de gigantesques places et esplanades avec statues et drapeaux démesurés. Et Lénine encore bien présent (statue, bustes dans les boutiques de souvenirs..) L'atmosphère y est agréable, même sous un soleil de plomb. Quelques cafés à l'ombre. Retour à l'hôtel en taxi, son véhicule n'est pas siglé, il a sans aucun doute bien connu Staline lui! Le chauffeur est turc et en pince visiblement pour les peaux de bête! Pour démarrer sa voiture, il doit au préalable farfouiller sous le capot!

29
juil
Moto ready! Toute belle et propre! Krzysztof Samborski d'ADV Factory nous encourage pour le top départ 

C'est le jour J! On en mène pas large... Excités et un peu effrayés par les 10 000 km qui nous attendent! Krzysztof Samborski d'ADV Factory, levé lui aussi, vient nous saluer et nous souhaiter bonne chance. ADV Factory est la société polonaise grâce à qui la moto est arrivée à bon port! Ils proposent de transporter votre bécane à peu près partout dans le monde. C'était un pari pour nous au départ, l'essai est plus que transformé, nous les recommandons chaudement. Même si ce n'est pas facile de laisser partir sa moto plusieurs semaines dans un camion inconnu - oui, c'était dur! - nous avons eu raison de leur faire confiance!

Les premiers kilomètres pour sortir de Bishkek 
La circulation est dense et on voit nos premières pastèques! (on expliquera le mystère de la pastèque plus tard) 
Premiers arrêts de bus soviétique... 
... et premiers camions en panne!  
Direction Och par la magnifique M41 - dite Route du Pamir... On aperçoit au loin les monts qui nous font tant rêver... 

Sortie de Bishkek sans accroc grâce à la super appli "Maps me". Un super joker pour entrer et sortir des villes. Elle est gratuite, vous téléchargez les cartes chez vous et ensuite sur place elles fonctionnent sans connexion Internet, ni réseau téléphonique. Ca a marché partout! même dans des petites villes paumées du Kazakhstan.

Nous sommes émus et concentrés, fascinés par le simple fait de rouler dans Bishkek, à 10 000 lieues et en l’occurrence kilomètres de notre vie normale! Puis direction les fameuses montagnes du Pamir. On les aperçoit au loin, elles nous attirent comme des aimants... Elles sont belles et effrayantes à la fois.

Sur 60 km la M39 (bien chargée) pour s'éloigner de Bishkek puis la mythique M41 direction le sud, Och. Là les voitures se raréfient. Moins de monde au bord des routes. Ca commence à monter et serpenter sérieusement. Premiers camions Kamaz qui souffrent dans la montée et roulent le capot ouvert! On passe le col Too Ashuu (Camel Pass), à 3180 mètres! L'anti-patinage de la moto se déclenche, Flo est inquiet! il se dit que pour un début, c'est coton! La vue n'en est que plus impressionnante... les majestueux monts se succèdent... Arrêt déjeuner dans un improbable restaurant dans lequel en plus des raviolis servis on est conviés à danser par un groupe de cinquantenaires enjoués et fêtards! "Do you like kirghize dancing?!" me lance l'un d'entre-eux! A ce moment précis je sens bien que l'aventure a démarré et... qu'elle va être sacrément belle...

Près du col Too Ashuu
Les moteurs chauffent! 
Le ciel se couvre mais les paysages restent à couper le souffle
Vente de Kurut (billes de fromage séché), "Kirghiz dancing" et chevaux sauvages...
29
juil
Le ciel gronde sur les montagnes... il va falloir se mettre à l'abri, à 3000m d'altitude le temps change très vite.... 
Sauvés de l'orage par l'adorable famille d'Arzbart, 10 ans 
L'incontournable Kumiss (lait de jument fermenté)! 
Une sacrée grand-mère kirghize...
Découverte du kok boru (bouzkachi ailleurs), le football kirghize, mais avec une chèvre comme ballon! 
Joueur de kok boru au casque soviétique 
The Boss!
De jeunes cavaliers très affirmés et une demoiselle drôlement fière au guidon de la GS! 
Premier bivouac, non loin du Lac Toktogul  

La première journée sur les routes fut d'une intensité incroyable. Ces premières heures au Kirghizistan ont donné le ton... Que de rencontres allions nous faire et que de moments hors du temps allions nous vivre. Après la montée du col, s'ouvre à nous une impressionnante vallée qui serpente au cœur de montagnes arides. Le vert de la vallée contraste avec la couleur sombre des monts. Et nous qui nous demandions si nous verrions des yourtes... Dès le premier coup d’œil nous sommes rassurés! Des points blancs parsemés partout! Ce sont des dizaines et des dizaines de ces habitations nomades qui sont disséminées au bord de la route. Certains nomades ont pris le temps de dessiner à l'aide de cailloux un chemin d'entrée à leur demeure. D'autres ont décoré ce qui sera leur jardin pendant quelques mois. Et la plupart ont installé de petits étals à quelques mètres de leur yourte sur lesquels ils proposent aux clients intéressés toutes sortes de produits laitiers. Ici, point de matière pasteurisée! Avis aux estomacs européens, le Kumiss (lait de jument fermenté, l'une des boissons les plus consommées par ici) et les Kurut (boulettes de yaourt ou de fromage séché) ne sont pas ce qu'il y a de plus simple à digérer! ni ce qu'il y a de plus doux à nos palets!

Le décor est fabuleux... Les kilomètres défilent au milieu des yourtes, des chevaux sauvages et d'une nature à couper le souffle. Mais le temps se gâte, le tonnerre se fait entendre, le soleil disparaît. Pas très rassurant. On s'arrête non loin de l'une de ces yourtes histoire d'attendre le passage de l'orage. Un groupe d'enfants nous entend arriver de loin. Ils courent, s'arrêtent, tentent une approche, puis reculent. Ils sont timides... Nous ne sommes pas beaucoup plus téméraires à ce moment-là, quelque peu figés par cette scène dont nous avions secrètement rêvé mais que nous n'osions espérer. Au bout d'une dizaine de minutes, chacun fait un pas vers l'autre, timidement. L'un des jeunes garçons semble plus intéressé que les autres. Il s'approche de la moto. Il veut m'offrir quelque chose. Ce sera un petit caillou. Puis un bout d'os. On baragouine, on parle avec les mains. Je lui donne un porte-clés "mini Tour Eiffel". Certains guides et sites le déconseillaient et pourtant le fait est que c'est un succès total! Les enfants rient, courent à nouveau, les plus petits emmitouflés dans des doudounes, les joues rosies par un climat bien souvent hostile.

Les enfants nous font signe de venir dans leur yourte. Des adultes arrivent et confirment l'invitation. Kumiss, nous disent-ils! Mmmmm la dégustation du lait fermenté nous attend de pied ferme! Il est des moments qui restent gravés à jamais dans un petit coin de notre tête et celui-ci en fait partie. Nous entrons dans la yourte, un peu maladroitement il faut bien le dire. On enlève les bottes, les K-way, on dépose nos casques de moto sur une petite chaise. Les anciens nous font signe de nous asseoir au fond. Un vieux monsieur, un Aksakal comme on dit ici, coiffé de son chapeau et une vieille dame nous accueillent. Elle nous sert le thé, puis un bol de crème (très épaisse!) dans lequel on trempe du pain, et enfin la tasse de Kumiss au goût indescriptible!... que nous ne parviendrons pas à finir!

Après une petite heure il faut bien repartir et quitter la petite famille d'Arzbart.

Une trentaine de kilomètres plus tard, on aperçoit de loin une sorte de rassemblement et un groupe de cavaliers. On s'arrête et oui, il s'agit bien du Kok Boru (ou Bouzkachi selon les pays), ce sport traditionnel des pays d'Asie centrale qui se joue à cheval et qui consiste à s'emparer d'une carcasse de chèvre. "Kirghize football", me dira l'un des cavaliers! Nous sommes subjugués, tout autant que les jeunes (et moins jeunes) cavaliers le sont par notre accoutrement! Il y a échange temporaire de casque moto contre bonnet de laine kirghize! Nous découvrons assez vite que les selfies existent ici aussi, même avec de modestes téléphones. Un homme nous écrit une adresse postale sur un bout de carton gras et on lui promet de lui envoyer quelques-unes de nos photos! L'un des plus anciens que nous allons surnommer le Boss pose à n'en plus finir. Il insiste pour me faire monter sur l'une de ses montures!

Au moment du départ des enfants nous suivent. Après le cheval c'est la moto qu'il veulent dompter!

Moins de dix heures sur les routes kirghizes et déjà les yeux embués d'émotion et la tête remplie de souvenirs... On redescend vers le lac Toktogul. On trouve un endroit où poser la tente juste avant la tombée de la nuit...

30
juil
On suit le lac Toktogul
Stop essence (on découvre qu'il existe du 80!!) et café 
Majestueuses montagnes du Pamir 
Explication : la France se débarrasse de ses vieux semi-remorques en Asie Centrale 
Des pains-saucisses... et plein de biscuits sablés  (qui ne coûtent que quelques centimes...)
Eau turquoise et montagnes arides... 
Ce n'est ni l'Afghanistan ni le Tadjikistan mais ça y ressemble 
Pas de lumière dans les tunnels kirghizes 
Toilettes publiques avec vue...  
La couleur terre devient ocre 
on the road... 
 Zorap et Biktor, deux policiers de Jalal Abad (en civil) nous proposent de nous héberger
En ex-URSSS les canalisations ne se font pas discrètes! 
Empreintes soviétiques 
Il fait très chaud et les enfants se baignent où ils peuvent 
Vendeur de chachliks = brochettes de viande, l'un des principaux mets d'Asie centrale  
2e bivouac 

On descend en altitude et le thermomètre fait le chemin inverse! Ça commence à taper dur! La descente au niveau du barrage de Karakol est fabuleuse. Lacets qui longent l'eau turquoise, grandioses montagnes terreuses... Le tout au milieu de semi-remorques fatigués! Cette portion de la M41 est en très bon état (sauf à de rares exceptions). Je découvre les toilettes d'Asie centrale, à savoir de petites cabines de tôles munies d'un simple trou dans le sol... le problème lorsqu'il fait 40 degrés ce sont les mouches et l'odeur! Et ce ne sera que le début! Retrouvailles avec des toilettes classiques seulement en Russie! Plus on descend et plus les villes fleurissent. La route en direction de Jalal Abad secoue un peu plus. Arrêts multiples pour acheter à boire. Les Kirghizes nous mettent en garde sur l'Ouzbékistan. En fait pour eux le passage dans l'Etat voisin est très compliqué (et cher), surtout depuis 2010 et la décision du régime ouzbèke de durcir les conditions d'entrée des Kirghizes. Pourtant le sud-ouest du Kirghizistan abrite une importante population d'origine ouzbèke. Le partage s'est fait à l'époque à l'aune des desiderata de Moscou, peu enclin à prendre en considération l'histoire ancienne de cette région... Pour nous, munis d'un visa, ce sera plus simple...

31
juil
Au réveil... 
La vue de notre chambre! Et un ptit déj sommaire mais efficace 

Je ne le sais pas encore mais cette nuit-là je me suis fait piquer... L'auteur des faits est à ce jour encore inconnu! une piqûre qui va dégénérer et me conduire jusqu'à la clinique internationale de Tashkent. Mais finalement après un bon traitement antibio je garderai mon pied intact!

Un samsa aux abats de mouton à 9h30 du mat! 
Le seconde vie des containers 
De l'importance du portail... 
Arrivée à Och, embouteillages 
La frontière ouzbèke n'est pas loin 
L'un des plus grands Lénine d'Asie centrale 
Happening d'une ONG contre la traite d'êtres humains 
Montée au trône de Salomon 
KBAC : boisson au goût de bière et de miel 
Un resto un brin kitsch mais aux chachliks délicieux 
Abay, 14 ans, travaille pour aider sa mère. Son rêve : aller en Suisse 

Nous sommes proches de l'Ouzbékistan et de la vallée de Ferghana. Nom qui apparaît dans les colonnes de nos journaux pour évoquer une zone qui abrite des djihadistes. Petite appréhension du coup en approchant d'Och (la deuxième ville du pays, à la frontière de l'Ouzbékistan). Arrêt dans la ville d'Otgen. Les femmes portent en effet un voile plus strict. Les regards sont un peu plus durs sur nous mais cela n'empêche pas un commerçant de nous offrir un beignet, un samsa... fourré aux abats de mouton! Il est alors 9h30 du mat et je voulais simplement une boisson fraîche! Discrètement (et honteusement) je recouvre le beignet d'une serviette en papier et le cache dans une poche de ma veste! Nous ne sommes pas difficiles mais ce beignet-là a eu raison de nous!

Arrivée à Och et 3-4 km d'embouteillages. Nous nous sentons bien loin de l'image "fief de djihadistes". On découvre une ville extrêmement agréable et douce à vivre. Verdure, fontaines, jeux pour enfants et atmosphère détendue. Bien loin de l'image qu'on s'en était faite avant d'y poser nos deux roues. Nous partons à l'assaut du Trône de Salomon sur les conseils du Lonely Planet! Une bonne demi-heure de montée en plein cagnard! Il s'agit d'un lieu de pèlerinage important pour les musulmans. Arrivés au sommet, petite déception, il n'y a pas vraiment de trône! Mais ça vaut le déplacement pour la vue sur la ville et la frontière ouzbèke.

Dîner dans un restaurant à la fois moderne et kitsch! On adore! Les chachliks sont délicieux. Les cocktails idem. On fait la rencontre d'Abay, 14 ans, serveur apprenti. Il travaille ici pour aider sa mère qui a peu de moyens et qui a un enfant en bas âge. Il nous dit être dans la meilleure école de la ville. Il parle anglais, est très curieux, intarissable de questions. Veut savoir combien de temps ça prend de voler jusqu'en Europe... Il rêve d'aller en Suisse... Il nous touche beaucoup. Il pose un peu trop de questions et passe un peu trop de temps à notre table au goût de sa supérieure qui lui demande à plusieurs reprises de s'occuper aussi des autres tables.

Dans le même restaurant une guide Kirghize parfaitement anglophone nous aborde. Très gentiment elle nous demande ce qu'on fait ici et nous demande d'être prudents avec les chauffeurs et autres taxis. On lui répond que jusqu'ici nous sommes tombés que sur des gens adorables. Aucun souci, ni avec les chauffeurs dans les villes, ni avec les flics. Elle est surprise mais ravie qu'on aime son pays. En revanche elle nous confirme qu'il est particulièrement déconseillé de camper en Ouzbékistan. Les autorités veulent avoir la preuve (papier/voucher) que le touriste a bien dormi dans un hôtel... A bon entendeur!

1
août
On sent que la journée va être longue... On part donc tôt!! 
Alors non, le camion ne vient pas d'Anvers, ce sont les vieux camions qu'on leur refourgue... L'arrivée à la frontière! 
Ce n'est pas de la neige mais une bonne caillasse bien pointue pour nous ruiner les pneus...
la première ville sur l'A373
Un des nombreux checkpoint  
Une station vide... Ils ne roulent qu'au gaz... 1 sur 10/15 a de l'essence mais du 80 en général... 
Mon cadeau d'anniversaire: une pastèque... et encore des enfants sur notre moto...
Là... nous sommes loin...  
Toujours du meilleur gout...  
-Moi je pense que je vais niquer ton carrelage... -Mais non, c'est bon... 
Visite de Kokand
Mon repas d'anniversaire...  

On quitte Och tôt le matin, avec 2 sentiments ambivalents: sommes tristes de quitter le Kirghizistan et sa route route 41 mythique, et d’un autre coté nous sommes assez impatient de découvrir un nouveau pays, l’Ouzbékistan. En nous approchant de la frontière nous nous sommes jurés d’y revenir. Nous ne partons pas forcement la fleur au fusil puisque ce sera la première frontière que nous passerons et pas des moindres. Avant de partir nous avons pris un solide petit-dej, tous les blogs et sites que nous avons pu consulter décrivaient des temps de passage pouvant aller jusqu’à 3/4h. Après 5 km dans la ville nous tombons littéralement sur le poste de douane. Peu de monde, pas de voiture, 3/4 camions et puis juste une quinzaine de personnes à pied avec pour certains des baluchons, et des sacs.Isa descend de la moto pour aller parler au douanier qui ne bougeait pas. Il nous regardait en s’imaginant sans doute que nous voulions une glace. Après 2/3 mots, il nous ouvre le portail grillagé à l’ancienne…On laisse la moto sous un auvent pour aller présenter nos passeports à l’intérieur des bâtiments: facile. Ensuite je dois présenter le papier douanier que Krzysztof nous a donné avant de partir de l’hôtel à Bishkek. Isa m’attend près de la moto, je vais à la « guitoune » que l’on m’a indiquée pour la moto. Je dois y payer une taxe écologique d’une quinzaine de dollars. Tout est simple! Et en 20 minutes nous sommes sortis du Kirghizistan. Maintenant les Ouzbeks… Je sais au fond de moi que cela ne va pas être aussi simple. Nous sortons de la zone Kirghize, et là même topo, Isa doit descendre de la moto pour lui expliquer que nous voulons passer. Il ouvre sa grille, veut nos passeports, regarde, et nous dit de rentrez en demandant à Isa de remonter sur la moto pour faire les 15m qui nous séparent des bâtiments.je laisse la moto sous le même genre d’auvent, et nous rentrons à l’intérieur pour faire tamponner nos passeports et nos visas. Nous devons y remplir des formulaires, une fois, 2 fois avec le nom des appareils électroniques, nos espèces… Bon ça c’est fait, ce fut simple. Maintenant la moto: Ils sont 3 autour, il faut que je la bouge de 10m. Et il fait chaud!! Je donne les papiers, les copies, etc. Maintenant la fouille commence, il faut ouvrir les caisses. Et ça c’est quoi? un compresseur, et ça? des Kways? et ça… Bref au bout de 7 minutes, ils en ont marre. De son coté Isa danse "YMCA" pour expliquer à quoi servent les médicaments: la tête, le ventre, les moustiques… Je passe les questions insistantes et répétitives sur notre mariage, notre travail… bref au bout d’une heure on peut enfin sortir de cette zone. Sans oublier de me souhaiter un bon anniversaire!! Put…. je l’avais oublié, Isa aussi… Nous arrivons sur une route, enfin une route c’est beaucoup dire, c’est une piste de caillasse blanche un peu aveuglante. Là je me dis que ça va pas être simple ce pays. Nous nous arrêtons pour trouver un peu d’eau fraiche. Il est 10/11h et c’est déjà une fournaise. Après 15/20 km, nous nous arrêtons à nouveau pour faire du change, je ne vois pas de banque, et la première personne à qui je demande me conduit chez un peintre en bâtiment qui a des liasses de billets. J’échange juste 50$ et le reste de mes derniers soms kirghizes, bref en ressortant, j’avais gagné au Monopoly. Les gens à l’extérieur observent Isa habillée en pantalon et veste moto mais ils la regardent d’un air amusé et bienveillant. Nous repartons, direction la Vallée de Ferghana. La route devient bonne, nous sommes confiants mais prudents car cette vallée est connue comme étant un foyer du djihadisme dans la région. Nous passons des check-points très régulièrement: passeport, papier, Zidane et ça repart, enfin ça repart mais seulement après un coup de fil… alors à qui? Nous ne le saurons jamais… Et il fait chaud, mais chaud… Nous traversons les champs de coton gigantesques, les champs de fruit… Nous nous arrêtons sur le bord de la route dans un restaurant pour manger un bout. Des messieurs à coté nous offrent une pastèque… Eux au moins n’avaient pas oublié mon anniversaire… Nous repartons pour aller jusqu’à Kokand, la route reste bonne mais la chaleur est dure à supporter. Nous nous arrêtons toutes les 30 minutes pour boire. La très mauvaise nouvelle est la température de l’eau dans nos gourdes. Nous ne pouvons même pas la boire, elle nous brûle la bouche. Heureusement que mon Camelbak garde un peu l’eau au frais, un peu. Après 200 km nous arrivons à Kokand, le choix de l’hôtel est simple, il n’y en a pas beaucoup. Un hôtel à 50$… ppfff. On me demande de rentrer la moto dans l’hôtel… par la salle de petit-dej… Soit… J’en profite pour réparer ma bulle qui s’est fendue, un coup de pâte à souder et c’est bon. Après une bonne douche et 1L de flotte chacun, nous partons en ville pour visiter un peu… le soleil se couche et nous découvrons notre premier minaret. Un amuse-bouche comparé à ce que nous verrons plus tard. Là nous décidons de trouver un restaurant, un peu sympa, bon, animé pour mon anniversaire… Bref nous finirons par manger un faux hot-dog pas bon. Il n’y a pas de restaurant à Kokand. Le repas nous a couté 3€, le repas d’anniversaire le moins cher de tous mes repas d’anniversaire. Mais heureusement nous avons trouvé des glaces, des faux magnum pour ne pas gâcher cette soirée. Mais on s’est bien marré!! Bon maintenant dodo… Demain Tashkent!!

2
août
Bon... du 80... on va voir ce que ça donne... oupssss 
Toujours cette A373 
Le versant de gauche au Tadjikistan, celui de droite en Ouzbékistan... 
Un col à 2300m qui sépare la vallée de Ferghana à 600m et la plaine de Tachkent à 400m
Une image qui nous restera en tête...  
Le pays est fascinant...  
Ce midi, il ne manque que la mozza... et le rosé... 
les trains sont d'époque soviétique 
L'entrée dans Tachkent sans bouchon! 
Place Amir Temur et les futures gaziers 

Petite étape de 200 km en prévision aujourd’hui mais nous avons été prévenus qu’il y avait beaucoup de contrôles sur cette route. Nous devons passer un col qui sépare la vallée de Ferghana et le reste du pays. De plus nous longerons la frontière Tadjique sur quelques dizaines de kilomètres.La nuit a été un peu compliquée, Isa a remarqué que les draps étaient moyennement propres, et sa piqure au pied devient vraiment moche. Nous trouvons une clinique internationale à Tachkent sur le net, et décidons que ce serait notre première étape dans la capitale. Isa a mal quand elle marche et surtout la peau noircit autour de la morsure… Je ne m’affole pas, Isa est plus inquiète… C’est bizarre ce truc. Elle ne peut plus fermer sa botte. Je retraverse donc la salle de petit-dej avec la moto… Normal!! Une bonne accélération dans les crêpes pour sortir et ça passe… J’ai quand même enlevé les caisses sinon j’arrachais les portes vitrées. 1ère mission: trouver de l’essence, on trouve donc une station sans trop de difficultés qui a du 80, et rien de mieux. Mais nous avons du jus!La sortie de la ville se fait bien et nous partons par une route plate, puis elle monte et les températures baissent « un peu »… Nous monterons de 1500 m, et nous nous ferons arrêter plusieurs fois, les fameux contrôles « Passeport, papers, Zidane… » mais cette fois par des militaires en arme. le versant opposé de la vallée étant tadjique. Nous aurons même une agréable discussion avec des militaires cagoulés. Étrange…La route est en travaux et il y a des bouchons, la bécane chauffe beaucoup. J’aime pas trop… et le mélange chaleur/essence octane 80 ne me plait pas.Nous nous arrêterons au col à 2300m, et une petite fille est là, assise sur les cailloux, avec une robe de princesse à coté de son âne. Sa mère ramasse les bouteilles en plastique le long de la route. Elle nous marquera cette rencontre. Ces images totalement incongrues ne cesseront pas de nous émerveiller tout au long du voyage.Nous redescendons du col et la température grimpe drastiquement. Nous retrouvons la même qu’hier. Il fait rapidement 40/42° avec une chaleur très sèche. Dès que nous roulons c’est parfaitement supportable, mais au ralenti nous nous décomposons. Les vestes sont trempées, les casques, les gants sont difficiles à retirer. Je mouille mon tour de coup et mes gants régulièrement.Nous nous arrêtons de nouveau pour boire et grignoter le long de la route. Il y a des tomates à vendre, je rentre dans la cour de la maison et une jeune dame sort sa tête d’une fenêtre. Et bien pour lui expliquer que je veux 5/6 tomates, ce ne fut pas simple. Mais faisable. Et là je me retrouve con, ça vaut combien, je lui donne quoi?Je finis par lui tendre 2000 Sums soit 25c, elle n’en acceptera que 1000… Et elles étaient bonnes ces tomates… ça faisait du bien de manger des légumes frais après 1 petite semaine de viande.Nous arrivons tôt sur Tachkent et grâce à l’appli nous trouvons facilement cette clinique internationale dans la banlieue de la ville. Les rues sont bourrées de pièges comme des plaques d’égout absentes par exemple. On va faire attention.Le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils font une drôle de tête à la clinique, des motards en tenue complète ne sont donc pas fréquents. Il y a peu de monde et nous passons vite. Verdict: Cellulite infectieuse… bon en gros les bactéries s’infiltrent sous la peau et bouffent les tissus. Le médecin avouât qu’il était temps que l’on vienne, qu’il n’aurait pas fallu attendre plus. Il est confiant quant à la rémission. Crème antiseptique et antibio.Nous repartons plus que soulagés. Le médecin était coréen/ouzbek, surprenant… Staline a en effet déporté 170 000 coréens d’URSS dans les années 30 principalement en Ouzbékistan. Bon… retour dans le four… nous repartons pour l’hôtel, et là nous découvrons un monde mégalomane: des grandes avenues à 6 voies, des bâtiments grandioses et modernes, des voitures modernes… Quel changement… Et ce n’est rien comparé à Astana visiblement.L’hôtel est moderne, très propre, nous devons garer la moto à coté de la porte d’entrée. Au moins elle est surveillée.Petite sieste, douche et nous sortons sans trop forcer pour la cheville d’Isa. 1er constat: la police est très présente dans les rues… nous attendons un taxi le long d’un trottoir et une petite voiture s’arrête aussitôt. Nous avions lu que les habitants avaient pour habitude de se substituer aux taxis officiels. Nous avons souvent utilisé ce système et jamais nous nous sommes sentis en insécurité, et jamais nous nous sommes fait avoir.Ce pays nous plait déjà. Le conducteur baragouine 3 mots d’anglais et nous conduit sur la place centrale de Tashkent. Une place tout en mesure et bon gout cela va sans dire…Nous trouvons un stand de chachlyk au milieu d’une espèce de kermesse dans la rue avec une bière et nous rentrons nous coucher bien fatigués et repus. Non sans avoir discuté en arrivant à l’hôtel avec un groupe d’Ouzbeks en formation pour la prospection gazière. Demain première journée off, sans moto… Et Isa salive déjà en s’endormant parce qu’à Tachkent « jeudi c’est pas ravioli mais Plov »…

3
août
Que du bon gout soviétique...  
Photos volées dans le métro... c'est interdit surement pour ne pas qu'on leur vole la technologie russe des années 50...  
La paella ouzbek: le Plov...   
Là... on se régale... 
La partie ancienne de Tachkent... 
Une petite toile???  
Un motard italien nous donne de précieux conseils concernant les stations et l'état des routes en Ouzbékistan et au Kazakhstan... 

Ce matin grasse-mat… la chaleur nous fatigue un peu! On part tranquillement visiter la ville et nous ne sommes pas déçus… Les avenues, boulevards sont gigantesques, démesurées. C’est assez fascinant. Il y a les bâtiments construits par les russes qui ressemblent à des stations lunaires de films kitchs. Puis il y a les bâtiments ultra-modernes qui pourraient servir de décor à Blade Runner. Et il fait chaud, au moins avec ce climat continental nous n’avons aucune surprise météorologique… Il est difficile de se balader dans cette ville, les distances sont à l’image des bâtiments: disproportionnées. Nous prenons le métro, les photos y sont interdites. Pourquoi? nous ne savons pas… Les quais sont immenses, les lustres défient l’entendement, le marbre est de rigueur, les plafonds sont ridiculement hauts mais les wagons sont staliniens. Nous sommes vraiment dans un monde qui continue sa transition presque 30 ans après la disparition de l’empire soviétique. Ce métro nous rapproche de plus en plus du moment préféré d’Isa: le repas… Nous arrivons donc au… « Plov Center » et le jeudi est le jour où ils mettent la viande… Nous qui pensions arriver dans un attrape-touriste, nous nous apercevons rapidement que nous avons tort. Les cuisiniers préparent le riz, cuisent la viande, les œufs, les légumes… Ça sent délicieusement bon en dehors du restaurant. La salle est … gigantesque, il y a au moins 150 personnes à manger ce midi… On nous place au milieu, et comme c’est un plat unique, le plot arrive vite. Et ma Isa est heureuse!En plus son pied va mieux. alors tout baigne.Mais c’est vrai qu’il est bon ce plov!! Nous continuons la visite de la ville repus. Marché, mosquée. Isa se fait même interviewer par la nouvelle chaine du pays, la chaine de news 24/7. Elle émettait depuis quelques jours seulement. Et nous retournons à l’hôtel, où nous rencontrons un motard italien qui nous donne de précieux conseils sur les stations essence. Il revient de Bukhara et Samarkand. Ce qu’il nous dit ne nous rassure que très moyennement. Ce qu’il nous dira ce jour là, conditionnera en partie la suite de la route jusqu’à Bukhara. Il nous dit qu’il y a très peu d’essence sur Samarkand, notre étape suivante, à 300 km de Tachkent, et qu’il y a une seule station avec de l’essence sur Bukhara. Bref cela ne nous réjouit que très très moyennement. Et il nous parle de la route M32 au Kazakhstan, route que nous suivrons sur 2100 km la semaine suivante. Et par contre là, bonne nouvelle, il nous dit qu’elle est très bonne…Nous parlons un peu et lui repart vers le Kirghizistan.Ce fut le premier motard que nous avons croisé… Le soir nous mangerons à l’hôtel, après une trop longue sieste. Demain nous partirons vers Samarkand, nous avons même du mal à croire ce que nous disons. Nous n’arrivons pas le concevoir. Quel rêve, que de fantasmes à propos de cette ville, et demain nous y serons. On partira très tôt afin d'éviter la chaleur.

4
août
La sortie de Tashkent
Magasin officiel Scorpion en Ouzbékistan...  
Le petit détour...  
Je pense qu'ils se demandent encore ce que nous faisions là...  
L'autoroute E40/M39 
C'est pour nous le but et la raison de ce voyage... 
L'arrivée dans la ville et à l'hôtel... 
Les rues de la ville
Le Registan 
Le Registan (Bis) 
On l'a bien méritée cette glace... 

Nous partons de Taskent très tôt. Vers 6h nous sommes sur la moto, et on sent déjà que la journée va être chaude. Nous trouvons une station pour faire le plein, nous perdons totalement espoir de trouver autre chose que du 80. Nous aurons 300 km à faire dans la matinée, la sortie de la capitale est facile, il y a peu de monde sur la route. La lumière est dingue et nous commençons à suivre le panneau Sarmarcande. C’est tellement fou de suivre des panneaux avec Samarcande inscrit dessus. Nous roulons en plein rêve et dans la fraicheur. Après 20 km, mon casque fait un drôle de bruit, la visière me tombe sur les yeux et mon écran se décale. Bref il est temps de s’arrêter pour comprendre le problème. Bon, c’est simple j’ai perdu une vis qui maintient la visière et l’écran. J’avais lu que c’était un problème récurrent sur les Scorpion. Bon la visière je m’en fous mais l’écran avec la poussière c’est bien plus chiant. Nous nous arrêtons dans un « magasin » de pièces détachées. Et j’en étais certain, ils auraient toutes les vis et tailles possible, en 6 minutes le problème est réglé. C’est pas esthétique mais je suis un peu soulagé. La visière et la mentonnière se relèvent et se bloquent parfaitement. Les 3 jeunes qui m’ont aidés n’avaient jamais vu un casque comme celui-là, ils le tournaient et retournaient pour le regarder. Nous repartons direction Samarcande et au moment de longer la frontière kazakhe nous nous trompons, il faut dire que les panneaux ne gâchent pas les paysages. Il y en a très peu.Et nous n’utilisons pas le GPS de l’Iphone sur la route, nous préférons demander aux gens. Il ne nous sert que pour entrer et sortir des villes.Nous prenons l’ancienne route en lieu et place de la nouvelle autoroute sur laquelle nous étions.Cela nous a rallongé de 75/100 km mais ce fut agréable même si la route était mauvaise.Nous étions au milieu des champs et des habitants qui se demandaient ce que nous faisions là.Nous retrouverons l’autoroute rapidement, il est 10h et il fait déjà très chaud. Au bout de 150 km de cette route « parfaite » et plate, nous commençons à monter en altitude, l’air devient plus frais. La route serpente au coeur de monts couleur sable. Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour y voir les caravanes d’antan chargées de soie et autres trésors d’Orient. La panneau Samarcande est là, nous y sommes… Putain c’est dingue; Jamais nous n’aurions imaginé arriver un jour à Samarcande en moto… Nous en avons presque les larmes aux yeux. Nous nous arrêtons dans plusieurs stations sans succès, elles sont toutes vides… Bon c’est pas grave nous allons à l’hôtel, et je me dis qu’ils nous aideront à en trouver.Nous apercevons les premières coupoles turquoises en nous approchant du centre. Et nous nous imaginons un peu comme les marchands il y a 500 ans… Eux arrivaient à dos de chameaux, nous sur une BMW de 125 chevaux!! L’hôtel est facile à trouver grâce à l’appli, sur place ils nous ouvrent grand les portes pour que l’on gare la moto dans leur petite cour, nous sommes toujours un peu gênés. Mais ils le font avec tellement de gentillesse que l’on est toujours à l’aise.On dégouline, il fait très chaud à 13h et l’assiette de melon et de pastèque est plus que la bienvenue.Nous nous posons 1 ou 2 heures, pour aller visiter le centre. Nous ne tenons plus, nous devons y aller. Nous prenons la rue nouvellement construite nommée Islam Karimov. Président mort quelques mois plus tôt. C’est moderne, et très arboré. Nous passons devant la mosquée Bibi-Khanoum en s’obligeant à ne pas s’arrêter, le Registan ferme dans 1h. Nous reviendrons le lendemain.Le Registan est gigantesque, composé de 3 madrasas toutes plus belles les une que les autres. Même après l’Iran, nous sommes émerveillés. Ce bâtiment est extraordinaire, tellement dur à décrire. Nous resterons jusqu’à la fermeture sans vouloir en partir.Mais l’appel de la glace se fait entendre. Et Isa l’a entendu depuis bien longtemps déjà.La soirée sera plutôt calme, la chaleur nous fatigue, et le lendemain nous continuerons la visite.

5
août
Impressionnante mosquée Bibi Khanoum
La mythique Jigouli soviétique de Lada... et les vendeurs de pain ("non") ouzbèke 
Les mausolées de Chah i ZInda, lieu de pélerinage... 
... d'une beauté à couper le souffle 
Mausolées et mosaïques    
Cimetière de Samarcande 
Lorsqu'on s'éloigne des sites touristiques... 
Mausolée de Gour-e-Amir 
Sépultures de Timur et Ulug Beg 

L'une de nos plus belles journées tout simplement... Samarcande est à la hauteur de nos attentes. Guides et forums de voyageurs nous avaient mis en garde à propos d'une ville trop aseptisée et trop restaurée, sans âme. Notre ressenti est tout autre. Certes les abords du Registan ont subi un sacré lifting. Les allées piétonnes qui y mènent sont flambant neuves et les pelouses un peu trop vertes - arrosées le soir à grand renfort de camion citerne! Mais à l'intérieur du Registan la magie opère, surtout à la tombée de la nuit. Les madrasas sont imposantes, colorées, poétiques. C'est bien l'un des joyaux d'Asie Centrale! Même reconstruits à plusieurs reprises après les passages du terrible Gengis Khan et d'un certain nombre de séismes, l'âme de l'ancienne Samarcande est encore là.

La mosquée Bibi Khanoum est grandiose, majestueuse, touchante parce que moins restaurée. Elle est à l'époque de sa construction (début du XVe siècle) l'une des plus grandes mosquées au monde. Elle porte le nom de l'une des femmes d'Amir Timur et est entourée d'une légende bien triste. Son architecte serait tombée amoureux de la dite femme. Au retour de l'une de ses campagnes, Timur le fait exécuter. Une petite parenthèse s'impose donc sur le légendaire Amir Timur alias Tamerlan pour les Occidentaux. Il est absent de nos livres d'histoire mais est présent dans toutes les villes d'Asie Centrale qui comptent toutes au moins une imposante statue de Timur à cheval! C'est l'un des plus grands conquérants d'Asie Centrale qui ira jusqu'en Russie, en Inde et qui lorgnait la Chine. Samarcande était son joyau, la capitale de son empire.

Lorsque nous pénétrons dans le sanctuaire de Chah i Zinda, le silence s'impose. Cette suite de mausolées incrustée sur une colline impose le respect, d'emblée. C'est toujours un lieu de pélerinage musulman. Il est de toute beauté... Plus intime que l'imposant Registan, plus fin aussi... Ses couleurs bleu azur, turquoise, doré sont un enchantement. C'est sublime. Ce sont les proches d'Amir Timur qui reposent ici.

Au crépuscule, Chah i Zinda n'est pas à l'abri de vous embrumer les yeux...

Nous découvrons aussi en cette fin de journée la vieille ville - la vraie ville des habitants de Samarcande. Il est vrai qu'il faut souvent passer d'étranges portes pour y accéder mais rien de compliqué. On a du coup l'impression de découvrir une ville que l'on veut cacher aux touristes. Pourtant elle est bien agréable cette ville-là aussi; faite de modestes ruelles très animées, les enfants jouent, s'amusent, les femmes papotent. L'ambiance y est légère, agréable. On croise un "gang" de petits garçons à vélo dont le "chef" a installé une mini sono faite de bric et de broc sur son guidon! Des jeunes jouent au ping-pong dans la cour d'une petite mosquée en bois. Nous partons ensuite à la recherche de la synagogue de la ville. Les habitants nous guident. Mais elle est fermée. Sur une esplanade des moutons noirs broutent sans se soucier de notre présence!

Dîner dans l'un des rares restaurants de la ville (c'est une énigme!), juste à côté de la grande Bibi Khanoum. Terrasse avec vue sur les coupoles turquoises. Les Manti (les fameux raviolis que l'on trouve de l'Asie centrale jusqu'en Ukraine, renommés selon les pays) à la citrouille sont un régal!

Nous rentrons à notre hôtel, que nous recommandons chaudement, le Caravan Serail. Pas trop grand, chaleureux, typique et surtout sa propriétaire est un amour!

6
août
Des heures passées sur cette place... et nous y serions bien restés pour l'éternité...
La moto se repose et nous prenons le TGV ouzbèke!
Notre hôtel! 
Le minaret et la mosquée Kalon
Le minaret Kalon et ses 47 mètres, sublime... 
Chaque cercle de décoration est différente 
J'ai trouvé une porte plus petite que moi!! 
C'est un poète-fou du roi ouzbèke qui porte chance
Le mariage est une institution en Ouzbékistan, on voit des mariées partout 

Boukhara... la ville millénaire aux 140 monuments classés...

Nous avons eu la chance de la découvrir en août, période de faible fréquentation à cause de la chaleur. Nous étions parfois seuls dans les rues. Et l'atmosphère y est d'autant plus envoûtante.

Nous avons exceptionnellement laissé la moto dans la cour de l'hôtel de Samarcande après avoir été prévenus qu'il y avait peu de chance de trouver de l'essence entre Samarcande et Boukhara. Petit rappel, en Ouzbékistan les véhicules roulent au gaz (méthane, propane) et l'essence y est une denrée rare.

Nous optons donc pour le TGV ouzbèke, l'Afrosiab, construit par l'espagnol Talgo. Rien à envier à nos TGV tricolores!

Arrivée dans le centre-ville sous une chaleur assommante, la ville est quasiment vide à la mi-journée. On longe les murs pour profiter d'un brin d'ombre. On est vite subjugués par cette ville terreuse et lumineuse à la fois. En fin de journée, la lumière sur les façades de la madrasa de Kalon est sublime... les murs scintillent... Le minaret, d'un style architectural inédit pour nous, est difficile à quitter des yeux. La légende dit que Gengis Kahn l'a épargné pour sa beauté... Nous y restons une bonne heure. Nous rencontrons un groupe de jeunes hommes de la ville en train d'ouvrir un tout nouvel hôtel à quelques mètres du minaret Kalon. Puis une jeune étudiante, Fairuza, curieuse de notre présence, qui veut pratiquer son anglais avec des touristes. Elle nous raconte tout un tas d'anecdotes sur sa ville et son pays. Nous la retrouverons le lendemain pour une visite de l'autre côté de la ville. Le dîner nous enchante, une terrasse en hauteur avec vue plongeante sur Kalon. Un restaurant tenu par une mère et son fils, qui concoctent de délicieux mets ouzbèkes, simples mais fins. Le manti au potiron est chaudement recommandé! Nous y retournerons le lendemain soir...

7
août


Le Tchar Minar en rénovation
Tchar Minar = quatre minarets en Tadjik 
l'Ark, la cité royale, bombardée par l'Armée rouge en 1920
Ouzbèkes d'antan... 
Photos exposées au Zindon, l'ancienne prison  
Empreintes soviétiques...
Les figues fraîches le matin, un régal!
No comment!!
Fabrication artisanale de boucles d'oreilles 
Kalon again... on ne s'en lasse pas
Kalon le soir... 
8
août
L'une des plus belles Madrasa du pays, où a étudié le père Kadyrov. (l'ancien président Tchétchène)... 
Au hasard d'une rue, une étonnante expo photo d'un artiste ouzbèke 
Dans les ruelles de Boukhara... suite...
Pendant une semaine après le mariage, les femmes ouzbèkes portent des tenues traditionnelles  
Le meilleur cocktail à la pastèque du pays!  Par un barman formé à Moscou!
Back to Samarcande avec nos gentilles compagnes de voyage 
Derrière la mosquée Bibi Khanoum, les enfants s'amusent 
La patronne de notre hôtel, Zilola, à jamais gravée dans notre tête! 
"Barbe à papa" ouzbèke! 
Le grandiose Registan à la tombée de la nuit 
9
août
En route pour le désert 
Sur la route, des voitures de flic en carton et une campagne contre la corruption 
Il fait très chaud! 
Le désert... 
Notre chauffeur a décidé de venir en berline, voilà le résultat! 
Des habitants du coin à notre rescousse!! 
Au bord du lac salé d'Aydarkul 
Notre pic-nic!  Nos hôtes se marrent!
On the road back... 

Départ à 7h avec notre chauffeur (qui ne parle pas un mot d'anglais!). 3 heures de routes et l'on s'enfonce dans des paysages de plus en plus désertiques. On se sent tellement loin de tout. C'est terriblement sauvage. La température grimpe. Nous tournons alors sur un "chemin". Notre chauffeur et sa berline ne semblent finalement pas plus habitués que nous au désert. Au lieu de faire accélérer sa Chevrolet il ralentit et ce qui devait arriver arriva : nous voilà ensablés!! impossible de faire bouger la berline! On essaie de mettre un tapis en caoutchouc sous la roue, on creuse avec les mains mais rien ne bouge! Il part chercher de l'aide. Nous voilà à attendre 45 minutes sous un soleil de plomb... au milieu de nulle part! Heureusement il a trouvé un petit groupe d'hommes en mini camionnette qui arrivent et... se marrent en découvrant notre situation! A la force d'une dizaine de bras la Chevrolet repart! Merci merci les gars! Et nous voilà donc au bord du lac Aydarkul. Que c'est sauvage... Nous y restons bien deux heures... à admirer ce lieu... et en partageant le repas de nos bras providentiels. Ils nous offrent des tomates, des concombres et du thé. Ils se marrent! Que demander de plus?... Il faudra bien reprendre la route, à regrets... Cet aperçu, même bref, d'un tel lieu fut magique. De retour à Samarcande en fin de journée, la mission de Flo est simple : trouver de l'essence! Dans les stations il n'y en a plus. Sur les conseils de Zilola à notre hôtel il part en taxi direction une rue de la ville où la précieuse essence s'achète à la bouteille! C'est bon il revient les bidons pleins! Nous pourrons partir demain à l'aube pour notre prochaine destination : le Kazakhstan!

10
août
Les derniers kilomètres en Ouzbékistan 
Attention photo volée! La frontière est passée, ceci est le portail Kazakh! 
Côté kazakh, les files d'attente des semi-remorques pour passer la frontière 
Petit réconfort d'après-frontière, oui parfois c'est vrai on se réjouit de peu!
Nous y sommes! 
Terre de contrastes comme on dit! 
Alors celle de gauche ça ne va pas le faire! l'autre a l'air pas mal en revanche!! 
En quête d'un spot pour poser notre tente, pas mal là non?!
Oui je crois qu'on va être bien là! 

Après 9 jours féeriques en Ouzbékistan, nous repartons encore une fois avec un sentiment mitigé : nous voudrions rester en compagnie des Ouzbeks mais nous avons en même temps terriblement envie de repartir sur les routes et entrer sur les terres kazakhes.


Le Kazakhstan est tellement mythique pour moi, c’est la promesse des grands espaces, des routes infinies, des chameaux, des steppes, de la désolation.


Nous nous levons à 5h, petit-déj à 5h30, Zilola la propriétaire s’est lévée pour nous dire au revoir. Elle a serré Isa dans ses bras comme si elle était de la famille. Nous sommes touchés et c’est les larmes aux yeux qu’Isabelle part de l’hôtel. Les majestueux dômes turquoises de Samarcande ont revêtu leur plus belle couleur au lever du soleil...


Nous sortirons de la ville sans difficulté, et je passe mon temps à écouter la moto. Je n'aime pas trop leur essence 80. La GS non plus d’ailleurs. Elle est quand même bien moins vaillante qu’avec du 92/95.


Les 250 km d’autoroute pour aller vers Chinoz sont faciles, il fait même un peu frais juste après Samarcande. On galère un peu en arrivant vers la frontière, on ne peut pas dire qu’ils se défoulent sur les indications. Nous devons traverser le village et la frontière se trouve à la sortie. Merci Maps.me !!


Nous nous faisons arrêter par la police qui nous contrôle à 300m du poste frontière, jusque-là pas de surprise, nous commençons à être habitués.


Par contre le flic commence à nous demander une assurance. Il nous fait monter dans son « bureau », un autre type arrive. Je sens la situation à la con. Je redescends pour chercher les papiers d’assurance rapatriement. Je remonte en faisant part de ma mauvaise humeur. Isa se demande si cela commence à faire parti des contrôles frontaliers. Mais non ils veulent l’assurance de la moto… Je demande à Isa de ranger doucement son passeport qu’elle commençait à sortir. Ils nous demandent 70$ pour l’assurance, je gueule… 50$.... Non… 40$... NON…. 25€….. Isa sort les papiers de l’ambassade de France en menaçant de leur téléphoner.


Bref nous repartons, et pendant que l’on s‘équipe le flic corrompu vient nous parler de notre voyage, de la moto, gentiment, comme si de rien n’était. Ils sont étranges parfois!


Bref nous arrivons à la frontière, encore une fois nous n’attendons pas. Nous entrons dans le no man’s land. Nous commençons les papiers. Le seul problème a été de faire photographier la plaque de la moto. J’avançais, je faisais demi-tour, je reculais de 10 cm, j’avançais de 20. Je repartais, non c’est pas bon. Bref cela a duré 15mn, Isa attendait et se demandait ce que je foutais.


Je passe sur l’autorisation à présenter pour la Go-Pro, bref au bout d'un moment on passe au …….. KAZAKHSTAN !!!


NOUS Y SOMMES…..


On sent de suite que l’ambiance policière sera plus cool. Nous recommençons le guichet de gauche, de droite… La guitoune pour l’importation temporaire pour la moto, le douanier fait des efforts pour parler anglais. Pas d’entourloupe… Mais il fait chaud, et il faut se battre à chaque fois pour ne pas se faire doubler par les routiers, les familles, les enfants…


En sortant nous échangeons des soums en tengués, le taux est bon…


Les premiers 30 kms sont très durs : sable, trous énormes, camions sur le bas-coté. La zone semble abandonnée, le désert est là tout autour. Et il fait chaud putain. Le thermomètre affiche 45°… Et je ne pensais pas qu’un jour je serais content de m’arrêter dans une station GazProm. Et oui il y a des Bounty et de l’eau fraiche.


Nous repartons, la route est dure, il y a des centaines de camions et la route est moyenne.


De loin nous voyons Tashkent en nous disant que « Jeudi c’est Plov » là-bas à 15km.


Nous sortons de la route principale environ 40km avant Chimkent en croisant les doigts pour que la petite route soit bonne et oui elle bonne ou à peu près.


Nous trouvons un coin de champs après 420km ! Un camion s’arrête dans le chemin où nous étions et nous comprenons qu’ils nous proposent de dormir chez eux. Nous déclinons avec la main sur le cœur en nous excusant, mais nous aimons tellement dormir dans la nature.


La journée a été fatiguante... mais nous fermons les yeux en terre kazakhe!

11
août
Au réveil... après la pluie
Slavik, notre cow boy kazakh! 
on retrouve les chevaux sauvages 
on the road... 
Lorsqu'on commande un café, il arrive avec une énorme carpe frite! 
Les cuisinières 
Shimkent 
Turkestan 
Nos vieux camions ont une seconde vie ici! 
Instant shopping! 
Le hall de notre hôtel!  
Le mausolée de Yasawi 
Il y a beaucoup de mariages ici, et certains avec drones! 
LE restaurant de la ville, l'Edem 

Le réveil est maussade, il bruine. Le temps change vite. Mais un peu de fraicheur nous fait du bien.


Un berger vient nous voir, il ressemble plus à un cowboy qu’à un kazahk. Nous discutons comme nous pouvons pendant 10mn, nous fumons une cigarette avec lui. Et nous repartons avec les premiers rayons du soleil.


Nous devons changer de l’argent et nous décidons de traverser Chimkent.


La circulation est brusque et bien plus vive qu’avant. On les sent bien plus énervés que dans les 2 précédents pays.


Après avoir changé de l’argent facilement et rapidement dans une banque nous ressortons de la ville et nous entamons la route M32 que nous suivrons pendant …. 2000 km.


Nous croisons les premiers chameaux, ils sont entravés, nous sommes un peu déçus mais émerveillés de voir ces animaux exotiques sur le bord de la route. A ce moment nous espérions en voir d’autres… sans savoir !!


Et là, ce fut sûrement l'un des plus gros fou-rire de notre voyage. Nous nous arrêtons sur le bord de la route pour prendre un café. Des petites dames nous haranguent et nous aident à nous garer. Nous demandons juste un «кофе»…


Et nous aurons une … énorme carpe frite… chacun…


Isa me regarde avec des yeux pleins de surprise et de tristesse en me disant: «Mais moi je voulais juste un café…»


Et bien oui moi aussi, mais nous avons une carpe en plus…


Elle était bonne cette carpe, j’ai terminé celle d’Isa.


Et nous reprendrons la route jusqu’à Turkestan, nous voulons y arriver tôt pour visiter cette dernière ville de la route de la soie.


L’hôtel est très bien, vide mais très bien… Nous visitons le mausolée d’Ahmed Yasavi, nous prendrons même le temps de faire une ‘tite lessive.


Le soir nous sortons dans « LE » bar/restaurant/boîte à la mode. Et ils ont une manière particulière d’appréhender le repas, c’est le moins que l’on puisse dire. Il y a ceux qui mangent sans se soucier de l’ordre des plats, « termine ton gâteau avant de commencer tes brochettes » et il y a ceux qui digèrent après chaque plat et pinte en respectant les sessions de 10 minutes de danse imposées par le « DJ ».


Bref nous ne sommes pas dans le temple de la poésie mais nous nous y sentons bien.

12
août
Ceci est donc ce qu'on peut appeler une ligne droite!
Les ruines de l'ancienne cité de Sauran, capitale des mongols de la Horde Blanche (14e siècle)
Apparut alors une "caravane" de plusieurs dizaines de chameaux 
Le gardien d'un cimetière vient nous voir, curieux
Pause pipi pour les passagers de ce bus! 
Et la planète alors?!!! 
Notre déjeuner à Kyzylorda! 
Motard kazakh qui nous invite gentiment en Crimée au rassemblement des Night Wolves!
Le fleuve qui fut détourné par les soviétiques pour le coton, et qui assécha la mer d'Aral...
Prospective bivouac
Séchage de tente! 
Elles font du bien celles-là!
Bonne nuit les petits...

Nous partons de Turkestan en nous retournant pour admirer une dernière fois les dômes du mausolée, nous savons que nous regardions le dernier. Une vraie page se tourne ce matin-là. Un autre voyage commence.

La veille, Isa a vu sur le guide qu’il y avait un des plus anciens vestiges du pays : Sauran, la capitale des mongols de la Horde blanche au 14ème siècle. Bon alors vu comme ça, ça faisait pas rêver… Et moi cela ne me faisait pas rêver, je dois l’avouer. Mais pourtant ce fut le plus merveilleux souvenir de ce voyage, celui que nous étions venus chercher dans ces steppes.

Après 50 kilomètres sur cette M32, nous prenons la petite route pour arriver à cette ville. Le site est immense, les murailles sont là, enfin ce qu’il en reste, la porte est encore debout. Nous grimpons sur les tas de gravats, sur les murailles. Et là… Isa crie… Pour moi elle avait vu un serpent (Isa n’aime pas les serpents…), je regrimpe en vitesse, elle est comme pétrifiée, subjuguée… Une caravane de 20 chameaux se dirige vers la moto garée devant les ruines !! Il y avait des petits, des grands, des à 1 bosses, des à 2 bosses, des bruns, des blonds… Nous redescendons 4 à 4 !! C’est l’image que nous voulions, seuls au milieu du désert, au milieu des steppes, nous n’osions même pas l’imaginer. Là en les regardant paitre, nous prenions conscience que nous étions très loin de l’Europe. Encore plus qu’avant… Nous avons passé une bonne heure avec eux, à les regarder, à les écouter, et à faire des photos idiotes. Je ne remercierai jamais assez Isa d’avoir insisté pour venir ici. Nous repartirons en nous retournant de peur de n’en avoir pas encore assez sur les rétines, de peur d’oublier ce moment. Putain que nous étions biens. Sur la première centaine de kilomètres, nous longeons les montagnes, les seules que nous verrons au Kazakhstan, le route est toujours aussi belle. Elle est très droite et nous suivons « Baikonour » et Aralsk.

Après Kyzylorda, où pour la première fois j’ai rempli tous les bidons, 9 litres en tout, la route se rétrécie et de 4 voies, passe à 2. Vers midi, le vent s’est levé, et avec la moto aussi chargée, ce n’est pas forcement agréable. Elle bouge beaucoup à chaque fois que nous croisons un camion. Je me demande à chaque fois en serrant les fesses : « Pourquoi tu n’as pas mis d’amortisseur de direction… »

Nous dormons à 80 km sous Baïkonour, dans un champ, entourés de chevaux en liberté.

Et cette fois, nous aurons des bières pour fêter cette... incroyable journée...

13
août
Départ de bon matin pour Baikonour, ligne droite à l'infini... 
A droite, l'entrée de la zone interdite du cosmodrome de Baikonour 
Au loin, des radars
Steppe.....
W.C publics! 
Des centaines de chameaux et dromadaires tout au long de la route 
Bus stop 
Le vide sur des centaines de kilomètres... Le bœuf séché s'impose! 
Nous y sommes, l'entrée d'Aral (ou Aralsk en russe) 
A l'entrée de la ville 
L'ancien port d'Aral 
Les rues d'Aral envahies par le sable 

Départ pas trop tôt, nous sommes un peu fatigués. Le ciel est un peu voilé, et il fait plus frais. Le temps de se faire le café, de grignoter un bout, de ranger les sacs de couchages, les matelas, la tente et les baches, nous mettons en gros 1h30.

Nous faisons les 80 km qui nous séparent de Baikonour. La vision de ce panneau nous donne des frissons, même si nous ne voyons rien ou si peu. Les seules choses que nous apercevons sont les stations radars gigantesques. Mais peu importe, nous y sommes !! Que d’histoire et de mythes en lisant ce nom.

Nous nous arrêtons pour faire le plein juste après la ville et une autre moto arrive, une moto européenne. Et c’est l’italien que nous avons déjà croisé à Tashkent. Il nous raconte que pour lui le Kirghizistan a été un enfer, tempête, orage, pluie, boue. Il n’a pas pu emprunter les routes qu’il voulait… et la cerise sur le gâteau a été ses carburateurs cassés. Il a été obligé d’attendre 3 jours à Och. Le 80 ouzbek aurait brulé ses joints de carburateur. Bref, il rentrait en vitesse, déçu de son voyage alors que nous n’avions eu que du plaisir. C’est la première fois qu’il avait autant de mal à trouver de l’essence en Ouzbékistan, il nous a assuré que les autres fois, ce n’était pas autant la pénurie. Nous repartons pour Aralsk, la route est toujours aussi bonne et le vent toujours aussi fort. Et le vent c’est tout ce que nous aurons sur cette route. Nous avons été obligé de manger notre bœuf séché. Nous ne connaissions pas les zones désertiques comme celle-ci. 250km de rien !!

Nous arrivons à Aralsk poussiéreux, et nous trouvons un restaurant sur le bord de la route. Nous mangeons la même chose que le voisin de table, ça avait l’air bon. Et nous rentrons dans cette ville dramatiquement mythique. La première chose qui nous frappe est le sable, partout il envahit les rues. Les maisons sont petites, en bois, et pour beaucoup abandonnées même si à l’entrée de la ville des constructions neuves recommencent à émerger.

Nous traversons une place, je me plante et je descends un trottoir qui n’était pas un trottoir. La moto repose sur le sabot avec la roue avant en l’air… oupss !! Nous arrivons dans la famille chez qui nous devons dormir. Tout est propre, sommaire mais très propre. Nous nous dépêchons de ressortir pour voir la ville, pour voir le port. Et après être passés au dessus de barrières sur les indications d’un monsieur, nous nous rendons compte du désastre écologique. Les grues sont comme des araignées posées sur le sable, les hangars sont en ruines, et la mer n’est plus là. Et du sable, du sable… 3 carcasses de bateaux font office de musée…

C’est à pleurer… c’est une chose inconcevable… Nous ne pensions pas que cela pouvait nous toucher ainsi.

Bon et après avoir été bien touchés, nous avons essayé de manger… Et trouver un restaurant à Aralsk est tout aussi dur que de trouver la mer dans le port. Ce ne sont pas les restaurants qui se bousculent. Et nous avons terminé dans un kebab typique. On va moins se marrer qu’à Turkestan.

14
août
Il y a 40 ans ici c'était la Mer d'Aral...
Dans un ancien village de pêcheurs
De la désolation naissent parfois de sublimes paysages 
Des restes de sel...
Les rares carcasses de bateau qui n'ont pas été désossées 
Au bout de plus d'une heure de route, la Mer 
Une source d'eau chaude
On quitte Aralsk
Notre plus beau campement... Coucher de soleil sur la steppe... SUBLIME... 

La nuit a été calme, bon il faut dire que les voitures sont presque aussi rares que les bateaux.


Nous partons avec SERIK le guide qu’Isabelle avait contacté avant de partir et qui nous a trouvé la famille chez qui nous logions. Avec le 4/4 nous passerons mieux qu’avec la moto. De plus il n’y a pas de route et encore moins de carte pour aller voir la Mer d’Aral, enfin ce qu’il en reste. Nous roulons une bonne heure sur une plage sans fin. C’est inconcevable de rouler là où il y avait 8 à 10 m d’eau il y a encore 50 ans. En 50 ans les russes ont réussi à la vider de 90% de son volume. Et ce pour irriguer les champs de coton… L’eau descendait de 40cm par an et le phénomène s’est accéléré les 20 dernières années. Cependant la « petite mer » du coté d’Aralsk remonte un peu depuis la construction d’un barrage. Et la pêche reprend peu à peu. Nous ne verrons pas a proprement parlé les carcasses de bateau sur le sable, elles sont démantelées, pour récupérer le métal. Nous sommes un peu déçus, les images que nous voulions voir n’existent plus.

Nous longeons les canyons, nous roulons sur les étendues de sable et de sel… C’est assez triste... mais c'est à voir pour prendre conscience de l'étendue de la catastrophe, et de ce que les hommes sont capables de faire.

Nous revenons à Aralsk vers 13h, nous trouvons un restaurant plus facilement cette fois-ci et nous tombons sur un groupe de wind-surfeurs allemands… Et oui, ils venaient pour faire des photos et des films sur la mer d’Aral. Certains ont des idées curieuses…

Nous décidons de repartir pour passer une nuit dans les steppes au milieu de nulle-part et nous ne serons pas déçus ! Les jerricans sont pleins, les bouteilles d’eau remplient à ras bord, nous savons que nous partons pour 400 km de vide.

Après 100km nous trouvons ce que nous voulons! Ce fut la nuit la plus magique au Kazakhstan. La lumière était fantastique, les nuages d’orage sont passés au nord et au sud, nous pouvions voir les éclairs.

Nous étions à 500m de la route, sur du sable. Pour l’anniversaire de nos 3 ans, ce fut un beau cadeau pour l’un et l’autre. Nous avions le couché de soleil féérique pour nous 2.

15
août
On quitte la steppe... et le vent! 
Pause café 
Ravitaillement et rencontre avec Marsel, motard russe très sympathique 
La Russie est à mille bornes... 
Lieu de la chute! 
Cafétéria kazakh non loin de Karabutak 
Oui, c'est vrai, elle nous semble longue par moment cette satanée ligne droite! 
Arrivée à Aktobe 
Une drôle de ville! 
Mosquée dorée à la tombée de la nuit 
Quand je vous dis que c'est une drôle de ville! 
l'Arche de la ville et à son sommet, le symbole du Kazakhstan, le Shanyrak

C’est la première fois que nous galérons à plier la tente. Le vent est dantesque. Les dents grincent avec le café à la poussière ! Certains jours le vent venait de l’ouest et nous étions secoués par les camions que l’on croisait, cette fois il vient du nord-est, et c’est quand nous devons doubler que nous sommes secoués. Mais on s’en sort en ne roulant pas trop vite. Les gens croisés nous disent que le vent se calme en général vers Karabutak, où se trouve la prochaine station.


C’est sur ce trajet que nous aurons l’unique problème de notre voyage. On voit une station bien avant Karabutak, en gros au milieu du trajet. Nous sommes surpris, nous ne devions pas en avoir. Nous nous arrêtons donc mais elle est soit abandonnée soit en construction. Bref d’autres voitures se font avoir, et je dois manœuvrer en arrière. Je ne vois pas une marche et la moto bascule. Nous tombons assez lourdement, Isa surprise n’a pas le temps de se retenir et tombe sur l’arrière du casque. Rien de grave, elle est sonnée mais ca va. Un « grand » kazakh vient nous aider à relever la moto, et il nous tord le guidon. Il avait tout le poids de la moto sur le guidon à angle droit. Je n’ai pas eu le temps de lui dire d’attendre. Et putain oui, il me l’a bien tordu… Et je me retrouve désormais avec un espace entre la tête du tube de fourche et le tube en lui-même. Impossible de le détordre. Nous repartons donc un peu en crabe.


Au bout d’une heure on s’habitue à conduire. Je calcule que le prochain garage BMW est à 1600 km… Je dois vider mes jerricans, la moto consomme plus que de raison. Avec le vent, c’est comme si nous marchions dans de l’eau. Nous mangeons rapidement à Karabutak, puis nous partons pour Aktioubé, à 230km. La route est plus simple. Le vent est tombé comme prévu. Sur la route nous croisons 2 motards français qui rallient Vladivostok depuis Nantes. L’un d’eux nous confie qu’il a son permis depuis 1 mois… Nous sommes un peu abasourdis !


Arrivés en ville, un couple de Kazakhs nous offre à un feu rouge le drapeau du pays qu’ils avaient installé sur leur tableau de bord. Ce geste nous touche. Aktioubé est une ville nouvelle, une ville de gaz. La mosquée est neuve et grandiose, la place est surplombée d’une arche gigantesque. Nous sommes passés dans un autre monde.


Nous buvons notre premier bon vin russe.

16
août


Le Mall d'Aktobe
et sa patinoire intérieure! 
Et maintenant, ligne droite à l'ouest!! 
La terre brûle 
A Kobda, la tchaikhana d'Abat
2000 km de ligne droite, we did it!!! 
Des "Smacks" kazakhs! 
Ce fut un repas frugal... 
Pourquoi la hache?!!!!! 
Entrée à Ouralsk 

Une grosse journée nous attend, 500 km. Nous devons rallier Ouralsk dans la journée.


Nous passons d’abord dans un mall qui ferait pâlir d’envie n’importe quelle nation européenne. Isa doit acheter des carnets pour continuer à écrire. Je reste dehors au soleil. Nous reprenons la route, c’est plat, c’est long, c’est droit… Et pourtant je ne me suis pas ennuyé une seule seconde sur cette M32. Nous profitons de nos derniers kilomètres dans les steppes. Les chameaux ont disparu… Nous savons qu’une autre page se tourne.


Nous nous arrêtons pour prendre un café - ou tchaikhana - dans un petit village, et le patron, Abat, 51 ans, insiste pour que nous rentrions nous installer dans son café. Mais nous n’arrivons pas à lui faire comprendre que nous préférons rester dehors. Nous sommes désolés qu’il pense que nous ne lui faisons pas confiance. Le midi, devant une supérette, nous croisons une voiture conduite par des russes qui nous parlent de manière assez agressive, en évoquant le Daguestan et la Tchétchénie… Sommes vraiment surpris. Là, on se dit que ce ne sera pas simple avec les russes. La suite nous donnera tort.


Nous passons le panneau des 2000 km parcourus sur cette M32 et nous avons adoré chaque kilomètre. Et on doit reconnaître qu’on est un peu fiers !


La ville d ‘Ouralsk est plutôt jolie, avec d’anciennes maisons de couleur. Les bâtiments sont anciens. L’hôtel est très agréable, le restaurant beaucoup moins. Tout le monde est surpris de voir deux touristes, ils se demandent ce que nous foutons là. A l’hôtel on nous le confirme…

17
août
On quitte le Kazakhstan 
Les derniers cent kilomètres ne sont pas simples... 
Frontière côté Kazakh 
... côté Russe! après plusieurs kilomètres de no man's land entre les deux frontières 
contraints d'utiliser notre réserve d'essence...  
la terre brûle! 
Notre bon samaritain russe, échange dollars/roubles et nous offre le repas! 
nos premiers potes russes! 
on y est là! 
alors là ça va être long... 3 jours plus tard notre dos en pâtira encore! 
Ambulance 
Premier aperçu de la mythique Volga 


Aujourd’hui nous avons 100 km jusqu’à la frontière russe puis 350 jusqu’à Saratov. Bref une étape facile…


Que nenni ! Ce fut l’étape la plus dure. Nous avons mis 3h pour faire les 100 premiers kilomètres. Les 20 premiers étaient du billard, puis les 80 suivants furent horribles. La route en construction était en cailloux, roche, et sable. Et quand elle ne l’était pas, je me demandais où mettre mes roues tant il y avait de trous.


Les trous étaient tellement profonds que je craignais de taper le bas du moteur sur la GS. Au fond des trous, il y a le sable qui s’écrase sous les roues. Isa se fait un peu mal au dos, avec le top-case qui lui tape dans le haut des reins sur certains passages.


Nous arrêtons même une voiture sur la route pour demander si la frontière est bien ouverte. La frontière apparaît enfin, en haut d’une colline, au milieu de nulle-part. Un hélicoptère survole la zone. Une affiche annonce la couleur : Poutine, Nazarbaïev, Loukachenko, les 3 grands démocrates de la région…


Nous passons facilement le coté kazakh, avec de grands sourires. Ils rigolaient bien en nous voyant. Nous avons adoré ce peuple souriant. Nous sortons, croisons des dizaines de voitures qui attendent de rentrer. Puis la frontière russe arrive après 2 kilomètres de No Man’s Land, nous ne savons pas à quoi nous attendre. Il y a peu de monde, les douaniers se montrent avenants et nous guident en nous parlant pour certains un anglais parfait.


« Do you have drugs, guns ? » No… « Welcome in Russia » !!


Ça y est nous y sommes… La première fois pour moi, la seconde fois pour Isa.


Nous espérions une route meilleure, nous ne l’aurons pas… Il y a moins de trous c’est vrai, mais il y a des ornières bien traitres, et surtout elle est rapiécée depuis des décennies. Bref, nous roulons sur des boules de goudron. Il n’y a rien, les rares constructions ne changent pas d’argent, et ne servent pas de café, ni rien à manger. Nous n’avons pas encore de Roubles et on s’inquiète un peu. Au bout de 100 km nous trouvons un petit bâtiment avec du monde autour, surement notre chance. Et ouff, le patron nous change 20$... au taux officiel… Et il mange avec nous. Encore une fois, il nous dit de laisser les casques et vestes sur la moto. Nous avons du mal à faire confiance ainsi, mais pourtant nous devrions.


Pour finir il nous offre la soupe, le riz et la viande. Cet arménien d’origine fut la première rencontre sur le sol russe et nous ne l’oublierons pas. Nous repartons il n’y a toujours rien, je vide mes jerricans.


Nous nous retrouvons à traverser des incendies, le bord de la route brûle. Des incendies volontaires pour faire de la culture sur brûlis. C’est assez impressionnant de traverser les flammes et cette fumée épaisse. Je m’arrête régulièrement pour faire refroidir les suspensions qui chauffent. La route est toujours aussi mauvaise, elle ne s’arrangera qu’à 100 km de Saratov. La ville nous impressionne, elle est immense, nous trouvons un hôtel qui prend la carte, et nous y restons pour manger.


Nous sommes épuisés. Nous avons presque fait 1500 bornes en 3 jours. Avons hâte de nous poser à Volgograd pour 2/3 jours.

18
août
Sortie de Saratov après un ptit déj... pas des plus simples! (la crêpe est fourrée au foie!)
On the road... 
Notre adorable fan du Barça, gravé dans nos mémoires 
Fier de poser devant l'objectif de sa maman 
La Volga, on approche de Volgograd 
Les à-côtés... 
Welcome!! 
Banlieue de Volgograd... et centre-ville 
Arrêt "on vérifie que le guidon ne va pas nous lâcher" à la première concession BMW du trajet! 
Hôtel avec vue sur la gare... 

Avant de repartir de Saratov, nous allons changer des $ en Rouble dans une banque et nous descendons vers Volgograd . C’est la première fois depuis presque 3 semaines que nous descendons vers le sud. J’aimerais bien arriver à la concession BMW avant sa fermeture. Nous longeons la Volga, le fleuve est immense. Même si nous ne sommes pas directement sur la rive, nous pouvons la voir à certains moments. La route est ce que nous imaginions : large et bordée de bouleaux. L’asphalte est nickel, il faut dire que c’est l’axe principal pour Moscou. Il y a des camions c’est certain, mais ils roulent bien. Nous nous attendions à bien pire.


A l’heure du déjeuner nous nous arrêtons sur le bord d’une route, où une maman et son petit garcon vêtu d’un maillot du Barça nous servent une soupe. Je laisse le petit monter sur la moto, il est fier, sa maman aussi. Ils passent leur temps à se prendre en photo à coté de la bécane ! Ils nous offrent des cocas, des glaces… Nous ne savons plus comment refuser.


Nous arrivons chez BMW vers 18h. En face l’imposante statue Mamaev Kurgan nous observe. Même de loin elle nous paraît gigantesque. Ils sont surpris de nous voir, on discute, un mécano regarde et à 2 ils détordent le guidon… à la russe !! Ils n’ont pas de guidon en rab'. Ils vérifient la tête du tube de fourche et me disent que c’est bon… Ils étaient adorables et attentifs. Nous repartons vers le centre. La circulation est fluide. Nous prenons le temps pour prendre une photo à l’entrée de la ville. Celle-ci vaut de l’or !! Nous sommes heureux, rassurés et fatigués. Nous arrivons à l’hôtel sans encombre, nous pouvons enfin nous installer pour un peu plus longtemps que d’habitude et faire une ‘tite lessive. Autour d’une bière le soir, sur la rue principale de la ville, nous nous regardons avec Isa encore surpris d’avoir traversé le Kazakhstan. Nous nous en faisions une montagne, mais pourtant ce fut facile. Nous n’en revenons toujours pas.


Nous sourions un peu malgré nous en pensant au gens qui s’inquiétaient pour notre sécurité (nous y compris !), en pensant à ceux qui nous poserons la question au retour… alors que 24h avant, un fou a tué des gens à Barcelone. Nous nous sentons définitivement plus en sécurité dans ces villes « exotiques », au milieu des steppes qu’en Europe. Nous prendrons une autre bière en y pensant.


Nous venons de dépasser la moitié de notre odyssée.

19
août
Au centre-ville 
Il est de partout... 
Le Musée de la Bataille de Stalingrad, à voir! 
Side-car soviétique 
Affiches et propagande... le message est clair
Terrifiante maquette de la bataille... 
Les généraux-héros...
Dernier vestige, le moulin Gerhardt et une réplique de la fontaine aux enfants Barmalei
La "grande guerre patriotique" omniprésente dans les rues de la ville 
Instant shopping... ça fait quand même froid dans le dos...

Balades, glace, musées, chars, bières et bons petits plats russes…


Pour la première fois, on s'offre 2 jours entiers de pause et de visites. Ce qui n'est pas du luxe pour notre dos!


Première mission, trouver où changer nos tengués kazakhs en roubles. Après avoir parcouru à pied une bonne partie de la ville et toqué à la porte de toutes les grandes banques... échec! Les banques russes ne prennent pas les devises de leur pays voisin! Un banquier nous confiera que l'échange n'est possible qu'à Moscou! Incompréhensible mais nous rentrerons donc en France avec nos 75 euros en monnaie kazakhe!


Volgograd aujourd'hui est plutôt moderne, très agréable avec sa promenade sur la Volga... Elle reste empreinte de sa lourde histoire et de nostalgie 100% soviétique. Tout est dédié à la bataille et à ses morts, ses héros. Statues, mémoriaux, et son très beau musée, très bien fait, scénographié, pas très objectif mais très instructif. On y apprend notamment que d'anciens combattants russes de Stalingrad sont venus ensuite prêter main forte aux maquisards français.

20
août
Statue de la Mère Patrie, gigantesque symbole de la victoire soviétique à Stalingrad 
Sculptures guerrières et gigantisme soviétique  
Le mémorial... et des soldats russes en perm 
L'autre réplique de la fontaine aux enfants devant la gare 
Dans les trams 
Pas facile à déchiffrer, mais le résultat de la commande est délicieux! et la glace, inoubliable! 
Dans le centre-ville 


Mamaiev Kourgan est grandiose… Sa statue de 85m, faite de plusieurs milliers de tonnes de béton et de métal, est mythique, c’est celle que l’on a pu voir dans nos livres d’histoire. Jamais en la regardant sur les bancs de l’école on pensait être un jour à ses pieds. Nous y passons beaucoup de temps, autant à admirer cette statue qu’à regarder les familles russes s’y promener.

Elle nous impressionne... le mouvement du drapé de sa robe, l'expression de son visage... L'incarnation de la victoire de l'armée rouge et tout un symbole encore aujourd'hui de la puissance russe... Preuve en est, plusieurs mois après notre retour, Vladimir Poutine viendra à Volgograd pour célèbrer en grande pompe la victoire de la bataille de Stalingrad...

Tout autour, des dizaines de sculptures incrustées dans les murs, ou sous forme de statues là encore gigantesques... L'imagerie soviétique à son apogée... avec la femme-mère qui pleure son fils ou mari soldat, l'homme fort et brave... protecteur de sa patrie... Et à leurs pieds, en ce dimanche, des centaines de familles, de jeunes, de couples qui se baladent, se prennent en photo devant leurs héros. Ambiance détendue de balade du dimanche. Nous croisons même plusieurs "bataillons" de soldats russes visiblement venus en touristes. Des dizaines de petites échoppes de souvenirs, Staline y est toujours bien représenté, décidément on ne s'y habitue pas... J'aimerais pouvoir discuter avec les russes qui nous entourent pour mieux comprendre leur rapport à cette période-là de leur histoire. Sont-ils nombreux aujourd'hui à s'acheter un mug Staline pour prendre leur café du matin?....

N.B : à éviter d'acheter sur les stands de souvenirs, le ruban de St Georges, orange et noir, symbole du nationalisme et de l'armée russe, il risque de mal passer à la frontière ukrainienne!!

Le reste de la ville est très agréable. La promenade le long de la Volga, des dizaines de terrasses de bar et restos très élégants... Le midi, un russe parfaitement anglophone au look d'agent secret du Tsar, nous aide à y voir plus clair dans la carte du resto! il nous conseille plats et desserts et nous ne regretterons pas de l'avoir suivi! Le soir, c'est LE spectacle! On a lu que la ville était plutôt pauvre mais en plein centre-ville on a du mal à y croire. Démonstration de force de grosses berlines rutilantes à la sono bruyante, Porsche Cayenne et autres... Un jeune russe fait cramer les pneus de sa moto pour impressionner les filles... Filles qui sont fidèles à leur légende ici, grande (très grande!), chevelure impeccable et très court-vêtues! Les mecs, eux, c'est plutôt short informe et tongs! Je ne vais pas en faire une thèse ici mais révélateur pour moi du rapport hommes-femmes dans ce pays...

En tous cas Volgograd restera l'une de nos plus belles étapes parce que très instructive, dépaysante, agréable et... riche en bons restos!

21
août
On the road...
"autoroute"
Pause café dans notre"Bagdad café" russe!
Partie de backgammon!
sur une "aire d'autoroute" 
C'est flou, mais regardez-bien!! 
Notre campement dans la forêt russe! Objectif atteint! On espère qu'il n'y a pas d'ours!!
coucher de soleil sur les conifères russes... 

Nous repartons de Volgograd reposés, direction Voronej. Nous choisissons de prendre notre temps, nous voulons camper dans ces forêts de bouleaux et de pins. 600 km nous séparent de cette ancienne capitale navale des tsars. La route est excellente, nous nous arrêtons dans ce que nous nommerons notre « Bagdad Café » russe. L’endroit est sale, insalubre mais les gens sont adorables. Ils jouent au Backgammon, nous leur montrons le nôtre de voyage en version de poche, ils rigolent. Nous adorons ces lieux même si la langue nous sépare, nous ressentons la bienveillance des gens.


Tout comme le monsieur qui nous a abordé le midi pendant que nous mangions sur une aire d’autoroute. Lui par contre avait une croix gammée tatouée sur le bras mais il était gentil, « particulier » c’est vrai, mais gentil… Nous trouvons un endroit au milieu des bois pour passer la nuit (j’ai bien failli me casser la gueule dans le sable pour y arriver mais passons…) L’endroit est comme dans les films, le soleil couchant se perd entre les arbres. Il fait bon bon, un peu frais… Il n’y a pas un bruit.

22
août
Les jolies petites maisons dans la campagne russe 
Bouleaux et ligne droite... 
Les premières grandes églises orthodoxes, ici dans la ville d'Anna
l'heure de la prière à Anna 
Mécanicien polyglotte! 
l'entrée dans Voronej 
Communisme VS capitalisme... 
la Cathédrale de l'Annonciation de Voronej 
Ferveur orthodoxe 
dans le centre-ville 
au bord du fleuve 
instant "no comment"! 
by night! 

Il nous reste moins de 200 km pour Voronej. Nous nous sommes arrêtés dans une jolie église orthodoxe, Isa y entre en premier, je reste à côté de la moto. C'est le moment de l'office. Isa reste à l'entrée... 7-8 femmes psalmodient derrière le prêtre (qui tourne toujours le dos aux fidèles... étrange rituel), les cloches sonnent... dans la rue, les gens se signent à de multiples reprises de façon intense. Une pratique que nous constaterons dans toute la Russie et l'Ukraine. J’y vais ensuite et tout le monde ressort. De vieilles dames viennent à ma rencontre, il faut dire que des motards en veste, pantalon et bottes cela ne courent pas les rues dans ce coin de la Russie. Elle me demandent d’où je viens. A l’évocation de « Parich », elles ouvrent de grands yeux, je leur explique/mime le trajet : Bishkek, Samarcande, Kazakhstan, Russia… Elles sont impressionnées, et repartent en me serrant la main, et me souhaitant : «счастливого пути» (scastlivovo puti) qui veut dire: «Bonne route», «Bon voyage» ou encore «Bonne chance» en russe. Et pour l'instant les 3 interprétations sont avec nous. Nous avons toujours été surpris de l’accueil des russes.


Avant d'arrivée à Voronej, arrêt chez un mécanicien pour essayer de redresser un peu la caisse qui a pris un coup en tombant au Kazakhstan. A notre grande surprise le jeune homme parle un anglais parfait! Il nous confie qu'il parle aussi espagnol et ukrainien. Ce polyglotte s'est même fait tatouer à l'intérieur du bras les drapeaux de tous les pays dont il parle la langue!! Nous arrivons à l’hôtel avant midi. Et nous partons nous promener dans la ville qui est assez jolie. Le soir nous descendons sur le port, il y a un vieux bateau de l’époque de Pierre Le Grand. Pour le reste pas grand chose. Nous remontons vers la ville en passant par les petites rues, et nous repassons sur la rue principale assez jolie. Nous y mangeons en demandant la traduction du menu à 2 jeunes femmes attablées à coté. Nous savourons notre toute dernière soirée en Russie. Demain ce sera l’Ukraine... et le temps s’annonce très moyen. Notre retour à l’hôtel se fera sous la pluie. Cela promet. Ça a été le déluge toute la nuit.

23
août
Sortie de Voronej
On the road 
Mmmmm c'est pas gagné! 
Entrée de la ville de Koursk 
Petite expo vintage improvisée! On adore! 
dans les rues de Koursk
Memorial de la Bataille de Koursk : la plus grande bataille de chars de l'Histoire 
Arches et exposition de chars grandeur nature 
Sortie de Koursk, drôle d'ambiance... 
Les derniers kilomètres en Russie, on approche de la frontière ukrainienne 
Frontière ukrainienne juste franchie! 
Les champs ukrainiens... et arrivée à Hloukhiv
Notre hôtel... typique!!! oui oui des draps léopards! 
Bières et galettes de chou frites sacrément mérités! Et nos hôtes étaient adorables! Note finale : 3 euros!

Nous partons sous le vent et un ciel plus que menaçant, mais sans pluie. Pas grand chose à dire sur la route. Elle est bonne, peu fréquentée… Nous avons une journée de 400km à faire et ne voulons pas arriver trop tard à la frontière. Nous craignons un peu les changements de ton incessants entre les 2 pays. C’est quand même une frontière entre 2 pays en guerre.


Nous refaisons le plein dans une mini-station qui sert aussi du café. Si le petit monsieur avait pu me demander toutes les références des pièces Touratech, des sacs, il l’aurait fait. Il ne descotche pas de la moto. Il nous montre son side Oural, j’essaye de lui dire que j’ai un peu le même à Paris sauf qu’il est ukrainien, que c’est un Dniepr. Nous arrivons sur Koursk au bout de 240 km. La ville est morne, triste et grise. La bruine n’arrange rien... Nous nous arrêtons au mémorial : la ville fut le théâtre de la plus grande bataille de chars de la seconde guerre mondiale. Le mémorial est grandiose, il s’étend sur près d’un kilomètre, il est vide, personne n’y vient, l’arc de triomphe paraît bien seul. Ce fut le début de la grande débâcle allemande après Stalingrad.


Nous passons devant l’entrée de la centrale nucléaire, la même génération que celle de Tchernobyl. Nous n’y restons pas. Toute la zone est glauque. La pluie commence à tomber, nous mangeons dans une station service. Un vrai gueuleton : Un hot-dog, et en parlant de chien, il y en a un qui avait du connaître Staline qui veut nous les voler!


Avons hâte d’arriver en Ukraine, les forêts sont omniprésentes et coupent un peu le vent. A 50km de la frontière nous commençons à croiser des mecs ressemblant à des miliciens. C’est pas trop rassurant, je déteste ces mecs là, ils viennent souvent du Daguestan, d’Ossétie, de Tchétchénie et se sentent investis d’une mission divine : Celle de protéger la grande Russie. Plus nous nous rapprochons de l’Ukraine, plus la pluie disparaît et plus le soleil revient. Il y a de moins en moins de monde sur la route. C’est assez étrange.


Nous arrivons à la frontière, plus que quelques mètres en Russie. Nous passons rapidement même si une douanière m’engueule parce que je ne lui donne pas mon passeport assez vite. Mais mon passeport a été pris par une autre pour faire le dédouanement de la moto. Cela se termine avec le sourire. Nous quittons donc le poste frontière ultra-moderne russe pour rentrer en Ukraine. Et là changement de décor, la route est un champs de mine, avec des trous gigantesques. Le premier militaire me prend à part, et me dit que pour rentrer en Ukraine, il faut donner un cadeau en me montrant l’intérieur de mon passeport. Cela me saoule parce que nous adorons ce pays, et le premier contact est un militaire corrompu. Fâché, je lui tends de l’argent russe, environ 200 roubles soit moins de 3€ mais de manière ostensible et certainement pas à l’intérieur de mon passeport. Tu veux de l’argent et bien assume. Il prend l’argent gêné. La suite fut un peu longue, mais calme et plus serein. Nous repartons au bout de 30mn, nous dormirons à 15 km, dans la petite ville de Hloukliv. La route est immonde, heureusement sous le soleil.


Nous trouvons un hôtel de suite, la dame a des chambres. Elles sont spartiates mais propres. Seul gros problème, elles sentent le chou cuit ! Je n’ai jamais senti une odeur de chou aussi forte. On a un fou-rire avec Isa. Nous ne nous changeons même pas, et nous ressortons pour aller boire une bière dans le bar d’à coté. Un couple d’Italiens en GSA arrive à ce moment, ils semblent aussi surpris que nous de voir des « BMistes » dans cet hôtel. Pendant que l’homme va réserver la chambre, nous tentons de parler avec l’italienne qui ne nous répond pas. Puis au bout de 45s, elle arrive à articuler : « J’arrive même plus à parler, je suis tellement fatiguée, nous faisons 800/1000 km par jour depuis 3 semaines...» Ce furent les seules qu’elle put prononcer. L’italien revient et me dit qu’ils sont allés jusqu’à Samarcande depuis l’Italie et qu’ils sont sur le retour. Bref… Sympa le voyage. Nous ne les envions pas. Nous n’avons pas fait ce voyage pour ne pas découvrir les pays, ne pas prendre notre temps devant les paysages, à discuter avec les gens. Bref nous leur proposons de prendre quand même une bière à coté après, mais nous ne les reverrons pas.

Sommes heureux d’être en Ukraine !! Nous adorons ce pays.

24
août
clichés exposés sur les murs de la mairie de Hloukliv 
Nous sommes reçus par le maire de la ville, Michel Terestchenko, un Français! 
Une charmante petite ville... et je retrouve mon plat ukrainien préféré : les vareniki! 
Cérémonie d'hommage et de remise de médailles aux soldats ukrainiens partis sur le front à l'Est
sans comprendre un seul mot, on est touchés... 


Un soldat blessé décoré... 
On reprend la route, direction Kiev 
Pause déjeuner sur les conseils du maire de Hloukliv, un délice! 
Lorsque le déluge s'abat... pendant des heures... 
Arrivée à Kiev sous des trombes d'eau... 
Enfin notre hôtel, et la vue de notre chambre sur le stade de Kiev! 
Notre adresse préférée, nous l'avons retrouvée : le Cupidon, QG des jeunes nationalistes ou en tous cas pro-européens... 
Retrouvailles d'un soldat décoré avec sa bande de potes 
Il nous parle de Zipa sa chienne, avec lui sur le front dans le Donbass, devenue depuis une star sur Facebook nous dit-il 
Sur la place Maidan en ce soir de Fête Nationale 
le message est clair... 
Kiev by night 

Nous sommes donc réveillés par la GSA italienne qui démarre sous notre fenêtre. Nous regardons l’heure, il est 6h30… Ils sont fous ! Bref, nous partons dans le centre pour rencontrer le maire de cette ville qui est français. Nous le savons, il aura peu de temps à nous consacrer, c'est aujourd'hui la fête nationale.

La petite ville est plutôt agréable, après un rapide café dans un parc au soleil, nous allons à la mairie. Nous retrouvons l’ambiance que nous aimons. Le drapeau ukrainien ainsi que celui des forces armées sont en bonne place dans l’escalier. Les photos des combats y sont mises en valeur également. Tout le monde nous accueille bien, et nous propose des cafés. Ils ne semblent pas surpris de voir des français. Après une courte discussion avec Michel Terestchenko, nous partons avec lui assister à la cérémonie officielle. 300 personnes y sont présentes, des policiers, des militaires, des enfants en habit traditionnel, des officiels et du public. Le drapeau ukrainien avec le tryzub (tri-dent) est très présent tout comme les drapeaux noirs et rouges. Après une remise de médaille, les différents hymnes sont entonnés, et il faut l’avouer l’hymne ukrainien est beau, et les paroles résonnent avec bien plus de force dans un pays en guerre. Nous avions tendance à l’oublier. https://www.youtube.com/watch?v=eRnFWB_hv_o

Nous repartirons vers 12h, en empruntant l’axe Moscou-Kiev. Autant vous dire que nous sommes tranquilles sur cette belle route, nous sommes seuls. Le temps s’assombrit et ce qui devait arriver arriva : Nous prenons la pluie sur plus de 150 km. Et puis le vent s’est renforcé. Je regrette de m’être arrêté pour manger, nous aurions dû avancer. La route devient mauvaise et l’eau cache les trous et nid-de-poules. Je sers les fesses. L’entrée dans Kiev se fait par le bas, nous remontons par les rues pavées. Nous serrons à nouveau les fesses. C’est pas simple de circuler dans Kiev aujourd’hui, la place Maïdan est fermée, ainsi que les grandes avenues autour. Nous arriverons à l’hôtel sous une belle pluie bien dense. Sommes trempés et nous avons froid. Il était temps d’arriver.

Après s’être réchauffés, nous ressortons pour profiter de la fête nationale. Mais dans un pays en guerre, l’ambiance n’est pas à la joie. Nous allons dans un restaurant d’intellectuels nationalistes que nous connaissons et qui est très bon. Là aussi peu d’ambiance, nous sommes assis à coté d’une tablé de 10 personnes dont 3/4 militaires décorés. Un surtout nous touchera plus que les autres. Il doit avoir 25 ans, et passe son temps à tenir son chien. En discutant avec lui, il nous dira qu’il a réussi à ramener ce petit chien du front de l’Est, Zipa, ce qui n’est pas forcement le cas de certains de ses amis. Il nous dira que cette guerre n’est pas une guerre contre la population russe mais c’est une guerre d’autorité politique. Il paraît désabusé de cette situation, et surtout très choqué.

Nous voulions de l’authentique, nous voulions rencontrer la population, nous ne sommes pas déçus mais par contre nous sommes tristes.

25
août
Il semblerait que Kiev regarde à l'ouest...
Un drôle de terrain de jeu... 
Tanks russes présentés par Kiev comme des prises de guerre à l'Est, et exposés au grand public
Un peu plus loin, "expo" permanente de véhicules de guerre de la 2nde guerre mondiale et sculptures réalistes soviétiques
Rodina Mat, statue de la Mère Patrie érigée en 1981 (même sculpteur que celle de Volgograd)
Musée des "guerres soviétiques" de 1930 aux années 1980 
Interventions en Espagne, Cuba, Corée, Afghanistan etc... 
Et la guerre dans le Donbass... la guerre actuelle... 
Clichés pris par le photographe ukrainien Oleksandr Klymenko
Le Musée de la "grande guerre patriotique" , l'Ukraine dans la 2nde guerre mondiale
Encore des vestiges de l'EuroMaidan 
Place Maidan 
Des dizaines de chars et autres lance-missiles flambant neufs, un étrange parc d'attraction temporaire pour les enfants...  
Ambiance guerrière et festive tout en couleurs, déconcertant... 
belle collection! 

Nous passerons beaucoup de temps autour de la place Maïdan. Ce week-end-là de fête nationale, la ville accueille une exposition de véhicules militaires, du drone aux missiles intercontinentaux, en passant par des lanceurs de grads. Les gens viennent s’y prendre en photo. Les enfants montent sur les véhicules. Nous y constatons un esprit patriotique sans retenue. Mais à coté, on voit dans toute la ville les habitants de Kiev qui se baladent, tranquillement avec leurs enfants. Et en fin de journée, les gens dansent au son de l’électro, dans la rue!

Dans le sud de la ville, à quelques centaines de mètres de la gigantesque statue, encore des chars. Des panneaux explicatifs nous laissent bouches bées.Ces chars sont des prises de guerre, celle qui sévit toujours à l’Est, dans le Donbass. Ils sont présentés comme des chars russes, numéros de pièces et noms d’usines à l’appui. La preuve pour l’Etat ukrainien que les russes sont bien présents à l’Est de l’Ukraine.Des enfants grimpent gaiement sur les véhicules militaires. Ils s’amusent, jouent à la guerre et posent tout sourire devant l’objectif de leurs parents. Nous ne savons pas si les-dits parents ont pris le temps d’expliquer à leur progéniture la provenance de leurs jouets grandeur nature. Toujours est-il que le sentiment est pour nous étrange. Le décalage entre ces objets de guerre, d’une guerre actuelle, et la légèreté des enfants…Sur l’avenue principale de la capitale, devant la célèbre statue de Maidan, ce sont ce week-end là des dizaines de chars, lances-missiles, lances-roquettes et autres engins de guerre flambant-neufs qui sont fièrement exposés. Une sorte de fête foraine militaire. Des milliers d’habitants défilent toute la journée, ballons et cornets de glace à la main. Comme sur les chars russes, les enfants grimpent et posent, filles et garçons, aidés par de jeunes militaires, VRP d’un jour de la puissance militaire ukrainienne. Les jeunes femmes ukrainiennes, connues pour leur coquetterie et leurs tenues légères (un brin moins légères que celles de leurs voisines russes, il faut le reconnaître), prennent elles-aussi la pose devant les objectifs, posture langoureuse et sourire ravageur, mais les cocotiers et la plage de sable blanc sont bien lointains, et ces chars-là seront probablement dans un tout autre décor dans quelques temps, retrouvant leur fonction initiale.On dit souvent que dans les pays en guerre, les habitants exorcisent l’horreur et la peur en faisant la fête, pour ceux qui le peuvent en tous cas. La guerre en Ukraine est à la fois très lointaine et omniprésente. Des milliers de jeunes hommes et femmes de tout le pays ont passé à tour de rôle plusieurs mois sur le front à l’Est. Nous tentons de comprendre quelles sont les règles de l’enrôlement, sont-ils volontaires? y a-t-il une sorte de service obligatoire? les réponses à ces questions divergent selon les interlocuteurs. Un soir à Kiev nous retournons dans un bar que nous apprécions particulièrement. Un lieu présenté comme le QG des nationalistes, en tous cas des intellectuels libéraux. A la table d’en face, une dizaine de jeunes qui célèbrent la remise de médaille à l’un de leurs amis. Jeune homme vêtu d’un treillis militaire, cousu de l’écusson de l’armée ukrainienne. Pour certains amis ce sont des retrouvailles, ils trinquent à son retour, à sa médaille. Le jeune gradé a le visage de celui qui a vu la mort. Il semble épuisé, les joues creusées, le regard vide. Il est très jeune. Il nous présentera son chien, sa mascotte, qui a même nous dira-t-il fièrement, son compte Facebook! Lui est allé au front mais d’autres non. Parmi ses amis, deux d’entre eux nous expliquent qu’ils ont quitté leurs villes d’origine. L’un est même parti vivre à Francfort en Allemagne, l’autre a fui Donetsk. Tout ce nationalisme à outrance laisse un goût amer, ou en tous cas, interroge...

Mais malgré cela, nous adorons toujours cette ville, nous nous y sentons bien, nous y passerons 3 nuits et 2 jours pleins. Et comme la dernière fois nous allons nous y faire tatouer ! Le soir nous mangerons dans le quartier des théâtres. Nous mangerons divinement le soir en buvant un de nos vins ukrainiens préférés : Le Shabo. Le tatouage : nous ferons le même avec Isa. Ce sera « шелковом пути», Route de la Soie en russe. Ce fut rapide et nous étions contents de retrouver Aleksandra et Oleg.

26
août
Retour chez notre tatoueur préféré à Kiev : Tattooed Paradise
Place Maidan again
Mini motard! 
La jeunesse de Kiev dans la rue 
Party time! en plein après-midi dans le centre-ville 
Soirée au "Pervak", un délice ce resto!
... Et un décor improbable! 

Journée tatouage, nous ferons le même avec Isa. Ce sera « шелковом пути», Route de la Soie en russe. Ce fut rapide et nous étions contents de retrouver Aleksandra et Oleg. Leur studio est installé en banlieue de Kiev, au milieu des arbres fruitiers, un lieu définitivement très agréable et serein... Le soleil est même au rendez-vous! On profite de la terrasse... Après un brin de repos on repart en centre-ville. Ambiance de fête en ce week-end de fête nationale! Un régal de sentir la ville avec cette atmosphère. Le grand boulevard devant Maidan est devenu piéton pour l'occasion... Une remorque s'installe avec des sonos et en 3 minutes tout le monde se met à danser, en plein après-midi! On adore! Puis belle soirée en terrasse à l'étage du resto Pervak... Nous mangerons divinement en buvant l'un de nos vins ukrainiens préférés : Le Shabo.

27
août
On the road
Je ne m'en lasse pas... 
Le château de Doubno, qu'on retrouve dans le roman "Tarass Boulba" de l'auteur Nicolas Gogol
chocolat ukrainien 
Pause déj... on ne sait jamais vraiment ce qu'il y a dans un beignet!! 
Les bulbes orthodoxes ukrainiens brillent de mille feux... 
Entrée de notre hôtel à Kremenets!  
Notre hôtel est aussi une sorte de parc d'attraction aux accents surréalistes!
L'orage arrive... et trouble le ciel magnifiquement 

Nous repartons le matin sous le soleil. Nous quittons toujours Kiev en sachant que nous y reviendrons. Le temps est un peu frais mais sec. La route est bonne, c’est la route principale qui va de Kiev à Lviv. 420 km nous attendent alternant entre une 4 voies, et une 2 voies assez large. Isa mitraille les arrêts de bus soviétiques! Après un repas sans saveur le long de la route, nous nous arrêterons à Doubno, devant son château. Si nous savions que la route principale était bonne, nous ne connaissions pas cette prochaine partie de la route. Nous craignons de quitter l’axe principal. Nous avions eu une très mauvaise expérience sur les routes du sud lors d’un précédent voyage. A Doubno, nous buvons donc un coca devant le château de Tarass Boulba… C’est assez émouvant pour moi, c’est un livre de Gogol que mon père m’avait fait lire. Puis la route vers Kremenets s’avère très correcte. Nous dormirons dans un hôtel-centre de loisirs assez étrange, mais très agréable. C’est sous une pluie battante que nous mangerons au bord de l’étang artificiel.

28
août
Kremenets
Entrée à Potchaiev
28 août, c'est le jour du pèlerinage... la fête de la Dormition de la Vierge Marie
2e lieu de pèlerinage orthodoxe du pays, après la Lavra de Kiev 
beauté à couper le souffle 
Icônes et Vierge Marie 
La ferveur religieuse est impressionnante ce jour-là
à droite, la moto intrigue ces jeunes garçons 
On the road 
Image qui nous a marqués... 
Ternopil 
C'est la fiesta ce week-end!
près du fleuve, au coucher du soleil 
La fameuse brochette de chips! 
Fun in Ternopil  

Direction Ternopil. Nous nous arrêtons 1h dans le centre de Kremenets, un peu survendu par le guide il est vrai. Nous visitons un très beau monastère. Nous avons 100 km à faire en passant par Potchaiv. Nous voulons voir La laure de la Dormition de la Mère de Dieu de Potchaïv. C’est la 2ème plus grande Laure du pays après celle de Kiev. Le 28 aout est l’assomption pour les Ukrainiens, la calendrier grégorien décale les fêtes religieuses de 12/13 jours. Nous sommes surpris du monde présent dans l’enceinte du monastère. Il y a des milliers de personnes. Isa doit mettre une longue jupe, et se couvrir la tête. Elle a un drôle de style avec sa veste et son pantalon de moto. Nous sommes mis dans le bain rapidement. Les gens nous regardent bizarrement, nous n’avons pas l’impression d’être à notre place. Nous sommes les seuls touristes. Les dévots campent partout où il y a de l’herbe. Ils embrassent continuellement les icônes, tête collée aux murs. Nous sommes tellement surpris de cette dévotion, et de cette religiosité extrême. Nous observons autant que l’on nous observe. C’est étrange. C’est la première fois que nous ressentons cette ambiance en Ukraine. Les bâtiments sont terriblement beaux, et grandioses. Tout est peint et doré. Après 1h30 nous repartons en ayant échappé aux grandes giclées d’eau bénite, avec lesquelles les prêtres orthodoxes aspergent les fidèles. Sur la route, nous rencontrons 2 français. 2 agriculteurs venus s’installer en Ukraine, pays très agraire. Nous irons boire un café ensemble dans une maisonnée qui fait restaurant. Ce fut agréable et très instructif. Michel qui y vit depuis au moins 20 ans connaît très bien le pays et nous éclaire sur sa situation actuelle. Hervé, lui, est arrivé il y a bien moins de temps, et partage son temps entre la Lorraine et l’Ukraine où il passe de plus en plus de temps. Ce sont les premiers français que nous rencontrons depuis très longtemps. Et cela nous fait drôle. Nous avons fait maintenant 7500 km en croisant 2 motards français en tout et pour tout. Nous nous rapprochons de la France. Et cela nous pince le cœur. Nous arrivons à Ternopil dans l’après-midi, et il y a beaucoup de monde dans les rues. Il y a des concerts. Notre hôtel donne directement sur le lac, où les animations se concentrent. Nous sommes ravis de cette proximité. Nous descendons boire des bières en écoutant de la musique, (dont un concours de danse pour enfants!) nous mangeons des brochettes de chips! Nous sommes bien entendu les seuls touristes… L’ambiance est très joyeuse et prenante. Nous sommes tellement surpris. Nous avons adoré cette soirée. Et cela restera un grand souvenir pour nous deux.

29
août
Beau graffiti à Ternopil 
On reprend la route, direction sud 


Petit problème technique!
siège des autorités locales d'Ivano-Frankivsk 
Découverte d'une ville très jeune... et très fun! 
Funky soirée sur la terrasse du "Whiskey Pub Staryi Pes"

Nous prenons notre temps, nous n’avons que 140 km à faire et sans visite. Après un échec devant la porte close du musée des prisonniers politiques, nous partons tranquillement. La route reste bonne, nous sommes très surpris. Le terrain se fait plus vallonné. Et c’est très agréable. Nous arrivons à Ivano-Frankivsk en fin d’après-midi. La ville est plutôt jolie. Et agréable. Elle est étrangement moderne, et à l’air dynamique. Un serveur parfaitement anglophone nous explique que c'est la ville du pays la plus dynamique économiquement. Nous mangerons dans un restaurant que nous pourrions trouver à Paris. Les églises y sont encore pleines, c’est vraiment une nouveauté pour vous. Je me fais d’ailleurs engueuler par un vieux bigot parce que j’ai les mains dans les poches. Nous trouvons un bar génial le soir, un bar dans un ancien bâtiment officiel. Nous y passerons la soirée. Tout paraît tellement Européen dans cette ville. Et pourtant à notre grand étonnement les prix sont toujours aussi bas...

30
août
Sortie d'Ivano-Frankivsk  
Kolomya, la ville qui a un musée des oeufs!! 
l'étrange église de Kolomya 
Des jardins... improbables! 
Chapelle des Carpates 
Notre hôtel-chalet! 

Aujourd’hui encore nous avons une petite journée… Nous rentrons dans les vraies Carpates Ukrainiennes. Nous passons par Kolomya, une ville Hutsule, qui abrite plusieurs musées qu'Isa veut visiter, notamment le fameux musée de l’œuf… Les hutsules sont une ethnie originaire des Carpates. Nous trouvons bien le musée de l’œuf mais les autres sont fermés. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le seul musée ouvert vaut le détour! des milliers d’œufs peints exposés… hahahaha!!!! Remarquez il se visite vite! Nous nous arrêtons ensuite en plein cœur des Carpates à Yaremtche. La route reste bonne. L’hôtel est très beau au milieu des sapins. Tout est calme. Le sentier pour y accéder était compliqué avec de la rocaille qui roule sous les roues. Nous buvons une bonne bière au calme en pleine foret, au soleil. Ce fut bien agréable…

31
août
Départ de l'hôtel sous un magnifique soleil 
Les premières églises en bois 
Maison typique des Carpates ukrainiennes
Carpates... on y est vraiment là...  
la route commence à être compliquée!
Vue de notre hôtel à Verkhovyna et parties endiablées de Backgammon! 

Nous nous enfonçons dans les Carpates ce matin. Les paysages sont superbes, les forêts sont denses. Mais les lieux sont beaucoup moins isolés qu'on imaginait. Il y a régulièrement des villages, des chalets… Nous entamons la petite route, celle-ci est très dégradée, nous retrouvons les routes que nous avions eu sur nos précédents voyages. Mais les paysages sont beaux. Les chalets se font plus rares, les vaches et bestiaux sur la route plus fréquents. Nous arrivons après 45 km d’asphalte en très mauvais état.Le village est mignon, il fait chaud. L’hôtel est étonnamment moderne pour le coin. Il y a peu de chose, 2/3 bar/restaurants et le restaurant de l’hôtel. Nous trouvons des raviolis pour Isa… Oouuff et une terrine de pomme de terre pour moi… Nous trouvons ensuite une terrasse pour jouer au Backgammon. Le soir nous mangerons dans le restaurant de l’hôtel… Sûrement le meilleur restaurant que nous avons eu lors de ce voyage. C’était délicat, subtil ! Vraiment très bon, le vin également. Et cela pour 10/12€ à deux. C’est sans aucun doute l'un des pays les moins chers au monde.

1
sept


Les belles blouses ukrainiennes - "vyshyvanka" - sont de sortie 
Musée Hutsul 

Ce matin c’est la rentrée des classes pour les ukrainiens. Les petits garçons sont en costume, les petites filles en blouses brodées et fleuries ukrainiennes.C’est surprenant à voir, les élèves apportent des fleurs aux maîtresses. Les parents étaient tout aussi bien apprêtés. L’institution semble terriblement importante pour eux. Après avoir fait quelques courses, nous partons pique-niquer sur le bord de la rivière.Nous y passerons l’après-midi. Jusqu’à ce que la fraicheur nous fasse rentrer. Nous mangerons une nouvelle fois au restaurant de l’hôtel. Quand on aime on ne compte pas!

2
sept
le centre de l'Europe, si si!! 
Un de ces drôles de militaires ou miliciens qui patrouille à la frontière 
le treillis est très en vogue près de la frontière! 
Et un ptit chateau, un! 
Bivouac au coeur des Carpates 

Petit-déj au bar d’à coté de bonne heure. Le café n’y fait pas fureur. Ici ils préfèrent le shot de vodka et la pinte de bière, peu importe l’heure. Nous craignions de les retrouver sur notre route. Il fait beau et nous voulons absolument camper ce soir!! Camper dans les Carpates nous fait rêver. Nous pensons - un brin effrayés - aux ours car c’est la région d'Europe qui en compte le plus grand nombre. Oupsss!Nous mangerons au centre de l’Europe à Rakhiv ! Alors… nous n’avons toujours pas trop bien compris pourquoi mais bon ! L'Ukraine a décidé que c'était le point le plus central d'Europe, décision non partagée par l'ensemble des géographes... Puis nous arrivons dans une zone, comment dire... pas très accueillante, on ne sent pas très à l'aise. Nous longeons la frontière roumaine. La Roumanie se trouve juste de l’autre coté de la rivière, elle est à 20 mètres. On voit quelques barbelés, parfois des miliciens/soldats/gardes frontières qui patrouillent, arme négligemment pendue à l'épaule. Ils n’ont aucun signe distinctif, pas d’écusson, pas de grade, rien ne pouvant les identifier. Étrange... Pendant 60 km, ils seront présents. De l’autre coté de cette rivière, l’Europe commence. C’est une zone de trafic de cigarettes, d’armes, de clandestins, d’alcools. Bref une zone où l’on ne s’arrête pas. Nous ne risquons rien, nous ne les intéressons pas. Nous ne voulons juste pas être là au mauvais endroit et au mauvais moment. En nous éloignant de la frontière, les surprises persistent.Nous traversons de petites villes, comme Solotvino ou encore Bedevlya. Les maisons y ressemblent à des châteaux inachevés genre celui de la Belle au bois dormant, avec tourelles et 3 garages, des 4*4 BM, AUDI, MERCEDES, PORSCHE… Bref tout cela n'a pas l’air très propre! Pas question de camper par ici! Nous remonterons vers le nord sur 30 km pour nous enfoncer dans les montagnes. C’est isolé, c’est beau mais très abrupte, et les terrains tombent rapidement dans la rivière. Nous ne savons pas où camper.Nous trouverons finalement notre spot en demandant gentiment à des agriculteurs s'il est possible de s'installer pour une nuit sur leur terrain. Ils nous laissent , avec le sourire, un bout de champs en contre-bas. Nous sommes au calme, et c’est bien typique avec les piles de foin coniques. Nous sommes au cœur des paysages des Carpates que nous souhaitions. Je fais tomber la bécane dans l’herbe en douceur. Et nous nous installons. Le temps est beau. Ce qui ne sera pas le cas pendant la nuit. Ce sera le déluge toute la nuit, avec tonnerre, éclairs, bourrasques et surtout des litres de flotte. Ce fut assez effrayant. La gamelle était pleine à ras-bord d’eau de pluie le matin. Nous avions mis la bâche militaire au-dessus de la toile et bien nous en a pris! Bref pas d’ours mais des orages…

3
sept


Réveil dans la brume des Carpates
Il est tombé des cordes! Nous laissons une carte de remerciement aux gentils fermiers 
Une ville ukrainienne à mon nom! 
Les dames vont à la messe 
Au poste de police de bon matin! 
Le château de Moukachevo 
le centre-ville, toujours sous la pluie... 

Le réveil est humide, mais par chance nous pouvons prendre un café sans la pluie. Nous replions la tente gorgée d’eau, mais qui a résisté! La veste d’Isa est trempée. Nous avons pour habitude d’en faire un oreiller, la veste touchait la toile, ce qui l’a bien mouillée. Bref nous partons, Isa met son KWay sous sa veste le temps qu’elle sèche. Au bout d’une heure c’est presque le cas. Mais nous reprenons de la grosse pluie. Un policier ukrainien en chemisette nous arrête, il me demande les papiers de la moto, il me dit qu’il ne veut pas les copies… « Ok pas de problème, ils sont au fond des caisses ». Il me dit de laisser tomber… Il a l’air abruti… Il me fait venir dans sa cahute. Isa reste sous la pluie. Le flic me fait souffler dans un éthylomètre et m’annonce que j’ai trop bu… Jusqu'ici je parlais anglais, mais désormais je parle en français en élevant la voix sans baisser les yeux. Il est surpris. Il me remontre le taux de 0,75g. Je lui prends l’appareil des mains en disant « Kaput, Kaput ». Il me regarde sans un mot pendant de longues secondes, puis me fait signe de partir. Oouuffff!! Je raconte mon entrevue à Isa en revenant vers la moto, elle hallucine! Il est 11H du mat…Nous arriverons à Moukatchevo vers 13h. Les routes commençaient à être inondées. Je fais une surprise à Isa en l’emmenant dans un très bel hôtel. Nous nous changeons, pour aller visiter le château Palanok sans pluie. Malheureusement elle sera vite de retour pour la visite du centre-ville. C’est certainement une ville austro-hongroise très jolie, très agréable mais sous un déluge c’était pas terrible. Nous mangeons une mauvaise pizza (et un verre de vin rouge très moyen pour l'équivalent de 5 euros!!) et nous retournons à l’hôtel. Nous rêvions d'une bonne nuit réparatrice mais que nenni! Il se trouve que notre chambre se situe juste au-dessus d’une salle qui célèbre les 40 ans d'on ne sait qui... Le sol de la chambre en tremble! Le bruit atteint des niveaux sonores proches de l'insupportable, la musique est de plus ridiculement kitsche, les cris ridiculement grégaires… Impossible de fermer l'oeil! Nous nous rendons désespérés à la réception, mais à part une série de « Sorry », nous n'obtiendrons rien, pas moyen de changer de chambre!Bref, nous nous endormons vers 4h du mat. Nous étions déçus de la nuit, de la ville, du château… Déçus de cette dernière nuit dans le monde en cyrillique, dans l’ex-URSS, en Ukraine…

4
sept
On quitte l'Ukraine et l'ex-URSS et les vieilles Lada 
la frontière approche 
Welcome to EU 
la charmante ville de Tokaj est vide ce dimanche! 
la ville du vin 
et ses caves! 
ici il y a des distributeurs de lait frais! 
Oui oui, ce sont des dos-d'ânes pour vélos!! Bienvenue en Hongrie! 
Joli coucher de soleil sur Tokaj 

Nous chargeons la moto vers 9h… Après cette nuit mouvementée, ce ne fut pas difficile de nous lever, j’étais très content de déclencher l’alarme de la moto. Je la secouais en disant : « OH I’M very SORRY… VERY SORRY »… Cela m’a détendu. Nous partons donc vers 10h, nous avons la frontière hongroise à passer vers Berehove à 30km. La pluie s’arrête instantanément quand nous sortons de Moukatchevo. C’est un terrible pincement au cœur de quitter l’Ukraine. Malgré ces deux derniers jours décevants, nous aimons ce pays. Et puis surtout, nous quittons un "monde", et nous rentrons en Europe. Nous entamons le vrai retour, inéluctable.Nous faisons le plein de cigarettes, et nous changeons nos derniers hryvnias. La frontière se passe facilement d’un coté comme de l’autre, le douanier nous dit de passer devant tout le monde. Les hongrois ouvrent une caisse et nous laisse passer. Cela aura pris moins d’une heure. Nous faisons les premiers kilomètres en Hongrie et c’est presque les larmes aux yeux que nous constatons que tout est carré, tout les jardins sont tondus, les routes sont propres, et lisses, les gens mettent leur clignotants. Bref ça y est, nous sommes en Europe. Il va d'ailleurs falloir acheter une vignette pour les autoroutes! Isa veut prendre un café et manger un bout, elle entre dans un bistrot et en ressort de suite! « Je viens de dire bonjour, et personne ne m’a répondu, ils me regardent comme si j’étais une extra-terrestre. Ils ont l’air con… On part »Bon nous avons fait 25 km. Nous prenons donc l’autoroute pour aller jusqu’à Nyíregyháza sur la route pour Budapest. Nous nous arrêtons à la concession BMW. Je veux changer la cartographie de la moto. Avant de partir, BMW Boulogne l’avait réglée pour des taux d’octane très bas. Un des responsables parle un anglais parfait, ils le feront dans l’heure. Nous mangeons à la cafétéria du magasin Metro à coté de la concession. Oui je sais ça ne fait pas rêver. Nous reprenons la moto, et ce n’est plus la même… Putain la puissance n’est plus la même. Je la retrouve! Même Isa remarque qu’elle a retrouvé sa puissance. Elle tourne quand même mieux avec une bonne cartho. Cout de l’opération : 20€Nous arrivons à Tokaj, avec des rêves de vin coulant à flot. Et bien il n’y a personne dans les rues, tout est vide, déserté… Nous trouvons une cave qui sert du vin. Nous ne pourrons y rester qu’1h : à 18h20, le serveur jette un post-it sur la table où est inscrit "18H30", en disant : « Finish »… On se regarde avec des grands yeux. Les touristes polonais et allemands à côte de nous ont le droit au même traitement.Tout est triste dans ce pays. Nous nous baladerons le long de la rivière, en constatant qu’ils mettent des dos-d’âne sur les pistes cyclables! Le restaurant - pourtant conseillé - est médiocre, et cher. Les prix européens nous reviennent en tête. Heureusement nous retrouvons les polonais à l’hôtel et nous buvons du vin avec eux.

5
sept
Dans les vignobles, à la recherche de la "Sissi Chapel" !
Ville de Szerencs et son chateau
Sur la route, de drôles d'églises 
Après-midi dans le BÜkki Nemzeti Parc
Soirée à Gödöllő, pas tout à fait ce qu'on imaginait!  

Le soleil est de retour, les nuages sont partis. Les polonais nous ont parlé de la Chapelle de Sissi, qui se trouve dans le coin. Nous partons donc à sa recherche et nous essayons de suivre leurs indications. Mais nous ne trouvons rien. Isa arrête les voitures sur la route. Et personne ne comprend ce qu’elle veut. Il faut dire qu’en prononçant : « Sissi Chapel’s… , you know the princess, Sissi ?? », c’était pas gagné…!! Je la regarde et je rigole dans le casque en pensant à ne pas la contrarier. Elle fait son spectacle au milieu des vignes de Tokay. Bref au bout de 10 minutes nous repartons. Nous devons rouler jusqu’aux portes de Budapest, à Gödöllö, soit 300km par les petites routes.Nous décidons de passer par les forêts pour laisser l’autoroute aux camions et voitures. Nous traverserons donc le Parc du Bukki Nemezri. Les routes sont très propres. Et de la forêt nous en verrons, c’est vallonné, bref presque le bonheur. En fait la forêt est tellement dense que sur 100km nous serons dans un tunnel végétal, sans jamais ou presque voir l’horizon. Nous mangeons à Eger, le ciel commence à se couvrir. Nous continuons sur les petites routes au nord de l’autoroute, la pluie et le vent se lèvent. Nous remettons les KWay… Nous arriverons sur Gödöllő en début de soirée. Je ne suis pas très agréable, je suis déçu et je sens que le voyage se termine. Nous nous retrouvons dans une espèce de banlieue dortoir dans un gîte sans petit-dej, sans resto à moins de 3 km. Nous irons faire des courses pour manger une salade dans nos gamelles. C’est un peu tristoune cette soirée. Nos steppes nous manquent.

6
sept
l'impératrice Sissi 
je suis comme une gamine! 
aie aie aie, ça fait mal aux yeux! Un peu trop de "s" et de "a" à mon goût! 
opération lavomatic dans la banlieue de Budapest! 
arrêt café à côté de bikers russes (pas des plus avenants ceux-ci...)
désormais les carrioles sont interdites! 
le Lac Balaton 
la touristique Tihany (où tout ferme à 18h!) 

Le matin, nous prendrons un café... dans une machine… Beurk. Puis nous partons pour l'un des palais de Sissi, le Versailles Hongrois. Nous y arrivons dès l’ouverture, il faut dire que nous n’avions pas trop envie de traîner dans ce gîte sans âme. Et ce que nous voyons nous tord le bide : des cars de touristes asiatiques... Ça y est le retour est bien entamé et consommé… Le voyage est terminé. Ce sont les premiers bus de touristes que nous croisons. Le château est agréable, c’est un mini-Versailles gardé par des sentinelles : NON le sens de la visite c’est par là, NON pas de photos, NON pas sur les pelouses, NON pas cette salle, NON pas le sac… etc…!! Une vieille fixe Isa avec un regard dédaigneux, comme si une femme ne devait pas s’habiller en fringue de bécane. Malgré tout, Isa est heureuse d'avoir volé quelques photos de son idole de jeunesse! Nous reprendrons la route pour le lac Balaton, lac que nous imaginions sauvage. Je ne sais ce qu’il nous a pris! Après 150/170 km d’autoroute, nous arrivons sur ce lac. Il y avait beaucoup de camions, mais ça allait. A la sortie de l’autoroute, nous prenons de l’essence. Je commence à prendre le pistolet, et nous nous faisons engueuler en hongrois par un couple dans sa voiture. Nous comprenons finalement qu’ils voudraient que j’avance pour aller à la pompe suivante et leur laisser l’emplacement. Sauf que cette pompe ne distribuait que du gasoil. Bref, je termine, je vais payer, je laisse Isa à coté de la bécane. Et quand je reviens je la retrouve en rage. Le couple s’est arrêté à sa hauteur et l’a fixée sans rien dire. Elle y verra le même regard que cette vieille du château. Elle voulait « leur casser la gueule, les défoncer, éclater leur pare-brise… »… Bref la Hongrie n’est pas un pays qui nous convient visiblement. Après les sourires et l'accueil dans tous les pays que nous avons traversés, nous supportons mal les regards négatifs des Hongrois. Nous avons le sentiment qu'ils signifient : "partez, vous n'êtes pas les bienvenus ici"... Nous nous arrêtons dans un resto en début d’après-midi. Une dizaine de motards russes nous suit, Ils sont tous en Harley, et ils n’ont pas l’air ultra sympathiques. Nous commençons à voir beaucoup de Harley, On se demande pourquoi ? Nous longeons le lac par le nord, et nous sommes extrêmement déçus, il y a des barres d’hôtels, des clubs, des villes hideuses… Bref, Isa regarde son guide et trouve une petite ville soi-disant plus typique, Tihany. C’est vrai que ce n’est pas moche, c'est plutôt charmant dans le style. Nous trouvons un petit gite à 50€. Sans petit-dej, nous voulons aller faire 2/3 courses pour grignoter un truc avant de partir : le supermarché fermait à 18h! Pour noyer notre déception, nous irons prendre un verre dans un bar qui n’existe pas (ou plus). Nous trouvons un resto avec une jolie cour intérieure pour prendre une bière. Nous réalisons que tout le monde est en train de dîner. Nous y voyons un signe. Nous décidons donc d'y manger. Enfin nous y mangerons rapidement parce qu’à 20h46, le serveur nous jette la note sur la table, en nous disant : « Close ». Voilà voilà... Et autant dire que sur le chemin du retour, pas une lumière à l'horizon, tout le monde est au lit!Bref… C’est un drôle de pays. Je dis cela pour ne pas être grossier.

7
sept
Règles et interdictions... 
Cimetière calviniste de Balatonudvari et ses pierres tombales en forme de coeur
Au moins c'est clair!! et sinon on a le droit de faire quoi?!!! 
Arrivée en Autriche 
dans les Alpes, ça commence à monter après Graz
Soirée à Klagenfurt 
Bar rock 90's et les derniers raviolis du voyage! 

On quitte la Hongrie…! Plus tôt que prévu! on ne s'y plaît pas et le temps n'arrange rien. On part pour l’Autriche… Nous sommes à 80/100 km de la frontière. Le temps est maussade, pluvieux, triste, bref comme ce pays. Nous prenons un café dans une station balnéaire vide où tout est interdit. Nous passons le poste de douane sans même toucher au frein, et coté autrichien, ce n’est guère plus chaleureux. Vautré dans sa chaise, derrière une vitre, le douanier nous fait un geste que nous avons du mal à interpréter. Nous nous arrêtons et il nous fait signe de rouler avec son regard de veau, et faisant de grands moulinets avec son bras, sans un mot. Putain, ils n'ont l’air commodes non plus dans ce pays. Je m’arrête dans la première banque pour changer nos forints, il est 11h30, elle est fermée, des employés sont à l’intérieur, je frappe, ils me font des grands signes pour que je parte. Je gueule à travers la porte pour savoir où je peux changer de l’argent. Ils me font signe « plus loin, plus loin… ». Je les insulte en retour, ça ne sert à rien mais ça fait du bien… Bref, nous prendrons l’autoroute, pour rallier Graz, puis Klagenfurt. Le temps est dégueulasse. Nous entrons dans le centre, Isa fait plusieurs hôtels, ils sont tous à 120 euros minimum. PPfff, il fait froid, nous sommes un peu humides… Nous prendrons la chambre en l’imaginant belle, spacieuse, bien meublée, avec une belle douche… Et bien pas du tout… On réfléchit à ce que nous pouvions nous payer avec 120€ au Kazakhstan. Nous avons malgré tout passé une belle soirée : Nous avons trouvé un bar très sympa avec une musique qui nous avait manquée comme Pearl Jam. Le serveur était adorable et ouvert… Le resto à notre grande surprise, nous pouvions y fumer, nous avons très bien mangé. Isa se délecte à nouveau de raviolis (fourrés au potiron), souvenirs d'Asie centrale et de Russie... Des motards « Harleyistes » français étaient assis à coté, nous commençons à discuter. L'un d’eux pérore en disant qu’il vient de Nancy, et qu’il a fait toute la route sur sa moto, que cela fait une trotte, etc… Ils nous demandent d’où nous venons : Le Kirghizistan… Là le mec se sent un peu bête en s’étant vanté de sa route. Nous passons un bon moment autour d’une bière. C’est la première fois que nous commençons à raconter le voyage. Eux iront à Faaker See.

8
sept
quand on tombe par hasard sur le rassemblement de Faker See! 
ça caille! arrêt achat vêtements thermolactyl! 
On entre en Italie par un col 
On peut dire que ça tourne!! 
Magnifique spot pour camper, vers Tramonti di Sotto

Nous décidons de passer par le lieu du rassemblement Harley, juste pour voir. Sur les 50km qui nous séparent de Faaker See, nous croisons des milliers de motos. Je n’ai jamais vu cela. Nous pensions y faire un stop, mais le monde nous effraie. Nous continuons notre chemin. C’est impressionnant, il faut le reconnaître. C’est décidé, nous prendrons la route des Dolomites, même si le temps n’est pas celui que nous espérions. Si bien que nous pensons sérieusement à acheter des vêtements thermolactyls. Nous mangerons dans une petite ville : Kötschach-Mauthen. En attendant la réouverture du Sport 2000 pour en acheter. On doit l'avouer, nous ne pensions pas claquer nos billets de secours en fringue! Nous reprenons la route du col, elle est splendide. En haut, nous sommes déjà en Italie, Isa est contente, c’est un retour à ses racines. La route est plus que difficile, elle est étroite, sinueuse et pentue, mais c’est impressionnant.Nous trouverons un coin pour camper sur un lac. Il fait bon, le ciel est menaçant mais nous croisons les doigts et le temps est resté tel quel. Il nous faut d’abord faire sécher la tente et les bâches encore humides de l’Ukraine. 5 jours avant… Nous avons du mal à réaliser que nous avons quitté l’Ukraine il y a 4 jours… 4 pays en 4 jours… L’Ukraine nous manque déjà !! Ce soir c’est purée, jambon et bière italienne…

9
sept
Le cappuccino du matin... ça fait du bien!
On entre dans les Dolomites 
Souvenir de la terrible catastrophe du barrage de Vajont, en 1963 
Ça s'assombrit mais ça reste majestueux
C'est un peu onirique... 
Col Sella, 2240 m
Nous aurions bien campé dans les vignobles mais la pluie a eu raison de nous. Mais délicieuse pizza du soir à Malè 

Le ciel reste gris… Je suis inquiet pour les passages de cols dans les Dolomites. Nous prenons un café dans un petit village, les gens parle italien, ça chante, ça fait du bien! Le temps se maintient. Nous voulions passer par le fameux Stelvio mais avec le temps qui s’annonce vraiment mauvais nous partons vers le col de Sella au cœur des Dolomites. La route est excellente et la montée vers le col est dingue. Nous prenons notre temps. Nous prenons des photos sous un ciel très variable. Il fait bien frais. Et je me rends compte que je suis déjà passé par cette route plusieurs année auparavant en Harley avec un pote et surtout avec un temps bien meilleur. Par la suite nous rentrons dans les nuages et la suite sera bien plus humide. Nous trouvons un superbe restaurant dans un ancien fort. L’addition est à la hauteur du lieu, mais on a vraiment très très bien mangé. Les nuages sont de plus en plus imposants, nous repartons sans tarder.Nous pensions camper après avoir fait des courses, mais nous dormirons dans un hôtel, à Malè dans le Trentin. Nous sommes extrêmement déçus et... humides. La région et ses vignobles en pente a l'air très belle mais sous la pluie, ça ne fait pas le même effet. Depuis le retour en Europe, le temps ne nous gâte pas…C’est désespérant. L’hôtel est une sorte de club de vacances. Pas trop notre truc, mais nous pouvons faire sécher nos fringues. Nous mangerons quand même une excellente pizza.

10
sept
ça se passe de commentaires...
le lac de Côme, faudra revenir un autre jour!
quand on dit que le temps est catastrophique... 
Résultat : faut que ça sèche! 
Maigre réconfort dans une chambre suisse spartiate sans chauffage hors de prix! 

Nous partons le matin sous des trombes d’eau. Pour moi il n’y a pas pire que de charger la moto sous la pluie. Heureusement que nous n’avons pas campé. La route a été horrible, la pluie ne s’est jamais arrêtée, pas une seule seconde. Pour l’instant nos KWays tiennent, mais c’est juste. Nous trouvons un resto ouvert, des cyclo-touristes couverts de sacs poubelles nous rejoignent. Il n'y a pas grand monde dans ce resto et nous pouvons égoutter nos affaires et nos gants.Après un bon plat régénérateur de Carbonara, nous repartons vers le lac de Côme. Je croise les doigts pour qu’il s’arrête de pleuvoir au moins quelques minutes pour qu’Isa puise voir le lac sans trombe d’eau.Et bien non… C’est même pire! Bref nous prenons 2-3 photos quand même, mais sans entrain! Nous passons la frontière suisse et nous voulons dormir vers Bellinzone, une ville jolie et surtout classée à l’UNESCO. Nous nous arrêtons au premier hôtel : 200€ la chambre… « Et oui c’est la Suisse » nous dira la réceptionniste. Nous repartons, Isa commence à être transie. Nous trouvons malgré tout une chambre un peu moins chère, 120€. L’ameublement est moche, elle est humide, pas de chauffage, bref c’est une honte. Nous mangeons nos courses de la veille sur le balcon en buvant une bière. Nous avons quand même trouvé le courage de sortir pour prendre un verre, mais bon nous étions les seuls. Tout était fermé. Allez Hop Dodo !!

11
sept
7,80 euros les deux cafés... oui le décor est canon mais welcome to Switzerland quand même!!
la route est belle et le soleil de retour!
on ne pensait pas trouver de la neige!
Col du Nufenen (Novena en italien), 2478m 
stop with a view! 
on tombe sur des Ukrainiens en route pour le Portugal! 
Carte postale suisse 
Et c'est le retour en France... par le lac Léman et Thonon-les-Bains 

LE SOLEIL….ENFIN….!!Avant de partir nous demandons quand même si le col della Novena est ouvert. Les gens nous disent qu’il y a eu beaucoup de neige mais ça roule. 2500m je le sens bien… Isa a des doutes… En montant nous nous arrêtons au soleil pour prendre un café, il vaut cher mais ce que c’est beau. Plus nous montons, plus le col est enneigé. La route est sèche. Les bas-côtés sont totalement sous la neige. Le ciel est d’un bleu étincelant. Il fait 1 degré! Sommes heureux d’avoir nos collants et sous-pulls. Nous n’avions pas du tout prévus ces températures. Nous sommes passés de 45° à 1°. C’est compliqué de prévoir. Le paysage est merveilleux, nous rencontrons même des Ukrainiens de Ternopil. Ils font du tourisme, en voiture. Ils comptent aller jusqu'à Lisbonne comme ça! Ils sont très surpris. Nous avons discuté une bonne trentaine de minutes. Des « béhèmistes » tournent autour de la moto, et se posent des questions. L'un d’eux a des pneus de rechange sur sa moto, habillé entièrement en Touratech. Je lui demande ce qu’il fait comme route. BERN-SALZBURG… On manque d’avoir un fou-rire avec Isa. Nous ne comprenons toujours pas pourquoi il transportait ses pneus en spare. Nous redescendons par la Vallée du Valais. Nous sommes ravis, il fait beau, un peu plus chaud. Et nous mangerons dans un pré au milieu des chalets et des vaches. Une carte postale. Cette journée nous fait du bien. Enfin une belle route sous le soleil. Nous n’avons plus envie de nous arrêter et juste envie d’en profiter encore et encore. Ce soir c’est la France. Le passage de la frontière nous fait mal au ventre, nous avons les larmes aux yeux. L’arrivée à Thonon-les-Bains se fait sous de terribles averses. L’hôtel est pourri, nous décidons de boire une bière sur la terrasse de la chambre. La vue est belle et la journée a été longue et grandiose. Nous reculons le fait de retourner dans la société française. En bas de cet hôtel, il y a une supérette alimentation générale, je veux prendre 2 bières et on me répond qu'ici il n’y a pas d’alcool, c’est Halal. On a fait des milliers de kilomètres dans des pays musulmans qui produisent même du vin, et vendent de la bière sans que cela ne les choque. On a bu du vin Ouzbek devant les plus belles mosquées au monde, dans un régime autoritaire... Je suis fâché et triste, et je retrouve cette France que je ne voulais pas retrouver. Cette France de contradictions ridicules. La ville est triste, l’arrivée en France est triste. J’ai les larmes aux yeux en appelant mes potes pour les prévenir que nous sommes arrivés en France.

12
sept
Un petit passage par Genève
Vers Nantua... un déluge innommable à nouveau... 
mais une très belle soirée à Sancerre 

Le départ de Thonon se fait sous la pluie et dans les bouchons, les premiers de notre parcours. Nous retrouvons les ronds-points ridicules, les feux qui ne servent à rien. Nous traversons une nouvelle fois Genève en longeant le lac. Après un café dans un PMU français, nous nous retrouvons sur l’autoroute vers Bourg-en-Bresse. Nous sommes obligés de nous arrêter du coté de Nantua, le vent est dantesque et la pluie très lourde et violente. Le reste de la route se fait bien, sous de belles éclaircies sans trop d’averses.Nous avions prévu avec nos potes de nous retrouver à Senoueix, au « petit pont » pour camper. Mais vu le temps nous les rejoindrons dans l’Eure. Nous sommes déçus, mais le Plateau de Millevaches sous la pluie n’est pas très drôle. Sans parler de la nuit dehors sous la tente. Nous arrivons à Sancerre bien avant le coucher du soleil, et en profitons pour boire du vin en terrasse. Nous connaissions déjà la ville et cela confirme notre première impression, une ville très charmante, agréable et douce. Nous apprécions ce moment de calme avant la tempête.

13
sept
Départ de Sancerre, la pluie ne nous lâchera pas! 
Arrivée chez notre ami Jeff, les larmes aux yeux... We did it...!! 
les bottes détrempées sont heureuses de trouver un bon feu de cheminée!

C’est le déluge, avec 70 à 80 km de vent. Nous avons 250km à faire, sur des routes que l’on connaît, pourtant ce seront les plus dures du voyage!L’excitation n’est plus là, et les paysages sont fades. Je regrette de ne pas avoir installé un amortisseur de direction, la moto est difficile à maîtriser par moment. Sommes restés sur les petites routes, l’autoroute était trop exposée au vent. Heureusement que nous ne sommes pas allés dans la Creuse. Nous mangeons sur Chartres. La pluie de s’arrête pas, le vent non plus. La traversée de la Beauce est particulièrement compliquée. Un camion et son souffle ont bien failli nous foutre dans le fossé. Nous arrivons enfin à Lignerolles, dans l'Eure… Nos potes Jeff et Ben nous avaient préparé et accroché une banderole pour notre retour!BISHKEK-LIGNEROLLES…10 000 bornes… On l'a fait... jusqu'au bout, sans casse et avec tellement de bonheur... Nous sommes à 100 km de Paris. Mais ce soir nous oublierons un peu la fin de notre aventure.Nous avons passé la soirée et une partie de la nuit à raconter notre périple au coin du feu. Sommes terriblement heureux de les voir.

14
sept

Sas de décompression en campagne. Nous resterons au coin du feu, et nous ferons sécher la tente, les affaires. Nous mangerons divinement comme d’habitude chez Jeff et surtout nous passons la journée sans penser au lendemain.

Pneu : Heidenau K60 ScoutEt bien ils ont tenu 10000km sans broncher. Il aurait pu en faire 10 de plus !! Nous avions 60kg de chargement plus Isa qui en fait 60 équipée.Aucune crevaisonIls mettent un peu de temps à chauffer, mais ce ne sont pas des pneus pour faire de la vitesse.Je ne me suis jamais réellement fait peur.Je pense qu’il faut s’en méfier sur route détrempée.

Rehausseur de béquille maison avec elargisseur TouratechJ’ai enchâssé un bloc d’emboutissage en caoutchouc d’1,5cm.C’est bien plus pratique pour relever la moto quand elle est sur béquille.

Rétroviseurs rabattables (Touratech)C’est franchement un des meilleurs achats. Aussi bien pour le transport de la bécane que pour se garer ou passer des portes…

Protège-mains (Wunderlich)Ce sont les « Barkbusters ». Ils protègent du vent, un peu de la pluie, et surtout ils protègent les leviers de freins et d’embrayage en cas de chute. Ils ont été utiles une fois.

Protection de phares (Wunderlich)Sur les routes de travaux, elle fut utile.

Tampon de protection 

Feux additionnelsCe sont ceux de BMW, ils sont très biens, et pendant nos journées de très mauvais temps nous étions content d’être bien vus.De nuit c’est indispensable.Ils sont protégés pour mes sessions d’enduro.

Pochettes militaires sur les crash-bar.Ces pochettes nous servent à mettre nos pantalons de KWay, haut de Kway.Plus une pochette à « bordel », et des sangles, gaffer US, etc… Elles ne sont pas cheres et surtout bien resistantes. Sans parler du faite qu’elles servent de coussins en cas de chute.Elles prennent l’eau, mais c’est pas important.

Fixation de GoPro (NedPlex)Du coté gauche, il est très pratique. La caméra reste sur cette fixation la journée et je peux la déclencher de la main gauche en me penchant.

Boussole sur la bulle (Tanax sur ebay)C’est génial pour se guider rapidement.

Protection maison du couvre-culassePetite bricole pour protéger les couvre-culasses.Alu en 2mn, ils m’ont bien servi pendant mes sessions d’enduro. Pas de pb pour le refroidissement et la circulation d’air.Fixé avec des P-Clip (rs-online) avec du caoutchouc de chambre à air pour éviter les vibrations.

Repose-pieds passager déportés (Wunderlich)MFW VarioPour Isa ce fut plus pratique pour monter sur la moto.Las caisses SW-Motech sont plus longues que les autres et gênent pour déplacer le pied pendant la montée. En cas de casse, j’ai fixé les anciens avec des rislans.

3 jerricans sur la moto2 de 2 litres Touratech. Il n’y a rien à dire, ils sont fixés à l’arrière. Sous la caisse, j’ai installé un jerrican de 5 litres (Tonnycat), je l’ai renforcé avec une bande d’alu. En cas de chute, l’alu touche le sol sans casser le plastique. C’est du vécu. Il est fixé par le centre et j’ai rajouté des pontets afin d’installer des sangles pour éviter que le bidon bouge.Cela nous faisait 9 litres en plus, et ils ont été très utiles au Kazakhstan, et ce par 2 fois.

Sac Deuter thermo sur le haut de la caisse.Bon… nous pensions que cela allait garder notre poche à eau au frais, et bien pas du tout !Nous nous en servions pour le café et la bouffe le soir. Sinon il nous sert à ranger des trucs. Il est plat et peut contenir des petites choses dont nous avons besoin en accès immédiat.Cela ne gène pas du tout Isa pour monter et passer la jambe.

Gourdes en aluJ’ai mis des bandes de chambre à air pour éviter les vibrations.C’est la seule chose que nous changerons. En Ouzbékistan, et au Kazakhstan, nous avons eu 45°, et l’eau était trop chaude pour être bue. Elle nous brulait la bouche.Nous avons acheté des gourdes à double paroi de chez Laken. Elles contiennent moins mais devraient garder l’eau un peu au frais ou à peu près.Nous avions 4 litres en gourde, plus 2 litres dans mon camelbak (les seuls à rester frais), 2 litres dans la poche à eau dans le sac isotherme de la caisse. Et souvent une bouteille en rab, fixée sur la moto, sur les crashbar supérieurs.Ce n’était pas de trop, nous avons vraiment eu très chaud, et nous buvions beaucoup. Quand il faisait 45°, nous nous arrêtions toutes les 45 minutes pour boire. Et au Kazakhstan, il n’y avait rien pendant 400km. Nous nous servions de l’eau pour nos plat lyophilisés ou pates chinoises, ainsi que pour le café le matin.Ces 8/10 litres n’étaient pas de trop.

Sac étanche Touratech 30LOn l’installe au dessus du Top-case, il nous sert à mettre nos doudounes, et vêtements chauds. Il est très leger, et surtout c’est imparable, jamais une goutte ne s’est infiltrée.

Pochon étanche secoursLomo 5lEn accès immédiat en cas d’urgence. Il est fixé à une platine Touratech large.Il est totalement étanche.

1 bouteille à essence MSR pour le réchaud1 bouteille d’huile 0,5lLes 2 bouteilles sont fixées sur des porte-bidons de vélo. La taille est idéale.Nous étions obligés de les fixer en dehors des caisses pour l’odeur.Le bruleur est lui dans une pochette militaire, toujours pour éviter les odeurs d’essence dans les fringues ou la bouffe.

Pelle militaireElle nous sert pour les campements, pour les sardines de la tente et les « besoins » divers.

Boite derrière la plaque d’immatriculationElle contient les mèches en cas de crevaison, ainsi que le kit d’entretien pour le réchaud.C’est une boite de micro Sennheiser.Elle ne bouge pas, elle est fixée sur l’élargisseur de garde-boue Touratech lui-même tenu par les fixations de caisses.

Pochette militaire sous le porte-paquet.Il y a mes leviers de freins, et quelques pièces.
Pochettes Touratech pour les porte-bagages.Nous y mettons nos lampes frontales, un gilet jaune et un couvre-sac Kway. 

Sac étanche SW-MotechIl est très bien, très pratique pour les affaires d’Isa. Lors de grosses journées de pluie ininterrompue, nous rajoutons un Kway de sac.De l’eau s’était infiltrée surement par les fermetures éclairs, c’est arrivé 1 fois.Depuis nous avons trouvé cette solution.Et cela fonctionne.

Balise Spot 2Achetée d’occasion sur Owaka.Cette balise est très simple d’emploi, et surtout rassure nos proches.Il y a un bouton urgence, et est précise à quelques mètres. Et puis nous pouvons garder nos itinéraires.

La tenteC’est une tente Ferrino Lightent 2 places. Elle est légère 1,8kg et très compacte.Nous avons également une bâche de survie militaire Rothco (Welkit), soit nous la mettons sur la tente pour nous protéger de la pluie, soit au dessous pour l’humidité. Elle ne nous a jamais trahis. C’est le bon compromis.La tente est enfermée dans un sac étanche avec la gamelle sur le devant. Puis le tout est dans un sac Touratech pour la protéger des déchirures. Elle est sous la caisse et prend la flotte et les projections de graviers, boue, etc… d’où ces multiples protections. J’ai percé la caisse pour fixer des pontets marins (emotion-yachting.com) afin de passer les sangles.Elle n’a jamais bougé. Les 2 sac de couchage tiennent dans un sac de compression militaire. Ce sont des Millet Alpine LTK 600. Ils sont chauds et très compacts. Ils prennent la place d’un de nos anciens sacs.Les matelas sont aussi très compacts et prennent la place d’une canette d’un demi-litre. Ce sont des Sea to summit ultralight.

Caisses SW-Motech37l et 45lNous ne changerions pour rien au monde.Elles sont idéales pour nos installations au dessous des caisses. Elles sont moins hautes que les autres marques mais en contrepartie elles sont un peu plus longues d’où les difficultés pour Isa en montant.Elles ont bien protégé la moto lors de chutes.Elles n’ont jamais pris la flotte, ni la poussière. Elles sont robustes.

15
sept
La valeureuse 1200 GS va avoir beaucoup de choses à raconter à ses copines!! 
Ça se fête 9856 kilomètres d'aventures!!

Ce que nous l’avons redouté cette journée. Le dernier jour, les derniers kilomètres, les derniers tours de roues. Nous prenons même un café au bout de 30 km, le retour nous fait peur. L’arrivée sur Paris par la RN12 se fait bien. Je n’arrive pas à retenir mes larmes. Je repense en accéléré à toutes nos routes, je n’arrive pas à dire au revoir à tous ces gens qui sont encore dans notre tête et qui font encore partie de notre voyage. Un voyage que l’on peut encore conjuguer au présent. Mais ce ne sera plus le cas dans maintenant… 30… 20… 15… km. Je n’ai jamais roulé aussi peu vite sur cette route avec pour seule envie de prolonger ce voyage avec Isa. Je passe mon temps à retenir mes larmes sans pour autant y arriver. L’arrivée à Boulogne est dingue malgré tout. Nous l’avons fait. Bishkek-Boulogne…Jamais je ne l'aurai imaginé. Jamais j’en aurai été capable sans Isa. Les deux sentiments semblent si ambivalents, d’un coté la joie du succès et de l’autre le vide qui grandissait au fur et à mesure des km.L’arrivée au garage est triste, nous coupons le contact de cette bécane qui n’a pas failli à deux et la fermeture du cadenas a été la chose la plus difficile à faire sur ce voyage. Le claquement de cette serrure résonne encore. Nous en reparlons souvent.PUTAIN ON L’A FAIT…. 9856,6kmIl est 12h43…A 12h44 nous nous sommes regardés tous les deux : « On repart ? »

16
juil
Et on graisse pour imperméabiliser!  
Et on se met au déchiffrage du cyrillique!! 
29
juin
Après des dizaines d'heures de bricolage et bidouillages, elle est prête pour l'aventure!
Chargement avec le transporteur polonais, allez on monte! 
On la récupère le 28 juillet à Bishkek (Kirghizistan), départ de l'aventure

Le collecteur à été changé, Le pot catalytique a été supprimé, le pot d'origine remis pour éviter une surdité précoce chez Isa.

Le moteur est calibré pour de l'essence dégueulasse.

La révision est faite, les pneus Heidenau Scout K60 sont neufs et nous ramèneront sur Paris.

Putain j'ai peur d'avoir oublié un truc...

Mais putain j'ai dû oublier un truc, mais quoi...

21
mai
L'entrainement va commencer...  à la Mx school Racing de Dreux.

Avec les petites au début puis avec la GS...

Ne connaissant pas la piste et le TT, je voulais avoir au moins une journée de conseils et d'entrainement.

Et je fus servi: sable, boue, chemins, gué...

Évidement cela ne suffit pas, mais j'ai une petite idée de ce qu'il ne faut pas faire maintenant.

Merci à Teddy pour cette initiation et pour m'avoir aidé à relever la moto 20 fois!

Mes protections sur la moto sont très efficaces. Elle n'a pas une rayure...

15
mars
Isa découvre le "cliquet"

Suite à l'Espagne, nous avons vu qu'il y avait 2/3 trucs à modifier:

Les repose-pieds d'Isa sont trop proches de la caisse, et elle a du mal à grimper sur la bécane, avons donc monté des nouveaux modulables.

J'ai fixé des grilles "faites maison" contres les cylindres, au cas où.

Avons changé de sac de couchage, avons des Millet Summiter, les 2 prennent la place de l'un de nos anciens. Et surtout ils sont tout aussi chauds.

Et pour les matelas, nous avons acheté des Sea to summit Ultralight. Replié il ne prend pas plus de place qu'une cannette.

Quelle révolution ces 2 achats, nous gagnons tellement de place. Cela fait des dépenses c'est vrai, mais quel gain de place...

La route se précise... 

De Bishkek jusquà Osh par le route de Pamir, la mythique route 41. Nous nous arrêterons à ce niveau, je crains les routes par la suite, à 2 sur la bécane, cela peut devenir une vraie galère. Seul, sans problème... mais à 2... Nous partirons vers Tashkent par la vallée de Fergana, puis Samarcande, Boukhara, Shimkent, Baikonour et Aralsk... Commençons à nous renseigner pour les visas...

Les calculs commencent... 

11 000 km en 7 semaines...

Isa s'est un peu lâchée ... 

Une chose est sûre: on ne prendra pas tout...

Arrêt obligatoire sur notre route pour la Sardaigne.

Après maintes discussions et recherches, je me décide à acheter des suspensions Touratech!! C'est pas donné, mais c'est une révolution, Isa en passagère n'en revient pas! Je n'avais pas l'impression de conduire la même bécane. Yvon est de très bon conseil pour ce genre de voyage. Je repars rassuré!

Et en plus elle n'a pas le mal de mer... Ferry Toulon/Porto-Torres
1er campement en Sardaigne sur la sublime plage de Mari ERMI... 

Même en Sardaigne en Mars il fait frais. 8/9 degrès le matin, c'est frais. Et les sacs de couchage sont parfaits pour ça. Autant vous dire, que l'on a pas été embêtés par les touristes...

Du soleil, des routes désertes... Que demander de mieux!! les paysages du Parco di Porto Conte sont dingues... 
PALERMMMOOO.... Quelle ville de fou!!  

Sommes arrivés par le ferry vers 7h du matin, la ville était à nous...

Ils nous restait à traverser la Sicile de Palerme à Messine en passant par l'Etna et Taormina.

La moto est toujours aussi bien à piloter, les repose-pieds d'Isa semblent lui convenir.

Quittons le soleil des iles pour les nuages de Sapri en Campanie

Avions oublié que nous étions en mars. Mais pour l'instant ça va...

Les Cinque Terre... Sous la pluie... 

On a pris cher... Au moins on sait que tout est étanche. Les caisses sont vraiment biens et mes trous sont étanches. Oufff

Le Jura et ses congères... 

Les équipements tiennent le coup. Retour vers Paris après 5000 km...

1
janv
En regardant la chaine "Voyage" , nous nous sommes dit: "Pourquoi pas nous? Chiche..." Mais il nous fallait d'abord les cartes...

Direction "Le vieux Campeur" pour trouver les cartes rares et précises... Le voyage commence déjà!!

Avons la base: la moto et les cartes. Maintenant il va falloir l'équiper et réfléchir à l'agencement.  

La Harley fut vendue en Juin, la GS achetée de suite. Quelle révolution!! Une GS LC de 2013, avec 35000km.

Un rêve... les possibilités de voyage naissaient dans nos têtes!!

1er constat en lisant les cartes: Il n'y a pas beaucoup de stations-service au Kazakhstan

Le premier achat: les caisses. Touratech, Sw-motech, Wunderlich,... Nous avons finalement pris les SW, elles sont moins basses et plus longues que les Touratech. L'idéal pour mettre la tente et le bidon de 5 litres dessous. Et là il fallu en faire du gruyère de ces caisses. Avons maintenant 9 litres de carburant, 5 litres d'eau en gourde, une trousse de secours en accès immédiat, une bonbonne d'huile (0,4l), une bonbonne d'essence pour le réchaud MSR, le réchaud dans une pochette militaire à l’extérieur pour éviter les émanations d'essence dans les caisses (cela nous a gâché une bonne brioche en Espagne)...

Avons hâte de partir pour notre terrain de jeu favori en moto: L'Espagne

1er test au pont de Sénoueix dans la Creuse en solo...

Isa me rejoint à Bayonne.

1000 km pour s'acclimater à cette géante comparée à la Harley.

Tout tient, tout est facile... bon ok... mis à part manœuvrer la bécane à l’arrêt... mais dès les premiers tours de roues, on ne sent pas le chargement!! Quel soulagement, quelle moto facile...

Les Bardenas... Quel bonheur, et on se dit que ce seront sûrement un peu les mêmes routes et paysages sur la route de la soie...  

Les suspensions sont géniales mais j'ai quand même un peu peur du poids de la moto. Avons 50 kilos de chargement... J'aurais dû demander à BMW ou Touratech avant de partir... Je croise les doigts!!

Premier campement en Espagne à 2... 

Le canyon de Sepulveda dans le nord de l'Espagne. Premier campement à 2, la tente Ferrino Lightent pour 2, est géniale, elle se monte vite, spacieuse est beaucoup dire mais suffisante. Elle est surtout très légère et compacte: 1,7 kg pour 35/17cm repliée. Elle s'adapte très bien sous la caisse.

Ce soir: le grand menu... 

Bon, clairement les MX3 sont les moins mauvais des repas lyophilisés que nous ayons testés.

C'est même plutôt bon, surtout avec une petite Mahou...

Là c'est la Sierra Nevada...

La traversée fut particulièrement difficile, le vent était très fort, et je découvre que la BMW n'aime pas trop. La prise au vent est gigantesque. Je sers les fesses, Isa aussi.

Mais le paysage sur les petites routes désertes est extraordinaire.

La tente tient bien même avec le vent...

Cabo de Gata 

Le rêve... Nous voulons y vivre, mais pour l'instant nous remonterons sur Boulogne!

Les premiers 5500 km sont concluants et c'est un régal cette moto!!