C’est depuis la maison qu’on publie ce dernier article, pour ceux que ça intéresse, où on est finalement arrivés sans encombre ce matin. Pendant ce voyage de retour, l’atmosphère s’est détendue d’un coup à Bangkok et le douanier de Nice n’a même pas regardé d’où on venait ! Du coup c’est bien fatigués, l’air un peu hagard et avec un sentiment complètement surnaturel qu’on est allé faire les courses cet après-midi : et oui, il faut bien se refaire à manger maintenant !
Damaidi, vallée perdue dans les montagnes à 2400m d’altitude, avec ses quelques cinquante habitations éparpillées entre les rizières, coincées entre deux flancs abrupts, l’un plein Nord recouvert de bambous puis de conifères, l’autre plein Sud recouvert d’herbes sèches.
Toutes les infos sont ici Climb Shigu - Rock Climbing Hostel, Yunnan, China
A lire ces lignes, l’escalade semble possible toute l’année, avec une période idéale en hiver. Le temps habituel à cette saison est au grand beau, avec températures entre 5 et 15°C, ce qui nous paraissait pas mal pour profiter de l’ensemble des secteurs. Mais c’était sans compter sur ce froid particulièrement marqué pour ce mois de janvier (entre 0 et 10°C) - comme le dit si bien Ling avec son accent chinois en récupérant sa serpillère gelée le matin « the cold is very cold » - et cette orientation binaire, soit plein soleil soit frigo ! Du coup pour ce début de séjour - et fin aussi tout compte fait -, pas question d’aller mettre les pieds dans ces deux secteurs qui ont l’air majeurs, mais à l’ombre toute la journée, Rainbow Wall (26 voies majoritairement dans le 6 dont un 7a, un 7a+ et un 7b) et The Cave (une trentaine de voies de 6b à 8b+).
Le secteur The Cave Le secteur Rainbow Wall On a donc visité les secteurs au soleil.
Les résurgences à l’ombre Diamond Wall, secteur le plus classe de la vallée, de par son ampleur et qui draine la quasi-totalité des grimpeurs. Un peu loin de notre guest house à pied (55 min à plat) mais à 5 min si on prend un taxi local. Voies longues (35m) sur le secteur principal, en mur et léger dévers à réglettes, la majorité des voies étant dans le 6a (quasi toutes les premières longueurs) et la majorité des deuxièmes longueurs étant dans le 7c+ et plus. Autrement dit, pour finir de s’échauffer ou tenter des trucs intermédiaires à vue, il y a un 6c+, un 7a (marche s’approche de deux deuxièmes longueurs où il y a un peu de queue), un 7a+ et un 7b+.
Diamond Wall Sunny Hill, ça a l’air d’être un secteur assez populaire, le plus près de chez nous, mais avec des voies qui ne vont pas au-delà de 6c.
Vue sur Sunny Hill Sinon, on a visité les secteurs « oubliés » ou plutôt jamais visités, car nécessitant un peu plus de marche en pente raide, mais surtout moins riches en voies. Là-bas, pas de problème de queue au pied des voies ou de magnésie sur les prises ! C’est vraiment tout neuf.
Water Wall Water Wall, 19 voies de 4 à projet (les plus dures ayant été enchaînées sont cotées 7b), mais dont l’intérêt se résume vraiment à 4 voies majeures sur un grand mur sculpté sans grain, de 6c+ à 7b.
RitanWall Ritan Wall, calcaire abrasif et vraiment pas parcouru, 11 voies dont pas mal de 6 faciles, un 6c+, un 7a et un projet en 7c?. Ça reste limité mais très très classe !
Rocher abrasif et sculpté à Ritan Wall Et enfin, il y a deux secteurs intermédiaires concernant l’orientation, où on n’a pas pu grimper, faute de temps.
Socks Wall, au soleil le matin et à l’ombre l’après midi, 10 voies, toutes dans le 6 sauf un 7b.
Flying Squirrel Crag Flying Squirrel Crag (16 voies de 6b à 7c), à l’ombre toute la journée mais moins froid que The Cave car le soleil tape sur une pente toute proche. Pas très attirant de loin et un peu court, mais les voies (sales) avaient l’air super classes en dévers sur grosses prises et on aurait bien aimé les essayer !
Voilà, Shigu c’est encore neuf et peu parcouru mais ça vaut le coup, on y retournera. Et concernant les légendes urbaines selon lesquelles il y a du paludisme dans le Yunnan, c’est vrai à priori dans certaines zones limitées de la région, dans la jungle, mais certainement pas à Damaidi !
De notre côté, on ne s’avoue pas vaincus concernant l’occupation des deux prochains mois. On se laisse quelques jours/semaines pour remettre de l’ordre dans nos idées et voir quels autres virus on pourrait aller étudier, probablement en Europe pour éviter de retomber dans le même genre d’ennuis. Car s’il y a un virus contre lequel on n’arrive pas à s’immuniser, c’est bien celui du voyage !