Carnet de voyage

ZDD - Ze Daily Dada

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15 étapes
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Par FetR
Nous voilà repartis. On reprend la route par avion, et les récits sur ZDD.
Du 5 janvier au 2 février 2020
29 jours
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3
fév

C’est depuis la maison qu’on publie ce dernier article, pour ceux que ça intéresse, où on est finalement arrivés sans encombre ce matin. Pendant ce voyage de retour, l’atmosphère s’est détendue d’un coup à Bangkok et le douanier de Nice n’a même pas regardé d’où on venait ! Du coup c’est bien fatigués, l’air un peu hagard et avec un sentiment complètement surnaturel qu’on est allé faire les courses cet après-midi : et oui, il faut bien se refaire à manger maintenant !

Damaidi, vallée perdue dans les montagnes à 2400m d’altitude, avec ses quelques cinquante habitations éparpillées entre les rizières, coincées entre deux flancs abrupts, l’un plein Nord recouvert de bambous puis de conifères, l’autre plein Sud recouvert d’herbes sèches.

Toutes les infos sont ici Climb Shigu - Rock Climbing Hostel, Yunnan, China

A lire ces lignes, l’escalade semble possible toute l’année, avec une période idéale en hiver. Le temps habituel à cette saison est au grand beau, avec températures entre 5 et 15°C, ce qui nous paraissait pas mal pour profiter de l’ensemble des secteurs. Mais c’était sans compter sur ce froid particulièrement marqué pour ce mois de janvier (entre 0 et 10°C) - comme le dit si bien Ling avec son accent chinois en récupérant sa serpillère gelée le matin « the cold is very cold » - et cette orientation binaire, soit plein soleil soit frigo ! Du coup pour ce début de séjour - et fin aussi tout compte fait -, pas question d’aller mettre les pieds dans ces deux secteurs qui ont l’air majeurs, mais à l’ombre toute la journée, Rainbow Wall (26 voies majoritairement dans le 6 dont un 7a, un 7a+ et un 7b) et The Cave (une trentaine de voies de 6b à 8b+).

Le secteur The Cave 
Le secteur Rainbow Wall 

On a donc visité les secteurs au soleil.

Les résurgences à l’ombre  

Diamond Wall, secteur le plus classe de la vallée, de par son ampleur et qui draine la quasi-totalité des grimpeurs. Un peu loin de notre guest house à pied (55 min à plat) mais à 5 min si on prend un taxi local. Voies longues (35m) sur le secteur principal, en mur et léger dévers à réglettes, la majorité des voies étant dans le 6a (quasi toutes les premières longueurs) et la majorité des deuxièmes longueurs étant dans le 7c+ et plus. Autrement dit, pour finir de s’échauffer ou tenter des trucs intermédiaires à vue, il y a un 6c+, un 7a (marche s’approche de deux deuxièmes longueurs où il y a un peu de queue), un 7a+ et un 7b+.

Diamond Wall 

Sunny Hill, ça a l’air d’être un secteur assez populaire, le plus près de chez nous, mais avec des voies qui ne vont pas au-delà de 6c.

Vue sur Sunny Hill 

Sinon, on a visité les secteurs « oubliés » ou plutôt jamais visités, car nécessitant un peu plus de marche en pente raide, mais surtout moins riches en voies. Là-bas, pas de problème de queue au pied des voies ou de magnésie sur les prises ! C’est vraiment tout neuf.

Water Wall 

Water Wall, 19 voies de 4 à projet (les plus dures ayant été enchaînées sont cotées 7b), mais dont l’intérêt se résume vraiment à 4 voies majeures sur un grand mur sculpté sans grain, de 6c+ à 7b.

RitanWall  

Ritan Wall, calcaire abrasif et vraiment pas parcouru, 11 voies dont pas mal de 6 faciles, un 6c+, un 7a et un projet en 7c?. Ça reste limité mais très très classe !

Rocher abrasif et sculpté à Ritan Wall 

Et enfin, il y a deux secteurs intermédiaires concernant l’orientation, où on n’a pas pu grimper, faute de temps.

Socks Wall, au soleil le matin et à l’ombre l’après midi, 10 voies, toutes dans le 6 sauf un 7b.

Flying Squirrel Crag 

Flying Squirrel Crag (16 voies de 6b à 7c), à l’ombre toute la journée mais moins froid que The Cave car le soleil tape sur une pente toute proche. Pas très attirant de loin et un peu court, mais les voies (sales) avaient l’air super classes en dévers sur grosses prises et on aurait bien aimé les essayer !

Voilà, Shigu c’est encore neuf et peu parcouru mais ça vaut le coup, on y retournera. Et concernant les légendes urbaines selon lesquelles il y a du paludisme dans le Yunnan, c’est vrai à priori dans certaines zones limitées de la région, dans la jungle, mais certainement pas à Damaidi !

De notre côté, on ne s’avoue pas vaincus concernant l’occupation des deux prochains mois. On se laisse quelques jours/semaines pour remettre de l’ordre dans nos idées et voir quels autres virus on pourrait aller étudier, probablement en Europe pour éviter de retomber dans le même genre d’ennuis. Car s’il y a un virus contre lequel on n’arrive pas à s’immuniser, c’est bien celui du voyage !

2
fév
Dernier resto à Damaidi 

En regardant tous les américains partir avant-hier, Rémi m’avait glissé à l’oreille : « Je sais bien qu’il ne faut pas faire comme tout le monde, mais quand même, quand on est les seuls à rester, il faut se poser des questions ».

Le resto improvisé pour les grimpeurs par des voisins de la guest house  

Apprendre hier matin que l’Italie avait suspendu tous les vols de et vers la Chine et décrété l’état d’urgence pour un période de 6 mois - même si la décision provient d’un gouvernement populiste - nous a fait comme un électrochoc.

Alors se sont de nouveau imposées à nous les mêmes questions, qui ne nous ont jamais lâchés depuis notre arrivée à Shigu, avec un caractère d’urgence toujours plus accentué. On a hésité à passer au Vietnam pour y faire durer un peu le voyage, tout en supposant que la situation risquait d’y devenir la même qu’en Chine dans les semaines à venir, et qu’on ne s’en sortirait pas de cette incertitude permanente, à osciller perpétuellement entre fuir ou rester. On a finalement décidé de rentrer en France. On n’a pas tellement peur d’être malade ni de ne pas réussir à rentrer. Mais on se dit qu’en partant le plus tôt possible d’une région de Chine qui n’est pas encore considérée comme zone « rouge », on évitera des mesures de quarantaine à notre arrivée en France... tout comme un éventuel risque de quarantaine dans un pays d’Asie si on prolongeait le séjour.

Derniers petits dej’ comme ça  

On est un peu dépités. On sait bien que ce n’est pas grave, mais ce n’est pas si évident de réussir à se dégager une si longue période pour voyager et ce sera probablement plus compliqué à l’avenir avec nos projets respectifs. Se faire mettre dehors comme ça après seulement quatre semaines de vadrouille nous déçoit tellement. Ce d’autant plus que la situation en Europe risque de devenir dans les mois à venir la même que ce qu’elle est actuellement dans les pays limitrophes à la Chine et on a la sensation de « jouer le jeu » des pays européens, dans le seul but de ne pas se faire trop emmerder d’un point de vue administratif - et non pas sanitaire.

L’adobe c’est pas terrible pour isoler

Alors hier après-midi, on a organisé les choses, en essayant d’anticiper les obstacles potentiels. Sur les 10 trains à grande vitesse reliant habituellement Lijiang à Kunming, seulement 3 étaient accessibles à la réservation. On a pris le premier, en se disant qu’on aurait ainsi le temps en cas d’annulation d’aller prendre le vol de 12h35 entre les deux villes. De Kunming, on prendra un vol pour Bangkok. Et seulement à Bangkok, on achètera notre billet pour la France.

On est parti de Damaidi avec un taxi improvisé organisé par Ling, en suivant ses recommandations : si quelqu’un parle anglais pendant les contrôles de police, « you didn’t pay him, you don’t know ! » On a ré-enfilé les masques et élaboré une stratégie évoluée, à savoir 1g de paracetamol chacun une heure avant les arrivées aux gares et aéroports pour passer les contrôles sans encombre.

On se donne du courage ! 

Assis dans le train ce matin, on apprend que le Vietnam a interdit hier l’entrée sur son territoire de tous les non-résidents provenant de Chine. Et l’heure n’est plus aux regrets mais à de nouvelles craintes : n’est-ce pas trop tard pour passer en Thaïlande ?

1
fév
Les origamis de Ling

La pulvérisation d’eau de Javel a eu raison du groupe d’américains et assimilés arrivés ensemble. Dans les heures qui suivaient s’organisait un repli - stratégique ? - direction Thakkek avec comme objectif d’aller y vivre des jours plus chauds, sereins et moins incertains. Au fur et à mesure que les sacs se sont remplis, on a plus ou moins hérité de ce qui restait de leurs provisions, prévues pour durer encore une semaine.

Hier était donc le jour du grand départ. Coïncidence ou non en cette fin de Spring Festival, Ling avait confectionné une multitude de décorations en origami, sur lesquelles on a tous écrit un souhait avant de les accrocher à l’arbre à vœux.

On a tous fait un vœux... 

Parmi les autres habitants de la guest house, il y a un allemand en mission à Pekin et deux chinoises de Shanghai qui sont ici pour les congés annuels du Nouvel An, et qui s’apprêtent à partir lundi pour entamer les deux semaines de quarantaine obligatoires en home working avant de retourner au boulot.

... qui a fini dans l’arbre à vœux 

Et puis il y avait ce groupe hétéroclites de trois Sud-Coréens. Song, le plus vieux, hyper sympa, bilingue en espagnol et parlant un très bon anglais. Li, le plus fort complètement anti-social (avec nous du moins - son collègue nous a dit « he’s a tough guy ») et n’essayant depuis le début du séjour qu’une unique voie en 8b+ (y compris à la chauffe). Le dernier parlant peu anglais et probablement un peu timide mais gentil. Ce dernier avait prévu de partir avant les autres et c’est une suite d’échecs pour lui : en partant pour Lijiang avec l’intention d’y passer la nuit avant son vol, la police l’a fait revenir à la guest house pour une dernière nuit - tous les restaurants et les hôtels ont l’interdiction d’accueillir du monde. Il est donc reparti ce matin de bonne heure pour arriver à l’aéroport et se rendre compte sur place que son vol était annulé... C’est un retour au pays difficile qui s’annonce. Quant à Li qui devait rester jusqu’au 12 février avec Song, allez savoir si c’est la crainte d’une éventuelle contagion ou la peur de l’échec dans son unique projet, mais il a pété un plomb avant-hier soir et était déjà parti quand on s’est levé hier matin, laissant Song en plan, avec comme mission d’aller récupérer ses dégaines.

Dans deux jours, on ne sera plus que deux à la guest house +/- Song qu’on sent vraiment indécis quant à la suite de son séjour. Pour combien de temps ? Ling nous assure qu’on pourra rester autant qu’on veut. Que le gouvernement local ne cherche pas à nous mettre dehors mais fait juste son boulot, à savoir vérifier qu’aucun nouvel arrivant ne vient et qu’on n’est pas malade. Ling, en bonne citoyenne, leur assure qu’on prend notre température deux fois par jour et que tout va bien !

29
janv
La vallée de Damaidi 

C’est devenu une habitude : tous les jours, les représentants locaux du gouvernement viennent voir ce qui se passe à la guest house et se font graisser la patte.

Avec une petite variante qu’on a particulièrement appréciée ce midi : visite de chinois en blouses et masques avec pulvérisateur d’eau de javel, appliquée sur environ 30% des sols de la guest house, avec une logique douteuse, mais qui a répandu une chouette odeur de piscine dans notre maison ! On les a pris en photo bien sûr, et en bons chinois ils ont fait pareil !

Et hop, en un tour de passe-passe, plus de virus dans la guest house ! 

Le jour où on apprenait que les structures touristiques de la vallée ne pouvaient plus accueillir de nouveaux arrivants en provenance de Lijiang (samedi dernier) débarquaient en force 15 nouvelles têtes à la guest house. Sur le coup, on n’a pas très bien compris, mais tout s’est éclairci par la suite quand on a appris que le parc de Liming (un autre coin sympa pour grimper en trad) avait reçu pour ordre de gentiment mettre les gens dehors...

Les jours défilent avec leur lot de (mauvaises) nouvelles. Notre hôte Ling nous informe avant-hier soir que le marché de Shigu est fermé jusqu’à nouvel ordre et qu’on n’a plus tellement le droit de se déplacer comme on veut : on peut aller grimper, mais si on a besoin de nourriture, il faut le lui dire et c’est elle seule qui ira faire les courses à Shigu ou les autorités locales qui organiseront un réapprovisionnement. On avait déjà bien en tête que toutes les activités potentielles avec lesquelles on voulait ponctuer notre séjour à Shigu - visite de Lijiang, Liming et Shangri-La - étaient cuites mais on ne s’attendait pas à ne plus avoir le droit de descendre à Shigu !

Pas mal comme coin pour être bloqué ! 

Hier matin les conseils français aux voyageurs ont changé : report de tout voyage en Chine et conseil de grande prudence concernant les mesures prises localement de façon arbitraire. On a appris que deux voyageurs en provenance de Chine se sont fait refuser l’entrée au Laos par voie terrestre... La Mongolie a officiellement fermé sa frontière avec la Chine.

On vous en remet une pour le plaisir  

Dans ce contexte, on se pose réellement la question hier matin de quoi faire, à savoir s’il ne faudrait pas essayer de passer le plus vite possible en Thaïlande ou au Vietnam, pour finir le voyage là-bas et s’extraire de cette Chine qui nous fait un peu peur dans son potentiel à tout bloquer. Et puis on discute avec ces deux américains qui vivent à Taïwan et qui ne peuvent pas repartir car leur avion a été annulé... On se dit que le risque d’entreprendre maintenant un mouvement vers un pays frontalier - avec les blocages qui fleurissent à vue d’œil dans tous les sens - représente un risque bien plus important de rester coincés dans une ville où on n’aurait pas potentiellement envie de rester longtemps, que celui de rester ici - où on n’est pas si mal finalement à grimper, manger et dormir.

26
janv
La vallée de Damaidi, à 6 km de Shigu 

Nous voilà donc à Shigu, dans notre nouvelle maison rustique chic, la Stone Drum House.

Notre chambre 

Rustique car à Shigu, ça caille et à peine arrivés, on enfile nos doudounes et on se visse le bonnet sur la tête, à l’intérieur comme à l’extérieur. Ici pas d’isolation et on fait de la buée dans la chambre le matin. Les toilettes et les douches sont à l’extérieur et on réfléchit à deux fois avant d’y aller la nuit !

Le nouveau petit dej’ 

Chic, c’est peut être un peu exagéré, mais on est super bien équipés : bouilloire, thé et eau filtrée à disposition, douches chaudes, wifi, machines à laver pour une somme dérisoire... Et les petites touches qui font la différence. Comme le chauffage d’appoint dans les douches qui transforme un acte de bravoure en moment de détente... Et cette couverture chauffante, qui permet de se glisser dans un lit tout chaud le soir ! Bref c’est le confort.

Diamond Wall, secteur le plus ensoleillé du coin 

Côté météo, la règle est qu’il fait beau et la température est juste parfaite pour grimper au soleil en t-shirt. Malheureusement pour nous, il fait particulièrement froid ces premiers jours et le soleil est souvent voilé avec un peu de vent, ce qui change tout. On a droit à quelques averses le soir qui recouvrent de neige les sommets environnants et le sol est gelé le matin.

Calcaire sculpté et tuffas 

Le temps s’écoule tranquillement ici, dans une vallée sauvage d’un calme absolu, qui contraste avec ces moments de grande pétarade à la chinoise où on se croirait dans un film de guerre !

La bonne surprise de la soirée du réveillon : on est tous invités à ce repas de fête !

Tout est paisible, à part cette réflexion en toile de fond concernant l’évolution du NCoV en Chine.

Douze plats pour les douze mois de l’année 

D’un côté, les chinois sont en proie à une véritable psychose. Suite à la gestion de la précédente épidémie de SRAS où le gouvernement avait menti sur la gravité initiale de la situation, tous croient qu’on leur cache des choses et qu’il y a des milliers de morts. La réaction du gouvernement, à savoir fermer Wuhan et sa région (25 millions de personnes) et annuler les fêtes du Nouvel An à Pekin, met de l’eau dans leur moulin. On apprend hier soir que les guest houses de Shigu n’ont plus le droit d’accueillir de nouveaux arrivants en provenance de Lijiang. Et aujourd’hui, les représentants du gouvernement local nous font l’honneur de leur visite.

Parmi les plats du nouvel an, il y a celui-là... 

D’un autre côté, on a le son de cloche du gouvernement français avec ses conseils aux voyageurs et les newsletters destinées aux professionnels de santé, qui sont plutôt rassurantes. Aucune restriction de voyage n’est conseillée, et le virus semble s’être adapté à l’être humain, en même temps qu’il a perdu en virulence. Le tout semble être de ne pas se faire cracher dessus !

On pense de plus en plus ne pas risquer grand chose d’un point de vue sanitaire. Par contre se pose la question de la suite de notre voyage. Comment prendre une décision rationnelle dans ce contexte de restrictions autoritaires de grande ampleur - démonstrations de gestion de crise vis-à-vis du reste du monde ? Bref, on avait prévu de rester ici bien tranquille en attendant de voir ce qui se passe... Mais on ne sait pas dans quelle mesure on risque d’être emmerdés pour partir à un moment donné.

24
janv
Vue depuis la gare de Lijiang 

Arrivés à la gare de Lijiang, l’atmosphère change du tout au tout. Tout est plus rural, la ville est entourée de montagnes sur fond de sommets enneigés et l’air est plus frais. Les masques sont tombés - ça nous fait du bien d’enlever le nôtre -, faisant place à des visages plus mats et plus souriants. On se fait moins bousculer... On est loin de la cohue de la gare de Kunming du matin.

Après avoir traversé la ville, retiré des sous et acheté quelques fruits, on monte à bord du van qui va nous emmener à Shigu - Damaidi pour être précis -, serrés comme des sardines, bercés par le doux ronflement d’un petit chinois sur les genoux de sa maman, en nous enfonçant encore un peu plus dans les montagnes, la campagne, nous éloignant de la civilisation. La Chine qu’on découvre ici est bien différente de celle qu’on a connue jusque là, plus tranquille et on sent qu’on va passer des jours paisibles à Damaidi.

Notre nouvelle maison, la Stone Drum House à Damaidi 
23
janv
Pour ce bain de foule, c’est opération grande protection : masques et gel hydro alcoolique sont de rigueur tout le trajet

Drôle d’ambiance que ce mix entre réjouissances de nouvelle année et psychose pandémique.

D’un côté des pétards et autres fusées en tout genre qui explosent en batteries, laissant dans l’air une odeur étrange pour du pétard et une légère couleur bleutée. Ça a vraiment l’air de les éclater, les pétards, enfants comme adultes, tout le monde y tâte et s’en délecte !

La queue pour entrer à la gare de Kunming, semaine de vacances oblige
La queue pour passer la sécurité. Au passage, on se fera chourrer notre couteau... Entrer dans une gare en Chine, c’est strict !

D’un autre côté, peut-être avons-nous été sensibilisés par Linda, qui nous a fait tout un article sur la mauvaise gestion du gouvernement concernant la dernière épidémie en date : dissimulation de la gravité de la maladie à la population, « erreur » de communication du nombre de cas avérés... Mais depuis hier, on voit des masques fleurir sur les visages. Les gens semblent inquiets et sortent le visage couvert. On est loin de l’accessoire de mode tant apprécié dans toute l’Asie. En même temps, avec cette manie qu’ils ont de cracher partout comme des lamas, tu m’étonnes qu’ils portent des masques.

Sur la route entre Kunming et Lijiang, vers Dali 

Ce matin avant de quitter Kunming pour Shigu, un mail d’Ariane est arrivé sur notre boîte. L’épicentre de l’épidémie - la ville de Wuhan - a été mis en quarantaine par le gouvernement chinois, qui a tout bonnement supprimé tous les transports. Personne ne rentre, personne ne sort.

Le long du lac Erhai 

Nous de notre côté, on se dit qu’avec un nom de bière, y doit pas être bien méchant ce virus !

22
janv
Vue sur Kunming et le lac depuis les secteurs 

Nos derniers jours à Kunming ont été rythmés par nos séances d’escalade à XiShan, sur les collines à l’ouest de la ville au bord du lac Dianchi. On y a retrouvé trois chinois de la classe aisée, bien sympathiques et parlant un anglais impeccable, un couple de Shanghai en vacances et une habitante de Kunming au chômage, qui était toute contente d’avoir trouvé quelqu’un pour aller grimper ce jour-là. Les sites ne sont pas majeurs mais le cadre est chouette avec un panorama sur la ville et les environs et le calcaire est de bonne qualité. Kunming est réputée pour avoir un climat tempéré toute l’année et la température est parfaite pour grimper (15-20°C). Ça nous fait tout bizarre de ne pas transpirer ! Il faut dire qu’on est passé en quelques heures du niveau de la mer à 2000m d’altitude avec un air très sec et on le sent un peu : après le mal de tête qui a fini par s’arranger, on a les lèvres qui tirent et la peau qui pèle !

Marche d’approche à travers les bambous et les tombes 
Escalade avec Linda au secteur du bas 
Les falaises de XiShan depuis la route 
Secteur du haut, avec multitude de voies faciles mais classes 

Question nourriture (et oui, on ne se refait pas !), on s’est abonné au troquet du premier soir pour aller prendre le bol de nouilles tous les matins... Et pour le soir, on a finalement retrouvé comme à Yangshuo un resto avec plats déjà cuisinés qu’on peut choisir de visu... mais sans grand choix le soir. On a craqué en téléchargent Waygo (qu’on a découvert sur un blog super intéressant : https://itsaboutime36239800.wordpress.com/2018/12/02/le-tour-du-monde-2-0/), un traducteur de menus super efficace ! Mais pas miraculeux non plus... C’est à dire qu’on a une petite idée de ce qui va arriver dans l’assiette mais on ne sait jamais quels morceaux de viande auront été cuisinés ! Et des fois ça a l’air vraiment dégueu ! Alors on alterne des soirs d’audace où on se lance sur des menus chinois sans image avec notre traducteur... et des soirs de grande prudence où on choisit la valeur sure. En général la prudence fait suite à un soir d’audace avec déception à la clé !

Le classique (et bon) lait de soja du petit déjeuner... Et l’autre truc (moins bon), une sorte de bouillie de haricots rouges.
Trop cool... Ici on voit ce que l’on va manger ! 
La puissance de Waygo !!! 
Malgré Waygo, c’était pas bon ! 
Mmmhhh ! Pomelo et fruits de la passion (2€/kg ) 

On s’apprête donc à quitter notre logement de luxe au 28eme étage, son ascenseur avec pubs télévisées et ce voisin (ou voisine - d’après Rémi, il n’y a qu’une fille pour être aussi crade) particulièrement bruyant et assidu dans ses crachats... On se demande combien de litres par jour il arrive à produire !

La vue depuis notre palace. Mais on est rassuré, les chinois nous ont dit que Kunming c’était une toute petite ville ! (6M hab)

Pour ce faire, direction la gare de Kunming où on va prendre un train à grande vitesse pour Lijiang, avec place réservée debout ! Et oui, avec la semaine de congés ici, les places assises n’étaient non pas chères mais complètement épuisées, alors à choisir entre 3 heures assis sur les sacs ou changer de logement pour un nuit... le choix a été vite fait ! On espère que ce sera une de nos dernière exposition à la foule et au potentiel coronavirus qui a généré une sorte de psychose ici, avant une retraite à la campagne dans les montagnes de Shigu.

20
janv
Le temple de Yuantong  

Pour ce voyage en Chine, nous avons choisi de grimper autour de Kunming et de Shigu, deux sites récents en plein développement, ce qui devrait nous permettre de profiter du gros potentiel chinois en terme de falaises, tout en évitant la patine et la foule rencontrées à Yangshuo l’année dernière…

L’escalade autour de Kunming paraît assez compliquée… On dispose d’informations en anglais principalement sur deux sites, Mountainproject.com et Kunmingrock.com. Quand l’un parle explicitement d’informations périmées et renvoie à des données plus à jour sur Kunmingrock, l’autre paraît peu actif, propose des topos partiels sans schéma d’approche et décrit de nombreux secteurs comme difficiles d’accès sans autochtone ! On se souvient de nos errances sur certaines marches d’approche délaissées de Yangshuo, où la végétation avait repris ses droits, où les rizières ont été modifiées, et on n’a pas tellement envie de se lancer dans les 45 min à 1h30 de bus (aller) pour rejoindre le village principal autour duquel se situent les falaises dans un rayon de 2 km !

On a bien tenté de grappiller le maximum d’informations lorsque nous étions à Nam Pha Pa Yai... Dès qu’on parlait de Shigu, les yeux des gens y étant allés s’illuminaient... Là-bas, c’est facile, le principal équipeur - un expat’ - tient une guest-house et tout se fait à pied. En revanche pour Kunming, on a rencontré deux personnes qui y étaient allées, qui ont dit que c’était bien mais sans plus d’info concernant la logistique.

Le parc du lac vert en plein centre ville 

Alors arrivés à Kunming, on s’est lancé dans une véritable chasse non pas au trésor mais à l’information !

Costumes et danses traditionnelles 

Étape 1 : s’inscrire à WeChat, leur WhatsApp chinois, indispensable pour rencontrer des gens et communiquer avec eux. Il y a probablement eu une mise à niveau des restrictions d’utilisation depuis notre précédent séjour, car cette fois-ci, impossible d’ouvrir un compte tous seuls : on a besoin qu’un utilisateur WeChat - depuis plus de 6 mois - nous valide l’inscription. Le précédent compte qu’on avait ouvert en 2018 à été bloqué faute d’activité... Et nous on veut WeChat pour rencontrer du monde... Mais il nous faut un ami pour pouvoir s’inscrire... C’est un peu le serpent qui se mord la queue ! Heureusement on peut compter sur la qualité de « superhost » de notre hôte Airbnb, qui nous envoie son fils pour gérer le problème. Moyennant une heure à se prendre la tête tous les 3 - c’est que ça a pas l’air évident cette affaire, même pour un aficionado du WeChat - on a un compte ouvert.

Toujours aussi incroyable cette culture du parc en Chine... tout le monde danse... il y en a pour tous les goûts !

Étape 2 : visite du NOW climbing gym, situé pas très loin de chez nous, comme conseillé sur Kunmingrock pour avoir de l’info plus à jour. On se dit qu’avec un peu de chances, on trouvera un topo ou on rencontrera un grimpeur qui parle anglais, sinon au moins qui nous mettra en relation avec. A l’arrivée, on tombe sur deux grimpeurs chinois endormis, qui parlent... chinois bien sûr ! Qu’importe, grâce à un traducteur, on explique notre problème et l’un des deux nous donne le numéro d’une grimpeuse qui parle anglais. On lui explique. Elle a l’air plutôt sympa et nous dit « Ok, envoyez-moi une demande d’ami sur WeChat et je vous ajouterai au groupe de discussion des grimpeurs de Kunming, il y a des étrangers, vous trouverez peut être quelqu’un pour aller avec vous ! » Parfait ! A ce stade-là on pensait avoir fait 70% du job. Sauf que depuis... on attend toujours qu’elle nous accepte comme amis !

Le NOW climbing gym 

Étape 3 : visite du café bobo des expat’, le Salvador's Coffee House. Au début de nos recherches, on avait posté un commentaire sur Mountainproject, forts de notre expérience du précédent voyage, où ce site nous avait permis de rencontrer David, l‘expat’ américain qui avait littéralement sublimé notre séjour à Guilin ! Ça ne rate pas, le modérateur du site nous répond hyper rapidement : effectivement, pas facile de trouver des infos fiables pour Kunming, un topo est à venir pour mai 2020, allez donc au Salvador's Coffee pour rencontrer des expatriés grimpeurs...

On avoue que la multitude de sources indiquant clairement la merditude d’accès à l’info et donc aux secteurs commence à nous décourager et fait se pointer l’idée de partir plus tôt que prévu à Shigu...

Tiramisu aux fruits rouges au Salvador’s coffee... Miam ! 

Arrivés au café en plein centre de la ville, au milieu des boutiques chics, la population qui le fréquente dénote vraiment avec celle de notre quartier. On ne serait jamais entrés par nous-mêmes dans un endroit pareil. Mais c’est sympa et pour une fois, il y a de vraies pâtisseries qui font envie ! A peine servis par le patron, on lui explique notre objectif. En deux temps trois mouvements, il nous ajoute comme amis WeChat et nous inscrit au groupe de discussion des grimpeurs de Kunming - en même temps qu’il nous explique quelques fonctionnalités super utiles de notre smartphone qu’on ne connaissait pas... Tout en nous mettant en garde, ce week-end débute une semaine de congés officiels pour le nouvel an chinois, il risque de ne pas y avoir grand monde dans le coin... C’est décidé : on contacte le grimpeur de Shigu pour savoir si on peut venir plus tôt chez lui (car avec cette semaine de vacances, ce n’est pas gagné qu’il y ait encore de la place), quitte à revenir plus tard à Kunming. Et on poste notre message sur le fameux groupe.

Depuis, et bien... on se croirait un peu au boulot ! Harcelés par les sonneries WeChat à essayer d’organiser les deux jours qui nous restent ici !

On fête notre arrivée sur le groupe avec la bière du grimpeur ! 

Bien sûr, on a agrémenté nos différentes expéditions de visites dans la ville, notamment au parc du lac vert et au temple bouddhiste Yuantong, d’expériences culinaires dans de nouveaux endroits, et même d’un petit massage !

19
janv
Un dernier bol d’air (?) thaïlandais  

A peine les portes de l’aéroport de Don Mueang franchies, l’atmosphère change radicalement. La climatisation n’y est pas pour grand chose, non, ce qui saute au yeux c’est qu’on est déjà en terre chinoise. C’est « leur aéroport », la tête de pont de la mère patrie en Thaïlande.

Une fois le « petit déjeuner aéroport » englouti – comprendre par-là une bouffe passable à un prix exorbitant, mais le timing ne nous permettait pas de faire autrement – nous embarquons. On est toujours pantois devant ces touristes chinois, qui sortis de leur référentiel sont paumés, mais alors paumés ! Ne pas réussir à trouver son siège dans un avion… C’est pas compliqué pourtant !

Nous voilà rassurés ! 

C’est bon ! La douane est franchie - on en profite pour décerner l’oscar du meilleur acteur au douanier pour son interprétation de la porte de prison. Si le mec avait été autorisé à grogner en nous tamponnant nos visas, il l’aurait fait. On avait pourtant des doutes concernant le bon déroulement de cette étape, quand on connaît la rigidité du gouvernement Chinois qui impose de stipuler une adresse officielle de résidence du type hôtel, car c’est la première fois qu’on entre en Chine avec une réservation de Airbnb... Les Aliens que nous sommes (c.f. photo) se voyaient déjà obligés de déclarer leur adresse auprès du commissariat de police de leur district de résidence, dans les 24h suivant leur arrivée ! Vous imaginez le portrait, parler anglais à un flic, quelque soit sa nationalité, ça doit relever de l’exploit d’arriver à se faire comprendre. Bien sûr, si le-dit flic est de langue maternelle anglaise ça compte pas hein !

«  Je ne vous mentirai pas sur vos chances de survie mais… vous avez ma sympathie. »

Contrairement à notre arrivée triomphale à Guilin de nuit il y a un an, ici, tout se passe comme sur des roulettes ! Le taxi nous dépose devant l’entrée d’une résidence de plusieurs immeubles de plus de 30 étages. Le gardien à la première barrière, puis une nana à la porte d’immeuble, nous font entrer avec leur carte magnétique. Nous voici au 28e étage, devant la porte de l’appartement, un peu perdus : mais où doit-on taper le code qui est censé ouvrir la porte ??? On finit par appeler notre hôte (merci la carte SIM achetée à l’aéroport), en même temps qu’on se rend compte qu’il y a un clavier digital sur la serrure, qui ne s’allume que quand on le touche... Trop moderne pour nous ce pays !

Le César Palace - 28th Floor ! 
Premier resto chinois, premières baguettes ! 

Le soir, on tente un repas dans un troquet juste en face de chez nous, rempli de monde, avec quelques photos de plats au mur... On en montre quelques-uns du doigt, mais à priori aucun n’est disponible. Alors on joue la carte de la « sécurité » ou plutôt du « moindre risque » à savoir : on prend ce que nous propose la nana du resto, premier truc écrit en haut de la carte et le moins cher (1€/personne)... Avec ça, on ne doit pas pouvoir se tromper... et on tombe sur les rice noodles ! Les mêmes qu’on mangera au même endroit le lendemain matin. Ok, c’est pas très aventureux pour commencer, mais ça nous va bien comme entrée en matière. Et comme l’a si bien résumé la voisine de Rémi dans l’avion, une chinoise prof d’anglais (!) : « en Thaïlande, la bouffe est vraiment horrible, beaucoup trop sucrée et pas assez de piment ! » Sur le coup, on n’a trop rien dit sur ce qu’on pensait de la bouffe thaïe... Mais ça résume assez bien le changement de saveurs qui s’opère en ce moment !

17
janv
Retour à la ville sur fond de temple bouddhiste 

On s’était un peu préparé à encaisser le coup - à force, on commence à avoir l’habitude - mais rien n’y fait, on est quand même un peu K.O debout après l’uppercut donné par ce retour à la civilisation.

Mygale croisée à la falaise, lézard qui se chauffe au soleil (36° c’est un peu limite quand même) et notre pote Tukay sur le toit 

Comme nous l’a si bien dit Christophe juste avant que l’on se quitte sur le quai de la gare pour suivre nos chemins respectifs « je comprends tous les maux de notre société ! Après le calme de la jungle et la vie en pleine nature, on se retrouve coincé entre quartes murs, avec cette effervescence, ce bruit... c’est vraiment merdique ! »

Resto du soir... le marché local !

On ne reste qu’une nuit à Bangkok ; passé un temps on s’était dit qu’on pourrait peut-être visiter un peu la ville, mais avec ces 157 μg/m3 de particules fines dans l’air (pour les PM2.5), là où en France on doit respecter un seuil moyen annuel à 20, on se dit que c’est pas vraiment le bon moment et que la pollution chinoise est sûrement mieux que celle de Thaïlande. Ils ne doivent quand même pas être la première puissance mondiale pour rien, non ?

Qui dit Chine, dit « Great Firewall », on a donc investi dans un VPN, mais sait on jamais ... alors peut-être à dans deux mois !

15
janv

Il est temps pour nous de nous projeter sur notre prochaine étape.

Notre séjour au « NPPY camp » tire à sa fin. On part dans quelques jours. D’autres nous ont déjà devancés. On a vu partir Bernie, emmenant avec lui son humour taquin et son accent SudAf’ à couper au couteau, qui ressort dès qu’il parle du pays. James et Kamala ont pris le même pick-up, mettant ainsi fin à la série des regards un peu paniqués qu’ils nous jetaient quand on se lançait dans de grandes phrases en anglais sur des sujets tels que « en voyage, est-ce pire de regarder la misère ou de la prendre en photos ? ». Et Kamala de penser : « Mais qu’est ce qu’ils essaient de dire ? » et James d’enchaîner : « attends, ils parlent anglais ou français là ? »

On n’a toujours pas réussi à déterminer si ces discussions étaient plus fatigantes pour nous - obligés de parler anglais pendant des heures - ou pour eux - contraints à essayer de décoder notre accent et nos fautes.

En tout cas, sacrés moments de rigolades passés avec ces trois-là.

Le secteur principal  

On va donc dire adieu à tous ces chants d’oiseaux diurnes et nocturnes - les moins agréables dira-t-on -, aux cris plus ou moins stridents des geckos - la palme revenant au TuKai - et à ces putains de clebs, aussi attachants le jour que chiants la nuit, avec leur manie de hurler à la lune de concert trois fois par nuit. Y a des fois où il y a de la mort-au-rat qui se perd !

Local melting-pot  

Ce départ approchant mettra fin à une certaine amnésie qui s’installe ici - à dégouliner tous les jours en se posant la même question « il faisait aussi chaud hier ? » - et à cette obsession grandissante pour essayer de prendre les singes en photos, toujours plus près, quand ils vont boire à la rivière en fin d’après-midi. Après évaluation minutieuse des dangers potentiels - c’est-à-dire après avoir vu des Thais se baigner dedans et avoir demandé aux locaux si c’était dangereux -, on a pris le parti de s’avancer dans ladite rivière, pour les approcher, profitant au passage de nourrir les petits poissons de nos peaux mortes sur les pieds... Ça a duré jusqu’à ce qu’on croise ce varan, qui a disparu sous l’eau peu après qu’on l’ait repéré... On vous laisse imaginer à quelle vitesse on a rejoint la berge !

Pédicure en eaux troubles  

On ne peut décemment pas clore un chapitre sans parler de nourriture, et c’est la mort dans l’âme qu’on va quitter ces délicieux buffets thaïs, qui changent tous les soirs, et leurs fameux thés glacés, qui rendent nos fins d’après-midi plus fraîches.

La classe du staff

Via Bangkok on va donc rejoindre la Chine et espérer trouver de meilleurs thés que la dernière fois. On a bon espoir on va dans le Yunnan.

12
janv


Voilà maintenant une petite semaine que l’on est arrivé en Thaïlande. L’humidité et la chaleur ambiante aidant, on évacue les dernières traces de foie gras et de bûche de Noël en suant nos 2 litres par jour. Heureusement que les bouteilles de bières sont grandes et en quantité suffisante ! Florence, obligée de s’adapter à la seule présence des « Leo Beer », m’impressionne toujours autant par sa créativité en matière de cocktails à base de bières. « Peu importe le contenu, tant que l’ivresse est là... »

Après quelques jours à faire le tour des secteurs de Nam Pha Pa Yai (NPPY), on décide de s’accorder un jour de repos. On va sortir de notre jungle pour aller à la ville... Vains dieux !

Côté escalade, on est plutôt partagé. Sur un calcaire très lisse et maintenant très patiné, on trouve quelques voies d’ampleur dignes d’intérêt, mais on est bien loin des standards laotiens. On a un peu l’impression d’être sur un spot récent mais malgré tout vieillissant qui a du mal à se payer un lifting. Les nouveaux secteurs potentiels ont l’air d’être présents, mais... le site semble atteint d’une certaine léthargie. Manque de moyens ? De motivations ? De connaissances ? Sûrement un peu de tout ça. On a le sentiment que la prestation proposée glisse tout doucement vers des standards qui s’adressent à un public local. Comme à notre arrivée au camp avec une unique bouteille d’eau achetée à la gare - on ne s’est pas posé une seule fois la question de savoir si on trouverait des bouteilles sur place. En fait, non. Ici pas de bouteilles d’eau minérale à vendre mais on nous propose - surfant sur une vague écolo respectable - des bouteilles vides que l’on peut remplir avec de l’eau potable, vendue à un coût ridicule. Ok, très bien. Sauf qu’au moment de les acquérir, on nous tend une bouteille récupérée dans une poubelle qui traîne au soleil, avec une odeur de vase et plein de poussière à l’intérieur ! Mmmh, génial, on ne savait pas encore comment on allait tomber malade ! Bref, l’escalade à NPPY « c’est bien, c’est bien, mais c’est pas top » comme le disaient il y a une vingtaine d’années 3 mecs peu connus.

Le fameux look laotien qui permet d’éviter l’intrusion des mouches dans les oreilles... 

Encore que... On est agréablement surpris. Le lendemain de notre arrivée, en voyant la taille du site (90 voies dont une bonne moitié sans grand intérêt), les secteurs et la chaleur, on pressent qu’on ne restera pas la durée du séjour initialement envisagée. Et puis ce calcaire très lisse et tout patiné, combiné à la température, donne un côté aléatoire assez déplaisant au moindre mouvement. Finalement, au fur et à mesure de nos escalades, comme les autres, on s’habitue un peu à pousser sur ces prises lustrées. On a de bonnes surprises, on se retrouve dans des voies qui ne paient pas forcément de mine mais qui sont magnifiques. Le plus grand bémol reste la chaleur, entre 24 et 36°. Avec un peu de chance, la nuit est suffisamment fraîche pour avoir un sommeil de qualité, mais pour la grimpe, ça nécessite une grande quantité de magnésie et une bonne dose d’auto-suggestion : « j’ai repoffé les deux mains, c’est bon, je peux essayer le crux même si ça glisse déjà à nouveau ! »

La tyrolienne d’accès au secteur principal, nous autorisant un bol d’air frais après la séance ! 

Côté ville, les virées urbaines sont toujours aussi rigolotes en Asie du Sud-Est. On est parti à pied sur les 3 km de piste rejoignant « la grand’route », accompagnés par Kamala et James, un couple de Ricains bien sympas. L’objectif étant de sauter dans un taxi-brousse direction Kaeng Khoi, bourgade située à 20 bornes du camp. Arrivés sur l’asphalte, on se dit tous que c’est un peu bête de griller sur place à attendre un hypothétique mini-bus et qu’y a qu’à faire du stop ! 5 minutes plus tard, nous voilà tous les 4 chargés à l’arrière d’un pick-up, rayonnants de plaisir, la truffe au vent.

Un jour de repos idéal au pays du sourire !

Notre virée en ville n’était pas sans arrière pensée  
10
janv
C’est reparti ! 

Nous voilà de nouveau en Thaïlande. Le jetlag dans ce sens est toujours aussi violent.

Même contexte y a un an 

On a voyagé pour la première fois avec Eurowings, ce qu’on a découvert être le low-cost de Lufthansa (sous réserve de l’approbation de Roman... ?) ... en même temps qu’on a découvert qu’on prenait un long courrier low-cost !!! Comme avec Easyjet, ici il faut payer pour les écouteurs, la couverture, l’oreiller... Sauf que ce n’est même pas moins cher. Qu’importe, pour les 45 minutes de sommeil qu’on a réussi à grappiller pendant ce voyage de 10 heures, ça allait bien. Et ça nous a fait une entrée en matière dans la baisse de confort nécessaire au voyage qu’on envisage !

Heureusement notre transfert depuis l’aéroport de Bangkok s’est déroulé sur un tempo « métro - train - dodo ». Florence a rapidement succombé au roulis du train, je me suis mis des allumettes sur les yeux pour tenir jusqu’à l’arrivée, ayant moyennement confiance en notre capacité à entendre l’alarme du téléphone sensée nous réveiller.

Surchauffe le temps du transfert  

Nous imaginions Nam Pha Pa Yai Camp dans le même style que Thakkek. On en est bien loin. À notre arrivée 7 personnes sur le camp: drôle d’ambiance, qui devient de plus en plus appréciable au fur et à mesure que les jours passent, pour différentes raisons.

Au moment du Check-in, Flo a un moment d’absence, puis se tourne vers moi : « le mec là, Emmanuel, qui est arrivé hier, c’est Manu l’ex de Delphine. » « Delphine? Ta cousine? » « Ouep ». Ici moins de monde et tout est plus convivial, on mange tous ensemble dans une ambiance familiale le soir en faisant appel à nos meilleurs souvenirs d’anglais et notre plus bel accent. Avec le décalage horaire et la chaleur, c’est un exercice vraiment fatigant au début, mais petit à petit, on s’habitue et ça devient plus naturel. Les gens qu’on rencontre sont tous sans exception des voyageurs au long cours, témoins d’un autre « way of life » et ça nous rassure.

Ambiance thaï. J’ai placé tous mes espoirs dans le fat gecko pour faire la peau à l’énoooorme araignée des toilettes ! 

Après quelques jours « coupés du monde » sans réseau, pendant lesquels on a recupéré du sommeil en retard, on commence à s’habituer au chaud qui brûle les pieds dans les chaussons, aux mouches qui rentrent dans les oreilles (même si comme pour les gens, il y en a beaucoup moins qu’à Thakkek) et on s’est « reconnecté » grâce à l’acquisition d’une carte SIM locale !

Depuis quelques heures cette phrase revient sans cesse. Elle rythme nos aller-retours vers la table déjà bien chargée de nombreux petits bouts de papier. Et oui, la pression monte, lentement. Ce n'est pas encore "list-érie collective" mais c'est palpable: on est seulement à quelques encablures du départ.

Lista classicae - papier mat blanc 90g 

Un peu plus d'un an après notre retour, nous nous apprêtons à revivre le choc thermique et culturel dans l'autre sens - à savoir qu'on va crever de chaud (35°C prévus à Bangkok) et se laisser porter par l'atmosphère asiatique... Pendant cette année, on a tenté de concilier réalité économico-sociale et rêves d'évasion... Avec moins de facilité que ce que l'on imaginait quand on y réfléchissait en 2018, depuis l'autre côté du globe. Finalement, ce n'est pas faute d'y avoir cru, mais on n'a encore trouvé aucune solution parfaite pour satisfaire toutes nos envies ! Les banquiers, sociétés d'assurance et agents immobiliers en particulier se sont montrés moins conciliants que dans notre imaginaire de Bisounours. Peu importe. On avance, on ajuste, on recommence... On a senti apparaitre un décalage avec certaines personnes dont on était proches auparavant... D'autres nous ont dit : "Depuis que vous êtes rentrés, vous êtes complètement paumés !" Oui, certes. Mais il est sûr qu'avant de partir, on ne risquait pas de l'être, trop occupés à aller bosser toute la semaine, lancés sur les "rails" de ce que doit être une vie professionnelle réussie. Alors, c'est vrai qu'on est un peu paumés... Mais est-ce qu'on est plus malheureux ? Certainement pas.

Un grand merci à notre sponsor "La classe en voyage" qui n'a pas hésité à nous suivre dans ce nouveau projet

Cela étant dit, s'il y a un domaine où on n'est pas perdus, c'est celui dans lequel on entre de nouveau... On ressort ces petits cahiers et choses utiles déjà emmenés, en découvrant avec plaisir que tout est quasiment prêt et bien rodé, que les papiers importants ont pour la plupart déjà été scannés, les numéros d'assistance rapatriement déjà notés. Ces préparatifs qui, même si on part moins de temps, nous rappellent d'autres préparatifs il y a plus longtemps... On ne réalise pas encore vraiment... Mais on est super contents !