L’équipe gagnante des deux dernières semaines C’est devenu une sorte de rituel. Tous les matins, on reçoit un texto de Beth qui nous demande où on va grimper.
Vue sur Leonidio depuis ses vieux moulins à vent Beth, elle faisait partie du groupe d’américains que l’on a rencontrés à Shigu, avant de fuir chacun dans notre direction - eux au Laos pour Thakkek et nous en France-, et c’était une des plus cool. À cette période en Asie, Thakkek étant devenu une sorte de « refuge » pour de nombreux voyageurs ne sachant plus où aller, et le camp de grimpeurs étant particulièrement blindé, on avait donné à Beth le contact de James et Kamala qui s’y trouvaient alors, au cas où... Deux jours après, on avait reçu un message de James : « ton américaine à qui tu as refilé notre contact, et bah on connaît son mec ! » Comme quoi, le monde est vraiment tout petit.
King of thrones, un secteur minuscule mais avec quelques voies sympas A Sabaton, on a apprécié le style des frères Rémy : une voie tous les 2 mètres, un point tous les mètres, mais jamais bien placé !A peine atterris à Athènes le 12 février dernier, en train de récupérer notre voiture de location, on a entendu derrière nous : « Hey guys, what are you doing here ? » Et nous de répondre « And you, what are you doing here ??? » On avait Beth juste en face de nous, qui venait directement du Laos rejoindre une de ses copines, Lauren, pour un mois à Leonidio ! Beth et Lauren ont pris l’habitude de se retrouver pour des vacances de grimpe tous les hivers, dans la mesure où le copain de Beth préfère l’escalade traditionnelle et les grandes voies à l’escalade sportive, et le mari de Lauren n’aime ni l’escalade ni les voyages. Le duo est irrésistible et à l’origine de grandes rigolades - Beth parlant souvent de Lauren en disant « my wife ».
James à l’œuvre à ElonaLauren dans la même voie Du coup on se retrouve régulièrement tous ensemble à la falaise - où à l’apéro -, avec nos nouveaux colocataires James et Kamala et Beth et Lauren. Cette ambiance faite de rencontres qui se prolongent est loin d’être désagréable et nous permet de retrouver un peu ce sentiment de « grand » voyage. On s’est aussi rendu compte que tous les gens rencontrés ce début d’année en Asie ont modifié leurs plans et/ou écourté le voyage à cause du coronavirus. C’est un peu triste mais ça a un petit côté réconfortant.
En route vers Kyparissi A la découverte d’un secteur récent de Kyparissi, Hideout Et puis comme toutes les bonnes choses ont une fin, il est temps aussi pour les deux américaines de penser à rentrer dans leur pays. Ironie du sort, on avait quitté Beth à Shigu au moment où les mailles de la quarantaine chinoise risquaient de se refermer sur nous... Et on va les quitter cette fois en Grèce dans une ambiance qui nous rappelle quelque peu ces précédentes interrogations que l’on avait en Asie !
Premier bain de la saison Notre maison à Sampatiki Pour leur dernier jour hier soir, on avait tous prévu de se retrouver au resto - un resto où j’attendais de retourner depuis longtemps soit dit en passant car j’y avais repéré un plat que je n’avais pas eu l’occasion d’essayer au moment où Olivier était avec nous. Arrivés devant le resto : fermé. Un peu bizarre pour un samedi soir. Interrogeant Google au passage et constatant que l’ensemble des restaurants étaient fermés, on a appris que la Grèce avait pris des mesures de restrictions pour limiter la propagation du coronavirus : fermeture de tous les lieux publics pour les deux prochaines semaines. Aujourd’hui, on apprend que les hôtels et AirBNB n’ont plus le droit d’accueillir de nouveaux clients.
Nous qui avions l’espoir d’être épargnés un temps de ce qui se passe actuellement en France sommes bien obligés de constater qu’on va y avoir droit de nouveau. Quand on était en Chine, notre complexe de supériorité occidental - ou notre nature humaine - nous laissait à penser que si l’épidémie de coronavirus arrivait chez nous, les choses se passeraient certainement bien différemment de ce qu’elles avaient été en Chine... En fait non. Et la gestion de crise est peut être même pire dans la mesure où les restrictions chinoises étaient certes strictes mais ne laissaient pas de place aux tergiversations. On est bien évidemment affecté par la situation italienne et ce qui va inévitablement arriver en France aussi et dans toute l’Europe. Et une fois de plus, on se demande : que faire ? On n’est pas si mal ici : même si les commerces non indispensables sont fermés, on a le sentiment qu’on n’est pas trop exposés et qu’on peut encore y passer des jours tranquilles. Mais pour combien de temps ? Et surtout, va-t-on réussir à rentrer de nouveau en France au moment prévu ? Dans le cas contraire, combien de temps risque-t-on d’être bloqués ici ?
On a profité sans le savoir de nos derniers jours de liberté pour aller visiter Monemvassia...... joli petit village fortifié et parfaitement rénové