Carnet de voyage

Mongolie

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Steppes, désert et canyons
Du 17 août au 15 septembre 2017
30 jours
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Publié le 7 septembre 2017

Après presque trois semaines sans internet, nous sommes enfin de retour dans la capitale et reconnectés au monde réel (on serait bien restés à l'état sauvage, mais toutes les bonnes choses ont une fin...). Nous venons juste de rentrer d'une petite expédition fort sympathique dans le désert de Gobi. Voici donc enfin les photos du début notre aventure 😀

Retour en arrière depuis notre arrivée en terre mongole le 18 août.

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Arrivée

Atterrissage sans problème au petit aéroport d’Oulan Bator, après neuf heures de vol en passant par Moscou. Le bus que j’avais vu dans les guides pour rejoindre le centre ville n’existe apparemment plus. Heureusement les rabatteurs sont là pour nous orienter vers leurs collègues taxis, qui n’hésitent pas à gonfler les prix pour les touristes naïfs. Pour une course annoncée à 30€ nous arrivons à nous mettre d’accord sur 20, nous apprendrons plus tard que le coût réel pour ce trajet est de 15€. On s'en sort plutôt pas mal pour une première négociation.

On nous dépose donc directement devant notre guesthouse, dans laquelle nous passerons deux nuits en yourte !

Découverte de la ville

Nous partons à pied de l’auberge pour rejoindre Peace Avenue, l’avenue principale de la ville. Sur la route que nous empruntons, les bâtiments faisant office de magasins sont parfois en dur, parfois en bois, souvent construit directement sur terre battue. Le goudron est réservé à la route. La terre est rarement mise à niveau et les deux jours de pluie que nous avons eu nous ont fait traverser de nombreuses mares d’eau (vive les chaussures en gortex !). Il n’est pas rare également d’observer de nombreuses bouteilles en plastique jonchant le sol ou jetées dans un trou d’un mètre en plein milieu d’un trottoir. Les mongoles ne sont pas les plus écolos...

Les magasins que nous croisons, souvent simplement quelques murs et un portail en bois, l’arrière d’un camion ou une petite cabane de quelques mètre carrés, sont soit des petits marchés (vendeurs de boissons et alimentation basique) ou restaurants rapides, soit la plupart du temps du commerce autour des voitures. Il y en a énormément ! Garages, lavages, expositions de produits d’entretiens ou de centaines de pneus entassés sur le trottoir…

La circulation est très dense dans la capitale (Oulan Bator est une des villes les plus polluées au monde). Un jour sur deux, les voitures à numéros paires ou impaires sont autorisées à se garer dans la ville. Le klaxon est très utilisé, non pas pour manifester un mécontentement mais à titre préventif: quand ils doublent, quand un piéton traverse, quand un chien errant s'approche trop du trafic, quand une vache est sur la route… les gens traversent n’importe où et n’importe quand, même sur les routes a deux fois trois voies où les voitures roulent à 70km… Autant dire que ça klaxonne très souvent !

Nous visiterons la ville à pied de long en large. Beaucoup de contraste entre les bâtiments modernes et les temples traditionnels, mais aussi les bâtiments officiels avec la grande statut de Chinggis Khan (guerrier du 13eme siècle). Les locaux nous aident à nous orienter, toujours aimables et prêts à se démener pour nous aider même quand ils ne parlent pas un brin d'anglais !

Visite du monastère de Gandan

Notre visite la plus intéressante : Il s’agit d’un ensemble de temples bouddhistes de style tibétain. De nombreux Mongols y viennent pour prier. Ils tournent les moulins et font le tour des temples plusieurs fois avec leur chapelet, s'appuyant aux murs en récitant leurs prières. Plusieurs personnes semblent se diriger vers un même bâtiment : nous entrons nous aussi et découvrons une foule de gens se ruant vers un Lama en train de vendre des petits sachets remplis d’encens. Malgré plusieurs tentatives, impossible de s’approcher pour mieux voir tellement la salle était bondée. Dehors, les gens rangent précieusement leurs sachets.

Nous continuons à nous promener et entendons un chant religieux provenant d’un temple: nous décidons d’y entrer et y découvrons une grande cérémonie bouddhiste, impressionnante et pleine de couleurs, nous y resterons un moment.

Nous terminons notre visite du monastère par le temple de Janraiseg. Il abrite une statue ornée de pierres précieuses qui contient 27 tonnes d'herbes médicinales, des centaines de sûtras (livres religieux), ainsi qu'un grand nombre de tissus couverts de mantras. Interdiction de prendre des photos. Je glisse discrètement mon appareil dans ma manche et arrive à prendre plusieurs clichés sans me faire repérer. Les murs intérieurs du temple sont tapissés d'une multitude de petites statues représentant Ayush, le bouddha de la longévité. Les gens y déposent des offrandes: tissus, argent, bijoux… La visite se termine par une statue au visage loufoque au pied de laquelle est déposé un grand coffrée rempli d’argent : les gens y font leur prières, joignant les mains et collant leur front au coffre. Même procédure pour le meuble aux chandeliers. Je continue à photographier lorsqu’on me tapote sur l’épaule. Je décolle mon œil du viseur, me retourne et lève le nez: un grand et impressionnant Lama m’adresse la parole: « Taking pictures ? » Heu…. Yes ? Je le suis et doit finalement payer quelques tugriks (l'équivalent d'un euro à peu près) pour les clichés que j’ai pris sans autorisation. Il nous offre un sachet d'encens avant de repartir, parfait pour la yourte ce soir !

Cérémonie surprise bouddhiste

Nous repartons et cherchons à boire quelque chose de chaud pour nous réchauffer. Nous entrons au hasard dans un bâtiment qui nous semblait être un café, mais plusieurs portes s’offrent à nous. Nous poussons l’une d’elles et découvrons plusieurs Lamas assis à différentes tables, donnant des cérémonies particulières pour les visiteurs. Une mongole qui parle un peu anglais (une chance qu’on tombe dessus !) nous explique que les moines aident les gens à régler certains problèmes (cauchemars, manque d’argent, stérilité…) ou simplement pour apporter chance et protection dans leurs vies. Et puis d’un coup elle nous lance : « You can do it if you want ! ». Nous n’hésitons pas à profiter de l’occasion et un Lama se propose instinctivement à nous. Juste le temps d'une photo à la volée et on nous explique la procédure: nous nous asseyons, joignons nos mains pour prier tandis que le Lama lit à voix haute textes et mantras sacrés de son livre tibétain. Il nous donne ensuite le bol d’encens que nous devons faire passer autour de chacun de nous, trois fois de droite à gauche . Puis il enroule autour de nous une corde aux multiples couleurs, reliée à sorte de petit bol en argent qu’il dépose dans une soucoupe, laquelle repose dans une autre soucoupe un peu plus grande, ainsi de suite, le tout dans un grand plateau rempli de grains. Il continu de marmonner les textes et prières tandis qu’il prend des poignées de grain pour les rejeter dans le plateau. Enfin, nous le remercions et allons terminer nos prières devant la photo du Dalaï-lama.

Spectacle traditionnel pour clôturer la journée

Pour finir, la cerise sur le gâteau : un spectacle d’une heure et demie au théâtre national, de représentations de danses et chants traditionnels mongols. Les danseuses sont vêtues de costumes blancs ornés de diamants étincelants pour les célébrations des mariages et des naissances, les hommes portent des tenues de plumes et de peaux de bêtes pour les fêtes données en l’honneur des animaux et des esprits de la nature. Une contorsionniste nous fera un spectacle époustouflant, mais le plus impressionnant pour nous restera le fameux "Khoomei" ou "Throat singing", chant typique de l'ouest de la Mongolie (allez jeter un œil sur internet pour vous rendre compte de la puissance vocale). Pour clôturer le spectacle, tout le monde sur scène pour un grand orchestre: plusieurs musiques classiques de la tradition mongole, mais également la reprise de Queen « We are the champion » ce qui montre que les mongols peuvent être aussi traditionnels que contemporains !

Ainsi se clôture cette visite de la capitale, le lendemain nous prendrons le bus direction Tsenkhermandal, pour deux semaines de Workaway chez une famille Mongole ! Au programme: jardinage et fabrication de pain mongol dans la steppe sauvage !

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Publié le 7 septembre 2017

L’arrivée au village

Les trois heures de bus depuis Oulan Bator jusqu’au village de Tsenkhermandal (à l’est) passent vite lorsque l’on admire les steppes mongoles pour la première fois. On ne se lasse pas d’observer les collines sans fin, les troupeaux de moutons, les yourtes et les nomades à cheval. Heureusement, bien qu’il y ai une télé dans le bus elle reste éteinte, ce qui ne fut pas le cas pour nos collègues volontaires (un couple d’hollandais, Arno et Aster avec leur petite fille Annik de neuf ans, qui viennent aider la même famille mongole que nous) qui ont subi trois heures de karaoké mongol, avec bien sûr tout les passagers qui chantent !

Notre correspondante Workaway, Ganaa, travaille comme guide touristique dans le désert de Gobi. Elle ne sera pas là à notre arrivée et nous rejoindra seulement à la fin, au moment de ses vacances. C’est donc avec sa mère Ayuna, son père Gamba et sa fille Anu que nous allons séjourner. Ayuna tient une boulangerie dans le village et a besoin d’aide pour faire le pain et également s’occuper du jardin et du potager.

Quelques images du village

La maison de nos hôtes

C’est une maison de briques avec quelques détails qui feront tout l’exotisme de notre séjour :

  • L’eau : Il n’y a pas d’eau courante dans la maison. L’approvisionnement se fait grâce à celui que nous nous amusons à surnommer « waterman » (surnom qui se transformera rapidement en « vodkaman »...). Il distribue l’eau à travers le village dans sa petite camionnette. L’eau est amenée depuis la réserve du camion par un long tuyau (troué, mais ça n’a pas l’air d’avoir trop d’importance) vers les deux cuves bleu qui constituent la réserve de la maison: une dans le local boulangerie et une dans la cuisine. Pour faire la vaisselle, il faut prendre de l’eau dans la cuve avec une casserole en plastique, pour la mettre dans un grand récipient. Une fois la vaisselle fini, jeter l’eau sale dans le seau qui est dehors. Quand celui ci sera plein, le jeter dans la fosse au fond du jardin. Dans’ l’espace commun, il y a quand même un évier pour se laver les mains et se brosser les dents: l’eau descend d’un réservoir en plastique (à remplir soit même avec la casserole), tombe dans l’évier puis coule ensuite dans le seau placé en dessous qu’il faut aussi vider régulièrement. Nous nous ferons rapidement à toutes ces nouvelles habitudes quotidiennes, et c’est souvent qu’on se croise dans la maison une casserole remplie d’eau à la main !

Pour la petite histoire, nous avons rencontré « the waterman » pour la première fois lorsque nous étions en voiture avec Gamba (le mari d’Ayuna) à approvisionner les petits market en pains pour leurs clients. Nous le croisons sur la route, Gamba lui fait signe et il monte avec nous en voiture. Quitte à faire la tournée des magasins, autant en profiter pour faire quelques courses: Gamba ressort avec deux bouteilles de Vodka (la bouteille est à 5000 tugriks, soit environ 2 euros). Il en glisse une sous le siège, donne l’autre au nouveau passager qui lui la glisse sous son pull. Pas pour longtemps puisqu'il s’amusera à la ressortir plusieurs fois pour boire une « petite » gorgée, en prenant bien soin de nous mimer de ne pas l'ébruiter (il était clair qu’il n’en était pas à sa première gorgée de la journée, malgré l’heure matinale!). Comme il était de bonne humeur (évidemment), il tenait absolument à communiquer avec nous. Ne parlant pas anglais, il s’est tout simplement mis à nous parler en mongol ! Au bout d’un moment, voyant que nous ne comprenions pas, il nous cita des noms français comme Jacques Chirac, Mitterand, Macron ou même Nabila, ce qui a entraîné de bonnes rigolades dans la voiture ! Nous le recroiserons deux jours plus tard à la maison, dans un état pire encore où il nous prendra chacun dans ses bras plusieurs fois avant de repartir en titubant. Bref, c’est donc ce monsieur qui nous livre l’eau de la maison (amusant paradoxe ;)

  • La salle de bain : Et bien il n’y en a tout simplement pas ! Seulement des douches communes au village. Première mission: les trouver la première fois (s'adresser au mini market nous dit-on... mais lequel ?! Et mimer car personne ne parle anglais). Puis prier pour que ce soit ouvert (une fois on nous a annoncé pas avant une semaine !). Si c’est ouvert, prier pour que les ballons d’eau chaude fassent bien leur travail (la première fois nos collègues hollandais ont attendu 20min pour que l’eau monte seulement d’un degré…). Voilà pourquoi quand on part prendre une douche, on nous souhaite systématiquement « Good luck » !
  • Les toilettes : et bien, ce serait mentir que de dire qu’il n’y en ai pas, mais bon, ça reste quand même assez rustique…

Aucune des membres de la famille ne parle anglais. Pour communiquer, nous utilisons bien sûr énormément le langage du corps, mais nous nous aidons aussi d’outils précieux comme le calendrier, la calculatrice et un petit dictionnaire d’appoint mongol-anglais. C’est ainsi qu’ils nous ont expliqué (entre autre) que chez eux il fait entre 0 et -25° au printemps et jusqu’a -40° en hiver !

Malgré tout, il règne une très bonne ambiance à la maison. Les enfants jouent entre eux, Aster donne des cours d'anglais tout les jours aux petites. Les grands s'amusent aussi à jouer aux cartes tout les soirs (le trouduc' est un jeu international !). Nous faisons quelques balades ensemble, et cuisinons régulièrement (j'avoue, c'est aussi pour éviter la viande de moutons que nous mangeons tout les jours même parfois au petit déjeuner... vive les crêpes, les frites et les pizzas !)

Workaway: du travail bénévole

Plusieurs travaux réalisés chez Ayuna par notre fine équipe !

  • Deux jours passés à la « Green house » (jardin et potager) où nous devons enlever toutes les mauvaises herbes à la main sur un grand terrain
  • Une journée entière pour les filles à couper des oignons (on a du couper toutes les tiges du potager afin qu’ils ne gèlent pas. Au total nous avions 6 cartons pleins à craquer ! On en voyait pas la fin…)
  • Deux jours entiers pour les garçons à construire et installer une barrière en bois dans le jardin
  • De nombreuses heures à faire du pain: faire la pâte (je me suis fait les bras!), huiler les moules, les mettre au four, les sortir, les mettre en sachets, les distribuer dans les market
  • Et bien sûr les heures de ménage, vaisselle, cuisine… et lavage de vêtements ! Car même si Ayuna dispose d’une petite machine à laver le linge, le rinçage se fait à la main, toujours dans les grandes cuves à remplir à la casserole

Nous profitons bien sûr de nos heures de repos pour se promener dans les collines environnantes, et découvrons des paysages magnifiques, avec sans cesse des faucons volant au dessus de nos têtes.

Rencontre avec les nomades

Ayuna et Gamba nous réservent les deux plus beaux jours de la semaine pour une expédition dans la steppe. Nous partons tous en mini-van à travers les collines, un chemin de terre dessine vaguement la route à suivre pendant une centaine de kilomètres. Le terrain n’étant pas stable du tout (tout les cinq mètres nous traversons fossés, rochers ou rivières), nous ne roulons pas à plus de 40km/h et décollons plusieurs dizaines de fois du siège ! Nous croiserons deux cavaliers, quatre ou cinq voitures, une quinzaine de yourtes, des dizaines de vaches (indiennes pour certaines) et de chevaux et des centaines de moutons.

Pour vous donner un ordre d'idée, en Mongolie il y a 3 millions d'habitants pour 45 millions d'animaux (moutons, chèvres, chevaux, bovins, chameaux et yaks).

Plusieurs fois Gamba et Ayuna s’arrêtent pour rendre visite à leurs amis nomades (qui par définition changent de place régulièrement, le jeu est donc de les retrouver, ce qui n’est pas si facile !). Au fur et à mesure du périple nous sommes donc amenés à découvrir plusieurs yourtes authentiques mongoles.

En général le camp est composé de deux à trois yourtes, parfois une est dédiée spécialement à la cuisine et l’entrepôt des affaires. Les yourtes sont toutes plus belles les unes que les autres, habillées de quelques meubles, un ou deux lits, une chaudière qui permet de cuisiner et chauffer. Quasiment toutes possèdent un panneau solaire, et certaines sont équipées de la télé et même du téléphone !

Chaque famille nomade nous reçoit avec accueil chaleureux, sans jugement et avec simplicité. Même rituel systématique : Nous entrons dans la yourte et nous asseyons tous en cercle. On nous offre à manger et à boire. Nous découvrons les mets à base de lait de vache : le yaourt séché (qui ressemble à du fromage, très salé, je donnerai discrètement ma moitié à la chèvre qui en raffole) et le fromage frais (qui pour le coup ressemble plus à du yaourt, salé aussi), ainsi que le lait fermenté de jument (salé aussi mais moins pire qu’on pensait !), et les petites pâtisseries ressemblant à des bottereaux (ou bugnes pour les hauts savoyards) très appréciables pour faire passer le reste !

Ils n’hésitent pas non plus à nous faire découvrir leur environnement. Ils nous font monter sur leur chevaux, nous montrent la traite des juments, nous font essayer la fabrication de « cookies » (petits gâteaux plats) de fromage frais et la coupe du bois, et bien sûr nous font goûter leur vodka artisanale.

Malgré la différence de la langue, nous arrivons à échanger des prénoms, des idées, des rires et des sourires. Nous leur mimons que nous travaillons sur ordinateur, ils nous montrent qu’ils n’élèvent pas leurs moutons pour les vendre mais pour les manger. Pendant l’hiver certains restent dans leur yourte et d’autres migrent vers des maisons en dur.

Installation au parc et feu de camp

Pour finir, nous nous installons au camp touristique près d'un beau lac bleu, découvrons l'histoire de Chinggis Khan et de ses soldats (au 13eme siècle l'empire Mongole s'étendait jusqu'aux portes de Rome !) et passerons une excellente soirée autour du feu, sous les étoiles. Pendant la nuit, nous serons bercés par de fabuleux chants traditionnels mongols chantés par les locaux (un peu deshinibés par la vodka), mêlant plusieurs voix et plusieurs harmonies. Magique.

C’est environ dix jours plus tard que nous devrons quitter notre petite famille « éphémère », tristes et excités à la fois, car nous prenons la route en minivan direction... le désert !

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Et c'est parti pour sept jours d'aventure ! Le fils d'Aynua, Oogi, nous propose ses services de guide et de chauffeur contre 60 euros par jour (à partager en quatre car nous partons avec les hollandais).

Durant ces sept jours nous avons campés chaque soir à des endroits différents. Nous avons crevé un pneu sur la route, nous sommes embourbés dans le désert, nous sommes perdus deux fois (une sur la route, une juste Thomas et moi dans les dunes de sables où nous ne retrouvions ni le guide ni la voiture, on faisait pas les fiers !), avons vu de nombreux animaux (lapins, chamois, chevaux, aigles, chameaux), nous sommes fait attaqués par des souris autour de la tente, avons été initiés à des rituels nomades et shamaniques*, et avons vu des paysages absolument splendides.

On vous laisse découvrir en photos 😀

* exemples de rituels shamaniques: lorsqu'on s'engage en voiture dans une région où l'on a pas l'habitude d'aller, on jette une poignée de riz par la fenêtre en priant et remerciant pour protection et sécurité. Ayuna arrosait chaque soir son jardin avec du lait et une cuillère en bois pour assurer protection pour son foyer. Pour les rituels nomades on vous laisse découvrir en bas de la page 😉

Tsagaan Suvarga

Yoliin Am Canyon

Konghor Sand Dunes

Les dunes de sables du désert de Gobi. Trois kilomètres de large sur 80 kilomètres de long. La première tentative d'ascension fut un échec pour moi : crise d'angoisse dûe au vertige, tétanisée, obligée de redescendre (j'étais pourtant si près du but) ce qui m'a valu de louper un superbe coucher de soleil sur les dunes... Je me rattraperais le lendemain en grimpant par une autre voie plus facile et en découvrant enfin l'autre côté des collines de sables. Nous marcherons une heure et demie sur l'arrête, sentant sous nos pieds nus les vibrations intenses de la mouvance du sable. Superbe expérience.

Après quelques péripéties pour réparer la voiture (encore une histoire de vodka...) nous ferons une seule exception au camping et dormirons dans le camp de yourtes a proximité, ce qui va nous permettre... de prendre une douche !

Flaming cliffs - Bayanzag

Nous reprenons la route et Thomas s'essaye à la conduite sur les "bumbies roads", ces fameuses routes à bosses, à trous et à tout ce que vous voulez qui nous font décoller du siège (même glisser par terre pour Aster) sur des dizaines de kilomètres. En chemin nous nous arrêtons de temps en temps quand nous croisons quelqu'un (donc pas très souvent) pour vérifier notre route (notre guide s'étant perdu une fois il préférait vérifier systématiquement auprès des locaux) mais aussi pour vérifier si les gens n'ont pas besoin d'aide. En effet en Mongolie, le niveau de vie, le climat et le nombre d'habitants font de l'entre aide et de la solidarité des valeurs primordiales entre les mongols. Vous n’aimeriez pas crever un pneu en plein désert, sans outil pour le changer, avec vos enfants, parents et grands parents dans la voiture, et rester bloqués une journée et une nuit entière sans que personne ne vienne vous aider pas vrai ? Et bien c’est exactement ce qui arriva aux personnes que l’on croisa sur la route du retour. Donc on s’aide les uns les autres !

Dernière soirée : authentiquement nomade

Pour la fin de cette aventure nous profitons d'une authentique soirée mongol chez des nomades que nous avons rencontré à l'aller (ceux avec les toilettes sans porte, pour la petite précision). Nous sommes accueillis chaleureusement, nous offrant le gîte et le couvert, à savoir le fameux lait de jument, les biscuits au fromage salé et de la viande fraîche de mouton (tué la veille). Notre politesse nous vaudra une belle surprise : la viande est excellente, la meilleure que nous ayons goûté jusque là ! La cuisson se fait au feu, la viande cuit avec des pierres qui seront utilisées ensuite pour un petit jeu sympathique : assis tous en cercle, nous nous faisons passer les pierres chaudes (et très très chaudes pour certaines!) une à une de mains en mains; nous voilà tous en train de jongler avec ces petites bombes à retardement qu'il ne faut pas garder trop longtemps vers soi sous peine de se brûler ! Ce rituel ancestral de la culture mongole aurait des effets thérapeutiques sur le cœur. Après avoir bien rit et bien mangé, le deuxième rituel commence : le chef de yourte verse de la vodka pure dans une petite coupelle et la boit d'un trait, et chaque invité se doit de faire de même. Les hommes commencent, puis c'est au tour des femmes. Les tours s’enchaineront et nous réchaufferont toute la soirée, nous faisant rire et chanter de jolis chants mongols (enfin nous on écoutait !). Le lendemain matin, on était pas des plus frais...

Ainsi se clôture cette belle aventure dans le désert de Gobi ! Ah oui, et Thomas s'est essayé pour la première fois à moto ! Easyyyyy !

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Dernière étape avant de quitter ce beau pays : nous passons deux jours et deux nuits au parc national, juste à côté d'Oulan Bator. Un grand bol d'air (très frais) nous permettra de profiter pleinement de la nature avant de rejoindre la civilisation : d'abord la capitale mongole puis dans quelques jours la ville la plus peuplée au monde, Tokyo...

Il fera tellement froid la première nuit que je resterai éveillée sous la tente jusqu'au lendemain matin. La deuxième nuit nous décidons de nous faire plaisir : nous payons pour une nuit en yourte que nous chauffons toute la soirée au bois, génial ! Petit bémol, une invitée surprise nous rejoindra dans la nuit : une petite souris qui n'hésite pas à venir chiper plusieurs fois dans nos réserves de nourriture !

Le parc

Sur le chemin d'accès au temple, de nombreux panneaux se succèdent : il s'agit des quelques deux cents principes de bases du bouddhisme. En haut du chemin, on peut faire tourner un moulin équipé d'une flèche, qui indique le numéro du message à lire destiné à la personne.

Le temple de la méditation

Et voilà, la Mongolie c'est terminé, nous n'avons pourtant découvert qu'une partie, nous aurions aimé admirer les lacs au nord, écouter les authentiques chants khomi à l'ouest... une prochaine fois peut être !

Nous avons passé de magnifiques moments, les mongols sont vraiment un peuple très accueillant, très souriant et toujours prêts à aider. Seuls points négatifs: un peu trop d'abus de la vodka dans les campagnes, et malheureusement pas de gestion des déchets...

Les paysages sont bien sûr à couper le souffle, et nous avons particulièrement apprécier les grandes étendues d'espaces, nous retrouver au milieu de nulle part, des kilomètres de plaines et de montagnes à perte de vue, sans aucune habitation ni aucun trafic. Notre favori restera le désert de Gobi avec nos sept jours de camping sauvage, chaque jour un paysage différent, chaque nuit en tente sous les étoiles.

Merci à ce beau pays et à ses habitants pour leur accueil chaleureux et la beauté des moments vécus !