Waouh, déjà un mois que nous avons publié notre dernier article sur le blog... le temps passe tellement vite en voyage !
Nous revoilà à Tokyo, notre QG pour un repos bien mérité des aventures passées, mais aussi de la paresse du moment présent, et des préparatifs pour les épopées à venir.
C’est avec grand plaisir qu’avec un verre de vin rouge à la main et une assiette de fromage sur la table (et pas n’importe lequel, un beaufort d’été venu tout droit de Haute-Savoie s’il vous plaît ! Merci sœurette !), je reprends la tablette en main pour vous partager ce que nous avons vécu ces dernières semaines.
Pour faire simple, l’itinéraire fut le suivant : deux semaines de tourisme à Kyoto (où ma sœur Nathalie nous rejoindra pour trois jours de vacances), deux semaines de bénévolat sur l’ile de Shikoku, puis retour à Kyoto pour deux jours pour admirer les Momijis* avant de rentrer à Tokyo.
* Momijis: belles feuilles rouges d’érables en automne. Un beau spectacle qu’on ne voulait pas louper ! Voyez la différence :
Mais avant de vous montrer plus de photos, un petit retour en arrière s’impose pour vous faire part d’une petite anecdote qui nous a fait commencer notre périple sur les chapeaux de roues !
Le 19 octobre, nous devons nous lever tôt pour prendre le métro qui nous conduira à la gare de Shinjuku, à l’ouest de Tokyo, là où nous attends notre bus qui part à 9h pour Kyoto. Shinjuku : ce n’est rien de moins qu’un immense labyrinthe bourré de monde, et il n’ai pas si facile de s’y repérer. Nous prévoyons de partir 30 min en avance pour que ce ne soit pas la course et qu’on ai le temps de chercher notre bus sereinement. Après tout, on ne sait jamais ce qui peut arriver.
Nous arrivons à l’entrée du métro un peu avant 8h. Le prochain arrive dans 5min, parfait. Juste le temps d’avancer pour prendre les rames les plus à l’avant du train, et de constater que certains wagons sont réservés uniquement aux femmes. Le métro arrive, et là, stupeur.... il est ARCHI rempli ! Noir de monde, il déborde de gens entassés, collés les uns contre les autres ; l’espace est plein à craquer, il n’y a pas une seule place au sol pour faire un seul pas, et ce dans tout le métro. Après deux mois de vagabondage, je réalise d’un coup que dans une autre réalité, il est 8h du matin, en pleine semaine, dans l’une des gares principales de la ville la plus peuplée de la planète ! Les gens vont au travail !
Stupéfaits, nous restons bouche bée pendant que les portes se referment. Les plus proches des entrées se tiennent sur la pointe des pieds pour éviter que celles ci ne se bloquent, et on en aperçoit même un qui a le visage écrasé contre la vitre !
« Bon, espérons que le deuxième soit un peu mieux ! » Pensons nous sans trop y croire. Celui ci arrive 5min plus tard, bien sûr aussi bondé que le premier. Nous longeons les rames à la recherche d’une petite place où se nicher, mais ce n’est pas forcément évident avec deux gros sacs sur le dos, deux petits sacs devant, deux matelas de camping et une tente...! C’est peine perdue que nous nous approchons de toutes les entrées, nous heurtant systématiquement à un mur de travailleurs en costumes cravates et attachés-cases sur les yeux desquels nous lisons que eux aussi en ont bavé pour avoir leur place dans cette rame de métro, et qu’ils ne nous la céderont pour rien au monde.
Nos visages se décomposent au fur et à mesure que les métros passent. L’heure tourne, et si on ne se dépêche pas, on va louper notre bus ! Allez, c’est décidé, le prochain c’est le bon. On fera du forcing, on poussera les gens s’il le faut. Le train arrive, les portes s’ouvrent, nous nous engageons de force, et là, surprise, un mouvement de vague se dessine : petits pas par petits pas la foule entassée se tasse un peu plus encore et se retire d’environ 30 centimètres ! Et c’est là qu’il faut saisir sa chance car bon nombre de requins guettent derrière et en aussi peu de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, l’espace tout juste libéré est aussitôt rempli par une autre vague de voyageurs qui s’y engouffre en moins d’une seconde. Et cette fois, on fait partie du voyage !
Le nez de Thomas est face au dessous de bras d’un inconnu et seulement la pointe de son pied droit est assez chanceuse pour trouver un peu de place au sol, quant à moi j’ai la tête dans le sac (au sens propre!) et le tibia de la jambe gauche qui n’est pas du tout dans l’axe de la cuisse... heureusement les portes derrière moi me maintiennent en équilibre ! C’est juste la mission de voir chaque prochain arrêt s’approcher, car il faut sortir pour laisser passer ceux qui descendent, en prenant nos gros sacs avec nous (on ne peux pas prendre le risque de les laisser partir sans nous si on arrive pas à remonter !) puis de nouveau dégainer à la seconde près et jouer des coudes pour regagner sa place dans ce satané métro... nouveaux voisins, nouveaux dessous de bras... courage, ça va aller, il n’y a qu’une quinzaine de station avant Shinjuku...!
Comme si l’environnement n’était pas assez stressant comme ça, nous réalisons que notre bus part dans 10min, et que nous sommes encore à trois stations de la gare. Ok, il va falloir courir. On se prépare comme on peut dans la rame pour gagner du temps et être prêt à dégainer (on essaie de mettre nos pieds dans le bon sens et d’enfourcher la seule bretelle de sac à dos atteignable). Ça y est, on arrive. Le train ralentit, les portes s’ouvrent: Top départ. Slalom entre la foule, course dans les escaliers, obstacles du passage aux machines à tickets, arrivée à un carrefour de voies piétonnes, épreuve de rapidité de lecture des panneaux, sprint dans la grande avenue souterraine (interminable !), de nouveau un carrefour avec 4 choix d’escaliers, vite, vite, balayage du regard... ils sont où ces fichus panneaux ?... J’ai trouvé, à droite ! Course pour arriver au sommet des escaliers, pourquoi tout le monde nous regarde ? ... Ah, on arrive dehors, un peu d’air frais... vite, il est 9h moins deux, la gare est juste en face. Ouf, on va l’avoir !
Nous apercevons notre bus : les bagages sont chargés, les voyageurs profitent des dernières instants dehors avant de monter pour plusieurs heures de route. Nous arrivons haletants près du chauffeur bien tranquille avec son plan de réservation sous les yeux. « Hello... Fa... Fanny... and... Thomas... »
Nous nous effondrons sur nos sièges, crevés et transpirants, mais soulagés et fiers d’avoir accompli cet exploit.
Huit heures plus tard, nous arrivons à Kyoto.
L’ancienne capitale du Japon contraste avec Tokyo par sa taille (une ville à taille humaine, ça nous a fait du bien !), ses rues traditionnelles et son environnement bordé de nature.
Idéalement située pour faire face aux typhons (placée entre deux chaînes de montagnes), elle fut la capitale du pays jusqu’en 1868.
Vous pourrez voir sur les photos les deux saisons que nous avons traversé, et aussi tout les endroits sympas où on s’est fait notre popote 😉
Dès le lendemain de notre arrivée, nous nous empressons de refaire le plein d’énergie au Chemin de la Philosophie (que nous referons trois fois!), un chemin longeant une rivière bordée d’arbres colorés. Nous déambulons lentement sous le soleil, une glace au lait de soja et au matcha la main (on ne s’en lasse pas!), longeant les petites échoppes de kimonos, éventails, poteries... mais aussi petites maisons et jardins. Nous croisons souvent des vendeurs de marrons (hmmm !) et des peintres illustrant ce chemin paisible de leurs fusains.
Arrivé à la fin du chemin, la route continue et dessert plusieurs temples dont le Nazen-ji temple.
Sur la route du retour, nous passons par le quartier de Gion, quartier le plus vieux de la ville et célèbre pour ses geishas (même s’il est très rare d’en croiser une vraie).
Après cinq heures de marche dans la ville, il est temps de rentrer pour une nuit de sommeil bien méritée ! Mais où dormons nous me direz vous ? Dans la meilleure auberge de la ville...
Tenue par un japonais ayant fait plusieurs fois le tour de la terre pendant 5 ans, Mundo Chiquito est une auberge petite et traditionnelle, mais chaleureuse au grand cœur. Propice aux rencontres, le staff comme les clients sont tous très ouverts et très accueillants; nous avons passé de nombreuses soirées à parler, rire et trinquer dans toutes les langues (les tatamis s’en souviennent encore!).
C’est ici que nous ferons la rencontre d’une française venue de Chambéry (le monde est petit!) et d’un parisien, d’un brésilien prof d’anglais à Tokyo, d’une anglaise accro à la bière, d’un américain qui s’appelait Brian,d’un travesti écossais à l’accent incompréhensible, d’un coréen qui joue de la guitare comme un dieu et d’un japonais au bonnet noir et aux chaussettes longues à rayures qui s’appelait Yazu. Ah oui, et aussi deux français qui font le tour du monde en van (rencontrés grâce à nos amis Ben et Soïzic, merci Facebook !) qui sont partis depuis 7 mois déjà en passant par l’Europe du nord, la Russie et la Mongolie: le hasard fait que nous sommes passé par la même guesthouse (l’oasis café) à Oulan Bator, nous arrivions le soir quand eux était partis le matin même ! Discuter des mêmes personnes que nous avons rencontré la bas nous on permis de nous en rendre compte ! Le monde est petit je vous dit ;)
Les journées qui suivront seront tantôt vouées à la procrastination (typhons obligent), tantôt remplies de visites, marches et balades à vélo des aurores jusqu’au soir (on profite à fond des jours ensoleillés du coup !). On vous laisse découvrir en photos.
Balades dans la ville
Marché aux puces au milieu des temples
Un autre temple dont j’ai oublié le nom...
Approche du Palais Impérial
Nishiki market, où l’on peut goûter à tout ! Pour le meilleur et pour le pire...
Fushimi Inari, Inari étant la déesse du riz et du saké (Non, je ne dirais pas que Thomas s’est servi à la rivière sacrée pour remplir la gourde...)
Kiyomizu-dera temple, le seul temple où l’on s’autorise à payer l’entrée car, paraît-il, il vaut vraiment le coup... Pas de bol, c’est le jour de la rénovation (et ils se gardent bien de le dire à l’entrée!).
Escapade dans la montagne à Kurama (avec bains chauds en pleine nature)
Excursion à Nara, la ville aux daims sauvages
Et on finit avec la cerise sur le gâteau, le quartier d’Arashiyama, avec sa bambouseraie, sa rivière turquoise et ses momijis illuminés...
Le dernier soir direction Kyoto Station, on reprend la route, un bus de nuit nous emmène sur l’ile de Shikoku pour le troisième workaway du voyage !