Principale ville de Corse du Sud, elle tire son charme à son port, ses palmiers et ses rues colorées. La douceur de vivre y est si agréable qu’on n’y voit pas le temps passer.
"La nuit, les regards des hommes s'éteignent un peu. On dit que la lumière est à l'intérieur. Dans un village, au fond d'un port, en haut d'une montagne, un phare dans l'océan, ou bien une étoile dans le ciel." Dans les mains de la Terre - I Muvrini
A l'heure où les premiers rayons du soleil pointent sur le port, le marché de la place des palmiers bat son plein. Les ajacciens profitent de la fraîcheur matinale pour se procurer les meilleurs produits de la région. Les spécialités corses trônent sur les étals: coppa et lonzu (saucissons), tartes au brocciu (fromage de chèvre ou de brebis), pietra (bière locale), canistrellis aux amandes, au raison, aux noix, au citron, au miel corse... sans compter tous les fruits sucrés par le soleil dont les fameuses figues.
Alors qu’un soleil de plomb règne sur la ville endormie par la chaleur, nous nous sommes réfugiés au musée Fesch. Un florilège de peintures corses et italiennes traduisant la vie quotidienne et les aspirations de ce peuple passionné par la mer. Une mer qui l’exclut du reste du monde et renforce son unité. Une mère fascinante par les couleurs qui changent au grès de la position du soleil et de son éclat.
L’après-midi bien avancée, Ajaccio sort de sa torpeur. C’est l’occasion de remonter le cours Grand Val jusqu’à la grotte de Napoléon et un monument à son nom. Corse de naissance, l’Empereur Napoléon a à Ajaccio sa maison natale aujourd’hui transformée en musée. S’il est connu pour ses apports économiques et légaux à la France et pour ses conquêtes de l’Europe et du monde parfois désastreuses, il n’est connu qu’en tant qu’homme de pouvoir. Cette maison rappelle son enfance et les liens que sa famille avait avec la Corse, ses habitants et ses dirigeants. Un certain culte de la personnalité qui certes ramène Napoléon à ce qui a fait de lui l’empereur que l’on connaît mais qui peut gêner dans la quasi sanctification d’un homme encore enfant.
Si les plages qui habillent la côte sont toutes plus belles les unes que les autres, il en est une près d’Ajaccio qui vaut le détour. On l’appelle ici l’Isolella. On comprendra « L’isolé ». Située au fond du Golfe d’Ajaccio, elle a des airs de bout du monde. A l’heure d’or où le soleil s’éteint doucement, à partir de 18h, la plage se pare d’une lumière dorée qui nous laisse rêveur. Cet instant précis et fragile où la terre devient ocre et où les Montagnes au loin ne sont plus que des ombres bleutées. Quelques minutes de douceur après une journée trop chaude pour reposer les esprits qui s’abandonneront aisément à la rêverie.
"Elle, elle répondait que toute la vie il fallait apprendre à être l'invité de l'autre, l'invité du monde, que c'était cela l'hospitalité." Dans la main de la Terre - I Muvrini