Deuxième pays de notre tour du monde 2014. Nous arrivons au Chili par le sud en provenance d'Ushuaia, ultime étape d'un mois passé en Argentine. Le Chili c'est également l'Ile de Pâques...;-)
Du 5 au 22 mars 2014
18 jours
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5
mars

Punta Arenas du 5 au 10 mars

Punta arenas ! Je crois qu'on se souviendra de cette ville ;-)

Non pas pour les visites exceptionnelles que nous avons pu y faire (car avouons le il n'y a pas tant de choses à voir) mais pour tout plein d'autres choses ou "gens"Tout d'abord nous sommes arrivées par bus, exténuées car c'était le même type de trajet que celui qui nous avait amenées à Ushuaia... donc plusieurs centaines de kilomètres de piste poussiéreuse. Sur ce trajet, c'était définitif, j'étais bien avec fièvre, bronchite, otite...bref une arrivée dans notre première ville chilienne en fanfare dans un petit 7° à l'extérieur et 39° à l'intérieur de mon corps.

Sur cette ville nous avions choisi de louer un appartement via Airbnb. On se présente et là, même le chauffeur de taxi hésite à nous laisser devant le portail du ferrailleur qui correspondait pourtant bien au numéro donné par notre logeuse. Cette dernière apparut et nous a fait visiter son logis sur les chapeaux de roues repartant rapidement et nous laissant bouche bée devant le lieu.Il n'était pas question de rester dans cette cabane de fond de terrain vague, pas chauffée, loin de tout et d'un glauque au possible ! Nous voilà reparties et heureusement, les taxis sont très très nombreux et ne coûtent rien. Et il y a même moins chers que les taxis se sont les colectivos. Ce sont des taxis qu'on partage avec d'autres gens mais ces colectivos ont chacun un ensemble de quartiers cibles dont le numéro de zone est noté sur le toit du taxi. Il faut donc bien connaître la ville et ses quartiers et leurs numéros pour utiliser facilement les colectivos.

De retour dans le centre nous avons, par hasard, élu quartier général dans un adorable café/snack avec canapés accueillants, toute la déco en bois chaleureux + cheminée et un excellent wifi : une adresse à noter pour les futurs voyageurs qui nous lisent ( café Karunkinka touchant la place centrale). Et c'est là que nous avons trouvé une chambre d'hôtel de secours pour les jours à venir. Évidemment le prix n'était pas dans le budget espéré mais bon il fallait vraiment que je sois au chaud pendant 2 jours pour me soigner. Eh, oh merveille, l'hôtel en question trouvait qu'il faisait très bon pour la saison et ne chauffait pas ! Il a fallu aller pleurer régulièrement pour avoir de temps en temps un coup de chaleur. Après 2 jours au lit avec antibiotiques j'étais de nouveau d'attaque pour partir découvrir Punta arenas ;-)

Punta Arenas est un port à l'abri dans le détroit de Magellan. C'est une ville qui a construit sa richesse sur le "caca d'oiseau" le guano qui est un fertilisant exceptionnel. Une forte communauté slave et particulièrement croate est arrivée à la fin 19 ème siècle, construisant une ville encore assez imposante dans ses bâtiments même s'ils ne sont jamais trop haut car le sous sol est très sableux (arena veut dire sable). La ville est par ailleurs étendue avec beaucoup de maisons recouvertes de tôle ondulée peinte de toutes les couleurs.

Tout tourne autour de Magellan ici.

- Son bateau, le Noa Victoria, refait à l'identique de celui qui a accosté ici lors de la découverte du détroit en 1520. Avant la création du canal de Panama, le détroit de Magellan était le second passage le plus utilisé pour passer de l'Atlantique au Pacifique (derrière le cap Horn).

- Les statues et autres œuvres monumentales

- Les manchots. Les manchots de cette péninsule sont d'allure particulière et la pingouinerie de la zone Seno Otway est très connue : Malheureusement par deux fois nous avons voulu aller les voir mais ce n'était pas les bons jours. Nous sommes dans la période où ils préparent leur remontée vers le Brésil (?) et la colonie de Puntas arenas est parfois là et parfois non...à chaque fois nous avons eu la réponse : "pingouiiiines ? no hay hoy"

Nous repartirons donc de Punta frustrées de ne pas avoir vu les manchots ( on vous propose quand même une photo d'un chanceux qui les a vu)

ni les baleines, en revanche les cormorans étaient superbes !

Mais en compensation nous avons rencontré Rodrigo ! C'est un contact que nous a transmis en dernière minute Pascal (de la Grangette près d'Agen - là aussi une adresse à noter et beaucoup plus facile à tester pour vous en France). Rodrigo travaille de nuit à l'hôpital comme technicien en imagerie médicale. A la suite de sa nuit il a tenu à nous faire visiter sa ville sous des trombes d'eau et à nous inviter chez lui.

Nous avons discuté un très long moment de tout plein de choses intéressantes, celles qui permettent de mieux comprendre le pays qu'on visite. C'est un adorable garçon et l'avons retrouvé le soir même à la Marmita, une adresse de Punta très agréable où on peut boire le picsosur et manger la fameuse araignée de mer géante dans sa spécialité chilienne : chupe. Trop bon dixit Fab ;-)

En tout cas merci beaucoup à Rodrigo que nous espérons bien pouvoir vous présenter le jour où il viendra nous rendre visite en France (enfin si nous y sommes !)

Voilà ! Que dire de plus sur Punta ? Nous avons découvert la langue espagnole revisitée à la mode chilienne, en gros on ne comprend rien, mais patience, on va s'y faire. Et enfin, nous sommes également devenues très riches car nous avons troqué les pesos argentins par des pesos chiliens...Les zéros s'empilent avec des billets phénoménaux qui ressemblent à ceux du monopoly. Voyager, c'est ça aussi : devenir des jongleuses de devises !

Les rencontres éphémères. Ce qui est étrange, dans ce voyage, c'est de faire des rencontres qui sont le plus souvent éphémères mais qui marquent malgré tout. Parfois elles ne le sont pas, ephémères, comme notre rencontre avec Fanny avec qui nous avons passé 4 jours comme si nous nous connaissions depuis toujours et que nous reverrons sans aucun doute. Tout comme Rodrigo notre charmant guide d'un jour à Punta Arenas que nous espérons pouvoir accueillir à notre tour en retour. Mais le plus souvent elles le sont : Éphémères, plus ou moins longues, quelques fois banales mais d'autres fois intenses. Elles se font n'importe où et à n'importe quelle heure. A un arrêt de bus à 5 heures du matin nous avons rencontré un jeune couple de Français partis vivre à Sydney depuis 5 ans et qui ont démissionné pour faire un tour de deux mois en Amérique du sud car leur employeur leur a refusé leurs congé sans solde. On aurait volontiers prolongé la conversation mais nous ne prenions pas le même bus ! Une jeune fille venue seule faire le tour de la Patagonie pendant 3 semaines avant de commencer son 1er travail, rencontrée en attendant le bateau sur les bords du Tigre à Buenos Aires. Un couple de Newyorkaises dont une française qui vit là-bas depuis 15 ans et dont l'américaine se prénomme Suzette. Un moment charmant vécu seule car Isa était malade mais que j'ai beaucoup aimé. Récit de voyages, discussions sur la vie là-bas, le mariage pour tous, la vie loin de la famille, très intéressant. Ce qui est bizarre dans ces rencontres c'est que le fait qu' elles soient éphémères les rend à la fois très intéressantes car on va directement à l'essentiel (on sait que le temps nous est compté) mais aussi frustrantes (on croise rarement les mêmes personnes une deuxième fois). Seul regret pour moi, ne pas avoir osé demander le mail des NYaises pour continuer la conversation. Trop timide ! Je nous souhaite d'autres belles rencontres pour les 11 prochains mois.

11
mars

Valparaíso du 11 au 13 mars

Cela faisait partie de mes rêves d'enfance d'aller à Valparaiso comme dans la chanson que ma mère adorait nous chanter "Ohé les gars". Et vous n'allez pas échapper aux paroles qui me donnaient l'impression de maîtriser plusieurs langues !

Hardi, les gars, vire au guindeau, Good bye, farewell, good bye, farewell,Hardi, les gars, adieu Bordeaux,Hourra, Oh Mexico, ho, ho, ho !Au Cap Horn, il ne fera pas chaud,Haul away, hé, oula tchalez,A faire la pêche au cachalot, Hâl' matelot, hé, ho, hisse, hé, ho !Plus d'un y laissera sa peauGood bye, farewell, good bye, farewell,Adieu misère, adieu bateau,Hourra, Oh Mexico, ho, ho, ho !Et nous irons à Valparaiso,Haul away, hé, oula tchalez,Où d'autres laisseront leurs os,Hâl' matelot, hé, ho, hisse, hé, ho !

Alors voilà, nous avons pris le bus à Santiago et en 2h à peine nous y étions. Comme toujours nous arrivons un jour particulier, on a le don pour cela ! Valparaiso est la capitale législative du Chili, là où il y a le congreso (parlement et sénat). Or nous arrivons le jour de l'investiture de Michèle Bachelet la présidente réélue en décembre dernier. Pour cet événement la ville accueille de nombreux chefs d'état et bien entendu, du coup, c'est un peu la cohue avec un déploiement impressionnant de carabinieros (vous savez comme dans " Tintin et les picadores"). Nous rejoignons assez facilement toutefois notre hébergement. A Valparaiso, nous sommes chez la Nona sur le Cerro Allegré c'est à dire une des dizaines de "buttes" qui constituent Valparaiso. Une butte s'appelle un Cerro et constitue un quartier complet.

La Nona est une dame de 74 ans qui accueille avec son fils René dans sa maison familiale toute bleue rue Gallos, .Ils sont très accueillants, on avait l'impression d'être de leur famille... parfait ! Et en plus on a eu le droit à un super petit déjeuner, le meilleur depuis des semaines ;-)

René nous a donné toutes les infos pour se déplacer au mieux de Cerro en Cerro en utilisant le + judicieusement possible les ascenseurs/funiculaires installés dans les années 1880/1920 et toujours en activité.

Valparaiso est encore un port mais très peu de pêche, il s'agit d'un grand port militaire et commercial avec les porte containers et leur paysage de grandes grues. On ne hisse plus très haut matelot ! Par ailleurs c'est une ville à forts risques de séismes et donc de tsunami !

La ville n'est pas très riche, le contraste est flagrant avec Santiago capitale internationale. Mais Valparaiso est vraiment une ville attachante, très colorée. Tout le monde a à cœur de peindre le bardage de tôle de sa maison de couleurs vives avec, pour le plus grand nombre, de vraies œuvres d'art régulièrement renouvelées. De la couleur, de la couleur à en être gavées :-)

Les rues qui grimpent de long des Cerros sont impressionnantes avec des % de pente à 18% ! Nous avons fait nos 13 km à pieds quand même ! Mais nous avons également testé le système de bus de la ville qui est particulier : il n'y a pas d'arrêts, les bus s'arrêtent à la demande ce qui peut être toutes les 20 secondes dans certaines montées ;-)

Nous avons visité la maison de Pablo Neruda plantée au sommet d'une des buttes, super sympa !

Puis nous sommes allées au marché pour y découvrir des poissons genre soles mais énormes...et retrouver avec grand plaisir les légumes et les fruits qui nous ont vraiment manqués en Argentine.

A Valparaiso c'était la semaine de la rentrée des classes et comme en argentine les enfants portent un uniforme. La semaine de la rentrée les rues voient apparaître les mon sieurs qui recouvrent de film plastique les livres scolaires et les images pieuses, la Vierge et Jean Paul II de préférence (ça nous changeait de François).

Voilà, nous avons beaucoup apprécié Valparaiso et surtout les habitants très serviables et très gentils (à part les préposés aux funiculaires absolument odieux). Aujourd'hui, retour à Santiago, et ô miracle, à priori il ne s'y passe rien de très particulier ;-)

13
mars

Santiago du 13 au 16 mars

Quel contraste après Valparaiso. Certes Santiago est une grande capitale moderne, très étendue aux pieds de monts enneigés. Beaucoup de très hautes tours émergeant dans une brume de pollution ce qui n'empêche pas la ville d'accueillir aujourd'hui les épreuves cyclistes et d'équitation des jeux olympiques Panaméricains.Il semblerait qu'elle se calque culturellement sur d'autres capitales et de ce fait attire beaucoup d'étudiants, d'artistes. Cependant, dans la rue, à part un quartier qui porte le nom de Bella vista, cette ville nous est apparue comme rigide, avec beaucoup de pauvreté, pas très heureuse à l'image des habitants qui ont un fond d'oeil nous semble t il toujours très mélancolique.

Notre hébergement était dans un de ces immeubles très imposants du centre de la ville. Une énorme bâtisse qui compte à l'intérieur des paliers et couloirs d'étages phénoménaux, permettant aux enfants de jouer au ballon sans descendre dans la rue. Pas grand chose à voir de particulier : des musées racontant l'histoire du Chili mais s'arrêtant au suicide d'Allende, un marché aux poissons assez impressionnant par la taille des produits en particulier des moules Malton grandes à l'unité comme ma main, et des images d'Épinal de Santiago qui perdurent : les hommes tambours qui à trois suffisent à donner l'impression qu'une fanfare de 20 personnes traverse la place, les cireurs de chaussures, les joueurs d'échecs dans la rue tous les après midi et au milieu de tout ça des petits stands où se vendent ...et s'achètent des codes civils, codes du travail ou de l'eau ! Très étonnant !

C'est dans cette grisaille ambiante que nous avons décidé ce matin d'aller visiter un parc mentionné en quelques lignes dans notre guide mais inconnu des plans de l'office de tourisme de Santiago. Nous décidons alors d'y aller en taxi avec Alexandra (qui fait un tour d'Amérique du sud d'1 an) et Jean Jacques son papa venu la rejoindre pour 3 semaines. Le premier taxi nous dit ne pas connaitre et nous plante là ! La deuxième ne connait pas non plus mais veut bien tenter de nous emmener au numéro de rue qu'on lui fait lire dans notre guide. C'était très loin mais 1h après nous voici arrivés. Nous sommes au Parc de la paix inauguré en 1994 sur le terrain de la maison Grimaldi, lieu de détention et de torture de 1973 à 1978 sous la dictature Pinochet.

La maison elle même a été détruite en 1978 par la DINA police secrète de Pinochet, pour détruire un maximum de preuves. Cependant, avec les témoignages de quelques survivants, une réalité a été redonnée à ce lieu très émouvant.

Plus de 4000 personnes ont été détenues et torturées dans ce lieu, 250 ont disparues après semble t il avoir été emmenées à Grimaldi.

Le portail par lequel les fourgons frigorifiques dans lesquels on enlevait les gens arrivaient, est aujourd'hui toujours fermé et la clef a été scellée dans la serrure.

Un bouleau a été planté dans un carré de pelouse à l'emplacement de chaque cellule de détention.

Un parterre de rosiers a été replanté (1 rosier pour chaque femme détenue) là où il y avait une roseraie dont le parfum apaisait la douleur des prisonniers selon le témoignage de survivants...

Beaucoup d'émotion en voyant ce magnifique arbre aux branches duquel les prisonniers étaient suspendus pour certaines tortures..

Ce qui est étonnant c'est que ce jardin est mitoyen de grandes maisons d'où on ne pouvait pas ne rien entendre...

Voilà, Cao Santiago...

A l'heure où vous lirez cet article nous serons dans l'avion qui nous déposera sauf intervention d'extra terrestres, à l'île de Pâques. Sans doute pas d'internet là où nous serons, donc à dans une semaine...

Vacances ;-)

16
mars

Ile de Paques du 16 au 23 mars

Pour cet article, une video et quelques photos !

L'île est loin, vraiment très loin de tout autre monde, mais l'accueil est vraiment charmant et fleuri.

Notre logeuse Rosi et son mari Enrique nous attendent à l'aéroport. Leur maison est super bien placée entre mer et rue marchande principale, une adresse à vraiment retenir : Hostal Raioha..

L'île n'est pas très arborée ni montagneuse contrairement à l'idée que nous nous en faisions. Quatre couleurs dominent : le bleu du ciel et de la mer, le vert très vif des prairies zébré du rouge intense de la terre, et enfin le noir ou gris des roches volcaniques.

Dans la carrière où les moais étaient taillés il en reste quelques centaines à des stades divers d'avancement. Certains ont des bateaux européens gravés sur le ventre tels que les rapanui les voyaient passer à l'horizon. Une fois terminés ils étaient emmenés sur le lieu où ils étaient destinés et on leur apportait les touches finales, coiffe rouge, yeux de corail blanc et autres peintures.

Les habitants habitaient dans des villages de maison construites comme un bateau renversé ou bien dans des caves/des grottes. Ici, Fabienne et Javier ressortent du conduit qui les avait emmenés jusqu'à la grotte ouverte dans la falaise.

Les moais sont dressés dos à la mer et sur les ahu, plateformes pierreuses, zones funéraires protégeant les villages. La roche dans laquelle ils sont taillés est magnétique, la boussole perd le nord à leur contact.

Au nord de l’île il y a un volcan éteint très impressionnant,rempli d'une sorte de lac de roseaux et avec une brèche qui tombe en falaise formant un accès que prenaient les hommes des tribus chaque année en septembre pour les compétitions de célébration de l'homme oiseau.

Face au volcan il y a une toute petite île où tous les ans des oiseaux par milliers (venus du continent sud américain qui est quand même à 6 h d'avion !) viennent pondre, Le premier homme de l'île qui rapportait un œuf en passant par la très dangereuse falaise du volcan donnait le pouvoir à sa tribu pour un an. C'est la compétition de l'homme oiseau qui s'est arrêtée en 1883 car il y avait trop de morts.

Et voilou !