À propos

Couple qui baguenaude dans les montagnes et sur les sentiers... GR10, GR11, GTA-GR5, GTJ-GR509, HRP, chemin de St Guilhem, Chemin des Bonhommes-GR107, Cami del Ultim Catar, Sentier cathare, GR7, Via Alpina...

Trucs & Astuces de randonneurs

Au fil de nos randos longue durée longue distance, nous avons accumulé quelques trucs et astuces très perso de Marcheurs Ultra Lourds Et Têtus, qui n'ont d'autre vocation qu'un partage d'expérience !
Juillet 2019
52 semaines
1

Bienvenue sur ce petit espace un peu à part.

Un jour ça nous a pris, comme ça, après des années de roadtrips en moto, nous avons eu envie de descendre de notre engin pour changer notre style d'aventures. C'est décidé, en 2012, nous parcourons le GR10 d'Hendaye jusqu'au-dessus de St Girons en 27 jours. L'occasion d'apprendre, de tester des matériels, d'identifier des choses qui fonctionnent et d'autres non. L'occasion de vivre une expérience de couple aussi, en faisant des choix :

  • vivre le plus en autonomie possible, sous notre tente (mais nous nous autorisons d'autres hébergements si nécessaire),
  • bien manger : nous aimons ce moment de préparation, d'inventivité pour se faire plaisir, trouver des gouts... nous sommes capables de ramasser des framboises pendant 1 heure pour les faire mijoter avec le sucre chiné dans le café du village précédent et nous délecter le lendemain matin d'une succulente confiture,
  • et surtout, vivre notre aventure comme nous en avons envie. Nous préparons un parcours, mais nous nous autorisons de dériver, de changer, de monter un col, un pic, de visiter un musée...

L'année suivante, nous reprenions le chemin au même endroit pour terminer le GR10 sur la plage de Banyuls en 25 jours, totalement euphoriques et enchantés de cette expérience, en nous jurant de recommencer parce que... c'est trop bon !

Et puisque nous étions arrivés jusqu'à la Méditerranée, l'année d'après, nous sommes repartis de Menton pour suivre les traces de la Grande Traversée des Alpes et du GR5 jusqu'au Lac Léman. Puis les années suivantes, nous avons continué nos pérégrinations sur la Grande Traversée du Jura, le Sentier de Saint-Guilhem-le-Désert, les Sentiers des Bons Hommes et de l'Ultim Catar, le Tour des Monts d'Aubrac puis d'Auvergne, des randos aux Canaries, Açores, Madère... des distances plus courtes mais que nous enchainions parfois les unes après les autres.

Nous en revenons souvent aux Pyrénées dont nous apprécions les grandes étendues sauvages. Et nous avons découvert la Senda (GR11), petit cousin du GR10 mais entièrement coté espagnol, que nous avons lui aussi parcouru sur deux années consécutives entre Cadaquès et Irun.

Et puis, nous croisions ses adeptes que nous prenions pour des extraterrestres et rêvions de cet incroyable tracé, plus haut, quasiment non balisé qui nous paraissait inaccessible. Une route mythique, empruntée par des gens qui s'y sont préparés et qui nécessite un engagement différent. La HRP, la Haute Route Pyrénéenne, cette voie plus aérienne qui se moque des frontières, qui relie Mer et Océan par les crêtes, peu importe le sens. La route est tellement mythique que même le bouquin d'origine est introuvable ! Nous l'avons fait en 33 jours en 2019... lisez notre carnet de voyage, nous avons totalement adoré !

Nous partons maintenant tous les ans sur de longs séjours et longues distances (3 à 4 semaines, en avoisinant ou dépassant les 500 km de marche. En 2020, le GR7 c'était 800km en 23 jours) et, sans nous targuer d'être des experts, nous commençons à avoir maintenant un peu d'expérience.

Il est vrai que nos sacs sont chargés car nous voulons vivre notre parcours à notre façon, et ce qui est acceptable sur quelques jours ne l'est pas forcément sur un mois entier. Nous travaillons tous les ans à en réduire le poids, parce que tout cela c'est aussi un chemin dans la tête.

Cet espace sur lequel vous venez d'arriver n'est donc pas un carnet de voyage mais la capitalisation d'expériences sous formes de Trucs et Astuces, qui peuvent aider, servir de base pour que chacun construise ensuite son propre sac et vive son aventure.

Nous y parlons de protection, d'alimentation, d'énergie électrique, de lessive... et de multiples autres choses à découvrir. Nous prévoyons de le compléter au gré de nos nouvelles aventures et du partage avec les vôtres.

Bonne lecture.

Se protéger du soleil :

Parce que plus on va haut... plus ça cogne dur, prévoyez :

🌞 un couvre-chef, si possible anti UV. Plusieurs optent d'ailleurs pour des chapeaux ou casquettes avec des protections de nuque type casquette saharienne (ça protège bien mais attention aux coups de chaud). La casquette est d'autant plus pratique qu'elle retient la capuche des vêtements de pluie.

🌞 crème solaire of course, à gros indice de protection qu'il faut remettre plusieurs fois dans la journée (au risque d'avoir le nez de clown... hein FX ?!)

🌞 beaucoup optent pour le pantalon pour protéger cuisses, mollets et arrières des genoux, mais on vous l'a dit, on est têtus !

🌞 lunettes obligatoires indice 3 mini, certaines zones sont très claires et éblouissantes.

🌞 une bonne ruse c'est d'avoir des manchons ou une chemise dont on enfile les manches par dessus le sac.

🌞🌞🌞 et surtout de l'eau ! Il faut boire, un peu, très souvent, et se mouiller régulièrement la tête et la nuque (tremper le chapeau dans l'eau). Même si l'eau pèse, elle est essentielle par temps chaud. Par exemple, par temps très chaud FX boit une petite gorgée à la pipette du CamelBag environ toutes les 10 minutes. Nous utilisons les sources en vérifiant la sortie d'eau (courante, sort du sol ou pas...) et l'environnement (élevages ou animaux contaminants). En cas de doute, nous traitons avec des pastilles (Aquatabs ou Micropur Forte). Cela donne un goût chloré évidemment et assèche un peu la bouche mais c'est sécurisant.

🌞🌞🌞🌞🌞 La meilleure protection reste... la non exposition ! Une bonne sieste à l'ombre entre 13h et 15h ne génère que des bénéfices !

Buff ou autre, le tube en tissu, simple ou doublé polaire est ingénieux et bien pratique 


Se protéger du froid :

❄ on est têtus donc toujours en shorts mais on ne craint pas le froid sur les jambes.

❄ le principe pour le froid c'est de protéger les extrémités, donc bonnet et/ou tour de cou. Le tour de cou type Buff c'est génial, ça sert à tout (tour de cou donc, mais aussi cagoule ou bonnet ou bandana ou taie d'oreiller en bourrant sa doudoune dedans !...). Ça se roule dans une poche et ça se lave et sèche facilement.

❄ les gants. Amanda a des sous-gants en soie synthétique très légers mais peu efficaces. FX a des gants de cyclisme en néoprène, pratiques pour faire la vaisselle dans l'eau froide ou rouler la tente pleine de glace (mais pas longtemps car le froid finit par traverser). Mais il ajoute pour la chaleur... sa paire de chaussettes avec du Merinos. Bein, ça fait le job !

❄ les manchons de running, nous avions un doute mais c'est vraiment bien tant pour le chaud que le froid. Facile à mettre et enlever, et à rouler dans une poche. Cela nous a permis de réguler facilement les variations de température. Idem, lavage et séchage rapides.

❄ une doudoune Simond, légère et qui sert à tout. Blouson, coussin ou couvre pieds.

❄ une polaire. Ça prend un peu de place, ça se lave et se sèche mal, ça absorbe un peu toutes les odeurs mais cela fait partie du système 3 couches de protection contre le froid.

❄ et pour la nuit (qui peut aussi nous servir de jour en cas de froid important) nous avons des sous vêtements techniques longs haut et bas (type sous-vêtements de ski).

❄ pour compléter le kit nuit nous avons : des matelas autogonflants qui isolent du sol, de bons sacs de couchage en duvets et plumes, des sacs à viande thermolite (une fibre synthétique creuse qui permet de gagner des degrés, en plus de protéger l'intérieur du sac de couchage).


Se protéger de l'eau :

🌧 être en short facilite une partie du problème. Nous ne mouillons ainsi que notre peau et pas de vêtements à faire sécher.

🌧 pour protéger les affaires dans le sac : tout est en sac zip (nous utilisons des sacs zip à curseur, mais Ikea fait des sacs à double zip sans curseur qui nous semblent aussi fort intéressants) ou sac poubelle. Dès que l'eau pointe son nez nous utilisons un sursac à dos (le très épais de chez D4... qu'ils ne font plus !)

🌧 l'imperméable, 3ème couche de notre oignon anti-froid. Amanda utilise un Quechua Helium série ultra light. En cas de forte pluie ça finit par traverser sur les zones de frottements. FX utilise un Millet DryEdge qui présente l'avantage de s'ouvrir sous les bras (m@j 2021, on a pété le PEL et la miss est maintenant équipée d'un magnifique Cimalp Advanced3F Ultrashell, une merveille de 340g qui cumule 20000 schmerber d'imperméabilité et 80000 MVP de respirabilité - à tester prochainement).

🌧 vous avez ainsi l'oignon anti froid c'est à dire la multiplication de couches, respirantes, thermiques et anti pluie. La principale difficulté restant que le souhait est de garder le chaud en se protégeant de l'eau entrante tout en souhaitant faire sortir celle que l'on génère !

🌧 pour finaliser le tout et contredire tout ce qu'on vient de dire en créant un sauna portatif... le poncho Monsieur Ouille ! Indéniablement c'est moche, c'est un peu chiant, on se transforme en montgolfière au moindre coup de vent mais c'est quand même super pratique pour protéger la zone entre le porteur et son sac et éviter les entrées d'eau par le dos. Et l'eau glacée qui ruisselle dans le cou... et puis les nôtres ont cet avantage d'être multi usages puisqu'ils peuvent s'ouvrir entièrement et devenir ainsi un tapis de sol, une bâche, un auvent et même un tarp (une tente minimaliste).

🌧 enfin, vous aurez sûrement remarqué sur de nombreuses photos que nous portons des mini guêtres. Elles protègent le haut de la chaussure et la chaussette, évitent l'entrée de petits cailloux, terre et herbes qui veulent absolument s'immiscer dans vos godasses. Elles retardent l'entrée de l'eau dans la chaussure en cas de pluie et... sa sortie quand celles ci sont mouillées ! Elles rendent d'immenses services et on ne peut regretter qu'une chose à leur sujet... qu'aucune des marques essayées n'ait pu prouver la résistance des passages sous la chaussure ni celle à l'abrasion du tissu sur l'intérieur du pied.

Et les autres protections ? Une trousse à pharmacie très complète avec entre autres :

• désinfectant • 1 bande, 2/3 compresses, quelques pansements • médicaments simples (paracétamol, maux de ventre...) • pinces anti tiques 2 tailles (forme pied de biche) • pansements anti ampoules • crèmes incontournables : solaire, brûlure solaire OsmoSoft, vegebom (crème magique, en mini tube c'est génial, si vous en trouvez, achetez en masse !), bobo bosses de chez PureEssentiels (idem en mini format, c'est incroyable pour toute bosse ou contusion), 1 baume du tigre et surtout la fameuse crème Nok, le produit le plus dégueulasse du monde mais tellement efficace (notre amie Christelle nous a parlé du beurre de karité pur) • une couverture de survie chacun.

Alors oui, cette trousse est plutôt conséquente, mais sur des parcours comme la HRP, on est loin de tout et nous voulons assurer l'essentiel. C'est indéniablement du poids en plus.

Avant de partir en séjour, nous faisons le tour des pharmacies et des médecins pour expliquer notre projet et demander des échantillons de produits dont les tailles correspondent bien à nos besoins.

Que mangent-ils quand ils ne s'arrêtent ni en refuge ni en hôtel ? On aime bien manger, c'est ce qui nous rend lourds ! Alors on se donne les moyens de manger autre chose que des sachets en poudre...

Notre petit matériel 

▪un méga réchaud car difficile de trouver du gaz au dessus de 2000m !

▪une double casserole qui s'emboite et permet de tout ranger à l'intérieur

▪2 assiettes qui peuvent servir de poêle et 2 mini gobelets

▪2 spork en titane (cuillère-fourchette ultralégère) et 1 opinel chacun car ça coupe mieux !

▪nous avons même une serviette compacte qui une fois trempée dans l'eau fait 50 x 30 cm


Petit déj' :

céréales (donc vous aurez compris qu'il faut privilégier des muesli, flocons d'avoine...)

lait en poudre (ou tube de lait concentré quand on ne trouve pas)

café (ça aide pour les rencontres !)

sucre


Encas et déjeuner :

Pain

Saucisson et viande séchée d'Aurochs

Fromage

Chocolat

Fruits secs et barres de céréales


Dîner :

▪Toujours une base soupe bouillon cube

▪On y ajoute pleins de trucs :

- pain sec, vermicelles ou nouilles de riz,

- et un "bidule" de la boite à malice...

▪selon la faim, nous complétons avec un riz à poêler, une semoule, une purée mousseline ou de châtaignes... (des aliments qui cuisent vite, pas de pâtes aux œufs par exemple)

Et nous avons chacun en fond de sac un plat lyophilisé de secours (en cas que... comme disait Mère Grand !)

• • •

La boîte à malice :

Ce sont les petits plus qui donnent du goût et changent le quotidien :

▪sel aux herbes,

champignons séchés et en poudre,

gofio (farine de plusieurs céréales, spécialité des Canaries... saupoudré sur la soupe, ça bourre bien !)

▪poudre de coco,

sel et poivre (merci à toutes celles et ceux qui les ont récupérés dans les plateaux repas plutôt que de les jeter et nous les ont donnés),

herbes de Provence, grains d'anis, curry, grains de poivre (il suffit de les broyer entre deux cailloux, c'est hyper pratique et ça nous donne pleins d'idées pour les prochaines fois),

▪sachets de Wazabi (merchi chuchi shop),

▪et bien sur l'indispensable huile d'olive.

Les Pom'Pot... c'est léger, ça se lave facilement (même au lave-vaisselle), ça ferme parfaitement, et c'est très résistant... le contenant magique !

En itinérance longue durée longue distance il faut accepter 2 choses :

- oui, tu vas te salir et puer

- oui, il est 21h, ça caille, tu claques des dents et pourtant, tu vas te mettre à poil et te faire une toilette en un temps et une consommation d'eau records (on a réussi à se laver à 2 avec 25cl !).

Alors bien sur, nous profitons de toutes les occasions et toutes les "baignoires" naturelles pour nous laver et en particulier les pieds. Rappelons que l'eau y est glaciale...

Mais il est indispensable de se laver avant de se mettre dans le sac de couchage au risque de passer une très mauvaise nuit. En effet, la sudation due aux efforts physiques dépose une mince couche de sel sur la peau. Léchez-vous le bras et vous verrez...

La caractéristique du sel est de retenir l'eau. Du coup, si vous gardez cette très mince pellicule sur vos épaules, le soir venu, quand l'humidité arrive vous vous transformez en absorbeur et n'arrivez jamais à vous réchauffer, engoncé dans une moiteur toute désagréable. Il vous faut donc agir !

Plusieurs possibilités et accessoires à notre disposition (parce que nous aimons le luxe !) :

▪une cuvette autoportante (comme les piscines) qui contient jusqu'à 10 litres d'eau pour un poids à vide de 180g. Ajoutez 2 casseroles d'eau chaude et vous avez une mini baignoire.

▪un gant de toilette ultra light et qui gratte bien (ça fait gommage en même temps !)

▪un savon multi usages BIO certifié pour ne pas détruire les micro organismes aquatiques. Multi = savon, shampoing, lessive et vaisselle. Petite odeur de savon de Marseille.

▪une serviette micro fibre ultra absorbante (euh... y compris la mauvaise odeur, du coup il faut la laver régulièrement).

▪notre trousse de toilette : 1 dentifrice et 1 brosse à dents chacun (quand même !). Elles sont en bambou, particulièrement légères avec un anneau pour les accrocher au sac dans la journée + 1 rasoir (euh non non... pas pour FX !).

Pour la lessive : nous lavons en moyenne tous les 2 jours le short, t-shirt et chaussettes portés. Nous les faisons sécher au soleil pendant la sieste et les attachons avec des épingles à nourrice sur le sac pour le séchage.

Ce qui vous donne une idée de notre garde robe : 2 shorts, 2 t-shirts, 2 paires de chaussettes de marche. Au gré des occasions nous utilisons une machine à laver (2 à 3 fois max. sur 30 jours de marche).

C'est bien de bouger, mais la prise électrique, elle, reste accrochée au mur ! Partir et donner des nouvelles c'est donc avoir un portable, et donc de l'électricité. Et puis, il faut de l'éclairage.

Côté électricité :

• une batterie de 10 000 mAh avec 2 sorties USB (les smartphones ont besoin de 2.1A, les montres se contentent d'1A)

• des câbles + 1 chargeur Fast Charge

• un panneau solaire 16W (3 cellules photovoltaïques)

Nous attachons le panneau sur le sac et les branchements sont simples : la batterie est alimentée par le panneau, et le téléphone par la batterie. Il faut éviter de brancher directement le téléphone sur le panneau solaire car l'énergie est variable et le téléphone passe son temps à s'allumer et s'éteindre, consommant plus d'énergie qu'il n'en récolte. Souvent nous branchons le téléphone éteint pendant la nuit.

Le Samsung S7 prend entre 20 et 30% de la PowerBank pour une charge à 100%. La montre prend 5 à 10% pour une charge à 100%.

Côté éclairage :

2 solutions économes en poids :

• la mini Petzl. Elle fait le job en étant économe en pile (lithium donc encombrement minimal)

• une barre de Led en USB à moins d'1€ chez Action et ça... ça brèche un max. Ça éclaire à fond en utilisant très peu d'énergie de la batterie. Elle prend environ 10% par heure d'allumage.

Les inconvénients rencontrés sont principalement liés à la fragilité des câbles, des embouts et des trous d'alimentation des appareils. Et le tout... merci soleil car sans lui... pas d'énergie !

Nous cherchons d'autres solutions en particulier avec l'énergie éolienne, mais ce qui est développé actuellement en la matière reste lourd et encombrant. Si vous avez des idées, contactez-nous.

1. Un objet sécurisant par temps de brouillard ou en zone escarpée :

Comme ce matin de Septembre au Col d'Iparla, il est des jours où le brouillard est à ce point impénétrable que l'on ne distingue qu'à peine ses propres godillots (quand on les distingue !).

Alors à deux ou en groupe, quand la vue est entièrement centrée sur ses points d'appui, pourquoi ne pas mobiliser un autre sens d'une grande efficacité si on lui en donne l'occasion... l’ouïe !

En cas de brouillard, comme en situation de marche en zone escarpée ou étroite, comme sur le passage d'Orteig, la clochette permet de se repérer l'un l'autre simplement à l'oreille. Avec un peu d’attention et en très peu de temps, notre oreille s'habituera aisément à :

- reconnaitre la proximité de son acolyte sans avoir à se retourner sans cesse (ce qui permet de ce centrer sur ce que l'on a devant soi et peut éviter des situations de déséquilibres dangereuses quand on a un gros sac),

- identifier la distance, en particulier l'éloignement et permettre au premier d'adapter le rythme (on finirait presque par marcher en cadence au rythme du grelot !)

- identifier une chute ou un déséquilibre de l'autre, et s'arrêter pour vérifier si tout va bien.


2. Une alarme bon marché !

En bivouac, aux fins fonds des forêts d'Iraty, vous plantez vos bâtons de marche et tendez une cordelette de façon à former un périmètre autour de la tente. Vous y pincez vos grelots ou directement sur le sac à dos, pour éloigner les importuns qui veulent piquer les sacs la nuit (ce que a limité l'attaque nocturne des cochons sauvages au Col de l'Ouillat à un simple accroc plutôt qu'une destruction totale du sac à dos !).


3. Une occasion de discuter avec les gens !

Au Pico Ruivo à Madère, lors de l'un de ces impénétrables brouillards dont l'ile a le secret, qui vous détrempent les os, nous avons eu une frousse de dingue en perdant Maria, notre ancêtre préférée, qui s'est égarée dans la mélasse. Nous avons donc appliqué notre règle 1 en lui accrochant un grelot à la chaussure. Nous pouvions ainsi immédiatement identifier sa présence sans la voir et adapter notre rythme de marche rien qu'au son. Hyper pratique !

Ce qui nous a valu aussi de belles rigolades, car tout le monde vous prend pour un troubadour et ça permet de créer le contact tant avec l'autochtone que le touriste interloqué, à qui nous expliquons notre "ruse pour ne pas perdre notre senior". Et la senior de répondre que le grelot sert "à faire passer la vieille pour un chien-chien" !


4. Risques et inconvénients

Il n'est pas toujours pratique d'émettre des sons !

Il faut bien régler son accroche au pied ou au sac pour éviter une rythmique trop entêtante. Par ailleurs, faire du bruit, c'est risquer d'alerter les autres animaux et donc de ne jamais les voir. Et aussi de se faire détecter par un Patou furieux qui vous prend pour 2 échappés et vous intime l'ordre de rentrer dans le troupeau à coups de canines !

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