À propos

Couple qui baguenaude dans les montagnes et sur les sentiers... GR10, GR11, GTA-GR5, GTJ-GR509, HRP, chemin de St Guilhem, Chemin des Bonhommes-GR107, Cami del Ultim Catar, Sentier cathare, GR7, Via Alpina...
Une nouvelle traversée des Pyrénées, un peu folle, avec une contrainte particulière... l'effectuer dans l'autre sens et... en moins de temps que la dernière fois !
Du 9 août au 15 septembre 2024
38 jours
Partager ce carnet de voyage

Nous étions en pleine prépa, décidés à poursuivre l'aventure Via Alpina. Au fur et à mesure de nos recherches, nous sentions que tout allait être compliqué : le trajet pour s'y rendre et en revenir, les couts des ravitaillements, mais surtout, la quasi impossibilité de bivouaquer sans risquer remontrances et amendes. Et ce n'est pas la montagne dont nous avons envie... S'évader, c'est aussi sortir d'une certaine forme de contraintes, avoir des libertés, dont celle de dormir où bon nous semble, tout en respect de notre environnement, et nous avons passé l'âge des réprimandes !

Alors soudainement, un soir, alors que chacun le ressentait de son côté sans oser l'avouer à l'autre, nous nous sommes regardés et avons convenu... on n'a pas envie de ça ! La soirée était agréable, l'apéro aussi alors FX a risqué la proposition qui trottait dans son cerveau malade et a provoqué sa belle...

"Allez on le fait ?" L'apéro était de très bonne qualité... elle a dit "banco" !

Mais de quoi s'agit-il ?

En 2019, nous avions réalisé un rêve fou. Après avoir traversé les Pyrénées françaises par le GR10 (sur 2 années, cf. GR10, la grande traversée), puis les espagnoles par le GR11 (sur 2 ans aussi, cf. La Senda Pireneica), nous avions osé les traverser d'une traite entre Collioure et Hendaye. Nous n'étions pas peu fiers d'avoir réussi à joindre la Méditerranée à l'Atlantique par la Haute Route Pyrénéenne en 33 jours.

Visu tracés HRP-GR10-GR11
Visu tracés HRP-GR10-GR11
En rouge le GR10, en turquoise le GR11, en jaune un exemple de HRP

Nous l’expliquions dans notre carnet HRP - la Haute Route Pyrénéenne, chaque descriptif de ce chemin n'est finalement qu'une suggestion et chacun construit SA Haute Route. Si de nombreux tronçons sont parfois communs, vous voyez qu'entre chaque couleur sur la carte ci-dessus, il y a des espaces dans lesquels chercher une nouvelle voie !

Alors c'est décidé, tant qu'on est jeunes, tant qu'on a les jambes, tant qu'on est un peu fous... on se la refait dans l'autre sens, de l'Atlantique à la Méditerranée. Et comme nous aimons les challenges, on a envie de la tenter en moins de 30 jours !

Comme toujours, la petite place qui reste dans le sac à dos est... pour vous ! Vu l'ambition du challenge, nous comptons sur votre soutien et vos réactions car l'interactivité avec vous est une immense source d'énergie pour nous. Préparez-vous, départ dans 6 jours en train, pour...

... la Haute Route Pyrénéenne ² !


En attendant, n'hésitez pas à consulter les derniers carnets publiés (Madeire, St Guilhem le Désert).

10
août
10
août

De Hendaye à Col de Lizarieta

Après avoir déposé toute la smala chez maman Malau (merci 😘), nous commençons le camping dans la gare d'Angoulême puis sautons dans le train pour débarquer à Hendaye au camping Alturan, bien connu des candidats au GR10. On vous passe l'aventure SNCF de "non non plus aucun train ne s'arrête à la gare des 2 jumeaux depuis qu'ils font des grandes lignes TGV", ce qui nous pousse à 50 minutes du camping plutôt que 15 ! Il est 22h55, on est morts alors c'est taxi !

Aujourd'hui c'est clair, ça va tabasser !

Sur nos tronches d'abord car plusieurs jours de canicule sont annoncés, mais aussi dans les jambes car l'étape prévue est costaude. Dans ces cas là, la seule solution c'est de se lever tôt... 4h30 !

Nous sortons de la ville : les leve-tôt croisent les couche-tard car ce WE ce sont les fêtes d'Hendaye et certains ont déjà commencé l'entrainement !

Après trempage de pieds dans l'Atlantique pour marquer l'altitude 0, nous attaquons la montée, et prenons le temps de discuter avec une petite famille qui plie son bivouac et espère arriver le soir à la ville supermarché du Col d'Ibardin, où le pouvoir d'achat est roi ! Ils pérégrinent sur le GR10 et visent Sare. Bravo aux enfants parce que c'est dur !

Ibardin, quand on sait fuir les pièges à touristes, c'est l'assurance d'une tortilla qui fait du bien. Oui il est 10h30... et alors !?

Nous passons vite notre chemin sans lêcher vitrine puisque nos sacs sont déjà pleins, pour attaquer par le Col des Mulets (c'est tout nous ça !). C'est très vert, les fougères sont tellement immenses qu'il faut le tintement des cloches pour deviner les canassons qui s'y cachent.

Le soleil tape dur et après une sieste au pied de la Petite Rhune, il est temps de gravir les deux, le petite et la grande ! Nous connaissons un petit chemin bien raide sous la grande antenne, que nous avions pris à la descente la dernière fois. Les touristes sont stupéfaits de voir 2 urluberlus avec leur gros sac à dos, enjamber le parapet de sécurité et débarquer de ce que tous pensaient être le vide ! On a mérité notre Kass Lemon (c'est le fanta espagnol) mais à 4€, il pique un peu quand même !

Nous croisons Eva et Guillaume, qui, comme nous, dénotent au milieu des hordes de touristes qui débarquent par le petit train. Ils finissent demain le petit bout de HRP qu'ils parcourent depuis St Jean Pied de Port.

Comme annoncé, il fait très chaud, nous dégoulinons totalement et c'est épuisant. Tout point d'eau est acclamé et nous passons notre temps à nous rafraîchir et nous laver. Nous tombons sur une cabane magnifique et l'hésitation est grande... rester ou pas ? Allez, on est cuits mais on repart pour aller poser notre bivouac au-dessus du Col de Lizarieta. L'endroit est couru pour l'observation des étoiles et les télescopes sont déjà en place. Beaucoup de vans se sont posés telles des bouses en pleine montagne et nous réussissons à nous trouver une petite place. Une toilette rapide, des étirements pour remercier notre corps et le préparer au lendemain et on s'effondre dans nos sac de couchage. Nous n'avons pas mis le double-toit et la voûte céleste est magnifique!

33,61km, 12h42, 2460D+, 2017D-

Relive

11
août

Du Col de Lizarieta au bivouac au-dessus des Aldudes

Encore une sacrée journée. Reveil fourbus. Décollage du bivouac vers 6h (c'est presque grasse mat' !), nous petit-déjeunerons quand il fera jour. Et à cette heure là, il fait déjà très chaud.

Nous visons Elizondo que nous connaissons bien et savons ce chemin assez interminable. Aujourd'hui moins de photos car nous nous concentrons sur cette étape longue et nos corps qui font mal. Chaque halte est propice à une micro sieste, micro réparatrice. Et chaque source à un lavage pour essayer de faire baisser la température. On nous avait annoncé la canicule, associée au vent du sud, très chaud, elle nous oblige à ingurgiter des litres d'eau.

Elizondo est pleine de vie et toujours aussi belle. Nous nous jetons sur les premiers sodas glacés puis sur 2 plateaux combinado dont les espagnols ont le secret et qui vous remplissent pour moins de 15€.


Nous allons faire la sieste mais sans air nous ruisselons de sueur sans bouger. Tout le monde autour de nous vise la piscine municipale en quête de fraîcheur.

Une toilette à la fontaine pour essayer de se rincer et c'est reparti pour une sacrée grimpette sur un chemin souvent ombragé. A chaque source nous imbibons les serviettes et les casquettes d'eau fraîche que la chaleur assèche en quelques minutes.

2km avant notre arrivée, un berger des Aldudes nous informe que c'est la fête au village et que nous aurons du mal à trouver un endroit pour dormir. Alors, nous décidons le bivouac en amont en nous rappelant aussi que la cloche sonne toutes les 1/2h. On va être très bien dans notre montagne !

36.14km en 10h51, 1760D+, 1490D-

Relive

12
août

Des Aldudes à Azpegi

Alors que tout était réuni pour bien dormir, il n'en fut rien. Le vent a fait claquer la toile toute la nuit et le sommeil n'en fut que peu réparateur.

Aux Aldudes, on confirme le lendemain de fête, y en a partout... des verres pleins comme vides, des bouteilles de tout, et tout est ouvert partout. Du coup on branche toutes les machines électriques, et après un petit déj on repart.

Les paysages sont magnifiques et on sait que c'est une grosse journée. Et notre circuit est ponctué de palombières et de cabanes de chasse, dont une, Ô magie, est ouverte avec toilettes et douche, froide certes mais quel luxe. Du coup on fait l'intégral, corps et fringues. Qu'est-ce que ça fait du bien !

Nous arrivons sur Roncevaux et les pèlerins, interloqués de notre sens de marche, nous envoient du "bon camino" à qui mieux mieux ! En vrai, il est tard, le temps est maussade et nous savons ce qu'il nous reste à faire. Nos esprits ne réagissent plus et nos corps sont en mode robot. Les jambes sont lourdes, les pieds font mal. Avancer...

On sait qu'au bout c'est le refuge Azpegi, où nous avons déjà séjourné lors de notre dernière HRP. C'est une simple maison, sans électricité, où les consignes sont claires : ne peuvent y dormir que les randonneurs. Si tu arrives en voiture... tu repars !

Une petite famille est là, a allumé le feu dans la cheminée ce qui a un peu enfumé l'espace. L'un des enfants fait une réaction oculaire, ils décident donc de partir, non sans laisser un reste de gâteaux (miam). Nous profitons donc d'Azpegi pour nous seuls et sommes heureux d'être en dur car pluie et orage annoncés cette nuit...


33,51km en 11h25. 1856D+, 1658D-

Relive

13
août

D´Azpegi à Cabane d'Ardané

Azpegi est célèbre pour ses cromlechs. On y vient pour la 2ème fois et c'est donc la 2ème fois qu'on ne les voit pas, soit à cause du brouillard, soit parce qu'il ne fait pas assez jour ! On reviendra !

Nous partons dans le brouillard matinal pour une approche de l'immense forêt d'Iraty, en sous-bois, telle une balade dominicale en forêt. Le soleil ayant une apparition tonitruante, nous apprécions la fraîcheur à l'ombre des arbres.

Nous croisons dans l'ordre, un troupeau de moutons, une troupe de gorets en liberté, le tout surveillé par une plate-forme de vautours !

Nous nous rappelons ce parcours déjà emprunté dans l'autre sens et qu'il pique autant à la descente qu'à la remontée. Sans compter sur le mélange fougères + genêts + ronces qui s'en donne à cœur joie pour lacérer nos jolies gambettes.

Il faut tellement chaud que nous ne résistons pas à l'appel de la rivière pour une toilette rapide (l'eau est glacée !). Et c'est parti pour l'interminable remontada dans la majestueuses forêt d'Iraty : une montée sèche sans aucun replat. On se fixe l'objectif d'une petite sieste bien méritée en haut. Mais le soleil a totalement disparu... qu'à cela ne tienne, on se pose quelques instants quand même pour se remettre ! Le ciel s'assombrit et soudainement, une nuée d'insectes passe en vrombissant, ce que nous croyons être un effet du à une bourrasque de vent... que nenni, le ciel aussi soudainement se met à tonner ! On nous avait annoncé des orages électriques (ah bon y'en a des non-électriques ?), mais on les croyait pour la soirée.

Nous levons le camp illico et au pas de charge car la pluie s'invite ! Quand les grondements s'accélèrent et que la pluie s'intensifie, nous trouvons refuge dans une étable et attendons de voir venir, pendant près d'une heure. Apparemment, ça tape très fort pas loin, sans voir d'éclair. Du coup, on se dit que c'est une bataille entre nuages qui ne fait pas contact avec le sol et nous repartons !

Le sol est détrempé, formant une glaise glissante au possible et rendant chaque pas lourd et incertain. Franchement c'est hard, qu'est-ce que c'est collant ! On arrive à proximité de Port de Larrau (je vous passe son vrai nom en basque... imprononçable !) et nous sommes interloqués par les amas blancs sur les flancs de montagne. En nous approchant, ce sont des grêlons gros comme des pièces de 1 centime et nous réalisons que nous avons bien fait de nous abriter. Au col lui-même, nous interrogeons les campingcaristes présents sur la météo qui s'annonce cata pour la nuit. Nous croisons un hrpiste dépité qui vient de prendre tout dans la gueule sur les crêtes au point d'en perdre ses bâtons sous les bourrasques. La perspective de notre bivouac sur ces mêmes crêtes n'est pas la solution pour ce soir. Un peu dépités après une telle journée, nous toquons auprès de deux camping-car bretons. Chantal et Philippe, Raymond et Odette nous dépannent en eau, et nous offrent le pain fait par Philippe (absolument divin !) et leurs amis nous offrent le pâté qui va avec. C'est bon pour le moral et franchement, c'est bon tout court !

Option plan B, pas les crêtes, et nous avons déjà dormi à la Cabane d'Ardané voisine de... 6km. Donc, c'est reparti, comme les grondements qui se font entendre. Alors on compte... 1, 2, 3... le temps entre la lumière et le son... c'est 300 m/s, on a compté 8, on vous laisse calculer, mais c'est pas loin ! Et la pluie de repartir de plus belle... ils sont longs ces derniers km ! Nous débarquons dans la dite-cabane, déjà occupée par Charlotte et Thomas, charmant couple qui jusqu'à notre arrivée était tranquille !

Comme tout bon randonneur mouillé, on fout le bordel, on s'étale, on échange des conseils... puis tout le monde s'endort, exténué !


PS : pour cette étape, la seule photo que vous aurez est celle de la tentative de sauvetage du téléphone de FX, le téléphone d'Amanda était éteint pour économie et secours !).

Vous n'aurez ni km, ni relive, ni photos... On vous en dit plus la prochaine fois !

14
août

De Azpegi à Lescun

Le clairon sonne à 5h pour tout le monde et franchement le réveil est dur et vu qu'il pleut... bein ça fait pas envie ! Et pourtant, il faut bien y aller ! Alors en avant ! Charlotte et Thomas passent par le GR11, nous par le GR12, mais à la fin on se retrouve tous au Refuge de Belagua, flambant neuf et pointant sa flèche vers le ciel telle une cathédrale.

Nous sommes tout un troupeau de randonneurs à attendre comme des c... devant la porte pendant qu'il pleut car "ça n'ouvre pas avant midi". Nous nous pointons devant la porte et l'un des gérants nous annonce que pendant qu'ils font le ménage, nous pouvons nous mettre à l'abri dans une salle dédiée. Nous y passons plus d'une heure, à nous réchauffer, à nous restaurer et à accepter l'idée que non, il n'y aura pas d'accalmie aujourd'hui et oui, il faut retourner dans la tourmente !

Nous avions prévu de passer par le Col de Pétragène jusqu'aux Cabanes d'Ansabère. Le parcours aurait du être merveilleux au pied du pic d'Anie, mais le gardien du refuge le déconseille vivement et quand un gardien vous déconseille un truc, en général, vous suivez le conseil ! Charlotte et Thomas ont décidé de descendre sur Lescun et nous décidons de suivre le même parcours par le GRT12.

Malgré le temps, sous la pluie, dans le froid, le brouillard coupant toute vision lointaine de l'environnement, ce parcours s'avère absolument époustouflant. Le peu que l'on voit est magnifique, les forêts superbes, les lapyases labyrinthiques, les clairières incroyables et les petites vallées subjugantes. Le tout donne envie de revenir pour mieux savourer... En attendant, nous pataugeons dans une glaise collante, dans les flaques froides et les vents au col nous tétanisent les doigts. Et surtout... le téléphone de FX décide de rendre l'âme sous le poids de l'humidité. C'est malin, tout est dedans, les photos, les cartes de rando, les numéros de tout le monde ! Bref... c'est la m... et ça fout un coup au moral de FX, lui qui aime faire 1000 trucs à la fois, envoyer des messages, faire des recherches, des photos, écrire le carnet de voyage, servir de guide carte IGN à la main... bein là... plus rien !!! C'est vraiment la m...

Nous rejoignons nos deux acolytes, bien plus rapides que nous, au refuge du village de Lescun dans le gîte en gestion libre. C'est un endroit simple, peu cher, et très agréable. Nous finissons au resto avec Amanda et tout le monde s'effondre au dodo car la journée a été dure !

38,69km. 1656D+, 2269D-

Nous n´avons plus qu'un seul téléphone et très peu de réseau, donc nous ne pouvons vraiment vous répondre individuellement.

Vos commentaires de soutien et d'encouragements nous vont droit au coeur et nous donnent beaucoup d'énergie.

Alors merci, continuez !

On va publier 3 étapes d'un coup, pour ceux qui aiment les séries !

15
août

De Lescun au Col du Somport

C'est ce qu'annonce la météo, du coup nous, sots que nous sommes, on espère ! Bein, comme disait l'autre, "vas te faire téter les yeux !"

Nous nous levons à 5h et partons en laissant nos acolytes. Franchement le temps est bof, mais nous quittons le village pour une grimpette en sous-bois. Puis nous atteignons le camping d'Ayet où nous avons dormi lors de notre premier périple pyrénéen en 2012, sur le GR10. Un groupe d'un séjour de la Balaguère occupe la totalité de la salle à manger pour son petit-déjeune au chaud : "vous arrivez trop tôt" nous dit la patronne. "Mais servez nous 2 cafés dehors sur la terrasse malgré la pluie, on s'en fout nous !" Elle dépose nos 2 expressos, puis arrivent deux bouts de gâteaux, puis des quartiers d'orange... "vous allez croire que je vous refile tous les restes"... mais nous ça nous va très bien.

En repartant nous croisons un photographe qui espérait une hypothétique éclaircie et qui en désespoir de cause, nous dit "je me suis rabattu sur des photos de vaches !" Lol !

Nous attaquons ensuite une sacrée montée jusqu'au refuge d'Arlet, et le brouillard ne facilite pas le suivi d'un chemin déjà non balisé. Heureusement, il est très emprunté par des familles de randonneurs qui ont osé l'excursion avec des mules porteuses. Et pour certains... "j'ai l'impression qu'elle fait sa vie toute seule" On confirme ! FX a même du rattraper de justesse l'ânesse récalcitrante qui avait tiré si fort sur la longe qu'elle était prête à vraiment partir à l'aventure seule !


Nous arrivons à Arlet enthousiastes. Nous connaissons car nous y avions été accueillis royalement lors de la HRP 2019 et nous nous amusons à retrouver notre petit mot dans le livre d'or du lieu. Les gérants sont toujours aussi charmants, mais particulièrement speed car aujourd'hui, c'est spécial. C'est le 15 août et c'est la fête des bergers. Ils arrivent de toutes parts jusqu'à 1h30 à la ronde et se retrouvent ici pour faire la chouille. Les premiers sont arrivés et nous rigolons avec eux : "vous traversez toutes les Pyrénées à pieds ? Ouh punaise, faudrait me payer moi pour marcher autant !" Surtout quand on annonce qu'après les 18km du matin, on en enquillait autant l'aprem pour rejoindre le Col du Somport. Le chemin est bien sympa jusqu'à la destination finale, le restau-gite-épicerie du Col, tout pile à l'ancienne douane.

Car pour nous aussi le 15 août est spécial ! Nous avons rdv avec... notre ange ! Sur la HRP de 2019, en gravissant le Tuc de Molières, nous avons rencontré Serge, un gars super adorable, avec qui nous avons passé de sacrés moments et nous nous sommes liés d'amitié. Serge vient repérer sa prochaine aventure et s'annonce au Col du Somport ce soir avec tout le ravitaillement que l'on veut ! C'est pas un ange ça ?

Les retrouvailles sont joyeuses et la surprise est à son comble quand... Charlotte et Thomas nous rejoignent en fin de soirée, abandonnant l'idée du bivouac face à la brume humide qui n'a pas cessé.

Les discussions vont bon train et tout le monde profite des conseils avisés de Serge qui connaît les Pyrénées par cœur. Il nous a même préparé la trace gpx d'un itinéraire pour le lendemain qui nous permet un trajet plus direct.

On est tellement heureux de se retrouver et d'imaginer nos aventures à venir. Et puis nous parlons beaucoup des matériels, des sacs, etc... avec les conseils de chacun : "je prends ça, c'est pas lourd, et puis ça c'est pas lourd et puis..." à la fin, tous ces "pas lourds" finissent par faire du poids ! Alors l'idée chemine en nous de travailler encore mieux et différemment nos poids de sacs à l'avenir.

Nous nous couchons repus et heureux de nous être ainsi retrouvés par surprise ! Merci Serge, c'était super adorable !

32,44km en 11h. 1844D+, 1325D-

16
août

Du Col du Somport au Lac Ariel Alto

Le petit-déjeuner n'étant servi qu'à partir de 7h30, c'est grasse mat' forcée... mais on se laisse volontiers faire !

Serge nous a donc prévu un parcours depuis la station de ski d'Astún et se propose même de nous épargner les 2km de goudron défoncé pour y monter... un ange qu'on vous dit !

Une fois encore chacun prend son chemin : Charlotte et Thomas par le GR108, FX et Amanda par... la trace de Serge, par le Col d´Astù et d´Anéou ! Et franchement on ne regrette pas. Le temps est magnifique et c'est le grand WE du 15 août. Alors quand nous nous retrouvons totalement seuls dans cette vallée, mais quel bonheur ! On se sent privilégiés, le soleil cogne mais le chemin quoi que sauvage et non balisé, ne présente aucune difficulté. Et puis il est là... le beau Jean-Pierre (le Pic de Midi d'Ossau) qui nous toise. Et d'ailleurs il toise un paquet de monde, car quand nous approchons du refuge de Pombie, à ses pieds, c'est foule ! Y'en a partout !!!

Nous profitons d'un peu d'ombre pour une sieste puis traversons la route du Col du Tourmalet, envahie de voitures, au Caillou de Soques, où nous connaissons un vendeur de fromage irrésistible. Allez hop, un peu de poids en plus !

L'ascension jusqu'au Refuge d'Arremoulit sous un cagnard de folie est difficile et laisse de bien jolies traces roses sur nos bras et jambes. Et pour y parvenir, il y a le fameux passage d'Orteig : 100m de traversée creusée dans la roche où chaque pas compte car le vide est là...

Le refuge est en réfection et les toiles de bivouac fleurissent tout autour de l'étang. C'est décidé, il est plus de 18h mais nous attaquons le Col d'Arrémoulit pour passer la frontière et bivouaquer près de l'Ibon de Ariel Alto.

A cette heure là, il faut être efficace : lavage rapide avec notre douche maison (eau chaude... hummm), montage de camp express et préparation d'une soupe divine avec les épices achetés au marché médiéval de Londiras... leur mélange 'est super bon !

24,23km en 11h. 1966D+, 1446D-

Passage d'Orteig
17
août

Du Lac Ariel à la Cabane Labaza

Nous partons du Lac Ariel avec le lever du soleil, et constatons que nous avons bien fait de planter la tente au Alto ! Il y a des bivouacs partout, et de nombreux groupes de préparent déjà pour l'ascension du Balaïtous. Direction lac de Respomuso où nous arrivons à grappiller un café au refuge avant la fermeture de 8h30 pour ménage.

Nous attend une ascension démoniaque vers le Cuello del Inferno à 2731m, et c'est l'autoroute ! Ce Cuello, c'est une approche tout en schiste, un passage étroit, très vertical, équipé à la fin pour faciliter l'accès. C'est franchement physique, surtout avec des gros sacs !

On parlait d'autoroute à la montée mais dans la vallée de Bachimana vers laquelle nous redescendons, c'est pire ! Des tentes sont montées, des gens se baignent, ça bouge de partout, même un drone nous survole... ah le calme de la montagne !

Après une sieste à l'ombre d'un caillou, nous dirigeons nos pas vers les pistes non balisées par les lacs de Bramatuoro Bajo puis Alto. Les chemins sont donc plus complexes et on comprend mieux pourquoi cette vallée est déserte. Les seules personnes croisées sont affalées tranquillement dans l'herbe et sont... charentaises, dingue. On en rit beaucoup !

A partir de là, l'accès au col de Letrero puis la redescente ne sont que pierriers casse-pattes qui nécessitent une attention maximale et défoncent tout : chevilles, voûtes plantaires, genoux... tout fait mal !

Nous rejoignons le GR11 entre Banos de Panticosa et San Nicolas de Bajaruelo, que nous visions mais natteindrons pas ce soir. Les pieds n'en peuvent plus, nous nous couchons exténués mais heureux d'avoir passé ce col dangereux sans pluie.

25,71km en 13h10. 1218D+, 1652D-

18
août

De la Cabane Labaza à Gavarnie

La nuit fut un peu... mouvementée. La pluie ayant fait son apparition, 3 gars qui dormaient à la belle étoile aussi ! Il a fallu se tasser pour que tout le monde rentre !

Ils ont un peu grogné quand le réveil a sonné à 6h, mais c'est qu'on a de la route nous !

Nous quittons notre nid pour rejoindre, par son magnifique pont en pierres, Saint Nicolas de Bajaruelo, où le touriste s'étale sous toutes les formes : tentes, caravanes, camping-car, gros camions, énormes pick-up... on a en fait bien fait de pas arriver ici hier soir, les ronflements devaient résonner dans toute la vallée !

Un casse-croute réparateur, un peu de réseau Wifi pour prendre et donner des nouvelles et c'est reparti pour un ascension de plus de 1000m de D+ jusqu'au Port de Bajaruelo (Port de Boucharo). De là, une décision importante à prendre : rejoindre Gavarnie en 2h ou le Col des Sarradets, son célèbre refuge, histoire de voir de plus près la fameuse Brêche de Roland.

Un repas pantagruélique au Refuge et nous voilà décidés à laisser les sacs et grimper à la Brêche

Au fur et à mesure de l'approche, FX se sent envahi d'une indescriptible émotion, qui le fait fondre en larmes au sommet. On la connait tous cette fissure dans la montagne, on l'a tous vue, dans des films, des livres, où en vraie, souvent de loin. Nous l'avons vue de très loin en faisant le GR10, de plus près en faisant la HRP, depuis l'Espagne en faisant le GR11. Gravir cet endroit et se trouver au coeur de cette fenêtre dont l'on peut contempler la vue des deux cotés, mais quelle émotion !

On essaye de vous faire profiter un peu...

Vue sur l'Espagne depuis la France
Vue sur la France depuis l'Espagne

Après avoir dévoré la montée en moins de 30 minutes (trop facile sans les sacs), autant dire que la descente ne prit pas plus de 20 minutes, surtout quand Amanda s'essaye au ski en chaussures !

Puis il faut descendre avec les sacs jusqu'à Gavarnie et c'est donc bien ça, c'est bien les sacs qui nous freinent !!!


Le Cirque et sa cascade

Ce soir c'est décidé, on l'a mérité... c'est soirée hôtel. Cela permettra un peu de lessive, de se poser, de recharger tous les appareils électriques et d'enfin envoyer et mettre à jour toutes les étapes parcourues.

23,38km en 11h20, 1289D+, 1693D- (il en manque !)

19
août

De Gavarnie à la Cabane d'Aguilous

Hier soir, on a tout étalé sur le lit et on a décidé... ça, ça reste dans le sac, ça... on s'en passe ! On a prévu de foncer à La Poste pour renvoyer un colis à la maison. Et comme elle n'ouvre pas avant 9h, bein c'est un peu grasse mat', youpi !

Une fois sur la balance, c'est quasiment 2 kg qui ne seront plus sur nos dos respectifs et ce n'est pas rien. On était en train de célébrer cette petite victoire, quand une voix connue résonne dernière nous. Les cris de joie et les embrassades sont de mise pour accueillir Charlotte et Thomas, qui avaient prévu un colis de ravitaillement en poste restante.

Mais quelle joie de se retrouver, au point de prendre l'office de tourisme/Poste pour une terrasse de café et de commencer, à force voix, la narration de nos aventures respectives ! Et vous êtes passés par où, et c'était comment et vas-y montre moi sur la carte et de prendre celle posée à coté "euh d'habitude, il ne faut pas la toucher" intervient l'agent d'accueil... oups pardon madame !

La conversation se poursuit au magasin de sport technique d'en face, et enfin nous nous décidons à vraiment aller au café.

Après nous être quittés avant le Col d'Astu, ils sont en fait redescendus à Candanchu car gros problèmes de chaussures. Puis sont remontés par le Col des Moines et le Refuge de Pombie. Ils n'ont pas pris le Passage d'Orteig (ils respectent les panneaux d'alerte, eux !), et ont bivouaqué à Arremoulit, pour reprendre le lendemain par le Col de la Fache, le Refuge Wallon Marcadau, tout neuf, les Aratilles et arriver ainsi à Gavarnie via Baysselance, etc...

Ils sont inquiets et en journée relâche forcée pour essayer de calmer une tendinite d'autant plus contrariante que douloureuse. Mais nous sommes néanmoins hyper heureux de nous retrouver, car nous sentons entre nous un lien qu'on a envie de préserver et de faire durer. La montagne crée ce genre de rencontre et c'est précieux... On pense fort à vous, on vous envoie toute l'énergie positive possible pour continuer votre parcours ou... aller compter les oiseaux au Col de Lizarieta, ou autre chose !... On aime votre énergie qui va de l'avant coûte que coute. Au plaisir de nous retrouver !


Bon du coup, on cause on cause, mais pendant ce temps, la HRP nous attend ! Ravito express et c'est parti (il est tout de même 11h !) pour une sacrée grimpette pour la Hourqette d'Alans via le Refuge des Espuguettes. On est guillerets, on discute avec tout le monde, dont Vianey et Marion qui nous promettent les croissants pour le Cirque de Troumouse le lendemain ! Alors en fait, vous ne nous y trouverez pas, car nous avons opté pour passer devant et couper à la Chapelle d'Héas et nous avancer au maximum pour la Hourquette de Chermentas le lendemain et l'étape très compliquée qui s'annonce.

Nous posons notre bivouac à la cabane des Aguilous à 20h, totalement crevés. Mais quelle joie, nous sommes accueillis par un immense troupeau d'isards (au moins 30 têtes).

23,61km en 8h30

20
août

De la Cabane d'Aguilous au Refuge de Rioumajou

Hier soir nous n'avions pas tardé pour monter la tente, se laver, manger et se calfeutrer dans le sac en plumes, car à 2280m, le vent est frisquet en soirée. Ce matin à 5h45, c'est pas mieux !

Et pourtant, il faut y aller car l'étape s'annonce assez colossale. Nous suivons le sentier par la Hourquette d'Héas puis de Chermentas pour basculer dans la sublime vallée de Barroude, où nous rencontrons Robin, technicien agricole qui adore se mettre à l'écart dans ce lieu où le téléphone ne capte pas !

Mais là où la HRP classique descend habituellement dans la vallée espagnole de Barrosa puis de Parzan, nous entreprenons de suivre une variante particulièrement complexe en restant sur les crêtes. Au départ, ça va, nous croisons les baliseurs du Grand Raid des Pyrénées (GRP) qui a lieu ce WE.

Puis Julien le traileur vendéen qui va parcourir la version 120km de ce GRP (respect !), suivi d'un groupe de randonneurs UCPA... bref y'a foule ! Nous suivons donc les petits fanions un certain temps, en regardant au loin les isards jouer sur un immense névé. Ils sont droles, ça caracole dans tous les sens, ça se rentre dedans, ça détalle et ça recommence. Leur dextérité est impressionnante.

Les chemins se font de plus en plus escarpés, balisés de cairns qui semblent suivre notre prévision de parcours. Nous suivons les crêtes au sommet de pentes tellement vertigineuses que l'on voit les deux entrées/sorties du tunnel de Bielsa de chaque coté de la frontière. Les pieds s'usent à être sans arrêt en dévers, puis dans le schiste qui glisse et les hautes herbes qui piquent. Franchement on en ch... sévère et le pire c'est que les 4 litres d'eau en stock s'évaporent à une vitesse folle, ce qui nous tape sur le système. C'est une immense expérience désertique : du caillou, un soleil qui cogne fort, pas l'ombre d'une goutte d'eau et même les rares étangs croisés sont totalement à sec. Certains cols relèvent de l'escalade et la descente jusqu'à Rioumajou est infernale et pour randonneur averti très ++.

Nous arrivons à Rioumajou à 20h30 totalement exténués, le corps inflammé dans tous les sens du terme : les genoux, chevilles et voutes plantaires sont au bord du dépôt de grêve, et les cuisses, bras et visage sont d'un rouge framboise du plus bel effet ! Nous devions camper, mais faisons le choix de la chambre en 1/2 pension pour nous requinquer où nous sommes accueillis royalement.

La douche bouillante est un délice et le repas de cet ancien resto bistronomique, un pur régal. C'est réconfortant pour le corps et pour le mental. Au lit...

27,44km en 13h24, 1644D+, 2368D-

21
août

D'Hospice de Rioumajou à Ibon de Eriste

C'est en prenant de la hauteur et du recul depuis la montagne d'en face, que nous réalisons ce que nous avons fait hier. Même de loin, nous avons du mal à imaginer le parcours tant la montagne semble chaotique. Mais qu'est-ce que c'est beau !

Le passage du Puerto de la Madera est beaucoup plus simple et nous nous retrouvons rapidement, en descendant par la forêt de pins, au coeur de la vallée de Christau. Et là, quelle idée saugrenue nous a pris (sûrement un péché de gourmandise), de commander au camping de Viados, un burger d'Angus local. La salle étant complète (environ 10 personnes), ils ont mis plus d'une heure à nous le pondre. On a presque cru que quelqu'un était part chercher le morceau directement sur la bête dans le champs !

Bref on décolle tard alors qu'on avait quelques ambitions pour la journée. De colère, on s'est avalé le Col et on a marché jusqu'à 20h50, heure officielle du coucher du soleil. On mange vite, on campe vite, on se coucher vite car on le sait demain, c'est lever 4h30...

26,16km en 12h47, 2424D+, 1552D-

22
août

De Ibon d'Eriste à la Cabane d'Anglios

Réveil à 4h30 donc. Et quand vous avez fait une quasi nuit blanche à cause du vent et de la fatigue, vous avez sûrement envie de dire, mais pourquoi ? Vous allez comprendre...

Nous savons que le soleil se lève à 6h52, et que la lune est à pleine moins 2 quartiers, sans nuages, donc la visibilité devrait être bonne. Ce qui tombe bien car nous avons un col pierreux à passer. Le temps de tout plier, nous partons à 5h20 sous une lune resplendissante qui fait ressortir les marques blanches et rouges du GR11 que nous suivons. C'est drôle de faire une photo d'ombre de lune !

En vrai, être à l'affût de la moindre trace, du moindre cairn n'est pas si simple et demande une concentration déjà épuisante en plein jour, mais en pleine nuit... pour des gens qui n'ont que si peu dormi, c'est usant. Surtout qu'Amanda est inquiète car elle ressent une vive douleur depuis hier dans la cuisse.

L'occasion de rappeler ici à tous que c'est très chouette de faire des monticules de pierres partout pour marquer son empreinte, mais le cairn, surtout en montagne, avant d'être une œuvre d'art est d'abord une balise, la marque d'un sentier, un point de repère en qui on peut avoir confiance.

Une fois passé ce Collado dela Plana, notre objectif est de descendre jusqu'à la route de Benasque, sur le parking de la Senarta, point de départ de nombreuses randos, en particulier pour faire le tour de l'Aneto. Et la descente n'arrange rien à la cuisse de la belle.

Mais La Senarta, c'est aussi le point de départ d'un bus qui remonte les 9km de piste imbuvable en 40 minutes vous évitant 3 heures d'ascension aussi inutile que désagréabe. Nous avions déjà utilisé ses services sur le GR11, par hasard, mais maintenant qu'on sait... pas fous ! Et nos heures de réveil et de délais de marche étaient calculés pour le bus de 11h15.

Figurez-vous qu'à 11h15 précise le dit-bus arrive, annonçant qu'il vient de coincer une énorme pierre entre les deux pneus de son essieu arrière et que le risque d'éclatement ne lui permet pas de remonter avec ce véhicule... dire qu'on s'est levés si tôt pour être à l'heure ! En attendant, c'est massage de cuisse, bandage et on nous prête même une bombe magique "articular et muscular" plutôt efficace selon la patiente !

Le bus est vite remplacé par un autre et le chauffeur fait la démonstration de tout son talent sur ce chemin qui, sous les cris d'angoisse de l'une des passagères, frise plusieurs fois le vide... ce qui ne manque pas de faire rire le chauffeur. Entendons nous, ce n'est pas un minibus, mais bien un 30 places, qu'il manie avec une dextérité de dingue, ralentissant pour les passages de ruisseaux, jonglant entre les commandes pour provoquer les changements manuels de vitesse ou changer les hauteurs de suspension dans les zones chaotiques. C'est... wahou, faut le vivre ! Et il est très utilisé ce bus puisqu'au bout du chemin, une vingtaine de personnes attendent. Avec l'aide de ces bus, une ronde est ainsi organisée pour permettre de faire le Tour de l'Aneto entre les vallées de Benasque et de Vallbierna.

Une fois déposés à la Cabane de Coronas, le terminus, il est temps d'attaquer la montée jusqu'au Refuge du Cap de Llauset. C'est pour pour le cuissot d'Amanda ça ! Et la franchement on a du bol parce que le soleil de plomb est vite caché par des nuages qui rendent l'ascension des 780D+ dans la caillasse moins lourde.

Ce refuge est une soucoupe volante de métal posée au milieu de la montagne, l'un de ces refuges dernier cri, toutes options, avec les douches dans les chambres. Nous on veut juste y boire et y manger et comme on est en Espagne... c'est pas l'heure, mais no problemo, fais péter le plateau combinado Botifarra... en gros, des patates, une saucisse et des œufs pour requinquer son bonhomme ! On repart plein d'énergie et on a même eu le droit au Wifi à 2429m pour publier les dernières étapes. Ils sont forts !

Les gens affluent dans le refuge, nous fuyons. Un dernier col, sous les gouttes (mais d'où sortent-elles donc ces coquines qui n'étaient pas prévues ?) et nous voilà ce soir les seuls occupants de la Cabane d'Anglios toute mimi près de son lac. Nous sommes rincés par la journée. Un dernier massage de cuissot et au dodo, la première fois aussi tôt !

Nous venons de traverser en express le magnifique parc de Posets-Maladeta et toute la journée, nous avons senti une énergie folle nous pousser malgré la fatigue, les angoisses et les coups de mou, et avons apprécié chaque instant en remerciant l´Univers d'être si clément avec nous, et de poser les bonnes choses et les bonnes personnes aux bons moments. Merci !

24,36km en 10h48, 1284D+, 2069D-

23
août

De la Cabane d'Anglios à Vielha

Aujourd'hui est normalement une étape un peu plus courte que d'habitude, c'est-à-dire moins de 10h. Se lever tôt permet d'envisager la journée sereinement et de prévoir une arrivée en camping, ave ravitaillement et lessive. D'autant plus que ce matin, Amanda est confiante par rapport à sa cuisse.

Nous descendons de notre cabane jusqu'au Refuge de Conangles où l'accueil est toujours aussi adorable. Il est 10h, une colo de mômes grouille dans tous les sens et comme d'habitude en Espagne, no problemo tout est possible : café, sandwichs, panier pique nique...

Ici, nous avons plusieurs choix :

- soit traverser le parc d'Aiguestortes, ce que nous avons fait 2 fois et qui impose des nuits en refuge car la réglementation y est très stricte. Nous avions dès le départ écarté ce choix,

- soit une variante contournant le parc, pour arriver à Arties et son camping, avec halte en amont par des bains d'eaux chaudes antiques, notre choix privilégié.

Mais arrivés à hauteur d'Hospitau de Vielha, en vue de Tuc de Molières où nous avons fait l'heureuse connaissance de notre si cher ami Serge il y a 5 ans, nous avons réalisé qu'il serait plus logique de passer par Vielha pour ravitailler plutôt que d'aller au camping en cherchant ensuite à revenir en arrière vers la ville. FX avait préparé un parcours "en prévision" par un chemin de St Jacques plus long avec plus de D+ mais qui permet cet écart.

Au cours de la montée, Amanda ressent à nouveau des douleurs de plus en plus intenses qui deviennent insupportables et inquiétantes à la descente. A 45 minutes de la ville, c'est décidé, ça sera direct aux urgences pour analyser la situation et en prévision, c'est toilette dans la rivière glacée, histoire de pas paraître trop pouilleux ! La descente continue toujours dans la doueur. FX arrête un pick-up qui descend à toute blinde et quand on lui dit "bobo-hopital", il joue à l'ambulance et dévale la montagne et nous dépose devant la porte !

Anglais, Espagnol et Français font un joyeux mélange pour expliquer que oui bobo, que non en effet faire 30 bornes par jour n'est pas normal, que si si, pour nous c'est des vacances, que non non, on ne s'arrêtera pas et que oui oui, on veut repartir dès demain ! "mais vous êtes sûrs que c'est une urgence". Ah bein là oui, vu qu'on veut repartir demain. En même temps à l'étanger... où aller ailleurs ? Et vive la carte de sécurité sociale européenne !!! Après radiographie, écongraphie, scanner, IRM... le tout, du bout du doigt en mode "CéOùKT'aMal", le verdict est catégorique... "c'est musculaire". Donc, ça confirme notre propre diagnostic... Ibupfène + compression + crème + repos. OK pour les 3 premiers ! Pour le dernier, FX est certes un tortionnaire mais pendant que sa belle consulte, il court les magasins pour faire le ravito, trouver un lavomatic, une pharmacie, et un dodo pour ce soir. Du coup, c'est ensuite lavage et séchage des vêtements, puis lavage des humains, puis soirée calme concert/resto/hotel. Faut requinquer les corps car nous avons passé la moitié et il en reste quasi autant à faire !

On adore vos soutiens, merci à vous. Grace au réseau retrouvé, nous avons ajouté les données Km/temps/D+/D- des dernières étapes et on comprend mieux pourquoi ça pique !


Tout cela mis à part, c'est une journée magnifique avec, tout particulièrement aujourd'hui, une diversité de fleurs réjouissante. On adoré ce parcours.


29,25km en 10h15, 1044D+, 2319D-

24
août

De Vielha à Alors d'Isil

Le Docteir a dit "faudrait se reposer aujourd'hui". Se repo... quoi ? On sait pas faire !

Blague à part, nous faisons une entorse au parcours pour réduire l'étape et permettre à la miss d'éviter les trop fortes charges. D'autant plus que des orages sont annoncés sur la fin de journée. Donc, FX déleste Amanda d'une grande partie de l'alimentation pour limiter la charge. Puis nous prenons un bus pour éviter le chemin que nous devions faire en bord de route entre Vielha et Baqueira. Et enfin, deux charmantes jeunes filles nous montent en stop jusqu'à Port de la Bonaigua, que nous aurions du parcourir en grande partie sur la route. Qu'elles soient bénies !

Car ensuite c'est direct dans le pentu. Et avec son bandage personnalisé, la miss attire les commentaires des rares promeneurs croisés. Nous grimpons ainsi jusqu'au Refuge Gracia Airoto, toujours aussi mignon avec son toit pointu orange. Nous connaissons bien l'endroit pour y avoir bien galèré lors de la première HRP. La voie n'est pas facile à trouver entre les lacs et les pierriers mais franchement, le lieu est magique. C'est paisible, certains lacs ont même des plages de sable ! On vous laisse admirer. Les lacs invitent à la méditation, nous traversons des prairies de cigales et de criquets qui s'envolent par nuée, puis d'autres remplis de papillons comme on n'en a jamais plus autant vu depuis longtemps... c'est vraiment chouette.

Nous avions prévu de nous arrêter au Refuge Alos d'Isil. En 2019, c'était un truc paumé au fond du village dont il fallait connaître la cachette de la clé ! Maintenant c'est un bar/refuge, et ce soir c'est complet, car c'est... la fête au village: Fiesta Major!

FX est totalement cuit par l'étape avec la charge supplémentaire. Ses pieds ne veulent plus rien savoir, alors il est 17h, on aurait pu continuer certes, mais comme c'était l'étape initialement prévue, on va se poser, reposer nos muscles et repartir à fond demain pour jongler entre pluie et orage.

15,8km en 8h53, 1659D+, 1287D-.

Parcours

25
août

D'Alos d'Isil au Refuge de Certascan

Pendant que les restes de la Fiesta Major ronfle encore dans le dortoir, nous sommes 4 à nous lever à 6h pour profiter pleinement de la journée. Car au refuge nous sommes nombreux à être HRPistes, et dans le même sens !

Nous partons devant car nous savons notre journée énorme et les annonces météorologiques ne sont pas rassurantes pour la fin de journée. Alors nous mettons tous les chances de notre coté. Et franchement, hormis le démarrage sur la route tout le reste est un régal et très varié. C'est parfois technique, parfois roulant, parfois pierreux, parfois herbeux et c'est un enchaînement de lacs tous plus jolis les uns que les autres.

A Noarre, nous allons saluer le pépé qui nous avait donné une salade lors de notre dernier trajet et qui résiste à l'investisseur qui veut racheter tout le village (cf. notre carnet HRP 2019). Nous croisons aussi, pour une fois, un HRPiste plus lourd que nous, avec ses 22kg de sac !

Nous enquillons les heures de marche quasiment sans arrêt et ne nous octroyons que 45 minutes à 13h pour repartir de plus belle toujours sous la menace annoncée de pluie et orage. Et comme nous avons des cols de plus de 2600m à passer, nous activons le rythme, sous le regard fréquent des isards.

Nous cherchons l'efficacité mais les corps ressentent les kms sans pause, et nous avons beau baigner les pieds dans l'eau glacée d'un torrent, la fin se fait attendre avec impatience

Le collado de Certascan s'ouvre enfin sur le lac éponyme que nous trouvons tristement bas. La gardienne nous en apprend les causes : besoins hydroelectriques mais surtout ceux de remplissage des étangs du bas pour... alimenter les rivieres pour le rafting ! La planète brule et nous continuons à laisser couler les robinets sans vergogne !

Au refuge nous négocions la seule nuitée et discutons longuement avec les gérants car nous sommes déjà passés ici il y a 5 ans, et en avons gardé un excellent souvenir. Nous y avions acheté les chouettes sweat HRP que nous aborons fièrement sur l'étape "dites 33" de notre carnet HRP 2019. Nous constatons avec fierté notre avancée et... renouvelons notre stock de vêtements HRP. 1 tous les 5 ans, ça va !

26,91km en 12h53, 2430D+, 1475D-.

26
août

Du Refuge de Certascan à l'étang de Romazet

Lever tranquille au refuge dont nous avons du mal à quitter le confort. Et c'est parti pour une longue descente jusqu'au Pla de Boavi.

Puis nous entreprenons la remontada jusqu'au col et la descente dans la vallée d'Aneu pour remonter au Refuge de Vallferrera que nous connaissons bien (Cami del Bons Homes, GR11). On y a nos habitudes et y prenons toujours une Licor de Hierbas (c'est pas péché... c'est médicament !)

Tout au long de la journée nous avons suivi l'eau en rivières, en cascades, en étangs ou lacs. C'est beau...

Après Vallferrera, le bivouac étant interdit en-dessous de 2000m, nous décidons d'avancer. Et ça grimpe dans une vallée absolument magique. Le nuage est là qui arrive de France, mais comme il semble s'évaporer rapidement nous continuons et le transperçons de notre détermination. Un replat se présente à nous... c'est un signe, il est 20h45, il est pour nous.

Amanda vous remercie tous pour vos soutiens et encouragements, nous avons senti toute l'énergie positive envoyée et aucune douleur n'a été ressentie. Merci à tous, on vous sent derrière nous, nous pousser dans notre course. C'est génial, continuez !

24,32km en 11h37, 1960D+,1912D-

27
août

Du bivouac de Romazet à Cabane Cóms de Jan

Notre petit bivouac s'est avéré très agréable et nous avons fort bien dormi, même si au réveil, tout est poussiéreux. En descendant un peu plus près du Lac de Romazet, le brouillard s'étant dissipé, nous découvrons plusieurs bivouacs et sommes une fois de plus très reconnaissants de la façon dont les choses se sont présentées à nous.

Dans la descente, nous croisons plusieurs pécheurs qui vont se faire concurrence sur les lacs pour les truites et les petits saumons. Nous doutons un peu du chemin à venir, car lors de la préparation, FX a tracé un peu à l'arrache la traversée du bas de vallée et des torrents qui alimentent le Soulcem en mode "ça va passer". Idem pour la remontée de l'autre coté, présent sur la carte, mais sur IGN, les petits points font toujours plus peur que les tirets ! Vous savez, c'est ce genre de chemin que vous descendez, assez raide, en regardant en face la pente tout aussi abrupte en vous questionnant "il est où le chemin ?". Bein figurez-vous que "c'est passé crème" ! Et le hasard veut qu'en bas, sur le chemin, nous croisons Etienne et Dominique qui viennent vers nous : "le chemin par Caraussans, si on connait ? Bein oui on y va, ah bein on a raté l'entrée du chemin..." Et nous voilà partis pour une grimpette tous ensemble le long du ruisseau en discutant et nos deux jeunes retraités ont la pêche.

Dominique monte le raidillon les bâtons dans le sac à dos et les bras croisés avec la sérénité d'un moine boudhiste.

Etienne, le cycliste, a des velléités à la pérégrination mais n'ose pas forcément se lancer et nous le poussons à oser.

C'est fou comme chacun se livre dans les échanges alors que nous ne sommes que des inconnus. Un peu de philosophie, de sens de la vie, d'histoire... on ne voit pas passer la montée au point de ne se présenter qu'à mi-parcours. Et c'est très agréable.

Et au sommet, le choc... ouh pinaiz, la station de ski d'Arcalis et son flot de touristes déversés à coup de télésiège. Les plus courageux redescendront à pieds avant d'aller rejoindre le restaurant ou le snack, les autres utilisant à nouveau le télésiège après la photo au sommet prouvant leur ascension, pour la même destination finale ! Le site est en plein contrôle sanitaire ; nous dénotons complètement dans le paysage et ne nous sentons pas à notre place. Nous repartons vite, vite, vite ! En chemin nous croisons les forçats de la montagne, ceux qui refont les murs... ils sont 3, depuis 4 semaines pour refaire un muret en plein cagnard. Respect et merci. Quel ouvrage !

La pause en pleine montagne près de la rivière et des framboisiers, ça, ça nous ressemble ! Nous arrivons comme des fleurs au Refuge de Borda de Sorteny, qui nous avait préparé des Bocadillos commandés par téléphone quelques heures auparavant et franchement, ça requinque son marcheur ça ! C'est reparti direction Cabane de Coms de Jan, que nous connaissons pour y avoir... très mal dormi lors de notre dernier passage, un illustre inconnu ayant alors décidé à lui seul la reconstitution d'une gare de triage de train à vapeur durant toute la nuit ! Autre année, les espoirs sont permis...

Nous y croisons des Hexatrekeur, cette fameuse randonnée créée il y a 3 ans, et qui partant de Wissenbourg, traverse Vosges, Jura, Alpes, Cevennes, Causses et Pyrénées en intrégal. Théa et son copain en sont à leur 83ème jour. Ils ont le moral, la banane et sont à fond la caisse. Franchement, bravo les jeunes !

Tout le monde va se coucher car demain, chacun a sa grosse journée !

24,58km en 12h35, 2091D+, 2159D-

28
août

De la Cabane Coms de Jan au Pas de la Case

Nous nous extirpons de notre cabane en même temps que les autres comparses, sauf que... nous n'avons pas dormi ! Décidément cette cabane, c'est une malédiction, et sans aucune réelle raison puisque personne n'a ronflé ! Allez comprendre.

Du coup on est un peu cuits dès le matin... nous rejoignons la cabane Borda de Sorteny en continuant le GRP "Tour d'Andorre" que notre ami Benoit a réalisé intégralement l'année dernière. Et franchement pas de regret de ne pas y avoir dormi, c'est noir de monde, une véritable invasion. A nouveau, nous quittons le lieu très vite.

Au gré de notre avancée, nous interrogeons ceux que nous croisons... "alors la météo ? Orage ou pas ?", chacun y va de son analyse, "oui", "non"... bref on ne sait pas et les sites internet sont contradictoires.

Nous continuons notre pérégrination sur les beaux chemins andorrans, très bien balisés, très bien organisés, avec un refuge toutes les 3 heures.. c'est vraiment un pays organisé pour faire vivre "l'expérience montagne". Nous prenons le temps de profiter de l'étang de Siscaro où les truites sautent devant nous.

Puis nous grimpons le Col de Maia où nous croisons Yves, qui cavale les montagnes du haut de ses 83 ans "la montagne, c'est ma vie, je la parcours tant que je peux,je vais peut-être y mourir, mais c'est mieux que dans un lit non ?". Alors là Yves, on vous souhaite d'en parcourir de nombreuses encore !.

Nous débarquons à Port d'Envalira, au milieu des chevaux et des... antennes. Le ciel est bien sombre et nous n'aimons pas beaucoup cette agglomération de nuages au-dessus du col que nous visons. Le passage est suffisamment difficile pour rejoindre la Vallée de la Porteilla Blanca, pour ne pas ajouter la difficulté de se prendre un orage sur la tronche. A la station service on nous confirme que c'est pour... maintenant !

Alors, fatigués que nous sommes, nous nous laissons convaincre que cela va arriver et chopons un client au passage pour qu'il nous descende au Pas de la Case, où nous nous trouvons un petit hôtel sympa.

En vrai ça nous gonfle, on n'aime pas s'arrêter, et puis il y ce challenge d'aller vite et nous avions réussi à grignoter une 1/2 journée. Mais en vrai aussi, on est fatigués, on a mal dormi, on a mal partout et cette pause imposée, même si se l'avouer est difficile, nous fait le plus grand bien.

Même si, lorsque l'on regarde en l'air et que l'on ne voit ni pluie, ni plus aucun nuage et qu'aucun grondement n'a résonné... ça nous agace un peu... beaucoup ! Il faut prendre les choses comme elles viennent. Si on n'est pas monté, c'est qu'on ne le sentait pas....

C'était malgré tout encore très beau aujourd'hui et partout où nous passons, y compris dans cette ville supermarché, nous sommes accueillis adorablement. Entre midi et deux dans un restaurant chic de fond de vallée, on nous a offert un carot cake. Ce soir au resto c'était des chupito de Melocoton et en rentrant à l'hôtel, les glaces commandées nous ont été offertes pour "notre gentillesse". Quand on vous dit que les gens sont adorables !

21,69km en 7h46, 1298D+, 1395D-

29
août
29
août
coma del fang

Hors piste...

Du Pas de la Case au bivouac du Coma del Fang

Ce qui est formidable avec les gens sympathiques, c'est qu'ils le sont jusqu'au bout ! L'hôtel ne sert les petits déjeuners qu'à partir de 7h, mais les gérants savent que nous partons très tôt et ont prévenu leur personnel pour que nous ayons un petit déj' complet dès 6h. Adorables on vous a dit !

Hier soir, FX a travaillé dur et a concocté un petit itinéraire différent de celui prévu. Au départ de l'hôtel, nous quittons le centre ville et remontons les pistes vers le Faux Col des Isards puis vers le vrai (qui portent tous deux bien leur nom, on en croise plein !) jusqu'à atteindre la Porteilla Blanca. Cette frontière franco-hispano-andorrane est le point culminant du Cami Dels BonsHomes, un très beau sentier.

Nous redescendons direction Porta, pour reprendre dans le pentu par le Col de Colomers, un sentier cairné de toute beauté entre les rhododendrons. Nous sommes totalement sous le charme de ce chemin. Une fois le col atteint, un tout autre paysage s'offre à nous sur l'Espagne. Nous montons un peu plus encore et là... wahou, est-ce donc ici qu'Hercule, fou de tristesse, enterra la dépouille de son aimée Pyrène ? "Afin que ton nom, ma chère Pyrène, soit conservé à jamais par les hommes qui peupleront cette terre, ces montagnes dans lesquelles tu dors pour l’éternité s’appelleront : Les Pyrénées…"... tout ici ressemble à un véritable cimetière de pierres.

D'ici nous voyons l'Andorre, le Carlit, Puigcerda où nous devons nous rendre et derrière, la chaîne des Pics d'Eyne que nous voulons parcourir demain. C'est gigantesque. Et que c'est beau. Mais par contre, c'est immense plateau de Puigcerda à traverser... pffff !

Au lieu de descendre au refuge de Malniu, nous remanions l'itinéraire pour descendre au Lac de Malniu par un chemin assez incertain en mode tout droit dans l´pentu !

Puis c'est une interminable mais superbe descente par le Refuge écologique de Feixa et Guils de Cerdanya. Une pause au bar où nous faisons des coucous et des guzi guzi avec un bébé catalan et nous voilà répartis. En quittant le village, une voiture semble attendre dans le tournant... "vous descendez à Puigcerda ? Si ?" Beh banco nous nous trouvons une place dans cette voiture où maman et bébé guziguzi sont à l'arrière et essayons de tout faire rentrer ! "Donde vamos ? La mejor panaderia de Puigcerda !" Et 6km de route en moins dans nos pattes et 10 minutes plus tard nous voilà devant... la meilleure boulangerie de la ville ! Une rue plus loin pour la carniceria et en 30 minutes nous voilà armés pour repartir en montagne.

Il nous faut nous extirper de cette ville, et nous nous débrouillons plutôt pas mal pour traverser les différents petits villages et enfin attaquer la sacrée remontée jusqu'à nous trouver un petit bivouac bien sympathique sous les pins.

Au loin, le ciel clignote dans tous les sens et après vérification sur la carte des impacts foudre, c'est Sarragosse qui prend cher. C'est très loin... et c'est tant mieux !

34,35km (les 6km en voiture ont été retirés) en 12h43, 1958D+, 2339D-. Tu m'étonnes qu'on est crevés !

30
août
30
août

De La Fanga à Ull de Ter

Le chemin est facile à suivre et nous savons que nous avons une journée colossale, alors c'est lever à 5h45. Nous grimpons jusqu'aux grands plateaux herbeux du Pla de Les Salnies, et d'ici la vue sur les vallées est juste impressionnante. Les scientifiques se battent sur le sujet, mais il semblerait que la où nous voyons tous une montagne à gauche et une montagne à droite, il y eut en fait un immense glacier de plus de 500m d'épaisseur qui couvrait le tout et que sa fonte a créé ce plateau... mais ils se battent !

La suite du périple est simple : nous nous enquillons toutes les crêtes les unes après les autres et telles les montagnes russes, il faut gravir le sommet puis redescendre le col et ainsi de suite. On vous laisse dessiner la courbe en yoyo dans votre tête : Coll de Queralbs (2534m), Tossa del Pas dels Lladres (2661m), Puigmal (2910m), Pic de Sègre (2843m), Puig del Coll de Finestrelles (2744m), Cim de Fenestrelles (2828m), Pic de Nuria (2794m), Coll d'Eina (2682m), Pic d'Eina (2791m), Pic de Noufonts (2861m), Pic de Noucreus (2790m), Pic de Fossa del Gegant (2811m), Coll Carança (2726m), Pic de la Vaca (2824m).

C'est absolument époustoufflant, mais il faut l'avouer, c'est usant. Contrairement aux autres journées, "l'effet wahou" habituel à chaque col se trouve un peu atténué du fait que nous les enchaînons et avons en ligne de mire à peu près toujours le même paysage. Au point de penser que nous faisons sans cesse la même photo mais en nous rapprochant... D'aileurs, sur les photos, vous voyez parfaitement le chemin à venir, comme nous. Et ce fait de voir à l'avance et savoir systématiquement ce qui nous attend ne participe pas à la surprise, à l'étonnement et finit par rendre l'exercice un peu fastidieux... et toujours en plein vent !

Bon pour être franc, au Pic de la Vaca, on en a plein les pattes à se dire que c'est sec, arride, qu'on n'a pas vu une bestiole. On aurait du continuer sur les crêtes par les Gours, Fresers, Pic du Géant, Pic de la Dona... mais on en a un peu marre et on fait le choix de redescendre dans la vallée d'Ull de Ter et sa petite station de ski que nous conaissons. Et là, festival... y'en a partout, des marmottes et surtout des isards à 20m qui ne s'effraient pas de notre passage et cohabitent avec vaches, chevaux... Mais quel spectacle ! On en a rarement vu d'aussi près et on distingue parfaitement le pelage laineux un peu plus brun des jeunes.

On hésite un moment mais nous choisissons d'aller nous restaurer au refuge un peu plus bas. C'est super réconfortant, on mange très bien, attablés avec deux frères anglais qui vadrouillent dans le coin. Puis nous quittons le cocon douillet et chaud, pour le vent glacial et montons le camp dans le noir un peu plus haut. On est vraiment crevés, les pieds sont super douloureux au niveau des points d'appui et on s'écroule de fatigue, avec une pointe de déception de ne pas avoir été au bout de ces crêtes et de l'étape prévue ce jour, mais nous sombrons sans avoir le temps de vraiment y penser...

34,7km en 14h18, 2370D+, 1703D-...

70km et plus de 4000D+ et D- en 2 jours, ah bein, c'est pour ça qu'on a mal !!!

31
août

De Ull de Ter à Ermitage Nostra Senyora del Corral

Nous redoutions le vent dans notre tente posée au milieu du passage, il n'en fut rien ! Hier, nous ne sommes pas arrivés tout à fait où nous pensions, alors aujourd'hui il faut rattraper et nous maintenons donc un lever matinal. Nous traversons la mini station de ski de vallter2000 à la vitesse de la lumière et grimpons sur les Crêtes (ça nous manquait !) sur le même rythme. Nous changeons complètement de paysage et la verdure, ça fait du bien. Une fois encore, les troupeaux d'isards nous coupent devant le nez. Ils sont vraiment bien dans le coin !

En fait, à 10h, nous avons rattrapé le retard de la veille. Comme nous avons prévu une étape plus courte et que les chemins sont plus faciles, l'avancée est beaucoup plus rapide. Au point de faire une longue pause à l'ombre des sapins pour prendre le temps de bien projeter la fin du périple et de faire les réservations nécessaires. Franchement, le défi des moins de 30 jours sera tenu, alors on décide de lever un peu le pied, et ça tombe bien, ils en ont besoin !

L'ermitage Nostra Senyora del Corral nous semblait bien sympathique, et pour une fois, nous avons appelé avant ! Alors ok, il est 17h, mais on est super contents de s'arrêter ! Et puis, c'est toujours en prenant une douche bouillante que l'on se dit qu'on connaît tous des gens qui n'ont pas inventé l'eau chaude, mais franchement, celui qui l'a fait... quel génie !

Vinoth, d'origine indienne, installé depuis 15 ans en France, nous accueille royalement en ce lieu magique. Au coeur de ce très ancien ermitage, Vinoth porte un projet de valorisation du site avec la mairie et il en a fait un lieu très accuillant. C'est étrange, vous passez la porte, arrivez dans une grande entrée, en face c'est l'église, en haut... les chambres. C'est beau, c'est propre et notre hôte est aux petits soins.

Nous passons une excellente soirée avec Vinoth qui nous raconte ses 1000 vies et son désir de se retirer loin du monde. Il est en train de tout retaper ici, et il en fait quelque chose de très chouette. Il s'est pris de passion pour cet endroit atypique, et veut lui redonner son faste d'antan et il a un courage de dingue. Nous discutons longuement de ses passions, lui qui est photographe de métier mais a tout fait : les vignes, la restauration, le commerce, l'import-export et tellement d'autres choses...

Il nous raconte comment il a vu de ses yeux, les noix de cajou non bio cultivées on ne sait où, devenir soudainement bio dans la "greenwashing machine" de Singapour grâce à l'obscurantisme de la traçabilité et l'impossibilité de faire de réels contrôles !

Il nous raconte que pendant plus d''un mois et demi, il a tout repeint, à raison de 15h par jour et qu'au bout d'un moment, son corps et sa tête n'ont pas voulu se lever. Alors il s'est rendu dans la chapelle de la Vierge en haut au-dessus du coeur, et il s'est senti inspiré et cela lui a redonné du courage. Depuis, il s'y rend tous les matins, et "je demande à l'Univers". Incroyable, on s'est sentis en phase, ça nous a tellement parlé ! Et c'est tellement étrange, ce meltingpot spirituel, lui qui a un hôtel dédié à une multitude de divinités indiennes, qui récite (et chante !) les mantra parce ce que "c'est mon carburant", qui va voir la Vierge et interroge l'Univers, tout en étudiant le catéchisme, avec des images parce que moins à l'aise avec la lecture du français, lui qui le parle si bien....

C'est un entrepeneur dans l'âme et discuter avec lui est un enchantement... et si vous voulez prendre du recul, vous isoler un peu, et manger une excellente cuisine végétarienne d'inspiration indienne, ne cherchez plus... c'est ici !

Merci Vinoth !

Petite journée certes, mais tout de même 28,48km en 8h03, 818D+, 2108D- (c'est ce qui s'appelle "redescendre dans la vallée !")

1
sept

De NS de Corral à St Laurent de Cerdans

Comme tous les dimanches matin, de 6h à 7h, Vinoth notre hôte prend un cours en ligne de chant de mantra via Zoom avec un professeur à Singapour et des élèves dans le monde entier. Cet homme est résolument incroyable et il nous accueille au petit déjeuner avec la mine réjouie de quelqu'un qui vient de passer un moment magique.

Nous continuons à discuter et quittons tardivement l'endroit alors que la pluie a fait son apparition. Nous le savions, donc pas de souci, on se couvre. Le chemin en sous-bois nous protège un peu. Le parcours est superbe dans cette forêt aux essences très variées.

Nous grimpons petit à petit vers la Tour puis le Château de Cabrenç, perchés sur leur monticule respectif, par des chemins que la pluie rend encore plus impressionnants. Au sommet du Castel, une table d'orientation nous permet de mieux visualiser le Canigou avec sa couronne de nuages et de deviner la mer au loin. Mais si là, derrière les nuages, faites un effort d'imagination enfin ! On sent même les embruns jusque sur nos visages... ah non, ça, c'est la pluie ! La redescente est assez périlleuse car plutôt verticale et glissante. Mais après ce que nous avons fait ces derniers jours, tout nous paraît facile.

Nous adorons le chemin, vraiment très varié et qui nous fait soudain déboucher sur un paysage à la terre rouge qui nous donne l'impression de progresser sur Mars. Nous empruntons en partie le tracé du GRP Tour du Canigou, mais lors de la préparation, pour éviter de longues pistes, nous avions dérivé notre route, et nous voilà à traverser... un practice ! L'ancienne ferme de Las Falgos et ses immenses terrains de fougères (falgos) a été transformés en énorme golf 18 trous de luxe. Comme on est en mode cool et détendu, devinez qui débarque à moitié dégoulinant de flotte au club house avec son gros sac à dos ??? Eh bein, nous avons été accueillis et servis comme n'importe quel client et nous sommes régalés au resto ! Et en repartant, nous sommes attirés par un arbre un peu étrange... regardez-le de près !

Nous repartons repus sous un grand soleil inattendu et sommes heureux du parcours peu emprunté. Nous ne croiserons d'ailleurs absolument personne sur le chemin de toute la journée.

En rejoignant tranquillement St Laurent de Cerdans, nous jouons à 1, 2, 3 soleil avec une biche et ses deux petits, jusqu'à ce que nous voyant... les faons foncent littéralement sur nous ! On n'en avait jamais vus d'aussi près ! Nous nous posons dans un camping quasi désert puisque ce dimanche marque la fin de la saison et ce lundi... la rentrée !

Pour une mini journée, nous faisons tout de même 24,1km en 9h04, 682D+, 1129D-.

PS : sur les conseils de Pascal, le patron du camping, nous montons au village pour manger une pizza dans le petit bar très sympa de Youssef. Une fois installés, les éclairs et l'orage retentissent à fond, sous une pluie diluvienne... ouf ! On espère que la tente va tenir. Quelques minutes plus tard, "c'est bien vous qui êtes sous la tente ?"... nous reconnaissons le patron du camping : "cette nuit, vous irez dans le bungalow de toile en face, il y a des couettes, vous protègerez vos affaires et vous serez mieux". Les gens sont résolument adorables avec nous !

2
sept

De St Laurent de Cerdans à Col de Priorat

On avait pourtant tout pour bien dormir... bein pas moyen et on ne sait pas pourquoi ! Bien qu'ayant trouvé refuge dans un bungalow en toile, notre tente était restée montée et c'est une énorme éponge ce matin. Mais pas une goutte d'eau à l'intérieur !

Une fois tout le bazar plié, nous rejoignons le coeur de village où la boulangerie est ouverte depuis 6h30. Le temps de prendre un petit déj et c'est l'épicerie qui ouvre et permet de ravitailler un bout de fromage. C'est bon... on peut enfin partir !

Chemin totalement alternatif pour atteindre le sommet en partant de moins bas. Nous empruntons donc des chemins de traverse en longeant la frontière. Parfois sympa, parfois obligeant à de sacrées montées de genoux pour éviter les ronces. Puis le chemin se fait plus sinueux entre les blocs pour arriver au Pic de la Sentinella qui domine la vallée, et croise un temps le GR10, qui repart vers le bas en évitant soigneusement le sommet visé. De plus en plus abrupt pour enfin arriver sur le Roc de Frausa (1417m) puis le Roc de France (1440m). Alternatif et sauvage... on ne croise absolument personne !

La vue y est gigantesque.

Nous y voyons enfin la mer, plutôt côté espagnol sur la baie de Rozes et la pointe de Cadaqués et du Faro du Cap de Creus, point de départ (ou d'arrivée) du GR11. Même s´il faudra encore quelques jours pour l'atteindre, elle est là, qui annonce l'arrivée prochaine !

Comme l'indique le panneau pédagogique, ici la montagne livre ses essences d'arbres par strates et c'est super joli, tantôt résineux, tantôt feuillus, comme si chacun voulait rester en famille et nous croisons même des eucalyptus !

Bon à partir de là, les alternatives sont limitées, c'est grosse redescente par le GR10 jusqu'aux Salines, puis jusqu'à Las Illas. Le GR11 lui, nous ramènerait vers La Vajol (célèbre pour avoir accueilli la résistance lors de la guerre d'Espagne). En effet, depuis hier nous sommes au coeur des passages de la Retirada, ces chemins de fuite des républicains espagnols qui débarquent par milliers en France (pas moins de 70 000 à St Laurent). Nombreux sont les chemins et les pancartes rappellant ces événements.

A La Illas, le café où nous espérions nous rafraîchir n'ouvre que dans 30 minutes... sauf que nous, on n'a pas que ça à foutre, on a une mer à rejoindre, nous ! C'est quand même un sacré lieu de rencontre avec de nombreux randonneurs et forcément quand on annonce qu'on arrive d'Hendaye et qu'on précise le nombre de jours... on n'est pas dans les moyennes habituelles. Les HRPistes que nous croisons plus loin et qui en sont à 40 jours n'en reviennent pas ! Hihi !

Pour être franc ce chemin de La Illas au Perthus est un peu ch... alors on bombarde pour réduire la grosse journée prévue demain et anticiper les risques annoncés d'orage.

Nous posons notre bivouac à 5km du Perthus au milieu des chênes liège. Nous sommes fourbus mais contents de notre avancée.

34,02km en 11h54, 1328D+, 1540D-

4
sept

Du Col de Prioriat à...

(* Emmanuel M., prince presque déchu... et sûrement très déçu, d'ailleurs, après autant de jours dans la montagne, on a l'impression que de ce côté là, rien n'a changé !)

Qui l'eut crû ? Notre bivouac ne payait pas de mine, au col en plein vent et pourtant... qu'est ce qu'on a bien dormi ! L'objectif est de viser le refuge Tomy au Col de Sailfort, un mini dodo pour 2 ou 3 personnes aménagé dans une infractuosité entre deux rochers. Mais il va falloir jongler avec une météo annoncée pluvieuse et orageuse.

Nous grimpons le col en quelques minutes et descendons la forêt de chênes liège en direction du Col de Panissars et les restes de son "Trophée de Pompée", sous la surveillance hautaine de la citadelle de Bellegarde qui porte merveilleusement son nom.

On sent que la journée va être pleine de surprises !

Cela commence par cet égaré hagard "je ne sais pas comment je me suis retrouvé à mon point de départ ?". Ce jeune randonneur qui vient de commencer le GR10, a bivouaqué au Col et ne comprend pas comment il se retrouve dans la plaine parcourue la veille ! "Mais comment j'ai pu partir en sens inverse, ça va être dur le GR10 si je fais ça tous les matins". On confirme, surtout quand on part sans eau... on lui refile toute la notre.

Ce qui interpelle en passant le col, c'est le brouhaha des camions qui défilent sur l'autoroute et traversent à toute blinde Le Perthus à gauche et la Jonquera à droite, dans une sorte de transhumance commerciale perpétuelle pour rassasier les consommateurs que nous sommes tous !

L'arrivée au Perthus c'est comme... une agression. C'est moche, laid, les voitures se pressent devant les supermarchés comme si leur vie en dépendait. "Il n'y a plus de touristes, alors tout est fermé" nous dit un habitant. "Une fontaine d'eau, ah non y'a pas"... bein oui, dans une ville dédiée au commerce, donner de l'eau serait une provocation, une porte ouverte vers l'interdit, vers le mal en personne... donner... pour quoi faire quand on peut le vendre ! La seule chose qui brille de 1000 feux dans cet endroit lugubre, ce sont les bureaux de tabac, rangés et aménagés comme des bijouteries de luxe de la Place Vendôme. Nous sommes sidérés par la populace qui se retrouve à cet endroit dès le matin. On s'interroge : quel est exactement le projet de quelqu'un qui dès 8h le matin sort des magasins avec un nombre de cartouches de clopes pour ouvrir un bureau de tabac, un pack de 48 bières et une bouteille de 3 litres de whisky bas de gamme ? Les gens que nous croisons, loin de la population croisée dans d'autres villes supermarchés, semblent ici totalement robotisés, venus chercher leur dose... c'est assez choquant en fait. Le gardien du refuge de l'Ullat, nous expliquera plus tard que vu le patrimoine historique de la ville, c'est bien dommage, mais Le Perthus a été avalé par sa grande cousine espagnole de La Jonquera. FX se prend même la tête avec un cafetier qui ne veut pas que l'on mange nos viennoiseries alors que nous sommes ses seuls clients. Non mais quel c..., s'il a les moyens de refuser des clients, nous partons sans commander de café, en lui signifiant vertement sa stupidité !

Nous quittons ce lieu agacés, mais il ne mérite pas qu'on y passe plus de temps. Nous connaissons la grimpette jusqu'au Col de l'Ullat, assez facile par le GR10. Nous dévorons les temps annoncés par les panneaux et arrivons au refuge (l'un des rares ouverts toute l'année) pour nous délecter de bons plats catalans pendant que la pluie déverse sa colère sur la montagne. Impossible de prendre une douche, le département qui subit des températures à plus de 30°C depuis des mois, est en restriction : "c'est la première pluie depuis 3 mois et c'est pas avec ça que ça va s'arranger !"


Nous repartons plein d'hésitation sur notre lieu de couchage. Nous dévorons les km jusqu'au Pic de Neulos et ses antennes qui semblent nous montrer le ciel menaçant. Nous doublons le randonneur, parti avant nous, qui semble avoir la même intention de coucher au Refuge Tony, et se retrouver serrés à 3 dans ce minuscule endroit ne nous enchante guère. Alors quand nous y parvenons avec plus d'une heure d'avance par rapport aux temps mentionnés sur les panneaux, nous savons que si lui reste sur le GR10, pour s'orienter vers Banyuls, nous bifurquons sur une alternative travaillée par FX pour finir sur Cerbère avec moins de chance de croiser du monde. Sauf que normalement ça c'est l'étape de demain et qu'il faut 7 bonnes heures pour parvenir au terme.

Il est 16h, alors on fait quoi ?

Alors, parce que même après autant de jours de marche on est encore capables d'envoyer comme des malades, on prend la décision...

On le sait que c'est une décision de gros tarés, on le sait que ça va faire mal, on le sait qu'on va finir dans le noir, à la frontale, dans la douleur... mais on est poussés par l'idée que franchement, ça serait vraiment trop la classe d'aller jusqu'au bout, et de finir ce soir. Non ?

C'est complètement taré, mais on va le faire ! Nous avions réservé l'hôtel final mais... pour demain. Alors on profite du réseau au Col de Sailfort (978m) pour négocier avec la gérante une arrivée anticipée. Elle est ok, les étoiles sont avec nous, c'est un signe, il faut foncer !

Donc, on mange une barre de céréales et c'est parti pour un chemin beaucoup moins balisé que le royal GR10. Rejoindre le Col de Banyuls (363m) est plus chaotique. Les ronces, les chardons séchés et une espèce de plante piquante nous rayent la carlingue, les pierres roulent sous les pieds, et le ciel sombre et la moiteur ambiante rendent l'atmosphère chargée. Depuis le col, nous avons vu toutes les anses, Llança, Banyuls, Portbou... mais toujours pas Cerbère qui semble cachée derrière les dernières montagnes qui se dressent devant nous. Au Col de Banyuls, un joli refuge se présente à nous, mais ce n'est pas la décision du jour. Quelques minutes de pause et nous reprenons, et nous enchaînons les cols, croyant toujours à la dernière ascension : Puig de la Calma (718m), Coll del Torn (606m), Puig d'en Jorda (753m), Torre de Queroig (672m)...

Petit à petit, le jour décline, le ciel noircit, la tramontane se lève et nous malmène, et au loin sur la mer, outre, les flashs des différents phares, apparaissent ceux d'un orage marin qui ne nous rassure guère. C'est beau mais pourvu que ça ne vienne pas vers nous. On ne peut plus reculer maintenant, il faut aller au bout.

Coté Ouest, le soleil que nous avons attendu toute la journée, se couche avec majesté, nous narguant avec un dernier rayon lumineux sur Portbou. Mais une fois qu'il est couché, la transition entre "tu peux lire encore les panneaux et le balisage dans le noir" et "tu vois plus rien" est assez rapide. Alors on rassemble les dernières forces, la dernière énergie, on se concentre, et on finit par allumer les frontales sous un vent de plus en plus agressif. Nous atteignons enfin la route, finissant les derniers km sur l'asphalte presque rassurante, pour arriver à 22h30 à l'hôtel La Vigie à Cerbère, un superbe établissement surplomblant la mer, signe du terminus de notre parcours.

On n'en peut plus, on a mal, on n'arrive même pas vraiment à exprimer nos émotions tant cet hôtel est une forme de délivrance. Nous tapons le code envoyé par SMS, FX se dirige vers le frigo de la salle commune comme s'il était chez lui et en extirpe une bouteille de vin blanc négociée en secret avec la réceptionniste depuis le Col pour fêter l'arrivée !

Une douche bouillante et nous voici sur le balcon, au-dessus de la mer, à trinquer et enfin manger. On est totalement, résolument cuits, mais on l'a fait !

45,58km en 13h52, 2096D+, 2540D-. (On a le droit d'être cuits !)

5
sept

De Cerbère à Perpignan

Après notre arrivée tonitruante à Cerbère, ville du bout du monde et ancienne immense gare internationale que le tunnel autoroutier a quelque peu tué, nous décidons de remonter la Côte par sauts de puce en utilisant tous les moyens à notre disposition.

Pour honorer l'endroit, nous commençons par quelques minutes de train jusqu'à Banyuls. Nous connaissons le lieu, avons quelques adresses de cavistes à visiter et voulons boucler nos courses dans la matinée : vins bio Demeter du domaine de Traginer, vinaigre de Banyuls de la Guinelle... y'a de quoi faire !

Et puis, la traditionnelle photo devant la mosaïque du GR10 est un incontournable auquel nous ne dérogeons pas. Nous ne sommes pas les seuls avec des sacs, mais nous... on arrive ! Beaucoup partent et quand on voit le ciel noir et la tramontane montante, on leur souhaite bien du plaisir !

Nous nous retrouvons sur la plage avec un pique nique marin d'huîtres et de bulots et un aïoli à l'air noir fumé à damner un saint, et nous échangeons longuement avec nos voisins de banc, Mathilde et Bruno. On se taille la bavette, tranquiloute biloute sur la plage, eux, qui mesurent pleinement la différence entre leurs plages du Nord et celles de la Méditerranée. Comme souvent, les gens se disent "vous êtes des grands marcheurs, nous on est des petits" et comme toujours on le répète, il n'y a ni grands ni petits, que des gens qui se bougent. Alors on pousse les gens à oser, à tester, à commencer avec un tout petit sac avec une nuit vers une refuge...

Nous remontons ensuite tranquillement le chemin cotier, qui, ne vous y trompez pas, n'est pas aussi plat que ça ! Les plages se sont vidées et la surveillante de baignade de la plage de Paulilles, s'afaisse dans son siège en comptant les goelands... la plage est presque déserte et la voilà contrainte à surveiller le seul baigneur qui dort sur sa serviette ! "Même s'il dort, je suis tenue d'être présente !..."

Nous poursuivons ainsi jusqu'à Port-Vendres, et une fois contourné l'immense port fruitier international, le vent redoublant de force, nous choisissons de finir en bus jusqu'à Collioure, où nous nous réfugions dans un petit hôtel sympathique. Sur les bons conseils d'une caviste, nous nous délectons de poissons sous toutes les formes dans un petit restaurant, puis rejoignons, repus, nos pénates pour nous effondrer de fatigue ! La réceptionniste, en apprenant notre périple nous en a conjuré "mais par pitié, s'il vous plait, dormez !"... alors on va suivre ses instructions à la lettre et profitons le lendemain matin jusqu'à la dernière minute.

Au réveil, Collioure est totalement envahie d'une nuée d'automobilistes avançant à touche touche. La vendeuse du magasin bio nous le dit "ils font ch... avec leur concours Village préféré des français, on est déjà surchargés mais là, c'est l'enfer !" Elle nous explique que cela engendre des constructions immobilères et des infrastructures qui dénaturent le paysage et qui ne répondent pas forcément à une réel besoin dans le temps.

Après nous être chargés de quelques kg d'anchois (on aime les kg, mais surtout les anchois de Collioure !), nous quittons tranquillement ce joli village envahi par le chemin côtier qui s'avère tout aussi chargé de piétons et nous avançons tranquillement vers Argelès. Et là, on parlait d'invasion... mais quelle horreur cette ville ! Royan x 10, des commerces à touche touche sans queue ni tête. On dirait un immense parc d'attractions de guinguettes, fourbi de commerces éphémères et artisanat local "made in chépaou"... fuyons fuyons. Remonter les longues plages de sable ne nous enchante guère, surtout avec quelques kg de plus dans le sac, alors nous décidons de rejoindre Perpignan en bus... une jeune fille attend avec nous à l'arrêt et regarde désespérément son appli de bus "il est encore coincé à Collioure, le 540, c'est toujours le bordel !" Tu m'étonnes, vu la circulation du matin... nous avons attendu 1h !

Nous rejoignons donc la "rayonnante Perpignan" où nous avons trouvé un petit appart' pour 2 jours et nous sommes enchantés, car nous avons appris que nos amis Charlotte et Thomas y sont aussi.


Nos retrouvailles sont géantes et c'est une immense plaisir de déjeuner ensemble et de se raconter nos aventures respectives. Ils sont donc bien partis compter les oiseaux au Col d'Ogambide en pays basque et nous relatent cette expérience riche avec passion. Nous irons découvrir avec eux le festival Phonème, de musique électronique, contemporaine et d'arts visuels sur laquelle Thomas produit au sein d'un collectif l'application GeKiPe (Gests, Kinet et Percussions), qui reproduit visuellement sur écran les déplacements dans l'espace de ceux qui évoluent devant sous forme de volumes elliptiques sensuelles et envoûtantes. Très très chouette.

Et puis, nous tombons en plein VISA, ce festival mondialement renommé de Photojournalisme, ouvert librement et permettant de voir les travaux de ces photographes partout dans la ville, dans des sites historiques et même au sein des commerces. Nous découvrons ces images belles, souvent troublantes voir choquantes provoquant un mélange d'émotions de l'extase sur les phtos animalières au téléobjectif jusqu'à l'effroi sur le photoreportage sur la tranq, cette "drogue des zombies" qui fait des ravages aux Etats-Unis. Le soir, nous avons été invités à un cocktail puis à la remise de prix et une projection notamment des évènements des derniers mois. Nous sommes éblouis par le travail de ces professionnels, impliqués, investis, immergés dans leur sujet... c'est beau, fort, parfois lourd sur des phénomènes de société, l'évolution du climat, les conflits.

Bref, une parenthèse artistique dans cette belle ville où se cotoient très grandes richesses et très grande pauvreté.

Nous rentrons samedi matin dans notre verte Charente, le coeur rempli d'émotions et des images plein la tête...


Petit bilan d'un périple foufou...

Nous qui voulions réaliser une traversée intégrale des Pyrénées en moins de 30 jours, nous l'aurons donc fait en... 25 jours ! Bam, ça c'est fait ! Bon alors les esprits chagrins oseront dire "oui mais vous avez pris quelques transports, la la la, nananère".

Alors oui, c'est vrai ! On a tout bien calculé, entre le petit coup de pouce de Serge pour nous monter à Astun, les 2 bus (Vallibierna et Port de Bonagua) et quelques bouts en stop pour pallier les tronçons de route inintéressants ou emmener Amanda aux urgences, nous aurons donc parcouru 50 km en véhicule, ce qui représente 1 jour 1/2 de trajet au vu des moyennes ci-dessous. Allez, pour les esprits chagrins, disons qu'on a plié le truc en 26 jours ! C'est mon dernier mot Jean-Pierre !

Nous aurons réalisé à pieds :

- 727,62km (avec les 50 km en véhicule, ça fait presque 780km... ça colle !)

- en 287h28 de marche (5 jours de moins de 10h, 3 entre 10 et 11h, 6 entre 11 et 12h, 6 entre 12et 13h, 4 entre 13 et 14h et la finale de plus de 14h)

- 43 206D+ et 44104D-

- le tout à la vitesse moyenne de 2,5 km/h (comme quoi rien de sert de courir...)

Soit la jolie moyenne quotidienne de 29,10km en 11h30, 1728D+ et 1760D-. Mazette !


Au cours de vos commentaires, vous avez posé des questions auxquelles nous pouvons maintenant répondre.

Avons-nous passé un test psychologique avant ce séjour ? Est-il réellement utile de faire un test dont tout le monde connaît déjà le résultat ? On est fous et pis c'est tout ! Et oui, @colonarousseau, Amanda est bien atteinte du syndrome de Stockholm (et d'Alzheimer !) oubliant chaque année que FX est complètement cinglé ! Blague à part, on n'est pas si fous... on court toute l'année sur des trails de distances différentes mais jusqu'à 80km cette année, et surtout on prépare très minutieusement le parcours, en rédigeant notre fameux Walkbook, avec ses multiples variantes et options, permettant les replis, plan B, les ravitaillements... et nous prenons tout autant de soin à préparer notre matériel. Et puis sur place, nous ne cessons de questionner les locaux, sur la météo, sur le parcours, sur les voies alternatives... Partir à l'aveuglette serait la vraie folie...

Concernant les étapes et le sens de marche. En effet @Ben, le sens de marche a une importance. Partant de l'Ouest nous avons systématiquement le lever de soleil en pleine tronche, mais nous aimons beaucoup aller vers le chaud, vers la méditerranée. Même si nous cramons toujours du même côté (droit !) et que la luminosité en plein visage est parfois difficile à gérer quand le soleil est rasant en se levant. Pour les étapes, tu auras compris que nous avons varié les choses par rapport à la 1ère HRP pour découvrir d'autres endroits, mais certains passages restent communs et invariables. Nous avons tout préparé sur OpenRunner. Les tracés sont publics sous les intitulés HRP1, 2, 3... avec des variantes B, C, D... (auteur FXLeLoup), et sont donc réutilisables par qui veut. Nous allons tenter de récupérer les traces gpx effectivement réalisées (qui peuvent varier de celles préparées). Si quelqu'un en a besoin, n'hésitez pas à nous contacter.

Est-ce que les montagnes changent ? Indéniablement oui. Après le confinement, les gens ont eu envie de grands espaces et nous ne pouvons que constater un plus grand engouement pour l´environnement montagnard. Avec son lot d'aménagements, pour rendre les chemins plus pratiquables. Et de désagréments, car si certains sont sensibles à l'entretien et la propreté, d'autres moins, comme d'habitude. Mais ceux-là sont souvent sales partout où ils passent et sont couillons au point de laisser leur nom gravé partout ! Et on est presque sûrs qu'ils sont aussi responsables des étrons en plein milieu du chemin ! Hormis ce ras-de marée humain, oui la montagne change. Elle se vide de son eau, elle se tranforme, des chemins s'effondrent, les glaciers diminuent à vue d'œil (notamment à la Brêche de Roland @cedricetelsa) et nous vous alertons tous les ans sur le sujet : tant qu'on appuie sur le bouton et que le lumière s'allume, ou que l'on tourne le robinet et que l'eau coule, urbains que nous sommes, nous ne nous inquiétons de rien... mais à vouloir toujours plus de clim', plus de pompes à chaleur réversible, cela entraine plus de consommation hydroélectrique et l'état de l'eau en montagne montre que nous passons notre temps à "pomper" sans jamais laisser la ressource se régénérer. Soyons tous vigilants à réduire : éteindre la lumière d'une pièce que nous quittons, ne pas laisser l'eau couler, utiliser l'eau de pluie dès que possible... nous sommes tous responsables et nous nous incluons pleinement dans cette responsabilité.

Les animaux, les patous et les ours. Nous avons vu beaucoup moins d'animaux que sur nos périples précédents. Les ours sont maintenant 83 dans les Pyrénées, mais pas vu l'ombre d'un ! Les montagnes sont envahies de vautours dont le nombre commence à poser problème à certains endroits (mieux vaut ne pas tomber, vous êtes assez vite... nettoyé !). Et coté Patou, on en a très peu vu et cette année, nous n'avons eu absolument aucun problème avec les chiens. L'année dernière, notre ami Christophe nous a aussi appris à les aborder avec moins d'appréhension. Merci copain !

Organiser des stages de motivation ou comment réaliser 45km en une journée ? C'est ici l'occasion de rappeler comment s'organisent nos journées. En se levant particulièrement tôt, si vous partez à 6h du matin, à 13h lorsque le soleil est au zenith, vous avez déjà marché 7h. Faites une grande sieste quand le soleil tape, ce qui vous permet de récupérer de votre lever matinal puis reprenez jusqu'à 20h, vous aurez marché 14h !

Oui mais 45km quand même ! Alors là, Christophe peut en témoigner de l'année dernière... c'est la force de la team ! On s'entraîne et s'entraide mutuellement vers un objectif commun. C'est parce que l'on vise quelque chose qu'on l'atteint. Ne visez rien et vous serez content d'avoir fait 2m. Visez grand et vous ferez tout pour l'atteindre, et ce point dans la ligne de mire forge une détermination motrice, qui peut faire gravir des montagnes, aller au-delà des difficultés et des douleurs. Oui il y a de l'ego là-dedans, mais l'ego peut être un sacré carburant.

Nous profitons de ce bilan pour quelques remerciements.

😻 Tout d'abord à Tata Malau, maman chats ! Sans elle ce périple n'aurait pu avoir lieu car nous n'aurions pu nous absenter aussi longtemps. Elle parfait l'éducation des chatons qui sont devenus bien grands par ses soins attentifs. Un immense merci à toi ! A ce propos, la femelle est réservée, un mâle en passe de l'être, il reste donc 2 mâles. Attention ce sont des chatons LOF, donc en effet @Valch, des chatons de luxe et ça coûte un voire deux bras ! Si intéressé, contactez-moi et vous verrez que leur surnom de chat-chien n'est pas usurpé, pour ces boules de tendresse qui aiment la proximité de leur maître au point de les retrouver lovés contre vous en vous réveillant le matin (pour info, Tosca a mis bas sur le ventre de FX en pleine nuit !)

Nous tenons aussi à remercier toutes celles et ceux qui ont participé à rendre ce séjour agréable, facile, et quasiment sans embuches. Les gardiens et gardiennes de refuges pour leurs conseils, les gens qui nous ont transporté quand on avait besoin, sans jamais avoir à attendre, les campingcaristes qui nous offrent ce dont on a besoin, celles et ceux avec qui nous avons échangé au cours de cette traversée et VOUS TOUS qui nous avez suivi, soutenu, encouragé quand il y avait besoin. Franchement, plus que jamais nous l'avons ressenti très fortement, et ça aussi c'est un sacré carburant.

Nous voulons adresser un remerciement tout spécial à notre ami Serge qui nous a rejoint avec un sacré ravitaillement au Col du Somport, nous a accompagné en voiture à la station d'Astún, préparé un parcours alternatif pour Pombie... merci l'ami.

Puis, quelle sacrée rencontre nous avons fait dans la montagne. Quelle richesse d'échanges et d'apprentissage. Charlotte et Thomas, gardons le fil tendu entre nous 😉.

Et enfin, franchement, vous allez nous croire tomber dans un délire ésotérique mais que nenni. Tout s'est goupillé à merveille, tout s'est enchaîné comme sur des roulettes, tout est allé de l'avant comme si le chemin était tracé, préparé, comme si l'univers avait tout organisé pour nous faciliter la tâche. Alors dans ces cas là, quand on ne sait pas ou ne comprend pas, on dit...

...merci l'Univers ! 💖💕🤎💜🩵💙💚🖤🩶💛🤎❤️