Comme qui Rigole...
La nuit fut... agitée de toutes parts. Les éoliennes ne s'arrêtent pas la nuit et nous avons même cru qu'elles allaient transpercer notre gite d'un soir. Et en effet Valch, dormir sur une table lit à peine plus large que le matelas crée toutes les conditions mentales de l'angoisse de la chute inopinée pendant le sommeil qui du coup reste assez superficiel.
Ajoutez à cela les petits cris d'une marmaille que nous identifions comme des bébés oisons de type hulottoïde dont nous avons du perturber le refuge...
...secouez et vous voilà avec une nuit peu réparatrice après autant de km.
Mais la perspective d'être ce soir aux Cammazes et de retrouver la famille nous enchante et nous booste pour un départ à 6h45 pétantes. D'après nos calculs de randonneurs frénétiques, en tapant dans le dur nous pourrions arriver entre 15h et 16h.
Nous déboulons à Arfons, village tout à fait charmant, avec mini camping municipal et son église typique du Lauragais avec une représentation extérieure de la grotte de Lourdes avec Vierge, Bernadette et mouton en prime.
Mais Arfons est célèbre aussi pour ses "soeurs bleues", communauté de la Congrégation des Sœurs de ND de l’Immaculée Conception de Castres, créée en 1936 par la Bienheureuse Jeanne Émilie de Villeneuve Cette congrégation compte actuellement 700 religieuses et œuvre dans 16 pays, où elle a une ample activité sociale avec quelque cinquante collèges dans lesquels sont inscrits chaque année environ 35 000 jeunes. Elle gère plusieurs maisons d’enfants abandonnés,
est présente aussi dans des hôpitaux et se met au service de familles en difficultés. À Rome elle dispose d’une résidence pour l'accueil des pèlerins. Jeanne Emilie de Villeneuve a été béatifiée, le 5/07/09, à Castres. Arfons accueillait l'une de ces maisons de jeunes jusqu'en 85.
Arfons enfin c'est... son épicerie multi services ! Et quand on dit multi c'est vraiment multi. Joffrey, le jeune gérant ouvre en fonction de ses horaires de chauffeur de bus scolaire, une épicerie très bien achalandée, qui fait aussi boulangerie, bureau de poste, vente de gaz, fromage et charcuterie à la coupe et... café ! Et ça défile... les habitués s'y retrouvent, comme au bar des bons copains, ça se claque la bise, ça parle de la lutte contre l'éolien industriel car ici tout le monde râle contre ces gigantesques parcs au milieu du Parc Naturel Régional (ah bein y a pas que nous !), ça parle foot un peu, virus un peu plus et surtout nous tombons sur le gars qui a fait tous les chemins de St Jacques et a même été sur un coup de tête en Bulgarie, "ouais j'étais un peu énervé !". Le tout avec son magnifique chienchien "il porte la tente, je porte ses croquettes !"
Encore une fois, repartir est difficile tant c'est sympa. Mais nous avons un objectif en tête. Nous arrivons sur une placette où l'ancien café est devenu, chose incroyable dans ce petit village, un restau thaïlandais cambodgien dont nous apprendrons plus tard la grande renommée. Nous découvrons aussi un graff'art qui n'est pas sans nous rappeler celui de Sales.
Nous quittons enfin ce charmant patelin, traversons les forêts à la recherche de la retenue d'eau du Lampy et débute alors une interminable et sinueuse rando le long de la fameuse Rigole. Si nous avons bien tout compris Riquet a créé le Canal du Midi pour relier Méditerranée et Atlantique avec d'ingénieux systèmes d'écluses et d'alimentation en eau grâce aux nombreuses rivières de la montagne noire et au non moins ingénieux système de retenues d'eau et de rigoles. Mais ce sont les ingénieurs de Vauban qui ont perfectionné les systèmes pour en régulariser le débit.
Il y a donc 3 rigoles :
- celle de la montagne depuis la Prise d'eau d'Alzeau, passe par le Lampy, les Cammazes et St Ferréol en suivant le cours du Laudot,
- celle de la plaine issue de la rivière Sor,
- toutes deux se rassemblent à Les Thomasses pour former la Grande Rigole, qui alimente le Canal du Midi au Seuil de Naurouze.
Chemin facile à suivre sur 12km et qui nous permet une régularité quasi militaire entre 5,8 et 6,1 km/h. Des machines, que les rares promeneurs regardent passer en se demandant si c'est une compétition ou de la marche nordique !
La rigole est assez majestueuse, dessinant son chemin tel un tortillard des montagnes,... sans s'arrêter ! Quelques panneaux rappellent qu'en 1748 un effondrement inexpliqué de la rigole a du être consolidé sur 100 toises (environ 200m). Elle nous laisse deviner par endroit son magnifique fonds dallé. Et l'arrivée au niveau du barrage des Cammazes nous réjouit car annonce la proximité du camping et la possibilité d'enfin se poser. Il est 16h et nous avons parcouru 39km en moins de 7h.
Nous prenons le temps de faire la lessive, nous laver et Nadou (tante de FX), notre taxi personnel, nous attend pour nous descendre "à la ville" pour un ravitaillement colossal (gaz, charcuteries, riz à poêler...). Ça fait bizarre de se retrouver au volant au milieu des voitures...
Nous récupérons Marie-Hélène (autre tante et marraine de FX) et nous voilà tous attablés au snack, réouvert rien que pour nous, du Camping de la Rigole aux Cammazes, très vite rejoints par Chantal, la fille de Nadou (donc cousine de FX, suivez un peu !).
Les discussions vont bon train. Le moment est très agréable et permet aux revelloises de profiter de la fraîcheur (après les chaleurs étouffantes en ville) et de visiter notre studio avec balcon ! Merci à elles pour ce chouette moment de partage.
Lisa a fêté ses 15 ans et Muriel ses 40 ans ce mercredi 16.🎂🎁🎉🎈