Après 14h de bus, nous débarquons à Cusco, sans doute la ville la plus touristique du Pérou en raison de sa position stratégique à côté de sites majeurs tels que El Valle Sagrado, la Rainbow Mountain et... le célèbre Machu Picchu!
Dans l'immédiat, c'est ce dernier qui nous intéresse. Si les façons de s'y rendre sont nombreuses, c'est évidemment l'une des plus ardues et donc des moins empruntées qui nous attire!
Le site accueillant un "quota" de 2500 personnes par jour, on se doute que l'on ne sera pas seuls au monde, néanmoins, avec ses 9 jours de marche annoncés pour parcourir 140kms, le trek qui y mène ne devrait pas non plus ressembler à une autoroute, contrairement au trek de l'Inca, plus connu mais aussi plus réglementé où seuls 200 "élus" peuvent partir quotidiennement pour 4 jours de randonnée, moyennant la somme de 450$ (comprenant porteurs et guides, of course!).
Après 2 jours de "repos", où Renan a été malade comme un chien, nous décidons tout de même de faire les 3h15 de bus qui nous séparent de Cachora, petit village situé à 3000m d'altitude, qui sert de point de départ à notre randonnée.
Nous trouvons une hospedaje pour la nuit et, comme Renan s'ennuie, il en profite pour briser son filtre à eau (ce petit truc un peu utile qui nous permet de boire n'importe quelle eau sans tomber malade depuis le début du voyage !) et, en voulant s'asseoir pour le réparer, passe à travers la chaise, rentrant ainsi dans une rage folle et destructrice (petit, mais nerveux le chéri!)! Ça commence bien!
Toutes ces émotions fortes (ajoutées à un repas "un peu" gras) ont fait empirer son état et, après une nuit passée à se vider par tous les trous, il lui est impossible de trouver l'énergie nécessaire à la marche...
Nous sommes donc coincés un jour de plus dans ce "pueblo" qui a déjà trop vu de touristes pour que les rapports avec les gens soient totalement désintéressés... Preuve en est les prix excessifs des hébergements, les entourloupes et ce petit vieux à trois pattes qui, sous prétexte d'accompagner la blonde durant sa promenade, essaye de lui soutirer à la fin 1 sole, gâchant du même coup une rencontre jusque là sympathique...
Bref, dans ces conditions, nous préférons limiter les échanges au strict minimum et gardons la chambre, Renan pour faire une sieste de 24h et Myriam pour s'évader loin d'ici grâce à de jolies lectures telles que "La tresse" de Laetitia Colombani et "Nos richesses" de Kaouther Adimi (à lire par tous les amoureux des livres! Et oui, libraire un jour, libraire toujours ! ).
En espérant que demain sera un jour meilleur...
Jour 1: De Cachora au camping Santa Rosa Alta
Dist : 23km / Dev +: 800m / Dev -: 1400m / Temps : 7h / Alti max : 2900m
Enfin une nuit normale ! La première depuis 4 jours, ouf! Pas de temps à perdre, il faut vite profiter de cette accalmie ! A 6h30, nous voilà donc en route avec, pour tout vêtements, un débardeur et un short ! Ce qui pourrait sembler n'être qu'un détail, est pour nous le signe d'un renouveau ! Après le trauma bolivien, le froid serait -il enfin derrière nous??
Après 2h de marche, accompagnés de Tobie, notre nouveau compagnon de route, nous rejoignons le mirador de Capuliyoc, et sommes prêts à amorcer une descente de 1400m de dénivelé, pour le plus grand plaisir de Renan...
Sans surprise, nous croisons une multitude de touristes à contre - sens, venus faire l'aller-retour jusqu'au site de Choquequirao, beaucoup moins connu que le Machu Picchu car accessible uniquement à pieds (pour le moment du moins, puisque le projet de construction d'un téléphérique existe depuis quelques années et menace de venir dénaturer ces ruines préservées jusque là du tourisme de masse...) et néanmoins près de trois fois plus grand que le Machu...
Bien sûr, tous ont loué les services de muletiers (à 10€ la journée, pourquoi s'en priver?? Ah oui, je sais... parce que nous sommes "mazeaud"... ou radins! Faut voir!). Peu importe, avec nos gros sacs, nos joues à peine rosies par l'effort et notre gros chien, on a vraiment l'air d'être des vrais de vrais, des durs, bref, on a un peu la classe!(de notre point de vue tout du moins ! 😜)
Après 2h30 de descente, nous atteignons enfin le lit de la rivière, l'occasion d'un bon bain rafraîchissant pour la blonde et d'une pause déjeuner bien méritée avant d'attaquer la montée...
C'est là que commence la partie moins sympa... Renan regrette déjà le froid et souffre de la chaleur écrasante (Myriam non, évidemment ! Faut pas déconner, depuis le temps qu'on l'attend, on va pas se plaindre hein!)...
Sauf qu'ici, qui dit chaleur dit moustiques ! Et ceux là sont particulièrement fourbes... Sous leurs airs de moucherons inoffensifs, ils te pompent plus de sang que pour une analyse sanguine! Bon, je sais qu'on ne peut pas tout avoir mais quand même...
Nous décidons cette fois de ménager nos forces et, après 700m de dénivelé, plantons la tente dans un camping, préférant profiter de la fraîcheur matinale du lendemain pour parcourir les 700 autres mètres de montée qui nous séparent de Choquequirao...
Jour 2: camping de Santa Rosa Alta à Choquequirao
Dist : 13km / Dev +: 1300m / Dev - : 500m / Temps : 6h / Alti max : 3100m
Qu'il est bon de pouvoir se lever tôt sans grelotter ! Bon, les jambes de Myriam ont doublé de volume à cause des piqûres de moustiques et Renan, après 4 jours de vidange, a les batteries complètement à plat, mais à part ça, nous sommes au top!
Nous attaquons donc la montée tranquillement, toujours escortés par Tobie (qui s'obstine à nous suivre alors que nous lui avons fait comprendre que nous n'avions pas prévu la pâtée dans nos sacs et donc qu'il n'aurait rien!), et, après 2h, nous finissons par atteindre le petit village de Marampata. De là, nous pouvons d'ores et déjà apercevoir les ruines de Choquequirao. Malgré la distance, le site, construit à flan de montagne, semble grandiose!
Il nous faudra encore 1h30 pour atteindre le camping situé au cœur des vestiges! L'endroit est idéal pour partir explorer les environs débarrassés des sacs!
Après une pause déjeuner face aux montagnes, nous nous lançons à l'assaut du site mais, déjà, le corps de Renan s'insurge ! Depuis 5 jours maintenant, il oscille entre normalité et grosses baisses de tension, accompagnées d'aigreurs d'estomac et de rejets violents... Et comme nous ne parvenons pas à en trouver la cause, impossible d'y remédier ! Cela commence à devenir inquiétant et pourrait être la cause d'un nouvel abandon de la rando, même si Renan, entêté comme une mule, s'y refuse...
Nous verrons demain, en attendant nous profitons d'avoir le site quasiment pour nous tout seuls ! A peine une vingtaine de personnes croisées de tout l'après midi, c'est inespéré ! Actuellement, seul 30% du site environ a été mis à jour, mais le peu qui nous est dévoilé permet déjà de sentir l'envergure de Choquequirao! Les ruines sont en excellent état, ne manque plus que les panneaux explicatifs pour savoir de quoi il s'agit! Par contre, mieux vaut avoir de bons mollets pour la visite car, pour aller d'un endroit à l'autre, ça grimpe et ça descend sec!
Après 4h de visite, nous voilà de retour à la tente, contents mais affamés... comme Tobie visiblement, qui profite d'un moment d'inattention pour nous voler notre repas ! La blonde se jette sur lui pour le lui arracher de la gueule au risque de se faire mordre! (Tout ça pour du riz même pas cuit!) Décidément, il va falloir trouver une solution pour qu'il ne nous suive pas... Nous ne pouvons pas l'emmener avec nous jusqu'au Machu, à 140kms de chez lui, alors que nous n'avons rien pour le nourrir !
Espérons qu'une âme charitable acceptera de le prendre avec elle demain pour le ramener à Cachora...
Jour 3: du camping de Choquequirao au camping de Maizal
Dist: 13km / Dev +: 1600m/ Dev -: 1440m / Temps : 6h / Alti max : 3300m
Bon... Tobie est toujours de la partie, Renan a beau le proposer à chaque randonneur qu'il croise, le chien refuse de nous lâcher d'une semelle ! Il monte même la garde quand on va aux toilettes !
C'est donc à 3 que nous repartons explorer une nouvelle zone des ruines, profitant en passant du soleil qui se lève sur la vallée ! Le fait d'avoir dormi au pied du site nous permet de jouir de ce moment privilégié seuls, l'instant est magique ! Mieux vaut en profiter, ce ne sera pas la même au Machu Picchu...
Ruines de Choquequirao Après une "petite" montée de 400m, nous entamons de nouveau une descente de 1200m! Décidément, avec ses dénivelés de malades, cette randonnée a des allures de GR2 (célèbre randonnée sur l'île de la Réunion, aussi surnommée la "diagonale du fou"!)...
Nous passons à côté de Pinchaunuyoc, un autre site archéologique! En même temps, il est normal que le trajet en regorge étant donné que nous nous trouvons sur un ancien chemin inca!
Une fois arrivés à la rivière, nous en profitons pour nous rafraîchir et déjeuner avant d'attaquer une nouvelle montée bien raide puisque nous devons monter 1400m en seulement 4 kms ! Heureusement, Renan est en pleine forme aujourd'hui et la blonde suit sans problèmes ! Finalement, tout paraît plus facile après la difficulté liée à l'altitude de la Cordillère Royale !
C'est donc (presque ) en pleine forme que nous arrivons au camping de Maizal ! Il n'est que 15h30 mais nous décidons d'en rester là pour aujourd'hui. Il nous faudra faire une grosse étape demain si nous voulons réussir à distancer les 9 autres randonneurs qui font le même parcours que nous (dont 5 avec des mules...).
Jour 4: du camping de Maizal au bivouac à au pied de l'Abra Yanama
Dist : 16km / Dev +: 1800m / Dev -: 650m / Temps : 8h / Alti max : 4300m
Cette fois, pas question de marcher derrière des mules! Nous mettons le réveil à 4h45 et à 6h15 nous sommes les premiers à partir! Ça valait le coup de faire une croix sur la grasse mat' puisque nous ne croiserons pas un seul touriste de la journée !
La contrepartie, c'est qu'à cette heure matinale les nuages sont encore dans la vallée donc, niveau points de vue nous devrons faire l'impasse sur les beaux panoramas... Bon, au moins, avec un ciel aussi couvert nous ne souffrons pas de la chaleur!
Les 1100m de dénivelé, sur une pente raide et boueuse, complètement défoncée par le passage incessant des mules, nous font arriver sur les rotules au paso!
Renan est au bout de sa vie (chacun son tour, na!), complètement épuisé par notre régime alimentaire en dents de scie... Depuis le début du séjour il a dû perdre 10 kgs, si ce n'est plus... Et cette perte se ressent cruellement dans l'effort. Il est peut-être temps pour nous de nous poser un peu afin de retrouver un équilibre et de nous remplumer! (Enfin, c'est un "nous" qui exclut la blonde, dont le poids reste désespérément stable malgré l'effort... La vie est injuste ! )
La vue valait largement l'effort fourni...Après cette montée de la mort, nous redescendons sur le petit village de Yanama où nous attend un bon déjeuner. L'occasion de nous poser durant deux bonnes heures afin de profiter du soleil qui pointe enfin son nez!
Tobie tente au passage de bouffer l'un des cochons d'inde (engraissé comme un porcelet et considéré comme un met de fête!) qui se balade en liberté dans la maison de notre hôte! Ça la fout mal mais la pauvre bête est affamée et finir nos assiettes ne lui suffit plus visiblement...
Cela dit, il nous reste plus fidèle que jamais, malgré le régime auquel il est soumis! Pas un jour ne passe sans qu'un péruvien n'essaye de nous le racheter (Renan, ce chacal, a d'ailleurs voulu le brader contre un déjeuner à 5€!), mais il ne quitte pas la blonde d'une semelle et ne répond qu'à sa voix et ça, ben c'est un peu la classe!
Nous reprenons la route tranquillement. Les 700m de montée passent tous seuls cette fois, dans des paysages qui ne cessent de changer!
Nous décidons de pousser le plus loin possible afin de réduire la grimpette du lendemain et surtout pour être pénards pour la nuit et finissons par planter la tente à 4300m. Fait moins chaud d'un coup!
Normalement, nous avons fait le plus dur, les 55kms restants devraient être beaucoup plus tranquilles, c'est donc rassérénés et confiants que nous nous couchons, conscients que le Machu Picchu n'est plus qu'à 2-3 jours de marche...
Jour 5: du bivouac au pied de l'Abra Yanama au camping
Dist : 28 km / Dev +: 550m/ Dev -: 2500m / Temps : 8h / Alti max : 4650m
La journée commence délicieusement avec le spectacle de Tobie se jetant sur les excréments fraîchement pondus par Renan pour les dévorer ! Hum, on va éviter les léchouilles aujourd'hui... Bon, la vision n'a certes rien d'alléchant, mais au moins tout le monde aura pris son petit dej ce matin!
Nous ne nous attardons pas sur la scène du crime et nous lançons dans l'ascension de l'Abra Yanama. Le ciel est bien couvert et ne permet pas d'avoir une vue dégagée sur les environs. Dommage, ça avait pourtant l'air magnifique... Au moins, la montée est facile et c'est à peine essoufflés que nous arrivons au sommet, à 4 650m! Ça y est, maintenant on peut dire que le plus dur est derrière nous!
La descente rejoint une route, ce qui nous permet d'accélérer l'allure. Malheureusement les nuages s'amoncellent à toute vitesse eux aussi et les gouttes finissent par percer! Rien de bien méchant, mais il n'est jamais très agréable de marcher sous la pluie...
Nous en profitons donc pour faire une petite pause déjeuner en mode squatteurs dans la ville de Collpapampa.
Plus nous descendons dans la vallée et plus les paysages se font luxuriants. Fraisiers, fruits de la passion, bananiers, fougères et tant d'autres que nous ne savons pas reconnaître font leur apparition. Le chemin est vraiment plaisant et change de tout ce que nous avons pu voir avant.
Nous avons bien avancé aujourd'hui, il ne nous reste plus que 27kms pour terminer la rando! Mais la nuit ne va pas tarder à tomber. Nous décidons de planter la tente dans un camping qui semble géré par... des enfants! 4 garçons entre 2 et 14 ans nous accueillent et proposent de nous faire à manger, c'est surréaliste ! Aurait - on pénétré dans "le pays des enfants perdus"??
Myriam, en bonne Wendy, s'occupe des plus jeunes, tandis que l'aîné cuisine. Tobie est une vraie source de fascination et d'attraction mais, face à l'excitation des enfants, il finit par donner un coup de dents plus effrayant que douloureux mais qui aura le don de mettre la tribu (et la blonde ! ) dans tous ses états ! Heureusement, une fois la peur passée, l'incident est vite maîtrisé mais nous nous sentons dépassés par toute cette marmaille qui s'agite, inconsciente des dangers qui l'entoure...
Nous finissons enfin par souffler avec l'arrivée de la maman qui suffit à calmer toute la joyeuse équipe ! Renan qui se plaignait du manque d'authenticité du Pérou est servi!
Très vite, le sujet en vient au Machu Picchu et... à Tobie ! Et là, Teresa nous apprend qu'à Aguas Calientes, la ville où nous nous rendons, passage obligé avant le Machu, ils tuent les chiens errants car ils sont trop nombreux à suivre les randonneurs et à atterrir dans ce petit village où ils sont ensuite abandonnés...
Le couperet tombe à cette nouvelle... Notre hôtesse propose de garder Tobie avec elle, Renan est d'accord. La blonde, quant à elle, se décompose. Malgré tout l'attachement que nous avons pour ce chien qui nous suit depuis maintenant 5 jours, quel autre choix avons nous ? C'est un crève-cœur d'avoir à le laisser, mais nous savions que ça arriverait et mieux vaut un environnement en pleine nature, avec d'autres animaux, qu'une ville hostile...
C'est donc le cœur lourd, ce soir, que nous nous couchons...
Jour 6: du camping à Machu Picchu Pueblo
Dist : 27km / Dev +: 1200m / Dev -: 1500m / Temps : 8h / Alti max : 2800m
Le moment tant redouté est arrivé... Dans notre lâcheté, nous laissons à Teresa le soin de passer la corde autour du cou de Tobie. C'est le seul moyen de nous assurer qu'il ne nous suivra pas, mais la scène n'en reste pas moins déchirante. Passer la laisse à un chien vagabond, épris de liberté et de grands espaces, est contre - nature...
Un dernier regard nous permet de capter l'incompréhension dans les yeux de Tobie avant de nous enfuir sans nous retourner. La blonde, en bonne chouineuse, ne peut retenir des larmes de crocodile qui sont de circonstance sous ce ciel pluvieux...
Nous nous éloignons au plus vite et passons par des plantations de café (Renan en profite pour récupérer quelques grains histoire de voir si on peut en faire pousser sur le balcon...) et commençons la montée sous un ciel qui ne cesse de changer. En l'espace de 5 min la vue se modifie complètement!
Sympa la vue, n'est ce pas ?
Y'a pas a dire, aujourd'hui, le cœur n'y est pas. Entre le mauvais temps qui masque les paysages (on est censé pouvoir voir le Machu d'ici, la blague!) et l'absence de notre compagnon à quatre pattes, la montée paraît bien pénible... En plus, notre randonnée ayant rejoint depuis la veille le trek du Salkantay, beaucoup plus touristique, la fréquentation s'en ressent fortement...
Il est où l'Machu, il est oùùùù?Nous décidons donc de forcer l'allure afin d'abréger la rando et parvenons, vers midi, à Hidroelectrica, point d'arrivée de tous les bus à destination du Machu. D'ici, il faut encore marcher 2h le long des voies ferrées (pour les pauvres, les riches peuvent prendre le train pour 34$ les 10kms!), avant d'atteindre le village au pied du Machu.
Mais lorsque nous arrivons, nous découvrons que le match France/Belgique a commencé depuis 15min !
Depuis le début, nous sommes complètement déconnectés de la coupe du monde (pour le plus grand regret de Renan...), mais le timing cette fois est trop parfait pour le laisser passer! Nous déjeunerons donc dans un espèce d'attrape-touristes insipide mais doté d'une TV!
S'ensuivent ensuite 2h de marche, en compagnie de dizaines d'autres touristes, jusqu'à arriver, sous la pluie, au village du Machu.
Pas besoin de chercher un hébergement, puisque c'est l'hôtelier qui vient à nous pour nous proposer une chambre privée pour 11€, parfait! Ne nous reste plus qu'à dormir 24h d'affilée pour nous remettre de ces 6 jours de marche éreintants !
Bon en vrai, nous sommes aussi affamés qu'épuisés donc priorité aux estomacs ! Nous en profiterons pour fêter nos 6 mois de voyage dans un restaurant gastronomique tenu par un français ! A 25€ le menu entrée +plat + dessert +vin, nous avons l'un des meilleur dîner de notre séjour ! Comme quoi, les lieux touristiques peuvent réserver de bonnes surprises...
Jour 7: Machu Picchu
Dist : 13km / Dev +: 800m/ Dev - : 800m / Temps: 4h / Alti max : 3300m
Et voilà, le jour J est enfin arrivé ! A 6h à peine, la blonde est déjà au taquet pour aller acheter les billets et foncer vers la cité mythique ! Enfin, ça c'était avant de mettre le nez dehors (les chambres d'hôtels n'ont pas de fenêtres, pratique...) et de découvrir que les nuages ont envahi la vallée et qu'on n'y voit rien! L'enthousiasme s'en trouve refroidi d'un coup!
Pire, en allant au guichet, on nous apprend que les 1750 entrées de la matinée ont été vendues et qu'il faut donc attendre 10h pour acheter les entrées de l'après midi ! OK... Il est 6h30, il y a déjà 20 personnes à faire la queue, nous savons ce qu'il nous reste à faire... Plus que 3h30 à attendre sous la bruine...
6 jours de marche et 80€ d'entrée pour voir le Machu sous la flotte, ça fait rêver n'est ce pas?
Pour tuer le temps, Myriam part explorer ce village aux allures de Disneyland... mais sans Mickey ! On se croirait dans un décor en carton pâte, version inca, où tout est fait pour que le touriste consomme (avec des prix 3 à 5 fois plus chers qu'ailleurs évidemment! ), tout ce que nous aimons !
Et dans ce temple de la consommation, adapté aux goûts occidentaux, nous dégotons une boulangerie française avec de vrais pains au chocolat et des croissants! Même les prix sont parisiens d'ailleurs ! Enfin, après 6 mois de voyage, on ne va pas se refuser ce petit plaisir chauvin... Tiens, ici aussi les chiens ont des pyjamas...
A 10h15 nous sommes en possession du graal! Nous avons 1h45 pour rejoindre l'entrée. Pour ça, deux options :
- la flemmarde : pour 24$ l'aller-retour par tête de pipe, un bus t'amène en 30min à destination.
- la sportive : tu utilises tes pieds pour parcourir tout seul, comme un grand, les 3,3kms qui te séparent de l'entrée et tu fais marcher le cardio sur les 450m de dénivelé qui t'attendent sous la forme de 1767 marches (à la louche hein, on va pas pinailler sur quelques marches...)! C'est gratos et en prime tu te muscles les fesses!
Temps annoncé : 1h30-2h... Enfin, ça c'est pour ceux qui ne viennent pas de marcher 6 jours avec un sac de 15kgs... Parce qu'avec notre entraînement façon Rambo, le trajet depuis le centre ville est bouclé en 45min ! Bon, l'inconvénient d'avoir tracé, c'est qu'on se retrouve comme des couillons à devoir attendre 45min que commence notre tranche horaire...
C'est justement le temps qu'il faut au ciel pour se dégager... Aurait - on de la chance finalement ?
Nous y voilà enfin ! La mythique cité perdue, découverte par Bingham en 1911, se dévoile dans toute sa splendeur! Force est de reconnaître que Choquequirao ne fait pas le poids à côté de la grandeur du Machu Picchu... Malgré le monde, difficile de rester insensible à l'ambiance qui règne ici. Nous flânons entre les ruines, écoutant en passant les explications, parfois très romanesques, des guides.
Malgré la réticence de Renan, écœuré par tous les selfliistes, la blonde parvient à lui faire prendre une photo de la célèbre vue (ben vi, nous aussi on est des touristes après tout!). Au détour d'un temple, nous tombons sur la petite touche "Disney" du site: le lama! Après des jours à explorer la région, nous savons pertinemment qu'il n'y a pas de lamas dans le coin, seulement des vaches, des porcs et des moutons... Ils en ont donc importé quelques uns sur le site afin de faire plaisir au touriste et pour la photo bien sûr! Ce détail "fake", un brin affligeant, a le mérite d'amuser la blonde qui se prête sans problème au jeu du cliché !
Néanmoins, même si Renan a "légèrement" traîné les pieds, la visite des vestiges du Machu Picchu restera un moment impressionnant de notre voyage!
Jour 8: du Machu Picchu à Ollantaytambo
Dist : 32kms / Dev +: 600m / Dev -: 100m / Temps : 7h30 / Alti max : 200m
Pour venir et repartir du Machu, c'est un peu le parcours du combattant... Si tu as les moyens et que tu ne veux pas t'embêter, il y a le train qui t'emmène jusqu'à Ollantaytambo pour 60$ (l'aller ! ) en classe inférieure (200$ la première classe...). Sinon, la plupart des gens retournent à Hidroelectrica à pieds (soit 2h), puis doivent prendre 3 colectivos différents pour rejoindre Cusco (soit environ 10h de bus...). Bref, ça ne fait pas rêver!
Mais en cherchant un peu, la blonde découvre une autre alternative : marcher 30kms le long de la voie ferrée, jusqu'au village de Piskacucho et, de là, prendre un colectivo pour Ollantaytambo, la ville qui clôture El Valle Sagrado.
Renan n'est pas hyper chaud pour cette solution en raison des nombreux trains qui circulent sur cette ligne et des tunnels étroits qu'il faut franchir en évitant de tomber nez à nez avec une locomotive ! Mais difficile de résister à l'entêtement de la blonde et, à 6h30, après un dernier pain au chocolat, nous voilà lancés sur les rails!
Une fois n'est pas coutume, il ne fait pas très beau ! Nous avons vraiment eu de la chance d'avoir du soleil pour le Machu ! Sur ce trajet, pas de touristes, seulement des péruviens pressés et des chiens agressifs!
La route, bien qu'un peu monotone, est parsemée de vestiges incas! Finalement le trajet est beaucoup moins dangereux que ce que nous avaient dit les locaux. Les trains s'annoncent systématiquement et la place à côté des voies est suffisante pour marcher sans risque. Au final, nous n'aurons à franchir que 2 tunnels, les autres pouvant être contournés sans problème !
Au bout de 20kms, un chemin de randonnée fait son apparition et nous permet de quitter les rails. Nous entrons dans une vallée entourée de montagnes. Les paysages se font plus beaux et plus variés. Cette fois, sur les ruines, pas de lamas mais des vaches et des porcs! Nous avons bel et bien quitté Disneyland !
Nous arrivons vers 15h à Piskacucho. C'est ici que commence la route, ce qui nous permet de prendre dans la foulée un colectivo pour 6 soles à deux (soit 1,6€) et de rejoindre Ollantaytambo, où nous attend une bonne douche chaude!
Ça y est, maintenant nous pouvons dire que notre trek est terminé! Il nous aura fallu 8 jours pour aller au Machu, le visiter et en repartir à pieds !
Si ce n'était pas la plus jolie randonnée du voyage, ça reste une belle expérience et un beau défi qui nous a permis de sortir des sentiers touristiques pour un site réputé comme étant l'une des merveilles les plus visitées au monde! Alors, certes, nous en avons un peu bavé, mais le sentiment d'avoir "mérité" le Machu valait bien que l'on transpire un peu...