Carnet de voyage

#8 Cambodge

Dernière étape postée il y a 2661 jours
Des mystiques temples d'Angkor à l'île paradisiaque de Koh Rong en passant par l'effroyable histoire des Khmers rouges...
Décembre 2017
18 jours
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Publié le 16 janvier 2018

Notre périple sur la magnifique île de Koh Rong terminé nous voilà de retour à Phnom Penh pour quelques jours en attendant notre vol pour Manille.

Comme promis première étape, notre récit de la visite du musée du génocide S21.

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Dans l'enfer Khmer rouge...

Commençons par le commencement, un point de contexte s’impose. J’essaye de simplifier pour que ce ne soit pas trop long mais c’est tout de même important de comprendre comment l’arrivée d’un tel régime sur lequel on reviendra plus tard est possible.



La libération

On commence en 39-45, le Cambodge est alors un protectorat Français. La Thaïlande sert de base américaine et annexe une partie du Cambodge (dont Angkor… pas fou ces thaïs) et le Japon occupe l’Indonésie… En 1945, juste avant la capitulation le Japon envahit Phnom Penh et jette tous les Français en prison.

Dans le même temps le roi du Cambodge Sihanouk proclame l’indépendance (malin ce roi !). Après la capitulation Japonaise, la France ne lui accorde pas l'indépendance totalement et revient sur l’échiquier en envoyant un certain Leclerc. Dans un contexte compliqué au Vietnam et le roi ayant déclaré le Cambodge indépendant, les régions annexées par la Thaïlande sont rendues au Cambodge et la monarchie constitutionnelle proclamée. Sihanouk obtient donc en 1946 « l’autonomie interne » du Cambodge au sein de la république française.

On ajoute à ça des troubles internes, envenimés par les nationalistes ET le Viet-Minh ainsi que la pression américaine sur la France, la véritable indépendance du Cambodge est obtenu en 1953 et les vietnamiens chassés dans la foulée.

Le Cambodge redevient un pays unifié et souverain… Et c’est là que ça se complique.

Sihanouk est détesté par les américains pour son non-alignement dans le conflit vietnamien (La CIA arme même ses opposants qui tenteront de l’éliminer).

S’enchaînent plusieurs années de conflits internes au Cambodge.

En 1966 le général Lon Nol gagne les élections, Sihanouk forme un contre-gouvernement dans lequel on retrouve plusieurs futurs Khmer rouges.

Des émeutes éclatent dans les zones rurales fortement réprimées par Sihanouk… Le début de la fin.

Au même moment la révolution culturelle chinoise engendre une radicalisation de la gauche Cambodgienne, les Khmers rouges sont nés… Baptisés par Sihanouk lui-même.

Les viet-cong s’infiltrent, les américains organisent donc des « opérations de nettoyage »… Au Napalm !

Encouragé par la CIA, toujours elle, Sihanouk est destitué en 1970 et le général Lon Nol prend les choses en main…

Sihanouk se réfugie à Pékin, Lon Nol massacre la résistance qui se réfugie dans le maquis auprès des Khmers rouges.

Dans le même temps les américains pénètrent au Cambodge pour en chasser les Viet cong…

Les bombardements sur la campagne Cambodgiennes sont terribles, la population de Phnom Penh passe de 600 000 personnes à 2 millions en 1 an…

Le régime archi corrompu de Lon Nol condamne Sihanouk à mort (toujours réfugié en Chine) et entraine la mort de 800 000 personnes.

La guérilla des Khmers rouges s’intensifie et gagne en popularité, principalement dans les campagnes. Le régime de Lon Nol est vaincu.

Le 17 avril 1975, les Khmers rouges pénètrent dans la capitale Phnom Penh sous l’acclamation des habitants voyant leur arrivée comme une libération.

Le régime Kmer rouge (L'Angkar)

Plus de ville

En 48h les Khmers rouges ordonnent, sous prétexte de bombardements américains imminents, l’évacuation totale de Phnom Penh… 2,5 millions de personnes (y compris les malades sur leurs lits d’hôpital). Dans le même temps toutes les villes du pays sont évacuées vers les campagnes et les rizières. L’évacuation fera à elle seule 400 000 morts… Principalement des enfants et des personnes âgées.

Les villes sont pour les khmers rouges le berceau d’une éventuelle contestation de la révolution comme il l’appelle donc pas de ville = pas de contestataires.

L’année 0 pour le Kampuchéa démocratique, la nouvelle appellation du Cambodge sous le règne Khmer rouge.

Esclavagisme

L’ensemble des militaires sont exécutés, le peuple vivant dans les villes (peuple nouveau) est considéré instruit donc dangereux, ils sont conduits dans des « villages spéciaux ». Les autres, le peuple ancien, sont priés de retourner dans leur village natal pour suivre les ordres de l’Angkar (Le nom donné à l’autorité Khmer rouge). Les conditions y sont déplorables, retour à l’âge de pierre, les digues sont élevées à main nue, les charrues tirées par des hommes. Les rations de riz quotidiennes sont limitées au strict minimum, la population est affamée.

Génocide

Pas d’hôpitaux (situés dans les villes et donc interdit d’accès), pas de médecin, considérés comme instruits ils sont exécutés, les citoyens du peuple nouveau est condamné à ne pas vivre longtemps…

Des meurtres de masse sont commis, toute personne susceptible de connaitre une langue étrangère est exécutée, tous les jeunes aux cheveux longs sont exécutés, tout signe d’instruction peut vous conduire à la mort, le simple fait de porter des lunettes peut entrainer une exécution !

A la fin du régime Khmer rouge on atteint les 2 millions de mort… Soit 25% de la population du pays !


Qui sont les Khmers rouges ?

4 étudiants envoyés en France en 1960 pour faire leurs études… Ils sont sensibilisés au marxisme dans les milieux étudiants autour de la Sorbonne. Pol Pot le chef des armées est considéré comme le leader, il admire Staline et Marx mais aussi Hitler. Sympa !

On rappelle que le régime Khmer rouge était en vigueur entre 1975 et 1979… Il n'y a vraiment pas lontgremps!

Pol Pot a été arrêté en 1997, les procès ouverts en 2009…

Certain ancien Khmers rouges sont encore proches du pouvoir aujourd’hui…

Voilà pour le point de contexte, un peu plus long que ce que j’aurais voulu mais j’étais lancé.

Pour la chute des Khmers rouges et l’avènement de la démocratie au Cambodge je vous invite à lire notre ami Wikipedia, je suis fatigué 😉.

Aujourd’hui encore le Cambodge est un des pays les plus corrompus du monde… 1h dans le pays et ça vous saute aux yeux… Pour prendre une déposition dans n’importe quel commissariat de Police c’est tout naturellement que le policier vous demandera 5$ ou 10$ pour un coup de tampon, sinon « il n’a plus d’encre »… A la frontière c’est tout naturellement que le douanier vous demande 35$ pour votre VISA… « Mais c’est 30$ normalement... C’est 35$ ou tu ne rentres pas… Bon ok… »


Tout ça nous emmène à cette fameuse prison Khmer rouge, S21.

C’est un ancien lycée (tout un symbole au vu de l'aversion des Khmers rouges pour la culture) transformé en centre de torture et d’extermination plus qu’en prison… ou 20 000 personnes dont 2 000 enfants y sont passés. On dénombre seulement 12 survivants…

Ce n’est pas le seul centre de la sorte, on ne les dénombre même pas, mais c’est le plus accessible et le plus emblématique car au cœur de Phnom Penh il a été en parti transformé en musée.

L’Angkar l’utilisait comme centre de purge de son régime et y enfermait tous les potentiels opposants au régime sous n’importe quel motif, réel ou inventé : femmes, enfants, familles entières avec leur bébé… Cambodgien ou étranger, 3 français ont été enfermés puis tués ici.

On vous torturait, parfois jusqu’à 3 fois par jour jusqu’à ce que vous avouiez, n’importe quoi mais il fallait avouer.

A gauche les cellules individuelles lorsque vous subissiez la torture sinon les gens étaient enchaînés les uns aux autres allongés sur le dos dans de grandes cellules collectives.

Les barbelets au niveau des coursives extérieures ne sont pas faits pour éviter les évasions mais pour empêcher les suicides.

Les gardiens qui avaient entre 10 et 23 ans étaient endoctrinés par les cadres de l’Angkar ce qui les rendait encore plus impitoyables…

Je ne vous décrirais pas la visite de la prison en détail, vous l’imaginez horrible et difficile, elle l’est. Vous êtes accompagné par un guide audio, très bien fait, qui vous relate les faits et des témoignages. La visite a duré 3h...

Les lits et les chaines utilisés pour la torture sont encore en place ainsi que la potence à laquelle on pendait les détenus par les pieds. Un nombre inimaginable de photos retrouvées sur les lieux sont exposées, les gardiens prenaient des photos à l’arrivée et à la mort de chaque prisonnier pour justifier auprès de sa hiérarchie que le boulot était fait. D'innombrables dossiers et pages d’aveux ont été retrouvés sur le site.

Duch, ex prof de maths était le directeur des lieux, il fait partie des survivants khmer rouge. A son procès il a été condamné en 2010 à 35 ans de prison… Puis en appel à la prison à vie.

Si vous passez par Phnom Penh cette visite est incontournable !

Dans un premier temps les détenus, après avoir été torturés, étaient exécutés sur place. Avec le nombre croissant de victime, ils ont été acheminés par la suite dans des champs d’extermination qui se visitent également, les « killing fields ». On y dénombre pas moins de 129 fosses communes…

Les exécutions ne se faisait pas par balle par soucis d’économie mais à coup de cross. Ils n’hésitaient pas à fracasser les bébés contre les arbres...

Nous avons passé notre tour sur ce coup, c’est loin de Phnom Penh et à notre retour de Koh Rong on n’avait pas la foi de se renoircir l’esprit.

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Sans transition, la suite de notre séjour à Phnom Penh a été nettement moins glauque.

Pour notre premier soir on a retrouvé… Ben et Baptiste ainsi qu’un autre couple de Français et une française pour quelques bières. Ça nous a permis de se dire au-revoir, on se sera suivi un moment !

La journée on a arpenté les différents marchés, bien moins authentiques que celui de Kampot mais nettement plus grands.

Le marché central ou tout se vend...  

Le marché Russe, un peu moins grand mais tout aussi sympa.

L’occasion (pour Léa) de ramener quelques souvenirs.

Le dernier soir on a décidé de tout de même fêter noël avec un peu de retard, Ben nous ayant fait la pub d’un super resto français on a sauté le pas… Et on s’est régalé !

Notre séjour au Cambodge se termine… déjà !

On prend notre vol pour les Philippines demain, du coup grasse mat et aéroport au programme de notre dernier jour en terre Khmer.

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Publié le 4 janvier 2018


Quoi de mieux qu'une île paradisiaque pour passer les fêtes ? Certes, nous n'aurons pas de fois gras (au grand désespoir de Léa), ni de fruits de mer (ça reste à voir), ni de plateau de fromages etc… mais nous aurons le soleil et les pieds dans le sable !

Le village de l'île de Koh Rong 

Bon pour le soleil, je vous avoue qu'on n’en était plus très certains… La tempête venant des Philippines devait arriver droit sur nous le 26 décembre après avoir traversé le Vietnam. Connaissant la fiabilité météorologique, on avait bien peur que vous n'ayez plus que les pieds dans la sable à nous envier les jours précédents.

Bien qu'à notre arrivée le 22, le soleil était un peu capricieux, dès le lendemain nous avons pu jouir de l'eau turquoise de Long Beach de l'autre côté de l'île.

Nous nous la jouons bronzette et compagnie pour la journée mais pas flemmards, nous pouvions nous y rendre en payant le bateau ou bien en marchant une heure à travers la jungle, nous avons choisi la marche. Après le grognement un peu flippant d'un singe, la rencontre d'un serpent sur notre chemin (heureusement Quentin est le seul à l'avoir vu et n'a rien dit à Léa), un litre d'eau perdu et des dizaines de piqures d'insectes un peu partout sur le corps, je ne sais pas si c'était vraiment la meilleure option ! Peu importe, une petite baignade dans la mer après plus de deux mois (oui, oui je sais, vous ça fait bien plus longtemps), ça fait vraiment du bien !

Le 24 au matin Léa s'improvise DJ avec une playlist de chansons de Noël pour se mettre dans l'ambiance. Si Quentin pensait y échapper cette année c'est raté. Il faut dire que Léa adore cette période des fêtes et qu'elle ne compte pas attendre l’année prochaine pour en profiter.

Direction l'autre plage de l'île avec nos bonnets de Noël sur la tête pour un programme très chargé : baignade, noix de coco et bronzette. Il faut quand même avouer que ça fait un bizarre de passer les fêtes sous les cocotiers, difficile de réaliser que nous sommes en décembre.


Pour notre dîner du réveillon, nous avons fait le tour des restaurants à la recherche d'un menu de Noël et de bonnes saveurs occidentales, en vain… on s'est donc rabattu sur un barbecue de fruits de mer et poisson, ce qui n'est pas mal non plus, surtout que les tables étaient directement installées sur la plage avec de jolies guirlandes de lumière et avec en prime un spectacle de bolas. On a bien pensé à vous tout de même !

Le 25 décembre, pour notre dernier jour, nous retournons à la plage pour changer 😉.

Mais le ciel devient de plus en plus couvert et nous décidons de prendre le dernier bateau en fin d'après-midi. Le temps va effectivement se gâter comme prévu les jours prochains et on nous averti que les bateaux du lendemain ont à priori une chance sur deux de ne pas partir, idem pour le 27. Sachant que nous prenons l'avion à Phnom Penh le 28 et que nous avons 5h de bus en plus des 1h30 de bateau, on ne prend aucun risque. C’est d'ailleurs sans regret car nous embarquons à 16h30 sous la pluie.


Ah nous nous souviendrons de ce premier Noël à la plage l’année prochaine quand nous serons dans le froid et la grisaille… mais bon le sapin, les bons petits plats et les cadeaux seront là pour nous remonter le moral 😉 !

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Nous ne finissons pas vraiment la journée du 25 sur une bonne note. Après avoir booké nos billets de bus pour le lendemain matin une fois descendus du bateau, nous avons cherché désespérément un logement à Sihanoukville. Et je pèse mes mots, nous étions sous la pluie avec nos gros sacs sur le dos marchant plusieurs kilomètres à se faire refuser à chaque hôtel soit disant complet malgré le calme apparent. Il se trouve que les chinois ont racheté tous les hôtels ou presque du quartier où nous étions et nous n’étions pas les bienvenus ! Doit-on se répéter et vous redire qu'on ne supporte plus les chinois en voyage ?

Nous trouvons finalement un hôtel de libre sur Booking, enfin si on peut appeler ça un hôtel. Nous aurions plutôt pensé à un hôtel de passe… pas de réception, ni de patron présent, des chambres grandes ouvertes et des rideaux peu intimistes… sans oublier notre voisine de chambre russe qui a appelé le boss russe également pour confirmer que nous pouvions dormir ici… étrange… mais bon c'est pas comme si nous avions le choix, c’était soit ça ou un hôtel de luxe hors de prix et la chambre avait le mérite d’être propre. Il faut rajouter à ça, qu’il n'y avait pas de restaurant dans le coin, on se contentera de chips pour le dîner, joyeux noël !

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Publié le 28 décembre 2017

Entre Kampong Cham et Kampot il est nécessaire de changer de bus à Phnom Penh, la capitale. Plutôt que d'enchaîner on a préféré se poser un peu. Une demi-journée qui nous aura permis de se rendre à l'ancienne prison et centre de torture Khmer rouge S21. On vous garde le récit de cette visite, très chargée émotionnellement, pour l'article sur Phnom Penh où l'on a prévu de repasser, 2 jours à la fin de notre séjour, pour prendre notre avion pour les Philippines.

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Ah oui tant qu'à faire, faisons un petit point organisation.

Afin de garder plus de temps dans les pays que nous traversons nous avons supprimé le Vietnam de notre itinéraire de départ (qui avec le recule paraissait clairement infaisable).

On a également fait le choix de ne pas se rendre en Birmanie. Ce pays faisait parti de nos 3 incontournables donc une petite explication s'impose :

On a longuement hésité, débattu, discuté avec les voyageurs qui en revenaient, lu des articles etc. On n’a pas la science infuse et les informations sont assez floues sur ce qui est en train de se passer. Ce que l'on sait c’est que notre sécurité était assurée. Aucune crainte de ce côté là.

Par contre on sait aussi que toute une minorité est persécutée voire exterminée à cause de leur religion. On ne se place pas en défenseur du bien ou du mal, les choses sont certainement beaucoup plus complexes. Mais notre conclusion à tous les 2 c’est qu'on n’est pas du tout à l'aise avec ça et qu'on refuse de cautionner ou apporter 1 centime à ce gouvernement dans cette période de gros doutes. On ne dit pas qu'on a raison mais que c'est notre manière à nous de protester et de ne pas se rendre complice de quoi que ce soit. Bon après, aller en Birmanie ne signifie pas du tout cautionner, on ne juge personne, c'est notre point de vue et notre décision à nous. Y aller permet aux gens vivant du tourisme là-bas de subsister (même si le tourisme est extrêmement encadré par le gouvernement et taxé) et ça permet également de continuer l'ouverture au monde du peuple birman. Bref il n'y a pas une bonne et une mauvaise réponse à partir du moment où l’on s’est posé la question avant de partir.

Voilà ce qui nous emmène donc à prendre l'avion pour les Philippines le 28 décembre.

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On a profité de notre début de soirée à Phnom Penh pour revoir Baptiste et Ben autour d'une bière. On en avait bien besoin après notre passage à S21.

Le reste de la soirée est consacré à l’anniversaire de Léa. (On est le 17 décembre mais le 15 on était dans une famille à Chiro donc impossible de fêter ça.). Madame avait donc carte blanche pour le choix du resto… Sans surprise son choix s'est porté sur un resto proposant… du foie gras 😉 !

On s'est régalé :

Salade de chèvres chauds, foie gras donc, magret de canard …

On dort le ventre bien plein !

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Bon maintenant direction Kampot, c'est quand même le titre de l'article ! Après 2h30 de bus nous voilà débarqué dans cette charmante petite ville traversée par une rivière. .. On s'attendait à faire 5h de bus donc pour une fois (la seule et l’unique depuis 6 mois…) on est très agréablement surpris du temps de trajet. D'habitude c’est plutôt l’inverse…

La première journée est consacrée à la découverte de la ville de Kampot, touristique et paisible elle recèle de chouettes découvertes. Principalement le marché local où on aura vraiment passé un excellent moment :

Ici on peut dire que tout est fait à la main, les bijoux sont faits sur place, la viande découpée ET tuée sur place également, le poisson pareil, les robes cousues devant nous! Bref un vrai plaisir!

Une petite bière devant un beau coucher de soleil et au bord de l'eau en compagnie de... Ben et Baptiste 😀.

Puis un bon repas… très bon repas même : penne bacon poulet sauce au bleu… chez un français et une suédoise, un régal !

A Kampot énormément d’expats se sont installés pour ouvrir leur business, pas étonnant au vu de la douceur de vivre ici.


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Le lendemain c'est tous les 4 que nous louons des scooters pour se rendre à une ancienne station balnéaire française abandonnée du temps du protectorat, sur une montagne attenante : le parc national de Bokor. La montée est l'occasion de tester nos talents de pilote, on se croirait à l'Alpes d'Huez avec tous ces virages.

A l'arrivée on comprend pourquoi ils se sont installés là, ils voulaient retrouver une petite France à l’autre bout du monde… il fait froid… Le vent souffle et il doit pas faire plus de 15°C. Bon ok ce n’est pas les températures que vous avez en ce moment mais on a plus l'habitude, il faut nous comprendre 😉!

(Les photos d'aujourd'hui sont prises avec le téléphone de Quentin, première fois qu'on oubli l'appareil photo depuis le début du voyage!)

La vue est magnifique et il y a quelques sites à voir.

Une église abandonnée

Et un temple toujours utilisé

On oublie la cascade sans eau donc sans intérêt à part le jus de sucre de canne offert avec l'entrée !

La descente en scooter est aussi sportive que l'aller mais on ne rentre pas trop tard pour faire une petite sieste, enfin surtout Léa 😉.

A l'heure de repartir Léa est atteinte de Flemmingite aiguë c'est donc tout seul que Quentin part rejoindre Ben pour découvrir les marais salants en scooter au couché de soleil :

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On garde les scooters et direction Kep, un petit village très connu pour son marché aux crabes et de poisson.

On s’est régalé avec du crabe de Kep au poivre vert de Kampot, un véritable délice !!

On a aussi pris un poisson grillé histoire de se rassasier.

Kampot est très connu pour son poivre, l’un des meilleurs du monde. Il s’avère que les productions de poivre sont plutôt vers Kep. A l'époque Kep faisait parti de la province de Kampot, le poivre en a donc gardé le nom.

Sur le retour direction donc l’une des productions pour visiter et acheter ce fameux poivre.

Mais comment on fait du poivre....

Ils utilisent une ombrelle pour protéger la plante du soleil, on obtient dont par ordre de prix croissant :

- Le poivre vert sur la partie de la plante ombragée et consommé tel quel

- Le poivre noir n’est autre que du poivre vert séché

- Le poivre rouge est du poivre « mur » et est obtenu sur la partie ensoleillée de la plante (juste le sommet)

- Le poivre blanc n’est autre que du poivre rouge dont on a enlevé la première peau

On a pu goûter chacun des poivres, intéressant de voir que les 3 baies (+1 avec le poivre vert) que l’on connait tous dans notre moulin à poivre viennent d’exactement la même plante et n'ont absolument pas le même gout. Bon on vous cache pas que croquer pendant 15 minutes dans des grains de poivre ça arrache... Heureusement qu'on a été un peu formé aux épices depuis le début de voyage...

C’est le poivre vert qui a été élu haut la main… on a donc décidé d’en ramener, en espérant qu’il tienne jusqu’à notre retour !

Après un dernier repas tous ensemble il est temps de se dire au-revoir, on sera amené à se recroiser à Phnom Penh à la fin du séjour.

Pour nous demain direction l’île paradisiaque de Koh rong, afin de passer Noêl les pieds dans l’eau sur une plage de sable blanc bordée de cocotier … A suivre !

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Publié le 26 décembre 2017

Plus rien ne nous retient à Siem Reap désormais, nous prenons le bus pour Kampong Cham, plus au sud, en espérant échapper à la foule touristique de ces derniers jours. #onenpeutplusdeschinois

Les petits villages du Laos nous manquent déjà, en venant ici nous espérons y retrouver cette authenticité mais cette fois-ci à la cambodgienne. Pour cela, il suffit de passer de l'autre côté du pont de Kampong Cham et de s'arrêter à Chiro, un petit village à 4km de la ville.

Notre séjour chez l'habitant au Laos est l'un de nos meilleurs souvenirs c'est tout naturellement que nous nous dirigeons vers une ONG pour réitérer l'expérience dans un tout autre contexte. (merci Caro pour l'adresse 😉)

OBT (organization of basic training), l'ONG en question, lutte contre la pauvreté et la corruption. La meilleure façon d'y remédier est d'offrir un environnement propice à l'éducation pour tous les enfants du village de Chiro.


Petites précisions pour mieux comprendre le contexte :Au Cambodge, l’école publique est gratuite pour tous uniquement le matin et payante l'après midi. Vous avez compris, l'égalité des chances n'est pas au rendez-vous. D'autant plus que les cours les plus importants sont enseignés l'après-midi. OBT à donc ouvert une école gratuite l'après midi pour les enfants du village. Ils ont également des cours d'anglais dispensés par des volontaires. Parler anglais est une nécessité puisque le tourisme est une bonne source de revenu au Cambodge.

Afin de financer cette initiative, des bungalows ont été construits pour accueillir des touristes ainsi qu'un restaurant. L'argent récupéré par ce moyen permet d'améliorer les conditions d'apprentissage.


Pour plus de profits non-lucratifs, OBT souhaite accroître son autonomie. Un des objectifs majeurs est de rendre le restaurant auto-suffisant en développant leurs productions agricoles (champs de tournesol, de légumes etc.) Ce dernier permet aussi aux jeunes de s'initier au métier de la restauration dans le but d'être admis dans une école d'hôtellerie (Sala baï, une école gratuite pour les jeunes défavorisés dont nous vous parlerons dans notre prochain article sur Siem Reap).


Des nuits en homestay (chez l'habitant) sont aussi proposées pour aider les familles volontaires en besoin, 80% des revenus sont versés à la famille et 20% à l'ONG.

C’était le cas de la famille qui nous a accueillis, Tida et ses deux enfants. Ils ont pris cette initiative à la suite du décès du mari il y a un mois et demi afin de subvenir à leurs besoins.

Nous avons été reçus avec un grand enthousiasme par Tida. Elle nous accueille dans sa maison traditionnelle khmer sur pilotis et construite à partir de lattes de bambou.

Aucun membre de la famille n'a sa propre chambre. Trois lits sont ainsi disposés dans la seule et unique pièce de la maison (un pour le grand-père, un pour Tida et son fils et un dernier pour la fille aînée). Difficile d'avoir un minimum d'intimité... La salle de bain et la cuisine quant à elles sont à part, dans l'indépendance en dur à gauche de la maison.

Voici notre chambre (seule pièce séparée pour accueillir les touristes), bien que spartiate elle fera très bien l'affaire! Il faut dire qu'après plusieurs mois de voyage, nous ne sommes plus très regardant sur le confort bien que Léa garde le réflexe de sentir les draps au cas où il faudrait appeler nos draps de soie à la rescousse 😉.

Et bien figurez-vous que nous avons très bien dormi, enfin... la première nuit seulement. Pour notre deuxième nuit, nous avons eu du mal à trouver le sommeil, les voisins faisaient la fête avec la musique à tue tête! 5h du matin de nouveau réveillés par la musique qui avait pourtant bien cessée quelques heures plus tôt, drôle de façon de faire la fête... Ce n'est que le lendemain matin que nous apprenons qu'il s'agissait en fait d'un enterrement, oui oui vous avez bien lu, un enterrement! On nous explique alors furtivement que dans la religion bouddhiste ils ne perçoivent pas la mort de la même manière que nous.

Pour notre premier repas, pas facile de communiquer puisque Tida ne parle pas anglais mais "Pohpenaa", son fils de 6 ans était là pour mettre l'ambiance. Impossible de connaître l'orthographe exacte de son prénom, ni la prononciation d'ailleurs, nous avons passé tout notre séjour à le prononcer de différentes manières sans vraiment y parvenir, surtout Quentin systématiquement repris par le petit garçon, comme à l'école 😉.

Tida  et "Pohpenaa"
La fille aînée, Tida et "Pohpenaa" 

L’école étant au centre de l'ONG, nous avons pu jouer avec les enfants et découvrir un jeu importé par un allemand volontaire, le bilboquet amélioré (désolé on ne se souvient plus du nom exact). Un atelier leur est proposé chaque après midi et ils se débrouillent plutôt bien ! On se laisse tenter...

Très concentré...

Bien évidemment, on ne peut pas s'empêcher de jouer les paparazzis

Une petite visite des lieux s'impose!

Les champs du village 

Un volontaire, logé à OBT, nous a présenté le projet plastique d'une autre ONG « Sourire ». L'objectif est de recycler des sachets plastiques en les faisant fondre pour fabriquer des briques utiles à de futures constructions. Tout le village est mis à contribution afin de récupérer ces sachets ce qui permet de les sensibiliser au recyclage et la protection de leur environnement bien que cette notion soit plutôt le cadet de leurs soucis.

Prenons maintenant les vélos pour voir du pays! On nous conseille d'aller voir la pagode pour y rencontrer un moine très bavard, soit allons y! Effectivement, ils nous a retenus une bonne demi-heure...

Nous nous sommes également perdus dans la campagne environnante à l'occasion de cette balade à vélo, notre nouvelle activité préférée 😉. Que de sourires... on a une belle leçon de vie à prendre, nous les râleurs français!


C'est également à Chiro que nous avons profité de l'un de nos plus beaux couchers de soleil

Après ce magnifique séjour à Chiro, nous poursuivons notre route vers de nouvelles découvertes...

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Nous nous rendons sur l’île de Koh Pean, en scooter cette fois-ci. Nous qui aimons nous perdre dans les campagnes, nous sommes servis. L'île est principalement composée de champs et de petits villages, pas de touristes dans les parages 😉!

Petit arrêt chez monsieur le Bouddha... et non, nous ne sommes pas encore vaccinés des temples malgré nos trois jours passés aux temples d'Angkor.

Nous apercevons enfin un pêcheur travailler au filet, depuis le temps... nous sommes à l’affût depuis le Laos!

Nous finissons la journée par la visite d'un phare français qui offre une belle vue sur les environs...

... en faisant de nouveau un petit tour des les campagnes de Chiro!

Nous repartons le lendemain matin et il faut dire que nous n'avons rien vu de Kampong Cham à force de vadrouiller ici et là. Mais c’était sans compter sur le propriétaire de notre dernière guesthouse réservée en ville qui a emmené tous les clients dîner au marché de nuit dans un stand local. Chouette façon de découvrir une partie de la ville et de faire connaissance.

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Demain, direction Phnom Penh!

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Publié le 26 décembre 2017

Malheureusement, juste une étape vide pour le moment... nous avons égaré la carte mémoire avec toutes les photos de nos trois jours aux temples d'Angkor dans notre ancien hôtel... par chance, un couple de voyageurs a retrouvé notre carte dans la chambre et à réussi à prendre contact avec nous, ouf nous sommes soulagés! Nous attendons une solution pour pouvoir récupéré les photos, croisons les doigts!!