L’arrivée sur Buenos Aires a été assez chaotique !
Au début, les choses se sont passées normalement. Notre bus nous a déposés comme convenu à 6h45 à la gare « ferroviaire » du Retiro. Je mets volontairement des guillemets. En effet, si pendant longtemps le chemin de fer était une vraie fierté argentine, il n’existe désormais aujourd’hui quasi plus aucune ligne. Il en reste cependant un beau bâtiment, à l’architecture métallique, le Retiro Mitre, qui ressemble beaucoup aux gares américaines, notamment avec ses jolis comptoirs en arc de cercle.
Plus loin, on distingue un autre bâtiment lié au chemin de fer, le Retiro Belgrano, avec sa belle tour à clocheton.
Afin de rejoindre notre hôtel, plusieurs solutions s'offrent à nous : Le taxi, trop cher ! Le bus, trop compliqué sans connaître le réseau de cette grande mégalopole de 13 millions d’habitants (1/3 de la population du pays !). Il ne nous reste que le métro (ce qui est parfait pour se déplacer dans une grande ville). Nous nous mettons donc en quête d’un magasin pour acheter une carte que nous créditerons dans un second temps. Mais à 7 heures du matin, beaucoup de commerces sont fermés…
On finit enfin par trouver un fournisseur de carte Sube (du nom du Métro) mais qui nous vend une carte simple, sans aucun voyage possible. Du coup, on part en quête d’un appareil pour la créditer… sans succès ! De guerre lasse, on se rapproche d’une bouche de métro pour voir si, pour une fois, on ne peut pas "resquiller"... Mais, celle-ci est fermée. En effet, le dimanche, il ne fonctionne qu’à partir de 8h...
Dès lors, nous nous installons devant la gare, dans un petit parc où domine la Torre de los Ingleses, en attendant que l’heure avance… Papa, qui ne sait pas tenir en place, part se balader et revient quelques minutes plus tard ayant trouvé un appareil pour charger la carte. Nous le suivons, chargeons la carte puis, 8h arrivées, nous montons, enfin, dans le « Sube» de Buenos Aires.
Si nous faisons une petite erreur dans le parcours lors du changement de ligne - les logiques d’indication ne sont vraiment pas les mêmes ! -, nous atteignons une demi-heure plus tard notre hôtel, situé à proximité du Congrès argentin, siège à la fois du Sénat et de la Chambre des Députés, et aux faux airs du Capitole américain… Une autre épreuve débute alors…
Tout d’abord, nous ne sommes pas d’accord avec le prix demandé bien différent de celui affiché sur Booking. Ensuite, il y a un problème dans la conversion du prix dollar/pesos argentins, l’hôtel appliquant un taux bien supérieur au cours actualisé que Maman a sur son application de portable.
Par ailleurs, il faut payer immédiatement alors que nous n’avons pas beaucoup d’argent sur nous, Papa souhaitant éviter de retirer au guichet automatique en raison des frais bancaires argentins. De plus, comme nous sommes dimanche, les Western Union sont fermés et nous ne pouvons récupérer l’argent… Enfin, et pour finir de nous convaincre, Papa demande à aller jeter un œil à la chambre. Bien lui en a pris car elle est vraiment pouilleuse. Quant à la salle de bains, même si elle sent la javel à plein nez, elle est complètement décrépie. Je ne vous parle même pas de l'état des lits…
Cela finit par nous convaincre et nous décidons d’annuler cette réservation et de chercher un nouvel endroit où passer nos prochaines nuits. Maman ayant « checké » son portable pendant toutes ces discussions, elle a localisé une auberge de jeunesse à quelques pas d’ici. Du coup, avec nos sacs à dos, nous nous y rendons assez rapidement et trouvons, enfin, un dortoir de 4 avec 3 lits dispo et des communs propres. Nous nous y installons pour les 4 prochaines nuits et profitons aussi de nos lits pour nous reposer un peu (et de la vue du petit balcon !), avant de ressortir en début d’après-midi pour faire un 1er tour de la capitale argentine.
Notre hôtel étant en plein dans le Centro, cœur battant de la ville, nous commençons, en ce dimanche, par l’épicentre de Buenos Aires : la Plaza de Mayo. C’est ici que les espagnols se sont installés dès leur arrivée et que se déroulent les principaux événements du pays, dont la formation du 1er Gouvernement indépendant argentin en mai 1810, d’où le nom de la place…
Au centre de la place, on retrouve l’obélisque de Mayo et, tout autour, la Cathédrale Métropolitaine, le Cabildo, le Palacio municipal et, surtout, la Casa Rosada, c’est-à-dire le Palais du Gouvernement.
La cathédrale, dû à un architecte français, est inspirée du Palais Bourbon parisien. Si nous n’avons pu voir le Santo Cristo de Gran Amor, célèbre saint des footballeurs, nous avons pu apercevoir le mausolée du Général don Jose San Martin, père de la Nation et libérateur de l’Argentine.
À côté, se trouve le Cabildo, un des derniers survivants de l’époque coloniale, qui fut le cœur politique et administratif de la ville entre 1580 et 1821. Aujourd’hui, il s’agit d’un musée historique national portant sur la Révolution de Mai.
En face, facilement reconnaissable, le Palacio de Gobierno (ou Casa Rosada) abrite les bureaux du Président et du Gouvernement argentin.
À l’heure où nous visitions Buenos Aires, la Plaza de Mayo était en grande effervescence car en pleine préparation de la passation de pouvoir, programmée mardi suivant, entre l’ancien Président Macri et le nouveau qui prendra donc officiellement ses fonctions.
Toujours contraint par l’usage de la carte bancaire que nous ne pouvons utiliser que dans certains restaurants, nous déjeunons dans un Burger King. Une chose est sûre, c’est que les fast-foods sud américains ont déjà proscrits les pailles pour boire les sodas. Une bonne chose pour l’environnement, à développer aussi en Europe…
Maman, un peu fatiguée et souhaitant se reposer, nous laisse continuer notre promenade que nous poursuivons vers la Manzana de las Luces et l’église San Ignacio, bâtie par les Jésuites au XVIIe siècle.
Avec Papa, nous décidons de contourner la Casa Rosada pour nous approcher de la Maison de la Culture où nous rentrons quelques instants.
Puis, nous nous dirigeons vers le Puente de la Mujer (160 mètres de long, s’ouvrant au passage des bateaux en 2 minutes !) duquel nous avons une belle vue sur la frégate du Président Sarmiento, sorti en 1897 des chantiers de Liverpool, qui fit 40 fois le tour du monde avant d’être transformé en musée en 1962.
La journée touchant à sa fin, nous rebroussons chemin pour retrouver Maman, traversant une nouvelle fois la belle avenue de Mai, 1er grand boulevard de Buenos Aires de la fin du XIXe et d’inspiration haussmannienne.
On y retrouve de très beaux bâtiments, dont le fameux Café Tortoni ou celui de l’ancien journal La Prensa.
Nous en profiterons pour me racheter une casquette (la 3ème ! 😀 après avoir oublié la 1ère dans l'avion entre l'Islande et l'Alaska et perdu la 2nde dans le train du Machu Pichu) et faire quelques courses pour le dîner du soir que je préparai dans la cuisine de l’auberge - des pâtes, oui mais de chez Carrefour Express !
Après cette journée bien remplie en visites et en émotions, je ne me fais pas prier pour me coucher dans ce dortoir de 4 que nous partageons avec une jeune californienne.