Une petite excitation au réveil ce matin car c’est le grand départ pour un des moments que l’on espère magique durant ce tour du monde : l’arrivée en Amazonie ! Le réveil n’est donc pas trop rude. Les sacs à dos avec le linge nettoyé en prévision des 5 journées à venir ont été préparés la veille. C’est donc sereinement que nous montons dans le bus en direction de Puyo, ville de 40.000 habitants et sans charme, si ce n’est qu’elle se situe aux portes de l’Amazonie.
Nous y arrivons, comme prévu depuis des mois, un peu avant 10h pour honorer notre rendez-vous avec Carlos qui doit venir nous récupérer au terminal des bus. Si nous sommes pile à l’heure, ce n’est vraiment pas son cas car il arrivera avec une heure de retard, ce qui nous causera un peu de souci tout de même…
Après un premier temps de présentation, on en vient rapidement à la question du paiement de notre séjour. Celle-ci est tellement vite abordée, au bout de quelques minutes, sur le quai du terminal des bus devant tout le monde, que cela inquiète Papa qui ne souhaite pas régler cette question de suite. Pour autant, Carlos insiste beaucoup et explique que cet argent va lui permettre d’aller faire les courses de provisions pour les 5 prochains jours. Du coup, Papa cède et lui remet la totalité de la somme, tout en restant extrêmement vigilant quant aux faits et gestes d’une personne qu’il ne connaît que depuis quelques minutes. Ainsi, il souhaitera être toujours à ses côtés, dans la même voiture, et partira aussi avec lui faire les courses chez les divers marchands de Puyo afin de ne pas le quitter des yeux.
Finalement, tout se passe bien et nous prenons la direction, en taxi, des cabanes où nous passerons nos 5 prochaines journées, en plein cœur d’une communauté Kishwa d’Amazonie.
Nous ferons une courte pause dans une échoppe où sont vendus tous les produits dérivés de la canne à sucre : la canne elle-même, des douceurs mais, aussi, de l’alcool que la vendeuse se fait un plaisir de nous faire déguster, en particulier à Émilie sur laquelle elle semble avoir jeté son dévolu…
Une heure plus tard et après avoir traversé plusieurs villages, nous voilà enfin arrivés à ses fameuses cabanes, au sein d’une communauté amazonienne ! La découverte des lieux est, de suite, un ravissement. Le site est en bord d’une petite rivière qu’il nous faut traverser à la mode Inca, c’est-à-dire à l’aide d’une tarabita.
Les cabanes sont, telles que nous le souhaitions, simplissimes. Totalement en bois, sur pilotis pour échapper aux insectes et se protéger de la pluie, elles ne sont reliées ni à l’eau, ni à l’électricité. La nôtre dispose donc de 4 lits en planche sur lesquels sont posés de fins matelas avec drap, couverture et les indispensables moustiquaires ! Nous vivrons donc ces prochains jours en total rapport avec les cycles du soleil et de la lune… et avec pour compagnon une magnifique araignée dont la toile est tissée à l’entrée de notre cabane.
Les toilettes sont situées, quant à elles, à l’extérieur, au milieu du camp, dans une petite cabane aménagée à cet effet et disposant d’une chasse d’eau et d’un confort correct. Le luxe !...
Nous sommes accueillis par Wilson, le fils de Carlos, âgé de 27 ans, qui sera notre « guide » tout au long de ce séjour, ainsi que par ses cousins venus travailler la journée pour l’aider à couper puis ranger du bois de l’autre côté de la rivière. Tout se fait très naturellement et de manière très sympa, au milieu des chiens, poules et autres poussins.
Une fois installés, et après un très bon déjeuné à base de tatou chassé la veille, Wilson nous propose de les aider à ranger le bois de l’autre côté de la rivière, ce que Papa et moi faisons de bonne grâce, d’autant que l’eau est excellente et très rafraîchissante.
Wilson nous emmène ensuite faire « un petit tour de la propriété », constituée de plusieurs cabanes dont celles de Carlos et Wilson.
La nuit approchant - elle tombe à 18 heures -, nous nous préparons pour la nuit profitant des derniers rayons du soleil et donc d’un peu de luminosité. Et ce n’est pas rien car nous n’avons vraiment aucun repère, aucun rangement, aucune idée de ce qu’il nous faut anticiper… Puis, nous nous rendons au bord du feu installé dans une plus grande cabane servant à la fois de cuisine, salle à manger, lieu de vie…
C’est l’occasion de mieux faire connaissance avec Wilson, son épouse Llora - qui sera notre cuisinière -, leurs enfants Nicolas (9 ans) et Brian (7 ans)...et leurs nombreux chiens Princesa 1, Princesa 2, et Rex...
Le dîner est très bon, dans un cadre incroyable et un bruit important causé par les animaux de la forêt… et à la lumière des bougies mais, aussi, des nombreux lucioles qui virevoltent autour de la cabane.
C’est vers 8h que nous regagnons notre chambre à l’aide de nos lampes torches et que nous nous endormons.