Carnet de voyage

... du Sud au Centre du Chili

17 étapes
31 commentaires
Du Cap Horn tout au sud jusqu'à Santiago au centre, tout en passant par la Cordillère des Andes. Nous quitterons le Chili et par la même l'Amérique du Sud avec une dernière semaine au Pays des Moais.
Du 7 janvier au 10 février 2020
5 semaines
Partager ce carnet de voyage
7
janv

Après cette belle croisière en Terre de Feu, l’Aventure reprend ensuite le dessus et, nos sacs sur le dos, nous traversons les rues de Punta Arenas en direction de notre hôtel.

Sur place, nous retombons clairement dans le quotidien du tour du monde, loin du luxe et des chambres vraiment impeccables... Nous y traînons toutefois deux petites heures pour profiter du wifi et plonger dans nos mails, whatsApp... avant de ressortir à la découverte de Punta Arenas.

Ville de 130.000 habitants, enrichie par l’élevage du mouton et le trafic maritime, nous décidons de faire le tour de son centre-ville assez européen en cet après-midi agréable. Nous avons, en effet, de la chance car la ville est très réputée pour ses vents violents.

Du coup, en plus de son isolement, à l’extrême sud du Chili, la conquête et l’installation des européens dans la région n’est pas bien vieille (1843). Nous avons d’autant plus de chance qu’il ne fait pas très beau non plus. Ce qui, pour une fois, ravit Papa car Punta Arenas est située juste sous le trou de la couche d’ozone. Celui-ci, grandissant chaque été davantage, en affecte d’autant la peau, les yeux et le système immunitaire.

Nous attaquons notre visite par la plaza de Armas Muńos Gamero, plantée de superbes cyprès de Lambert vieux de 150 ans. Au milieu se trouve le monument hommage à Magellan, avec sa sirène et deux indiens.

De part et d’autre de la place, on distingue la cathédrale, le club des Officiers - d’inspiration Art Nouveau, le Palais Sara Braun - de style néoclassique, et la mairie qui occupe le Palais Montes Pello, bâti en 1923 par un jeune espagnol enrichi dans le mouton.

Puis, nous prenons le chemin du mirador qui nous offre un point de vue assez sympa sur la ville et le port (où nous avons d’ailleurs un œil « ému » sur le Ventus Australis toujours à quai).

Enfin, nous nous dirigeons vers le cimetière aux longues allées de cyprès taillés étrangement (certains disent en forme de suppositoires). On y retrouve les mausolées de la bourgeoisie et de capitaines d’industrie mais, aussi, de très nombreux croates, venus s’enrichir dans ce nouvel eldorado dû à l’importation et à l’élevage de moutons. Cela s’est fait malheureusement au détriment des populations vivant sur place, et depuis des décennies, qui sont ainsi chassées sans ménagement de leurs terres. Un monument leur est aujourd’hui consacré dans le cimetière pour rendre symboliquement hommage à l’indien inconnu, à l’endroit même où furent enterrés les derniers Selk’nams.

À la sortie du cimetière - où de nombreuses personnes (avec leurs « habits de tous les jours ») attendent l’arrivée d’un corbillard derrière lequel marchent la famille -, nous faisons de petites courses à un supermarché et regagnons notre chambre. Papa et moi n’en sortirons qu’une bonne heure plus tard pour aller dîner dans une pizzéria, pendant que Maman, souffrante aux tendons, préfère rester tranquille. À notre retour, la soirée s’écoulera doucement avec le wifi comme complice...

8
janv

Avant le petit-déjeuner pris au rez-de-chaussée de l’hôtel, nous nous sommes vite préparés afin de prendre le bus de 9 heures faisant la liaison entre Punta Arenas, que nous quittons sans grand regret, et Puerto Natalès, où nous passerons les 5 prochaines nuits.

N’ayant pas de terminal dans cette ville pourtant peuplée de 130.000 habitants, nous embarquons directement au siège local de la société de transport. Situé à plus d’un quart d’heure de l’hôtel, il nous a fallu tout de même marcher activement - et modifier notre trajectoire - pour arriver tout juste à l’heure ! Et oui ! Maman s'est légèrement trompée dans la direction ce qui a un petit peu agacé Papa … En tout cas, bien nous en a pris de partir un tout petit peu plus tôt, car ici, l’heure, c’est l’heure, et nous sommes bien partis à 9 heures « Punto » !

Les paysages de la Terre de Feu, que nous traversons via la ruta 9, sont superbes avec, notamment, de très nombreuses estancias dans un environnement de pampa. Nous constatons d’ailleurs que le temps évolue vite, passant du vent au soleil puis, à la pluie, en moins d’une demi-heure.

Nous arrivons, vers midi, sur Puerto Natales et, après une 15aine de minutes de marche, nous débarquons dans notre auberge de jeunesse. L’accueil y est très sympa - même si la chambre n’est pas prête - et nous en profitons pour prendre des renseignements sur les randonnées que nous pouvons effectuer dans la région, en particulier dans le fameux Parc National Torres del Paine.

En effet, et peut être pour la 1ère fois depuis notre départ pour ce tour du monde, Papa n’a pas réussi à organiser les journées avec précision. Il n’a, tout d’abord, pas pu trouver des campings disponibles (et peu chers) pour faire le très couru trek « W », tous les emplacements étant, en cette période de l’année, réservés depuis plusieurs semaines. Il n’a pas, non plus, pu réserver une voiture de location, celles-ci étant soit hors de prix, soit « bookées » depuis longtemps… Bref, la seule chose dont nous disposons finalement est d’une chambre avec 3 lits, ce qui est déjà pas mal, d’autant qu’on a eu du mal à l’obtenir il y a une 15aine de jours…

Du coup, les affaires déposées et le pique-nique pris dans la cuisine de l’auberge, Papa part en quête d’informations pour organiser au mieux les prochains jours et se rendre, au moindre coût possible, au Parc Torres del Paine. Après plusieurs heures de recherche, de tergiversations en changements de plans, nous optons finalement pour un programme qui apparaît, à chacun, assez équilibré et qui nous oblige à louer une voiture pour 2 jours (en allant directement dans une agence locale, on arrive toujours à trouver une solution !). Cela lui donne l’occasion de parcourir dans tous les sens les rues de Puerto Natalès, petit port de 20.000 habitants situé au bord d’un fjord, avec ses maisons colorées qui font face aux derniers soubresauts de la cordillère des Andes.

Pendant ce temps, Maman et moi avançons le blog ou/et effectuons des démarches pour nos prochaines destinations, en l’occurrence la Polynésie et la Nouvelle-Zélande. Nous dînons dans l’auberge et nous couchons heureux de se retrouver en pleine Patagonie chilienne.

9
janv

Ce matin, nous avons sûrement « explosé » le record du lever le plus tardif depuis ces 6 derniers mois ! Nous avons, en effet, émergé à 9 heures du matin. Puis, nous sommes montés à l’étage de l’auberge pour profiter de leur excellent et complet petit-déjeuner. Le pain est même « fait maison »...

À l’issue, pendant que Maman fait des courses - avant que le supermarché soit pris d’assaut par les randonneurs du « W » -, nous partons, avec Papa, acheter les billets de bus pour nous rendre, lundi prochain, sur El Chalten. On a, d’ailleurs, bien fait d’anticiper car il ne restait plus qu’une compagnie de transport disposant encore d’au moins 3 places pour ce jour là... Nous en profitons, aussi, pour réserver 2 places pour la veille, soit le dimanche, afin de faire la grande randonnée vers les Torres du Parc éponyme. 2 places car Maman ne nous suit pas pour cette balade de près de 23 km et 4 heures de rude montée.

De retour à l’auberge, nous la retrouvons avant de repartir puisque, avec Papa, nous sortons faire une marche sur le Sierra Dorotea, située à 7 kms du centre ville de Puerto Natalès. Pour nous y rendre, nous empruntons un taxi qui nous dépose à l’entrée d’une propriété privée. Normalement, l’accès est sensé y être payant mais personne ne semble être là. Du coup, nous entamons cette balade à travers, tout d’abord, les pâturages où nous croisons des chevaux. Un a d’ailleurs le dos énormément courbé, ce qui ne manque pas d’attirer notre attention.

Puis, la pente devient de plus en plus raide, au fur et à mesure que nous pénétrons dans la forêt. Au début, nous traversons de beaux champs de fleurs. Puis, on s’enfonce progressivement un peu plus au coeur des arbres, pour beaucoup recouvert de cette fameuse « barbe », sorte de mousse qui aspire l’humidité des troncs et des branches. Après une heure de marche assez pentue, nous débouchons, enfin, sur un superbe mirador qui nous offre une vue splendide sur Puerto Natalès et le fjord Ultima Esperanza.

13h30 passés, nous sortons le pique-nique que nous apprécions particulièrement avec ce panorama. Celui-ci englouti, il est temps de redescendre par le même chemin. Arrivés au pieds de la montagne et devant la maison des propriétaires, qui ont l’habitude d’inviter les randonneurs à boire le café et manger quelques gâteaux chez eux - tout en percevant le droit d’entrée évoqué plus haut -, nous ne trouvons, une fois encore, personne et décidons, donc, de poursuivre notre chemin et de rejoindre la route.

L’aventure étant l’aventure, nous tentons de rentrer sur Puerto Natalès, non plus en taxi mais en stop, afin d’économiser quelques pesos chiliens et de se « lancer un défi ». Après une bonne dizaine d’essais infructueux, je transmets le relais à Papa qui, dès sa première tentative, fait arrêter une voiture, qui nous embarque et nous ramène, 5 minutes plus tard, au niveau du port.

Nous retrouvons Maman dans le salon de l’auberge en train de réserver les hôtels et les avions inter-îles de notre étape polynésienne. Si Papa reste à ses côtés dans les heures qui suivent, pour ma part, je prends mon ballon et vais jouer quelques centaines de mètres plus loin au football. Comme à chaque fois, je pars et joue quelques instants tout seul sur un stade puis, peu à peu, d’autres me rejoignent pour finir par faire des matchs. En l’occurrence, ici, cela a fini par un tournoi de 3 équipes de 4 joueurs. Je me suis RÉGALÉ !

De leurs côtés, Maman a avancé les réservations pour la Polynésie, et Papa est allé récupérer la voiture de location, faire les courses pour le pique-nique de demain midi et retirer de l’argent. En effet, de nouveau, ici, tout se paie en espèces. Et cela ne nous arrange vraiment pas puisqu’il y a, pour chaque retrait, un prélèvement de la banque chilienne d’environ 5 € (et encore on a trouvé la banque de Puerto Natales la moins gourmande…) Rentré du foot à 20h !, je file dans la douche avant de les retrouver pour dîner autour du repas dressé dans la cuisine de l’auberge. Dans le lit, je repense à cette journée que j’ai, une fois encore, bien aimé même si nous n’avons pas vu d’incroyables paysages ou fait des choses exceptionnelles.

10
janv

Grâce à la voiture de location, nous avons, aujourd’hui, pu faire un tour en totale autonomie du splendide parc Torres del Paine. Non seulement nous avons payé beaucoup moins cher que si nous avions pris la même excursion à trois, mais, en plus, le visiter seul, à notre rythme, est encore bien plus agréable. Ainsi, nous quittons notre auberge un peu après 8 heures et nous nous dirigeons vers l’entrée principale du parc, dénommée « Laguna Amarga ».

Nous mettons un peu plus d’1h30 pour l’atteindre, croisant, sur la route, de nombreuses estancias, avec chevaux et vaches, ou, encore, de multiples étendues où paissent tranquillement moutons et vigognes.

D’abord asphaltée, elle devient, dans les derniers kilomètres, terreuse et poussiéreuse, ce qui, du coup, justifie pleinement le choix d’un véhicule 4x2.

Avant de rentrer dans le parc, et sur les conseils d’un des membres de l’auberge de jeunesse, nous faisons un petit détour par la belle cascade Paine où nous rencontrerons un jeune couple de français entreprenant, en 4x4, le tour de l’Amérique du Sud.

A l’entrée principale du parc, nous marquons un arrêt pour payer le droit d’entrée. À 10 heures, le flot des randonneurs étant passé, nous nous en acquittons très rapidement. En effet, les cars de touristes les déposent beaucoup plus tôt en matinée afin de leur laisser le temps de randonner à la journée ou de débuter aux aurores le fameux trek « W ». Cette longue randonnée de 4 ou 5 jours est un des must en la matière en Amérique du Sud. Il doit son nom à son parcours en forme de W donc. S’il n’est pas très difficile en soi, ce sont surtout les conditions météorologiques très changeantes dans la région qui en font sa complexité. On dit souvent qu’on peut vivre les 4 saisons en une seule journée au Parc Torres del Paine. Il y a aussi, très souvent, un très fort vent, ce qui n’arrange évidemment pas les choses…

Malgré cela, il faut s’y prendre bien en avance, en pleine saison, pour pouvoir réserver les campings et hôtels positionnés sur le trajet, ce que nous n’avons malheureusement pas pu faire. Papa avait bien essayé 15 jours à l’avance, mais en vain... Les quelques places restantes étaient à des prix totalement rédhibitoires pour les « tourdumondistes » que nous sommes aujourd’hui.

Bref, du coup, nous pouvons tranquillement nous procurer les précieux sésames puis, nous lancer à l’assaut d’un des plus beaux endroits du Chili.

Déclaré Parc national en 1959 et réserve mondiale de la biosphère par l’UNESCO en 1978, il s’étend sur 227.000 ha et offre une multitude de paysages : forêts, steppes, glaciers, lacs, cascades… Il doit son nom aux « 3 cornes du Paine », aiguilles granitiques qui culminent, dans l’ordre, à 2.400, 2.600 et 2.200 mètres d’altitude. Elles proviennent d’une chaîne de montagnes, indépendante des Andes, née il y a 12 millions d’années. De nombreuses espèces d’animaux sont présentes en quantité dans le parc, dont le redoutable puma - que nous ne verrons pas malheureusement…

Toujours sur les conseils d’un membre de l’auberge de jeunesse, nous nous arrêtons, tout d’abord, au niveau du parking de Salto Grande, la plus grande cascade du parc. Si on l’atteint en une petite 10aine de minutes de marche, elle ne constitue pas, pour autant, le seul intérêt du site puisque nous décidons de poursuivre notre promenade vers le mirador sur los Cuernos del Paine, les cornes du Paine.

La balade est très agréable, nous permettant de longer la rivière Paine, de beaux lacs avec des montagnes enneigées en toile de fond, de parcourir un sentier riche en fleurs, arbustes et, malheureusement, quelques arbres calcinés suite à un incendie provoqué involontairement par un touriste, avant d’arriver à un très beau point de vue sur los Cuernos culminant à près de 2.600 mètres d’altitude.

Si le temps était un peu couvert au départ, le temps d’un pique-nique et le soleil fait son apparition, rendant le moment particulièrement merveilleux.

Los Cuernos

Il le sera d’autant que des condors décident de se mêler à la fête, venant voler au dessus de nous, voir même se poser à quelques mètres...

Nous regagnons la voiture par le même chemin et continuons notre visite de l’intérieur du parc jusqu’au parking du glacier Grey, autre grand centre d’intérêt du parc national avec "las 3 Torres". Il faut dire qu’il est vraiment impressionnant, dévalant du champ de glace du sud de la Patagonie et de 16.000 km², aboutissant dans un lac glaciaire où flottent des icebergs d’un incroyable bleu.

Bien entendu, il fait l’objet de notre seconde balade qui, après avoir franchi une passerelle enjambant une rivière et traversé une petite forêt, nous conduit sur une étendue sableuse, cernée de part et d’autre de lacs glaciaires où flottent donc ces gros morceaux de glace. Battue par les vents, cette longue plage nous permet d’aboutir à une presqu’île dont nous empruntons le chemin qui en fait le tour.

Le sentier est très beau. Nous en profitons d’autant plus que personne ne l’emprunte, sûrement en raison des conditions météorologiques. Seuls, nous pouvons admirer le glacier d’un peu plus près - même s’il reste loin malgré tout - et avoir une meilleure vue sur les icebergs.

De retour au parking, Papa essaie de faire une dernière randonnée mais, malheureusement pour lui, le chemin - contrôlé par des gardes du Parc - n’est plus accessible après 15 heures, la balade étant trop longue (4h) et ardue (fort dénivelé).

Du coup, l’heure étant tout de même bien avancée et le chemin du retour long, nous décidons de revenir sur Puerto Natales en passant par une autre entrée/sortie (Serrano). Cela nous permet de découvrir de nouveaux lieux de ce superbe parc puis, de bénéficier, sur le lac Toro, d’un magnifique arc-en-ciel.

Si la route est, sur ses rares endroits asphaltés, dans un piteux état car très riche en nids de poule, nous regagnons notre auberge dans les mêmes délais qu’à l’aller, nous laissant, ainsi, le temps de faire le plein (les pompes à essence sont rares dans la région) et quelques courses.

Nous arrivons, enfin, vers 19 heures à l’auberge où nous dînerons et passerons le reste de la soirée.

11
janv

En ce deuxième jour au Parc national Torres del Paine, et avec l’appui de la voiture de location, nous avons l’intention de faire plusieurs randonnées, aux quatre coins de celui-ci. Aussi, nous sommes déjà, un peu avant 8 heures, sur la route, et empruntons exactement le même chemin qu’hier pour arriver ainsi, un peu plus rapidement, à l’entrée principale du Parc « Laguna Amarga ». N’ayant plus à acheter les billets d’entrée, mais uniquement à nous les faire tamponner, Papa évite la longue file d’attente et nous fait gagner quelques précieuses minutes.

Si nous arrivons plus tôt que la veille, nous avons aussi l’impression qu’il y a, en ce samedi, moins de monde. En tous les cas, nous ne trouvons personne au point de départ de notre première randonnée située au niveau d’un camping. Elle nous mène, à travers des près fleuris et en pente, à un très beau point de vue, le mirador Condor, d’où nous jouissons d’un remarquable panorama à 360°. Nous apprécions d’autant cet instant que le ciel est particulièrement dégagé. Il faut dire qu’un vent froid souffle fort au sommet où nous ne pouvons d’ailleurs pas rester trop longtemps. Si la balade n’est pas bien longue en soi, la pente est assez raide afin de nous permettre d’aboutir à ce point haut.

Malgré les difficultés, Maman a vraiment bien tenu le coup. Même si elle n’a pu suivre notre rythme, elle est arrivée peu de temps après nous, et sans être plus épuisée que cela. Elle améliore décidément chaque jour davantage sa condition physique et le rythme de sa marche.

À noter que, malheureusement, nous avons rencontré, une fois encore, de nombreux arbres calcinés. L’incendie, provoqué involontairement, et il y a quelques années (2012), par un campeur qui souhaitait brûler ses papiers usagés (wc) en pensant bien faire, marque, toujours aujourd’hui, considérablement le paysage du Parc.

De retour dans la voiture, nous nous dirigeons 2 ou 3 kilomètres plus loin au début d’une nouvelle marche devant nous offrir un autre point de vue, sur le lac Toro cette fois-ci. Étant plus longue et annoncée de difficulté haute, Maman et moi préférons passer notre tour, d’autant que la suivante, que je souhaite faire, est réputée difficile. De plus, allant avec Papa, demain, faire une grosse randonnée, je veux aussi en garder « sous les chaussures »...

Du coup, nous restons protégés du vent dans le véhicule où nous pique-niquons et… commençons une petite sieste. Je dis bien « commencer » car Papa revient très rapidement de sa marche au mirador Toro, avec 2 heures d’avance sur la durée annoncée. Totalement seul tout au long du parcours, il a pu monter la forte pente à son rythme, apprécier (rapidement toutefois en raison des bourrasques) le panorama sur le lac Toro et vite en redescendre par le même sentier, en faisant attention de ne pas trop glisser sur le sol poussiéreux.

Puis, nous reprenons la route pour retourner vers le parking du lac Grey, où nous étions la veille mais où nous n’avions pu faire la randonnée vers le mirador Ferrier fermait à partir de 15 heures. Cette fois-ci, arrivés à 14 heures, Papa et moi, après nous être inscrits sur un registre au poste des gardes du Parc, attaquons la rude montée vers le point de vue.

Si Maman reste raisonnablement dans la voiture et part se balader tranquillement, j’ai, pour ma part, une réelle appréhension car la marche est réputée difficile en raison d’un très fort dénivelé. Pour autant, ne souhaitant pas me dégonfler, je décide de le rejoindre en cours de parcours. La pente est effectivement très raide. Si nous croisons quelques marcheurs, ils ne sont finalement pas très nombreux à se rendre jusqu’au dernier panorama qui offre, notamment, une magnifique vue sur les glaciers Grey et Pingo. Le vent y souffle vraiment fort et nous ne nous y attardons pas.

Il nous faut donc redescendre, en faisant bien attention car le chemin est glissant et raide. À notre retour dans la voiture, Maman est vraiment impressionnée par le temps mis pour faire cette balade. Nous avons, en effet, mis moitié moins de temps, soit 2 heures au lieu de 4. Nous sommes donc sur le parking à 16h au lieu de 18h...

Il faut dire aussi que nous avions à l’esprit l’obligation de rendre le véhicule de location à Puerto Natales avant 18h30 et qu’il faut bien compter 1h30 de route depuis le Parc pour s’y rendre.

Finalement, nous arrivons aux portes de la ville avec une grosse demi-heure d’avance et décidons donc de marquer un stop afin de boire un verre dans un hôtel très particulier, le bien-nommé « The Singular Patagonia ». Il s’agit, en fait, d’anciens entrepôts frigorifiques ayant vu défiler des millions de moutons, entre 1915 et 1965, aujourd’hui reconvertis en hôtel de luxe.

L’endroit est vraiment très original car les lieux ont été totalement préservés. Il est ainsi permis de visiter les anciennes chaudières anglaises issues de la Révolution industrielle. Tout était traité dans ces entrepôts : la laine, la graisse, la peau et même les os des moutons.

C’est dans ce cadre que nous dégusterons, dans l’immense et superbe restaurant-bar, 3 limonades menthe/gingembre et que nous recroiserons un couple londonien déjà rencontré lors de la croisière

Nous aurons, ensuite, parfaitement le temps de rendre le véhicule de location, faire quelques courses et regagner tranquillement l’auberge où nous dînerons, une fois encore, tous les 3. Les horaires des uns et des autres pensionnaires de l’auberge sont finalement très décalés et nous n’aurons jamais l’impression, tout au long de notre séjour, qu’il est complet. Et pourtant oui !

Nous nous couchons assez tôt ce soir car, demain, avec Papa, nous avons un programme bien chargé, avec une belle et longue randonnée qui doit nous mener aux emblématiques "Torres" del Paine.

12
janv

Je viens de faire la plus grande randonnée de ma courte existence ! 23 kms de marche et avec, en plus, un bon dénivelé ! Je crois avoir bien assuré et, j’en suis certain, je me suis régalé ! Pourtant, ce n’était pas gagné au départ, le réveil de Papa à 5h45 étant assez rude. Mais, comme j’avais bien anticipé et que je m’étais couché assez tôt la veille, cela s’est révélé pas insurmontable.

Nous avons, ensuite, pris un gros petit-déjeuner, Papa m’ayant aussi préparé deux œufs au plat (un peu trop cuits tout de même...) en plus de tout le reste. Puis, nous avons pris la direction du terminal de Puerto Natales pour monter dans le bus de 7h15 à destination du parc national Torres del Paine que nous atteignons à 9h15, au niveau de l’entrée « La Laguna Amarga ».

Ces deux heures de bus nous permettent de poursuivre nos nuits… De là, il nous faut prendre un autre bus qui nous permet de rallier le point de départ de la randonnée qui nous mènera au pieds des tours (la Base Torres). Malheureusement, il y a un monde fou !

On a beau s’être levés tôt, avoir fait tamponner nos billets d’entrée dans le parc très rapidement - puisque nous en disposons déjà -, nous sommes déjà plus de 200 personnes à emprunter le même sentier étroit pour atteindre « le » symbole du Parc : las Torres ! En effet, si cette randonnée est un des bras du trek W, c’est aussi, comme nous le faisons, une marche facilement organisable à la journée.

Aussi, au début, il nous faut zigzaguer entre les marcheurs qui n’ont pas forcément le même rythme que nous. Cela n’est pas vraiment agréable, d’autant que nous ne souhaitons pas dévier du chemin afin de ne pas piétiner les plantes et autres fleurs.

Nous longeons ensuite un bel hôtel, traversons des champs de marguerites, franchissons des passerelles pour passer au dessus de cours d’eau, avant d’entamer une première montée assez raide. C’est l’occasion rêvée pour « doubler » de nombreux groupes et nous retrouver un peu plus seuls.

Nous atteignons, ensuite, le camping El Chileno où nous marquons un court arrêt pour remplir notre gourde et manger une barre chocolatée au nougat que Maman et Papa m’ont fait la surprise d’acheter pour m’encourager. 😀 Et dire que je ne rêvais que d’une carotte en cours de montée…

La deuxième partie de la balade nous amène à traverser une forêt. La pente y est beaucoup moins dure et il y a de très nombreux passages plats. Nous continuons à franchir de petits ponts au dessus de rivières dont les eaux proviennent des glaciers. C’est aussi un bon moyen de remplir notre gourde avec de l’eau fraîche.

Nous arrivons, enfin, dans la troisième et dernière partie de la randonnée. Ce n’est pas la plus agréable en ce qu’il s’agit de grimper à travers de grosses pierres ayant chutées des montagnes alentours. Il nous faut donc les enjamber, nous obligeant à faire des pas beaucoup plus grands et à s’appuyer davantage sur nos mains et nos jambes. Par ailleurs, si le temps jusque là avait été clément, bien qu’assez nuageux, nous avons, sur cette portion, bien ressenti le vent.

Après 2h45 de montée (au lieu de 4h), nous atteignons le bout de la balade et arrivons au pied de ces fameuses Torres. C’est vraiment magnifique ! Malgré les nuages, malgré le vent et la pluie fine qui fait sa courte apparition lors de notre arrivée, le spectacle est vraiment au rendez-vous et justifie tous les efforts effectués.

Devant nous se dressent d’impressionnantes parois rocheuses avec, à leurs bases, un très beau lac glaciaire d’une couleur bleu laiteux. Tout en profitant du paysage, nous nous installons derrière un rocher afin de se protéger du vent et pique-niquer à l’abri.

Nous nous régalons aussi à la vue des nombreux randonneurs qui arrivent au fur et à mesure et qui prennent « la pose » pour les photos souvenirs. Ça saute sur les rochers, ça déploie le drapeau de son pays...

N’étant pas pressés en raison de l’heure tardive de notre bus-retour, nous changeons de place et prenons de la hauteur, priant que la brume se lève et que le soleil fasse enfin son apparition. Nous attendrons longtemps, environ 3 heures, mais il ne poindra malheureusement pas à l’horizon…

Vers 15h30, nous rebroussons donc chemin et entamons la marche dans le sens inverse, c’est-à-dire dans le sens de la descente. Cela ne sera pas très agréable au début, à travers ses gros rochers qu’il nous faut, à nouveau, franchir. Mais, surtout, on ne prendra pas de plaisir à se retrouver au milieu d’énormément de randonneurs dont le timing est similaire au nôtre.

Nous mettrons à peu près le même temps pour la descente que pour la montée, environ 2h45, et arriverons donc vers 18h au point d’arrivée. Nous y croiserons de nombreux trekkeurs s’offrant une bonne bière pour se féliciter de ces 4 ou 5 journées de randonnée et se congratulant mutuellement.

Pour notre part, nous reprendrons rapidement une navette pour atteindre l’entrée principale du parc, la Laguna Amarga. Nous attendrons le bus pour Puerto Natales une bonne heure avant d’y monter et d’en prendre la direction. Nous y arriverons à 22 heures.

À l’heure du bilan, Papa ne regrette pas d’avoir fait cette randonnée mais se félicite aussi, finalement, de ne pas avoir fait le W. Il semble, en effet, que ce soit un véritable « périphérique », très (trop !) emprunté par les randonneurs du monde entier. Les deux journées passées, hier et avant-hier, avec la voiture de location, en totale autonomie, et sur des sentiers bien moins fréquentés, ont été beaucoup plus agréables car bien plus proches de la nature.

C’est avec plaisir que nous retrouvons Maman à l’auberge où elle nous a préparé un bon petit dîner. Si sa journée a été moins sportive que la nôtre, elle a, de son côté, bien avancé sur les réservations en Polynésie (notamment pour l’île de Maupiti). Elle en a aussi profité pour se balader dans Puerto Natales et, notamment, son bord de mer qu’elle a trouvé particulièrement agréable.

Après une bonne douche, je sombre rapidement, d’autant plus qu’il est 23h bien passé...

13
janv

Nous allons, de nouveau, traverser la frontière Chili-Argentine ! On va finir par connaître tous les postes douaniers entre ces deux pays… D’ailleurs, cela commence à inquiéter (un peu, pas beaucoup tout de même) Papa et Maman dont les passeports ne sont pas « grands voyageurs » (comme le mien) Ils n’ont désormais plus énormément de place pour les tampons. Faudra t-il les renouveler dans une ambassade ou un consulat en cours de tour du monde ? À suivre…

Le passeport français utilise le modèle standard de l'Union européenne avec ses 32 pages. Il existe aussi un passeport dit « grand voyageur » comportant 48 pages au lieu des 32 pages d'un passeport ordinaire.

En tous les cas, ce matin, nous nous levons tranquillement, prenons notre dernier petit-déjeuner dans l’auberge de jeunesse dont nous garderons un excellent souvenir. D’autant plus que nous avons oublié de régler la facture de la laverie… 😀

Les sacs sur le dos, nous prenons la direction du terminal où nous embarquons immédiatement dans un premier bus pour La Esperanza. C’est avec celui-ci que nous franchissons la première douane côté chilien, avant d’arriver, trois kilomètres plus loin, à celle de l’Argentine. (J+194 retour en Argentine)

Frontière Chili
Frontière Argentine
14
janv

Nos 10 derniers jours en Argentine.

Après avoir passé et randonné une petite semaine sur la région d'El Chalten (J+195 à J+198),

nous découvrons El Calafate (J+199 à J+200)

et le célèbre Perito Merino (J+201)

avant de filer sur la région de Bariloche (J+203 à J+207).

27
janv

Si la sortie de l’Argentine se déroule sans aucun problème, il n’en sera pas tout à fait de même, une 20aine de kilomètres plus loin, avec la douane chilienne qui, à l’aide d’un chien-renifleur, met de côté mon petit sac à dos d’appoint. Il est effectivement interdit de faire rentrer un certain nombre de produits végétaux et animaux au Chili, comme les tomates, bananes, viande… Mon sac ne contenant que du pain, je le récupère finalement rapidement et sans leur laisser le moindre morceau.

Maman, toujours très intéressée par l’aide précieuse qu’apportent les chiens aux hommes, en a profité pour se renseigner auprès de la maître-chien sur ce qu’il était sensé rechercher. Et, contrairement à ce qu’on aurait pu penser, celui-ci, le seul qui ait ausculté nos sacs, était à la recherche de nourriture prohibée et non de drogue ou encore d’explosifs…

La centaine de kilomètres restant jusqu’à Osorno s’enchaîne sans difficulté particulière et, nous arrivons un peu après 13 heures au terminal de cette ville qui ne présente visiblement aucun intérêt touristique particulier.

Comme envisagé, Papa part acheter les billets pour le trajet suivant qui doit nous conduire à Pucòn. Il n’y a malheureusement pas de bus avant 18h et nous sommes donc contraints de passer une bonne partie de l’après-midi dans le terminal d’Osorno, qui n’est pas vraiment des plus agréables… Papa en profite pour faire marcher la concurrence des entreprises de transport et obtenir, ainsi, le meilleur prix pour notre prochain (et dernier !) bus de nuit, reliant Pucòn à Valparaiso.

Installés sur un banc, nous passons le temps en lisant le Routard sur le Chili pour Papa, Maman lisant des infos sur l’Australie, téléchargées auparavant, et jouant aussi sur son portable ; quant à moi, je dévore littéralement le Tome 5 d’Harry Potter.

Papa, souhaitant se dégourdir un peu les jambes, se lance tout de même, en fin de journée, dans un rapide petit tour du centre-ville d’Osorno qui, en dehors de son originale cathédrale et du Fort Reina Luisa, n’a vraiment aucun intérêt. Il a d’ailleurs surtout regardé, sur la Plaza de Armas, les « battles » de jeunes apprentis rappeurs et les street-dancers.

À son retour, nous montons, enfin, dans le bus qui, après plus de 3 heures de route, nous dépose finalement au terminal de sa compagnie car il n’existe pas, dans cette ville, de terminal commun à toutes les sociétés de transport.

Notre hôtel étant situé à 5 minutes à pied de celui-ci, nous nous y installons rapidement et nous endormons sans demander notre reste.

28
janv

Cela faisait bien longtemps que nous ne nous étions pas levés avec la pluie ! Ce matin, en ouvrant l’œil vers 8h, nous avons été, en effet, « rafraîchis » par un temps bien couvert et pluvieux. Bref, pas de quoi nous motiver pour sortir de nos lits, et nous inviter à nous préparer afin d’aller nous balader ! D’autant plus que, à la lecture des mails et WhatsApp matinaux envoyés sur le portable de Maman, nous avons eu la mauvaise nouvelle d’apprendre qu’il allait falloir faire opposition à notre dernière carte bancaire...

Pour résumer, hier, dans le bus, Julien P., notre banquier, nous a adressé un message supposant fortement une fraude sur notre carte bleue, et nous invitant à vérifier rapidement nos derniers retraits. Et, effectivement, à la lecture de ceux-ci, nous constatons 3 retraits bancaires à un guichet automatique basé sur... Cuba ! Du coup, on l’en informe immédiatement par messagerie WhatsApp et Il fait le nécessaire au plus vite pour essayer de les bloquer. S’il réussit à annuler un des 3 retraits, pour les 2 autres, nous allons lancer, avec son appui, une demande en remboursement pour fraude. À suivre…

Et, donc, avec le décalage horaire, nous apprenons ce matin la nécessité de faire opposition ; ce que nous faisons dès le réveil. On commence à bien connaître la procédure puisque nous l’avions déjà mise en œuvre à Banos (J+83) en Équateur en septembre. Mais, à la différence, c’est que, cette fois-ci, nous n’avons plus de plan B., ni Milou pour nous avancer de l’argent (J+83), ni d’autres cartes bancaires qui ont toutes été volées, voilà plusieurs semaines, aux geysers du Tatio (J+140), dans le désert d’Atacama.

Or, si nous avons tout de même pas mal de pesos chiliens, cela ne sera sûrement pas suffisant pour tenir plus d’une semaine, délai que doit mettre la nouvelle carte bleue pour nous être livrée... sur l’île de Pâques.

Il nous faut, en effet, payer les hôtels de Pucón, Valparaiso et Santiago, faire face aux dépenses quotidiennes de nourriture... et acheter les billets de bus pour nos déplacements et autres excursions. Mais, surtout, la plus grosse somme reste le futur paiement d’un droit d’entrée sur l’île de Pâques que l’on doit verser à notre arrivée à l’aéroport. Du coup, on a pas d’autre choix que de faire, une nouvelle fois, appel à Western Union, malgré le mauvais souvenir que nous avons avec cette société en Argentine.

Bref, une fois nos premières démarches effectuées, nous descendons, prendre notre petit-déjeuner dans la salle de vie de l’hostal, au cours duquel nous faisons la connaissance de Mickael et Carla, français pour l'un argentine pour l'autre.

Nous échangeons longuement ensemble et décidons (Papa Mickaël et moi) de tenter, le ciel s’éclaircissant, de nous rapprocher du volcan Villarrica. Grâce à sa voiture, et malgré un pont démoli en raison de la pluie (et de son état déjà bien délabré), nous arrivons à en nous en approcher, mais pas à moins de 8 km du début de son ascension. En tous les cas, suffisamment pour bien le voir, nous mettre l’eau à la bouche et nous donner une très forte envie de le gravir. Mais, nous sommes, là aussi, confronter à notre problème d’absence de liquidités puisque l’ascension ne peut se faire qu’avec une agence et du matériel spécialisé. Si nous « investissons » dans cette excursion, nous ne pourrons plus payer, par la suite, nos nuits d’hôtels à Santiago et Valparaiso. Le choix est donc vite fait !

Du coup, forcément, au retour de Maman, qui est sortie se balader avec Carla dans Pucón, elle fait un virement - via Western Union - à notre compte bancaire « Tour du Monde ». Cependant, nous ne recevons le courriel de bonne prise en compte du virement qu’au moment de la fermeture de l’agence de Pucón et ne pouvons donc obtenir le cash escompté. Chat échaudé craignant l’eau froide, Papa préfère raisonnablement repousser l’ascension du volcan, que nous ne ferons donc pas demain, avec Mickael. Nous ne la ferons que si nous tenons, entre nos mains, les pesos chiliens de Western Union.

Pendant toutes ces démarches, j’ai pu visionner, de mon côté et en espagnol, le premier volet du Seigneur des Anneaux, tourné en Nouvelle-Zélande, afin de me familiariser avec les paysages de "la Comté" où nous serons dans quelques semaines. Je me suis aussi "fait copain" avec les 2 fils des patrons de l’hostal avec qui je m’amuse au foot dans leur cour, aux pistolets à eau dans la rue ou, encore, regarde la TV. Puis, après le dîner préparé dans la cuisine commune, j’ai regardé encore un peu la télévision avant de regagner la chambre et, retrouver Papa et Maman pour me coucher.

29
janv

Papa a effectué une des plus belles randos du tour du monde aujourd’hui ! Levé à 8h pour prendre le petit-déjeuner, il se prépare rapidement pour être dès 9h à l’ouverture de Western Union. Mais, une fois encore, on ne peut lui remettre l’argent car, tout d’abord, l’agence de Pucón n’en dispose pas et, ensuite, parce qu’il y a un problème avec le deuxième prénom de Papa qui apparaît comme un nom maternel... une erreur liée à leur logiciel ! C’est Maman qui, ayant fait le versement de son compte bancaire, reprend la main et s’échinera, toute la journée, à faire la modification, laissant Papa partir faire une randonnée vers le sanctuaire El Cañi.

Celui-ci prend donc un mini-bus en direction de cet espace privé, ouvert en 1990, qui vise à protéger la faune et la flore propres à cette région chilienne. Au bout de trois quart d’heure de route, à 11h15, il atteint enfin l’entrée du parc, s’y enregistre - c’est-à-dire inscrit son nom, son numéro de passeport et ses coordonnées - afin d’indiquer qu’il effectue cette rando et paie un droit d’accès. Dès lors, débute une marche de 17 km qui doit l’amener à près de 1.500 mètres d’altitude, avec plus de 1.000 mètres de dénivelé.

Elle débute par un chemin que l’on peut aussi emprunter en voiture jusqu’à un parking et un autre point de contrôle des billets d’accès. De là, le sentier devient immédiatement plus raide. Si cela dure sur 3 km, cela est largement compensé par la beauté des paysages avec sa petite cascade et une flore aux multiples couleurs.

Avec le ciel totalement dégagé et, parfois, de belles perspectives sur le volcan Villarrica au sommet enneigé, la nature reprend vraiment toute la palette des couleurs d’un peintre.

Puis, la pente se fait plus douce. C’est sur cette partie de la rando que la faune se fait entendre : de nombreux oiseaux piaillent et passent de branche en branche, les pic-bois jouent de la tronçonneuse avec leurs becs..., sans parler des libellules et autres papillons qui semblent lui tracer le chemin.

Au fur et à mesure, la forêt s’éclaircit laissant place à un beau petit lac puis, encore quelques centaines de mètres plus haut, à un ensemble de lagunas. Grâce à son rythme soutenu, il y arrive le premier et en profite seul au monde, à l’affût du moindre bruit de la nature.

Il termine par une dernière grosse montée qui livre, là encore, de magnifiques points de vue sur le volcan Villarrica et son lac éponyme en contrebas sur les berges duquel on aperçoit Pucón.

Mais, c’est au sommet que la vue est vraiment incroyable, offrant au regard un enchaînement de 5 volcans, les deux grands et majestueux lacs de Villarrica et ..., une succession de lagunas lovées au pied de cette dernière montée, et de magnifiques araucarias, arbres si chers à l’ancienne communauté Mapuche.

Avec un ciel parfaitement dégagé, sans personne autour de lui, Papa entre en pleine communion avec la Nature. Son pique-nique avalé devant ce superbe spectacle, il redescend jusqu’à la laguna Negra dont les rives sont, cette fois-ci, prises d’assaut par de nombreux randonneurs, et enchaine avec le circuit des lagunas, où pas moins d’une dizaine de lacs se suivent, tous aussi beaux les uns que les autres.

Souhaitant nous rejoindre en milieu de journée, il effectue la totalité de la descente en courant et atteint, finalement, le poste d’entrée du parc à 16h tout juste, afin d’indiquer, sur le registre, sa sortie du sanctuaire, et arriver avant 16h10 à l’arrêt du bus. Mettant à profit ces quelques minutes d’avance, il fait du stop et, en quelques secondes, il se retrouve embarquer par un chilien et deux américains avec qui il converse dans la voiture qui le dépose, quelques minutes plus tard, en plein cœur de Pucón.

De notre coté avec Maman nous sommes restés sur Pucon et notamment sur la plage de sable noir au bord du Lac Villarrica.

De retour à l’hostal, il me retrouve dans le salon et devant la TV où je regarde, sur Netflix, un film français. Après une bonne douche, et prenant le chemin du supermarché pour y faire quelques courses pour le lendemain, il croise dans la rue Maman de retour de la ville de Villarrica où elle a, enfin, pu récupérer l’argent de Western Union ! En fait, elle a dû annuler son premier envoi à Papa et s’est adressée à elle-même la somme en prenant bien soin quant à l’inscription, dans le logiciel, de ses prénoms. Elle aura vraiment eu beaucoup de difficulté avec Western Union mais, désormais, nous disposons de suffisamment d’argent pour les prochains jours, jusqu’à la réception future de notre carte bleue sur l’île de Pâques.

Nous nous retrouvons, enfin, tous les 3 à l’hostal où nous préparons nos sacs en prévision de notre départ, demain soir, pour Valparaiso puis, dînons dans la pièce commune. Nous ne nous couchons vraiment pas tard ce soir car, demain, avec Papa, nous nous levons aux aurores pour gravir… le volcan Villarrica encore en activité !!! Une aventure dans l’Aventure !

30
janv

Ce matin, si la montre de Papa sonne à 5h30, je me réveille, malgré tout, sans aucune difficulté car je vais, aujourd’hui, réaliser un de mes rêves ! En effet, nous allons attaquer, ensemble, l’ascension d’un volcan encore en activité culminant à exactement 2.847 mètres.

Du coup, quand notre guide, Paolo, vient nous chercher, Papa et moi, à l’auberge à 6h du matin, nous sommes fin prêts même s’il nous manque bien quelques heures de sommeil… Nous avons, en plus, la chance de n’être que deux avec lui, ce qui nous permettra ainsi d’aller à notre rythme pour atteindre le cratère du volcan Villarrica.

Après un quart d’heure de route, nous nous arrêtons pour nous équiper en vêtements de montagne, à savoir, par exemple, une bonne paire de chaussures adaptables aux crampons, des gants chauds, un sac à dos digne de ce nom, un coupe-vent, un casque ou, encore, un sur-pantalon.

Après que Papa ait signé une décharge de responsabilité et payé l’excursion, nous reprenons la route un autre quart d’heure pour arriver, enfin, au pied du téléphérique, qui est, en fait, un télésiège ! Si Papa, au départ, n’était pas très chaud pour le prendre voulant faire la randonnée dans son intégralité, il a été convaincu, la veille au téléphone, par le guide car cela nous permettra sûrement d’arriver les premiers au sommet et de monter seuls, loin devant les autres groupes de touristes.

Et effectivement, nous arrivons bien 1/2 heure avant les autres équipées devant le « téléphérique », et sommes les deux premiers à l’utiliser et à entamer l’ascension vers le sommet d’où s’échappent de fortes fumerolles.

Il est, bien entendu, très surveillé aujourd’hui. De février à novembre 2015, il a même fait l’objet d’une vigilance de tous les instants, les vulcanologues s’attendant à une forte et imminente éruption. Finalement, celle-ci interviendra en mars 2015, sans que cela ne dure plus de 10 minutes. La population de la région, sur ses gardes, a rapidement pu être évacuée (3.000 personnes tout de même !) et aucun dégât n’a été déploré en raison de cette très courte durée éruptive.

Du sommet du télésiège (1.550m), qui nous fait gagner 500 mètres de dénivelé, au sommet du volcan, nous devons marcher 4 km, avec un peu plus de 1.000 mètres de dénivelé.

Nous débutons, tout d’abord, ce trek dans les cailloux volcaniques, avant, assez vite, de chausser des crampons pour monter dans de belles portions enneigées.

Si le volcan n’est pas très haut, il possède, pourtant, tout au long de l’année, des neiges éternelles sur lesquelles, l’hiver, il est parfaitement possible de skier. Il existe, pour ce faire, une station aménagée avec une petite dizaines de pistes praticables. La randonnée est vraiment incroyable. Le temps est vraiment merveilleux. Il n’y a pas un pet de vent - un petit peu, cependant, en approchant du cratère. La température est idéale pour ce type de marche.

Et que dire du panorama qui s’offre à nous ? …

En contrebas, on distingue clairement le lac Villarrica et les villes de Pucòn et Villarrica, le lac Caburga, la chaîne des 7 volcans Lanin, Llaima, Quetrupillan...

Avec Papa, nous avons bien conscience que nous vivons, et partageons, à ce moment précis, un véritable instant de grâce. Nous essayons de le graver dans nos mémoires et dans nos cœurs, et profitons de chaque seconde passé à admirer ces paysages époustouflants.

Malheureusement, tout a une fin. Nous devons redescendre en raison des épaisses fumerolles émises par le volcan - et qui sont assez importantes aujourd’hui, aux dires de Paolo - et afin de laisser la place aux autres groupes qui, progressivement, arrivent dans la dernière ligne droite de leur ascension. Dans notre descente, nous en croisons, d’ailleurs, quelques uns et pique-niquons même avec 3 autres équipées. Ils sont bien plus nombreux que nous, et nous mesurons encore plus la chance que nous avons eue de n’être que deux avec Paolo.

Si la montée nous aura pris 3 petites heures, la descente sera, quant à elle, beaucoup plus rapide car nous utiliserons : des luges ! Forcément, nous ne nous faisons pas prier et dévalons les nombreux endroits enneigés à l’aide de ces petites luges en plastique que nous plaçons sous nos fesses, nous servant des piolets pour freiner et mieux négocier les virages. Car il s’agit clairement de véritables pistes de luge qui ont été aménagées à la « façon bobsleigh » ! Inutile de préciser que nous avons littéralement « kiffé » !

Grace aux luges, nous regagnons donc le bas du télésiège en une bonne demi-heure. Nous remontons, ensuite, dans la voiture qui, après un bref arrêt pour rendre une partie du matériel, nous dépose, enfin, et en tout début d’après-midi, à l’auberge. Nous y retrouvons Maman en train de profiter d’une bonne connexion internet pour publier plusieurs journées supplémentaires de notre tour du monde sur le blog familial.

Si, après une bonne douche, je préfère rester tranquille me reposer dans le salon de l’auberge, Papa, de son côté, accompagne Maman pour aller au bord du lac Villarrica, au niveau de la Playa Grande de Pucón. Installés à l’ombre, sous les arbres et à proximité de quelques tables de massage esseulées, ils profitent du spectacle offert par les vendeurs de bouées qui, à l’instar de vrais bibendum, portent celles-ci autour de leurs bras et jambes, les loueurs de matelas, et autres parasols, se déplaçant sur le sable avec leurs parasols et haranguant le moindre touriste en quête de place sur le sable, et, pour Papa, par les femmes qui dévoilent plus facilement leurs fesses que leurs seins - les sud-américaines semblent être plus adeptes du string que du bikini !...

Sur le chemin du retour vers l’auberge, ils s’arrêtent au niveau de la Poza Mirador, petite étendue d’eau d’où partent quelques excursions lacustres, et d’où on peut admirer le cône presque parfait du volcan Villarrica, et de la grande place où se trouvent de grandes statues en bois représentant les Mapuche, ancienne civilisation ayant habité la région avant l’arrivée des colons espagnols.

Le reste de la journée se déroule sereinement dans le salon de l’auberge, où nous dînons tôt, avant de prendre, un peu avant 20h, le chemin du terminal des bus de notre compagnie de transport qui nous va nous conduire, de nuit, vers Valparaiso. Ce trajet constitue notre dernier voyage en bus de nuit. Une page de notre tour du monde est en train de, progressivement, se tourner...

31
janv

C’est vers 8 heures du matin que nous arrivons sur Valparaiso.

Pour notre dernier bus de nuit en Amérique du Sud, il est à l’heure et nous sommes bien contents d’en descendre pour nous dégourdir les jambes. D’autant que nous allons devoir les mettre, une nouvelle fois, à rude épreuve car le terminal se situe à plus de 40 minutes à pied de l’auberge de jeunesse et Papa souhaite que nous les fassions en marchant…

Dernier bus de nuit 

Du coup, chargés de nos sacs à dos, nous traversons une partie de la ville basse de Valparaiso, jusqu’au pied de la « Cerro Conception », colline qu’il nous faut malheureusement monter puisque s’y trouve notre auberge.

Tout au long du chemin, nous ressentons de fortes odeurs d’urine et constatons, à nouveau, les fortes inégalités dont souffre le Chili. Elles constituent, d’ailleurs, avec l’augmentation du prix du ticket de métro de Santiago, une des principales raisons des graves mouvements sociaux qui secouent le pays depuis le 18 octobre dernier. La ville porte aussi les stigmates de ce conflit. Les murs des principales institutions bancaires ou gouvernementales, ceux de nombreux grands magasins… y compris même les statues de leurs glorieux aînés et les églises (!) sont horriblement taggués !

De manière plus réjouissante, nous nous faisons, parfois, accompagner par quelques chiens errants, toutefois bien portant car nourris par de bonnes âmes charitables...

Arrivés à une heure assez matinale à l’auberge de jeunesse, notre chambre n’est naturellement pas encore prête. Nous déposons donc nos affaires dans une pièce fermée et allons prendre le petit-déjeuner dans le restaurant attenant à celle-ci. Copieux (car en libre-service) et excellent, nous faisons le plein pour prendre des forces car la visite de Valparaiso s’annonce éprouvante.

Ville de 300.000 habitants, Valparaiso est positionnée dans une large baie en forme de demi-lune, adossée à 45 « cerros » (collines) d’où la vue sur l’océan Pacifique est exceptionnelle. C’est la raison pour laquelle la journée s’annonce sportive car, bien entendu, nous souhaitons pouvoir profiter de ces nombreux et superbes panoramas sur la mer. En avant pour monter - descendre ces nombreux escaliers...

Longtemps surnommée « la Perle du Pacifique » en ce qu’elle constituait un havre de repos pour les marins après leurs traversées du Cap Horn, elle connut une longue période de déclin après la construction, en 1914, du canal de Panama. Devenu un lieu mythique et légendaire, « Valpo » reste un port fréquenté des aventuriers et des marins, et garde, malgré tout, une intense activité maritime grâce à une politique volontariste en la matière et la création d’une zone franche.

Notre auberge étant située au cœur des cerros Conceptión et Alegre, quartiers classés depuis 2003, au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, nous attaquons logiquement notre découverte de Valparaiso par les magnifiques points de vue qu’offrent ces collines sur la baie et le port maritime.

Accessibles par des escaliers remplis de graffitis ou, encore, par des « ascenseurs », la ville nous rappelle un peu Lisbonne, les graffs en plus ! Nous enchaînons ainsi différentes promenades livrant, à chaque fois, un panorama différent sur la baie :

Le Paseo Gervasoni, avec ces élégantes maisons du XIXème siècle, dont la Casa Mirador Lukas où a vécu un célèbre illustrateur et caricaturiste chilien, le Paseo Atkinson, avec ses maisons mitoyennes et colorées du XXème, le Paseo Yugoslavo, avec le musée des Beaux-arts hébergé dans le Palais Baburizza, et bien d’autres encore…

Puis, nous poursuivons notre cheminement à travers les divers cerros de la ville en prenant le chemin du Cerro Artilleria et du Paseo 21-de-Mayo, un belvédère ombragé où se trouve aussi le beau bâtiment du musée maritime national.

Puis, regagnant le cœur de ville, nous longeons l’église La Matriz et traversons la belle place Sotomayor, véritable cœur battant de la ville, à partir de laquelle la ville s’est progressivement développée. Tournée vers le port, on y trouve, logiquement, l’Académie navale ou, encore, au centre de la place, un monument aux héros de Iquique, tombés aux combats de la guerre du Pacifique, contre le Pérou, le 21 Mai 1879.

Revenant sur nos pas, et après avoir emprunté « El Péral », un « ascenseur », classé monument historique, Maman choisit de rentrer à l’auberge.

El Peral

Nous laissons Maman aux pieds de notre auberge colorée.

Papa et moi décidons, pour notre part, de nous attaquer aux cerros Cárcel et Panteón où se trouvent le parc culturel de Valparaiso, une ancienne prison reconvertie en un lieu culturel et vivant, les cimetières 1 et 2, le 1er étant réservé aux catholiques, le 2nd, aux « dissidents », c’est-à-dire aux protestants ! En effet, à la suite de la décision gouvernementale de construire un cimetière à l’extérieur de la ville en raison de la peste bubonique qui sévit au début du XIXème siècle, les catholiques ont clairement refusé de se faire enterrer à proximité d’une autre confession religieuse, les immigrants américains et européens étant majoritairement protestants.

Chacun constitue, pourtant, un magnifique mirador...

Au passage, en nous rendant au Paseo Dimalow pour jouir d’une nouvelle et splendide vue, nous nous faisons gentiment « alpaguer » par deux chiliens un peu saouls. Nous invitant à jouer à un jeu - soi-disant typique du pays - et consistant à entrer une pièce de monnaie dans un/des orifice(s) fait(s) dans une grosse boîte en bois, nous nous exécutons avec plaisir sans, malheureusement, réussir à l’y introduire dans le moindre trou…

Afin de regagner l’auberge, nous faisons un détour pour traverser les ruelles et escaliers colorés du Cerro Bellavista où se trouvent la paroisse des Carmélites et un « musée à ciel ouvert » créé en 1992 sur une idée d’un professeur d’université. Il s’agit d’une promenade au cours de laquelle il est possible d’admirer une 20aine de grandes fresques murales réalisées par des artistes connus ou par des élèves de l’institut d’Art de Valparaiso. Franchement, rien d’exceptionnel, d’autant que beaucoup ont été vandalisées par des tags...

En fin d'après-midi, Céline Fréd et leurs enfants Albane, Castille et Maxandre, nous retrouvent à notre auberge de jeunesse. Souvenez-vous, nous avions fait leur connaissance à Bariloche (Argentine) autour d'un BBQ dans leur AirBnB en compagnie de Régis Domitille et leurs enfants. Cette fois ci ce sera pour un apéro en terrasse.

Avec les Lyonnais : Céline Fréd - Albane Castille et Maxandre.
1
fév

Après notre dernière nuit dans un bus, il est agréable, ce matin, de se lever plus tardivement et de profiter d’un bon matelas. Je me réveille, malgré tout, en trombe pour essayer de profiter des gaufres proposées au petit-déjeuner. J’en ai aperçu une hier - sans qu’ils en refassent après… - et je ne veux pas passer une nouvelle fois à côté.

Après, donc, ce succulent petit-déjeuner pris à l’auberge de jeunesse, nous filons au terminal des bus afin de nous rendre, 80 km plus au sud, à la Isla Negra où se trouve l’une des 3 maisons du célèbre auteur chilien Pablo Neruda.

Longeant la côte du Pacifique et empruntant la route des plages, nous mettons, à cause des embouteillages, plus de deux heures pour y arriver. Si le temps est un peu couvert, le site reste vraiment magnifique. On comprend d’ailleurs rapidement pourquoi cette maison est considérée comme une des plus belles demeures d’écrivains.

Juchée au sommet d’une petite colline, au milieu de quelques pins, elle surplombe l’océan Pacifique. Faite de granit et de bois, avec une tour et de grandes baies vitrées donnant sur la mer, cette demeure était en ruine lorsqu’il en fait l’acquisition en 1938. Il la remet progressivement en état, lui conférant un intérieur en forme de bateau ou de train selon les pièces, et la décore de très nombreux et divers objets. Car, Pablo Neruda était un grand collectionneur : de coquillages, de scarabées et papillons, de poupes de navires ou, encore, de boussoles et cartes maritimes…

Chambre avec vue sur mer - Coup de cœur de maman

Prix Nobel de Littérature en 1971, il a écrit de très nombreux chefs-d’œuvre dans son bureau et, sur une table en bois que l’océan a rejetée sur la plage en contrebas, où il aimait tant se balader avec sa 3ème femme, Mathilde. Ils sont aujourd’hui enterrés, côte à côte, au bout du jardin et devant cette superbe plage.

C’était aussi un bon vivant et il aimait énormément recevoir des amis chez lui, autour d’un bon repas mais, aussi, autour de bons apéros qu’il servait dans son bar…

Nous apprécions énormément, avec l'aide d'audio guide, cette découverte de la maison et de l'auteur du "Le chant Général".

Communiste très engagé, Sénateur, candidat à l’élection présidentielle, sa vie me permet aussi d’en apprendre sur l’histoire récente du Chili, notamment sur le coup d’Etat de 1973 du Général Pinochet à l’encontre du socialiste Salvador Allende.

Par chance, nous arrivons à attraper au vol le bus retour, sans avoir à l’attendre. Et, cette fois-ci, la route étant bien plus dégagée, nous mettons moins d’1h30 pour revenir sur Valparaiso, toujours en longeant la cote.

Si Maman et moi rentrons à l’auberge, Papa se sent, quant à lui, d’attaque pour partir à l’assaut du cerro Bellavista pour poursuivre cette journée consacrée à Pablo Neruda.

En effet, au sommet de cette colline, se trouve une autre des 3 demeures de l’écrivain chilien : la Sebastiana. Il ne lui manque plus, désormais, que la Chascona à visiter mais celle-ci se situe à Santiago…

Après le coup d’état de 1973, la maison fut totalement saccagée par les militaires. Elle a été restaurée au 1991 par la Fondation Pablo Neruda qui a réussi à préserver l’esprit d’origine. Achetée, en 1959, avec un couple d’amis et afin de fuir l’agitation de Santiago, elle présente une architecture haute et étroite, comptant 4 étages et des pièces lumineuses donnant sur la splendide baie de Valpo.

Diplomate, poète, Pablo Neruda était aussi un grand chineur d'antiquités. On y retrouve donc, par exemple, des verres de toutes les couleurs car avec, l’eau y aurait, selon lui, meilleur goût. Comme à la Isla Negra, il s’est fait installer un bar afin d’y préparer le seul cocktail qu’il consentait : le coquetelon, une mixture de son invention à base de champagne !

Recette du Coquetelon :

Un verre de cognac français, un de Cointreau de Angers et deux de jus d'orange. Bien mélanger et en remplir un tiers de verre. Ajouter les deux tiers restants du champagne Cordon Rouge Mumm.

La journée approchant de la fin, Papa, après un nouveau passage dans les ruelles du Musée à ciel ouvert de Valparaiso, nous retrouve à l’auberge, non sans avoir réussi à récupérer beaucoup de dollars d’une française, en partance pour la France.

En effet, afin d’éviter une surtaxe sur les prix des logements, surtaxe payée par les chiliens, nous devons payer soit par carte bancaire, soit en dollars afin de prouver aux autorités chiliennes que nous sommes bien étrangers. Le problème est que nous n’avons plus de carte bleue (piratage lors de notre séjour à Bariloche et découvert à Pucon) et les bureaux de change, pour obtenir des dollars contre nos pesos chiliens, sont (incroyablement) fermés le samedi… Du coup, Papa a tenté sa chance avec des français logés dans l’auberge et ça a marché ! En plus, cela nous évite des frais de change, souvent exorbitants !... Cela arrange enfin la française qui ne rentre plus avec beaucoup de dollars. Nous la rembourserons par virement bancaire dans deux jours.

Ce soir nous devions manger avec Fred Céline et les enfants, mais nous avons préféré annuler et dîner dans le restaurant situé au rez-de-chaussée de l'auberge afin de nous éviter de ressortir, car « Valpo » n’est pas des plus sûre le soir pour les touristes, encore plus en ces périodes troublées… De plus un couple de notre auberge a été agressé hier soir juste aux pieds de nos escaliers. Mieux vaut donc ne pas tenter le Diable et se coucher sereins pour de nouvelles aventures…

Nous retrouverons nos amis lyonnais lors de notre séjour prochain sur l'Ile de Pâques !

2
fév

Il ne sert vraiment à rien de se lever tôt à Valparaiso ! Les embruns marins recouvrent, en effet, la ville une bonne partie de la matinée, voir un peu plus si affinités...

Les embruns marins au petit matin 

Aussi, nous ne nous bousculons pas au réveil pour prendre notre petit-déjeuner et préparer nos sacs. D’autant plus qu’il nous faut récupérer le linge remis, la veille, à la laverie de l’auberge. C’est finalement un peu avant 11 heures que nous quittons les lieux non sans avoir payé notre séjour un peu moins cher que prévu (2 petits-déjeuners et la laverie économisés !) car il manquait un caleçon et une paire de chaussettes à Papa.

Aujourd’hui, et malgré un temps toujours brumeux, nous nous rendons, en métro, à Viña del Mar, station balnéaire de plus de 320.000 habitants, à l’urbanisme décousu, située à 15 minutes de métro de Valparaiso et à moins de 2 heures de Santiago.

Créée au XIXème, elle attire d’abord étrangers et riches chiliens, avant de se populariser dans les années 1970. Nous nous attendons donc, aujourd’hui, à voir une plage bondée en ce dimanche de vacances d’été...

Sortis du métro, nous prenons, tout d’abord, le chemin du parc Quinta Vergara, réputé pour être un des plus beaux du littoral avec, notamment, ses essences exotiques.

Très franchement, nous ne l’avons vraiment pas trouvé exceptionnel. Peut-être est ce dû aux travaux de construction, en son sein, d’une grande salle de spectacle ou à la rénovation - après le tremblement de terre de 2010 - du Palais Vergara... En tous les cas, il y a clairement un défaut d’entretien des espaces verts et des sentiers amenant vers le haut de la colline et vers un point de vue sur Vińa del Mar...

Du parc, nous traversons une petite partie de la ville, croisons une église à l’heure de la sortie de la messe, et nous arrêtons devant le curieux spectacle d’une personne qui s’est auto-chargée de faire la circulation. Bien sûr, il demande, au passage, quelques pièces aux piétons qu’il fait traverser, ou aux voitures qu’il fait passer...

Un petite pièce en échange ? 


Nous verrons d’ailleurs, en ce dimanche, se reproduire la même situation sur Valparaíso, à certains carrefours passant où, étrangement, les feux ne fonctionnent plus... De là à imaginer que la personne faisant la circulation en est responsable...

Notre parcours nous amène, ensuite à longer la côte jusqu’au château Wulff, du nom d’un industriel allemand dans le salitre. Construit en 1905, il domine superbement l’océan Pacifique. Nous ferons un petit tour à l’intérieur pour apprécier la vue sur la mer et l’organisation de la résidence, sans trop nous attarder pour autant sur l’exposition temporaire proposée.

Château Wulff

Puis, nous poursuivons notre cheminement sur une promenade aménagée en bord de mer, partant du Casino municipal et suivant les contours de la plage Acapulco. Riche en vendeurs de toute sorte d’objets, j’y achète, enfin, mon bracelet du Chili. Il vient ainsi compléter les autres, et me conforte dans mon souhait de m’offrir un bracelet par destination.

Si Maman se pose sur un banc, nous allons, avec Papa, quelques mètres plus loin, jusqu’à la jetée Vergara, ...

... avant de faire demi-tour, de retrouver Maman et de reprendre le métro pour Valparaiso. Le temps de retourner à l’auberge de jeunesse pour récupérer nos affaires et nous reprenons rapidement le métro pour nous rapprocher du terminal des bus.

Contrairement, donc, à ce qui s’était passé à notre arrivée sur Valparaiso, nous ne mettons que 8 petites minutes à atteindre le terminal, Papa nous ayant, cette fois, épargné une longue marche à travers la ville, avec nos gros sacs sur le dos !

Nous achetons nos billets pour Santiago, bénéficiant d’une bonne remise « Last Minute », et montons immédiatement dans un bus qui nous amène, en 1h30, dans la capitale chilienne.

Dès la descente du bus, on ressent immédiatement la chaleur. L’air du Pacifique est désormais bien derrière nous. La température a clairement augmenté de quelques degrés supplémentaires.

Nous prenons le chemin du métro, où nous achetons la carte de transport que nous chargeons, en plus, de plusieurs milliers de pesos, et embarquons dans le premier métro venu afin de rejoindre Régis, Domitille et leurs 4 enfants dans un café. Les retrouver après notre dîner à Bariloche est très agréable. Nous leur remettons d’ailleurs la casquette qu’avait oublié Éloi lors de ce repas, et échangeons longuement sur nos prochaines étapes.

Puis, l’heure avançant, nous récupérons les restes de leur nourriture - ils prennent l’avion en soirée pour la Nouvelle-Zélande - et remontons dans un métro afin de gagner notre auberge de jeunesse où nous dînons et passons tranquillement le reste de la soirée.

Demain, nous nous lèverons assez tôt afin de profiter pleinement de notre unique journée sur Santiago, d’autant qu’au delà des sites à visiter, nous souhaitons y faire quelques emplettes pour la suite de notre périple…

3
fév

Nous attaquons, aujourd’hui, après exactement 7 mois de voyage à travers le monde, notre dernière journée sur le sol continental d’Amérique du Sud. Demain matin, aux aurores, nous embarquerons effectivement pour l’île de Pâques, île chilienne perdue au beau milieu du Pacifique.

Nous disposons donc de 24 heures pour visiter Santiago, la capitale politique et économique de ce si étendu pays que nous avons, tout de même, parcouru du nord au sud, d’Arica au Cap Horn, pendant trois bons mois - en alternant avec l'Argentine.

À l’inverse de nombreuses autres capitales, Santiago ne mérite pas, en effet, de si attarder trop longtemps - ce n'est que notre opinion. Peuplée de près de 7 millions d’habitants (1/3 du Chili !), arrosée par le Rio Mapocho, et disposant de deux cerros (Santa Lucia et San Cristobal) lui permettant de dominer les environs, elle bénéficie pourtant d’un emplacement intéressant, à 50 km à l’ouest de la Cordillère des Andes, à 120 km à l’est de l’Océan Pacifique et, au cœur même d’une vallée fertile, produisant, notamment, un excellent vin.

Fondée en 1541 par le conquistador Pedro de Valdivia à partir de la future Plaza de Armas, la ville connaît de très nombreux tremblements de terre de 1647 à 1730, endommageant plusieurs de ses édifices. C’est à la suite de ceux-ci que sont, d’ailleurs, construits les principaux bâtiments encore debout aujourd’hui, comme le Palais présidentiel de la Moneda, la cathédrale, la basilique de la Merced ou, encore, le musée historique national.

Après le petit-déjeuner pris au sein de l’auberge, nous empruntons le métro (très récent et vraiment bien entretenu !) afin de nous rendre, dès 9h du matin, dans le cœur même de la ville, sur la Plaza de Armas.

Autour de la place, on retrouve la cathédrale, édifiée en 1584. C’est le 5ème édifice religieux construit à cet emplacement suite aux tremblements de terre et autres incendies, le musée historique national, installé dans le Palacio de la Real Audiencia (1804), qui retrace toute l’Histoire du pays, et, la mairie.

Souhaitant assister à la relève de la garde présidentielle, programmée chaque jour de la semaine à 10 heures, nous prenons le chemin de la Moneda, en longeant l’ex-Congreso Nacional qui fut le siège du Congrès jusqu’au coup d’Etat de 1973. Il se trouve aujourd’hui dans un bâtiment moderne de Valparaiso et les Tribunales de Justicia dans lesquels est implanté la Cour suprême.

La Moneda, abritant toujours le bureau du Président de la République et ceux de ses principaux collaborateurs, est extrêmement protégée en cette période particulièrement agitée socialement. Du coup, et malheureusement, la relève de la garde ne s’y tient plus depuis plusieurs semaines afin d’éviter les troubles. D’autant que les autorités politiques mais, aussi, policières sont aujourd’hui très critiquées.

En effet, les manifestations ont entraîné parfois de nombreux morts dus, selon les manifestants, à la violence de la répression policière. Nous nous contentons d’en faire le tour avec, à l’esprit, les images revues encore l’avant-veille, lors de notre visite de la maison de Pablo Neruda à la Isla Negra, de ces bombardements sur le bâtiment lors du coup d’Etat du 11 septembre 1973. Perpétré par l’Armée du Général Pinochet, l’aviation chilienne n’hésita pas à tirer sur l’édifice dans lequel se trouvait le premier président d’Amérique latine démocratiquement élu, Salvador Allende. Ce dernier se suicidera d’ailleurs dans son bureau lors de ce tragique événement de l’Histoire du XXème siècle.

Puis, nous nous dirigeons vers la bibliothèque nationale aux 6 millions de livres et à la remarquable salle Médina, riche des plus beaux ouvrages de géographie et d’Histoire d’Amérique latine.

Nous décidons, ensuite, de grimper le Cerro Santa Lucia, colline de 630 mètres d’altitude, disposant, sur le parcours vers le sommet, de quelques fontaines et statues, et offrant, au final, de belles perspectives sur la ville à l’urbanisme décousu.

Remontant vers le Musée national des Beaux-arts, nous passons à côté de la basilique de la Merced dans laquelle nous entrons, de la Casa Colorada, malheureusement encore fermée pour cause de travaux de restauration, avant d’aboutir, donc, au musée des Beaux-arts tristement taggué en raison de l’actualité sociale. Il s’agit tout de même du premier bâtiment d’Amérique latine construit exclusivement pour abriter un musée (1910). Même le cheval de Botero, dans le Parque forestal, n’a pas été épargné par les manifestants...

Voulant nous rendre au Cerro San Cristobal afin de jouir d’un panorama encore plus impressionnant que celui offert par la colline Santa Lucia, nous prenons le métro afin de parcourir une longue distance à travers la ville de Santiago étendue sur plus de 35 km.

A ses pieds, nous nous arrêtons manger un morceau, nous approchons de la 3ème demeure de Pablo Neruda, la Chascona, fermée le lundi - et nous sommes Lundi ! -, et arrivons, enfin, au niveau du funiculaire, lui aussi fermé pour cause de maintenance hebdomadaire…

Aussi, seul Papa s’essaie à monter les 880 mètres de cette montagnette. Ultime contrefort des Andes, elle fait partie du Parque Metropolitano, l’un des plus grands parcs urbains du monde (2 fois Central Park à New York !). De là haut, au niveau de la Vierge et de son sanctuaire, le panorama est effectivement magnifique. On y distingue, entre autres, nettement la tour la plus haute d’Amérique du Sud.

À son retour, nous souhaitions nous rendre initialement au Décathlon de Santiago afin d’acheter quelques affaires, dont des masques et tubas pour nos prochaines étapes. Celui-ci étant vraiment trop difficile à approcher (2 heures de trajet en métro et longue marche), nous nous contentons de nous arrêter à un supermarché afin d’acheter de la nourriture pour la semaine à venir, forcément moins chère que sur l’île de Pâques.

Nous dînons assez tôt à l’auberge afin de nous coucher rapidement mais, le sommeil ne venant pas forcément, nous nous occupons chacun librement jusqu’à, finalement, nous endormir vers 23 heures... La nuit va donc être courte car le réveil doit sonner dans la nuit, à 3 heures, afin de nous permettre de nous rendre, en taxi, à l’aéroport et prendre l’avion de 6 heures pour Hanga Roa.

Mais avant d'aller nous coucher, nous en profitons pour souhaiter un très bon anniversaire à Jean-Louis, notre oncle de Martinique.

Joyeux Anniversaire Jean-Louis B 

4
fév

Il est 3h30 lorsque le réveil sonne ce matin ! Ca pique ! Mais c'est pour une très bonne raison : nous partons prendre l'avion pour la petite île de Rapa Nui : Un point au milieu de l’océan Pacifique. On dit de Rapa Nui, alias l’île de Pâques, qu’elle est l’île la plus isolée au monde. C’est sans doute vrai. La côte du Chili, dont elle dépend, est à 3.750 km à l’est ; Tahiti, à 4.100 km à l’ouest.

Le chauffeur de taxi qui vient nous chercher à l'auberge de jeunesse fait penser à Papé Michel aussi bien pour Papa que pour Maman. Il n'y a pas grand monde sur la route de l'aéroport à cette heure très matinale ce qui nous permets de ne pas arriver trop tard pour l'enregistrement. Enregistrement qui ne se fait pas sans mal ! Nous essayons de trouver le hall d'embarquement pour l'Ile de Pâques qui ne se trouve ni du coté des liaisons nationales, ni du coté des liaisons internationales ! Mais où ???? Après avoir fait l'aéroport de long en large et de haut en bas, nous finissons par trouver notre embarquement dans un coin complètement isolé.

Pour pouvoir partir sur Rapa Nui il faut remplir plusieurs documents administratifs aux douanes. Il faut justifier d'un billet retour - on ne peut rester sur l'Ile pas plus de 30 jours. Le logement également doit être autorisé par le Sernatur (Service National de Tourisme).

Bon je vous laisse, notre avion arrive ! On se retrouve dans un peu moins de 6h à RAPA NUI !