Une journée bien différente nous attend avec des paysages qui ne ressemblent en rien à ceux d’hier.
Pour autant, le début de matinée a commencé comme d’habitude : lever à 6h30, ranger les sacs, toilette, petit-déjeuner (originalité : des pancakes !), brossage des dents puis rangement des affaires dans le 4x4 pour un départ à 8 heures.
Nos premiers arrêts seront pour de très belles formations ruiniformes d’Italia Perdida qui rappellent le Colorado américain avec ses blocs rougeoyants ciselés par le vent et l’érosion. Leurs apparitions seraient dûes soit à l’éruption des volcans alentours et au mouvement des plaques tectoniques, soit à l’action du magma souterrain qui aurait poussé ses immenses roches en surface. Aucune certitude aujourd’hui puisqu’aucune étude sérieuse n’a été faite en raison du coût prohibitif pour les habitants de la région (10.000 US dollars !).
En tous les cas, nous avons marqué un stop plus prolongé pour la « Copa del Mundo » détenue pour la France depuis sa finale contre la Croatie en 2018 et le « camelido» que nous avons pu gravir avec Papa, Pablita et Rocio.
Mais, nous sommes, avec Papa, montés encore plus haut... ou avons pu faire de belles photos avec les arches et fenêtres creusées par le temps. Attention Mamina accroche toi !
Quelques kilomètres plus loin, nous avons garé le véhicule pour attaquer une superbe « randonnée » au milieu du chaos rocheux de la vallée de Rocas, et dans un bofedal, une sorte de zone humide si appréciée de Papa et Maman. On y retrouve paisant tranquillement des lamas ou, encore, des ânes.
Après une 10aine de minutes de marche, nous atteignons l’incroyable Laguna Negra où se trouvent de très nombreux oiseaux - notamment les gaviota et les zoka - et quelques vizcachas, sorte de lapins à longue queue.
Sur le chemin, nous traversons le village de San Agustin où il nous faut, comme souvent lors d’une traversée d’un pueblo, payer un droit de passage. Selon Diego, cela correspond à la remise en état régulier de la route pour y accéder fait par les habitants du village, l’Etat bolivien se contentant de ne l’entretenir, au mieux, qu’une fois par an.
Nous longeons aussi de nombreux champs de culture de quinoa. Il ne demande pas beaucoup d’eau et se contente pour pousser - de décembre à avril - du peu d’eau de pluie (ou de la neige) que la terre arrive à conserver.
Arrivés au canyon de l’Anaconda, nous nous arrêtons pour nous permettre de nous approcher d’un beau point de vue en à-pic sur le profond canyon et le cours d’eau en forme de serpent.
L’heure du déjeuner étant venue, Diego nous débusque un magnifique coin pour partager, tous ensemble, le pique-nique sacrément amélioré et préparé par Rocio. Au milieu des lamas, dans le cadre d’un bofedal, transformé, pour l’occasion, en terrain de football par mes soins, nous passons un très agréable moment sous un soleil éblouissant.
Nous reprenons la voiture dans une ambiance très disco, au rythme de Boney M, ABBA ou, encore, YMCA !
Une heure plus tard, au milieu de rien, nous tombons sur le village de Julaca. Autrefois prospère avec la ligne de chemin de fer le reliant à Uyuni, il apparaît aujourd’hui quasi abandonné. On y transportait, à l’époque, de grosses quantités d’or, d’argent ou de borax, ainsi que des personnes.
Ne semblent subsister de cette période que deux petites épiceries, dont l’une nous servira pour nous fournir en bières fraîches de quinoa, cactus, coca et miel. Si nous en goûterons une (celle au quinoa), nous gardons les autres pour l’apéro de ce soir.
Après une heure de trajet et être entrés dans le Salar d’Uyuni avec un paysage de plus en plus plat, nous atteignons, enfin, notre hôtel de sel dans lequel nous aurons le plaisir de passer la nuit. Il est 16h30 quand nous nous installons chacun dans nos chambres - Papa et Maman, Pablita et moi. Une courte collation et quelques instants de repos (pour ma part, j’ai opté pour un peu de foot sur le terrain du village Chuvica) nous requinquent pour, à 18 heures, remonter dans le 4x4 afin de profiter du coucher du soleil sur le Salar d’Uyuni.
Situé à quelques mètres de Chuvica, nous sommes très rapidement au milieu de plaques de sel. Si nous ne sommes pas les seuls à avoir pensé à y observer le coucher du soleil, le Salar est tellement immense 12.000 km² !) que nous trouvons une place loin de tous. Ce sera l’occasion de nous éclater pour faire quelques photos originales tant l’esprit est à la fête. Nous sommes effectivement bien conscients - moi particulièrement - de la chance que nous avons d’être ici, à cet instant précis du coucher du soleil, ensemble, en famille. J’ai attendu ce moment depuis très longtemps et savoure donc chaque seconde comme si c’était la dernière.
En plus, Diego nous a préparé un apéro au vin bolivien que nous apprécions d’autant plus dans ce cadre magique. Le soleil couché, la nuit commençant à gagner du terrain, avec l’apparition de la lune, puis de Venus et Jupiter, les autres 4x4 regagnent leurs hôtels, nous laissant littéralement seuls au monde.
En effet, pour notre part, nous souhaitons assister au spectacle magnifique offert, chaque soir et dans le Salar, par les étoiles. Parce que nous sommes d’humeur joyeuse, nous en profitons pour faire « notre » petit show...
Orion et les nuages de MagellanDe retour à l’hôtel de sel, heureux et pleins d’étoiles dans les yeux, nous mangeons l’excellent repas préparé durant notre absence par Rocio, avant de regagner nos chambres aux sommiers «salés». Entre temps, nous aurons eu droit au cocktail bolivien, la Bolivianita, à base de curaçao, jus d’orange et un colorant rouge - sur le dessus - qui permet de composer le drapeau bolivien dans le verre.