... au Sud de la Bolivie

A défaut de pouvoir découvrir le pays en entier du fait des évènements politiques, nous nous sommes contentés du Sud Lipez et du fameux Salar d'Uyuni.
Du 24 au 29 novembre 2019
6 jours
24
nov

Le passage à la frontière a été d’une rapidité et d’une simplicité rares puisque nous n’avons été que très peu contrôlés par les argentins et… pas du tout par les boliviens. Pour entrer dans ce pays, nous n’avons subi aucun contrôle des passeports, on ne nous a remis aucun document, celui tamponné par les autorités argentines semblant faire office de « billet d’entrée ».

Derrière nous l'Argentine…

Bref, en quelques minutes, et après avoir traversé le pont séparant les deux pays, nous voici dans les rues de la ville bolivienne de Villazón.

Celle-ci n’a strictement aucun charme et nous la traversons rapidement pour trouver le point de départ des collectivos allant en direction de Tupiza. Nous l’atteindrons quelques minutes plus tard. Après avoir retiré des bolivianos dans un guichet automatique, nous embarquons dans un break de 6 places pour 1h30 de trajet.

Au fur et à mesure que nous approchons de Tupiza, le temps semble se couvrir, de gros nuages se formant, certains étant même menaçants. Aussi, à Tupiza, nous prendrons rapidement, et sous la menace du tonnerre, le chemin de l’hôtel où nous nous installerons dans une chambre de 4, malgré un problème de réservation dû à Booking.

Malgré un ciel de plus en plus noir, et le début d’une pluie fine, Pablita, Papa et moi devons tout de même ressortir pour boucler les derniers détails avec l’agence Apache Adventure avec laquelle nous allons faire l’excursion de 4 jours dans le sud Lipez et le Salar d’Uyuni.

Au cours de nos échanges avec la responsable, la pluie se transforme en véritable déluge. C’est dans ces conditions dantesques que Papa et Pablita sortent retirer pour pouvoir payer l’excursion et avoir de l’argent pour faire face à divers autres frais (l’entrée dans les parcs, les thermes et... les douches) Ils reviennent complètement trempés mais ils peuvent honorer leurs dettes. - moi j'ai préféré resté au chaud et à l'abri dans les locaux de l'agence et maman dans la chambre d'hôtel 😀 -

Ils ont même acheté deux pizzas que nous dégusterons, plus tard, dans la cuisine de l’hôtel.

Dans le noir de la nuit, et sous un véritable déluge, nous regagnons l’hôtel, non sans être extrêmement prudents dans notre course car les voisins ont soulevé les grilles des bouches d’évacuation des eaux dans lesquelles nous pouvons à tout moment tomber dedans.

Déluge

Une fois dans la chambre, et après nous être séchés, nous montons rapidement manger les pizzas puis prenons une bonne douche chaude, salvatrice et revigorante. Espérant que la nuit nous permettra de bien nous reposer en prévision des prochaines journées qui s’annoncent mouvementées, nous nous mettons, enfin, tous les 4 au lit vers 23h.

25
nov

Comme convenu avec l’agence Apache Adventure, nous devons être prêts pour 7h30 nous laissant ainsi le temps de prendre le petit-déjeuner à l’hôtel - habituellement à 7h30 il a été avancé, pour nous et pour 3 autres françaises, à 7 heures.

À 7h30, nous sommes donc dans les starting-blocks à attendre l’arrivée de notre 4x4 rouge conduit par Diego, notre guide pour les 4 prochaines journées d’excursion à travers le sud Lipez et le Salar d’Uyuni. Il n’arrivera finalement qu’à 7h45 écopant d’une remarque de Pablita sur ce retard, histoire de « marquer le coup » dès le départ. Les excuses et salutations d’usage effectuées, nos sacs à dos déposés sur le toit du 4x4, nous prenons la route, non sans avoir récupéré sa compagne Rocio et… du papier hygiénique dont nous aurons besoin pour la suite de notre parcours (seule chose non comprise dans notre forfait excursion 😀)

Rapidement sortis de Tupiza, nous entrons quasi immédiatement dans la quebrada Palala, superbes gorges dont les pierres rouges ont été sculptées par le temps et l’érosion.

Grâce au véhicule qui se faufile aisément sur une piste poussiéreuse et caillouteuse, nous suivons un canyon dans de beaux paysages ocres, riches de nombreux et étranges cactus. Puis, on atteint El Sillar, un incroyable ensemble d’orgues de sable et pics ocres.

Reprenant la voiture, nous marquerons un arrêt pour prendre en photos nos premiers lamas avec leurs drôles de pompons colorés qui permet de les rattacher à un éleveur. S’ils sont moins sauvages que les graciles vigognes, il n’en reste pas moins assez difficile d’approche.

Reprenant le 4x4, nous nous arrêterons déjeuner au village de Cerillos avec ses maisons rouges construites en adobe.

Après le déjeuner, nous irons en direction du « village enchanté ». On appréciera beaucoup s’y balader quelques instants et on s’amusera (surtout Maman!) à essayer de trouver des ressemblances à certaines formes des rochers.

Quelques kilomètres plus tard, nous marquerons un arrêt pour la visite d’un village abandonné. À l’époque coloniale, près de 4.000 personnes y vivaient. Les indigènes y étaient exploités par les colons espagnols pour l’exploitation de mines d’argent et d’or notamment. Ils y subirent une véritable forme d’esclavage, et ce jusqu’à la fin de la colonisation. Aujourd’hui, on y retrouve un long tunnel - que nous avons tout juste emprunté sur 3 mètres… -, de nombreuses ruines d’habitations et d’églises et… des vizcachas, ces petits lapins, déjà rencontrés au Chili mais qui sont, ici, beaucoup moins téméraires.

La fin de journée approchant, nous profiterons d’une belle vue sur la belle laguna Molejon que nous longerons par la suite et verrons de plus près. La laguna Morejon est un lac salé qui offre un superbe panorama sur le volcan Uturunku (tigre en langue locale).

Il nous faudra, quelques temps plus tard, s’acquitter du droit d’entrée dans le parc que nous visiterons demain, et, nous arriverons, enfin, vers 18h30, au village de Quetena Chico où nous passerons notre première nuit. Si Papa et Maman bénéficieront d’une chambre dite matrimoniale, je partagerai la mienne avec Pablita. Elles sont spacieuses et confortables, ce à quoi nous ne nous attendions absolument pas en arrivant dans un tel lieu. En revanche, s’il y a un billard, il n’y a pas de douche…

Une fois les affaires descendues du toit du 4x4, nous installons nos sacs dans nos chambres respectives et allons prendre une collation (thé, café, petits gâteaux...) dans la salle commune où nous ferons la connaissance de deux jeunes et sympathiques haut-savoyards !

L’hôtel semble avoir un mode de fonctionnement particulier. En effet, il n’y a personne pour nous accueillir. Ce sont le guide et la cuisinière qui s’occupent de tout dans l’établissement : installation dans les chambres, cuisine, rangement… Personne de l’extérieur n’intervient si ce n’est pour encaisser une somme d’argent du guide, avant notre départ matinal, puis faire le ménage et les lits pour les prochains touristes.

A l’issue du bon repas préparé par Rocio, où nous aurons droit à du vin rouge bolivien (assez agréable et léger - 12° !), nous rentrons chacun dans nos chambres et nous couchons avec des images plein la tête après cette belle première journée dans le Sud Lipez.


26
nov

Ce matin, c’est Maman qui a « fait le coq ». En fait, elle est venue frapper à la porte de la chambre, que j’ai partagée cette nuit avec Pablita, 10 minutes avant que le réveil - que nous avions programmé - ne sonne. Il faut dire que nous avions déjà organisé et rangé la veille nos sacs. Nous avons donc été très rapides pour aller prendre le petit-déjeuner.

Maman et Papa n’ont, quant à eux, malheureusement pas très bien dormi et sont encore un peu fatigués ce matin. Le poids et le nombre des couvertures pour lutter contre le froid mais, surtout, l’altitude - nous sommes à 4.300 mètres - en sont les responsables.

Le petit déjeuner avalé, et après avoir chargé nos affaires sur le 4x4 avec les autres sacs nécessaires à la préparation des repas (nourriture, gaz, vaisselle...), nous prenons vers 6h45 le départ pour une journée qui s’annonce extrêmement riche.

Si nous avons dormi à Quetena Chico, le village est pourtant bien plus grand que Quetena Grande que nous traversons peu de temps après !... Perdus en plein sud Lipez, il y a cependant un collège, des écoles et... de nombreux terrains de foot, dont un flambant neuf !

Une fois sortis des villages, la route est de suite superbe. Nous traversons d’ailleurs assez vite un paysage très apprécié de Papa et Maman, les bofedales, que nous avions déjà aperçus dans la région de Putre, au nord du Chili, ainsi que des nandous.

Une 15aine de minutes plus tard, nous marquons le premier « arrêt-photos » de la journée pour la laguna Hedionda Sur située à 4.121 m.

Puis, quelques kilomètres plus loin, on tombe sur la magnifique laguna Kolpa avec ses très nombreux flamands roses que nous aurons l’opportunité d’approcher lors d’une courte marche le long du lac. Ce sera l’occasion pour Maman de commencer une belle série de photos de flamands roses, dont elle semble s’être entichée ces dernières semaines.

Quelques flamants….
"GoPro Prends Photo ! 

Mais, les alentours de la laguna sont aussi très souvent fréquentés par les lamas comme le laissent supposer ces excréments sur le chemin. Ces camélidés ont, en effet, la particularité de déféquer tous au même endroit afin de pouvoir se reposer et s’allonger ailleurs.

Nous avons aussi vu de nombreux os de ces animaux chassés, la nuit, par un redoutable prédateur, le puma, qui, le jour, se terre dans les rocailles. Ainsi, dès que des habitations ou villages se trouvent proches de nombreux rochers, les éleveurs de lamas les rentrent le soir dans un enclos, placé sous la surveillance de chiens.

C’est vers les 9h30 que nous arrivons aux thermes du Salar de Challviri où nous aurons le plaisir de se prélasser, dans un cadre somptueux et durant une petite heure, dans les eaux à 35/37° de deux piscines spécialement aménagées.

Puis, nous longeons le désert de Salvador Dali, aux couleurs chaudes et parsemé de roches ruiniformes issues d’anciennes éruptions volcaniques.

La route se poursuit jusqu’à l’arrivée, à 4.350 mètres d’altitude, à deux incroyables lagunes - une blanche, l’autre verte - situées au pied du majestueux volcan Licancabur que nous avions déjà vu de San Pedro de Atacama. Il faut dire que nous ne sommes qu’à quelques kilomètres du Chili... Ces couleurs sont dues aux minéraux que contiennent les eaux : du cuivre et de l’arsenic pour la laguna verde, du borax pour la laguna blanca. Les teintes sont encore plus prononcées lorsque le vent souffle fort et facilite leurs remontées. Et il soufflait déjà pas mal lors de notre passage...

D’ailleurs, c’est en raison du vent que nous ne pique-niquerons finalement pas et que nous regagnerons les thermes pour y déjeuner bien à l’abri. Celui-ci est, une nouvelle fois, bon et copieux. Et nous nous délectons, en même temps, du paysage offert par le Salar de Challviri dont il semble que les couleurs ont d’ailleurs évolué avec l’avancée du jour.

Nous reprenons, ensuite, la route en direction des fumerolles de Sol de Mañana situées à 4.870 mètres. Si on ne peut pas dire que ce soient des geysers, il reste que déambuler au milieu de ces chaudrons et cuvettes de boue bouillonnante est vraiment impressionnant ; D’autant plus que le site n’est pas forcément bien aménagé et que nous nous approchons très près des fumerolles.

Nous arrivons, en fin de journée, sur le lieu qui est sûrement le plus touristique de la région - à en croire, à tout le moins, le nombre impressionnant de 4x4 ! -, c’est à dire la laguna colorada ! Et, on comprend très vite pourquoi… Ce vaste plan d’eau, situé à 4.278 mètres et très peu profond, prend, en effet, avec la chaleur, une teinte rosée en raison de la nombreuse présence d’algues microscopiques, base de la nourriture des flamands… qui sont donc, eux-mêmes, très nombreux !... Maman s’en donne donc à cœur joie !

En fait, grâce au parcours aménagé que nous emprunterons 3/4 heure, nous constaterons aussi que le lac (de 60 km²) offre un vrai dégradé de couleurs qui, avec les montagnes et volcans colorés alentours, le ciel bleu…, est vraiment très spectaculaire.

L’heure avançant, il nous faut malheureusement remonter dans le 4x4 pour sortir du parc et rejoindre le village de notre deuxième nuit dans le sud Lipez, Villa Mar. Sur place, se met en place le même scénario que la veille : descente du toit du véhicule de nos sacs à dos et des autres éléments utiles à la soirée, installation dans la chambre que nous partagerons tous les 4, petite collation à base de petits gâteaux, thé ou café… Mais, petit changement tout de même : la présence de 2 douches ! Vu l’accumulation de poussière emmagasinée notamment sur nos vêtements et sacs, cela ne constitue pas un « petit » changement et nous en apprécions tous les 4 les bienfaits, d’autant que l’eau est chaude ! La soirée se termine autour d’une bonne bouteille de vin bolivien et d’une spécialité de la ville de Cochabamba, le « pique ». Délicieux, même sans les piments que Rocio a eu la délicatesse d’enlever pour moi ! Il ne reste plus désormais qu’à aller nous coucher en prévision de la 3ème journée d’excursion, vers de nouveaux paysages qui s’annoncent bien différents de ceux d’aujourd’hui.

à demain !
27
nov

Une journée bien différente nous attend avec des paysages qui ne ressemblent en rien à ceux d’hier.

Pour autant, le début de matinée a commencé comme d’habitude : lever à 6h30, ranger les sacs, toilette, petit-déjeuner (originalité : des pancakes !), brossage des dents puis rangement des affaires dans le 4x4 pour un départ à 8 heures.

Nos premiers arrêts seront pour de très belles formations ruiniformes d’Italia Perdida qui rappellent le Colorado américain avec ses blocs rougeoyants ciselés par le vent et l’érosion. Leurs apparitions seraient dûes soit à l’éruption des volcans alentours et au mouvement des plaques tectoniques, soit à l’action du magma souterrain qui aurait poussé ses immenses roches en surface. Aucune certitude aujourd’hui puisqu’aucune étude sérieuse n’a été faite en raison du coût prohibitif pour les habitants de la région (10.000 US dollars !).

En tous les cas, nous avons marqué un stop plus prolongé pour la « Copa del Mundo » détenue pour la France depuis sa finale contre la Croatie en 2018 et le « camelido» que nous avons pu gravir avec Papa, Pablita et Rocio.

Mais, nous sommes, avec Papa, montés encore plus haut... ou avons pu faire de belles photos avec les arches et fenêtres creusées par le temps. Attention Mamina accroche toi !

Quelques kilomètres plus loin, nous avons garé le véhicule pour attaquer une superbe « randonnée » au milieu du chaos rocheux de la vallée de Rocas, et dans un bofedal, une sorte de zone humide si appréciée de Papa et Maman. On y retrouve paisant tranquillement des lamas ou, encore, des ânes.

Après une 10aine de minutes de marche, nous atteignons l’incroyable Laguna Negra où se trouvent de très nombreux oiseaux - notamment les gaviota et les zoka - et quelques vizcachas, sorte de lapins à longue queue.

Sur le chemin, nous traversons le village de San Agustin où il nous faut, comme souvent lors d’une traversée d’un pueblo, payer un droit de passage. Selon Diego, cela correspond à la remise en état régulier de la route pour y accéder fait par les habitants du village, l’Etat bolivien se contentant de ne l’entretenir, au mieux, qu’une fois par an.

Nous longeons aussi de nombreux champs de culture de quinoa. Il ne demande pas beaucoup d’eau et se contente pour pousser - de décembre à avril - du peu d’eau de pluie (ou de la neige) que la terre arrive à conserver.

Arrivés au canyon de l’Anaconda, nous nous arrêtons pour nous permettre de nous approcher d’un beau point de vue en à-pic sur le profond canyon et le cours d’eau en forme de serpent.

L’heure du déjeuner étant venue, Diego nous débusque un magnifique coin pour partager, tous ensemble, le pique-nique sacrément amélioré et préparé par Rocio. Au milieu des lamas, dans le cadre d’un bofedal, transformé, pour l’occasion, en terrain de football par mes soins, nous passons un très agréable moment sous un soleil éblouissant.

Nous reprenons la voiture dans une ambiance très disco, au rythme de Boney M, ABBA ou, encore, YMCA !

Une heure plus tard, au milieu de rien, nous tombons sur le village de Julaca. Autrefois prospère avec la ligne de chemin de fer le reliant à Uyuni, il apparaît aujourd’hui quasi abandonné. On y transportait, à l’époque, de grosses quantités d’or, d’argent ou de borax, ainsi que des personnes.

Ne semblent subsister de cette période que deux petites épiceries, dont l’une nous servira pour nous fournir en bières fraîches de quinoa, cactus, coca et miel. Si nous en goûterons une (celle au quinoa), nous gardons les autres pour l’apéro de ce soir.

Après une heure de trajet et être entrés dans le Salar d’Uyuni avec un paysage de plus en plus plat, nous atteignons, enfin, notre hôtel de sel dans lequel nous aurons le plaisir de passer la nuit. Il est 16h30 quand nous nous installons chacun dans nos chambres - Papa et Maman, Pablita et moi. Une courte collation et quelques instants de repos (pour ma part, j’ai opté pour un peu de foot sur le terrain du village Chuvica) nous requinquent pour, à 18 heures, remonter dans le 4x4 afin de profiter du coucher du soleil sur le Salar d’Uyuni.

Situé à quelques mètres de Chuvica, nous sommes très rapidement au milieu de plaques de sel. Si nous ne sommes pas les seuls à avoir pensé à y observer le coucher du soleil, le Salar est tellement immense 12.000 km² !) que nous trouvons une place loin de tous. Ce sera l’occasion de nous éclater pour faire quelques photos originales tant l’esprit est à la fête. Nous sommes effectivement bien conscients - moi particulièrement - de la chance que nous avons d’être ici, à cet instant précis du coucher du soleil, ensemble, en famille. J’ai attendu ce moment depuis très longtemps et savoure donc chaque seconde comme si c’était la dernière.

En plus, Diego nous a préparé un apéro au vin bolivien que nous apprécions d’autant plus dans ce cadre magique. Le soleil couché, la nuit commençant à gagner du terrain, avec l’apparition de la lune, puis de Venus et Jupiter, les autres 4x4 regagnent leurs hôtels, nous laissant littéralement seuls au monde.

En effet, pour notre part, nous souhaitons assister au spectacle magnifique offert, chaque soir et dans le Salar, par les étoiles. Parce que nous sommes d’humeur joyeuse, nous en profitons pour faire « notre » petit show...

Orion et les nuages de Magellan

De retour à l’hôtel de sel, heureux et pleins d’étoiles dans les yeux, nous mangeons l’excellent repas préparé durant notre absence par Rocio, avant de regagner nos chambres aux sommiers «salés». Entre temps, nous aurons eu droit au cocktail bolivien, la Bolivianita, à base de curaçao, jus d’orange et un colorant rouge - sur le dessus - qui permet de composer le drapeau bolivien dans le verre.

28
nov

Après le coucher du soleil hier soir, nous voici réveillés pour assister au lever du soleil ! Et qui dit lever du soleil, dit réveil… aux aurores ! Ainsi, dès 4 heures du matin, nous sommes déjà dans l’action : rangement des sacs, toilette sommaire et transfert de toutes les affaires sur le toit du 4x4 qui se met donc en branle à 4h20.

Nous prenons la direction de l’Isla Incahuasi qui signifie, en queshua, « la maison des Incas ». Il s’agit surtout d’une « île » située en plein salar d’Uyuni (parmi 26 autres), riche de très nombreux cactus. Nous l’atteignons au bout de 3/4 heure de bonne route sur le sel du salar. Au fur et à mesure de notre avancée vers le centre de ce désert de sel, la nuit cède la place à un ciel aux teintes bleues/roses. Si nous sommes logiquement fatigués de notre courte nuit, nous ne pouvons quitter des yeux ce superbe spectacle. Sans grande surprise, nous ne sommes pas les seuls à vouloir assister au lever du soleil au sommet de la isla Incahuasi. Nous garons, en effet, vers 5h15, le véhicule à côté d’une dizaine d’autres et attaquons de suite l’ascension de l’île. Du sommet, s’ouvrent de magnifiques points de vue sur le plus vaste désert de sel du monde.

Sur 120 mètres d’épaisseur, alternent pas moins de 12 couches de sel, de sédiments et de minéraux. Ces dépôts remontent à l’assèchement progressif de lacs depuis 40.000 ans. Aujourd’hui, le sel est bien exploité mais il est fort possible que, dans un proche avenir, ce soit le lithium - métal nécessaire à la création de piles, de téléphones portables... - qui soit à la base d’un grand changement dans cette région qui en détiendrait plus de 50 % des réserves mondiales.

Si vous venez en janvier ou février du fait de la saison des pluies, le salar est complètement inondé. Les photos avec les reflets dans l'eau n'en sont que plus magique ! Par contre vous ne pourrez accéder à l'ile aux cactus entourée de fait par les eaux…

Nous resterons bien une bonne grosse heure à admirer le soleil se lever du sommet de cette île qui aurait donc été sous-marine il y a des milliers d’années. D’ailleurs, ce sont sur d’anciens coraux que Pablita va s’ouvrir son pantalon legging au niveau... des fesses.

Nous en redescendrons à travers une véritable et impressionnante forêt de cactus. Nous prendrons notre petit-déjeuner au pied de celle-ci, au milieu des nombreux autres véhicules de touristes, mais avec, notamment, un excellent gâteau à l’orange préparé par Rocio.

J’en profiterai aussi, avant que nous partions tous faire une balade digestive le long de l’île, pour me faire quelques jongles avec le ballon de football.

Puis, vers 8 heures, nous reprenons la route, pour quelques instants, afin de trouver le meilleur « spot » pour réaliser des photos et vidéos cocasses. Je vous laisse juger du résultat…

Nous avons d'abord commencer par une petite expérience sur la notion d'"espace" lorsque nous nous bouchons les oreilles et fermons les yeux. Le résultat est sans appel pour Papa et moi …

notion d'ESPACE

Après deux bonnes heures de fou-rires, nous remontons dans le 4x4 pour nous arrêter au 1er hôtel de sel (Playa blanca) construit sur le Salar. C’est le seul qui a survécu à la vague de destruction de la fin du XXème des hôtels de sel afin de préserver ce site unique. À côté, se trouvent un monument dédié aux drapeaux de toutes les nations et un autre, fait lui aussi de sel, pour commémorer le passage du Paris-Dakar en 2016.

À côté, se trouvent un monument dédié aux drapeaux de toutes les nations et un autre, fait lui aussi de sel, pour commémorer le passage du Paris-Dakar en 2016.

Sur le chemin de Colchani, on fera une brève pause pour les ojos de sal, de profondes résurgences d’où s’échappe, en bulles, du soufre (ou de l’oxygène selon notre guide Diego).

Le stop à Colchani ne vaut que si on veut y faire quelques emplettes et ramener des souvenirs de son voyage. Les prix pratiqués sont effectivement très bas mais, en mode tour du monde et afin de ne pas alourdir nos sacs à dos, nous n’achèterons que 2 magnets pour marquer notre passage en Bolivie.

Midi approchant, nous nous dirigeons vers Uyuni, ville sans aucun intérêt, mais qui dispose de nombreux restaurants, dont celui dans lequel nous allons déjeuner avec les plats préparés par Rocio. Le service étant aussi fait pas elle et Diego, l’établissement ne fait, finalement, que prêter les lieux et les couverts… un fonctionnement assez étrange et proche de celui des hôtels que lesquels nous étions ces derniers jours.

Puis , non loin de là, nous allons jeter un œil au cimetière des trains avec ses vieux wagons et anciennes locomotives pleins de rouille. Autrefois, et jusque dans les années 1930, ils étaient utilisés pour transporter le minerai vers le Chili - sur le chemin, les trains passaient aussi par le village de Julaca que nous avons vu hier.

Après cette vision apocalyptique, nous remontons dans le 4x4 pour nous promener par la suite, et une petite demi-heure, dans les rues animées par la Féria d’Uyuni (c’est le marché hebdomadaire et non la fiesta comme par chez nous !). Les stands et échoppes sont alignés les uns derrière les autres sans aucune logique entre les produits vendus.

Devant effectuer plus de 3 heures de route pour rentrer, Diego vient nous récupérer à 14 heures précises "punto" et nous ramène sur Tupiza, bien fatigués, sur une bonne route majoritairement et très récemment asphaltée et continuer de voir ces merveilleux paysages…

À Tupiza, nous nous arrêtons quelques instants à l’agence de tourisme afin de satisfaire la mère de Diego qui souhaite que nous rédigions un mot de recommandation qu’elle affichera sur sa devanture. Papa s’exécute de bonne grâce en écrivant, comme à son habitude, un « roman ». Puis, après que Diego et Rocio nous aient raccompagnés au même hôtel que le premier jour et que Maman ait donné ses chaussures de randonnée (36 fillette !) à Rocio - elle ne jure désormais que par celles que lui a données Malia ! -, nous regagnons notre chambre pour en ressortir assez rapidement afin de dîner.

C’est finalement vers 20h30 que, douché, je pourrai enfin me coucher, espérant ne pas trop souffrir de mes dents que je recommence à sentir en raison de la gouttière que je dois porter chaque soir (et que je ne porte pas aussi régulièrement que je le devrais…).

Nous garderons, en tous les cas, de merveilleux souvenirs de ces 4 jours dans le sud Lipez puis dans le Salar d’Uyuni. Nous les avons d’autant plus appréciés que nous étions « guidés » par une très belle et sympathique doublette : Rocio et Diego.

29
nov

Aujourd’hui, 150ème jour de notre tour du monde, on a eu droit à une grasse mat’... jusqu’à 8 heures ! Si j’ai bien profité de cette opportunité - même si je me suis réveillé en cours de nuit -, Papa, mais surtout Maman, se sont levés bien plus tôt. Il faut croire que leurs organismes se sont désormais bien habitués à un rythme très matinal. Contraints par l’horaire du petit-déjeuner qui n’est plus servi après 8h30, nous sortons du lit peu après 8 heures donc, pour aller le prendre à l’étage supérieur.

Puis, quasi une première depuis notre départ, nous lézardons 2 petites heures dans notre chambre, le temps d’organiser la suite du voyage… et, pour Papa, de se faire couper la barbe par Maman. Celle-ci était devenue vraiment trop longue depuis son rasage de Seattle et Maman ne souhaitait pas qu’il se rase de nouveau complètement. Elle a donc pris les devants (et les ciseaux de ma trousse de classe !).

C’est vers 11 heures que nous quittons l’hôtel pour nous rendre au départ des collectivos et prendre la direction de Villazón, ville bolivienne située à la frontière avec l’Argentine. Arrivés au terminal, nous remplissons les 4 dernières places d’un collectivo d’une 15aine de personnes et partons immédiatement pour Villazón que nous atteindrons 1h30 plus tard. Un coup de chance car ils ne partent que lorsqu’ils sont remplis et que le trajet devient rentable. Il faut, tout de même, ne pas trop se précipiter et bien vérifier l’état du véhicule. Celui-ci est souvent médiocre et ne passerait sûrement pas nos pointilleux contrôles techniques.

Sur le chemin, de nombreuses personnes issues des villages alentours essaient de héler le collectivo mais, ce dernier étant plein, il ne peut prendre plus de passagers. Il faut espérer que ces personnes n’ont pas de rendez-vous précis à honorer sur Villazón car ils ne sont pas sûrs de pouvoir monter dans les prochains collectivos qui ne partent souvent que pleins donc… Elles vont ainsi passer beaucoup de temps au bord de la route, dans un environnement poussiéreux et sans ombre… La notion du temps est vraiment toute relative, selon que vous habitiez Nîmes, New-York ou… un village du sud de la Bolivie.

À Villazón, nous ferons une pause almuerzo dans un restaurant bolivien. Pour moins de 2 euros (15 boliviens), nous aurons droit à une soupe, un copieux plat de poulet et une gelée en guise de dessert !

Nous franchissons, une nouvelle fois la frontière bolivo-argentine (mais dans l’autre sens cette fois-ci), et toujours sans aucun contrôle de la douane bolivienne et un autre très expéditif de celle d’Argentine. Frustration pour Maman et moi : nous n’aurons aucun tampon bolivien sur nos passeports.

Avec nos sacs à dos, nous remontons progressivement les rues de La Quiaca, ville-frontière argentine, … par ici pour la suite.😀

• • •
Bilan bolivien