... au Pérou

Quand on dit "Pérou" on pense Macchu Picchu - Cuzco ! Mais pas que ! C'est aussi la Cordillère blanche, Nazca, Arequipa, l'Altiplano, le Lac Titicaca. Bref c'est un enchantement à chaque étape.
Du 15 octobre au 8 novembre 2019
25 jours
15
oct

Le trajet en bus de nuit pour gagner le Pérou s’est bien déroulé. Les sièges inclinables à 140° sont bien confortables et nous avons passé une nuit correcte, malgré des conditions différentes de celles d’un bon lit, et le passage à la frontière où il a fallu se réveiller et se lever pour effectuer toutes les démarches.

La première vision du Pérou n'est pas la meilleure : nous traversons des villages et longeons des routes désertiques très sales !

L’arrivée à Chiclayo se fait aux alentours de 8 heures du matin. 5ème ville du Pérou, très poussiéreuse pour ce qu’on en a vu, elle n’a guère de charme. Son seul intérêt réside dans les alentours avec, notamment, à Lambayeque, un superbe musée que nous allons donc aller visiter. Pour ce faire, nous partons en quête d’un distributeur de billets pour avoir des soles, la monnaie péruvienne, et d’un bus pour nous mener au musée.

Si nous voyons, pour la première fois, les tuk-tuks, sorte de tricycles à moteur, c’est dans un collectivo, mini-bus d’une 15aine de personnes, que nous nous engouffrons.

C’est vraiment très folklo ! Le collectivo s’arrête à peine pour prendre ses usagers, un assistant au chauffeur est là pour ouvrir/fermer la porte, encaisser les sous et... hurler le nom de la destination pour attirer les personnes en bord de route qui n’ont plus qu’à faire un simple geste pour que le chauffeur marque l’arrêt. Car, il n’y a, en effet, pas d’arrêt (parada) précis, les collectivos s’arrêtant à la demande (mais sur le même trajet).

Bref, nous voilà donc dans un collectivo, serrés comme des sardines avec nos gros sacs à dos, au milieu des infirmières et élèves. Une belle immersion dans le style de vie péruvien !

À notre demande, l’assistant du chauffeur nous « jette » à deux pas du musée de Lambayeque après que nous lui ayons donné une petite somme pour payer le trajet (ce n’est vraiment pas cher, environ 50 centimes pour une 12aine de kms !)

Arrivés devant le museo Tombas Reales de Sípan, nous nous délestons à la consigne de nos sacs et débutons la visite de ce qui est décrit comme un des musées les plus intéressants du Pérou.

Dans un bâtiment pyramidal rappelant les constructions de la civilisation mochicá (IIe - VIIIe siècles) sont, en effet, entreposées les richesses de la plus grande découverte archéologique (en 1987) de ses 50 dernières années au Pérou. Malheureusement interdiction de prendre des photos à l'intérieur du musée.

La police, ayant découvert des objets volés, relança effectivement les fouilles dans cette région jusqu’à ce que soit révélée la tombe d’El Señor de Sípan, intacte depuis 1.750 ans, et de plus d’un millier d’objets de la civilisation mochica, bien antérieure à celle des incas. Deux autres tombes seront d’ailleurs par la suite découvertes, celle du Sacerdote (le grand prêtre) et celle du Viejo Señor, l’aîné du Señor de Sípan de 150 ans !

Nous ressortons du musée, récupérons nos sacs puis réempruntons un collectivo afin de nous rendre au terminal de Chiclayo et prendre un bus en direction de Trujillo où nous passerons la nuit.

3h30 de route plus tard, nous arrivons sur Trujillo et, du terminal de bus, nous prenons un taxi afin de nous rendre à notre hôtel.

Malheureusement, malgré l’heure tardive de notre arrivée (19h !), il semblerait que Clara, la patronne, ne nous attende pas… En effet, nous nous retrouvons dans une toute petite chambre avec 2 lits superposés, la salle de bains attenante n’est pas nettoyée et donc très sale… Pas très contents des lieux, nous nous installons progressivement - je vais même prendre ma douche à l’eau très froide - jusqu’à ce que Clara se rende compte de son erreur et nous propose la chambre réservée préalablement par booking.com, non sans que nous l’aidions à faire les lits et qu’elle y fasse le nettoyage de la salle de bains… 😦

Cet incident passé, nous allons dîner dans un restaurant tout proche dégusté du pollo a la brasa (poulet rôti) accompagné de frites, servi par Mario Bros et accompagné de Donkey Kong !

Retour à l’hôtel où une bonne nuit de sommeil nous attend, bien réparatrice après la précédente soirée dans le bus.

16
oct

La nuit a été bonne mais je serais bien resté un peu plus longtemps dans le lit…, mais, le programme de la journée ne nous permet pas ce « luxe ». Nous prenons donc notre petit-déjeuner avec Clara, seuls dans sa salle à manger, car il n’y a vraiment personne dans son hôtel en dehors d’un de ses amis.

Puis, les valises faites, nous les lui laissons pendant que nous partons à la recherche d’un collectivo qui nous déposera, quelques temps plus tard, au niveau des huacas del Sol y de la Luna.

Distantes de près de 500 mètres, ces deux huacas (temples) sont issues de la civilisation mochicá. Seule la huaca de la Luna se visite, la huaca del Sol n’étant pas encore fouillée par manque de moyens financiers (dommage car c’est l’une des plus grandes pyramides du Pérou).

Si la huaca del Sol avait une fonction purement politico-administrative, la huaca de la Luna est un centre cérémoniel. Nous visitons cette dernière, pendant une petite heure, avec une guide parlant merveilleusement bien le français. Ce fut un centre religieux et funéraire important des Moches, construit selon la méthode des pyramides inversées. Dès qu’un Señor mourrait, son successeur construisait à son tour son propre temple, augmentant ainsi la hauteur de l’ensemble qui a atteint ainsi 5 étages. Ils y pratiquaient des sacrifices humains afin d’obtenir des faveurs des dieux. Le sacrifié était celui à qui on avait ôté le chapeau lors de combats entre Moches.

À l’issue de cette visite instructive, nous reprenons un collectivo pour nous rendre de nouveau sur Trujillo puis, prendre un bus urbain à destination d’un site classé à l’UNESCO, la zone archéologique de Chan-Chan. Capitale de la civilisation Chimú, qui succéda aux Moches, elle connut son apogée entre les XIIe et XVe siècles. Si on en connaît peu sur cette civilisation (il n’y avait pas l’écriture), on sait qu’elle chuta par les Incas qui firent le siège de Chan-Chan pendant 10 ans avant finalement de les priver d’eau.

Pour parvenir à la citadelle Nik-An, nous longeons les ruines de la cité qui s’étend sur 20 km² et possède 9 citadelles bâties successivement par les souverains Chimú. Chan-Chan est la plus grande ville en adobe précolombienne des Amériques ! Seule Nik-An se visite aujourd’hui. On accède au fur et à mesure à la place des cérémonies et des sacrifices, au passage des Oiseaux et des Poissons puis, à la salle des audiences où étaient réparties les richesses produites. On poursuit par un étang où, tous les 28 jours, lors de la pleine lune, se déroulaient des sacrifices, et, enfin, on termine par les tombes du Roi et des membres de la Cour.

Avec les Moches et les Chimú qui leur ont succédés, nous avons fait, aujourd’hui, une belle introduction aux civilisations pré Incas. Et nous avons fait la connaissance avec le chien sans poils.

Pour retourner en ville, et réserver nos billets de bus de nuit pour Huaraz, nous prenons un taxi afin qu’il nous dépose à la bonne agence de transports car, ici, contrairement à l’Equateur, les compagnies de bus sont réparties en divers endroits et ne sont pas regroupées dans un même terminal...

Nos billets en poche, nous avons le temps de faire le tour des principaux lieux sympas de Trujillo, ville de plus de 800.000 habitants (la 3ème du pays), et nous commençons par la belle Plaza de Armas entourée de demeures coloniales colorées, de la cathédrale, de la Municipalidad, à la façade bleue, et du Palais de l’Archevêché au patio couvert d’azulejos.

Nous poursuivrons notre marche dans la rue piétonne Pizarro qui aboutit à la Plazuela El Recreo et à une des portes d’entrée de la ville.

Notre balade urbaine nous fait découvrir de nombreux édifices coloniaux (certains restaurés par des banques qui en ont fait leurs sièges) et autres églises.

L’heure avançant, nous sommes allés récupérer nos sacs à l’hôtel, y sommes restés quelques instants pour patienter (Maman a même aidé Clara à enfiler son jean récemment acheté !), puis nous nous sommes dirigés en taxi vers le point de départ de notre bus de nuit à destination de Huaraz, située au pied de la cordillère blanche, que nous devrions atteindre vers 5 heures du matin...

17
oct

Je n’ai pas beaucoup dormi dans le bus de nuit reliant Trujillo à Huaraz. Aussi, arrivés vers 5 heures du matin, en pleine nuit, je suis déjà fatigué à l’idée du programme de la journée qui nous attend puisqu’il est question de faire une randonnée dans la cordillère blanche (dénommée ainsi en raison de la couleur de la roche et non de ses sommets enneigés), plus précisément dans le parc national Huascarán, inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Cet endroit est constitué de nombreux sommets de plus de 6.000 mètres d’altitude, dont l’Alpamayo, en forme de diamant, élu, par les alpinistes, plus belle montagne du monde ! Pour l’anecdote, le sommet couronné d’étoiles, logo de la Paramount, est aussi une montagne du parc : l’ Artesonraju.

Nos valises récupérées dans le bus, et avant même de nous rendre à l’hôtel, nous prenons le chemin d’une agence d’excursions en montagne afin d’organiser la balade du jour et prendre les billets de bus pour Lima du lendemain soir. Papa a, en effet, été abordé par le responsable de celle-ci dans le terminal des bus et, ayant peur que les délais d’organisation soit trop courts pour une balade dans la journée, il a sauté sur l’occasion !

L’ensemble des billets en poche, nous avons regagné notre hôtel et nous sommes installés chacun dans notre chambre - Maman dormant dans un dortoir, Papa et moi dans une chambre de deux. Si avec Maman, nous avons fait, chacun de notre côté donc, une petite sieste (très) matinale, Papa est parti, pour sa part, retirer de l’argent et faire les courses pour le pique-nique de midi.

C’est à 9 heures qu’on est venu nous chercher devant l’hôtel afin de s’engager dans une belle journée de balade vers le Pastoruri, sommet situé à 70 kms de Huaraz et culminant à 5.240 mètres. Malheureusement, le temps va, au fur et à mesure, se couvrir, devenant franchement nuageux et menaçant. Pour autant, après plusieurs jours passés « enfermés » dans une chambre à Cuenca, nous sommes très heureux de se retrouver en pleine nature et de se dégourdir les jambes en altitude. D’autant que les paysages restent beaux malgré les conditions climatiques.

Ainsi, nous marquons tout d’abord un bel arrêt sur les rives d’un lac de 7 couleurs : le Pumapashini.

Nous poursuivons vers une source d’eau gazeuse « gardée » par un étrange alpaga coursant les chiens de ses maîtres...

La route longe ensuite d’incroyables plantes aux fleurs géantes caractéristiques de la région, les Puyas raimondi, qui vivent environ une 50aine d’années et peuvent atteindre une 15aine de mètres de haut !

Enfin, nous arrivons, sous la neige, au point de départ d’une randonnée d’une petite heure, mais à près de 5000 mètres d’altitude, qui aboutit à un superbe glacier et ses lacs glaciaires.

L’altitude se fait un peu ressentir, d’autant plus que cela fait quelques temps que nous ne nous sommes pas retrouvés aussi haut, mais, chacun à son rythme, nous sommes parvenus au but de l’excursion, sans avoir à utiliser les mules proposées par les gens du coin !

Le retour en bus à l’hôtel se passera paisiblement. Nous profiterons avec Papa de la pause déjeuner (à 15h30 !) pour aller faire des photos d’une arène typique des villages de la région. Et pour avoir les meilleurs angles possibles, je monterai même sur ses épaules pour essayer de passer au dessus des murs d’enceinte - ce qui nous vaudra quelques klaxons sympas des voitures au bord de la route !

De retour à l’hôtel, Papa réserve la randonnée du lendemain, que nous ferons tous les deux, celle ci s’annonçant difficile.

Après un court passage dans nos chambres, nous nous retrouvons vite sur la terrasse de l’hostal pour dîner, avant de les regagner rapidement, bien fatigués de notre journée mais aussi en prévision de celle de demain où, avec Papa, il va falloir se lever aux aurores pour une grosse marche en perspective...

18
oct

Pendant que Maman se prélassait encore avec ses « copines » dans son dortoir, Papa et moi nous sommes levés à 4h10 afin de pouvoir faire une randonnée de plusieurs heures dans la cordillère blanche. Inutile de vous préciser que le réveil a été rude… Pour autant, à 4h30, après avoir bouclé nos valises et fait une toilette sommaire, nous étions bien au rendez-vous avec le chauffeur du bus qui nous a conduit, avec une 20aine d’autres personnes, et après 2 heures de route dans un brouillard à couper au couteau, au point de départ de notre marche vers la laguna 69.

L’arrêt pour le petit-déjeuner dans un restaurant nous ayant mis un peu de baume au cœur, le temps en ayant profité pour s’améliorer, nous reprenons la route et longeons les superbes lagunas Chinanconcha et Orconcocha surplombées par l’impressionnant Huascarán qui culmine à 6768 mètres.

Arrivés enfin au point de départ de la randonnée, nous entamons notre marche de 3 heures à travers de magnifiques et divers paysages, qu’un jeune couple français et globe-trotters avec lequel nous avons sympathisé, ont comparé à ceux de la Patagonie !

En effet, la traversée de nombreux cours d’eau, la découverte de somptueuses cascades, le passage par un 1er lac, puis l’arrivée au second, situé à 4.550 mètres d’altitude et au pied du Chacraraju (6.112 mètres), font de cette randonnée une des plus belles que nous ayons faites depuis le début de notre tour du monde, et ce malgré la pluie qui nous a accompagnés sur le chemin du retour.

De son côté, Maman a profité de sa matinée pour aller sur le marché de Huaraz où les gens de la sierra viennent écouler leurs produits. Mais, elle a surtout mis à profit cette journée pour bien avancer et illustrer le blog que vous avez le plaisir de lire…😀

Nous nous sommes donc retrouvés en fin de journée à l’hostal où, avec Papa, nous avons pris une bonne douche puis, ensemble, un bon repas avant de nous diriger, vers 22h, vers la compagnie de transport qui nous emmènera, de nuit, à Lima où nous retrouverons, demain et en fin de journée, les cousines !... J’ai hâte !

Ce court séjour dans la cordillère blanche a certes été très intense, et assez fatiguant entre les bus de nuit et les randonnées, mais cela en valait vraiment le coup ! Papa regrette bien de ne pas avoir pu faire un trek de plusieurs jours dans la région mais peut-être une prochaine fois...

19
oct

L’arrivée sur Lima, en bus de nuit, s’est bien passée malgré un « faux départ » puisque nous sommes sortis, dans un premier temps, à un mauvais terminal avant de vite remonter dans le bus et sortir au suivant, situé beaucoup plus en centre-ville. Nous avons à peu près bien dormi dans les couchettes inclinées à 140° durant les 8 heures qu’a duré le trajet. Nous montons donc assez en forme dans un taxi afin de nous rendre à l’hôtel pour y déposer nos affaires et « attaquer » notre visite de la capitale péruvienne.

Notre hébergement est situé en plein cœur de ville, quasiment en face de la basilique et du couvent Saint François d’Assises.

Lima a beau être la capitale du Pérou, une ville de plus de 9 millions d’habitants (la 3ème plus importante d’Amérique latine après Mexico et Sao Paulo), à 7 heures du mat’, sur la belle plaza de Armas, il n’y a pas grand monde !

Pourtant, à notre arrivée en bus, au vue de la circulation automobile, on a bien senti l’effervescence de cette grande cité où plus du tiers des péruviens vivent. Plusieurs fois ravagée par de violents séismes, le centre historique de Lima est très décousu au niveau architectural. Il ne reste quasi rien de l’époque située entre la fondation par Pizarro de la ville (en 1535) et le dernier grand tremblement de terre en 1746. Pour autant, l’UNESCO l’a classé en 1991 sur la liste du Patrimoine Mondial.

Dès 7 heures du matin, nous nous retrouvons donc devant la basilique et le couvent de Saint-François d’Assises. Ce sont des ensembles coloniaux les mieux préservés de la capitale. Constitué par l’église de la Soledad, le monastère et l’église San Francisco ; c’est aussi le « paradis » des pigeons qui se retrouvent en masse sur la façade de l’église.

L’intérieur de l’église San Francisco est riche de très nombreuses chapelles latérales aux statues en bois.

Fermé lors de notre premier passage matinal, nous reviendrons dans la matinée pour effectuer une visite guidée (en espagnol !) du monastère San Francisco avec son bel escalier coiffé d’une coupole en bois de style mudejar, sa somptueuse bibliothèque, son cloître aux murs couverts d’azulejos puis ses catacombes découvertes en 1943 et où reposent les restes de près de 25.000 personnes ! Et toujours interdiction de prendre des photos à l'intérieur 😦.

Nous poursuivons notre cheminement vers la belle plaza Mayor, rénovée en 1997 et entourée de beaux édifices néo coloniaux. Autour de la superbe fontaine en bronze, on aperçoit, en effet, l’Hotel de Ville, le Palais présidentiel, la cathédrale où, encore, le Palais de l’Archevêché (fermés aujourd’hui en raison de la fête de San Milagro). Nous y reviendrons plus tard, notamment pour assister à midi à la relève de la garde.

Après le petit-déjeuner pris dans un café situé dans les rues piétonnes, nous nous sommes tranquillement baladés dans celles-ci apercevant, « le nez au vent » et au gré de notre marche, de belles façades coloniales.

Nous effectuons un rapide passage par la Maison de la littérature péruvienne dont le bâtiment est intéressant pour avoir été une ancienne gare ferroviaire créé en 1851, en même temps que la première ligne de chemin de fer en Amérique du Sud.

De retour sur la Plaza Mayor, nous marquons un court arrêt au Musée du Chocolat qui, même s’il est plus un lieu commercial, reste toutefois intéressant et instructif quant à sa technique de cueillette et aux méthodes de confection de celui-ci à travers les âges.

Si nous ne pouvons accéder à la cathédrale et au Palais de l’Archevêché, nous assistons avec une réelle délectation à la très folklorique relève de la garde avec ses très nombreuses références à l’univers de la tauromachie. Si nous avons eu la chance d’assister à de nombreuses relèves (à Copenhague, Stockholm ou, encore, Londres bien entendu), celle de Lima est sûrement notre préférée.😀

Olé ! Toro !

À l’issue, et toujours à pieds, nous nous rendons à la basilique et au couvent de Santo Domingo, élevé en 1540 par Pizarro afin d’accueillir momentanément un morceau de la Vraie Croix du Christ. Quelques années plus tard, le monastère accueillera la première université d’Amérique latine. Si la basilique n’est pas extraordinaire en elle-même, le couvent lui est superbe, même s’il n’a pu conserver que 5 des 12 cloîtres d’origine (mais seulement deux se visitent).

La salle capitulaire est utilisée, lors de notre visite, par un chanteur pour y réaliser son clip !

Juste en dessous repose, dans une crypte, Santa Rosa de Lima, première sainte d’Amérique et patronne de la ville, du pays et… de toute l’Amérique latine !

Enfin, la bibliothèque ravira, une nouvelle fois, Papa, toujours intéressé par les vieux ouvrages.

Avant notre départ, Me CHALVET, le notaire de Maman, nous avait lancé le défi de récupérer du sable des arènes de Lima ! Pas simple à relever mais pari relevé !

Sur le retour, traversant un pont enjambant le Rio Rimac, on croise des gens qui proposent de se peser sur une balance pour connaître son poids, cela en échange de quelques soles.

En milieu d’après-midi, alors que Maman préférera rentrer à l’hôtel pour se reposer, avec Papa, nous prenons le chemin d’un autre quartier touristique de Lima, Miraflores, situé en bord de mer, beaucoup plus huppé et avec de très nombreux commerces occidentaux. C’est d’ailleurs ce qui n’a forcément plu à Papa : on ne fait pas 10.254 kms à vol d'oiseau pour se retrouver devant la Coupole des Halles nîmoise !

Pour autant, ce n’était pas désagréable de se balader le long de la corniche au milieu des familles péruviennes, de voir le Pacifique, les falaises terreuses noires avec, en contrebas, les surfeurs attendant les vagues...

Sur le retour, nous avons pris, comme à l’aller, le « tram bus » de Lima qui fonctionne à l’identique de celui de Nîmes. Sympa aussi de vivre et de se retrouver au milieu des habitants de Lima et de sortir des moyens de transport touristiques.

Dans le tram bus, je suis tout excité à l’idée de retrouver Céline et mes deux cousines, Malia et Lydie, parties de Marseille ce matin, pour nous retrouver au Pérou pour les 13 prochains jours ! À peine débarqué à l’hôtel, j’apprends de Maman qu’elles sont bien arrivées mais que je dois attendre encore un peu avant d’aller les embrasser afin de leur permettre de se reposer un peu. 1/2 heure d’attente insoutenable et les voilà enfin devant moi !!! Embrassades, nouvelles du voyage en avion… et direction la plaza Mayor puis un resto pour leur permettre de se coucher assez tôt.

Retrouvailles

Cela dit, nous aussi, avec le bus de nuit et le séjour sportif à Huaraz, dans la cordillère blanche, nous sommes un peu crevés. Une bonne nuit de sommeil puis direction, demain, en famille, le sud du Pérou !

20
oct

Ce matin, à voir les sourires des uns et des autres autour de la table du petit-déjeuner pris à l’hôtel, la nuit a été agréable et surtout réparatrice. Pour Papa, cette nuit a aussi été porteuse de bons conseils car, finalement, le programme de la matinée est chamboulé. Au lieu de nous rendre dès potron-minet dans le sud du Pérou, nous partons, par taxis, visiter le Musée Larco.

Situé dans une ancienne demeure coloniale du XVIIIe siècle, il offre un superbe aperçu des civilisations pré colombiennes du pays.

Pendant deux heures, nous avons pu parcourir différentes salles présentant des céramiques ou des tissages, d’autres évoquant les cérémonies de sacrifice humain avec leurs musiques, danses, ornements…

Et, enfin, une salle exclusivement consacrée à l’évolution de l’art érotique de ces communautés ayant vécu de 2000 ans av.JC jusqu’à la conquête espagnole en 1523. Ça nous a d’ailleurs bien fait rire avec mes cousines… Nous sommes même revenus faire un petit tour pour mieux analyser certaines positions avec Lydie 😀

Après cette visite d’autant plus intéressante qu’il y avait une traduction en français, nous avons pris un taxi pour nous rendre au point de départ du bus à destination de Paracas où nous devons passer la soirée.

Contrairement à l’Equateur où il y avait de nombreux bus et de nombreuses compagnies de transport, il semble qu’au Pérou, il faille organiser ses déplacements plus en amont afin de ne pas arriver trop tôt et attendre l’heure de départ… Car, ce fut notre cas en l’espèce avec 1 heure d’attente dans le hall de la société de transport réputée "Cruz del Sur". Nous en avons toutefois profiter pour déjeuner, ce qui a fait rapidement passer le temps. 3h30 de bus « de luxe » (… et 31 parties de UNO avec Lydie) plus tard, à travers des paysages désertiques, nous voici arrivés dans cette petite ville côtière d'où partira, demain, notre excursion vers les îles Ballestas et la réserve nationale de Paracas.

Nous nous installons tranquillement dans notre auberge et, après un temps de pause, nous partons déguster de très bons ceviche. Céline, Papa et Maman en profiterons pour siroter un Pisco Sour, cocktail à base de Pisco (alcool de vie fait à partir de raisin) et de jus de citron vert. (défi alcool local)

C’est enfin vers 21h30 que nous regagnons notre dortoir de six pour y passer la nuit.

21
oct

Si, pour nous, le réveil a été à une heure presque classique - 6h45 -, pour Malia et Lydie, cela a été un peu plus compliqué… le décalage horaire et les 11 heures d’avion se font naturellement encore ressentir. Quant à Celine, elle s’est réveillée bien avant tout le monde, vers 4h du mat’, lui permettant ainsi de faire une rapide balade sur le Malecón de Paracas.

Malgré ce, et après un rapide petit-déjeuner pris avec les produits achetés la veille, nous entamons notre excursion en bateau à destination des îles Ballestas.

Le premier centre d’intérêt sur le parcours sera la figure d’un candélabre tracé sur une colline à la manière des lignes de Nazca que nous devrions d’ailleurs apercevoir demain. Si, à l’instar de ces illustres symboles, on ne connaît pas vraiment la raison et la signification de ce candélabre, en revanche, nous savons que celui-ci est bien plus récent (peut-être vers le XIXe siècle…).

Poursuivant notre navigation vers les îles Ballestas, on sent au fur et à mesure de notre avancée une forte odeur de « guano », c’est-à-dire de fiente d’oiseaux. (Ca pu fortement l'urine !) Celle-ci est d’ailleurs aujourd’hui au centre d’une véritable exploitation puisque, tous les 5/7 ans, elle est ramassée pour en faire un fertilisant.

Les îles sont donc de véritables sanctuaires pour les oiseaux (pélicans, fous blancs, cormorans...) mais aussi pour les lions de mer et… les manchots de Humboldt !

Incroyable que le spectacle offert par tous ces animaux que nous avons la possibilité d’approcher de près grâce aux manœuvres du Capitaine.

De retour sur le malecón de Paracas, nous regagnons l’hôtel pour faire nos valises, réserver le vol au dessus des lignes de Nazca pour le lendemain, puis nous repartons, en bus cette fois, vers la réserve nationale de Paracas. Classée depuis 1975, elle offre d’incroyables paysages désertiques - d’ailleurs elle ferait partie du fameux désert d’Atacama -, aux couleurs jaune-orangé, s’ouvrant régulièrement vers de magnifiques plages où il n’est malheureusement pas possible de se baigner.

Malgré l’accueil très désagréable du guide, nous avons vraiment beaucoup aimé cet endroit et en avons pris plein les yeux. Le cadre de notre déjeuner à base de ceviche n’était pas mal non plus…

Sur le chemin du retour nous aurons pu apercevoir au (très) loin des flamants roses et noirs.

De retour à l’hôtel, nous avons patienté quelques instants avant de nous rendre au terminal du bus qui nous amène donc vers Ica et la laguna de Huacachina où nous passerons la soirée et la matinée de demain.

22
oct

Réveil rapide, petit-déjeuner express au bord de la piscine de l’hôtel (qui a sa piscine donc mais qu’un filet d’eau pour se doucher...) et nous voilà partis à l’assaut des dunes de l’oasis de Huacachina. Nous n’avions pu, hier soir, les apercevoir étant arrivés de nuit mais, ce matin, malgré une légère brume, on les distingue clairement. Elles sont vraiment impressionnantes. Certaines mesurent plus d’une 100aine de mètres de haut ! De plus, elles encerclent un lac sur les rives duquel se succèdent quelques hôtels, dont le nôtre.

Notre « chauffeur » vient nous y chercher et nous partons immédiatement en direction du buggy de 6 personnes que nous avons loué pour deux heures. Les premières sensations sont incroyables. La voiture circule avec une vraie aisance au milieu des dunes, enchaînant les montées et les descentes à la manière d’un Grand 8 des fêtes foraines.

Puis, après une pause photos, on marque un arrêt plus prolongé pour s’adonner à la pratique du sandboard, du surf sur les dunes de sable. D’abord, nous commençons sagement assis sur la planche, avant, pour certains, de s’essayer debout à la manière des surfeurs… Je dois dire que je ne suis pas mauvais à l’exercice, du moins c’est ce que tout le monde (y compris le chauffeur) me dit.

Nous reprenons ensuite le buggy pour enchaîner, une nouvelle fois, la montée puis la descente des dunes. Mais, cela ne durera finalement qu’un temps, le conducteur nous rapprochant très rapidement de notre lieu de départ qui marque aussi, et donc, la fin de l’excursion.

Or, il nous reste bien plus de 3/4 d'heure !!! … Aussi, après un temps assez long de palabres, et l’intervention de l’hôtelier, nous avons poursuivi dans un autre buggy notre matinée, résignant pour un tour (et une nouvelle heure !) dans les dunes et… le sandboard ! Un régal !

Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin, et il nous faut regagner l’hôtel, faire en vitesse nos sacs pour ne pas nous mettre en retard, et attraper un bus qui doit nous emmener en début d’après-midi à Nazca à 2h30 de là.

Au prix d’efforts et d’un peu de stress, nous parvenons tout de même à atteindre l’objectif et arrivons sur le coup de 14h30 après avoir traversé des paysages vraiment arides.

La compagnie aérienne (AéroParacas) avec laquelle nous allons survoler les fameuses lignes de Nazca vient nous récupérer à son agence, située à deux pas du terminal de bus, et nous amène, en quelques minutes, à l’aérodrome. Les formalités effectuées, la très courte attente dans la salle d’embarquement passée, nous avançons, dans les pas du pilote, vers notre « coucou » de 8 places. (6 + 2 pour les pilotes)

Assez impressionnant - voir paniquant... - de se retrouver à monter dans un avion qui va ressentir le moindre coup de vent et qui va immanquablement nous procurer des sensations… de Grand 8 !... Décidément… Mais que ne ferions nous pas pour survoler ces fameuses et mystérieuses lignes de Nazca dont on ne connaît toujours pas, à ce jour, la signification !

De nombreuses hypothèses ont, en effet, été avancées : du calendrier astronomique au carte d’un réseau hydraulique dans une région où il ne pleut quasiment pas, en passant par des parcours cérémonieux pour se faire bien voir des divinités ou, encore, des pistes d’atterrissage pour les extraterrestres... Bref, le mystère demeure concernant ces lignes redécouvertes en 1939 qui auraient été tracées entre le 1er millénaire avant notre ère et l’an 900 par les civilisations Nazca, et probablement Paracas et Wari.

En tous les cas, nous avons tous apprécié ce survol - à l’exception de Malia qui ne s’est pas sentie très bien - et sommes restés scotchés par l’état de conservation de ces symboles gravés voilà plusieurs siècles (certaines font plus de 300 mètres de long !), avec des moyens autres que ceux d’aujourd’hui !

L’atterrissage, tout comme le décollage, se passe en douceur et, après avoir laissé un peu de temps à Malia pour se remettre, nous avons regagné le centre-ville de Nazca pour attendre, dans un restaurant, l’heure de départ, forcément tardive, de notre bus de nuit pour Arequipa.

23
oct

Le voyage en bus de nuit a été particulièrement long puisqu’il a duré près de 11 heures. Partis à 22h30 de Nazca (avec une heure de retard, ce qui semble être régulier au Pérou...), nous sommes arrivés un peu après 9h sur Arequipa. Nous avions pris pour le coup un siège « cama » inclinable à 160°, sensé nous permettre de mieux dormir, mais le résultat est assez mitigé car, contrairement aux cousines et à moi, Papa et Maman ne semblent pas en avoir tiré bénéfice.

Nous profitons de notre arrivée à l’unique terminal des compagnies de transports pour nous renseigner et réserver le trajet qui nous mènera demain vers le lac Titicaca. Puis, nous prenons deux taxis en s’assurant bien qu’ils sont « professionnels » - car il y a ici de nombreux exemples de touristes s’étant fait détrousser leurs affaires après avoir été pris par de faux taxis - afin de nous rendre dans notre hôtel situé en plein cœur du centre historique classé à l’UNESCO.

Il est vrai que la 2ème ville du Pérou, comptant près de 880.000 habitants, surplombée par deux volcans (dont le Misti avec son beau cône rappelant celui du Mont Fuji japonais) et souvent détruite par de multiples séismes, est malgré tout magnifique avec ses rues pavées, ses vieilles demeures coloniales, ses places, ses monastères et ses églises.

Nous avons d’ailleurs entamé notre journée de visite, après un bon petit-déjeuner à base de gaufres, par le superbe et immense monastère de Santa Catalina. Il faut dire que c’est le plus grand du monde ! Fondé en 1579, il s’est agrandi au fur et à mesure du temps et compte aujourd’hui de très nombreuses ruelles, placettes, cellules privatives et cloîtres. Une petite ville dans la ville.

Les 170 nonnes (et leurs 300 servantes) qui vécurent ici - souvent issues de grandes familles d’ascendance espagnole - ont pu le faire contre une somme très conséquente versée au bénéfice du monastère. En échange de quoi, outre un certain confort, elles avaient la possibilité d’organiser de petites « réceptions » dans leurs cellules. Celles-ci étaient finalement assez agréables avec un coin cuisine (souvent en extérieur) et, généralement, deux autres pièces : un salon et la chambre à coucher.

Ce monastère ne compte pas moins de trois cloîtres mais, aussi, un curieux quartier d’habitations aux maisons ocre-rouge qui abrite de nombreuses cellules. On y trouve aussi des pièces de vie commune comme le réfectoire, une grande cuisine et même des bains pour se laver !

Vraiment une très belle découverte !

À l’issue, nous nous sommes rendus sur la magnifique place des Armas, qui ne date que du XIXe siècle, avec sa belle couronne d’arcades sur deux niveaux. Celle-ci est souvent le lieu de manifestations politiques ou syndicales, Arequipa étant un foyer intellectuel et artistique très actif.

Sur un des côtés de la place, se trouve l’imposante cathédrale, plus longue que haute, dans laquelle Malia, Papa et moi n’avons pu entrer car les gardiens nous en ont empêché l’accès en raison de nos tenues « provocantes » : nous portions un short et une jupe au dessus des genoux ! Seules Celine Lydie et Maman ont pu y accéder.

Nous longeons ensuite les rues du cœur de ville riches de beaux édifices coloniaux restaurés et désormais investis par des banques.

Après le déjeuner de spécialités locales, nous avons pris la direction de la Compañia, église jésuite de la fin du XVIIe à la façade baroque. Bâtie en pierre de silar, roche volcanique de couleur blanche qui a donné à Arequipa le nom de « ville blanche », la façade mélange des symboles incas à l’iconographie chrétienne afin d’attirer, puis convertir plus facilement, les indigènes au christianisme.

La superbe chapelle San Ignacio est un autre bel exemple de cette volonté des jésuites qui y ont fait peindre des perroquets ou encore des fleurs multicolores de retour de leurs missions évangélistes dans la selva.

La Compañia est aussi composée de deux jolis cloîtres cernés aujourd’hui de boutiques artisanales vendant de multiples articles en alpaga.

Après un bref passage à la casa Tristan del Pozo et à ses belles fenêtres et portes en bois ciselé, nous sommes retournés, au son du dessin animé de Disney « La Petite Sirène » émanant du camion poubelles, à notre hôtel pour s’y reposer un instant et prendre nos douches. avant de ressortir dîner dans un restaurant de crêpes situé au siège de l’Alliance française.

Nous ressortirons dîner dans un restaurant de crêpes situé au siège de l’Alliance française.

24
oct

La nuit a été excellente pour tous les 6 - encore plus pour Malia qui n’est pas venue dîner avec nous hier soir et qui a quasiment fait le tour du cadran. Le petit-déjeuner de l’hôtel avalé, les taxis nous déposent au terminal des bus d’Arequipa afin d’embarquer pour 5 heures de transport en commun jusqu’à Juliaca. Alors que nous pensions que le trajet allait être long et fastidieux, on s’aperçoit, dès la sortie de la ville, que les paysages que nous allons traverser vont être superbes !

Cela commence par les majestueux volcans qui entourent Arequipa.

Puis, les plaines arides et désertiques, où sont exploitées quelques mines, se transforment progressivement en ce qui est un paysage typique de cette région du monde : l’altiplano.

Nous croisons sur notre route de superbes oiseaux, des vigognes, des lamas et autres camélidés.

Nous longeons encore de magnifiques cours d’eau et lacs qui annoncent l’approche du célèbre lac Titicaca (dont le simple nom rappelle à Papa et Maman leurs cours de géographie !)

Juliaca, à l’inverse, est une ville moche (de ce qu’on a pu en voir) et nous ne nous y arrêtons que pour sortir du bus, prendre un taxi à 6 (je me suis retrouvé dans le coffre avec Malia !) puis enchaîner enfin avec deux collectivos, le dernier nous amenant directement devant la Casa de Félix, située sur les rives du lac Titicaca !

Le cadre est incroyable ! Et je pèse mes mots. Nous en avons tous le souffle coupé ! Certes, l’altitude joue un peu - nous sommes à plus de 3.800 mètres d’altitude - mais, vraiment, le lieu est magique et, surtout, très authentique. Je comprends un peu mieux pourquoi l’émission de télévision Échappées belles est venue tourner ici, au bout du bout de cette péninsule de Capa Chica qui s’enfonce dans le lac. Nous sommes, dès la sortie du collectivo, accueillis par Félix (et le chien Toubi) qui nous conduit à la superbe terrasse de sa casa, puis à nos chambres qui nous offrent un panorama à se damner.

Après une brève installation, nous le rejoignons à la salle à manger où il nous propose de boire de l’eau chaude avec une plante cultivée dans son jardin, la Mounia, au léger goût d’anis.

Nous prenons quelques instants pour arrêter avec lui le programme des 3 prochains jours (et parler budget…) puis, il tient à nous raconter son histoire et l’histoire de ce lieu paradisiaque. Celle-ci est merveilleuse.

Comme ses parents auparavant, il est né avec ses 4 frères dans cette péninsule où il n’y avait ni eau ni électricité. Il perd son père à l’âge de 12 ans et se met à aider sa mère qui n’a qu’une 30aine d’année à l’époque. Nous la croiserons d’ailleurs en train de rentrer, pieds nus, ave ses moutons. Âgée de 96 ans aujourd’hui, elle est toujours active, bien que sourde, n’a JAMAIS porté de chaussures de sa vie et ne parle que le Kheshua. Félix arrête donc l’école en primaire et se met à travailler dans les champs. Il va, par la suite, sur Puno, la grande ville péruvienne située de l’autre côté du lac, pour y construire des maisons puis, sur l’île de Taquile où le tourisme est bien développé. C’est là que lui viendra l’idée de monter sa petite entreprise touristique sur un terrain que va lui léguer sa mère, sur la péninsule de Capa Chica. Seul, avec l’aide de son épouse, ils vont progressivement construire quelques maisons pour accueillir quelques touristes. Ils mettront 4 ans pour les faire. En 2000 pourtant, ça ne prend pas. Il fait donc le tour des agences de tourisme d’Arequipa, Puno, Cusco...pour les convaincre. En 2001, les premiers touristes arrivent. D’autres suivront, jusqu’à l’émission de France 5 Échappées belles et… nous aujourd’hui.

Ce récit nous a tous un peu chamboulé car on sentait bien qu’il parlait avec ses tripes. Il lui en fallu du courage et de la ténacité pour en arriver là. On ne réalise que mieux la chance d’être dans ce véritable bout du monde.

Le coucher de soleil approchant, nous sommes descendus vers le lac pour l’admirer et mieux apprivoiser notre environnement.

Nous regagnons, pleins de superbes couleurs dans les yeux, nos chambres avant de redescendre, une petite heure plus tard, dans la salle à manger - nous sommes les seuls ! - pour y dîner. Malia et Lydie dégusterons (et apprécierons) pour la première fois des truites.

Il est à peine 20 heures et nous voilà dans nos chambres respectives pour une bonne douche et la préparation de la journée du lendemain que nous passerons en bateau privatif et sur les îles du lac Titicaca !...

25
oct

La nuit a été étrange. Nous nous sommes, en effet, tous réveillés à plusieurs reprises en raison du manque d’air lié à l’altitude, mais aussi en raison de la lourdeur des 5 couvertures posées sur le lit - un vrai concours d’haltérophilie pour se retourner ! Pour autant, comme nous nous sommes couchés à 20h, le quota de sommeil est atteint. Nous sommes ensuite descendus prendre un copieux petit-déjeuner avec crêpes et beignets.

À 8 heures, comme prévu, nous avons embarqué dans le bateau, totalement privatisé pour nous 6, où nous passerons une bonne partie de nos deux jours à la découverte des îles du lac Titicaca coté péruvien.

Le lac Titicaca ! Un nom qui, à lui seul, fait déjà voyager ! Situé à 3.800 mètres d’altitude qui en fait donc le plus haut du monde, il est long de plus de 200 kms et se partage entre le Pérou (55%) et la Bolivie (45%). Sa présence à cette altitude s’explique par la montée de la Cordillère des Andes dont il a suivi le mouvement, mais, à l’inverse du Salar d’Uyuni en Bolivie, lui ne s’est pas asséché en raison de sa grande profondeur.

On ne peut pas ne pas penser au trésor des Incas qui se trouverait peut-être à 250 mètres sous ses eaux. En effet, la légende raconte que les Incas devaient ramener tout l’or du royaume pour payer la rançon demandée par Pizarro et les espagnols en échange de la libération d’Atahualpa, leur chef. Ce dernier ayant été finalement exécuté en 1535, les Incas fous de colère auraient jeter la rançon en or dans le lac !

Inutile de préciser que cette histoire a fait naître de nombreux espoirs… Même le Commandant Cousteau a entrepris sa recherche dans les années 1980 et du côté de la Bolivie ! Mais, celles-ci n’ont pas toujours été vaines puisque, pour certains, on y aurait découvert une cité engloutie…

La première destination est les îles flottantes d’Uros situées à une heure en bateau de la Casa de Félix. Cette simple traversée est déjà un vrai régal. Nous longeons les côtes de la péninsule de Copa China avec ses cultures à étages et passons à proximité de parcs à truites ou encore de canards.

L’arrivée sur les îles flottantes est tout aussi magnifique. Nous sommes attendus, sur l’une des 50 îles que compte le territoire où nous sommes, par uniquement 7 à 8 femmes, les hommes étant au travail, les enfants à l’école.

En effet, les hommes s’occupent de la pêche et de la chasse avec des fusils qu’ils emportent sur leurs embarcations, coupent les roseaux et font les objets artisanaux à base de cette plante, vont faire les courses à Puno pour acheter tout le matériel dont ils ont besoin pour le quotidien et la construction d’habitations...

Quant aux femmes, elles s’occupent de la vie sur l’île artificielle, de son aménagement, de la cuisine, réalisent les objets artisanaux à base d’alpaga...

Sur cette petite île, 5 familles vivent les unes à côté des autres, en totale interdépendance. Chaque année, un chef - qui peut être une femme - est désigné, à charge pour lui de gérer le bon fonctionnement de la communauté (ainsi, il attribue, par exemple, l’habitation dans laquelle une famille vivra pour l’année à venir.)

Ces îles sont artificielles en ce qu’elles reposent uniquement sur des roseaux coupés dans le lac et sur ses berges. En fait, sur une motte de terre d’un mètre d’épaisseur prélevée sur les rives du lac, sur laquelle on ajoute un mètre de roseaux pour assouplir le sol. Cette opération doit être renouvelée tous les 15 jours pour lutter contre l’humidification des roseaux.

Le roseau est vraiment à la base de la vie de ces îles en ce qu’ils servent à faire le sol donc mais, aussi, les maisons, les bateaux, le feu… Ils en consomment même l'extrémité.

Les habitants des îles vivent dans de très petites habitations où on ne trouve qu’un lit (pour toute la famille) et le linge. Pour le reste, tout se trouve à l’extérieur et est partagé : cuisine, bateau, WC...Ils ne disposent pas d’eau courante et font bouillir l’eau du lac pour la consommer mais, à l’aide de panneaux solaires (l’Etat péruvien les soutient dans la démarche), ils ont un peu d’électricité.

Après nous avoir montré toute la panoplie de leur artisanat, nous sommes allés faire un tour en barque traditionnel pour aller couper du roseau. Je m’y suis essayé et ce n’est vraiment pas simple car le fond du lac était vaseux et le bâton s’enfonçait.

De retour sur l’île, il nous a fallu dire au revoir à nos hôtes et reprendre notre bateau pour rejoindre l’île d’Amantani où nous déjeunerons et passerons la nuit.

Nous l’atteignons après deux heures de trajet mais le temps passe vite car les paysages, avec l’aide du soleil, sont splendides. Nous débarquons sur l’île aux environs de midi et entamons, avec l’aide du conducteur du bateau, une courte marche pour rejoindre Damien, puis Francisca, chez qui nous passerons la nuit Le cadre de leur maison est somptueux, la vue sur le lac Titicaca incroyable.

Nous partageons avec Francesca le déjeuner qu’elle a préparé à notre attention avec les produits de son jardin, notamment le quinoa - que nous n’avons finalement pas encore trop vu sur les tables péruviennes...

Nous nous autorisons une petite pause au soleil pour profiter des lieux pendant une grosse heure avant de prendre le chemin de la Pachatata, une colline sur laquelle, tous les 20 janvier, l’ensemble des 10 communes de l’île se retrouve pour faire des offrandes à Dieu et lui demander son aide, notamment par rapport à l’agriculture. Car celle-ci joue encore un très grand rôle sur Amantani. Nous avons ainsi croisé beaucoup d’habitants dans les champs pour cultiver des pommes de terre, de la coca… et à la main. En effet, rares sont ceux qui possèdent un âne ou une vache pour les aider à labourer (il n'y a que 10 vaches sur l’île !).

Si la montée est respectable, tout le monde suit le rythme et nous atteignons après une bonne heure de marche le sommet de la Pachatata et son site cérémoniel posé à plus de 4000 d’altitude. De là, on profite d’une superbe vue à 360° sur le lac. On aperçoit même les sommets enneigés des Andes péruviennes et boliviennes.

Nous empruntons, pour la descente, un autre chemin qui nous conduit dans le village principal de l’île avec sa « plaza de Armas », la mairie, l’école et l’église.

Nous apercevons aussi, au loin, un bateau du Gouvernement péruvien qui fait office d’hôpital et qui fait le tour des îles du lac pour soigner la population. Ainsi, il croise 4 jours tous les deux mois au large d’Amantani.

De retour, à la nuit tombée, chez Damien et Francisca, si Céline, Papa et Maman vous s’allonger un instant, avec Malia et Lydie, nous partons nous amuser avant que l’heure du dîner n’arrive puis celle d’aller dormir...

26
oct

Ce matin, il nous faut quitter l’île d’Amatani pour partir en bateau vers l’île de Taquile puis retourner à la Casa de Félix.

Mais avant, on fait une petite séance d’essayage d’habits traditionnels de la région du lac Titicaca. On y a d’ailleurs pris beaucoup de plaisir et on a tous joué le jeu à fond nous permettant d’avoir de superbes photos souvenirs. Nous en avons profité pour réaliser le défi de Marine C. "La vie est plus belle quand on se marre"

C’est donc avec regret que nous quittons cet endroit, et surtout Francesca, pour nous rendre, après une demi-heure de bateau sur l’île Taquile.

En forme de baleine et longue de 7 kms, ses 3.000 habitants vivent de manière totalement communautaire. Ainsi, les récoltes sont reparties selon les besoins de chacun. La coopérative de l’île distribue équitablement les revenus. On cultive, par rotation, majoritairement des haricots, du maïs et des pommes de terre sur des terrasses étagées. Après 3 ans de culture, on laisse reposer la terre que l’on confie aux moutons.

Seuls, c’est à dire sans guide, nous entreprenons la rude montée au sommet de l’île, longeant ces fameuses terrasses cultivées, les murs en pierre délimitant les parcelles… jusqu’à des ruines s’ouvrant sur une superbe vue à 360° sur le lac Titicaca et ses environs.

Quel meilleur endroit pour souhaiter un très joyeux anniversaire à notre bon Pédrag !

Joyeux anniversaire Fred !

Sur le retour, nous regagnons la place centrale du village avec son église, sa porte et... son restaurant communautaire où, chaque semaine, par rotation, la cuisine est confiée à deux familles de l’île. La vue est superbe et le contenu de l’assiette simple et tout à fait correct.

Dans la baie du Titicaca, les femmes portent des pompons sur leurs nattes. Ils sont de couleur noire pour les femmes mariées et de couleurs pour les femmes célibataires.

Quant aux hommes ils portent le pompon de leur couvre chef : à droite pour les hommes mariés, à gauche pour les hommes prêts à se mariés et derrière pour les célibataires.

Vers 14h, nous empruntons un nouveau chemin de l’île, en descente cette fois ci, pour retrouver notre bateau amarré à une petite heure de la place centrale. C’est encore l’occasion de longer la côte et d’apprécier la beauté du lac.

Le bateau nous conduit, en une heure, au petit port de la Casa de Félix. À la dépose, Malia s’est sentie de se baigner sur la plage située juste à côté et dans une eau qui ne devait guère dépasser les 15° (on est tout de même à 3.800 m d’altitude !). Pour notre part, on s’est contenté de la filmer et/ou de la photographier !

Puis, nous avons regagné nos chambres, constatant que nous n’étions désormais plus les seuls dans ce petit paradis, avant d’enchaîner avec une partie de cartes (le Rami) remportée par… Malia ! Après un sympathique dîner partagé avec les autres touristes de la casa (que des français…), nous sommes remontés nous coucher vers les 21h.

On a décidément bien pris le rythme du soleil : lever tôt, coucher tôt.

27
oct

Après ces très belles journées sur les rives du lac Titicaca, nous devons aujourd’hui nous rendre dans un autre lieu dont le seul nom fait rêver : Cusco, la Capitale des Incas.

Avec l’aide de Félix, la première partie du parcours est bien calée puisqu’un collectivo vient nous récupérer directement à l’hostal à 7h30 - il aura tout de même 1/4 heure de retard (la ponctualité n’étant pas, de manière générale, le fort des péruviens). Cette petite 1/2 heure de trajet s’avérera en plus très folklo dans le sens où, étant dimanche, de nombreux habitants de la région montent, en costumes traditionnels, dans le collectivo et font donc, avec nous, le trajet jusqu’à Capachica.

Les femmes portent un chapeau nommé « la montera » avec deux pompons de laine. Elles ont des jupes très colorées. Les hommes sont reconnaissables de par leur gilet sans manche sur lequel est brodé une kantuta rose, la fleur nationale du Pérou. Ce sont eux qui la brodent.

Petite anecdote : j’avais perdu mes lunettes de soleil depuis 3 jours, ce qui m’a d’ailleurs un peu gêné en ces journées ensoleillées. Or, à l’arrivée du conducteur du collectivó - qui était le même qu’à l’aller pour venir chez Félix -, on constate immédiatement qu’il porte sur ses yeux : mes lunettes ! Quelle chance (un peu moins pour lui…) ! Sans discuter, après lui avoir montré des photos où je pose avec celles-ci, il me les remet sur le nez.

De là, nous enchaînons directement avec un second collectivo qui nous amène, une heure plus tard, à l’hideuse ville de Juliaca et à son terminal terrestre du sud où, à défaut de trouver deux taxis pour nous 6, nous montons, par 2 et avec nos gros sacs à dos sur les genoux, dans des tuk-tuks. Une vraie expérience dont nos fesses se souviennent encore en raison de l’état de ce qui est sensé être une route mais, aussi, des amortisseurs de ces motos-taxis !

Mais, grâce à eux, nous arrivons à attraper sur le fil un bus partant à 10h directement pour Cusco - nous achèterons les billets à l’intérieur n’ayant eu le temps de nous les procurer au guichet de la société de transport… Bref, une vraie petite aventure dans la grande Aventure que cette première partie de journée car le 1/4 heure de retard a bien failli nous faire perdre 4 heures à Juliaca - le bus suivant pour Cusco étant à 14 heures…

Les deux tiers du trajet se déroule normalement. Rien à signaler de particulier. Nous traversons des villages perdus de l’Altiplano où montent et descendent des vendeurs en tous genres, subissons la forte musique locale…

Un incident tout de même va nous interpeller : l’impérieuse nécessité pour le bus de s’arrêter pour mettre des seaux dos sur le moteur en proie à de fortes fumées !

10 minutes plus tard et sûrement une 50aine de litres d’eau d’une rivière après, nous reprenons le chemin de Cusco jusqu’à ce qu’un gros boom se fasse entendre et que de la fumée émerge à l’arrière du bus, pile à l’endroit où nous sommes assis ! Nous nous levons d’un seul homme de nos sièges, tout en ayant la présence d’esprit de prendre l’ensemble de nos affaires, criant, avec d’autres compagnons d’infortune, qu’il y a une forte odeur de fumée et que cela devient irrespirable. Une fois le bus immobilisé sur le bas côté, nous en descendons.

Par chance, 2 minutes plus tard, un autre bus pour Cusco s’arrête en bord de route. Ni une, ni deux, nous récupérons dans la soute nos sacs à dos et montons, soulagés tous les 6, dans celui-ci. Le reste du parcours sera heureusement plus calme et nous atteindrons enfin notre hôtel, situé dans le cœur de Cusco, à l’aide de taxis pris au terminus du bus.

Une fois installés dans nos chambres où nous avons pris un temps de repos (et de remise en place de nos émotions...), nous nous sommes dirigés, by night, vers la belle plaza de Armas de Cusco à côté de laquelle nous trouverons un restaurant pour le dîner. Alors que Malia Lydie et moi avons mangé des pates et pizzas, Papa Maman et Céline ont eux mangé du quinoa avec un steak d'Alpaga… et se sont régalés !

En rentrant à l'hôtel, sur le chemin il y avait une foule immense devant la cathédrale et des processions notamment des pompiers de la ville.

La première impression de Cusco est très bonne. Nous rentrons donc rapidement nous coucher en vue de nous lever assez tôt le lendemain pour y consacrer l’intégralité de la journée.


28
oct

Si le réveil a été un peu plus tardif ce matin et l’heure du rdv pour le petit-déjeuner avec les cousines fixée à 8h, ce dernier n’a pas été une grande réussite. En effet, c’était totalement désorganisé : le café s’appelait "désiré", le jus de fruit était "squatté" par une autre table occupée par des péruviens qui s'étaient également emparés des œufs brouillés ! Malgré ce, nous avons finalement réussi à être bien servis pour remplir nos estomacs et attaquer, en forme, notre visite de la belle ville de Cusco.

Mais, la première partie de matinée a été, pour Céline et Papa, un temps de préparation des journées à venir afin de tout bien caler. Aussi, après avoir discuté longuement avec une fille de l’agence pour lui expliquer nos attentes, fait deux aller-retours au guichet automatique et à un bureau de change afin de disposer de dollars et de cash (payer par carte bancaire aurait automatiquement provoqué une inflation de 10% du coût) et, donc, deux heures de temps, nous avons enfin bouclé les prochains jours à la Rainbow Mountain, à la Vallée sacrée des Incas et au Machu Picchu.

Vers 11h, nous pouvons donc enfin attaquer la visite de la ville. D’autant que l’Histoire de Cusco est vraiment très riche ! Située à 3.400 m d’altitude, la « Rome des Incas » a joué un rôle majeur au sein de l’Empire inca. De fait aujourd’hui, la plupart des constructions réalisées par les conquistadors espagnols s’appuient, s’adossent et/ou intègrent des édifices précolombiens. Ainsi, l’architecture harmonieuse de Cusco (ou Cuzco) a facilité son classement à l’UNESCO.

À tout seigneur, tout Honneur, nous avons débuté par la splendide plaza de Armas à proximité de laquelle se trouvent quelques uns des principaux monuments de la ville. C’est une des rares places au monde à posséder deux églises qui, d’ailleurs, durant le XVIe siècle, se sont fait concurrence.

La cathédrale de Cusco est impressionnante avec ses 3 bâtiments qui communiquent par le transept. Son édification est née de la volonté des conquistadors de créer, des l’occupation de la ville, un lieu de culte symbolisant le triomphe de la foi catholique sur la religion des Incas. Elle a ainsi été édifiée en un siècle à partir de 1560, avec les pierres du proche site inca Sacsayhuaman, et en lieu et place d’un ancien temple.

Sur un autre côté de la Plaza de Armas, bâtie de 1571 à 1650 sur les fondations, lui aussi, d’un ancien palais inca, l’Eglise de la Compagnie de Jesus a "profité" du terrible séisme de 1650 pour se voir refaire une sublime façade baroque. Auparavant, les Jésuites, très influents jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, souhaitaient éclipser la cathédrale. Malheureusement pour eux, l’archevêque s’en rendit rapidement compte et demanda (et obtint) du Pape une modification des plans…

De l’intérieur, et par un étroit passage à travers un retable, nous pouvons jouir d’une belle vue sur l’ensemble de la plaza.

La plaza de Armas est aussi entourée de magnifiques galeries à portique où abondent restos et cafés.

Elle dispose aussi, en son centre, d’une belle fontaine surmontée de la statue d’un chef inca.

À côté de la plaza de Armas, se trouve la belle rue Loreto, étroite ruelle piétonne longée de chaque côté par de hauts murs de pierre, aux bases incas extrêmement bien conservées. Les pierres sont parfaitement taillées et ajustées entre elles et sans mortier !

Un peu plus loin, on retrouve une autre rue du même type - Hatun Rumiyoc - qui a la particularité d’avoir un monolithe à 12 angles (sur une seule face !). L’ayant déjà aperçu dans de nombreux reportages, j’étais particulièrement impatient de le voir !

L’heure du déjeuner approchant, nous nous sommes dirigés vers le Mercado San Pedro, grande halle couverte et sans attrait, mais qui vaut le coup d’œil en ce qu’il permet de déjeuner avec les péruviens et de parcourir de nombreuses échoppes en tout genre. Céline s’est d’ailleurs laissée tenter par des épices (surtout le curcuma) et du quinoa ; les filles et moi par un bon jus de fruits !

Tout au long de notre marche urbaine, nous avons croisé de nombreux et néanmoins magnifiques édifices et places : la plaza del Regocijo au dessus de laquelle flotte un drapeau « gay-friendly ». Celui-ci n’a pourtant rien à voir. Il symbolise plus simplement la lutte des incas contre l’envahisseur espagnol !

Puis, nous avons pris un peu plus d’altitude en nous rendant dans le quartier de San Blas avec ses étroites ruelles agrippées à la colline et ses maisons blanches aux volets et portes bleus.

C’est aujourd’hui un quartier bohème, avec ses musiciens, ses artistes et artisans souvent regroupés autour de la petite place jouxtant l’église San Blas. Le temple de San Blas date de 1569 et compte une somptueuse chaire construite d’un seul tenant dans un bois de cèdre (cela demandera 25 ans de travail à l’ébéniste !).

Sur le chemin du retour, empruntant une autre voie pour regagner la plaza de Armas, nous avons traversé la jolie plazoleta de las Nazarenas et sa Casa de las Serpientes, greffée de 2 superbes sirènes et de nombreux serpents ciselés dans les murs incas.

La descente vers la plaza de Armas nous offrira enfin un dernier beau point de vue sur celle-ci, Papa se risquant même à escalader un mur pour réaliser de belles photos (et cela sous les yeux d’un policier... finalement inerte).

Après un court passage à l’hôtel, nous irons rapidement dîner dans un très bon restaurant proche de la plaza de Armas avant de nous coucher en pensant au réveil matinal du lendemain prévu à... 3h !

Mais avant de nous coucher, nous souhaitons un très joyeux anniversaire à Mimine.

Joyeux anniversaire Mimine
29
oct

3h du matin et nous sommes déjà debout pour prendre un mini van spécialement affrété pour nous rendre, tous les 6, sur le site de Vinicunca, la Rainbow Mountain ou, autrement dit en français, la "Montagne aux 7 couleurs". C’est un peu rude, mais le trajet durant 3 heures, nous poursuivons notre nuit dans le véhicule. Même si les routes ne sont pas très bonnes au Pérou et s’il y a de très nombreux dos d’ânes et culs de poules pour ralentir les "Fangio" en herbe, on est facilement tous retombé dans les bras de Morphée…

Céline, Papa et Maman ont tout de même pu voir le beau lever du soleil sur les montagnes et profiter ainsi de la dernière heure de montée vers le point de départ de notre randonnée, car si nous nous sommes levés si tôt, c’est surtout pour arriver les premiers sur les lieux et jouir, seuls, d’un spectacle époustouflant !

Mais, avant cela, et après avoir pris un rapide petit-déjeuner avec les produits achetés la veille dans un centre commercial, nous entamons (à 6h30 !) notre marche de deux heures en direction du sommet situé à 5.100 mètres d’altitude. D’ailleurs, c’est finalement ce qui est le plus compliqué puisque nous sentons bien que nous manquons d’oxygène, rendant nos pas lourds et notre marche plus lente.

Avec un soleil radieux et une température très agréable - malgré l’altitude et l’heure matinale -, nous traversons des paysages vraiment superbes, accompagnés des locaux en habits traditionnels et de leur monture. Ces derniers n'auront de cesse de monter et descendre la montagne tout au long de la journée au grés des demandes des touristes…

Chacun à son rythme, et avec plus ou moins de difficultés, nous atteignons tous le magnifique point de vue sur la merveilleuse montagne aux 7 couleurs… même Lydie portée par Papa sur les derniers mètres…

Si, avec Papa, et grâce à une marche à un rythme soutenu, nous avons pu faire des photos quasi seuls sur le site, ce n’était plus vraiment le cas lorsque les filles sont arrivées... Il faut dire que Vinicunca est un spot très couru dans la région de Cusco depuis 2/3 ans et, que toutes les agences touristiques de la ville proposent désormais la randonnée la mettant en avant avec des photos sur leurs vitrines.

Cette montagne doit sa couleur à une accumulation de sédiments depuis des millions d'années. Son aspect multicolore, totalement naturel, est dû au mélange d'oxyde de fer rouge, de la couleur verte du sulfate de cuivre et du soufre jaune.

C'est ici que j'ai choisi de réaliser le défi de Céline B. de faire un bisou à un lama. Et ce ne fut pas facile du tout !

Papa et Céline décident de poursuivre en prenant la direction de la vallée rouge - où ils paieront une nouvelle fois 10 sols (environ 2 euros) pour l’accès !

De notre côté, Maman, Malia, Lydie et moi, reprenons le chemin en sens inverse et atteignons le mini van vers les 11 heures, rejoint par Céline et Papa une demi-heure plus tard.

Ayant aussi emporté de quoi pique-niquer afin de s’éviter un almuerzo dans un restaurant touristique sur le chemin du retour, nous demandons au chauffeur de nous arrêter au bord d’une petite rivière où des chevaux et un troupeau d’alpagas ont trouvé refuge.

Le retour se fait sans problème jusqu’à Cusco que nous atteignons vers 16 heures.

Si nous décidons tous d’en profiter pour nous reposer un peu après une bonne douche, Papa part, de son côté, visiter le musée sur le Machu Picchu en prévision de notre future visite à ce lieu mythique programmée après-demain…

La journée de demain étant elle aussi bien remplie - puisque nous visiterons la vallée sacrée des Incas avec de très nombreux sites à découvrir et, donc, un réveil matinal en perspective… -, nous partons dîner de bonne heure afin de ne pas nous coucher tard…

30
oct

Grosse et belle journée que celle d’aujourd’hui où nous allons visiter, avec le même mini van privatif qu’hier, les principaux sites touristiques de la vallée sacrée des Incas. Large et verdoyante, grenier de cette civilisation qui y cultivait du maïs sur d’innombrables terrasses positionnées à flanc de montagnes, elle s’étire le long de la rivière Urubamba.

C’est donc dès 6 heures du matin que nous montons dans le véhicule qui nous amène directement sur Písac que nous espérons visiter avant l’arrivée des hordes de touristes.

Nous marquerons tout de même une courte halte à un espace consacré aux lamas, vigognes et autres alpagas et guanacos, l’occasion pour nous de faire la différence entre ces 4 animaux assez ressemblants et issus de la même famille que les chameaux et les dromadaires (les camélidés).

Après un rapide petit-déjeuner pris en bord de route avec les produits achetés la veille, nous montons progressivement au dessus du village de Písac pour nous rapprocher des ruines d’un des sites archéologiques Incas les plus emblématiques de la région.

Dès l’entrée, et après avoir payé le boletó túristico donnant accès à de nombreux édifices patrimoniaux de la région de Cusco, nous sommes impressionnés par les larges terrasses faisant corps avec la montagne.

Chez les Incas, par le système de la Mita, la fourniture de la nourriture était assurée par l’Etat en quantité égale pour chacun quelque soit son activité en échange de quoi le peuple était soumis aux détenteurs du Pouvoir. Ainsi, par exemple, l’excédent de maïs récolté dans les plaines était redistribué dans les hauts plateaux, le surplus de viandes et de laine envoyés dans les vallées. L’Etat n’hésitait pas aussi à recourir au déplacement massif de population pour assurer la production et… anéantir toute tentative de rébellion. Ainsi, une personne née dans un village, promise à un métier, ne peut déménager ou en changer sans accord de l’Etat Inca !

Sur les hauteurs, on retrouve les anciennes maisons habitées par les Incas où se trouvaient aussi des bains liturgiques.

Les Incas sont reconnus pour avoir été de grands bâtisseurs ayant beaucoup apportés à l’architecture. A voir l’état de conservation de ce village, l’ajustement si régulier de grosses pierres imbriquées les unes sur les autres sans aucune sorte de mortier, on comprend mieux pourquoi ! Un exemple parmi d’autres : ils ont construit volontairement les murs des maisons légèrement penchés vers l’intérieur de celles-ci afin de se prémunir contre les séismes qui sévissent fréquemment dans la région.

Puis, nous poursuivons notre marche sous un soleil radieux, et avec l’aide du gardien du site qui nous ouvre un chemin fermé, en direction de l’Intiwatana (« endroit où on attache le Soleil »), en traversant le petit tunnel du Puma.

Avant de regagner le mini van, venu nous chercher en contrebas, nous descendons vers un quartier d’entrepôts cerné de terrasses agricoles.

Nous faisons un petit arrêt au marché très coloré de Pisac rempli de babioles et autres objets artisanaux…

Sur le chemin de Chinchero, nous nous arrêtons pique-niquer sur les hauteurs du lago de Huaypo.

En pleine nature, dans une superbe vallée extrêmement touristique, et malgré les nombreux messages sur le bord des routes pour inciter les gens à être propre et à ne pas jeter leurs poubelles dans la nature, on a encore trouvé, comme souvent au Pérou, une bouteille en plastique, une chemise usagée et une capsule de bière ! Bien triste !

Chinchero est un sympathique village situé à 3.760 mètres d’altitude, riche de grandes terrasses incas aux grands murs constitués de gros blocs de pierre. À leurs côtés, se trouve une belle église - que seul Papa ira visiter -, construite sur les fondations d’un ancien palais inca, et disposant de murs et plafond magnifiquement peints à l’époque coloniale. Son clocher est déconnecté de la nef et se trouve à plusieurs mètres de l’édifice principal, conférant à l’endroit un aspect assez original.

Afin de regagner notre véhicule, nous traversons le charmant village de Chinchero avec ses maisons basses aux murs blancs et ses petites ruelles pavées et en pente.

Nous poursuivons notre route vers un lieu étonnant : des salines en terrasses situées en pleine cordillère des Andes ! Le site existerait avant même les Incas en raison d’un cours d’eau salé débouchant dans plus de 3.900 bassins de sel cristallisé d’une blancheur incroyable. Même si le spectacle d’une saline est naturel pour un gardois fier de sa Petite Camargue, nous avons tout de même été sacrément impressionnés. Maman en a aussi profité, avec Céline, pour faire quelques emplettes en achetant 2 paquets de fleurs de sel (1 euro le kg !) que Céline nous conservera chez elle pendant notre tour du monde.

Nous reprenons le véhicule qui nous conduit, quelques minutes plus tard, à Moray où nous apprécions l’incroyable système de terrasses incas en amphithéâtres. On estime aujourd’hui qu’il s’agirait d’un centre d’études agronomiques. Les terrasses du bas, plus chaudes, auraient servi à étudier et cultiver les cultures et plantes tropicales, à l’inverse de celles, situées au sommet, bien plus froides. Mais, comme à chaque fois avec la civilisation Inca, et en l’absence d’écriture formelle, il ne s’agit que d’une supposition…

Enfin, notre circuit se termine à Ollantaytambo, lieu de départ du train pour Agua Calientes - et le Machu Picchu ! - que nous prendrons vers 19h. Mais, avant cela, et après avoir payé le chauffeur, nous partons visiter la forteresse qui, après avoir été un centre religieux et résidentiel, a eu une vocation plus militaire pour lutter contre les colons espagnols. On y retrouve l’organisation « classique » des Incas avec ses terrasses agricoles (et ses impressionnants escaliers !), ses habitations et son temple du Soleil en hauteur, et ses entrepôts sur les côtés.

Pressés par le temps, nous ne pourrons malheureusement tout voir, les gardiens nous invitant à quitter les lieux.

Nous profiterons donc du peu temps qu’il nous reste avant de monter dans le train pour nous balader dans la petite ville qui a encore gardé l’organisation spatiale des Incas. Les ruelles pavées suivent ainsi le même tracé qu’il y a 600 ans, les constructions coloniales s’étant appuyées sur les anciens soubassements incas.

L’heure du départ du train approchant, nous prenons le chemin de la gare d’Ollantaytambo non sans faire une petite halte dans un resto pour acheter des pizzas à emporter en guise de dîner. Le trajet d’une heure et demi se fait sans problème, sauf pour Malia, Lydie et moi qui perdons au UNO face à Papa qui se fait, bien entendu, un grand plaisir de la ramener...

Arrivés à Agua Calientes, ville sans charme qui ne vit que de sa proximité avec le Machu Picchu, nous nous installons dans notre hôtel, Papa et Maman dans un dortoir et, moi, dans une chambre de 4 avec "mes cousines d’Amour".

Il est 22h et le réveil sonnera demain à 4h30 pour essayer de franchir dans les premiers le mythique site du Machu Picchu.

31
oct

Après une courte, mais bonne, nuit de sommeil, nous retrouvons Papa et Maman, à 4h30 du mat’, dans la salle du petit-déjeuner. Celui-ci vite avalé, nous partons vers le point de départ des bus qui amènent les 2.500 touristes ayant la chance de monter, chaque jour, vers ce somptueux site élu parmi les 7 nouvelles merveilles du Monde.

S’il n’est que 5h, il y a cependant déjà une queue longue de plusieurs mètres, qui nous fera prendre le 4ème ou 5ème bus de la matinée. La montée ne dure qu’une petite demi-heure, sous une brume persistante, voir même une légère pluie.

Une fois déposés, nous refaisons la même queue mais, cette fois-ci, devant l’entrée principale du Machu Picchu jusqu’à l’ouverture de ses portes à 6 heures pétantes !

Nous sommes désormais prêts à investir ce lieu incroyable, pourtant vu de si nombreuses fois à la TV, qui fait tant rêver depuis sa (re)découverte en 1911 par l’universitaire américain de Yale Hiram Bingham.

On peut parler de « redécouverte » car il semblerait que les espagnols, lors de leur arrivée en Amérique du Sud, au cours du XVIe siècle, avaient déjà connaissance de l’existence du site mais, heureusement, sans y accorder une grande importance, ce qui le préservera d’un éventuel pillage. De manière plus certaine, le Machu Picchu apparaît avec exactitude sur des cartes réalisées par un anglais et un allemand au cours du XVIIIe siècle.

Quoiqu’il en soit aujourd’hui, le mystère demeure quant à son rôle. Si on évacue l’idée qu’il ait pu être une forteresse, plusieurs hypothèses existent mais aucune certitude. S’agissait il d’une résidence de l’Empereur, d’un lieu de culte, d’une capitale religieuse ?... C’est le 9ème empereur inca, Pachacutec qui, à partir de 1438, serait à l’origine de sa construction. Le Machu Picchu, comme Versailles, serait un palais éloigné du pouvoir central avec sa cour, ses serviteurs… On y retrouve donc des entrepôts, des greniers, des aqueducs... On estime cependant que moins d’un millier de personnes y vivaient au temps de sa splendeur.

On y retrouve aussi les fameuses terrasses agricoles et canalisations pour contrôler les fortes pluies que connaît la région.

Découverte sous le brouillard…

Le Machu Picchu est une ville non achevée. En fait, on pense que les Incas l’ont fui après avoir entendu parlé des massacres et destructions causés par les espagnols à Cusco en 1534. Pourtant, loin de tout, les espagnols ne s’en approcheront même pas…

Pour notre part, nous continuons à avancer sur le site, longeant les fameuses terrasses du secteur agricole où paissent tranquillement quelques lamas.

N’ayant pu trouver de billet pour grimper, notamment, sur le Wayna Picchu, le fameux pain de sucre que l’on distingue nettement sur toutes les images du lieu, Papa nous abandonnera pour randonner seul vers l’Inti Punku, la porte du Soleil. Situé à 1h30 de marche, elle offre un superbe panorama sur la région... enfin, lorsqu’elle n’est pas dans un épais brouillard comme ce matin !

Arrivé sur les lieux vers 6h30, il attendra 8h pour voir enfin le ciel se dégager et obtenir de beaux points de vue sur le Machu Picchu.

De notre côté, nous avançons à travers le secteur agricole, secteur des terrasses cultivées, caractérisées par des murs de plus de 3 mètres de haut.

Cet espace ouvre sur de splendides vues sur le secteur urbain et nous en profitons pour y attendre Papa et… faire quelques photos.

En descendant vers les ruines, on passe devant l’unique porte de la citadelle et son ingénieux système d'ouverture et de fermeture de porte.

Une fois entrés dans le secteur urbain, au milieu d’une foule très dense - une majorité de groupes organisés -, nous enchaînons les sites à observer : le Temple du Soleil, la rue des Fontaines, la Maison de l’Inca, celle du Prêtre, le Temple des 3 fenêtres, le Grand Temple et la sacristie où se préparaient les prêtres.

Malheureusement, nous ne pouvons poursuivre la visite comme escomptée car l’Intiwatana (« où on attache le Soleil ») est fermé en dehors d’un créneau horaire dont on apprend l’existence. On peste d’autant plus que c’est l’endroit le plus élevé des lieux et qu’il avait une grande importance pour les Incas.

C’est vrai que, de manière générale, le Machu Picchu n’est pas très bien « foutu » pour les touristes... Aucune explication du site et des divers lieux emblématiques (soi disant pour nous inciter à prendre un guide…), aucun plan fourni à l’entrée (il y en aurait un mais on ne l’a pas vu...), des endroits ouverts qu’à certains créneaux horaires (mais on le découvre sur place, aucune possibilité de le savoir avant et d’organiser sa visite en fonction !)...

On continue progressivement notre cheminement vers la place principale et le groupe des 3 portes, avant de terminer par le Temple du Condor (on a de la chance, cette fois-ci car on y est pile dans le créneau horaire de son ouverture publique !).

L’heure avançant, et étant contraints par l’heure de départ du train retour Agua-Calientes / Ollantaytambo prévu à 13h, nous regagnons la sortie et refaisons la queue pour attraper un bus qui descend sur Agua-Calientes. Heureusement, cela se fait assez rapidement, nous laissant amplement le temps de récupérer nos affaires restées à l’hôtel (… sauf la casquette de Skagway achetée en Alaska pour Alexandre qu’il a donc perdu...) et s’arrêter dans un restaurant pour y déguster un plat.

Le trajet en train sera bien plus sympa qu’à l’aller. D’abord, parce que nous avons joué au UNO et au 1000 bornes avec Papa - même s’il a de nouveau gagné ! Ensuite, parce que le voyage se faisant de jour avec de grandes vitres sur les côtés et au plafond, nous avons pu apprécier le magnifique paysage le long d’un joli cours d’eau. Enfin, parce qu’il y avait un petit snack et surtout un spectacle proposé dans notre wagon. Ce qui nous a bien fait rigoler !

Vous pouvez constater que Malia triche ouvertement en regardant mon jeu de carte !!!

Comme convenu, une personne de l’agence de voyages avec laquelle nous avons organisé les excursions de ces derniers jours est venue nous chercher à la gare d’Ollantaytambo avant de nous ramener en mini-bus sur Cusco où nous arriverons en fin d’après-midi. Après une bonne douche, nous transférons des affaires de nos sacs vers ceux des cousines qui les ramèneront et les conserveront pour nous en France... de quoi les alourdir et nous de nous alléger !

Pour conclure cette belle journée, et pour marquer le départ de Céline, Malia et Lydie, nous allons dîner dans un bon restaurant fusion japonais-péruvien sur la Plaza de Armas qui, en ce 31 octobre, est bondé de familles fêtant Halloween ! Un vrai spectacle que de voir ces enfants - et de nombreux parents ! - déguisés et improviser, parfois, un véritable show à l’instar de ce jeune garçon « Mickael Jackson » de 5 ans qui se met à danser sur la musique de Thriller !

Un bon apéro et dîner après, nous rentrons le cœur un peu lourd à l’idée du départ, demain matin, de nos cousines...

1
nov

Après trois matinées où nous nous sommes réveillés vraiment très tôt, mais pour de très bonnes raisons, aujourd’hui le réveil n’a même pas sonné ! En effet, les cousines devant rentrer en France par l’avion de 11 heures, cela nous laisse la possibilité de partager tranquillement un dernier petit-déjeuner ensemble et sans se presser. Après 12 jours passés avec elles et de magnifiques journées à leurs côtés, les voir nous quitter provoque un vrai vide.

Les cousines parties, et le temps n’arrangeant pas les choses… il pleut !, nous passons la matinée dans la chambre, à lire pour ma part, à avancer le blog pour Maman et, en ce qui concerne Papa, à préparer notamment les prochaines étapes du voyage.

Papa est, en effet, un peu inquiet de la situation politique en Bolivie où nous devons être en milieu de semaine prochaine. En effet, les résultats de l’élection présidentielle sont contestés par le vaincu. De grosses manifestations s’y déroulent bloquant visiblement les routes sur une bonne partie du pays. Et comme nous avons vécu cela en Équateur où nous étions restés bloqués 10 jours sur Cuenca, on n’a pas envie de revivre cela… Du coup, il se renseigne sur l’évolution du conflit et réfléchit à une solution alternative… d’autant qu’au Chili, où nous devons être dans un mois, et après la Bolivie, ça bouge encore plus ! À suivre…

Nous profitons de la journée calme pour apporter, comme tous les 10 jours à peu près, notre linge à nettoyer afin de rester toujours impeccable - on ne se néglige pas tout de même ! Si nous n’avons pas une « garde-robes » très fournie (les photos en attestent), nous veillons, bien entendu, à avoir toujours du linge propre en les apportant soit à un « pressing », soit en les faisant nettoyer - au kilo - par l’hôtel.

À l’issue du déjeuner, le temps s’étant bien arrangé, Papa part seul faire la visite du convent de Santo Domingo et du temple du Soleil. Le monastère a, en effet, été construit sur l’ancien site du plus célèbre lieu de l’Empire Inca, le Temple du Soleil. Lorsque les espagnols découvrirent les lieux, ils furent surpris par la quantité d’or regroupée en un même endroit. Une fois pillé, le temple fut transmis à l’ordre des Dominicains, 1er ordre établi au Pérou, qui y construisirent un monastère en s’appuyant sur les structures déjà en place.

Le terrible tremblement de terre de 1950 a permis de révéler aujourd’hui cet important vestige reconnu comme le plus parfait exemple de l’architecture inca. Ainsi, on y retrouve l’inclinaison des murs penchés vers l’intérieur afin de se protéger des séismes, les pierres biscornues aux angles et aux portes pour solidifier les structures… Et ces "trésors" incas, merveilleusement conservés, encerclent harmonieusement le cloître et les bâtiments de l’époque hispanique.

Frustré de n’avoir pu poursuivre ses visites car, en ce 1er novembre, de nombreux musées et monastères sont fermés, Papa nous a retrouvés dans la chambre pour préparer les prochains jours. Nous y passerons le reste de la journée, récupérant au passage le linge fraîchement lavé, ce qui est toujours un petit bonheur dans le cadre de notre périple - bonheur qu’on ne soupçonne même pas dans nos vies quotidiennes…

2
nov

Malgré l’absence de sonnerie du réveil, nous avons tout de même ouvert les yeux assez tôt ce matin mais, luxe absolu, nous avons pu traîner sous la couette… C’est donc vers 8 heures que nous nous sommes levés pour prendre notre petit-déjeuner. Au cours de celui-ci, Papa et Maman ont repris leur discussion de la veille sur le comportement à adopter face à la situation politique en Bolivie. Après l’Ambassade de France en Bolivie nous invitant à ne pas nous y rendre pour l’instant, les quelques informations grattées ici ou là sur le net nous ont définitivement décidés à rester au Pérou. Dès lors, il a fallu réinventer un programme pour les prochains jours.

Papa, frustré de n’avoir pu faire un trek depuis notre départ, s’est donc mis en quête d’essayer de faire le Chemin de l’Inca sur 4 jours. Malheureusement, s’il était possible de faire celui sur 2 journées, l’autre demandait un peu plus de temps de préparation administrative entre les demandes à formuler auprès du Ministère de la Culture, du Parc du Machu Picchu… Cela n’était pas, à priori, impossible selon l’agence mais, comme nous sommes samedi et qu’hier c’était la fête des Morts, les administrations n’étaient pas ouvertes. Aussi, nous avons décidé de retourner sur Arequipa afin de permettre à Papa de faire un trek sur 3 jours vers le canyon del Rio Colca.

Cela nous laisse aussi un peu plus de latitude pour apprécier l’évolution de la situation en Bolivie. Du coup, il nous a fallu préparer nos sacs en vitesse afin de libérer la chambre selon l’heure du "check out".

Si Maman est restée tranquillement à l’hôtel pour poursuivre le blog - elle réduit progressivement le retard accumulé en raison notamment de problèmes de connexion -, avec Papa, nous sommes partis visiter le sanctuaire de Saqsaywaman situé à deux kilomètres et sur les hauteurs de Cusco. Ça grimpe pas mal mais j’avais une belle motivation : l’achat, sur le retour, d’un T-shirt sur lequel je lorgne depuis quelques temps…

Sur le chemin, nous replongeons la belle Plaza de Armas, retraversons le quartier San Blas avec ses maisons blanches aux volets bleus avant d’aboutir au Cristo Blanco, cadeau des Palestiniens chrétiens qui ont pu se réfugier au Pérou lors de la seconde guerre mondiale.

Le site de Saqsaywaman n’est qu’à quelques mètres (en descente !) du Cristo Blanco. Ce serait un sanctuaire posé sur les hauteurs de Cusco et non pas une forteresse comme son positionnement pourrait le laisser penser. Il est particulièrement impressionnant en raison des énormes blocs de pierres qui le constituent. Si les Incas ne connaissaient pas la roue, en revanche, ils arrivaient à déplacer de tels blocs en mouillant le sol et en les faisant rouler.

Par ailleurs, j’ai pu comprendre comment les Incas arrivaient à tailler ces grosses pierres. Tout d’abord, ils réalisaient de petits orifices dans la pierre pour y mettre un gros bâton gorgé d’eau afin que celui-ci, en gonflant, la casse. Il ne restera plus, ensuite, qu’à les travailler avec des galets et à les polir avec du sable et de l’eau.

À l’issue de cette belle visite qui nous a permis aussi de profiter de très belles vues sur la ville de Cusco, nous avons regagné son cœur de ville pour y trouver mon T-shirt. Malheureusement, si nous l’avons bien déniché dans le magasin où je l’avais vu précédemment, il n’y avait plus ma taille…

Déçu, j’ai retrouvé, avec Papa, Maman pour aller déjeuner puis ai accompagné de nouveau Papa dans la visite du convent de la Merced fondé en 1535 par l’ordre de Notre Dame de la Merci, un des 1ers ordres religieux arrivés au Pérou (il est né au XIIème siècle à Barcelone). Détruit en 1650 puis reconstruit en 1654, il dispose notamment d’un magnifique cloître au plafond en bois sculpté, d’un ostentatoire avec une énorme perle et d’une cellule entièrement peinte par un homme qui y est resté cloître 11 ans ! Nous n’avons malheureusement pas pu y entrer, ce qui a mis un peu en colère Papa car c’était un peu le clou du spectacle et la raison de sa présence dans cet édifice… Il a quand même pu se consoler avec la belle bibliothèque.

De retour à l’hôtel, après un petit temps de repos et l’achat de nos sandwichs du soir, nous avons pris nos affaires déposées dans la consigne de l’auberge. Puis, nous sommes montés dans un taxi pour nous rendre au terminal de la société de transport "réputée" Cruz del Sur, avec laquelle nous allons voyager cette nuit vers Arequipa située à 11 heures de trajet en bus.

Nous devrions y arriver vers 6 heures du mat’...

3
nov

C’est en terre connue que nous débarquons, à 6 heures ce matin, au terminal terrestre de la ville d’Arequipa. À tel point que nous ne nous sommes pas fait avoir cette fois ci sur le montant de la course en taxi pour nous amener au même hôtel qu’il y a 10 jours. Le 1er conducteur nous prenait pour 15 soles, le second pour 12, le 3ème pour 10, et, finalement, le dernier a bien accepté notre proposition - qui est le tarif fait aux péruviens : 8 soles !

Installés dans l’hôtel, et après avoir aperçu (entendu !) de nos fenêtres une procession religieuse avec fanfare et tambours, nous sommes sortis prendre le petit-déjeuner sur la superbe Plaza de Armas d’Arequipa où, en ce dimanche matin, il y a avait beaucoup d’animations autour de la cathédrale. Nous nous sommes d’ailleurs installés au 1er étage sous les arcades encerclant la place pour profiter pleinement de ce spectacle.

Si, avec Maman, fatigués que nous sommes du voyage de nuit, nous sommes restés tranquilles dans la chambre, Papa s’est senti de se faire la visite d’un monastère. Pour autant, contrairement à ce qui était marqué dans le Routard, les portes de cet édifice religieux étaient fermées en ce dimanche. Mais, il s’est tout de même rabattu sur l’église San Francisco située non loin de là avec sa belle place fleurie.

De retour à l’hôtel, il a pu, avec l’aide de la gérante des lieux, programmer le trek vers le Rio del Colca que nous ferons donc, tous les 2, dès demain 3 heures du matin, et sur 3 jours (2 nuits).

Il a même « lancé une bouteille à la mer » pour faire, dès notre retour de ce 1er trek, une autre randonnée pour atteindre le sommet du volcan Misti situé à 5.825m. La gérante va essayer de trouver au moins 2 autres personnes afin de programmer cette ascension en milieu de semaine prochaine. À suivre donc...

Maman ne sera donc pas des nôtres - la marche est donnée comme assez dure - mais cela ne la dérange nullement car elle apprécie particulièrement cette ville blanche et animée.

Le reste de la journée coule tranquillement, chacun en profitant soit pour se requinquer, soit pour préparer ses affaires pour la randonnée du lendemain.

4
nov

Maman a été d’une grande solidarité avec nous ce matin lorsque le réveil a sonné à 2h40 afin que nous puissions honorer notre rdv avec le mini-bus qui doit nous mener, à partir de trois heures, vers le point de départ de notre trek à travers le canyon du Rio Colca. Car ça été très dur ! Non pas que nous nous soyons couchés très tard hier soir (21h30) mais, surtout, nous n’avons pas eu le temps de nous remettre du bus de nuit pour arriver sur Arequipa.

Heureusement, pour ma part, j’ai pu profiter des 3 heures de trajet, pour poursuivre ma nuit. Papa, quant à lui, avec ses longues jambes, a eu beaucoup plus de difficultés dans ce petit bus exiguë.

Sur le chemin, après avoir pris notre petit-déjeuner dans un restaurant et payer le buleto túristico pour pouvoir entrer dans la région du Canyon Rio Colca, nous avons marqué un premier arrêt à un mirador d’observation des condors, le Mirador de Cruz del Cóndor.

Si la vue sur le canyon était déjà impressionnante, voir voler le 2e plus grand oiseau du monde (après l’albatros), qui peut atteindre plus de 3 mètres d’envergure lorsqu’ils ouvrent ses ailes, l’a été encore plus. Nous avons eu la chance d’en voir voler plusieurs à quelques mètres de nous.

Les condors sont des charognards en ce qu’ils se nourrissent d’animaux uniquement morts. Ainsi, si pendant plusieurs jours, ils ne trouvent pas ce type de nourriture, ils peuvent essayer de provoquer la chute dans le précipice de leurs proies en passant tout proche d’eux pour les effrayer.

Du coup, une de leurs caractéristiques est de ne pas avoir de plumes au niveau de leur cou pour éviter de se salir avec le sang de leurs victimes. Autre particularité, particulièrement cocasse pour un oiseau, est qu’ils ne volent pas mais utilisent les courants de l’air pour se déplacer. Ce qui les empêche, par ailleurs, de foncer en piquet vers leurs proies. Enfin, ils n’ont pas la possibilité de les saisir, avec leurs griffes, comme savent le faire les vautours.

15 minutes plus tard, une fois les groupes constitués afin de n’être pas trop nombreux dans la randonnée, nous avons débuté notre trek avec une 10aine d’autres personnes (dont un couple de français et une française en vadrouille en Amérique du Sud sur plusieurs mois).

La première journée est assez simple puisque nous débutons - une fois n’est pas coutume - par une grosse descente de près de trois heures, afin de gagner le bas du canyon. La descente est ardue et glissante en raison du sol caillouteux et sec. Il faut faire extrêmement attention à ne pas glisser. Elle est aussi très longue car le Canyon de Colca est donné comme le 3ème plus profond du monde après 2 autres situés en Chine et au Népal. Ce type de classement ne veut pas dire grand chose dans le sens où la définition d’un canyon est toujours sujette à discussion, notamment avec celui de "vallée", le canyon devant être beaucoup plus étroit qu’une vallée.

Tout au long de notre cheminement, le guide a fait de nombreuses pauses en anglais pour nous en apprendre davantage sur les cactus, les anciennes traditions locales, l’origine du nom Colca… Ainsi, dans le canyon, on retrouve au moins 2 types de cactus : l’un qui, par ses épines, capte plus facilement l’humidité et, un autre, plus touffu, qui fournit, comme l’aloé vera, un liquide bon pour la peau.

Avant l’arrivée des espagnols, chaque village du canyon honorait ses propres Dieux, qui étaient souvent en relation avec leurs proches environnements. Ainsi, dans ce canyon, certains villages, voulant attirer les bonnes grâces du dieu de la montagne toute proche, avaient pris pour habitude de déformer les crânes des jeunes enfants afin de leur faire prendre la forme de la montagne-dieu (un volcan par exemple). Au moment de la conquête, les espagnols ont mis fin à cette pratique, qui perdure cependant aujourd’hui avec l’usage de chapeaux qui diffèrent d’un village à un autre (sans qu’il n’y ait plus toutefois de connotation religieuse).

Au bout de cette descente, nous sommes arrivés devant un pont suspendu au dessus de la rivière Colca, avant de remonter un peu en direction d’un « lodge », qui sera notre hébergement pour la nuit.

Mais, avant - car nous sommes arrivés aux environs de 14h - nous partageons, tous ensemble, le déjeuner et entamons - à ma plus grande joie - une partie endiablée de UNO à 6... jusqu’à l’heure du dîner, servi assez tôt.

Du coup, mais aussi parce que nous étions un peu fatigués, nous avons assez vite regagné notre chambre (à 20h !) que nous avons partagée avec un allemand et un espagnol... et avec des poules et un dindon devant la porte et, un tout petit peu plus loin, un gros cochon et un élevage de cuy, ces petits cochons d’Inde sud américains. Plus qu’un lodge, c’est donc plutôt une basse-cour.. aux conditions assez rudimentaires mais très sympa quand même ! Espérons que nous puissions bien y dormir.

5
nov

Malgré les cocoricos du coq et les glouglous du dindon, on a franchement bien dormi ! On s’est réveillé frais et dispos pour cette nouvelle journée où nous attend une randonnée de 3h30 avec des portions alternant montée, descente et plat.

Une sommaire toilette avec les moyens du bord (un lavabo extérieur pour tous !), et nous voilà embarqués sur des chemins longeant les zones vertes du canyon. Car, en effet, si le canyon est très sec sur les parties hautes, son cœur, grâce à la rivière Colca et, surtout, une bonne organisation de son irrigation, est beaucoup plus vert. Cela permet ainsi la culture de nombreux fruits et légumes, à l’instar de l’avocat, la pomme de terre, le quinoa, la banane, la figue… Ajoutés à l’élevage du cuy, de cochons et des moutons notamment, les habitants sont, ici, auto-suffisants.

Malgré l’existence de quelques écoles primaires et le développement de l’éco-tourisme, ces villages se meurent progressivement. Les jeunes préfèrent quitter cet environnement difficile - même si l’électricité est bien présente (tout comme la wifi dont nous pouvons d’ailleurs profiter si nous payons pour avoir le mot de passe) - pour, une fois leurs études terminées, se rapprocher des villes modernes.

Les montagnes alentours sont aussi magnifiques en ce qu’elles ont des tons de couleurs assez divers en raison de l’activité géologique du secteur (il y a eu, ici, en 2016, un terrible tremblement de terre). On y distingue du rouge dû à l’oxyde de fer, du jaune dû au soufre, du vert avec le cuivre…

Puis, au bout de cette belle marche, et après le passage d’un nouveau pont suspendu, nous débouchons sur l’oasis de Sangalle, vision assez incroyable dans cet environnement de roches et de pierres. C’est ici que nous déjeunerons et que nous passerons l’après-midi à nous prélasser - malheureusement, seulement un petit instant devant la piscine car le temps n’est vraiment pas très chaud… L’eau de la piscine, comme celle des robinets, des douches, des wc… provient du même endroit, c’est-à-dire de la fonte des glaciers et de la neige.

Au cours de ce temps de repos, outre des parties de UNO et d’un jeu de cartes appelé... « le trou du cul », on assistera à la livraison - à la « Leclerc Drive » - de la nourriture par des mules dans cet endroit « au milieu de nulle part ».

Bref, nous passerons notre fin de journée relax avant le dîner servi à 18h30. Nous nous coucherons tôt car, demain, il faudra se lever... très tôt (4h15) pour attaquer, durant la nuit, la longue et dure remontée des 1.200 mètres de dénivelé du canyon...

6
nov

La nuit a été très bonne et, lorsque le réveil a sonné à 4h15 ce matin, nous sommes, avec Papa, d’attaque pour ce début de matinée qu’on nous promet compliqué… En effet, dès 4h30, à la frontale et avec l’ensemble du groupe, nous attaquons la montée vers le haut du canyon, soit 1.200 mètres de dénivelé positif !

La première demi-heure se fait dans les pas de notre guide en raison des diverses ramifications du chemin. Puis, chacun est invité à prendre son rythme pour monter jusqu’au sommet où nous nous retrouverons tous. Si Papa prend un peu d’avance, je le suis de très près et nous arrivons dans les tous premiers au sommet, au bout de 2 heures de marche. Papa est fier de moi et… moi aussi !

Après avoir attendu une bonne heure et fait quelques photos du groupe avec lequel nous nous sommes super bien entendus pendant ces 3 belles journées, nous repartons en direction de Cabanaconde, village perché à 3.287 m dans lequel nous prendrons notre petit-déjeuner.

Le reste de la journée se fera en bus et avec un autre guide. Nous allons traverser une bonne partie des villages de la vallée, qui datent de l’époque des conquistadors espagnols : Chivay, Yanque, Coporaque…

Ces derniers souhaitaient ainsi contrôler les indiens, les convertir plus facilement au catholicisme et les contraindre à payer des impôts. De plus, cela leur procurait une main-d’oeuvre importante pour l’exploitation des mines situées alentours et qui sont d’ailleurs encore aujourd’hui nombreuses autour d’Arequipa.

Nous marquerons un premier arrêt pour apprécier les paysages de terrasses cultivées, appelées "andenes". Elles sont dues au génie bâtisseur des indiens collahuas, une civilisation de 1.000 ans antérieurs aux Incas ! Ils ont aussi construit un ingénieux système de canalisations qui permettent d’irriguer aujourd’hui ces terres pourtant très rocailleuses et que nous avons eu la chance de voir de près lors de notre randonnée.

Au loin, nous avons aussi pu apercevoir ce qui serait la source du fleuve Amazone (une découverte du fils Cousteau).

Nous poursuivons notre route vers des sources d’eau chaude situées à 3633 m d’altitude. Elles proviennent du volcan Cottalumi et arrivent dans les 6 "piscines" à une température d’environ 38°. Assez relaxant après cette rude montée !

Une bonne heure de relaxation dans ces différents bassins et nous voilà repartis en bus pour aller déjeuner. Malheureusement, à l’issue de celui-ci, le temps se gâte un peu gâchant par la même l’arrêt suivant qui devait nous offrir une somptueuse vue sur la chaîne de volcans de la région. D’ailleurs, l’un d’entre eux, le Sabancaya est en alerte orange permanente et nous avons pu le voir, un peu plus tôt dans la matinée, recracher ses cendres dans l’air (il le fait toutes les demi-heure !)

Un dernier arrêt pour "saluer" 2 alpagas puis, nous regagnons tranquillement, en fin de journée, Arequipa où nous attend Maman que nous avons plaisir à retrouver. De son côté, elle a bien avancé le blog - que vous lisez avec délectation, hein ?

Mais, elle a aussi profité de la douceur d’Arequipa et de sa région, notamment en participant à une visite organisée de ses alentours.

Tout de même un peu fatigués, nous nous coucherons à l’heure raisonnable de 21h après un dîner pris dans un restaurant situé face à l’hôtel.

7
nov

Même sans le réveil, je me suis levé à 5 heures du matin ! À croire que mon organisme est désormais calé sur cet horaire très matinal… On a tout de même dû traîner au lit jusqu’à 7 heures pour prendre notre petit-déjeuner sur la terrasse de l’hôtel qui offre une superbe vue sur les volcans qui encerclent Arequipa.

On en profite aussi pour faire une vidéo pour la naissance de Raphaël C. que nous avons hâte de connaître et pour féliciter Marine, Benoît et les filles.

Félicitations à Benoit et Marine

Papa ne fera finalement pas l’ascension du volcan Misti car il fallait être au moins 3 et il en manquait... 2 pour que l’agence amortisse l’excursion. Mais, il ne semble pas trop déçu.

Il est surtout très préoccupé de la suite de notre parcours avec la situation politique en Bolivie qui ne semble pas s’améliorer du tout. Le risque est trop important de se retrouver bloqués (comme en Équateur) pendant plusieurs jours en raison de la grève des transports ou des blocages routiers. Les infos glanées ici et là sur le net et les réseaux sociaux nous laissent penser que c’est ce qui nous attend si on part dans cette direction. Du coup, la mort dans l’âme, nous avons pris la décision de ne pas nous rendre dans ce pays par le nord et de passer directement au Chili. On verra par la suite si on peut faire une incursion en Bolivie par le Chili.

On met à profit cette journée dans une ville importante pour apporter notre linge à laver - il en a bien besoin après notre trek ! - et pour me racheter de nouvelles chaussures de marche. Mes « Salomon » ont en effet beaucoup souffert ces 4 derniers mois et elles ne tiendront pas plus longtemps. On préfère donc anticiper.

Après un bon « poulet rôti - frites », Papa est parti, seul, visiter le monastère de Santa Teresa. Fondé il y a 3 siècles par les carmélites (21 nonnes y vivent encore !), il s’ordonne, avec ses anciennes chapelles, autour de son beau cloître fleuri. Dans celles-ci, transformées en musée, on peut retrouver notamment une crèche transportable avec ses très nombreuses figurines. La salle capitulaire est étrange en ce qu’elle est ornée de magnifiques fresques florales et de scènes de la vie quotidienne (et non religieuse !) datant de la création du monastère au XVIIIe siècle. Le cloître est enfin entouré de galeries extérieures aux belles et photogéniques couleurs jaune et rouge.

De retour à l’hôtel, nous nous sommes un peu reposés et avons préparé nos affaires du lendemain, après avoir récupéré notre linge. Cette journée aura été sans nul doute plus calme en visites et marches mais nous aura permis d’être d’attaque pour notre prochaine étape du tour du monde : le nord du Chili !

dernier diner péruvien

Et n'oublions pas Pilou le parrain de maman pour lui souhaiter un très bon anniversaire.

Joyeux anniversaire Pilou !
8
nov

Comme lors de notre premier départ d’Arequipa, le petit-déjeuner est prêt à 7h pétantes dans le patio situé à l’étage du 1er bâtiment de l’hôtel, mais cette fois-ci, nous n’y sommes pas les seuls… Un groupe d’une 10aine de russes ont en effet dormi dans les chambres voisines et n’ont pas été d’une très grande discrétion, ce matin, au réveil…

Ayant le même timing que nous, nous nous sommes tous retrouvés dans la rue pour héler des taxis. Ayant réservé le nôtre, nous sommes vite montés dans l’un d’entre eux, qui nous a ensuite conduit rapidement vers le terminal des bus de la compagnie Florès afin d’attraper celui en direction de Tacna, dernière ville péruvienne avant la frontière chilienne.

Nous avons d’ailleurs réussi à prendre le bus de 8h (et non celui de 9h comme envisagé initialement), nous faisant ainsi gagner une heure d’attente dans le hall de la société.

Le trajet de 5 heures s’est bien passé, sans événement majeur, longeant la côte extrêmement aride de l’extrême sud du Pérou… avec de temps en temps quelques oasis. Le bus a tout de même fait l’objet d’un contrôle anti-drogue par un chien, contrôle qui s’est révélé heureusement sans suite.

Arrivés au terminal de bus de Tacna, nous avons dû traverser la route pour aller dans celui, juste en face, qui assure les liaisons internationales. Très rapidement, après avoir constaté que les tarifs pratiqués par les taxis étaient vraiment trop élevés, nous avons opté pour un bus d’une compagnie chilienne. Les valises déposées dans les soutes, Papa a laissé - difficilement et avec une vigilance particulière par la suite - les passeports à l’assistant du chauffeur afin que celui-ci les consulte, puis nous les remette lors du passage à la douane avec le Chili.

Là encore, le voyage en bus s’est passé sans encombre, nous laissant le temps de remplir la paperasse nécessaire au passage frontalier que nous atteindrons une petite heure plus tard. Si pour les touristes slovaques les démarches ont été légèrement plus compliquées (le douanier ne connaissant pas la Slovaquie !), pour notre part, cela s’est déroulé très rapidement. Nous avons ainsi pu regagner nos places et poursuivre sereinement le reste du trajet qui nous conduit, une demi-heure plus tard, au terminal des bus d’Arica, 1ère ville chilienne à l’extrémité nord du pays.

Il est temps de passer à notre petit bilan péruvien.

Bilan péruvien


Pour la suite au Chili c'est par ici…