Si nous nous sommes réveillés tôt les autres jours, ce matin, c’est le pompon : 5h du mat’ ! Nous devons, en effet, nous rendre sur un site lointain, à plus d'1h20 de route. Nous devons surtout le visiter de manière très matinale car il s’agit des geysers du Tatio, ceux-ci ne produisant leur plein effet que tôt le matin, lorsque le contraste entre la température extérieure et celle des geysers est la plus importante. Nous nous sommes donc préparés très rapidement, décidant de prendre notre petit-déjeuner sur place avec les produits achetés la veille dans une petite épicerie.
Finalement, la route n’a pas été si longue que cela. D’abord, parce que j’en ai profité pour continuer ma nuit… Ensuite, parce qu’avec l’IPad que nous avons branché sur le poste radio, nous avons pu écouter de la bonne musique. Enfin, parce que Papa, conduisant un bon 4x4, a « carburé » et a doublé les nombreux bus et véhicules partis plus tôt que nous, mais roulant beaucoup plus lentement… Car, en effet, nous n’étions pas les seuls sur la route. Les geysers du Tatio sont un spot très touristique, et sont proposés par toutes les agences de San Pedro.
L’idée était ainsi de partir très tôt pour essayer d’arriver les premiers… mais, sauf à se lever vraiment très tôt, c’était vraiment peine perdue. D’ailleurs, sur site à 6h30, et malgré un droit d’entrée important, il y avait déjà pas mal de bus sur les parkings aménagés. Une fois garés, avant même le lever du soleil, mais avec une belle luminosité, nous sommes donc partis à la découverte de la quarantaine de geysers du Tatio, soit 11 % des geysers de la planète.
Pour nous qui avons eu la chance d’aller en Islande, cela pouvait ne pas être très impressionnant. Les jets ne sont, en fait, que des « giclettes » de moins d’un mètre de haut en cette période (chaude) de l’année. Ils seraient, dit on, beaucoup plus hauts en hiver en raison de l’amplitude thermique. Pour autant, l’immensité du site, avec les volcans et les montagnes aux cimes enneigées, et ses nombreuses fumerolles s’éparpillant dans une semi pénombre, ont rendu l’instant assez irréel.
Après la visite, nous avons récupéré le petit-déjeuner dans le 4x4 puis, sommes installés un peu en hauteur pour disposer d’une belle vue dominant l’ensemble du site. J'ai été surpris d’avoir trouvé le pain par terre dans le véhicule et le sac à dos mal fermé…
De retour à la voiture, et après un nouvel arrêt pour voir d’autres geysers et un bassin d’eau chaude où se prélassaient de nombreux touristes - nous avons « passé notre tour » pour notre part -, nous avons pris la direction des termes de Puritama.
Profitant, cette fois-ci, avec la lumière du soleil, de la beauté des paysages, nous avons marqué quelques arrêts pour prendre des photos de lagunas, de flamands roses et, surtout, des fameux suri (nandou), animal typique de cette partie du monde ressemblant à une autruche, et que Maman souhaitait absolument voir depuis plusieurs jours.
Papa, maîtrisant parfaitement la conduite du 4x4, roulait un peu trop vite car, à un contrôle routier effectué de manière aléatoire, par les carabiniers chiliens, il s’est fait gentiment grondé pour sa vitesse excessive...
Reprenant la route, plus prudemment donc - même s’il était difficile de respecter les limites de vitesse (30 kms/h !), Maman s’est rendue compte qu’il lui manquait son maillot de bain pour aller aux termes dé Puritama. Très surprise, et poursuivant ses investigations, elle s’est aussitôt aperçue qu’il lui manquait aussi, dans son portefeuille, 50 euros et 2 cartes de crédit : la sienne et celle partagée en commun avec Papa ! Pablita a vérifié son sac immédiatement derrière et le constat est : nous avons été volés durant notre absence du véhicule, lors de la visite des geysers ! Pablita ne retrouve, en effet, plus ses 200.000 pesos chiliens ni sa carte bancaire ! Du coup, changement de programme, retour direct à San Pedro afin d’avoir du wifi et vite faire opposition.
Malgré une connexion très défaillante (nous sommes en plein désert), Maman fait opposition sans problème pour sa carte, Papa devant, quant à lui, téléphoner à Julien, son ami « banquier », pour faire le nécessaire avec celle de la famille. Pablita, de son côté, arrive à joindre son père qui fera les démarches pour son compte. Disposant chacun d’une autre carte bancaire, nous ne sommes pas en difficulté pour les prochains jours, mais le budget en prend tout de même un coup !
L’essentiel étant fait, Papa, Maman et Pablita se rendent désormais en cœur de ville, chez les carabiniers, pour déposer plainte et obtenir ainsi un document officiel pour le vol. De suite, ils ont vite compris que ce serait long et fastidieux… À 11h45, un quart d’heure avant la pause méridienne, les carabiniers n’étaient pas très enclins à prendre leur déposition. Ils s’évertuaient à parler très vite - malgré leur demande de parler plus lentement… -, refusaient d’écrire « vol » pour indiquer « perte », prétextant que c’était suffisant au Chili - et ne voulant pas comprendre que cela ne l’était pas en France vis à vis des assurances… Midi juste passé, celui qui avait commencé (la mort dans l’âme) à prendre leur plainte, est parti déjeuner, refilant le bébé à son collègue… Ce dernier, au bout de 5 minutes, prétextant un problème de connexion internet sur son poste alors que celui de son collègue fonctionne très bien (!), les invite à revenir dans l’après-midi… Depuis quand a-t-on besoin d'internet pour faire une déclaration de vol ??? Un vrai sketch des Inconnus sur la Police française ! A voir pour ceux qui ne connaîtrait pas !
De retour à l’hôtel, et après échanges avec Julien « le banquier », on apprend que la démarche auprès des carabiniers ne sert finalement à rien. Nous laissons donc logiquement tomber et ne reviendrons pas l’après-midi ennuyer nos « amis » carabiniers chiliens.
En lieu et place, et pour ne pas changer notre programme du jour à cause d’un c... voleur chilien, nous reprenons la voiture pour nous rendre aux thermes de Puritama, que nous atteindrons une demi-heure plus tard. Et force est de reconnaître que nous avons bien fait ! D’abord, parce que les lieux sont splendides. Ensuite, parce que cela fait du bien de se relaxer dans les eaux tièdes (26-30°) des différents bassins aménagés dans ce cours d’eau situé en fond de canyon. Et Heureusement Maman avait un 2ème maillot de bains. 😀 Nous y resterons 2 bonnes heures, passant d’un bassin à l’autre, sans en oublier un seul !
De retour sur San Pedro, nous irons commander deux pizzas pour le dîner, donnerons notre linge à nettoyer après nous être douchés. Papa ira, pour sa part, faire le plein du 4x4 avant de le rendre au loueur. Nous nous coucherons vers 21h30 avec l’objectif, après une journée si riche, de dormir « à ne plus en pouvoir » !