... au Nord du Chili

Découverte de l'extrême nord du Chili et de la région de San Pedro d'Atacama
Du 8 au 22 novembre 2019
15 jours
8
nov

Capitale de la XVème région chilienne, comptant près de 185.000 habitants, Arica est connue pour être la ville la plus aride du monde. Ainsi, durant 14 ans, au début du XXème siècle, il n’y a pas plu une goutte de pluie...

Première vision sur la ville d'Arica

Appréciée des surfeurs, le seul intérêt qu’elle revêt pour nous est le musée sur les civilisations précolombiennes, situé à quelques kilomètres, dans la vallée d’Azapa. Nous le visiterons demain avant de nous rendre ensuite dans l’arrière-pays, plus précisément à Putre.

En attendant, après avoir fait du change en pesos chiliens avec le reste de nos soles péruviens auprès de l’autre assistante du chauffeur de bus, nous sommes partis en quête d’un hôtel. Pour une fois rien n'est réservé ! 😀

Si nous avons fait « chou blanc » avec le 1er hotel qui était recommandé par notre fidèle compagnon « Le Routard » (ce n’était plus une auberge mais une habitation de particuliers !), nous avons pu, quelques mètres plus loin, dégoter une chambre de trois dans un agréable endroit tenu par Ross un sympathique néo-zélandais. Quasi vide, nous avons bénéficié d’une belle chambre au prix du dortoir. Le luxe !

Disposant aussi d’une cuisine, nous sommes allés faire des courses au marché voisin où nous en avons profité pour retirer de l’argent chilien. Mauvais surprise cependant, il semble impossible, au Chili, de trouver un distributeur qui ne te retienne pas presque 6 euros de frais bancaire à chaque retrait ! Un vrai hold-up qui oblige donc Papa à retirer de grosses sommes…

De retour à l’hôtel, et après une bonne douche et des parties de Puissance 4 avec Papa, Maman nous a préparé le dîner à base d’œufs, d’avocats, de tomates, et avec une touche de mangue en guise de dessert.

L’heure étant bien avancée - d’autant plus que nous avons "perdu" deux heures sur l’heure péruvienne (il est 22h au Chili quand il est 20h au Pérou) - nous avons regagné notre chambre et avons sombré rapidement.

9
nov

Sur les conseils éclairés de notre hôte, et après le petit-déjeuner, nous sommes partis en direction de la plage, située juste en face de l’auberge, afin de longer l’océan Pacifique et nous diriger vers le terminal Pesquero.

Si on comprend bien que la plage ne soit pas forcément le lieu privilégié des chiliens pour se relaxer (la mer est à environ 15°) - et encore, nous en avons vu quelques uns s’y prélasser… -, il est tout de même vraiment regrettable qu’elle ne soit pas plus aménagée et, surtout, beaucoup plus propre. Même si on y trouve de nombreux écriteaux nous invitant à jeter nos déchets dans les poubelles, force est de constater que, malheureusement, il s’agit d’un vœu pieu…

Le matin, le terminal Pesquero est rempli d’échoppes et de stands où les pêcheurs découpent les fruits de leurs pêches, vendent les produits du jour (poissons, moules, coquillages…), voir continuent de pêcher… sous les regards vigilants des lions de mer, des pélicans et autres chats qui attendent avec impatience qu’on leur jette des restes. Parmi eux, se trouve sûrement le plus gros lion de mer que nous ayons vu depuis 4 mois, avec sa jolie « crinière »...

Et hop ! Disparu…

Très intrigué par le procédé utilisé par les pêcheurs le long des quais, l’un d’entre eux me tend une sorte de boîte de conserve, prolongée par un fil au bout duquel est attaché un hameçon. S’il y arrive très facilement et enchaîne les poissons, pour ma part, il faudra attendre une bonne demi-heure pour me voir sortir de l’eau un tout petit poisson qui plus est non comestible… Je le rejette donc à l’eau très rapidement afin de le garder en vie.

Patience… ça mord 

Nous poursuivons notre cheminement pour atteindre la plazá Colón où se trouvent l’Ex Aduana, œuvre de la compagnie de Gustave Eiffel, édifiée en 1874 pour recevoir le bureau des douanes. Il semble aujourd’hui menacé de destruction, à l’instar d’autres bâtiments historiques que nous allons croiser lors de notre marche.

Sur un autre côté de la plaza, riche de nombreux palmiers, on trouve aussi l’ancienne gare reliant Arica à La Paz et, pas trop loin, une vieille locomotive allemande de 1926.

Remontant une rue piétonne où nous constatons une queue impressionnante devant une banque (et des travaux de protection des vitrines des autres établissements bancaires…), nous nous dirigeons vers la belle cathédrale San Marcos, fabriquée elle aussi en France, dans les ateliers de Gustave Eiffel. Arrivée en pièces détachées à Arica, elle a été intégralement remontée sur place en 1876. Les piliers et arcades intérieurs sont en fer forgé.

Ayant trouvé devant la cathédrale un guide touristique avec son véhicule, nous enchaînons par un court trajet en direction du musée archéologique San Miguel de Azapa consacré aux civilisations précolombiennes ayant habité la région. Sur le chemin, le guide essaie bien de nous être agréable et de nous proposer d’autres excursions avec son téléphone portable, mais nous ne nous laisserons pas tenter…

Ce musée est surtout remarquable en ce qu’il présente une importante collection de momies Chinchorros, encore plus anciennes que les momies égyptiennes ! En effet, dès 5.000 av JC (soit 2.000 ans avec les égyptiens), ils avaient une technique de momification bien particulière, appelée « momie noire ». Le défunt était totalement désarticulé, désossé, sa peau dépecée et conservée, ses muscles et organes retirés. Puis, le corps était recomposé à l’aide de branches, de résines ou de cendres, et recouvert d’argile. On le remmaillotait avec sa peau avant de le recoudre et de le coiffer d’une perruque. Enfin, les traits du visage et ses attributs sexuels étaient redessinés à l’aide d’une fine couche de peinture.

On retrouve d’ailleurs une bonne partie de ces momies dans le second bâtiment du musée, musée aussi consacré aux 1ers habitants de la région (8000 - 6000 av JC) et à la civilisation Tiwanacu (500 à 1.000 ap JC).

De retour sur la place de la cathédrale San Marco, nous décidons d’emprunter le raide chemin grimpant vers le sommet de la colline El Morro, et son gigantesque drapeau chilien, qui offre de beaux points de vue sur la mer, les plages et le centre-ville.

En 1880, lors de la guerre du Pacifique, ce lieu fut l’objet d’une âpre bataille entre chiliens et péruviens qui y étaient retranchés. Cette guerre aboutira aussi à la perte, par la Bolivie, de cette région et, donc, de tout accès à la mer. Aujourd’hui, la Bolivie essaie encore de récupérer ce morceau de territoire par la voie judiciaire auprès des juridictions internationales… mais en vain.

On retrouve d’ailleurs sur El Morro une plaque inaugurée par le tristement célèbre Général A. Pinochet…

Aujourd’hui, Arica reste la principale porte d’entrée de produits vers la Bolivie. Cela en fait un des principaux ports sud-américains et, un point de départ de très nombreux camions en direction de la Bolivie.

À noter que Maman a monté sans aucune difficulté cette colline, démontrant, une fois encore, l’amélioration évidente de sa condition physique. 😀

D'ici nous félicitons Joëlle B. pour son nouveau statut de "Grand-mère".

Félicitation "MamieJo"

Après la descente d’El Morro et avoir longé le beau (et bleu !) consulat péruvien, nous nous installons à la table d’une pizzeria d’une rue piétonne d’Arica puis, nous nous enfilons une bonne et (très) peu chère glace de chez McDo. Cela constitue d’ailleurs plus un goûter qu’un dessert car il est déjà 16h30 de l’après-midi…

De retour à l’hôtel, et après avoir fait quelques courses pour le dîner du soir, Papa est reparti au terminal des bus pour y acheter les billets du lendemain pour Putre. Cela assure les places et nous fait gagner quelques minutes de sommeil supplémentaires. (Départ à 7h) Le reste de la soirée sera calme et nous nous coucherons assez tôt.

10
nov

C’est avec regret que nous quittons non pas Arica - qui n’est pas une ville très attachante - mais l’auberge où nous étions car elle était agréable et son gérant néo-zélandais très sympa… Il a ainsi fait l’effort de nous préparer un copieux petit-déjeuner pour les 6h afin de nous permettre de prendre notre bus à 7h en direction de Putre, situé à 3.500m et 3h30 de bus d'Arica.

Forcément du niveau de la mer, à Arica, jusqu’à Putre, le bus a un peu souffert dans les montées mais aussi en raison de la multitude de travaux pour rénover la route. On est malheureusement aussi passé à côté d’un accident assez sévère entre un camion de chantier et un autre transportant de l’eau. Ce dernier a cependant eu le bon réflexe de ne pas chercher à éviter le choc car il aurait pu se retrouver sine die dans le ravin…

Quant à nous, nous avons bien ressenti le manque d’oxygène mais sans en souffrir particulièrement. Je me suis même endormi comme un bébé… et passant à côté des cactus candélabres qui peuvent parfois atteindre les 5 m de haut.

Arrivés sur Putre, où nous n’avions aucune réservation d’hôtel, les suggestions de Booking que nous avions regardées la veille étant trop chères, nous avons suivi une jeune suissesse allemande, avec qui Papa avait un peu sympathisé auparavant dans le terminal d’Arica, pour voir son auberge et, éventuellement, y prendre une chambre. L’accueil de Javier, le « patron » de l’établissement ayant été très sympa et les lieux étant très confortables, nous nous y sommes installés. Cerise sur le gâteau, j’ai ma propre chambre !

En plus, il y a une table de ping-pong, un jeu de fléchettes, un billard… Le pied ! Avec Papa, nous nous sommes donc immédiatement essayés à tout. Mais si je me suis malheureusement incliné lourdement au tennis de table et au billard, cela a été un peu plus accroché aux fléchettes où j’ai tout de même gagné une manche.

À l’issue, nous sommes allés jouer au football sur le terrain très sablonneux de Putre. Nous avons d’ailleurs tous les 2 glissé mais sans se faire mal. Juste quelques égratignures.

Pendant ce temps, Maman a avancé le blog pour lequel nous avons de moins en moins de retard (15jours... soit presque rien !).

En parallèle, nous avons bloqué l’excursion de demain avec 3 autres personnes, ce qui nous a permis de baisser le prix à son maximum en remplissant le mini-bus.

Par ailleurs, nous avons appris que la situation semblait évolué beaucoup et positivement en Bolivie, Evo Morales acceptant finalement le principe d’une nouvelle élection présidentielle en matinée, avant, dans l’après-midi, de fuir en Argentine… À suivre dans les prochains jours car, du coup, on pourrait remonter sur La Paz…

En tous les cas, cela a mis en très grande forme notre hôte Javier, bolivien de naissance et qui a toute sa famille encore en Bolivie. A la bouteille de vin chilien offerte par Philippe, un français, grand cycliste effectuant une traversée du Chili, de la Bolivie et de l'Argentine, et qui dort aussi dans l’auberge, Javier a payé sa tournée avec deux autres bouteilles de vin et du Pisco, ce succulent breuvage péruvien à 40°... La soirée a donc été très longue et surtout très arrosée - moins pour Javier qui n’a pas trop tenu la cadence…

Un bon groupe s’est ainsi tout naturellement constitué autour de la table de la pièce à vivre, devant la TV qui diffusait des clips musicaux.

A Evo !

La soirée avançant et le niveau des bouteilles descendant, Papa s’est essayé à un cours improvisé de salsa. Il a essayé et on vous laisse juger s’il a réussi…

Salsa

C’était une soirée très sympa, avec un très bon groupe que nous aurons d’ailleurs le plaisir de retrouver dès demain pour l’excursion car, finalement, de 6, nous sommes passés à 8 en quelques minutes et… de nombreux verres de vin chilien ! On verra les têtes des uns et des autres au réveil…

11
nov

Pour cette première journée pleine dans la région de Putre, nous avons opté pour une excursion « clé en mains » car il n’est vraiment pas facile de se déplacer dans le coin. Aussi, accompagnés de 5 autres personnes, dont Regina notre suisse allemande et Ingrid toute jeune retraitée de l'enseignement, et après un petit-déjeuner pris avec les produits achetés la veille, nous avons pris la direction du parc national Lauca et d’un des lacs les plus élevés au monde : le lac Chungara (4.518m).

Malgré la soirée un peu arrosée de la veille, Papa et Maman semblent tout de même en bonne forme.

Nous nous arrêtons très rapidement en bord de route pour essayer d’apercevoir un taraka, une sorte de cervidé unique et typique de ce territoire, qui a pour habitude de passer dans les parages à cette heure du jour (soit vers 9h du mat’). Malheureusement, nous n’avons pu l’apercevoir autrement… qu’avec le téléphone portable du guide !

Nous poursuivons donc notre chemin et entamons notre traversée du magnifique parc national Lauca. Situé à la frontière avec la Bolivie, sur l’altiplano, il est aujourd’hui classé "réserve naturel de la Biosphère" par l’UNESCO. Il est notamment constitué de 5 volcans - toujours en activité - dont le Parinacota (6.342m), avec son cône enneigé presque parfait, et le Pomerape (6.282m). D’ailleurs, du lac Chungara, nous avons pu admirer la fumée s’échappant très régulièrement de l’un d’eux.

On y retrouve une faune et une flore incroyable comme cet énorme lichen - pouvant atteindre jusqu’à 1m de large et pouvant vivre jusqu’à 100 ans - dont les indiens se servaient comme combustible. Aujourd’hui, sa fleur est une plante médicinale très utilisée par les chiliens.

On dénombre une 60aine d’espèces animales dans le parc, dont les fameux lamas, les alpagas, les vigognes, mais, aussi, une sorte de lièvre à queue d’écureuil, les viscaches, ou, encore, des flamands roses.

Nous marquons un premier arrêt dans le parc au niveau de Las Cuevas, en plein cœur de l’altiplano. On retrouve de nombreux animaux (notamment beaucoup de vischaches) mais aussi des bodefales, ces zones humides d’altitude où il n’est pas vraiment agréable de s’asseoir… (ça gratte et ça pique !) Cet endroit est marqué par la présence de grottes utilisées, voilà des siècles, par les anciens pour chasser.

Quelques kilomètres plus loin, le mini-van s’arrête devant le superbe bofedal de Parinacota. Devant celui-ci, on a une vue magnifique sur le volcan Parinacota et son superbe cône enneigé.

Le prochain arrêt est lui aussi tout aussi somptueux - il faut dire que le temps est de la partie et la présence des quelques nuages ne fait que magnifier le paysage. Nous nous retrouvons, en effet, devant les lagunas de Cotacotani, parsemées de nombreux îlots, dûs à l’intense activité volcanique de la région.

Puis, nous aboutissons enfin à ce qui constitue l’objet de l’excursion, c’est-à-dire au lac Chungara, aux eaux bleues et profondes (près de 400 m de profondeur !). Nous y entamons une courte marche d’une demi-heure longeant ses rives et appréciant sa riche avifaune, dont quelques colonies de flamands roses.

Nous apercevons aussi des squelettes d’alpagas, sûrement mangés par les pumas qui rôdent dans le secteur la nuit.

La frontière bolivienne n’est vraiment pas loin et nous faisons même demi-tour devant la douane... dont il semblerait qu’elle soit fermée au regard des événements politiques dans le pays... On n’est pas prêt d’aller en Bolivie visiblement...

Midi bien passé, et les estomacs commençant à se faire entendre, nous nous arrêtons déjeuner dans un restaurant où nous dégusterons le traditionnel almuerzo mais en choisissant entre la non moins traditionnelle soupe de l’entrée et le plat principal...

Après ce repas frugal, nous avons pris la direction du village de Parinacota, classé monument historique. Il s’agit toutefois d’un « village fantôme » car nous n’y avons croisé personne - on y aurait toutefois aperçu l’instituteur avec… son fils-élève ! En revanche, il possède une très belle église blanchie à la chaux et entourée d’une enceinte à l’angle de laquelle se dresse un clocher indépendant. Nous n’avons malheureusement pu y rentrer, celle-ci étant fermée.

Sur le chemin du retour vers Putre, nous avons terminé en beauté cette très belle excursion - marquée aussi par des informations très intéressantes de la part du guide Patricio - en nous rendant à des thermes, autrement dit à des sources d’eau chaude. Inutile de préciser que nous ne nous sommes pas fait prier pour se mettre en maillots de bains et sommes facilement rentrés dans l’eau de la piscine donnée à 36°. En plus de celles-ci, le lieu disposait de bains de boue à appliquer sur notre corps. C’est donc avec application que j’ai enduit de boue, et pour la première fois, « mon corps d’athlète ». J’ai d’ailleurs assez apprécié cette nouvelle expérience dans ma jeune vie !

Nous avons regagné tranquillement Putre que nous avons atteint quelques minutes plus tard, vers les 17h30. J’ai pu ainsi me remettre au billard, au ping-pong et aux fléchettes, pendant que Papa et Maman vaquaient à leurs occupations : douches, blog, Instagram, courses pour le dîner du soir… Enfin, Papa a quand même eu le temps de me mettre, comme il aime à le dire, des "fessées" au tennis de table…

Nous en avons aussi profité pour "booker" l’excursion de demain vers la Réserve nationale Las Vicuñas et le fameux Salar de Surire.

En plus, nous aurons le plaisir de retrouver Pablita - dont nous avions fait la connaissance aux Galápagos. Elle arrive, en effet, cette nuit, à l’auberge pour enchaîner, ensuite, avec l’excursion. Je suis très content que Papa ait pu organiser cela avec l’hôtel qui a été très sympa en lui offrant aussi la nuit - elle arrivera d’Arica vers 1h du mat’ avec le chauffeur de l’excursion.

12
nov

Nous venons vraiment de vivre une très belle journée d’excursion dans le parc national Las Vicuñas et au bord du Salar de Surire.

Elle a d’ailleurs commencé sous d’excellents hospices avec l’arrivée, dans la nuit, de Pablita, et avec nos retrouvailles matinales, à l’heure du petit-déjeuner, que nous avons donc partagé ensemble. Puis, dans un mini-van spécialement affrété, et en compagnie de Regina, la jeune suissesse, dont nous ne nous séparons plus, nous sommes partis vers le parc Las Vicuñas, classé réserve de la Biosphère par l’UNESCO. Elle a surtout pour objectif de protéger les vigognes et les nandous, sorte de petites autruches américaines (que nous ne verrons malheureusement pas).

On nous avait prédit une journée assez longue et pénible en voiture car il faut pas moins de 3 heures pour rejoindre le Salar de Surire, site principal de l’excursion. Pour autant, cela s’est passé très rapidement, d’autant plus que j'avais beaucoup à raconter à Pablita…

Nous avons marqué quelques arrêts pour prendre des photos ou faire une pause-pipis dans un village isolé et au bord de la route fréquentée par de nombreux camions reliant le nord du Chili à la Bolivie. Cela nous a aussi donné l’occasion de souffler un peu - et de respirer beaucoup - car le véhicule laissait entrer énormément de poussière en raison de l’état de la chaussée. Nos affaires et nos habits ont ainsi fini la journée sous une épaisse couche de poussière.

Après 80 kms de route, nous sommes arrivés dans le charmant petit village de Guallatire avec sa superbe église du XVIIe siècle et son croquignolet campanile dans lequel nous avons pu monter - j’ai même fait sonner la cloche… sans autorisation !

Nous avons poursuivi notre chemin une 50aine de kilomètres plus loin pour arriver, enfin, au Salar de Surire. Son nom vient de Suri (ou nandou), cette fameuse autruche américaine que nous ne verrons donc pas. À l’inverse, sur la route, nous avons croisé de très nombreuses vigognes et autres alpagas et lamas.

Perché à 4.245 mètres d’altitude, le Salar de Surire compte pas mal d’oiseaux, à l’instar des oies. Mais, on y retrouve surtout de très nombreux flamands roses qui, comme les volcans qui l’enserrent, se reflètent dans les eaux claires du Salar. Avec le soleil radieux, nous nous en sommes donnés à cœur joie pour les photos… Maman va se régaler à les trier 😀😀😀

D’autant que nous avons marché le long de ses rives pendant une bonne heure - même si la balade en elle-même n’aurait dû durer que 20 minutes… Il faut dire que nous avons rencontré un magnifique (et photogénique !) troupeau de vigognes sur le chemin pas plus effrayé que cela par notre présence.

De retour dans le véhicule, venu nous attendre au bout de cette belle randonnée, nous avons abouti, 45 minutes plus tard, aux thermes de Polloquere, dans un site naturel et vierge de toute exploitation touristique. Nous y étions d’ailleurs les seuls et avons pu profiter de la seule table mise à disposition pour y prendre notre déjeuner.

Celui-ci vite englouti, nous avons très rapidement enfilé nos maillots pour entrer dans cette eau qui atteint à certains endroits 66°. Quant à nous, nous sommes restés à l’endroit où l’eau devait être autour de 35/37°.

Même si nous avons déjà eu la chance de faire de très agréables sources d’eau chaude en Islande, nous sommes tous les 3 tombés d’accord pour dire que c’étaient les plus belles de cette première partie de tour du monde ! Ça sentait forcément un peu le soufre mais nous étions aussi enivrés par les volutes de vapeur émanant de cette grande étendue liquide.

Puis, l’heure avançant, il nous a fallu entamer le chemin du retour vers Putre, non sans poursuivre notre tour du Salar que nous avons ainsi totalement effectué.

Arrivés à l’auberge aux alentours de 17h30, nous avons retrouvé Philippe notre cycliste qui devait partir ce matin et qui finalement ne partira que demain et Ingrid restée bloquée à Putre suite à une grève nationale des bus.

Nous nous sommes ensuite « dépoussiérés » avant de vaquer chacun à nos occupations. Le dîner, comme les autres soirs dans cette auberge, a été très sympa, autour du bar de la cuisine aménagée, et avec un bon groupe de français dont une bonne majorité partira d’ailleurs demain, tout comme nous…

13
nov

Notre bus de retour vers Arica n’étant qu’à 14 heures, nous avons toute la matinée pour nous lever, prendre notre petit-déjeuner, préparer notre sac, et… pour jouer au ping-pong ou, encore, aux fléchettes ! Quant à Papa et Pablita, ils ont profité de la présence à l’hôtel d’une jeune fille ayant travaillé quelques temps sur San Pedro de Atacama pour organiser les prochains jours. Le début de matinée s’écoule donc lentement dans cette auberge de Putre où nous aurons passé trois belles journées, dans une très bonne ambiance « routarde ».

Midi approchant, Papa et Pablita partent faire des courses dans une épicerie du village, pour le déjeuner que nous partagerons, une dernière fois, dans l’espace de vie commun.

Après avoir salué Javier, notre très sympathique hôte bolivien, nous nous sommes dirigés vers l’arrêt du bus pour Putre dans lequel nous sommes donc montés en compagnie de Regina, la jeune suissesse, et d’Ingrid, l toute jeune retraitée baroudeuse. Le bus est d’ailleurs assez bien rempli en raison de la grosse manifestation de la veille dans tout le Chili, ayant entraînée le blocage des bus. Ainsi, hier, il n’était pas possible de rejoindre Arica depuis Putre provoquant, de fait, la non livraison de nourriture et d’autres produits dans le village.

Nous retraversons donc les mêmes paysages arides qu’à l’aller, avec ses nombreux travaux et ses cactus candélabres de près de 5 mètres de haut. Au fur et à mesure de la descente dans la vallée, on perçoit mieux l’importance de l’irrigation dans cette région si sèche, permettant de faire pousser fruits et légumes.

Nous arriverons sur Arica vers 17h.

Après avoir un peu hésité sur l’opportunité d’enchaîner avec un autre bus en direction d’Iquique, nous avons finalement décidé de passer, comme prévu initialement, la nuit sur Arica, et dans le même hôtel que la dernière fois. Si Ingrid avait déjà réservé sa nuit, pour ce qui nous concerne, et après une petite hésitation, deux chambres ont finalement pu être libérées par le propriétaire des lieux.

Par la suite, Pablita, Ingrid et Papa sont partis faire des courses au supermarché voisin, courses que nous dégusterons dans la salle à manger de l’hôtel quelques temps plus tard. Si la veille, une grosse manifestation, avec de très nombreux saccages et dégâts, s’est déroulée dans la ville, le centre-commercial n’en laissait, aujourd’hui, rien paraître. De nombreuses familles y faisaient leurs provisions comme si de rien était, entraînant une queue monstre aux caisses.

À l’heure où nous entamons notre découverte du Chili, le pays est traversé par une grave crise sociale, la plus importante depuis la fin de l’ère Pinochet en 1990. Née de la décision gouvernementale d’augmenter le prix du ticket de métro, elle dénonce, aujourd’hui, les grosses inégalités sociales existant dans ce pays de plus de 18 millions d’habitants, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé. Pour cela, les manifestants appellent de leurs vœux une énième modification de la Constitution datant de l’ère Pinochet, afin d’intégrer de nouveaux droits - comme cela était d’ailleurs envisagé lors des derniers jours du mandat présidentiel de Michelle Bachelet.

Suite à l’énorme et violente manifestation de ce mardi, le Président Piñera semble avoir accepté le principe d’une réécriture de la Constitution dans le sens d’une meilleure prise en compte de ces inégalités sociales. Il est ainsi confié cette nouvelle rédaction au Congrès. Le nouveau texte devrait, à l’issue, être soumis à référendum.

Espérons que cela calme tout le monde et que la démocratie l’emporte. À suivre !

14
nov

Difficile d’entrer dans la salle de bains ce matin ! Un groupe de jeunes filles hispanophones semble se l’être arrogée et enchaîne les douches les unes après les autres. Mais, avec de la persévérance, nous arrivons enfin à faire notre toilette et nous retrouvons tous autour du petit-déjeuner à 7h15 comme prévu (j’ai en effet dormi dans une chambre à part avec Pablita).

Les sacs ayant été préparé auparavant, nous prenons rapidement le chemin du terminal des bus, achetons (après négociations car nous n’avions pas assez d’argent et ne souhaitions pas en retirer) nos billets et, finalement, montons dans le bus de 8h30 pour Iquique.

Les 4h de route se déroulent sans souci majeur et les paysages arides de la région 1 du Chili défilent jusqu’à l’arrivée dans sa capitale, Iquique. On comprend mieux pourquoi le Paris-Dakar s’est désormais installé dans cette partie du monde.

L’arrivée sur Iquique, par les hauteurs, permet de bien appréhender le site. La ville est coincée entre l’océan Pacifique et de hautes falaises mais, aussi, une énorme dune de 200 mètres de haut.

Grâce à l’exportation du salpêtre à la fin du XIXe siècle, la ville s’est enrichie et dispose aujourd’hui de nombreux bâtiments historiques datant de cette période. Aujourd’hui, elle vit surtout de la pêche industrielle, de conserveries, d’usines de farine de poissons et bénéficie du statut de zone franche.

Elle offre aussi une belle et aménagée promenade le long de la mer où les habitants aiment bien se retrouver et les surfeurs… surfer.

C’est d’ailleurs par là que nous commençons notre après-midi après avoir déposé nos affaires dans une auberge située juste en face de l’océan et amené notre linge à nettoyer dans une blanchisserie.

Puis, très rapidement, on a bifurqué vers la calle Baquedano avec son alignement de demeures en bois (dont le Palais Astoreca) datant de l’âge d’or du salpêtre.

Les bateaux, remplis de salpêtre à l’aller, revenaient chargés de bois de l’Oregon au retour pour éviter de naviguer à vide. Ainsi, beaucoup de maisons étaient elles construites avec ce matériau. Et on y a même fait les trottoirs en bois…

Au bout de la rue, on aboutit sur la place centrale d’Iquique, la plaza Arturo Prat, du nom d’un capitaine d’un bateau chilien, héros lors de la guerre du Pacifique en 1880. En son centre se dresse une clock tower très british construite en 1877. On y retrouve aussi d’autres édifices construits à l’apogée du salpêtre, le théâtre municipal - que nous n’avons pu visiter car fermé en raison des manifestations - et le casino espagnol, aujourd’hui reconverti en bar-restaurant, à l’intérieur très riche et de style mauresque.

C’est sur cette place, vers 15h30, que nous décidons de nous poser et d’y prendre un déjeuner avec le menu du jour proposé par un restaurant (4.000 pesos chilien le menu entrée/plat/dessert, soit moins de 5 euros). Nous étant installés en terrasse, nous verrons défiler tout au long du déjeuner des « artistes en herbe » (pas mal d’apprentis rappeurs au demeurant) et autres vendeurs de bonbons, moyen sud-américain de faire la manche.

Souhaitant nous renseigner sur les horaires des bus en direction de Calama (puis San Pedro de Atacama), nous prenons la direction du terminal, longeant la très bleue cathédrale et la vieille gare, fermée en 1996, avec, en face de la place, le très jaune bâtiment de l’Administration des chemins de fer.

Après nous être bien informé des conditions de notre futur trajet vers Calama, nous avons regagné les rives de l’océan Pacifique, apercevant la réplique de la corvette Esmeralda, héroïne chilienne de la bataille navale d’Iquique lors de la guerre du Pacifique (et commandée donc par Arturo Prat !).

Poursuivant notre marche le long de l’océan, nous marquons un arrêt à la muelle Prat où sont concentrés les barques colorées des pêcheurs et... les lions de mer et autres chats, chiens, pélicans… On prendra d’ailleurs longuement plaisir à admirer le spectacle offert par les chiens cherchant à déloger les lions de mer pour leur piquer les restes de poissons jetés par les marins. S’ils aboient beaucoup, rares sont ceux qui vraiment mordillent l’arrière-train de ces impressionnants animaux marins.

Juste en face, on distingue clairement les nombreux containers régulièrement déchargés par de gros cargos.

La fin d’après-midi étant proche, nous regagnons l’hôtel par les bords de mer et les plages où se retrouvent, après le travail, les Iquiqueños.

Arrivés dans la chambre, Papa et Pablita en ressortiront assez vite pour aller faire quelques courses pour le repas du soir, mais en vain. En effet, au regard des tensions politiques dans le pays et des nombreuses dégradations dans certains magasins, le centre commercial est fermé. Et les petites épiceries ne proposent, quant à elles, rien de très appétissant. Aussi, dès leur retour, mais sans Maman, nous allons dîner dans un restaurant italien situé juste en face de l’hôtel. En plus de ma pizza, j’aurai même droit à un tiramisu ! C’est sur cette note de douceur que je me couche et que nous nous endormons tous les 4 pour notre première nuit sur Iquique.

15
nov

Le petit-déjeuner n’étant pas servi avant 9 heures, nous avons pu lézarder dans le lit un peu plus longtemps que d'habitude.

Nous en avons aussi profité pour faire quelques réservations pour les jours à venir, en prévision de notre séjour dans le désert d’Atacama. Ainsi, un 4x4 a été bloqué chez Europcar, pour 3 journées, afin de faire les excursions par nous mêmes, partir plus tôt que les groupes de touristes et faire quelques économies car la location d’un véhicule - même de bonnes qualités - coûte toujours moins chère que trois sorties organisées par une agence et pour 3. De plus, nous avons aussi réservé les 3 prochaines nuits dans une auberge de jeunesse. Prenant un dortoir pour 4, nous allons, là encore, réalisé quelques économies…

Dans cette région très touristique, et dans un pays pas si « donné » que ça, c’est toujours intéressant ; d’autant plus, que notre budget global pour le tour du monde a bien « explosé » avec les étapes, en camping-car, en Islande et Amérique du Nord.

Ces démarches effectuées, nous sommes enfin partis en direction des mini-vans reliant Iquique à Humberstone. Celui-ci étant le gros « spot » touristique de la région, il est très régulièrement desservi, nous évitant ainsi d’attendre très longtemps avant de partir. 45 minutes plus tard, nous voilà donc arrivés dans ce village fantôme dont la construction débuta en 1862 autour d’un gisement de salpêtre.

À son apogée, autour de 1880-1920, Humberstone a compté jusqu’à 5.000 habitants. Fermé depuis 1960 après l’épuisement des stocks, il est toutefois très bien conservé grâce au climat sec et à l’aide de l’UNESCO qui a classé ce site en 1985.

On se balade à travers les différents bâtiments qui formèrent cette cité prospère : les habitations, la maison du médecin-chef,les entrepôts, la centrale électrique avec ses énormes turbines, le bâtiment administratif où se trouve aujourd’hui la salle d’accouchement, la « pulperia » où les ouvriers venaient faire leurs courses avec les fichas salitreras, simples jetons en plastique ou tickets en carton, utilisables uniquement en ce lieu où les prix étaient exorbitants (!), le théâtre de 1936 avec ses fauteuils en bois et son parquet ciré, l’église conservée intacte, l’hôtel avec sa piscine en tôle, ou, encore, l’école Santa Maria, où se déroula une des pires tragédies de l’Histoire du pays. En 1907, près de 2.000 personnes y furent regroupées et fusillées pour mettre fin à une grève.

Le salpêtre - ou nitrate de potassium - servait principalement de matière première pour les explosifs mais aussi comme engrais pour l’agriculture. Il était ainsi exporté à travers le monde entier, jusqu’en France comme en témoignent certaines affiches.

Après 3 bonnes heures de visite, nous regagnons la route principale où nous remonterons immédiatement dans un mini-van allant vers Iquique.

Si nous avions un temps envisagé de faire du parapente - Iquique ayant accueilli des championnats du monde de la discipline -, nous avons finalement revu notre position après avoir échangé, par WhatsApp, avec 3 agences qui nous proposaient, soit de le faire le lendemain en raison du vent assez fort en fin de journée, soit à un autre endroit, 12 kms plus loin (loin de la mer, la plage, la dune... et, donc, moins sympa...).

De retour en ville, nous sommes allés acheter nos billets de bus (ils auront malheureusement augmenté depuis notre passage d’hier...), faire des courses pour le dîner du soir et retirer de l’argent car il semblerait qu’à San Pedro de Atacama, ce ne soit pas des plus simples pour en obtenir aux guichets automatiques…

Papa ne nous a pas suivi sur le coup s’échappant pour longer de nouveau la mer.

Revenus dans la chambre, et après être allés, avec Papa, chercher le linge propre pendant que Maman et Pablita font les comptes et préparent les sandwiches, nous en ressortons rapidement pour pique-niquer et assister au coucher du soleil sur la plage.

S’il est très agréable de se retrouver au milieu des jeunes chiliens venus profiter de ce début de we pour se détendre (et boire quelques coups…), la nuit tombant, on préfère ne pas provoquer les choses et rentrons tranquillement à l’hôtel. Les affaires rangées dans nos sacs, une bonne douche prise, nous nous couchons sereins malgré la grosse fiesta organisée juste à côté.

16
nov

Malgré la fiesta des voisins, nous avons tous très bien dormi et prenons, comme hier, un peu avant 9 heures, notre petit-déjeuner.

Puis, nous prenons la direction du terminal des bus de la compagnie de transport avec laquelle nous allons faire la route jusqu’à Calama en longeant ces jolies petites maisons colorées du centre-ville d’Iquique et, en suivant, aussi, les fils électriques et autres poubelles en forme de paniers de basket…

À 10h30 pétantes, le bus démarre et débute un long trajet de 6 heures vers Calama, traversant les paysages secs, arides et monotones du nord chilien.

Au bout de 3h30, le bus marque un arrêt, en pleine route N°5 dite du désert, pour un contrôle de la douane. Tenus de descendre, nous récupérons nos sacs à dos dans les soutes, les faisons passer, ainsi que nos petits sacs, aux rayons X, et remontons quelques minutes plus tard à bord. Assez étrange car nous n’avons pas été interrogés, ni le bus fouillé…

Est-ce l’effet des météorites qui semblent aimer cet endroit pour s’écraser ?... En effet, à proximité de la douane, part une route des météorites, que nous n’emprunterons pas, à l’inverse de la route N°5 qui traverse une zone de pétroglyphes, figures tracées sur le sol ressemblant aux figures de Nazca (le mystère en moins !). Entre Arica et Antofagasta, près de 760 sites de pétroglyphes ont ainsi été recensés.

Avant d’arriver sur Calama, nous passons devant les mines de Chuquicamata, plus grande mine de cuivre à ciel ouvert, qui aurait impressionné Che Guevara lors de son passage dans la région !

Calama ne semble, en tout cas, pas être une ville où il fait bon s’attarder. Aussi, dès la sortie du bus, à 16h30, nous nous mettons immédiatement en quête d’un second qui nous permettra de faire le reste du trajet vers San Pedro de Atacama. Malheureusement, cela n’est pas si facile que cela. Les bus des premières compagnies sollicitées ne partent en effet qu’à 18 heures, ce qui ne nous convient pas vraiment au regard des diverses démarches que nous souhaitons effectuer à notre arrivée à San Pedro. Heureusement, après un bon quart d’heure de recherche vaine, nous trouvons enfin un bus sur le point de partir. Nous prenons en vitesse les quasi 4 dernières places et y montons soulagés.

Les paysages traversés jusqu’à San Pedro de Atacama sont déjà magnifiques et les couleurs annoncent de très belles journées en perspective.

Une fois descendus du bus, nous prenons le chemin de l’auberge de jeunesse située à quelques centaines de mètres du terminal. Celle-ci est assez simple mais respire vraiment la convivialité avec ses cuisines, ses hamacs et même sa piscine. On s’y sent rapidement bien.

À peine le temps de poser nos affaires qu’il nous faut repartir afin de bloquer la soirée où nous irons admirer les étoiles - le ciel d’Atacama est un des plus purs du monde -, récupérer les vélos pour la journée de demain et… faire des courses pour manger ce soir et demain matin. Vaste programme que nous remplissons allègrement avant de revenir à l’auberge pour se doucher et dîner. Nous nous couchons vers 22h30 espérant passer une bonne nuit avant d’attaquer une grosse journée de vélo dans la vallée de la Lune avec un lever à 5h30 !

"Bon anniversaire" les Gilets Jaunes !
17
nov

Afin de profiter de la fraîcheur matinale et être les premiers touristes à entrer dans la vallée de la Lune, nous nous réveillons tôt afin de prendre un rapide petit-déjeuner et enfourcher nos vélos récupérés la veille chez un loueur. Nous sommes les premiers levés à l’hôtel, nous obligeant à faire le moins de bruit possible dans la cuisine commune et à préparer le petit dej’ à la lampe torche…

Celui-ci vite avalé, nous roulons sur 5 kms, et sur des chemins sableux et caillouteux, pour atteindre à 7h30 l’entrée du site de la vallée de la Lune. Si nous ne sommes pas les premiers - 4 autres personnes y sont déjà -, nous profitons pleinement (et seuls) de cet endroit totalement lunaire.

La vallée s’étale sur 12 kms de bonne piste que nous suivons chacun à son rythme.

Le premier arrêt est pour la « duna mayor », d’une teinte pétrole, qu’il est strictement interdit de gravir. Elle sépare deux petites vallées blanchies par le sel après les pluies. Laissant nos vélos, nous suivons le chemin qui serpente au pied de celle-ci pour emprunter, ensuite, une belle crête aboutissant à un splendide point de vue à 360°.

Reprenant nos bicicletas, nous passons à côté d’un énorme rocher plat et en pente, appelé « anfiteatro ».

2 kms plus loin, on dépose à nouveau nos vélos pour atteindre, à pied, « Los Achaches », un autre magnifique panorama livrant d’incroyables perspectives sur la vallée de la Lune.

La matinée avançant, et la chaleur avec, nous décidons de faire demi tour, d’autant plus que nous n’avons pas pris suffisamment d’eau. Nous jetons cependant un dernier coup d’œil sur d’anciennes gorges d’un rio asséché.

Sur le chemin du retour à l’hôtel, nous nous arrêtons acheter les billets de bus pour Salta, en Argentine, où nous serons dans quelques jours. Bien nous en a pris car il ne restait que 5 places dans le seul bus du jour où nous souhaitions partir et quitter San Pedro de Atacama.

A l’hôtel, nous nous octroyons un temps de sieste après le déjeuner à base, notamment, d’empanadas et d’avocats. Nous laissons ainsi passer les fortes chaleurs de l’après-midi afin de nous rendre, en fin de journée, au cœur du village de San Pedro et à sa belle petite place centrale.

Celle-ci, riche de ses faux poivriers, est magnifiée par une belle église fondée au XVIe siècle, avec ses murs en adobe, son toit en bois et son clocher rajouté au XIXe. San Pedro est un gros village de près de 5.000 habitants, planté à 2.440 m d’altitude, situé au cœur d’un oasis en plein désert d’Atacama. Dominé par le superbe volcan Licancabur (5.916m), il conserve, malgré le développement impressionnant du tourisme, un certain charme avec ses ruelles en terre et ses petites maisons de plein pied en adobe.

Aujourd’hui, au delà du tourisme, 40 % de sa population vit grâce à l’exploitation des mines de cuivre des alentours qui, avec le site astronomique de l’ALMA et l’axe transaméricain passant par le Paséo Jama, constituent l’autre principale richesse de la région.

18 heures passées, nous nous dirigeons vers la société Europcar pour récupérer le 4x4 loué pour les 3 prochains jours. En effet, à 4, et au regard du coût des divers sites que nous souhaitions visiter, il était plus économique de louer un véhicule que de prendre des excursions à l’unité organisées par une agence de tourisme. Cela a aussi l’avantage de nous laisser libre et d’organiser nos journées comme bon nous semble.

Nous profitons de la voiture pour faire nos courses pour le repas du soir et la journée du lendemain et acheter 3 bidons d’eau de 6 litres ! Nous ne souhaitons pas utiliser nos gourdes d’eau avec filtre car elle contient, ici, pas mal d’arsenic.

De retour à l’hôtel, Pablita nous fait une superbe ratatouille, dans la cuisine commune, que nous dégusterons avec grand plaisir. Ça change du riz et des papas.

Nous ne tarderons pas à nous coucher afin d’être en forme demain matin pour notre première visite des environs de San Pedro de Atacama.

18
nov

Les lagunas Miscanti-Miñiques, Tuyaito, le Salar de Talar, Toconao, la vallée du rio San Pedro et la quebrada del Diablo, et la nuit des étoiles.

Pour le premier jour avec le 4x4, nous avons décidé d’aller le plus loin possible, mais sur une route annoncée comme bonne par le Routard. Ainsi, sans prendre de petit-déjeuner à l’hôtel cette fois-ci - nous préférons le faire en cours de route -, nous embarquons dans le véhicule à 6 heures et pour 1h30 de trajet. Malgré la bonne musique de l’IPad branchée sur l’autoradio (c’est ma playlist !), et les superbes paysages qui défilent à la vitesse de la voiture et le beau lever du soleil, nous ne nous pouvons nous endormir.

Le premier arrêt sera pour le superbe Salar de Talar. Si nous ne pouvons nous en approcher afin de le protéger et de ne pas déranger les animaux (surtout des flamands), nous profitons, pleinement et seuls, du magnifique mirador où nous prendrons notre petit-déjeuner.

Le deuxième arrêt est pour la solitaire laguna Tuyaito à 4.090 m d’altitude. Malheureusement, nous y serons un petit peu plus nombreux, les agences de San Pedro y amenant leurs clients pour un petit déjeuner pris sur le point de vue. Située à quelques kilomètres seulement de la frontière avec l’Argentine, nous ne pouvons en faire le tour pour essayer notamment de débusquer un coin plus tranquille. Nous nous contenterons donc de cet endroit touristique qui n’est quand même pas si mal, non? Et puis, ne sommes nous pas nous mêmes des touristes ?...

Si nous n’avions pu y entrer en tout début de matinée (ou en fin de nuit selon...) car arrivés bien avant l’ouverture des barrières en barrant l’accès (9h), nous pouvons, cette fois-ci et après avoir payé un droit de passage, nous garer devant les magnifiques lagunas de Miscanti-Miñiques, à 4.350 mètres d’altitude.

Ces deux lacs au couleur bleu lagon sont entourés de volcans majestueux et d’une belle, sauvage et jaune étendue de touffes d’ichu, une graminée épineuse qui pousse jusqu’à 4.000 mètres d’altitude. Nous emprunterons un sentier d’un petit kilomètre afin de profiter de ces beaux paysages et prendre un max de photos afin d’immortaliser ces moments.

Midi approchant, nous reprenons la route du retour vers San Pedro avec l’idée de déjeuner à Toconao, petit village de 800 âmes avec ses maisons en pierre ponce volcanique et son église San Luca datant de 1750 - dans laquelle nous ne pourrons d’ailleurs rentrer car fermée.

Pour le déjeuner, nous troquerons finalement le pique-nique - pourtant déjà dans nos sacs à dos - pour un vrai almuerzo dans un restaurant du village. Les déjeuners dans les restaurants sud américains sont très souvent très abordables pour une soupe et un plat principal (environ 5 euros!). Nous gardons donc les empanadas, les chips et les bananes pour le soir…

Ce déjeuner bien copieux avalé, nous reprenons le 4x4 pour nous rendre, quelques centaines de mètres plus haut, à la quebrada (gorges en espagnol) de Jere.

Nous y effectuons une courte marche sur un petit sentier cheminant au fond d’un canyon où coule sereinement le rio Jere. En plein désert, nous évoluons ainsi au milieu d’un riche verger avec ses grenadiers, pruniers, poiriers… nourris par un ingénieux système d’irrigation.

La balade nous amène aussi à découvrir un habitat traditionnel de la région et quelques pétroglyphes gravés dans la roche ocre du canyon.

De retour à l’hôtel, et avec la chaleur de l’après-midi, nous faisons une petite pause « fraîcheur » (très relative car notre dortoir de 4 n’est pas vraiment très frais).

Si Maman décidera de rester tranquille, avec Pablita et Papa, nous reprenons la voiture pour faire de petites marches dans les alentours directs de San Pedro. Malheureusement, le Pukara de Quitor, une ancienne forteresse construite au XIIe siècle, a été détruit lors de fortes pluies et nous ne pouvons le visiter.

Ce qui n’est pas le cas de la Quebrada del Diablo (Gorges du Diable), canyon tortueux formé par un ancien rio, que nous parcourons donc une 20aine de minutes au milieu de roches aux couleurs ocres et aux formes étranges.

Nous retrouvons ensuite Maman à l’hôtel où nous attend donc le pique-nique du jour...

Mais, ce soir, nous ne coucherons pas tôt car nous avons rdv à 11h pour nous rendre chez un français, Alain, qui a monté sa petite agence S.P.A.C.E initiant les néophytes à l’astronomie dans le ciel réputé extrêmement pur du désert d’Atacama. Après un court trajet en bus d’1/4 heure, nous sommes accueillis par Alejandra son épouse chilienne qui nous donne les premiers éléments de base. Le ciel est vraiment magnifique. Loin de tout et surtout des villes, la luminosité des étoiles - et leur nombre ! - est incroyable. 20 minutes plus tard, Alain nous retrouve et reprend la main. Ses explications sont passionnantes.

Si cette science peut éventuellement s’avérer rébarbative - surtout avec la fatigue -, il s’est parfaitement intéresser son auditoire, alternant les disgressions marrantes avec des informations beaucoup plus sérieuses. Taclant l’astrologie et les Anciens ayant donné des noms étranges aux constellations, il nous fait découvrir un monde jusque là assez obscure. En tous les cas, nous avons tous vraiment apprécié ses explications. Disposant de nombreux télescopes, nous terminons cette belle soirée avec l’observation des étoiles à l’aide de ces puissants appareils.

Après un bon chocolat chaud offert « par la maison », nous reprenons le bus puis le chemin de l’hôtel pour finalement nous coucher à 2 heures du mat’. Nous sommes bien fatigués mais nous ne regrettons absolument pas cette soirée. Peut être que cela sera différent demain lorsque le réveil sonnera...

19
nov

Comme à chaque fois désormais, le réveil a sonné aux aurores et, comme à chaque fois, j’ai « pesté ». D’autant plus que la nuit a été plus courte avec la soirée tardive de la veille… À l’instar d’hier, nous nous sommes préparés rapidement et avons décidé de prendre le petit-déjeuner sur le chemin, dans un endroit qui sera toujours plus agréable que l’hôtel.

À 7h du matin, on ne croise pas grand monde sur la route. C’est bien l’objectif puisque nous espérons profiter de ce bel endroit seul, sans autres touristes. Aussi, Papa ayant bien roulé, nous arrivons 20min avant l’ouverture du premier site, à savoir la laguna Tebenquiche.

Nous profitons de cette attente pour petit-déjeuner. Toutefois, nous attendrons bien plus longtemps car le site n’ouvrira qu’à 9h15. C’est d’ailleurs au moment où nous reprenions la route pour aller visiter une autre laguna que nous avons croisé les gardiens allant ouvrir les lieux. Avec deux chiliens travaillant pour le Ministère de l’Ecologie (et qui ont attendu les gardiens le moteur en marche pendant une bonne 1/2heure !), nous sommes donc les seuls à longer cette petite lagune recouverte par endroit d’une fine couche de sel à la manière de la banquise.

Le matin, on voit parfaitement le reflet des volcans et montagnes alentours dans les eaux peuplées de quelques flamands roses.

Avant d’en sortir, on marque un court arrêt pour les ojos del salar, deux yeux d’eau douce parfaitement circulaires.

Nous poursuivons notre chemin vers les lagunas Cejar et Piedras. La première lagune nous permet de faire de magnifiques photos de flamands roses qui se trouvent à quelques mètres de nous.

La seconde, qui est jumelée avec un 3ème petit lac (appelé Baltinache, comme celui que nous verrons plus tard), nous invite à nous baigner. Ce que nous ferons avec plaisir au regard de la chaleur extérieure et de la fraîcheur de l’eau. Celle-ci étant extrêmement salée, il se produit le même phénomène qu’à la Mer Morte, c’est-à-dire que nous flottons ! Sensation incroyable déjà vécue par Papa et Maman qui ont eu la chance d’aller en Jordanie et de se baigner dans la Mer Morte.

Il faut toutefois faire attention de ne pas mettre la tête sous l’eau. D’autant plus que je ne suis pas très fort pour faire la planche… De plus, on ressent bien les petites égratignures que nous nous sommes faites avec Papa en jouant au foot à Putre car, avec le sel, elles piquotent un petit peu. Heureusement, il y a des douches et des vestiaires pour se rincer et se changer car notre peau était bien blanche de sel à la sortie de la lagune.

Remontant dans le 4x4, nous prenons la direction de la 3e laguna, celle de Chaxa, située au cœur du Salar d’Atacama. On peut y contempler les 3 espèces de flamands roses : Le flamand de James aux pattes rouges, le flamand du Chili aux genoux roses et au bec noir, et le flamand andin aux pattes jaunes.

Nous longeons la lagune grâce à un petit sentier aménagé qui nous permet d’approcher de très près ces superbes volatiles et autres reptiles.

Le Salar d’Atacama est le plus grand du Chili. Il a été formé par la condensation, sous l’effet de la chaleur intense, du sel contenu dans les eaux de ruissellement souterraines et superficielles. En dehors des lagunes, le Salar est essentiellement occupé par une croûte de sel, bétonné par la poussière, pouvant atteindre jusqu’à 1.450m d’épaisseur ! Un paysage vraiment surréaliste ! Avec Papa, nous avons goûté le sel… très très salé !

De retour dans la voiture et repassant par Toconao, nous avons déjeuné dans le même restaurant que la veille, en y ajoutant une petite jarre de citronnade bien fraîche.

Notre 4ème et dernière laguna sera celle de Baltinache que nous avons finalement bien faillie ne pas voir. En effet, le Guide du Routard nous indiquant que le site fermait à 18h, nous ne nous sommes pas forcément pressés au restaurant. Or, la dernière entrée était à 16h... Forçant le destin, nous nous sommes tout de même engagés dans la longue et poussiéreuse route d’une 20aine de kms pour y parvenir… finalement il y avait un peu plus de 50 km...

Nous avons finalement bien fait car nous avons été autorisés à entrer par les gardiens à condition d’être de retour pour 17h30. Même s’il était possible de s’y baigner, nous avons donc préféré nous balader devant les nombreux (7) bassins aux eaux turquoises.

Arrivés au bout de la balade et au dernier bassin, le garde de celui-ci nous en a bloqué l’accès prétextant de l’horaire et de la nécessité de fermer le site. Si Pablita et Maman ont bien cherché à discuter avec lui, lui expliquant qu’il n’y en avait que pour 5 minutes, le temps de prendre quelques photos, que ses collègues à l’entrée nous avait donné jusqu’à 17h30, il ne voulait visiblement pas en démordre. Papa s’est alors subitement énervé, estimant qu’on nous en avait accordé l’accès jusqu’à 17h30, que nous avions payé pour cela et qu’il n’était pas question que nous ne puissions pas aller jusqu’au bout, surtout si près du but ! Le ton est vite monté, le garde restant sur ses positions, Papa forçant donc le passage… Pablita jouant le tampon, et essayant, par la négociation d’aboutir à nos fins, y réussit et nous pûmes enfin passer et prendre quelques photos de ce magnifique lieu.

À 17h30, nous étions bien sortis du site et nous n’étions pas les derniers...

De retour à San Pedro, après avoir fait les courses pour le lendemain, nous avons pris notre dîner à l’hôtel et nous sommes allés nous coucher tôt (21h30) car nous nous levons demain matin à 5h pour voir les fameux geysers du Tatio.

20
nov

Si nous nous sommes réveillés tôt les autres jours, ce matin, c’est le pompon : 5h du mat’ ! Nous devons, en effet, nous rendre sur un site lointain, à plus d'1h20 de route. Nous devons surtout le visiter de manière très matinale car il s’agit des geysers du Tatio, ceux-ci ne produisant leur plein effet que tôt le matin, lorsque le contraste entre la température extérieure et celle des geysers est la plus importante. Nous nous sommes donc préparés très rapidement, décidant de prendre notre petit-déjeuner sur place avec les produits achetés la veille dans une petite épicerie.

Finalement, la route n’a pas été si longue que cela. D’abord, parce que j’en ai profité pour continuer ma nuit… Ensuite, parce qu’avec l’IPad que nous avons branché sur le poste radio, nous avons pu écouter de la bonne musique. Enfin, parce que Papa, conduisant un bon 4x4, a « carburé » et a doublé les nombreux bus et véhicules partis plus tôt que nous, mais roulant beaucoup plus lentement… Car, en effet, nous n’étions pas les seuls sur la route. Les geysers du Tatio sont un spot très touristique, et sont proposés par toutes les agences de San Pedro.

L’idée était ainsi de partir très tôt pour essayer d’arriver les premiers… mais, sauf à se lever vraiment très tôt, c’était vraiment peine perdue. D’ailleurs, sur site à 6h30, et malgré un droit d’entrée important, il y avait déjà pas mal de bus sur les parkings aménagés. Une fois garés, avant même le lever du soleil, mais avec une belle luminosité, nous sommes donc partis à la découverte de la quarantaine de geysers du Tatio, soit 11 % des geysers de la planète.

Pour nous qui avons eu la chance d’aller en Islande, cela pouvait ne pas être très impressionnant. Les jets ne sont, en fait, que des « giclettes » de moins d’un mètre de haut en cette période (chaude) de l’année. Ils seraient, dit on, beaucoup plus hauts en hiver en raison de l’amplitude thermique. Pour autant, l’immensité du site, avec les volcans et les montagnes aux cimes enneigées, et ses nombreuses fumerolles s’éparpillant dans une semi pénombre, ont rendu l’instant assez irréel.

Après la visite, nous avons récupéré le petit-déjeuner dans le 4x4 puis, sommes installés un peu en hauteur pour disposer d’une belle vue dominant l’ensemble du site. J'ai été surpris d’avoir trouvé le pain par terre dans le véhicule et le sac à dos mal fermé…

De retour à la voiture, et après un nouvel arrêt pour voir d’autres geysers et un bassin d’eau chaude où se prélassaient de nombreux touristes - nous avons « passé notre tour » pour notre part -, nous avons pris la direction des termes de Puritama.

Profitant, cette fois-ci, avec la lumière du soleil, de la beauté des paysages, nous avons marqué quelques arrêts pour prendre des photos de lagunas, de flamands roses et, surtout, des fameux suri (nandou), animal typique de cette partie du monde ressemblant à une autruche, et que Maman souhaitait absolument voir depuis plusieurs jours.

Papa, maîtrisant parfaitement la conduite du 4x4, roulait un peu trop vite car, à un contrôle routier effectué de manière aléatoire, par les carabiniers chiliens, il s’est fait gentiment grondé pour sa vitesse excessive...

Reprenant la route, plus prudemment donc - même s’il était difficile de respecter les limites de vitesse (30 kms/h !), Maman s’est rendue compte qu’il lui manquait son maillot de bain pour aller aux termes dé Puritama. Très surprise, et poursuivant ses investigations, elle s’est aussitôt aperçue qu’il lui manquait aussi, dans son portefeuille, 50 euros et 2 cartes de crédit : la sienne et celle partagée en commun avec Papa ! Pablita a vérifié son sac immédiatement derrière et le constat est : nous avons été volés durant notre absence du véhicule, lors de la visite des geysers ! Pablita ne retrouve, en effet, plus ses 200.000 pesos chiliens ni sa carte bancaire ! Du coup, changement de programme, retour direct à San Pedro afin d’avoir du wifi et vite faire opposition.

Malgré une connexion très défaillante (nous sommes en plein désert), Maman fait opposition sans problème pour sa carte, Papa devant, quant à lui, téléphoner à Julien, son ami « banquier », pour faire le nécessaire avec celle de la famille. Pablita, de son côté, arrive à joindre son père qui fera les démarches pour son compte. Disposant chacun d’une autre carte bancaire, nous ne sommes pas en difficulté pour les prochains jours, mais le budget en prend tout de même un coup !

L’essentiel étant fait, Papa, Maman et Pablita se rendent désormais en cœur de ville, chez les carabiniers, pour déposer plainte et obtenir ainsi un document officiel pour le vol. De suite, ils ont vite compris que ce serait long et fastidieux… À 11h45, un quart d’heure avant la pause méridienne, les carabiniers n’étaient pas très enclins à prendre leur déposition. Ils s’évertuaient à parler très vite - malgré leur demande de parler plus lentement… -, refusaient d’écrire « vol » pour indiquer « perte », prétextant que c’était suffisant au Chili - et ne voulant pas comprendre que cela ne l’était pas en France vis à vis des assurances… Midi juste passé, celui qui avait commencé (la mort dans l’âme) à prendre leur plainte, est parti déjeuner, refilant le bébé à son collègue… Ce dernier, au bout de 5 minutes, prétextant un problème de connexion internet sur son poste alors que celui de son collègue fonctionne très bien (!), les invite à revenir dans l’après-midi… Depuis quand a-t-on besoin d'internet pour faire une déclaration de vol ??? Un vrai sketch des Inconnus sur la Police française ! A voir pour ceux qui ne connaîtrait pas !

De retour à l’hôtel, et après échanges avec Julien « le banquier », on apprend que la démarche auprès des carabiniers ne sert finalement à rien. Nous laissons donc logiquement tomber et ne reviendrons pas l’après-midi ennuyer nos « amis » carabiniers chiliens.

En lieu et place, et pour ne pas changer notre programme du jour à cause d’un c... voleur chilien, nous reprenons la voiture pour nous rendre aux thermes de Puritama, que nous atteindrons une demi-heure plus tard. Et force est de reconnaître que nous avons bien fait ! D’abord, parce que les lieux sont splendides. Ensuite, parce que cela fait du bien de se relaxer dans les eaux tièdes (26-30°) des différents bassins aménagés dans ce cours d’eau situé en fond de canyon. Et Heureusement Maman avait un 2ème maillot de bains. 😀 Nous y resterons 2 bonnes heures, passant d’un bassin à l’autre, sans en oublier un seul !

De retour sur San Pedro, nous irons commander deux pizzas pour le dîner, donnerons notre linge à nettoyer après nous être douchés. Papa ira, pour sa part, faire le plein du 4x4 avant de le rendre au loueur. Nous nous coucherons vers 21h30 avec l’objectif, après une journée si riche, de dormir « à ne plus en pouvoir » !

21
nov

Qu’il est bon de faire une VRAIE grasse matinée ! Couchés à 21h30, je me suis réveillé ce matin un peu avant 9h ! Presque le tour du cadran ! Après 3 jours vraiment intenses à visiter, en 4x4, les environs de San Pedro de Atacama, avec des réveils très matinaux, aujourd’hui devrait être calme et relax.

Nous n’avons strictement rien prévu ! Enfin si, aller prendre un bon petit-déjeuner dans un restaurant du cœur de ville de San Pedro, avec du vrai café. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, dans des pays producteurs de café ou à proximité de tels pays (le Chili n’en étant pas un grand), il est très difficile de déguster ce bon breuvage. Quoiqu’il en soit, ce fut un régal et nous avons tous savouré cet instant.

De retour à l’hôtel, après avoir acheté un gros bidon d’eau de 6 litres pour la journée (on est bien dans un désert !), nous avons vaqué chacun à nos occupations : blog, tri des photos, appels aux familles, lecture et cartes postales.

Devant le beau drapeau chilien - dénommé « L’étoile solitaire » - que tous les habitants de ce pays d’Amérique du Sud doivent hisser, en bon état, lors des fêtes nationales. Aussi, notre hôtel ne fait pas exception et dispose de son drapeau situé à un endroit stratégique et en bonne place : au pied d’un bar !

Le rouge du drapeau symbolise, comme souvent, le sang versé par les patriotes lors des combats pour l’Indépendance du pays, Le bleu, comme souvent aussi, représente la couleur et la pureté du ciel chilien, et le blanc, les cimes enneigées des montagnes des Andes chiliennes. L’étoile blanche indique, quant à elle, les pouvoirs de l’Etat assurant l’intégrité du pays sur l’ensemble du territoire !

L’après-midi s’est écoulé tranquillement, comme la matinée. De mon coté je suis allé jouer au foot avec des chiliens sur le terrain voisin de l'auberge. Le top !

Le soir, Pablita nous a refait « sa » spécialité du voyage, à savoir une très bonne ratatouille mélangée avec des pâtes, avant que nous allions nous coucher assez tôt après avoir rangé nos sacs avec le linge propre récupéré en début de soirée.

Cette journée tranquille et sans visite touristique, a été appréciée de tous et a fait du bien à tout le monde.

22
nov

La journée va être longue : 11 heures de bus nous attendent de San Pedro de Atacama à Salta en Argentine ! Pour nous y préparer, on s’est fait un bon petit déjeuner à l’hôtel avec les œufs, le pain, le jus de pêche et les bananes achetés la veille.

Nos sacs faits, nous les mettons sur nos épaules pour nous rendre au terminal des bus de San Pedro afin de prendre le nôtre prévu à 9h30. Heureusement que, lors de l’achat des billets, on nous avait bien dit d’y être dès 9h20... car il a eu 3/4 d’heure de retard, une habitude visiblement au Chili… Aussi, c’est à 10h30 que le bus se met enfin en branle avec l’espoir qu’il rattrapera son retard en chemin et que nous arriverons bien à l’heure (20h50) à Salta.

Le trajet jusqu’à la frontière se déroule sans encombre. De très beaux paysages défilent tout au long de la route et nous prenons plaisir à les admirer, ne tenant pas compte des films diffusés par les TV dans le bus avec un son extrêmement fort.

Le passage à la frontière va être très long. D’abord, parce qu’il nous faut d’abord faire la queue pour obtenir le tampon de sortie du Chili puis, faire une nouvelle fois la queue pour avoir le droit d’entrer sur le territoire argentin et, enfin, terminer par le passage sous les portiques de sécurité et la fouille des sacs - dont on aura sorti préalablement les bananes et les empanadas … qu’on ne peut faire entrer en Argentine (on les a mangés en faisant la queues !). Pablita aura même eu droit a une fouille de son sac !

Il nous aura fallu deux bonnes heures pour franchir ces différentes étapes. Mais, cela a été un petit peu plus long encore en raison de la demande d’asile, à l’Argentine, d’un passager de notre bus chilien… Ses problèmes sont bien plus importants que les nôtres s’il en vient à cette extrémité mais il est vrai que cela ne nous arrange pas beaucoup.

Après un peu plus de 2h d'attente, nous reprenons donc notre chemin à travers, une fois encore, de magnifiques paysages que nous prendrons d’ailleurs le temps de visiter dans quelques jours.

Au fur et à mesure qu’on approche de Salta, et en même temps que la nuit gagne du terrain, le temps se couvre et se met à la pluie. Nous arrivons donc vers 22h15 au terminal des bus de Salta, et sous une pluie fine.

Constatant que nous ne pourrons réserver nos billets pour après-demain afin de nous rendre sur Tupiza en Bolivie, nous prenons immédiatement le chemin de l’hôtel que nous atteindrons, à pied, une demi-heure plus tard. Fatigués, nous prenons tout de même une rapide douche et nous couchons.

Demain nous attend de nouvelles aventures en Argentine

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Voici notre bilan du Nord Chilien

Bilan Nord du Chili